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Luan Luan sur « Yellow » ou la couleur qui refuse de s’éteindre

Luan Luan sur « Yellow » ou la couleur qui refuse de s’éteindre
  • Publishednovembre 20, 2025

« Certaines chansons s’ouvrent comme une fenêtre : un souffle chaud vous traverse, un paysage que vous croyiez oublié revient d’un coup, et votre cœur a déjà basculé du côté du souvenir. »

Yellow déploie exactement cet effet-là : une sensation d’été qui vous reprend par surprise, comme une lumière revenue d’on ne sait où, mais qui porte encore l’odeur des rencontres trop brèves et des émotions qui ne savent pas se ranger proprement. Luan Luan, avec cette manière très personnelle de traduire le monde en couleurs avant même de le traduire en sons, semble offrir un morceau dont l’intuition précède la structure : une pop éclatée mais précise, une sensibilité queer assumée, et cette douceur nerveuse qui survit à tous les départs.

Le morceau respire comme une photo surexposée : éclats de guitares claires, batterie qui pulse comme une marche rapide sous un soleil écrasant, voix tenue à mi-hauteur, jamais démonstrative mais habitée par une tendresse presque physique. On sent la synesthésie dans la manière dont les textures se répondent : les aigus brillent comme un reflet, le groove avance comme un rayon oblique qui glisse sur un mur, et la production laisse filer un espace où la lumière semble devenir un instrument à part entière.

Yellow raconte un été queer sans en faire un drame ou un manifeste : c’est plus simple, plus beau, plus fragile. Luan Luan chante comme on parle d’une rencontre qui nous a transformé·e plus qu’on ne veut l’admettre. Les arrangements eux-mêmes semblent s’écrire au rythme d’un souvenir qui refuse de mourir : légers, mobiles, traversés par ce mélange de joie et de nostalgie qui n’appartient qu’aux histoires trop courtes. Le morceau ne cherche jamais le tube, mais le devient malgré lui, parce qu’il touche à cet endroit universel où l’euphorie et la perte cohabitent sans se contredire.

Il faut aussi saluer l’écriture musicale derrière cette apparente simplicité : le jeu de guitare en fingerstyle, comme une respiration continue ; les couches synthétiques discrètes qui colorent l’arrière-plan sans jamais étouffer la voix ; la construction progressive qui élargit le spectre émotionnel sans basculer dans le grandiloquent. Tout ici semble articulé pour servir une seule idée : faire sentir la chaleur, pas la raconter.

Et puis Yellow porte quelque chose d’encore plus intime : cette déclaration étrange et magnifique qui traverse le morceau, cette façon de dire à quelqu’un qu’il est une couleur, qu’il éclaire une manière d’être au monde. Luan Luan esquisse là une vision artistique rare — une musique qui ne s’écoute pas seulement mais se perçoit, qui ne cherche pas la métaphore mais la sensation directe.

Yellow s’impose alors comme un chapitre essentiel de leur univers : un lieu où l’amour se mesure en intensité chromatique, où les émotions se déposent comme des pigments, où l’on écoute autant avec le cœur qu’avec la mémoire. Un single lumineux, sincère, qui laisse cette impression étrange d’avoir été touché par une couleur vivante.

Et c’est pour cela qu’on y revient. Parce qu’on en sort irradié. Parce que Yellow continue de briller même quand on éteint tout le reste.

Instagram : luanluanmusic

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Extravafrench

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