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Music Rock

Blood Moon Commune ensorcelle le réel avec “Hex”: rituel psychédélique pour temps instables

Blood Moon Commune ensorcelle le réel avec “Hex”: rituel psychédélique pour temps instables
  • Publisheddécembre 27, 2025

Sur “Hex”, Blood Moon Commune transforme l’écoute en expérience chamanique, quelque part entre transe païenne, cinéma intérieur et rock halluciné.

Il suffit de quelques secondes pour comprendre que Blood Moon Commune n’est pas là pour jouer selon les règles. “Hex” ne s’annonce pas, il s’infiltre. Pas de voix pour guider, pas de récit balisé : seulement une matière sonore qui avance masquée, comme le collectif lui-même, anonyme, insaisissable, presque mythologique. À l’écoute, une sensation s’impose : celle d’entrer dans un cercle, de franchir une limite invisible entre le monde fonctionnel et un ailleurs plus ancien, plus trouble.

“Hex” fonctionne comme un sort jeté à l’auditeur. La rythmique s’installe lentement, avec une patience quasi rituelle. Les percussions évoquent autant une marche cérémonielle qu’un battement de cœur collectif, tandis que les guitares, traitées comme des nappes mouvantes, dessinent des spirales psychédéliques. Rien n’est démonstratif : tout est suggestion. C’est précisément là que le morceau frappe juste. Blood Moon Commune préfère l’hypnose à la saturation, la tension diffuse à l’explosion frontale.

Ce qui fascine, c’est cette capacité à convoquer des imaginaires multiples sans jamais les figer. On perçoit des échos de musiques de film, de folk païen, de rock cosmique, de world music détournée, mais jamais sous forme de citation. “Hex” ne regarde pas en arrière par nostalgie ; il recycle des archétypes pour mieux parler du présent. Une époque fragmentée, anxieuse, où le collectif se délite et où l’anonymat devient une arme poétique. Le choix de l’instrumental n’est pas anodin : privé de mots, l’auditeur projette ses propres peurs, ses propres visions. Le morceau devient un miroir sombre, changeant, profondément personnel.

Techniquement, la production impressionne par sa retenue. Chaque élément semble pesé, placé pour servir une montée lente, presque imperceptible, qui maintient l’attention sans jamais la brusquer. On pense à un film qui refuserait le climax évident, préférant installer une atmosphère persistante, un malaise doux qui continue longtemps après la dernière note. “Hex” ne se consomme pas, il s’habite.

Dans un paysage indie souvent saturé de discours et d’ego, Blood Moon Commune propose autre chose : un effacement volontaire, une œuvre qui existe sans visage, sans explication superflue. “Hex” agit comme un passage secret, une invitation à lâcher prise, à accepter de ne pas tout comprendre. Et c’est peut-être là sa plus grande force : rappeler que la musique peut encore être un espace de mystère, de trouble, et de communion silencieuse.

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Extravafrench

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