x
Music Pop

Iberico sur “Stare a Milano” ou comment survivre à deux dans une ville qui te veut solo

Iberico sur “Stare a Milano” ou comment survivre à deux dans une ville qui te veut solo
  • Publisheddécembre 27, 2025

Milan comme coloc imposée, amour sous plafond bas, et jeunesse qui serre les dents : “Stare a Milano” transforme la galère urbaine en chronique intime.

Milan n’est pas une carte postale ici. Pas de vernis, pas de filtre, pas de skyline instagrammable au coucher du soleil. “Stare a Milano” s’ouvre comme on pousse une porte trop lourde pour soi seul·e : avec l’épaule, avec fatigue, avec cette lucidité qui arrive quand on comprend que l’indépendance est devenue un luxe. Iberico ne raconte pas la ville, il la subit, il l’habite, il s’y cogne. Et surtout, il y reste. Parce qu’il faut bien rester quelque part.

Le morceau avance comme une conversation qu’on n’a jamais vraiment finie avec quelqu’un avec qui on partage un loyer, un lit, ou juste le silence. La cohabitation forcée n’est pas ici un concept sociologique, mais un état émotionnel. On sent les murs trop proches, les horaires qui ne s’accordent pas, les compromis qui s’empilent comme des factures impayées. Musicalement, Iberico joue la retenue plutôt que le pathos : une écriture précise, presque sèche par endroits, qui laisse respirer les non-dits. C’est dans ces creux que la chanson frappe le plus fort.

“Stare a Milano” capte un truc très générationnel sans jamais forcer le slogan. Cette sensation d’être adulte sur le papier mais toujours dépendant dans les faits. De devoir partager pour survivre. De négocier l’intime à défaut de pouvoir s’offrir la solitude. Le morceau ne juge pas, il observe. Il ne cherche pas la sortie de secours, il décrit le couloir. Et c’est précisément ce qui le rend juste.

On sent aussi que ce titre marque une étape. Deuxième extrait de l’album à venir Entroterra, il élargit le terrain de jeu d’Iberico : plus narratif, plus ancré, moins dans l’instant et davantage dans la durée. Comme si la musique prenait le temps de s’installer, à l’image de ces vies urbaines qu’on ne choisit pas toujours mais qu’on apprend à habiter malgré tout.

Ce qui frappe, c’est la manière dont la ville devient un personnage invisible. Milan n’est jamais nommée comme un décor, mais comme une pression constante, un bruit de fond permanent. Une ville qui oblige à partager, à s’adapter, à renoncer parfois. Iberico ne romantise rien, mais il transforme cette contrainte en matière sensible. Et ça, c’est rare.

“Stare a Milano” ne cherche pas à plaire à tout prix. Il préfère rester honnête, un peu bancal, profondément humain. Un morceau qui parle à celles et ceux qui savent que vivre à deux, parfois, ce n’est pas une histoire d’amour, mais une stratégie de survie. Et que dans certaines villes, rester debout est déjà une victoire.

Pour découvrir plus de nouveautés POP, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVAPOP ci-dessous :

Written By
Extravafrench

Laisser un commentaire

En savoir plus sur EXTRAVAFRENCH

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture