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Le disque qui transforme l’hiver en velours incandescent par Veronneau sur « Snow Time »

Le disque qui transforme l’hiver en velours incandescent par Veronneau sur « Snow Time »
  • Publishednovembre 28, 2025

« Dans Snow Time, Veronneau ne reprend pas des standards : ils les déshabillent, les réchauffent et les réinventent jusqu’à leur redonner une âme qu’on croyait figée dans le givre. »

Snow Time n’est pas un simple album de reprises de Noël. C’est un rituel sensuel et feutré, une manière de redécouvrir l’hiver comme un territoire intime où les chansons glissent, respirent et retrouvent leur liberté. Le groupe international Veronneau, maître dans l’art du jazz acoustique migrateur, revisite ici cinq classiques avec une élégance presque tactile — nylon qui chuchote, voix qui caresse, violon qui scintille comme une neige éclairée aux bougies. Ce disque, court en apparence, est en réalité un petit théâtre hivernal où chaque titre ouvre une scène différente, un état, un parfum.

Winter Wonderland ouvre le bal comme une promenade au petit matin : pas craquants dans la neige, lumière bleu pâle, et cette voix de Lynn Véronneau qui transforme le standard en bossa légère, comme si l’hiver se vivait soudain à Rio. Les guitares de Ken Avis et David Rosenblatt brodent un tapis sonore où les flocons semblent flotter au ralenti. C’est une entrée en matière subtile, presque cinématographique.

Santa Baby, ensuite, retrouve son insolence originelle, mais filtrée à travers une sensualité jazz plus feutrée. Lynn ne cherche pas l’imitation : elle réinvente, elle glisse, elle suggère. Le morceau devient une conversation secrète, presque une danse lente autour du désir et de l’humour. Le groupe y joue avec une élégance cabaret qui rappelle New York version années 50, mais avec une désinvolture moderne.

River, l’un des titres les plus délicats du répertoire de Joni Mitchell, devient ici une confession minimaliste. Le violon de Dave Kline surgit comme une brume dorée, enveloppant la mélancolie du morceau d’une chaleur insoupçonnée. On y perçoit un hiver plus intérieur, un froid qui ne mord pas mais qui rappelle l’absence, les départs, les renoncements. Veronneau réussit le pari rare de revisiter Mitchell sans l’alourdir ni la trahir : ils la prolongent.

Baby It’s Cold Outside, morceau souvent revisité mais rarement réussi, prend ici la forme d’un jeu amoureux ravivé par le duo Lynn Véronneau / Ken Avis. Leurs voix se cherchent, s’esquivent, se répondent dans un dialogue vif, presque théâtral. Le morceau devient un clin d’œil vintage qui, sous la patine acoustique, conserve toute sa malice et sa chaleur.

Puis vient Feliz Navidad, clôture lumineuse, flamboyante, irrésistible. Veronneau y injecte une joie solaire, un mélange de fête latine et de jazz aérien. Le violon de Dave Kline s’envole, virevolte, transforme cette chanson souvent galvaudée en célébration radieuse. On a envie de lever son verre, de danser dans un salon éclairé à la bougie, de laisser l’hiver devenir une fête.

Avec Snow Time, Veronneau prouve une nouvelle fois ce que la critique avait déjà pressenti : peu de groupes savent, comme eux, redonner une vie organique à des classiques. Ils ont ce talent rare de faire fondre la nostalgie sans jamais la dénaturer, de transformer la saison froide en chaleur intime.

Un album comme un feu de cheminée : simple, vivant, nécessaire.

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Written By
Extravafrench

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