« Une déclaration de présence, pas de promesse. Une main posée sur l’épaule dans la nuit, qui dit sans bruit : je tiens. »
Dans Dey 4 You, Sona retrouve cette manière singulière d’habiter la musique comme on habite une ville : avec la mémoire du bitume, le souffle du quartier, la douceur d’un sourire qu’on apprend à reconnaître dans l’ombre. Il ne revient pas — il se relève. Et la nuance change tout.
Ce nouveau chapitre, ouvert dans la ferveur d’un concert sold-out, respire l’assurance d’un artiste qui n’a plus rien à prouver mais encore tout à offrir. Sona ne suit pas un revival afrobeats : il l’incarne, il le précède, il le redéfinit. L’afroswing qu’il a contribué à bâtir depuis Londres comporte toujours cette élégance souterraine, ce sens du groove qui ne cherche pas la démonstration. Mais Dey 4 You y ajoute quelque chose de plus rare : la vulnérabilité comme moteur.
Le titre pulse sur des synthés soyeux, une basse fluide, une percussion chaude et serrée qui rappelle la cadence intime des fins d’après-minuit. La production d’Origi et Tboiii sculpte un espace où rien n’est laissé au hasard mais tout semble couler de source : les voix se déposent comme du velours sur un rythme qui respire, qui laisse place aux mots. Et Sona, avec sa diction qui frôle la caresse, raconte la loyauté sans lyrisme excessif, sans posture : juste l’acte de rester.
Il y a dans cette chanson une simplicité désarmante — un refus de l’hyperbolique, une volonté de célébrer le quotidien, les gestes discrets, les petites fidélités qui tissent les grandes relations. Le morceau est dansant, oui, mais jamais dans cette urgence tapageuse qui domine parfois l’afropop actuelle ; il privilégie la pulsation intérieure, celle qui se loge dans la poitrine avant d’atteindre les pieds.
Ce qui fascine, c’est la maturité nouvelle de Sona : il renouvelle son langage musical sans renier ses fondations. On entend encore l’écho d’Ijo Sona, l’insouciance de No Wahala, la tendresse de Feeling You ; mais cette fois, tout est plus contenu, plus épuré, plus incarné. Comme si chaque mesure avait été écrite pour durer, pour traverser.
Dey 4 You n’est pas un hit fabriqué en laboratoire : c’est un morceau qui tient debout parce qu’il comprend ce qui fait tenir les gens. On le reçoit comme une main tendue, une respiration commune, un rappel que la fidélité est une musique.
Sona n’annonce pas un retour : il signe une nouvelle densité. Et si le soleil devait se lever sur la nouvelle ère de l’afrofusion UK, alors il aurait sans doute son timbre.
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