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Music Rock

The Mortal Prophets dynamitent l’héritage Rock sur « UNDER THE INFLUENCE »

The Mortal Prophets dynamitent l’héritage Rock sur « UNDER THE INFLUENCE »
  • Publisheddécembre 27, 2025

Ils prennent des chansons que tout le monde croit connaître, les plongent dans le noir complet et les ressortent changées, instables, presque dangereuses.

UNDER THE INFLUENCE est bien plus qu’un disque hommage aux grands noms de la scène Pop-Rock. C’est un disque d’absorption, de friction, de transformation. The Mortal Prophets ne regardent pas leurs influences avec dévotion mais avec appétit. Ils les mâchent, les démontent, les tordent jusqu’à ce qu’il n’en reste que l’os, le nerf, l’électricité primitive. Ce qui subsiste n’est ni nostalgique ni respectueux : c’est vivant.

Dès Tiny Dancer, initialement popularisée par Elton John, le geste est clair. Là où l’original ouvrait l’espace, baignait dans une lumière californienne presque naïve, The Mortal Prophets replient tout vers l’intérieur. Le morceau devient une élégie murmurée, comme si la chanson avait vieilli d’un coup, enfermée dans une pièce sans fenêtres. Les accords flottent, la voix semble hésiter entre apparition et disparition. Tiny Dancer cesse d’être un hymne pour devenir un souvenir fragile, presque honteux d’exister encore.

Avec Third Uncle, emprunté à Brian Eno, le groupe appuie là où ça brûle déjà. Le proto-punk anguleux de l’original est poussé dans une logique post-industrielle, sèche, nerveuse, sans air autour. La rythmique martèle, mécanique, et donne l’impression d’un corps lancé à pleine vitesse contre ses propres limites. Ici, l’influence devient accélérateur de crise.

La nuit s’épaissit sur Sister Midnight, issue de la période berlinoise de Iggy Pop. The Mortal Prophets accentuent la paranoïa latente du morceau, l’enrobent d’une moiteur urbaine presque toxique. La chanson avance comme un fauve insomniaque, guidée par une tension constante, jamais relâchée. Ce n’est plus Berlin, c’est une ville mentale, sans nom, où l’on tourne en rond à l’intérieur de soi.

Repetition, signé David Bowie, est réduit à une pulsation claustrophobe. Déjà minimaliste à l’origine, le morceau est ici dépouillé jusqu’à devenir un exercice d’angoisse pure. Chaque élément semble surveiller l’autre. La répétition n’est plus un concept, c’est une prison sonore, une boucle dont on ne sort pas indemne.

Enfin, Too Many Creeps, repris à Bush Tetras, referme l’EP comme une gifle urbaine. Basse tranchante, angles saillants, menace diffuse : The Mortal Prophets ressuscitent l’esprit no wave sans le figer. Le morceau sent le béton chaud, la rue mal éclairée, l’instinct de survie.

UNDER THE INFLUENCE agit comme une cartographie mentale des obsessions du groupe. Chaque reprise est une confrontation, jamais une révérence. À travers ces cinq titres, The Mortal Prophets rappellent une chose essentielle : une influence n’est intéressante que si on ose la mettre en danger. Ici, ils ne se contentent pas de rejouer l’histoire. Ils la fissurent, et dans ces fissures, quelque chose de nouveau respire.

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Written By
Extravafrench

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