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Music Rock

Décovrez Shadow Antlers et sa fuite hors du monde sur “Outside Belongings”

Décovrez Shadow Antlers et sa fuite hors du monde sur “Outside Belongings”
  • Publishednovembre 9, 2025

« Un album pour celles et ceux qui n’ont jamais su où appartenir. Une traversée de l’ombre, du désir et de la différence — où la normalité se fissure et laisse entrer la lumière noire. »

Sous le nom Shadow Antlers, Jakob — déjà membre du groupe noise rock/post-punk suédois RAMN — explore ici une zone grise, celle où le corps pulse au rythme des machines et où la mélancolie devient énergie. Outside Belongings n’est pas simplement un disque : c’est un manifeste, une expérience existentielle vécue à travers le son, une célébration de l’altérité. Jakob y sculpte une darkwave animale, viscérale, entre EBM détraquée, post-punk spectral et croon électronique en apnée.

On y sent la collision entre le sauvage et le synthétique, entre la chair et l’électricité. Les lignes de basse cognent comme un cœur trop rapide, les guitares suintent des halos argentés, et la voix — râpeuse, presque osseuse — semble venue d’un monde parallèle, celui des corps qui refusent de s’ajuster à la norme. Tout, dans cet album, parle d’évasion : fuir la conformité, s’abandonner à l’étrange, embrasser l’excès.

Jakob raconte d’ailleurs que Outside Belongings est né d’un moment de tension intérieure : un médecin lui propose de “redevenir normal” à coups de pilules. Il refuse le calme, choisit le tumulte. Ce refus fonde toute l’esthétique du disque — un cri doux-amer pour la liberté intérieure, une quête de soi dans la dérive.

Le voyage commence avec Trails, morceau d’ouverture hypnotique, où un battement sourd trace le chemin d’une marche vers l’inconnu. The Bay suit comme une rêverie industrielle : un port noyé de brouillard, des silhouettes sans visage, un écho maritime qui hante l’esprit. Puis vient You Leave Some Sky In Your Hair, ballade surréelle à la poésie désincarnée — un titre qui évoque à lui seul l’idée de liberté, d’inachevé, de beauté bancale.

Sur I Am Feline, le ton devient plus féroce : rythmes martiaux, pulsation animale, chant incantatoire. Le morceau incarne cette idée de l’humain qui s’effrite pour laisser surgir autre chose — un être hybride, félin, libre. Blanck Metal, avec ses nappes sombres et son beat saturé, flirte avec une EBM poétique, tandis que Dim Carcosa et What Is Petrichor plongent dans une noirceur introspective digne des meilleurs disques de The Cure ou de Clan of Xymox.

Le sommet arrive avec Witches et Second Bridges, deux morceaux qui mêlent mysticisme et romantisme décadent. Les percussions y battent comme des tambours de rituel, les synthés s’étirent en halos magnétiques. Enfin, Cellar Door clôt le disque comme une prière inversée : lente, solennelle, elle s’enfonce dans le silence avec la grâce d’une dernière respiration.

Jakob cite ses influences — DAF, Skinny Puppy, Siouxsie, Wire, Minimal Compact — non pas comme modèles, mais comme esprits-guides. On retrouve chez lui la même tension entre le cérébral et le charnel, entre l’instinct et la technique. L’ombre y devient refuge, non menace.

Outside Belongings est un disque pour les êtres en marge, pour ceux qui ne veulent pas “guérir” de leur différence. C’est une musique qui refuse le calme plat, préférant le tumulte d’une liberté rugueuse.
Dans son chaos magnifiquement orchestré, Shadow Antlers rappelle que parfois, le seul endroit où l’on appartient vraiment, c’est à l’extérieur.

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Written By
Extravafrench

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