x
French Music Rap

63OG mange la vie sur « Next Up France »

63OG mange la vie sur « Next Up France »
  • Publisheddécembre 19, 2025

« Sur Next Up France, 63OG ne demande pas sa place : il la prend, il la mâche, et il recrache le décor. »

La scène est froide, presque clinique, mais l’énergie déborde. Avec Next Up France, 63OG ne vient pas pour tester le micro : il vient le plier. Invité par Mixtape Madness, véritable passeport international pour têtes brûlées du rap, le rappeur impose un diptyque sec, sans bavure, où C’est Nous et Manger la vie fonctionnent comme deux battements d’un même cœur. Un cœur qui tape vite, fort, et surtout sans filtre.

C’est Nous ouvre le bal comme une déclaration de présence. Pas besoin de storytelling inutile : 63OG pose son monde, son clan, sa posture. La prod est nerveuse, presque minimaliste, laissant la place à un flow qui glisse entre les langues et les influences avec une aisance insolente. Français, anglais, accents US digérés sans caricature : le DMV flow devient ici un langage naturel. Ça sonne vrai, pas cosplay. On sent l’artiste qui a vécu le truc, qui a observé ailleurs pour mieux revenir cogner ici. Le morceau agit comme un cri de ralliement, un “on est là” balancé sans chercher l’approbation. Froid, mais jamais vide.

Puis arrive Manger la vie, et là, le freestyle bascule dans une autre dimension. Plus sombre, plus poisseux, presque hypnotique. Le titre dit tout : survivre ne suffit plus, il faut dévorer. La rythmique saute, les textures trap se frottent à des sonorités afro en arrière-plan, créant une tension constante. 63OG rappe comme s’il courait après quelque chose – ou quelqu’un – sans jamais ralentir. Les punchlines claquent, restent en tête, se répètent comme un mantra urbain. C’est sale, c’est addictif, c’est calibré pour tourner en boucle dans la tête, exactement comme les systèmes qu’il observe et détourne.

Ce Next Up France n’est pas juste un freestyle de plus dans l’algorithme. C’est un statement. 63OG montre qu’il a compris les codes sans s’y soumettre. Il joue avec, les tord, les exporte. Son parcours transpire dans chaque intonation : l’ailleurs, le retour, l’entre-deux permanent. On n’est pas sur un rap de pose, mais sur un rap de mouvement, toujours en déséquilibre contrôlé.

En deux morceaux, 63OG réussit un truc rare : donner l’impression que tout peut encore arriver. Pas de surproduction, pas de posture forcée. Juste une énergie brute, connectée à son époque, qui parle autant aux caves qu’aux écrans. Next Up France devient alors plus qu’un format : un point de bascule. Et clairement, 63OG n’a pas fini de manger la vie.

Pour découvrir plus de nouveautés RAP, HIP-HOP, TRAP et DRILL n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVARAP ci-dessous :

Written By
Extravafrench

Laisser un commentaire

En savoir plus sur EXTRAVAFRENCH

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture