Entre les bras du funk et la mémoire des ancêtres, Minagan danse comme une transe moderne : Barzo et Kaleta y invoquent la liberté à coups de groove incandescent et de spiritualité rythmique.
Il y a des morceaux qui sentent la poussière rouge, la chaleur du cuivre et le cœur battant des foules. Minagan de Barzo et Kaleta fait partie de ceux-là — une collision somptueuse entre la mémoire africaine et la frénésie électronique, un chant de résistance métamorphosé en pulsation funk. On ne l’écoute pas, on le vit.
Le morceau s’ouvre sur des percussions qui frappent comme des éclats d’orage : sèches, terriennes, enracinées dans un groove organique. Puis vient la basse — un serpent souple qui ondule dans l’obscurité du mix. Et au-dessus, la voix de Kaleta, à la fois prophétique et populaire, entonne en goun et en fon un appel à la libération qui brûle comme une prière en pleine rave. Cette langue, que peu comprennent ici, agit comme un sortilège : elle parle à la peau, pas à l’esprit.
Barzo, producteur costaricien aux racines multiples, orchestre tout cela avec une précision presque chamanique. Sa house se nourrit de sueur et de lumière, empruntant au funk sa chaleur, au tribal sa transe, à l’électronique sa rigueur. On reconnaît la patte de Wonderwheel Recordings — ce goût pour les textures vivantes, pour la spiritualité dansante. Ici, chaque boucle semble dialoguer avec les griots d’autrefois, ces gardiens d’histoires dont le beat devient aujourd’hui la langue universelle.
Ce qui impressionne, c’est la manière dont Minagan dépasse la simple fusion de genres pour toucher à l’essence même du mouvement. Barzo ne se contente pas de juxtaposer : il tisse, il relie. L’afrobeat et la deep house s’y confondent dans un même souffle, celui d’un monde où la danse est mémoire, où le corps se souvient avant le cerveau.
Kaleta, vétéran des grandes heures de Fela Kuti, insuffle au morceau une urgence qui le propulse hors du temps. Il chante la liberté sans la nommer, il la fait vibrer. Le résultat est incandescent : un groove de transe et de conscience, un pont entre Lagos et Berlin, entre le temple et le dancefloor.
Minagan n’est pas seulement un titre, c’est un état : celui d’un monde qui tourne, tambour après tambour, vers une humanité réaccordée à sa propre cadence. Un funk du futur, joué avec le cœur d’un griot.
Pour découvrir plus de nouveautés du moment, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVANOW ci-dessous :
