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Lucifers Beard lâche Space Capsule Adelaide : un ticket pour l’attraction sonore cosmic pop

Lucifers Beard lâche Space Capsule Adelaide : un ticket pour l’attraction sonore cosmic pop
  • Publisheddécembre 28, 2025

Space Capsule Adelaide ressemble à un manège lancé trop vite, trop loin, là où la nostalgie se fissure et laisse apparaître quelque chose de plus sombre sous les néons.

Le décollage est immédiat, mais jamais spectaculaire. Space Capsule Adelaide préfère la dérive au compte à rebours. La musique s’étire comme un rêve lucide, à mi-chemin entre la chaleur rassurante du rétro et une sensation de flottement légèrement inquiétante. Rien n’explose, rien ne s’impose frontalement. Tout glisse. Et plus le morceau avance, plus cette glisse devient un état mental à part entière.

Derrière ce voyage, Lucifers Beard orchestre une pièce instrumentale qui fonctionne comme une scène d’ouverture. Pas besoin de paroles pour raconter quoi que ce soit : les intentions sont déjà là, dissimulées dans les textures, les harmonies, les respirations. Le son évoque un parc d’attractions abandonné à l’aube, encore éclairé, mais désert, où la joie d’hier flotte comme un souvenir légèrement toxique.

Musicalement, Space Capsule Adelaide navigue entre nu-disco, indie électronique et une vague psychédélique héritée des années 70. Les synthés oscillent avec douceur, presque caressants, pendant que la rythmique avance sans rigidité, comme suspendue hors du temps. On pense à une disco ralentie par l’apesanteur, débarrassée de toute urgence festive. Ici, le groove n’est pas une injonction à danser, mais une invitation à dériver.

Ce qui frappe, c’est la manière dont le morceau joue avec la notion de façade. Tout semble lumineux à première écoute, mais un léger malaise s’installe rapidement. Une dissonance subtile, un motif répétitif qui devient obsessionnel, une progression qui refuse la résolution attendue. Space Capsule Adelaide ne cherche pas à rassurer. Il entretient volontairement cette ambiguïté, ce sentiment que quelque chose se cache derrière le décor.

La production est riche sans être démonstrative. Chaque couche sonore est pensée comme un élément narratif. Les textures analogiques donnent une chaleur presque tactile, tandis que les effets plus modernes viennent fissurer cette douceur. Le morceau avance comme une attraction en roue libre, belle et inquiétante à la fois, incapable de choisir entre émerveillement et vertige.

En tant que pièce introductive de l’univers Loveland, Space Capsule Adelaide remplit parfaitement son rôle. Il installe une atmosphère, un imaginaire, une tension sous-jacente. On sent la logique conceptuelle à l’œuvre : ce contraste permanent entre divertissement et désenchantement, entre rêve collectif et réalité émotionnelle plus sombre.

Ce n’est pas un morceau fait pour attirer l’attention immédiate. C’est une bande-son mentale, un décor sonore qui s’infiltre lentement. Plus on l’écoute, plus il révèle ses angles morts, ses zones d’ombre. Une musique qui fonctionne autant en écoute active qu’en arrière-plan, mais qui ne se laisse jamais totalement ignorer.

Space Capsule Adelaide confirme le talent de Lucifers Beard pour créer des univers cohérents, personnels, affranchis des tendances. Une pop électronique psychédélique qui préfère le récit au format, l’atmosphère à l’impact. Un morceau qui ne cherche pas à faire danser le présent, mais à questionner la mémoire, le décor, et ce qui se cache derrière les sourires trop bien éclairés.

Pour découvrir plus de nouveautés du moment, n’hésitez pas à suivre notre Playlist EXTRAVANOW ci-dessous :

Written By
Extravafrench

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