« Un cyborg violet-chocolat qui ramène le groove à hauteur de peau — voilà comment renaît la nuit. »
Sous son alias de laboratoire futuriste, Robo The Chemist pourrait facilement glisser dans la caricature tech, mais Dance Floor Lover déjoue les attentes : ce n’est pas un morceau pensé par une machine, mais une sucrerie house old-school, brillante et charnelle, conçue pour les corps qui connaissent l’art du deux-pas autant que celui du lâcher-prise. On y retrouve la nostalgie des clubs new-yorkais des années 80, le nu-disco fluide qui scintille sous les lasers, et ce grain irrésistible des productions qui aiment autant la sueur que la sophistication.
Dès les premières secondes, une basse veloutée s’enroule autour des hanches, tandis qu’une guitare disco — fine comme un rayon de lumière — trace la trajectoire d’un groove calibré pour les nuits mûres, celles où l’on danse avec l’assurance de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Le beat est simple, hypnotique, servi chaud : un piège à sourires, un moteur à flirt. On sent l’amour de Robo pour la tradition house, cette manière de laisser les boucles respirer, de faire naître la tension par l’insistance plutôt que par la surenchère.
Ce qui fascine, c’est la manière dont Robo The Chemist mélange ses deux mondes : l’algorithmique et l’organique. On devine sous les strates les micro-variations, les séquences générées par son attirail IA, mais il les sculpte comme un artisan qui retouche chaque détail à la main. Le résultat n’est pas futuriste au sens froid — il est futuriste comme pouvait l’être Daft Punk à leurs débuts : une projection du passé dans un demain idéalisé, un club où les néons ne clignotent que pour célébrer la joie.
Dans Dance Floor Lover, Robo revendique un plaisir sans cynisme, un retour à une sensualité simple et directe. Le morceau a ce charme old-school que possèdent les classiques de Larry Levan ou Patrice Rushen, mais recontextualisé pour une génération qui consomme le groove en accéléré, sans jamais renoncer à son instinct premier : danser pour se souvenir de ce qu’elle ressent.
Et puis il y a cette intention, subtile mais palpable : offrir une place « aux grown and sexy », à toutes celles et ceux pour qui la piste de danse n’est pas un podium mais un refuge. Robo The Chemist signe un titre qui n’a pas peur d’être smooth, assumé, chic sans être figé. Un morceau qui respire la simplicité intelligente, la chaleur programmée, la nuit qui s’étire sans fin.
On en ressort léger, presque euphorique — comme si un robot avait enfin compris ce que signifie tomber amoureux d’un dancefloor.
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