« I Am the Good Time, c’est la gifle électro qui transforme votre cerveau en piste de danse et votre système nerveux en stroboscope. »
J’ai appuyé sur play sans m’attendre à quoi que ce soit, et j’ai fini projeté dans un vortex lumineux où tout pulse, tout claque, tout respire au rythme d’une fête qui ne dépend ni d’un lieu, ni d’une foule : juste de cette sensation d’être en vie un peu plus fort que d’habitude. I Am the Good Time porte bien son nom ; ce n’est pas une chanson, c’est une déclaration. Stereo Symphony, longtemps occupé à sculpter des paysages sonores pour le cinéma, revient à l’électro comme on revient à une flamme ancienne — avec du vécu, une maîtrise insolente, et cette envie de tout faire exploser.
La production a cette texture rugueuse typique de l’électro-house, ce grain presque métallique qui semble s’arracher des entrailles d’un vieux générateur sous acide. Mais ce n’est jamais crasseux pour être crasseux : il y a un raffinement dans cette saleté. Les basslines, épaisses comme des câbles sous tension, se tordent et s’ouvrent comme des portes battantes vers un drop à la fois sauvage et chirurgical. On devine l’œil du compositeur derrière chaque montée : rien n’est laissé au hasard, tout est calibré pour frapper là où le corps cède avant la tête.
La voix — hachée, modulée, presque robotique mais étrangement charismatique — fonctionne comme un mantra. Elle ne raconte pas, elle commande. Elle n’explique rien, elle permet. Et c’est dans ce dénuement verbal que le morceau trouve son panache : Stereo Symphony a compris que le club, le vrai, est un lieu où la parole n’a jamais autant de puissance que le souffle. Une phrase répétée, une intention affirmée, et le reste suit, musculaire, instinctif.
Ce qui m’a marqué surtout, c’est le dialogue permanent entre plusieurs ADN : l’énergie brute du complextro, la propreté glaciale de l’électro-house européenne, les éclats mélodiques hérités du cinéma — ces petites montées harmoniques qui donnent soudain au chaos une dimension quasi héroïque. Comme si, dans cette tornade de kicks et de distorsions, un film secret se déroulait, un film où vous êtes le personnage principal, conquérant, lumineux, invincible.
I Am the Good Time est le retour d’un producteur qui n’a rien oublié de la puissance narrative des sons, mais qui a décidé de la mettre au service d’un seul objectif : vous rappeler que parfois, dans une vie qui vous engloutit de chiffres, d’attentes, de fatigue, il suffit d’un drop grandiose pour refaire circuler l’électricité.
Un morceau qui ne demande rien, qui ne promet rien, mais qui tient tout : vous faire vibrer, vous faire sourire, vous redresser un peu. Pas besoin d’être dans un festival. Pas besoin d’être à deux grammes. Il suffit d’être là, d’écouter, et d’accepter l’évidence : il est le good time, et pour quatre minutes, vous aussi.
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