Il rappe comme on se confesse à demi, il chante comme on espère sans trop y croire. Dumomi The Jig, franco-nigérian au groove migrant, ne sort pas des morceaux : il lâche des fragments de lui-même. Et ses deux dernières offrandes, War (avec LAYYAH) et Fantasy, tracent les contours d’un artiste aux émotions bipolaires — moitié feu, moitié velours.
War, c’est la tension dans l’air, trap millimétrée et sirènes intérieures. Sur une prod claquante, froide et millésimée 2025, Dumomi et LAYYAH ne s’affrontent pas, ils s’équilibrent. Elle a la voix vaporeuse d’un reproche qu’on ne veut pas entendre, lui balance ses versets comme on jette ses tripes sur une table. Le morceau respire le conflit amoureux, celui qui n’explose pas en cris mais qui gronde dans le regard, dans l’espace entre deux silences. C’est l’amour en état d’urgence, avec la Trap comme langage premier. Une embuscade sentimentale.
À l’opposé du spectre, Fantasy réchauffe les corps et dilate les pupilles. AfroR&B charnel, caressant, entre caresses vocales et pulsation douce d’un beat au tempo sensuel, ce titre est une lettre d’amour ouverte. La voix de Dumomi y est plus fluide, presque sucrée, comme s’il passait du guerrier au poète sans prévenir. C’est une promesse dansée, une berceuse d’adulte, une façon de dire “je t’aime” sans passer par la case cliché.
Ce diptyque révèle un musicien polymorphe, aussi à l’aise dans l’introspection que dans l’extériorisation. Quelqu’un qui refuse de choisir entre ses racines nigérianes et ses inspirations londoniennes. Entre l’urgence du bitume et l’élégance des émotions.
Dumomi The Jig, ce n’est pas un genre : c’est une tension. Et c’est précisément là que réside sa force.
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