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Burning Plains sur « Burning Plains » ou quand le metal ukrainien avait déjà tout vu venir

Burning Plains sur « Burning Plains » ou quand le metal ukrainien avait déjà tout vu venir
  • Publisheddécembre 20, 2025

La tempête ne prévient pas, elle arrive. Burning Plains résonne comme un cri gravé dans la roche, écrit trop tôt, entendu trop tard.

Il y a des morceaux qui vieillissent mal, et puis il y a ceux qui deviennent dangereux avec le temps. Burning Plains, titre fondateur de Burning Plains, fait clairement partie de la seconde catégorie. Composé à l’origine dans un garage en 2008, le morceau ressurgit aujourd’hui avec une violence presque indécente, comme si la réalité avait décidé de rattraper la musique au sprint. Rien ici ne sonne nostalgique ou poussiéreux : au contraire, chaque riff semble fraîchement taillé pour accompagner un monde qui s’effondre en direct.

Dès les premières secondes, la guitare n’installe pas une ambiance, elle tranche. Le son est massif, frontal, sans fioritures inutiles : un metal cinématique qui avance comme une colonne de blindés, implacable, méthodique. La batterie martèle sans chercher le groove, uniquement l’impact. On n’est pas là pour danser, on est là pour survivre. La voix, elle, ne surjoue jamais l’héroïsme : elle observe, accuse, témoigne. C’est précisément ce refus de glorifier la guerre qui rend le morceau aussi dérangeant.

Ce qui frappe surtout, c’est la lucidité du texte. Burning Plains ne raconte pas des exploits, il décrit un système qui broie. Les images sont froides, presque cliniques : corps jetés, ciel rouge, anonymat total. Personne n’a de nom, personne n’a d’avenir. Le morceau agit comme un miroir brutal tendu à l’auditeur : ici, la guerre n’est pas une abstraction géopolitique, c’est une mécanique industrielle qui recycle les humains en débris.

Musicalement, Burning Plains joue sur une tension constante. Les riffs lourds flirtent parfois avec des respirations plus atmosphériques, comme si le morceau cherchait un instant d’air avant de replonger. Cette dynamique donne au titre une dimension quasi narrative, renforcée par une production qui laisse volontairement la place à la rugosité. Rien n’est lissé, rien n’est rassurant.

Ce titre s’inscrit aujourd’hui comme la pierre angulaire de l’univers du groupe, prolongé par l’EP Empire Collapsed, où la même logique est à l’œuvre : montrer le chaos sans le romantiser. Burning Plains n’est pas un retour nostalgique, c’est une réactivation. Une preuve que certaines musiques ne prédisent pas l’avenir, elles le sentent venir dans leurs os.

Écouter ce morceau en 2025, c’est accepter de se prendre une vérité en pleine face. Pas confortable. Pas cool. Mais nécessaire.

Pour découvrir plus de nouveautés ROCK, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVAROCK ci-dessous :

Written By
Extravafrench

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