Off the books de Zach from sales groove comme un clin d’œil complice, celui qu’on échange quand le sérieux n’est plus qu’un décor et que le funk prend discrètement le pouvoir.
Off the books avance masqué. Tout, dans son titre comme dans son attitude, suggère la discrétion, le pas de côté, l’activité parallèle qu’on ne note nulle part mais qu’on savoure pleinement. La première sensation est immédiate : un groove qui s’installe sans prévenir, souple, précis, légèrement insolent. Rien d’explosif, mais une assurance tranquille, presque arrogante dans sa retenue. Ce funk-là n’a pas besoin de crier pour se faire remarquer.
Derrière ce nom volontairement décalé, Zach from sales joue avec les codes comme avec un dress code imposé. Off the books donne l’impression d’un morceau écrit en marge d’un agenda trop rempli, pensé pour ces moments où l’on desserre la cravate sans quitter le bureau. La basse mène la danse avec un swing rond, parfaitement calibré, pendant que les guitares viennent ponctuer le groove de touches sèches, presque sarcastiques. Tout est en place, mais rien n’est figé.
L’absence de voix n’est jamais un manque. Au contraire, elle libère l’imaginaire. Off the books raconte une histoire sans paroles, une narration purement rythmique, où chaque instrument joue son rôle dans une comédie feutrée. Le funk ici n’est pas spectaculaire, il est insinuant. Il se glisse dans les hanches, impose un balancement involontaire, puis s’installe durablement. C’est une musique qui agit par imprégnation.
Ce qui frappe surtout, c’est le sens du détail. Rien n’est superflu. Chaque break, chaque relance, chaque variation semble pensée pour maintenir ce sourire intérieur, cette sensation que quelque chose de légèrement interdit est en train de se produire. Off the books joue sur cette ambiguïté délicieuse : façade propre, arrière-salle moite. Business devant, fête derrière, comme le résume parfaitement l’intention du morceau.
Musicalement, Zach from sales s’inscrit dans une tradition funk respectueuse de ses fondamentaux, mais débarrassée de la nostalgie pesante. Le groove est moderne, propre, efficace, pensé autant pour le club que pour l’écoute domestique. Off the books pourrait aussi bien accompagner une fin de soirée élégante qu’un moment solitaire, casque sur les oreilles, quand le sérieux de la journée se dissout enfin.
Publié via Give me soul, le morceau s’inscrit dans une logique de plaisir discret, presque clandestin. Pas de démonstration, pas de grand discours. Juste une efficacité rythmique redoutable, portée par une identité déjà très claire.
Off the books n’est pas un funk démonstratif, ni un exercice de style nostalgique. C’est une attitude. Une manière de rappeler que le groove peut être subtil, élégant, et légèrement subversif. Zach from sales signe ici une pièce instrumentale qui donne envie de rester un peu plus longtemps après la fermeture, de repousser les règles sans les briser, et de laisser le corps décider à la place du planning.
Un morceau qui ne demande rien, mais qui prend beaucoup. Et c’est précisément pour ça qu’on y revient.
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