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Callie Joy Porter dans le “Darkness” : un sortilège intime qui murmure la vérité là où tout vacille

Callie Joy Porter dans le “Darkness” : un sortilège intime qui murmure la vérité là où tout vacille
  • Publisheddécembre 11, 2025

« Une confession chuchotée qui se transforme en arme, un souffle qui devient frontière entre soi et ceux qui tentent de nous posséder. »

Il y a des morceaux qui n’entrent pas dans une pièce : ils l’assombrissent, ils la redessinent, ils en réécrivent la gravité. Darkness, nouvelle incantation signée Callie Joy Porter et issu de son album Darkness & Soul, appartient à cette lignée de chansons qui semblent respirer une autre météo intérieure — une nuit vivante, vibrante, presque liquide, où l’on avance comme sur la pointe des pieds, guidé autant par la peur que par la lucidité.

Callie Joy Porter cultive cette manière unique de laisser traîner dans ses chansons une menace douce, un parfum de mysticisme et de fièvre contenue. Sa voix, presque murmurée, n’est pas un effet : c’est un territoire. Un espace fragile où chaque mot tremble mais ne rompt jamais, un lieu où l’on se dit l’indicible comme pour conjurer un danger invisible. Elle chante bas, mais elle frappe juste.

Dans Darkness, tout semble taillé au scalpel : des nappes éthérées qui s’étirent comme un souffle froid, un minimalisme qui ne cherche pas la beauté mais la vérité, cette vérité trouble qui survient lorsqu’une relation dérive en obsession, en manipulation voilée, en malfaçon émotionnelle. Ici, la musique ne dénonce pas : elle révèle. Elle éclaire les angles morts, ces zones où l’amour se mue en possession, où l’admiration devient une violence silencieuse.

On pense à la tension spirituelle de Florence + The Machine, à la glace incandescente de Grimes, à la pudeur blessée de Daughter — mais Callie Joy Porter reste ailleurs, dans un clair-obscur très personnel, un théâtre d’ombres où chaque silence pèse autant que chaque note.

Son Dark Indie se fait cinématique sans jamais forcer, comme si l’on regardait une scène au ralenti, un visage qui se ferme, une porte intérieure qui claque. Les beats minimalistes, presque fantômes, laissent place à une dramaturgie de l’espace, du souffle, du non-dit. Et dans ce vide orchestré se fabrique quelque chose de puissant : une déclaration d’indépendance émotionnelle.

Car Darkness n’est pas seulement une chanson sur une présence toxique : c’est un acte de refus. Une manière de dire “tu ne m’auras pas” sans élever la voix, avec une détermination qui transperce le velours. Là où d’autres hurleraient, Callie choisit le murmure — geste infiniment plus déstabilisant, infiniment plus fort.

Au final, Darkness est une mue : le moment exact où l’on voit, d’un coup, ce que l’on refusait de regarder. Une chanson qui laisse des traces sur les murs, dans les poumons, dans la colonne vertébrale. Une de celles qui ne s’écoutent pas seulement : elles vous suivent, longtemps, comme un reflet que l’on n’arrive pas tout à fait à semer.

Une nuit intérieure qui libère plus qu’elle n’emprisonne. Une ombre qui éclaire. Un sortilège qui protège.

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Written By
Extravafrench

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