« Un disque qui ne cherche plus seulement à émouvoir, mais à réinventer ce que signifie jouer quand le corps cesse d’obéir à la Terre. »
Avec Zero Gravity, Note One, Dr Leonardo Barilaro — alias The Space Pianist — franchit une frontière que la musique n’avait encore jamais dépassée. Ce n’est plus seulement un projet artistique, ni même une performance technique : c’est un geste pionnier, une percée dans un futur où la création n’est plus soumise à l’attraction terrestre. Enregistré lors d’un vol parabolique à bord d’un Cessna 182, l’EP capture les sons, mais aussi les tremblements, l’instinct, l’adaptation d’un corps humain en état de suspension. Une musique née dans le vide, mais tout sauf vide.
Les trois titres de l’EP fonctionnent comme trois éclats, trois expériences sensorielles issues de phases de microgravité et d’hypergravité, trois réponses émotionnelles à la perte de repères.
Star Wars (zero-g piano) ouvre le voyage avec une clarté presque irréelle. Barilaro y rend hommage à la saga culte, mais ce n’est pas un simple clin d’œil : c’est une déclaration. Le piano ROLI flirte avec les variations de G comme un instrument vivant, capable de vibrer différemment selon la force qui l’entraîne ou le libère. Le jeu devient quasi flottant, les notes semblent détachées de toute inertie. On a la sensation étrange d’écouter une bande-son jouée depuis un cockpit intersidéral, dans un univers où même la mélodie cherche l’équilibre.
Vient ensuite SCRAT (zero-g), véritable passerelle entre les origines et le futur de Barilaro. Inspiré par son tout premier projet spatial en 2010, le morceau respire l’excitation d’une quête qui a commencé il y a quinze ans et continue de s’élever, littéralement. C’est le titre le plus narratif du triptyque : on y entend le désir de franchir les altitudes, le souffle court d’une idée plus grande que la gravité elle-même, une ascension intérieure autant qu’aéronautique. La microgravité devient un partenaire de jeu, perturbant le toucher, accélérant l’intuition.
Note One clôt l’expérience comme un journal d’impression immédiate. C’est l’improvisation pure : pas de feuille, pas d’héritage, pas de plan. Seulement un artiste suspendu dans un avion-laboratoire, confronté à son propre corps qui ne sait plus où se poser. Le morceau capture l’inconfort, la fascination, la surprise — une émotion brute née au moment exact où la gravité s’efface. C’est peut-être le morceau le plus important, parce qu’il révèle ce qui se passe quand on ôte aux gestes leur socle, et qu’on laisse la créativité flotter sans filet.
Avec Zero Gravity, Note One, Barilaro ne documente pas seulement une expérience : il ouvre une porte vers une nouvelle grammaire musicale. Dans l’histoire de la Space Art, ce projet marque une étape fondatrice, un premier signal envoyé vers un futur où le concert idéal pourrait bien se dérouler au-dessus des nuages, peut-être même au-delà.
Ce n’est qu’un début — une note, comme il le dit — mais une note capable de modifier durablement notre imaginaire sonore.
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