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Quand la douleur éclate comme un secret trop longtemps retenu avec willoh sur « OUCHIE »

Quand la douleur éclate comme un secret trop longtemps retenu avec willoh sur « OUCHIE »
  • Publishednovembre 18, 2025


Une confession sous haute tension, un souffle retenu jusqu’à l’implosion : OUCHIE transforme l’effondrement intérieur en un paysage électro-organique qui respire, tremble et finit par mordre.

À chaque nouvelle sortie, willoh brouille les pistes, déplace les lignes, et surtout repousse ce qu’on imaginait possible à dix-neuf ans. Cette gamine du Missouri, recluse volontaire dans sa chambre transformée en laboratoire émotionnel, assemble ses morceaux comme on assemble des fragments de rêves tachés de réalité. Pour OUCHIE, elle semble avoir troqué la pudeur de ses précédents titres pour quelque chose de plus nu, plus risqué : un malaise chorégraphié, une fragilité mise sous tension permanente.

Dès les premières secondes, j’ai eu l’impression de surprendre quelqu’un qui respire trop vite, trop fort, sans réussir à reprendre le contrôle. Le morceau avance en pas brisés, refusant toute zone de confort : une percussion qui respire comme un muscle crispé, des couches vocales qui se superposent sans jamais se fondre complètement, et surtout ce sentiment d’être retenu par une main invisible, empêché d’atterrir. OUCHIE ne déroule pas une narration : il réplique l’état nerveux qu’il raconte.

La troisième partie marque une bascule étrange, presque hypnotique. Là où la peur règne au début, une forme d’acceptation toxique se met à serpenter. On dirait le moment où le prédateur se couche enfin sur son territoire intérieur, où l’on finit par confondre la menace avec une forme d’intimité. Les ornements électroniques deviennent plus insistants, presque intrusifs ; on ne sait plus si on écoute un morceau ou si l’on vient d’entrer dans un esprit fissuré qui a cessé de se défendre.

Ce que j’admire chez willoh, c’est sa manière d’utiliser l’instabilité comme esthétique. Elle monte et démonte sa propre architecture en temps réel, fait vaciller le sol sous nos pieds mais sans jamais perdre la maîtrise. OUCHIE fonctionne précisément à cet endroit : un chaos millimétré, un cri qui s’affine jusqu’à devenir sculpture.

Le final frappe comme la dernière scène d’un film d’épouvante où aucune réponse ne sera donnée. La coupure brutale n’est pas un effet : c’est un refus. Elle nous laisse au bord du silence comme si nous venions d’entendre un secret qu’elle regrette déjà d’avoir prononcé.

willoh dit que OUCHIE est le son d’une explosion. J’y entends plutôt l’instant juste avant : celui où la rétention devient insoutenable, où le corps lâche prise, où tout déborde enfin. Et ce débordement, chez elle, est magnifiquement indomptable.

INSTAGRAM : willohhhh

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Extravafrench

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