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Music Rock

Le rugissement intérieur qu’on n’ose plus réprimer par Red Skies Dawning sur « Obvious »

Le rugissement intérieur qu’on n’ose plus réprimer par Red Skies Dawning sur « Obvious »
  • Publishednovembre 19, 2025

« Obvious est ce genre de morceau qui vous repousse contre un mur, vous regarde droit dans le cœur et murmure : “Tu savais déjà. Maintenant affronte-le.” »

Il y a des titres qui ne se contentent pas d’être écoutés ; ils vous scannent, vous recousent, vous griffent et vous redressent. Obvious de Red Skies Dawning fait partie de cette catégorie rare, celle des morceaux qui ressemblent moins à une chanson qu’à un passage initiatique. On y entre comme dans une pièce sombre où tout vibre avant même que la musique ne commence, une pièce où l’on reconnaît immédiatement cette tension suave et dévastatrice propre à Bad Omens ou Sleep Token, mais filtrée à travers un regard plus brut, plus fiévreux, presque nerveusement intime.

La première frappe, celle du riff, n’est pas là pour impressionner : elle raconte. Elle décrit des mois de confusion, un cerveau saturé de bruit blanc, une existence qui dérive sans ligne droite. La guitare, seconde voix du morceau, bouge comme un stylet qui griffe le verre, marquant chaque mesure d’un besoin urgent d’en finir avec la torpeur. Et lorsqu’arrive le chant — cette oscillation entre la vulnérabilité retenue et un hurlement qui n’a plus peur de dévoiler sa peau — le décor se fissure. C’est un cri revenu de loin, de ces zones de soi où l’on ne va que lorsque tout s’effondre.

Le metalcore ici n’est pas un costume mais un exutoire. Les rythmiques frappent avec la précision d’une décharge électrique, jamais gratuites, toujours porteuses de sens. La batterie fonctionne comme une respiration dérégulée, un cœur qui repart après un trop long silence. Et sous ce chaos contrôlé, un souffle cinématographique se glisse discret : nappes subtiles, montée atmosphérique, ces élans qui donnent au morceau une ampleur presque sacrée, comme si un rituel s’opérait à travers chaque melté, chaque cassure, chaque silence.

Ce qui me touche surtout, c’est la façon dont Obvious parle du retour à soi sans tomber dans la complaisance. C’est un morceau né autour d’une idée simple mais jamais simple à vivre : on peut se perdre longtemps, très longtemps, puis soudain se rendre compte que la porte de sortie était là depuis le début. Cette évidence, douloureuse et libératrice, se retrouve dans chaque mesure. Une musique de reconnexion, mais pas apaisée — une reconnexion par le feu.

Red Skies Dawning signe ici une pièce fondatrice, une sorte de manifeste intime où l’on reconnaît à la fois l’héritage des géants du new metal mélodique et une volonté franche de tracer sa propre trajectoire émotionnelle. Obvious frappe fort, mais surtout juste : un uppercut habité, qui réveille autant qu’il révèle.

Un titre pour celles et ceux qui avancent encore dans la nuit, mais sentent déjà l’aube leur brûler les doigts.

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Written By
Extravafrench

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