« Un duel amoureux masqué par un sourire de velours : Monalisa glisse, séduit et tranche comme une lame qui brille au soleil. »
Je l’ai senti avant même de comprendre les mots : cette tension fauve, ce parfum d’étés interminables, ce quelque chose de fiévreux qui flotte entre les basses et les respirations. Monalisa n’est pas une simple chanson afro-urbaine, c’est une scène en clair-obscur — une place de quartier, une chaleur qui s’accroche aux tempes, la silhouette d’une femme qui avance et derrière elle, deux cœurs en duel, prêts à brûler pour s’attirer la faveur d’un seul regard.
Rousson ne raconte pas, il incarne. Il ne chante pas, il plaque une émotion palpable sur chaque syllabe, comme si sa voix avait déjà traversé la rivalité qu’il décrit. Cette plume, mêlant français, afrikaans et russe, crée une mosaïque identitaire fascinante : le flow danse entre continents, les intentions varient comme les couleurs d’un coucher de soleil équatorial, et la langue devient un terrain de jeu où le désir circule librement. On entend l’urgence de plaire, l’assurance qui masque la vulnérabilité, et cette pointe d’ironie — parce que dans ces histoires-là, personne ne gagne vraiment, mais tout le monde joue quand même.
Le beat, lui, frappe avec une précision presque sensuelle : percussions aérées, basse chaude, touches synthétiques qui s’évaporent comme des éclats de lumière sur une peau humide. Ce n’est pas un morceau qui cherche à impressionner techniquement ; c’est un morceau qui vise l’âme par le ventre. On oscille entre afro-fusion, hip-hop chaleureux et groove presque mbalax dans la manière dont les éléments se frôlent sans jamais se bousculer. Le tempo a cette vertu rare : il donne envie de marcher plus lentement, de laisser son ombre s’allonger, de jouer soi-même la scène.
Ce qui rend Monalisa si enivrant, c’est ce conflit émotionnel très humain : la douceur contre la fierté, le charme contre la stratégie, le cœur contre le masque. Et au centre, Monalisa, figure magnétique que le morceau ne décrit jamais vraiment. C’est volontaire : elle existe dans l’ellipse, dans l’entre-deux, dans la tension qu’elle génère. Elle devient métaphore — celle de ce que l’on désire tant que cela finit par nous redessiner.
Rousson signe un titre solaire, nerveux, intime, porté par une écriture vivante et un instinct de narration rare dans la scène afro-hip-hop émergente. Monalisa respire, vibre, charme. Un morceau qui rappelle que l’amour, même quand il déraille, reste un terrain où la musique parle toujours mieux que nous.
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