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Music Pop

William Locks fait couleur nos larmes sur « If I Could Say »

William Locks fait couleur nos larmes sur « If I Could Say »
  • Publishednovembre 10, 2025

« Une chanson écrite trop tard, mais chantée juste à temps pour apaiser les fantômes« 

Certians morceaux ne se composent pas, ils se confessent. If I Could Say de William Locks — alias Willem van der Sluijs, originaire de Rotterdam — appartient à cette catégorie de chansons qui ne cherchent ni la gloire ni la consolation, mais la vérité nue. Sorti le 7 novembre dernier, ce single respire la sincérité d’un homme qui, des années après un drame, trouve enfin les mots qu’il n’a jamais pu dire à la personne qu’il aimait.

La genèse du morceau tient du deuil et de la rédemption. Des années plus tôt, William perd sa compagne dans un accident de voiture. À l’époque, il se décrit lui-même comme « un sale type », incapable d’aimer correctement. C’est seulement bien plus tard, transformé par le temps, la culpabilité et l’introspection, qu’il comprend l’irréversibilité du silence. Ce constat – celui qu’on ne peut pas réparer l’absence – devient la matrice de If I Could Say.

Musicalement, la chanson s’inscrit dans une tradition folk minimaliste mais viscérale. Les arpèges de guitare, sobres et dépouillés, laissent respirer chaque mot. Le timbre voilé de Locks glisse entre le murmure et la prière, comme si chaque syllabe était un pas hésitant vers le pardon. L’émotion n’est jamais forcée, elle s’installe doucement, presque à l’insu de l’auditeur, comme un frisson qui remonte de la mémoire.

Enregistré dans son salon transformé en studio, le morceau garde les traces du lieu : la proximité du souffle, le froissement de la pièce, la réverbération domestique. Rien n’a été nettoyé, rien n’a été lustré. Ce choix de production lo-fi rend le titre d’autant plus poignant : il sonne vrai, fragile, profondément humain.

“If I Could Say” n’est pas un morceau qu’on écoute, c’est un morceau qu’on traverse. Il évoque ces moments suspendus où l’on mesure tout ce que l’on n’a pas su dire avant que la porte se ferme. William Locks y incarne un romantisme déchu, presque camusien : celui de l’homme lucide face à sa propre impuissance, mais assez courageux pour en faire une œuvre d’art.

“Tomorrow is not a certainty. Make peace before you go to sleep.” Cette phrase, à elle seule, pourrait résumer toute sa démarche. Faire la paix, non pas avec le passé, mais avec soi. Chanter pour libérer ce qui n’a jamais été dit. Et dans cette vulnérabilité-là, William Locks touche à l’universel.


Instagram : williamlocksmusic

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Extravafrench

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