« Un adieu sans fracas, juste cette vérité nue : parfois, choisir la solitude, c’est choisir de survivre. »
William Locks arrive avec un morceau qui ne cherche ni à plaire ni à masquer les failles. Better Off Alone s’écoute comme on ouvre une fenêtre en plein hiver : pour respirer enfin, même si l’air brûle un peu. On sent chez l’artiste de Rotterdam ce mélange d’élan fragile et de lucidité triste qu’on reconnaît chez ceux qui ont trop aimé, trop donné, trop encaissé. Chez ceux qui savent qu’un cœur, parfois, se brise pour de mauvaises raisons, mais se reconstruit pour les bonnes.
Le titre porte une mélancolie presque géographique, sculptée entre deux continents : l’Angleterre et le Nigeria. C’est là que les instruments ont pris vie, dans des studios différents mais liés par une même intention — ne rien lisser, ne rien feindre. On retrouve cette matière sonore à la fois douce et légèrement brumeuse, comme si chaque couche musicale avait été déposée avec la prudence de quelqu’un qui ne veut pas réveiller une douleur encore chaude. Il y a une vraie délicatesse dans la production : une guitare feutrée qui semble approuver chaque mot, une batterie posée comme un souffle retenu, et cette voix, surtout, ce timbre qui oscille entre aveu et abandon.
Ce qui fait la puissance de Better Off Alone, c’est son refus de produire un faux happy ending. William Locks ne raconte pas la guérison — il raconte l’instant juste avant, ce moment suspendu où l’on comprend que l’amour n’est plus un refuge mais un labyrinthe. Ce moment où l’on choisit de se sauver soi-même, même si la route est plus froide, même si personne ne nous accompagne.
On entend ce trouble dès les premières notes, cette impression que la chanson s’écrit en avançant, comme un pas hésitant sur un sol qui pourrait céder. Locks capture ce paradoxe intime : la solitude n’est pas un choix glorieux, mais elle peut être une délivrance. Il laisse planer cette phrase — peut-être la clé du morceau — comme une confession chuchotée à soi-même : peut-être que choisir la solitude est plus simple que choisir l’enfer. Il y a dans cette ligne toute la philosophie du titre : une fatigue, un recul, mais aussi une force discrète, celle de ne plus vouloir se briser pour quelqu’un.
Better Off Alone n’est pas une chanson de rupture. C’est une chanson de retrait. Une sorte de repli stratégique du cœur. Un mouvement intérieur où l’on accepte que l’amour n’est pas toujours juste, que parfois il égare plus qu’il ne guide. Locks, avec son écriture simple mais précise, réussit à faire de cette douleur un espace respirable, un endroit où l’on peut enfin poser les armes.
Ce morceau, quelque part, accompagne ceux qui ne veulent plus se mentir. Ceux qui savent que le courage ne se mesure pas à la capacité de tenir, mais à celle de lâcher. Et dans la voix de William Locks, dans sa douceur qui vacille et ses mots qui sonnent juste, on retrouve cette vérité que tant d’artistes tentent d’étouffer : être seul peut faire mal, mais se perdre à deux peut être fatal.
Better Off Alone est un refuge discret, une confession offerte, une mue silencieuse. Le genre de chanson qu’on ne découvre pas, mais qu’on reconnaît — parce qu’elle parle de nous.
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