« Une douceur acidulée pop-rock qui tient sur la langue comme un souvenir qu’on n’arrive pas à laisser filer. »
Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à révolutionner le monde : ils le colorent. Sour Candy de Summer School fait partie de ces petites météorites pop qui traversent le gris du quotidien en laissant une traînée pastel derrière elles. Et pourtant, sous les apparences candides, on y sent une mélancolie discrète, presque timide, comme si la chanson souriait tout en sachant très bien qu’elle ne guérit rien — elle apaise juste un peu.
La formation de Seattle, portée par une voix asian-fronted au grain lumineux, semble avoir trouvé dans ce single un terrain d’expression où l’indie-pop danse avec l’indie-rock sans s’excuser de son insouciance. Sour Candy respire l’après-midi qui s’étire, les trottoirs mouillés qui scintillent, l’envie d’être léger même quand le cœur pèse plus que prévu. Il y a ce tempo qui ne presse rien, ces guitares qui scintillent comme des bulles de soda, et ce groove indie-dance qui dépose une vibration dans les côtes, juste assez pour embarquer le corps sans l’arracher à lui-même.
Ce qui frappe, c’est cette façon qu’a Summer School d’articuler la nostalgie avec l’élan. C’est une douceur qui pique un peu — exactement comme le titre l’annonce. Une pop qui assume son éclat sucré tout en laissant filtrer une ombre derrière chaque accord majeur. On pense à Phoenix pour l’élégance, à Two Door Cinema Club pour l’énergie maîtrisée, à The 1975 pour cette manière d’arrondir la douleur dans des refrains qui sourient trop fort.
Mais Sour Candy reste très Summer School : un son façonné dans le garage, poli sur les scènes de SXSW et NXNE, nourri d’une diaspora qui insuffle dans l’écriture une identité vibrante, plurielle, sans jamais l’exhiber. L’alchimie est palpable : une section rythmique qui respire de façon organique, des guitares qui s’illuminent sans saturer, et cette voix — claire, précise, habitée — qui donne à la chanson son centre de gravité sentimental.
Mon impression intime, après plusieurs écoutes : cette track a quelque chose d’immédiatement attachant, comme si elle connaissait déjà les fissures de celui qui l’écoute. Elle n’est ni naïve ni cynique — elle observe les choses de côté, avec une douceur ironique, un humour discret. Une friandise à croquer quand la vie manque un peu de goût, mais qui rappelle subtilement que le sucre n’efface jamais l’acidité — il la rend supportable.
Avec Sour Candy, Summer School confirme sa capacité à écrire des morceaux qui semblent simples mais vibrent longtemps après la dernière note. Une track qui sonne comme un coup de soleil léger sur la peau : ça chauffe, ça pique, et on en redemande.
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