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Music Pop

Alexia Vegas revient avec « Kiss Me (Like You’ll Really Miss Me) »

Alexia Vegas revient avec « Kiss Me (Like You’ll Really Miss Me) »
  • Publisheddécembre 5, 2025

« Une pop dansante qui sourit, mais qui sait exactement où ça fait mal. »

Sous ses airs de banger synth-pop calibré pour les stroboscopes, Kiss Me (Like You’ll Really Miss Me) est bien plus qu’un simple morceau à faire vibrer le dancefloor : c’est un jeu de rôles nocturne, une comédie sentimentale sous adrénaline, un miroir tendu à la génération qui préfère simuler l’attachement plutôt que d’en subir les conséquences. Alexia Vegas s’y avance avec une assurance faussement légère, en funambule qui connaît trop bien le terrain glissant du désir instantané et des adieux rapides.

Le morceau avance comme un train lancé à pleine vitesse : rythme insistant, pulsation électronique qui claque comme une décision prise trop vite, lignes mélodiques ultra-euphoriques qui masquent à peine une pointe de solitude lucide. Vegas chante la règle numéro un de la nuit moderne — “on joue à y croire, juste assez longtemps pour que ça vaille la peine” — et le fait avec une audace charmante, presque désarmante. Son personnage sait parfaitement qu’il n’y aura pas de lendemain, pas de promesse, pas d’histoire. Mais elle exige le décor, l’intensité, la mise en scène. L’illusion comme dernière politesse.

On retrouve chez elle ce talent rare : écrire des chansons qui dansent vers l’avant mais qui pensent vers le bas, dans les zones d’ombre que l’on garde habituellement pour soi. Les synthés scintillent, les basses grondent, les refrains s’épanouissent comme des lumières au-dessus d’une ville trop vaste, et dans tout ce tumulte, Vegas injecte une lucidité presque insolente. Une façon de dire : « Je sais comment la mécanique fonctionne, mais laisse-moi rêver l’espace d’un baiser. »

Ce qui fascine ici, c’est l’équilibre délicat entre l’exubérance chorégraphique et le commentaire social : la chanson pointe du doigt la superficialité programmée de notre époque, la fatigue d’aimer en diagonale, la vitesse à laquelle tout s’achète et tout s’oublie. Mais elle le fait en proposant un moment de grâce, un éclat de fiction assumée, un baiser totalement fake mais parfaitement joué — et parfois, c’est tout ce dont on a besoin pour se sentir vivant.

Alexia Vegas orchestre cela avec l’expérience d’une artiste qui a passé des années à prêter ses mélodies au monde — séries, public spaces, playlists internationales — et qui revendique aujourd’hui sa propre voix. Dans Kiss Me (Like You’ll Really Miss Me), elle affirme enfin son identité : une compositrice capable de transformer des émotions complexes en hymnes électro-pop instantanés, sans perdre le grain humain qui les rend inoubliables.

Un morceau qui brille fort, danse vite, mais touche juste. Une fiction volontaire, un vertige partagé, un baiser d’adieu que l’on rejoue sans fin parce qu’il raconte mieux que n’importe quel discours ce que devient le romantisme à l’ère du swipe : un désir pressé, lucide, mais parfois terriblement sincère.

Pour découvrir plus de nouveautés POP, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVAPOP ci-dessous :

Written By
Extravafrench

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