« Une chanson comme un miroir brisé tendu à notre génération : coupant, ironique, impossible à ignorer. »
Il y a chez Lana Crow cette manière de transformer l’air du temps en arme blanche. Avec “Orwellian Times”, la pop-rockeuse signe un brûlot qui ressemble moins à un single qu’à une alarme — celle qui se déclenche quand on réalise qu’on est devenu complice du vacarme qu’on dénonce. Le morceau s’avance avec la précision d’un scalpel : riffs acérés, synthés qui claquent comme des néons surchauffés, et cette voix qui semble constamment hésiter entre la tendresse et l’émeute.
Lana interroge notre époque saturée de morale instantanée, de jugements en flux continu, de postures vertueuses recyclées à l’infini. Elle capture cette fatigue morale, ce sursaut de lucidité qui traverse parfois le chaos digital. “Self-righteousness is killing all sense,” lance-t-elle — un vers qui résonne comme un constat clinique. Le morceau se construit autour de cette tension : l’envie de croire encore en quelque chose, et le vertige d’un monde où tout se transforme en score social, en indignation performée.
Musicalement, “Orwellian Times” refuse d’être rangé. C’est pop, mais ça grince ; rock, mais ça scintille ; cinématographique, mais jamais décoratif. Les guitares vibrent comme si elles cherchaient à percer un brouillard idéologique, tandis que les synthés étirent une atmosphère électrique, presque dystopique. La voix de Lana, elle, frappe juste : vulnérable au début, puis de plus en plus incisive au fur et à mesure que la chanson s’emballe.
Le message n’est pas une condamnation mais une provocation douce-amère. Lana Crow n’accuse pas le monde : elle pointe ce qu’on y apporte, volontairement ou non. « On a invité tout ça chez nous juste pour se sentir meilleurs », dit-elle en filigrane. Le morceau devient alors une invitation à remettre en question nos automatismes, nos impulsions, nos colères trop faciles.
“Orwellian Times” installe Lana Crow comme l’une des voix les plus franches et les plus téméraires du pop-rock émergent. Une artiste qui n’a pas peur de gratter là où ça fait mal, tout en offrant un refrain assez puissant pour rassembler ceux qui ont encore envie d’y voir clair dans le vacarme.
Un titre qui ne cherche pas à plaire — mais qui risque, justement pour cela, de marquer durablement.
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