« KING KONG est un uppercut tribal, une montée de fièvre où BB Thomaz transforme chaque battement en déclaration de puissance. »
Il y a des morceaux qui ne frappent pas : ils possèdent. Ils prennent le contrôle du souffle, de la cage thoracique, du rythme cardiaque, jusqu’à ce que le corps décide lui-même de rejoindre la cadence comme une offrande. KING KONG fait partie de ces titres-là — ceux qui ne demandent ni permission ni contexte. Ils entrent, retournent l’atmosphère, imposent un royaume. Et dans ce royaume, BB Thomaz règne en impératrice solaire.
La première chose qui m’a heurtée, c’est cette pulsation afro house lourde, charpentée, animale, comme si les tambours avaient été polis à la chaleur du bitume. On sent immédiatement la patte tribale, une manière d’embrasser l’Afrique dans ce qu’elle a de plus impérieux : le groove comme loi universelle, la terre comme métronome. Chaque percussion semble remonter d’un sol très ancien, chargé de sueur, de célébrations, de défaites, de renaissances. Et par-dessus, BB Thomaz déploie une voix qui brûle la surface : ronde, chaleureuse, agile, un signe de vie qui refuse de s’éteindre.
Ce qui fascine, c’est cette double nature du morceau : mi-danse, mi-déferlement. BB passe du chant aux rap lines avec une aisance féline, mélangeant sensualité et combativité dans un même souffle. Il y a des accents Beyoncé, oui, mais surtout une audace brute, quelque chose de fauve, qui n’appartient qu’à elle. Quand elle clame son autorité, on y entend une femme qui n’a jamais eu le luxe de l’enfance, qui a bâti sa liberté à mains nues, qui a fui pour survivre avant même d’apprendre à rêver. KING KONG résonne comme la revanche d’une vie entière — une proclamation sans tremblement.
Puis arrive ce drop à 1:03, souligné comme une promesse par BB elle-même. Et c’est vrai : il arrache tout. La basse s’épaissit, le beat s’élargit, l’espace s’enflamme. On bascule dans quelque chose de primal et de moderne à la fois, un vortex afro house taillé pour les clubs moites, les nuits longues, les transes collectives. Le morceau n’explique rien, il ressent. Il impose ce que le corps doit faire : céder.
Mais ce qui me touche le plus, c’est la lueur derrière la puissance. BB Thomaz chante comme quelqu’un qui a survécu en transformant la douleur en moteur, la violence en scène, le silence en voix. KING KONG n’est pas un hymne de domination gratuite : c’est un chant de résistance, un manifeste où la musique devient muscle, refuge, affirmation.
Dans un monde saturé d’ego et d’énergie vide, BB, elle, apporte une force vivante, organique, nourrie au réel. KING KONG est un morceau qui porte les cicatrices de celle qui l’a créé — et c’est pour ça qu’il frappe si juste.
Un titre pour danser comme si le sol brûlait. Pour se redresser. Pour rugir. Pour exister sans se cacher.
BB Thomaz, ici, ne joue pas aux géants : elle en est un.
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