Le groupe Simesky+Fritch se conjugue à l’européenne, une rencontre qui va de l’Angleterre, à Swansea ou encore la Belgique pour nous plonger dans un univers musical authentique qui nous ramène en émotions nostalgiques rétro, le tout teinté de pop électronique et expérimentale. actuellement en promo pour le titre “Colour Running Away”(à découvrir à la find e cet article), nous avons invité ce groupe international à se livrer dans “L’interview en 10 questions” à découvrir, ci-dessous :
1) Qui êtes-vous ?
Will : Eh bien, c’est un peu gênant. Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Je m’appelle Will. Le Fritch de Simesky+Fritch. Co néon-muso, chanteur, et messer-upper en chef des chansons d’Alex.
Alex : Bonjour, je suis Alex, le Simesky de la bande. Musicien, compositeur, producteur et aspirant réalisateur vidéo pour le projet.
2) Quel est votre parcours ?
A : J’ai rencontré Will alors que je cherchais des critiques pour mon projet solo, United Simesky Institutes. Ce projet est lui aussi très ancré dans les années 80, mais il est instrumental (je joue des synthés et des guitares). J’ai étudié la composition appliquée aux médias dans un conservatoire en Belgique – je m’intéresse à tous les médias qui peuvent traduire des émotions de quelque manière que ce soit, la musique étant probablement le plus pur d’entre eux. Je joue des synthés et je compose (enfin, je “compose”) depuis que je suis enfant et je cherche à conserver une partie de cette curiosité et de cette intuition précoces, même avec l’éducation musicale.
W : En damier et grillagé de culpabilité, de sueur et de honte. C’est le nom de l’eau de Cologne que je suis en train de déguster.
Je suis un ex-psychobilly avec un penchant pour les bas, un amoureux du glam et de tout ce qui est CBGBs, je suis passé à des projets solo d’art-noise à la Scott Walker, promoteur de musique et critique, puis j’ai trouvé un foyer dans ce groupe. C’est un son vers lequel j’avais envie de graviter, mais je n’avais pas le courage de le faire par moi-même. C’était une chance et une bonne fortune.
3) Que pouvez-vous nous dire en quelques mots sur votre musique ?
W : C’est un retour aux années 80, mais j’espère que ce n’est pas un hommage pur et simple. Du néon avec des paillettes occasionnelles ? C’est un peu plus sincère que prévu, à la manière vulnérable de la New Wave, mais avec les pieds fermement plantés dans la pop. Alors… Alex, attache-le mieux que moi.
A : J’imagine que c’est comme si nous avions pris une partie de la décennie des années 80, que nous l’avions mise dans une boîte avec une production plus moderne, et que nous l’avions secouée tout en gardant une base solide d’écriture. La production rétro n’est pas un gadget de surface pour nous, les chansons se sont simplement manifestées comme ça. Nous avons fait de notre mieux pour canaliser cette manifestation à travers le temps.
W : Vous avez réussi. Une musique qui traverse les décennies
4) Quelles sont vos sources d’inspiration
A : Au début, j’ai été très influencé par la musique électronique instrumentale ou le prog rock, tout ce qui est Jean Michel Jarre, Vangelis et Mike Oldfield (il m’a fait découvrir la guitare électrique). Leurs albums traversent également la décennie des années 80 – l’album innovant Zoolook de Jean Michel Jarre est un moment fondateur au milieu des années 80, très en avance sur son temps avec les voix échantillonnées et hachées par exemple. J’ai eu la chance que ma mère me fasse découvrir leurs albums très tôt, et je lui en suis très reconnaissant. Ensuite, il y a Pink Floyd, Genesis, Depeche Mode, Daft Punk, Air, Philipp Glass…
Mais l’inspiration principale peut provenir de différentes sources : films, livres, physique et algorithmes occasionnels. Enfin, il y a le sentiment de nostalgie d’une époque jamais vécue.
W : Il est toujours étonnant de constater à quel point votre mère et vos parents remontent dans le temps. La mienne avait une solide collection de 45 tours de rock n’ roll des années 50 que j’écoutais en boucle quand j’étais enfant. Et je crois que j’ai suivi cet esprit. Ce feu de la rébellion et de l’effronterie. C’est ce qui m’a amené au punk britannique et américain, au psychobilly, aux Cramps et à tous ceux qui font de la musique “fuck it – this is me”. Le dernier punk au Royaume-Uni a été la rave, donc toutes les inflexions dance dans nos bacs viennent de là.
Je ne suis pas sûr que Simeskty+Fritch en soit imprégné, mais il y a toujours cette attitude DIY avec un budget serré et une façon de faire qui n’est pas si mauvaise que ça. Nous reprenons les idées originales des uns et des autres et tout prend une nouvelle vie et une nouvelle direction.
5) Quelle est votre playlist du moment ?
W : Oh, vous allez le regretter. Le dernier achat de vinyle a été Sérgio, de la techno et de la trance de résurgence rétro du Brésil. Le dernier stream était My Bloody Valentine (pas besoin d’intro). La dernière chanson que j’ai chantée à tue-tête était “Do You Remember the First Time” de Pulp. C’était il y a environ 20 minutes. Et le dernier concert était Holliday Ghosts. Ajoutez-y un peu de Scott Walker pour faire bonne mesure.
En fait, Alex, je ne t’ai jamais entendu chanter. Quand on aura ce rendez-vous, quelle sera ta chanson de karaoké ? C’est parti pour la tequila.
A : Des erreurs ont été commises dans le passé avec le karaoké, je ne pense pas que je le referai, surtout pas avec “Every Breath You Take” de Police. Tu vois ce que je veux dire avec cet exemple étrangement spécifique, cousin, si tu lis ceci !
Hélas, aujourd’hui, ma playlist se résume à n’importe quel CD que j’ai dans ma vieille voiture – le dernier en date était Music for the Masses de Depeche Mode.
T : Nous faisons du karaoké.
6) Quel est le plat que vous cuisinez le mieux ?
A : Hmm, est-ce que faire des sandwichs est considéré comme de la cuisine ?
T : J’ai appris le secret de la PERFECTION des craquelures de porc. Il faut deux jours de salage et de séchage, mais chaque craquelure saturée en vaut la peine.
7) Quels sont vos projets à venir ?
T : Je suis un poney à un cheval dans une ville à deux chevaux. Ou un poney à un tour dans une ville à deux chevaux. Vous voyez ce que je veux dire. Cela me prend tout mon temps, avec plaisir. Tout ce qu’Alex n’aime pas, je le transformerai en une version de Fritch avec tout un tas d’autres idées inachevées. Heureusement pour moi, Alex a de bons goûts. Ou alors il est trop poli pour dire le contraire.
A : De même, je n’ai pas le temps de faire des trucs en solo, je suis très investi dans ce projet et nous avons déjà plusieurs sorties prévues. Délais obligent, il y a tout de même deux escapades récentes, une vidéo de collaboration à venir initiée par Radio Equinoxe en hommage à la Chronologie 4 de Jean Michel Jarre et un concours de composition orchestrale. Espérons que Will pardonnera ces manigances !
W : Allez de l’avant et créez mon ami, toujours. Tout ce que nous apprenons nous aide et nous construit. Et nous avons aussi quelques collaborations cool en préparation. Last Wars de New Jerseys (qui fait de l’agro-tronica post punk ultra lisse), Broads et Project P (respectivement gourou du glitch et maître de la rétro-house au Royaume-Uni) vont remixer certains de nos morceaux si tout se passe bien. Ils ont tous une imagination débordante et j’ai hâte de voir ce qu’ils vont nous proposer.
8 ) Pouvez-vous nous raconter une anecdote sur vous ?
A : Un collègue m’a dit aujourd’hui qu’il comprenait maintenant pourquoi ma femme m’avait épousé. Je pense que c’est un compliment, mais je n’osais pas le demander !
W : Crampes (enfin, Jack Scott)…. “The Way I Walk is just the Way I Walk” (La façon dont je marche est juste la façon dont je marche).
Voir les précédentes escapades psychobilly. Conduire un van de tournée de la tête aux pieds avec de la peinture corporelle verte et un déshabillé minimal a presque causé quelques carambolages.
9) Si vous pouviez passer 48 heures avec quelqu’un que vous n’avez jamais rencontré, qui serait-ce ?
T : Attendez, ça pourrait devenir bizarre. Je veux dire… est-ce qu’on peut partir si ça ne se passe pas bien ? C’est 48 heures ou rien ? Est-ce que c’est un scénario du genre “coincé dans l’ascenseur” (ou pire) ?
Je vais partir en toute sécurité et de manière productive. Alex et moi, il faut qu’on fasse un concert de temps en temps. Donc 48 heures en studio à travailler sur la façon de jouer en live à deux, puis un concert tous les soirs pendant une semaine.
A : Oh, oui, Will à fond. Supprimons l’interface de l’écran !
10) Un dernier conseil ?
A : N’épousez jamais un cheminot !
W : Félicitez tous ceux qui vous soutiennent. Laissez votre ego à la porte. Nous sommes tous ici pour l’amour de la musique, après tout.
Et dans cet esprit… un grand merci à tous ceux qui nous écoutent et nous aident, qui nous supportent quand nous sommes occupés à nous enthousiasmer pour un nouveau riff ou une nouvelle idée, et à Catherine Campbell et Suzanne Letting qui ont tout simplement été, eh bien, adorables avec nous (entre autres !).