« Un uppercut trap où Pompeii transforme la paranoïa urbaine en moteur de survie — un morceau qui frappe, fend le décor et laisse derrière lui une traînée de feu et de lucidité. »
Say That rugit comme un moteur froid qu’on relance au milieu de la nuit, quand tout le monde dort sauf ceux qui triment. Pompeii The Hustla arrive avec cette énergie brute, presque minérale, qui rappelle que le hustle n’est pas qu’une posture, mais une manière de tenir debout quand l’air devient toxique. On sent la rue, la fatigue, les yeux qui surveillent, les présences ambiguës — mais on sent surtout une volonté de fer qui refuse de plier.
Le morceau est construit sur une architecture trap limpide mais affûtée comme une lame : 808 massives qui vibrent dans la cage thoracique, hi-hats acérés qui ciselent le tempo, ligne mélodique minimaliste qui crée un espace où la voix peut devenir une arme. La prod ne cherche pas le clinquant, elle cherche le tranchant. Et Pompeii s’y glisse avec une aisance presque intimidante.
Sa voix n’est pas agressive pour faire joli : elle porte la tension de quelqu’un qui a trop observé l’envie, la jalousie, la comédie humaine. Le timbre est dense, texturé, habité. Il raconte un monde où chaque poignée de main peut être piégée, où chaque sourire peut masquer une envie de te voir chuter. Say That devient alors un rituel d’exorcisme : « parle si tu veux parler, moi je sais où je vais ». Pas besoin d’élever le ton, la détermination suffit à faire trembler le décor.
L’écriture joue subtilement sur le mélange entre vigilance et motivation. Pompeii parle à son audience comme un mentor de terrain, quelqu’un qui connaît la valeur de l’effort, de la solitude, du focus. Le morceau est un anti-venin contre l’énergie négative, un manifeste où le hustle n’est pas glorifié mais assumé comme une nécessité. Dans le deuxième couplet — son préféré, dit-il — il lâche la bride, accélère, se densifie. On sent l’urgence, la vitesse, la certitude de quelqu’un qui a déjà trop sacrifié pour reculer maintenant.
Il y a dans Say That une modernité instinctive : un mix de trap pure, de pop-rap accessible, d’un soupçon de cloud-hop dans certaines inflexions mélodiques. Pompeii navigue avec une fluidité qui rappelle les artistes capables de transformer le vécu brut en carburant émotionnel. On distingue ses influences, mais surtout son angle : ce mélange d’imagerie impériale — modèle Pompeii, Rome contre le monde — et d’authenticité de rue qui rend sa proposition unique.
Au-delà du son, c’est une attitude. Une posture. Un refus de laisser la négativité dicter la trajectoire. Say That n’est pas un simple banger ; c’est une déclaration de souveraineté personnelle.
Pompeii ne raconte pas le hustle : il l’incarne. Et dans ce morceau, il signe un chapitre incandescent d’un empire qui ne cesse de s’agrandir.
Pour découvrir plus de nouveautés RAP, HIP-HOP, TRAP et DRILL n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARAP ci-dessous :
