« Avec Electro Time, Seven Nation Army signe l’album qu’il rêvait de faire depuis quarante ans — un disque où les années 80 ne sont pas une esthétique, mais une mémoire enfin libérée. »
Il y a des albums qui viennent du présent, et ceux qui viennent de plus loin — d’un passé figé, d’un désir ancien, d’un rêve bloqué par l’histoire. Electro Time appartient à cette deuxième catégorie. Quand Jarek Balsamski, fondateur et âme de Seven Nation Army, imagine cet album au milieu des années 80, la Pologne vit encore sous un communisme étouffant. L’électropop, la synthwave, les riffs futuristes : tout cela appartient alors à un ailleurs inaccessible. Et pourtant, quatre décennies plus tard, Electro Time devient réalité — un disque où les fantômes de Depeche Mode, A Flock of Seagulls, Van Halen et les premiers synthés Roland s’entrelacent avec l’énergie rock brute qui définit 7NA depuis ses débuts.
Accompagné d’Olga Ostrowska, Balsamski signe ici un album profondément personnel : une jonction entre ce qu’il voulait faire et ce qu’il est devenu. Et dans cette rencontre, chaque titre joue un rôle précis — comme des chapitres d’un récit qui parle de résistance, de nostalgie, de lucidité, de colère et de survie intérieure.
1. I Don’t Care – Electro Time
Ouverture frondeuse. Un morceau qui frappe comme un retour à la vie. Guitares effilées, synthés qui scintillent, voix déterminée : un “je m’en fous” libérateur, adressé au passé comme à toutes les attentes extérieures.
2. L.S.F – Electro Time
Plus sombre, plus nerveux, presque new wave. On y sent les rues mouillées des années 80, les néons, les choix difficiles. Le rythme avance comme une course nocturne.
3. New Life
Un des titres les plus lumineux. On y entend le basculement vers autre chose, vers un souffle neuf. Un morceau simple mais vital : recommencer est parfois un acte de guérison.
4. Power and Money – Electro Time
Critique claire, frontale, du monde contemporain. Les synthés claquent comme des alarmes, la voix mord. Un titre qui rappelle que la pop peut être politique.
5. Get Out of My Life – Electro Time
Rupture franche, sans ambiguïté. La mélodie épouse parfaitement l’impulsion d’échapper à une influence toxique. C’est le morceau le plus rock de l’album — abrasif, urgent.
6. You Always Know Better – Electro Time
Chanson acide, presque sarcastique. Elle parle de ceux qui jugent, conseillent, imposent — et du plaisir de s’en débarrasser. Production limpide, voix glacée, synthés cinglants.
7. Angel – Electro Time
Parenthèse plus tendre. Une montée émotionnelle portée par Olga Ostrowska, dont la voix apporte une douceur inattendue. L’ange, ici, n’est pas naïf : il veille, mais connaît la nuit.
8. Foolish Game – Electro Time
Relecture modernisée d’un des titres marquants de 7NA. Le morceau gagne en éclat synthétique, sans perdre son cœur mélodique. C’est le pont entre l’ancien groupe et le nouveau.
9. Something Changing in Me – Electro Time
Titre charnière. Il parle du changement intérieur, de la lente mue qui transforme sans bruit. L’arrangement minimaliste sert parfaitement ce moment d’introspection.
10. Gone Away – Electro Time
Ballade sombre, presque gothique. Elle évoque l’absence, le départ, le renoncement. La production y est ample, atmosphérique — un paysage émotionnel.
11. Future – Electro Time
Final plein d’espoir. Un morceau qui regarde vers l’avant, enfin. Ici, les synthétiseurs semblent s’ouvrir, respirer, accueillir. La boucle est bouclée : le futur désiré dans les années 80 est devenu présent.
Electro Time n’est pas qu’un hommage aux synthés et aux rythmes rétro. C’est un témoignage, presque un exorcisme. L’album porte la marque d’un homme qui, quarante ans plus tard, réalise un rêve empêché — et en fait une œuvre vibrante, honnête, habitée.
Seven Nation Army ne joue pas les années 80. Il les délivre, comme un souvenir qui avait attendu trop longtemps. Un disque d’accomplissement, mais aussi de recommencement. Le passé transformé en énergie neuve.
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