« Une pulsation née dans une chambre étudiante peut parfois briller plus fort qu’un studio rempli de machines : Tastes So Sweet en est la preuve. »
Il y a quelque chose d’extrêmement touchant dans cette manière qu’a FRNKO de transformer la précarité matérielle en moteur créatif. Toronto comme toile de fond, une chambre universitaire comme laboratoire, BandLab comme seul outil possible, et pourtant : Tastes So Sweet sonne comme un morceau taillé pour filer sur l’autoroute à 2 h du matin, néons qui défilent, pensées qui s’étirent, corps qui respire au rythme d’un kick sincère.
Ce single n’essaie pas de se cacher derrière une esthétique surproduite. Il avance à visage découvert, fort de ses limites et de ses intuitions. C’est ce qui lui donne sa fraîcheur. FRNKO, inspiré par des figures comme Paul Schulze, John Summit ou Blair Muir, ne reprend pas leurs codes : il les absorbe. Il les condense dans un geste à la fois naïf et très moderne, celui de faire avec ce qu’on a, mais en cherchant à sonner comme ce qu’on rêve.
Tastes So Sweet commence comme un parfum qui se diffuse lentement. Une ligne vocale trouvée sur Splice, presque trop simple pour être vraie, mais qui devient hypnotique une fois enveloppée par ces nappes moelleuses et ce beat liquide. L’oreille devine l’intention avant la forme : on sent qu’il a voulu composer la bande-son de ses propres virées nocturnes, un morceau qui épouse la route, la vitesse douce, le mouvement intérieur. Ce n’est pas un track de club, ni une house grandiloquente : c’est un groove intime, un crescendo discret, une caresse électronique.
Ce qui fascine, c’est ce mélange entre l’étudiant qui bidouille et le producteur qui rêve. Chaque élément semble posé avec une prudence presque timide, mais il y a un instinct bien réel, une oreille solide, une volonté de groove qui ne trompe pas. On entend le futur dans les interstices, dans les choix encore modestes mais déjà très affirmés. Dans cette manière de laisser l’air circuler entre les textures, de construire un espace sonore qui ne cherche pas à impressionner mais à envelopper.
La citation qu’il donne résume tout : “Quand j’ai entendu le sample pour la première fois, j’ai su que je pouvais le faire goûter encore plus sucré en le produisant moi-même.” Cette phrase est le portrait brut d’un jeune producteur qui sait exactement ce qu’il veut : créer une sensation. Pas une démonstration. Pas un exercice de style.
Tastes So Sweet devient alors un premier geste aussi sincère qu’attachant, et une promesse. Celle d’un artiste qui, dès qu’il aura mis la main sur un logiciel plus robuste, pourra laisser s’exprimer pleinement ce qui frémit déjà dans ses premières productions : une sensibilité nocturne, une finesse mélodique, un sens du rythme à fleur de peau.
FRNKO compose comme on écrit un journal intime : en secret, en tremblant un peu, mais avec une envie irrépressible de laisser une trace. Et c’est précisément pour cela que Tastes So Sweet fonctionne : parce qu’on y goûte la vérité d’un début qui ne cherche pas à se survendre.
Un morceau pour celles et ceux qui roulent la nuit avec la fenêtre entrouverte, à la recherche d’un beat qui comprend mieux leurs émotions qu’eux-mêmes.
Et un nom à surveiller — de près, et très bientôt.
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