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décembre 19, 2025L’Atlantique de Hachè Costa ne fait pas qu’évoquer la mer : il la convoque, la fait respirer, la transforme en une entité sensible qui observe l’humanité autant qu’elle la porte.
Chez Hachè Costa, chaque note semble pesée comme un geste rituel. Avec L’Atlantique, le compositeur espagnol prolonge son travail de fond sur la mémoire, le territoire et la responsabilité humaine, en livrant un morceau instrumental qui agit comme une lente immersion. Pas de spectaculaire gratuit ici, mais une tension douce, continue, presque organique, qui s’installe dès les premières secondes. Le piano avance comme une houle régulière, minimaliste sans jamais être froide, soutenue par des nappes ambiantes qui évoquent autant le souffle du vent que la résonance lointaine des profondeurs.
On sent immédiatement l’empreinte du parcours singulier de Costa, habitué à naviguer entre musique contemporaine, écriture néo-classique et composition pour l’image. L’Atlantique pourrait être un plan-séquence sonore : une caméra invisible glissant à la surface de l’eau avant de plonger lentement, inexorablement, vers quelque chose de plus ancien, de plus grave. La structure refuse le schéma narratif classique ; elle préfère l’accumulation subtile, la répétition signifiante, cette manière très folk-minimaliste de laisser le temps faire son œuvre.
Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont le morceau réactive des réminiscences de musiques traditionnelles européennes — celtiques, ibériques, presque flamencas par instants — sans jamais les citer frontalement. Elles apparaissent comme des fantômes mélodiques, des souvenirs enfouis sous la surface, exactement comme ces cultures maritimes que le temps, l’industrialisation et la crise climatique menacent d’effacer. L’Atlantique n’accuse pas, il n’illustre pas : il rappelle. Et ce rappel est d’autant plus puissant qu’il reste pudique.
Le travail sur la dynamique est exemplaire. Costa sait quand retenir le son, quand l’élargir, quand laisser le silence devenir un acteur à part entière. Certaines respirations donnent presque l’impression que la musique écoute autant qu’elle parle. On pense à ces œuvres capables d’accompagner aussi bien une salle de concert qu’un espace muséal, ou un moment de solitude nocturne, casque sur les oreilles.
L’Atlantique agit alors comme une méditation cinématographique sur notre rapport au vivant. Ni nostalgique ni naïvement optimiste, le morceau propose une forme de consolation lucide : regarder le passé pour réapprendre à aimer, comprendre la beauté héritée pour réinventer un futur possible. Une œuvre qui ne cherche pas l’effet immédiat, mais laisse une trace durable, comme le sel sur la peau après la baignade.
Dans un paysage instrumental souvent saturé de démonstration, Hachè Costa signe ici une pièce d’une rare honnêteté émotionnelle, où la profondeur ne se mesure pas en décibels mais en résonance intérieure.
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décembre 19, 2025Avec The Hole, RMHNDRX transforme l’obscurité en refuge, et la chute intérieure en geste esthétique d’une douceur troublante.
Il faut accepter de lâcher la rampe. The Hole ne se parcourt pas, il s’éprouve. Dès l’ouverture, RMHNDRX nous invite à une descente lente, presque consentie, dans un espace mental où la peur ne hurle jamais mais murmure, où la mélancolie ne s’impose pas mais s’installe. Ce nouvel EP ne cherche ni la sidération ni l’expérimentation agressive : il préfère la tension feutrée, la chaleur étrange de ce que l’artiste nomme une “dread accueillante”. Une musique qui ne fuit pas l’ombre, mais qui s’y repose.
https://rmhendrix.bandcamp.com/album/the-hole
Le voyage commence avec An Escape, pièce d’entrée faussement apaisée. Tout y évoque le mouvement, la fuite, mais sans urgence. Le piano esquisse une marche intérieure, comme si s’échapper signifiait surtout se retirer du bruit. Rien n’est spectaculaire, et c’est précisément là que la pièce touche juste : l’évasion n’est pas un cri, c’est une disparition douce.
Stars at Noon poursuit ce flottement fragile. Courte, presque suspendue, elle agit comme une vision fugace, un éclat lumineux aperçu au fond du tunnel. Les textures synthétiques semblent respirer, hésiter, donnant à la musique un caractère instable, presque tactile.
Puis vient le cœur lourd de l’EP : You Are Lost. Plus étendue, plus narrative, elle installe une solitude frontale. La répétition, la lenteur, les couches sonores étirées composent un sentiment d’errance qui n’a rien de romantique. On n’est pas perdu pour se trouver, on est perdu parce que quelque chose s’est déplacé à l’intérieur. La musique agit ici comme un paysage mental figé.
Seas Within Seas fonctionne comme une respiration intermédiaire, un jeu de miroirs sonores. Les motifs semblent se replier sur eux-mêmes, rappelant que l’introspection n’a pas de fond stable : chaque profondeur en cache une autre.
Avec The Body Passes Where the Body Is Not, RMHNDRX pousse l’expérience jusqu’à la dissociation. Longue, immersive, presque dérangeante, cette pièce donne la sensation que le corps devient un souvenir, que la conscience flotte à côté d’elle-même. Les drones, les nappes, les silences étirés créent une sensation de temps distordu, hypnotique.
Enfin, How Is It in Reykjavík? clôt l’EP comme un message envoyé trop tard, depuis trop loin. Derrière son apparente simplicité, le morceau porte une charge émotionnelle sourde, liée à l’éloignement, à l’aliénation involontaire. C’est ici que l’ombre devient pleinement humaine.
On pense forcément à Haruki Murakami et à ses puits, ses chambres souterraines, ces lieux où l’on descend pour mieux ressentir. The Hole s’inscrit dans cette même logique : une musique qui ne promet pas la sortie, mais offre un endroit où rester, un moment.
RMHNDRX signe un EP profondément intérieur, cinématographique sans image, expérimental sans froideur. Une œuvre qui ne cherche pas à rassurer, mais qui, paradoxalement, apaise. Parce qu’elle accepte la confusion comme un état, et l’obscurité comme une matière vivante.
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décembre 19, 2025À l’instant précis où Nata murmure « À quel point », la fête commence déjà à se fissurer.
La première sensation est trompeuse. Un éclat synthétique, presque sucré, des claviers qui scintillent comme une boule à facettes trop neuve, et cette voix, immédiatement enveloppante, qui semble promettre une romance sans aspérités. Tout paraît simple, immédiat, dansant. Et pourtant, très vite, quelque chose cloche. La chanson À Quel Point ne cherche pas à rassurer, elle installe un doute. Un doute qui colle à la peau et transforme la piste de danse en terrain instable.
Nata joue avec les codes de la synth-pop commerciale pour mieux les retourner. Les textures électroniques sont lisses, presque pop radio-compatible, mais leur agencement raconte autre chose. Les nappes se superposent comme des couches de maquillage, dissimulant mal une tension sourde. Derrière la mélodie accrocheuse, le morceau laisse filtrer une inquiétude diffuse, un malaise qui s’infiltre sans jamais exploser frontalement. On danse, oui, mais avec la sensation que le sol pourrait se dérober à tout moment.
La voix est le véritable point d’ancrage du titre. À la fois douce et affirmée, elle oscille entre abandon et lucidité. Elle caresse l’oreille tout en gardant une forme de distance, comme si l’interprète observait sa propre histoire se dérouler sous ses yeux. Cette ambivalence donne au morceau une profondeur inattendue : À Quel Point parle d’amour, mais surtout de l’illusion amoureuse, de ce moment précis où l’on sent que quelque chose est trop parfait pour être vrai, sans encore oser l’admettre.
Musicalement, le titre agit comme une porte d’entrée redoutablement efficace vers l’univers de l’EP Après-Vous. On y devine déjà un parcours plus large, un récit fragmenté où la danse devient cathartique. Les beats sont secs, directs, presque thérapeutiques. Tout semble pensé pour le corps autant que pour l’esprit, comme une séance de musicothérapie déguisée en tube électro-pop.
Ce qui frappe surtout, c’est la maîtrise du contraste. Trop pop pour être totalement expérimentale, trop étrange pour se contenter d’un simple refrain catchy, Nata avance sur une ligne fine, volontairement inconfortable. Elle transforme la légèreté en outil narratif, la fête en masque, le plaisir immédiat en prélude à une reconstruction plus profonde.
Avec À Quel Point, Nata ne signe pas seulement un premier single efficace. Elle impose une esthétique où la danse sert à exorciser, où la synth-pop devient un langage émotionnel ambigu. Un morceau qui s’écoute autant avec le corps qu’avec une légère boule au ventre, et qui annonce un projet prêt à gratter sous le vernis brillant.
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décembre 19, 2025“Dans Dark Sky, Consequential transforme l’obscurité intérieure en terrain de jeu sonore, là où les pensées lourdes apprennent enfin à respirer.”
La nuit n’est jamais vraiment silencieuse pour Consequential. Elle bourdonne, palpite, sature l’air d’idées en suspens. Dark Sky naît précisément dans cet entre-deux fragile, lorsque le monde extérieur se met en pause mais que l’esprit, lui, refuse de dormir. Ce single s’écoute comme une errance nocturne, casque vissé sur les oreilles, le regard perdu vers un ciel trop sombre pour être anodin.
Dès l’introduction, la drum and bass se déploie sans brutalité inutile. Les rythmiques avancent avec une élégance contenue, presque feutrée, loin du déferlement purement physique. Ici, le groove ne cherche pas l’ivresse immédiate du dancefloor, mais une tension plus sourde, plus intime. Les basses respirent, les textures se superposent par strates successives, comme des pensées qui se chevauchent sans jamais vraiment s’annuler. On sent un travail minutieux sur la profondeur du spectre sonore, une volonté de laisser vivre les détails pour celles et ceux qui prennent le temps d’écouter vraiment.
La voix, surgissant presque par surprise, agit comme un miroir tendu à l’auditeur. Elle ne domine pas le morceau, elle l’habite. Elle évoque ces luttes mentales que beaucoup taisent encore, ces spirales négatives que l’on rumine en silence, quand la nuit semble amplifier chaque doute. Mais Dark Sky n’est jamais un titre plombant. Au contraire, quelque chose de résolument lumineux se fraye un chemin à travers cette pénombre électronique. Le morceau suggère qu’il est possible de déconstruire ces pensées toxiques, non pas par la force, mais par un lent travail intérieur, patient, presque méditatif.
Techniquement, la production impressionne par sa finesse. Tout est pensé pour créer un espace immersif, un paysage sonore où chaque élément trouve sa place sans écraser l’autre. Certains sons ne se révèlent qu’à l’écoute attentive, selon le système utilisé, comme des étoiles discrètes qui n’apparaissent qu’aux observateurs les plus attentifs. Cette approche renforce l’idée que Dark Sky n’est pas un simple single fonctionnel, mais une œuvre à apprivoiser, à revisiter.
Dans le parcours de Consequential, ce titre agit comme une affirmation tranquille. Après une reconnaissance croissante, notamment via BBC Introducing, Dark Sky confirme une signature artistique tournée vers l’introspection autant que vers la maîtrise sonore. Une drum and bass cérébrale, émotionnelle, qui préfère la profondeur à l’esbroufe.
Avec Dark Sky, Consequential rappelle que la musique électronique peut encore être un espace de soin, un lieu où l’on apprend autant à écouter qu’à se comprendre soi-même. Un morceau nocturne, certes, mais profondément humain.
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décembre 19, 2025Avec Compulsein, Jean-Philippe Ruelle enclenche une mécanique nocturne où chaque battement devient une pulsation vitale, un appel irrépressible au mouvement.
Chez Jean-Philippe Ruelle, la musique n’est jamais un simple décor sonore. Elle agit comme un flux nerveux, une énergie qui traverse le corps avant même d’atteindre le cerveau. Compulsein s’impose d’emblée comme une pièce instrumentale pensée pour l’élan, pour la vitesse intérieure, pour ces moments où l’on n’écoute plus vraiment mais où l’on se laisse traverser. Dès les premières secondes, la basse pulse avec une régularité presque obsessionnelle, installant un terrain hypnotique sur lequel viennent se greffer des nappes synthétiques tendues, brillantes, chargées d’une tension cinématographique assumée.
Ce qui frappe dans Compulsein, c’est cette manière de convoquer l’ADN des années 80 sans jamais tomber dans le fétichisme rétro. Les textures analogiques évoquent la synthwave classique, mais elles sont traitées avec une puissance contemporaine, presque physique. Chaque motif semble conçu pour maintenir l’auditeur en état d’alerte, comme si le morceau refusait toute résolution confortable. La progression n’est pas narrative au sens traditionnel, elle est organique : une montée continue, un battement cardiaque électronique qui s’accélère par micro-variations, par couches successives.
Ruelle joue avec la répétition comme avec une arme. Là où certains y verraient une boucle, lui y insuffle une dynamique subtile, un travail sur la densité et la pression sonore. Les synthés oscillent entre froideur mécanique et chaleur psychédélique, créant un paradoxe fascinant : Compulsein est à la fois rigoureux et euphorique. On y ressent autant l’influence des bandes originales futuristes que celle d’une culture club nocturne, tournée vers l’expérience sensorielle pure.
L’absence de voix devient ici une force. Elle libère l’imaginaire et laisse l’auditeur projeter ses propres images : routes éclairées au néon, villes qui ne dorment jamais, corps en mouvement sous une lumière artificielle. Le morceau semble taillé pour accompagner le déplacement, qu’il soit réel ou mental. On devine derrière cette composition une jubilation de création, une relation presque physique entre le musicien et ses machines, comme si chaque séquence avait été pensée dans l’instant, guidée par le plaisir du geste et du son.
Compulsein ne cherche pas à raconter une histoire précise. Il crée un état. Une zone de tension continue où l’on se sent paradoxalement libre. Jean-Philippe Ruelle signe ici un single viscéral, généreux, qui ne demande pas à être compris mais ressenti. Une musique de nerfs, de nuit et d’adrénaline, qui confirme une chose : quand il s’agit de transformer le plaisir pur en architecture sonore, Ruelle sait exactement où appuyer pour maintenir le pouls en vie.
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décembre 19, 2025Jill Desiree signe avec “Broken” un aveu en velours noir : ça saigne, mais ça swingue.
On entre dans “Broken” comme on pousse la porte d’un club à moitié secret, lumière ambrée, conversations qui s’éteignent au moment où la basse prend la parole. Jill Desiree n’arrive pas en diva qui réclame la pièce : elle s’avance en survivante chic, avec cette élégance particulière des artistes qui ont beaucoup gardé pour elles avant de se décider à dire vrai. Le titre promet la casse, mais la musique, elle, organise la réparation.
Ce qui frappe, c’est l’architecture du morceau : une charpente jazz clairement assumée, mais habillée d’un R&B qui a appris la patience. Le groove s’installe sans brusquer, comme un battement de cœur qui retrouve son tempo après l’orage. On sent la main du producteur, le goût des courbes plutôt que des angles, l’envie de laisser respirer l’harmonie. Rien n’est surligné au stabilo : les accords glissent, se répondent, s’ouvrent sur des couleurs plus profondes, avec ce petit vertige “Baduizm-era” dans la manière de faire rimer sophistication et sensualité.
Jill Desiree, elle, chante avec une intensité qui ne cherche jamais l’effet. Sa voix n’a pas besoin de crier pour te tenir : elle te regarde droit, et ça suffit. Il y a des inflexions de grande école — ce fil entre Aretha et Chaka, ce sens du drame contenu — mais sans pastiche. Elle garde une identité hybride, presque géographique : on devine des influences qui voyagent, une culture de la nuance, comme si son histoire personnelle avait appris à son timbre plusieurs façons d’être “chez soi”.
Et puis il y a ce saxophone, ce trait de lumière dans le verre fumé. Pas un solo démonstratif, plutôt une présence : une phrase qui arrive au bon moment, une couleur qui fait basculer l’émotion. Le genre de détail qui transforme une bonne session en moment capturé. On croit entendre la prise “vivante”, l’énergie de musiciens qui comprennent vite, qui s’écoutent encore plus vite, et qui choisissent l’efficacité plutôt que l’ego.
“Broken” réussit un tour rare : parler de fracture sans se complaire dans la plainte. Jill Desiree transforme l’ancien chaos en chorégraphie, et te rappelle, l’air de rien, que la douleur peut aussi devenir un rythme. Un morceau qui ne guérit pas à ta place — il te donne juste la bande-son pour te relever avec style.
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décembre 19, 2025“Avec Self Soothe, Tony Frissore ne cherche pas à calmer le monde : il nous apprend à respirer dedans.”
Tony Frissore n’arrive pas avec un manifeste, ni avec une promesse démesurée. Self Soothe s’installe autrement, à bas volume, presque sur la pointe des pieds. On n’appuie pas sur play pour être impressionné, mais pour se poser. Le morceau agit comme un espace tampon entre soi et le bruit extérieur, une zone neutre où les tensions peuvent enfin se dissoudre sans devoir se justifier. Ici, le calme n’est pas un décor : c’est une fonction vitale.
La construction sonore est d’une précision presque thérapeutique. Les beats lo-fi ne s’imposent jamais, ils circulent. Le tempo respire, s’étire, ralentit volontairement le rythme cardiaque. Les textures semblent conçues pour accompagner l’inspiration et l’expiration, comme si la musique avait été pensée non pas pour les oreilles, mais pour la cage thoracique. Tony Frissore compose moins une ambiance qu’un mécanisme doux, un outil de régulation émotionnelle déguisé en track downtempo.
Ce qui frappe, c’est l’absence totale d’ego dans l’écriture. Aucun climax forcé, aucune montée spectaculaire. Self Soothe refuse la dramaturgie classique de l’électro chill contemporaine. Là où beaucoup cherchent à capturer l’attention, Frissore fait exactement l’inverse : il la libère. On sent l’héritage d’un musicien formé au groove, nourri par le jazz et le funk, mais qui a appris, au fil des années et des continents, que le silence et l’espace sont parfois plus puissants que la virtuosité.
Le parcours de Tony Frissore éclaire ce choix. Des jam sessions de Boston aux clubs européens, des placements télévisuels mondiaux aux projets downtempo introspectifs, il a compris une chose essentielle : la musique peut être fonctionnelle sans être utilitaire, émotionnelle sans être envahissante. Self Soothe s’inscrit dans cette philosophie. Ce n’est pas un morceau qui raconte une histoire, mais un morceau qui crée une condition intérieure.
Il y a dans ce single quelque chose de profondément contemporain. Dans un monde saturé d’injonctions, de notifications et de surstimulations permanentes, Tony Frissore propose un luxe rare : un endroit où rien n’est demandé. Pas besoin de danser, pas besoin de réfléchir, pas besoin de performer son bien-être. On s’y abandonne quelques minutes, on y revient plus tard, comme on reviendrait à une respiration consciente au milieu d’une journée trop dense.
Self Soothe n’est pas là pour marquer une époque ou dominer des playlists. Il est là pour durer discrètement, pour accompagner les moments invisibles : l’entre-deux, la fatigue douce, la reconstruction silencieuse. Une musique qui ne s’écoute pas seulement, mais qui s’utilise, et qui rappelle, sans un mot, que ralentir est parfois le geste le plus radical.
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décembre 19, 2025« TRUST ISSUES de Luc Patrick ne cherche pas à réparer les liens brisés : il les expose, à vif, pour comprendre où tout a lâché. »
Il faut parfois que la musique arrive trop tôt, avant même que les idées soient claires, avant que la production soit finie, avant que la douleur ait trouvé ses mots définitifs. TRUST ISSUES naît exactement dans cet espace-là : un endroit instable, inconfortable, mais terriblement humain. Luc Patrick ne raconte pas une histoire digérée, encore moins une morale. Il capture un moment précis où l’émotion déborde et dicte ses propres règles.
Tout commence par le texte. On le sent immédiatement. Le morceau ne s’appuie pas sur un beat pour exister : c’est le beat qui s’incline devant les paroles. La production, sombre, resserrée, presque claustrophobe, semble construite comme une pièce sans fenêtres. Un piano lourd, chargé d’une gravité presque cinématographique, installe une tension continue. L’influence de The Batman plane clairement sur l’atmosphère : une noirceur urbaine, poisseuse, où chaque note semble porter le poids d’un secret trop longtemps gardé.
Vocalement, Luc Patrick choisit la frontalité. Pas de filtre émotionnel, pas de distance ironique. La voix est posée, parfois tranchante, parfois fragile, mais toujours directe. On pense à l’intensité technique et mentale de Token, non pas dans l’imitation, mais dans cette même capacité à affronter ses propres démons sans détour, quitte à déranger. TRUST ISSUES ne cherche jamais à séduire : il confronte. Et c’est précisément ce qui le rend aussi magnétique.
Ce single parle de trahison, mais surtout de ce qui reste après. Des failles familiales, de l’addiction, de la difficulté à reconstruire une confiance quand les fondations ont été abîmées trop tôt. Luc Patrick n’érige pas sa douleur en spectacle. Il l’utilise comme une matière brute, presque documentaire. On n’écoute pas TRUST ISSUES comme on consomme un titre de rap introspectif de plus. On l’écoute comme on surprend une conversation qu’on n’était pas censé entendre.
La force du morceau réside aussi dans son absence de résolution. Rien n’est vraiment réglé à la fin. Le titre ne propose ni guérison immédiate, ni rédemption facile. Il s’arrête là où beaucoup de chansons commencent habituellement à embellir. TRUST ISSUES accepte l’inconfort, la confusion, la colère encore mal rangée. Cette honnêteté radicale donne au single une portée rare, presque thérapeutique pour l’auditeur.
Dans un paysage musical souvent obsédé par la finition et la perfection sonore, Luc Patrick prend le contrepied. Il privilégie l’urgence à la politesse, l’émotion au vernis. TRUST ISSUES sonne comme un instant figé, un instant où la musique devient le seul moyen de ne pas imploser. Et c’est précisément pour cela qu’il marque. Ce n’est pas seulement un single : c’est une fissure ouverte, assumée, et offerte à celles et ceux qui savent que la confiance, quand elle se brise, laisse toujours une trace sonore.
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décembre 19, 2025« Gegenlicht de Collx capte ce moment précis où la lumière vient de face, aveugle un instant, et transforme la danse en sensation pure. »
Le mot allemand “Gegenlicht” désigne ce contre-jour qui empêche de voir nettement mais révèle les contours. C’est exactement là que Collx place son nouveau single : dans cet espace trouble où les formes deviennent plus importantes que les détails, où l’émotion précède la compréhension. Dès l’entrée, le morceau impose une douceur tendue, un battement profond qui ne cherche pas l’esbroufe mais l’adhérence, comme si le son voulait se coller à la peau avant même d’atteindre les oreilles.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette impression de fluidité presque accidentelle. On sent que Gegenlicht n’a pas été pensé comme un produit calibré, mais comme une dérive assumée. À l’origine, l’idée venait d’un beat trap, mais très vite, quelque chose a bifurqué. Le piano, au lieu de claquer, s’est mis à respirer. La rythmique, au lieu de frapper, s’est arrondie. Le morceau a glissé vers une deep house mélodique, immersive, où chaque élément semble flotter légèrement en retard, comme suspendu.
Le choix de la langue allemande est loin d’être anodin. Dans un paysage deep house largement dominé par l’anglais ou par des voix anonymes, Collx ose une présence vocale qui assume sa texture, sa rugosité, sa proximité. L’allemand n’est pas ici martial ni froid ; il devient presque tendre, porté par une production qui privilégie l’espace et la respiration. Cette singularité donne à Gegenlicht une identité immédiate, reconnaissable, sans jamais forcer l’originalité.
Le contexte de création ajoute une couche presque cinématographique au morceau. Une partie du travail s’est faite dans un ancien bunker de la Seconde Guerre mondiale, reconverti en studio à Ludwigshafen. Difficile de ne pas imaginer ces murs épais, chargés d’histoire, absorber les basses et renvoyer cette profondeur sourde qui traverse tout le titre. À distance, on perçoit aussi l’ombre de Frankfurt, ville de contrastes, de lignes droites et de nuits longues, qui semble imprégner la rigueur et la sobriété du morceau.
Gegenlicht n’est pas un track qui cherche le drop spectaculaire. Il préfère l’hypnose douce, la répétition qui rassure, la progression discrète. C’est un morceau qui fonctionne autant sur un dancefloor tardif que dans une écoute solitaire, casque vissé, regard perdu. Collx y affirme une manière de faire rare : se laisser guider par le son plutôt que de le contraindre, accepter que la musique prenne le contrôle.
Avec Gegenlicht, Collx signe une pièce qui ne cherche pas à briller frontalement, mais à éclairer par reflet. Une musique de contre-jour, justement, qui ne montre pas tout, mais donne envie de rester, d’écouter encore, et de se laisser porter par cette lumière oblique qui rend les contours plus beaux que la pleine clarté.
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décembre 19, 2025« Avec Glass, MERTDER transforme la transparence promise en surface fissurée, et fait de la danse un acte de lucidité. »
Glass ne prévient pas. Glass observe. Glass juge. Dès les premières secondes, MERTDER installe un climat où le corps est invité à bouger pendant que l’esprit, lui, commence à grincer. Ce titre ne cherche ni l’élégance ni la nuance confortable : il préfère l’impact frontal, le martèlement, la répétition comme stratégie de mise à nu. Ici, la musique pop électronique n’est pas un refuge hédoniste, mais un outil de confrontation.
Le morceau avance sur une basse lourde, industrielle, volontairement cyclique. Rien n’évolue vraiment, et c’est précisément là que tout se joue. Cette boucle agit comme une métaphore sonore d’un monde politique figé dans ses promesses recyclées. On pense à ces discours qui tournent en rond, à ces mots polis qui se veulent rassurants mais laissent un goût métallique. Glass refuse la progression classique parce que le système qu’il pointe du doigt refuse lui aussi de changer. La répétition devient alors une arme, un rappel incessant de l’absurdité ambiante.
L’ADN sonore de MERTDER puise clairement dans une tradition britannique où la noirceur est synonyme de profondeur. Les atmosphères épaisses évoquent l’héritage de Massive Attack, cette manière de faire peser le silence autant que le son. Mais là où Massive Attack suggère, MERTDER appuie. Il y a dans Glass une violence rythmique, presque primitive, qui rappelle la fureur électronique de The Prodigy, ce goût du chaos organisé, du groove qui cogne plus qu’il ne caresse.
À cela s’ajoute une dimension ouvertement politique, mais jamais didactique. MERTDER ne brandit pas de slogan clair, il préfère les détours, les doubles lectures, les phrases qui semblent jouer avant de mordre. Cette ironie acide n’est pas sans rappeler l’esprit provocateur de Die Antwoord, tandis que la colère sous-jacente, elle, dialogue avec l’urgence contestataire de Rage Against the Machine. Pourtant, Glass ne copie personne : il absorbe ces influences pour les transformer en une matière personnelle, ancrée dans une identité londonienne marquée par le multiculturalisme et les fractures sociales.
Ce qui frappe, au fond, c’est la manière dont MERTDER parvient à rendre la critique dansante sans jamais la vider de sa gravité. Le contraste entre un son taillé pour le club et un propos sombre crée un malaise fertile. On se surprend à hocher la tête, puis à se demander pourquoi. Le plaisir devient inconfortable, presque coupable, et c’est précisément là que Glass réussit son coup.
Avec ce morceau, MERTDER impose une vision : celle d’une musique pop électronique qui n’endort pas, mais réveille. Une musique qui invite à danser tout en regardant le reflet que l’on évite d’habitude. Glass n’est pas seulement un titre, c’est une surface tendue devant nous. Libre à chacun d’y voir clair — ou d’y laisser apparaître ses propres fissures.
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décembre 19, 2025« Ici, l’intelligence artificielle ne remplace rien : elle regarde l’humain droit dans les yeux et lui demande s’il est sûr de lui. »
Tout commence comme une interférence. Pas un générique, pas une introduction aimable, mais une fissure. Point of No Return est le genre d’album qui s’enclenche. Ici, Dizzy Panda ne cherche ni à séduire, ni à expliquer. Le duo installe un climat, presque une zone grise, où l’on avance sans être certain de qui parle, ni même de ce qui parle. La voix d’Alyssa Ingram, synthétique mais dirigée, montée, sculptée par la main humaine, devient rapidement autre chose qu’un gadget conceptuel. Elle devient un miroir instable.
Intro – Who Do I Trust ouvre le disque comme un bulletin d’alerte mal accordé. Fragments de voix, signaux brisés, sensation d’un monde qui ne sait plus très bien à qui confier ses certitudes. La confiance s’effondre dès la première minute, et ce n’est pas un accident. Streets Are Breaking enchaîne avec un mouvement plus physique : nappes épaisses, pulsations lentes, respirations presque organiques. La ville y apparaît comme un corps hybride, moitié béton, moitié code, où l’on danse sans trop savoir si c’est encore volontaire.
Reality Is Dead tranche net. Plus court, plus frontal, presque punk dans l’intention. La question n’est plus esthétique mais existentielle : si tout sonne vrai, comment distinguer le réel ? Ghost in the Loop étire ce malaise. Le fameux “human in the loop” devient ici un fantôme : présent, mais déjà dépassé. La production joue sur des répétitions hypnotiques, comme si la musique elle-même hésitait à avancer.
Digital Soul marque un point de bascule émotionnel. C’est le cœur battant de l’album : fragile, presque pudique. On y sent ce que Dizzy Panda réussit le mieux : projeter une émotion sincère dans un espace artificiel, sans cynisme. Electric Skin prend ensuite une tournure plus charnelle, troublante même. Le grain électronique se fait sensuel, ambigu, flirtant avec l’idée d’un duo impossible entre humain et entité synthétique.
Code Between Us est peut-être le morceau le plus cruel du disque. Deux systèmes tentent de se dire “je t’aime” sans partager le même langage. C’est beau et frustrant à la fois, porté par une tension cinématographique qui rappelle le trip-hop le plus narratif. Puis vient Point of No Return, pièce centrale, lente montée vers l’irréversible. Une fois ce titre passé, quelque chose a changé : dans l’album, mais aussi dans la manière dont on l’écoute.
Mirror Code introduit une forme de rébellion froide, presque ironique, avant que 404 City ne déploie un chaos fascinant. Long, absurde, dansant par éclats, ce morceau ressemble à une métropole construite sur des bugs assumés. Lorem Ipsum joue avec l’idée de langage vide devenu conscient : dérangeant, presque drôle, mais jamais gratuit. Enfin, Before the Screens referme le disque dans une respiration humaine. Piano fragile, silence respecté, comme un dernier souffle analogique avant l’extinction des écrans.
Point of No Return n’est pas un manifeste anti-IA ni une fascination béate pour la technologie. C’est un album profondément humain, précisément parce qu’il accepte l’inconfort, le doute, l’ambivalence. Dizzy Panda ne répond pas aux questions : ils les laissent résonner. Et c’est peut-être là que l’album touche juste — dans cette zone instable où l’émotion survit, même quand la voix n’est plus tout à fait humaine.
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décembre 18, 2025« Ce n’est pas la victoire qui brille le plus, mais l’obstination à rester debout quand on vous voulait éteinte. »
Il y a des titres qui cherchent l’approbation, et puis il y a ceux qui s’en nourrissent pour mieux la recracher. Platinum out of Spite appartient clairement à la seconde catégorie. MAY BEE ne signe pas ici un simple uppercut pop calibré pour les playlists : elle grave une revanche, polie jusqu’à la brillance, mais forgée dans l’agacement, la fierté et une lucidité presque insolente.
Dès les premières secondes, le morceau impose son décor : une hyperpop tendue, saturée, volontairement excessive. Les synthés claquent comme des flashs d’appareil photo, la rythmique avance avec une précision presque mécanique, et pourtant tout déborde. Rien n’est sage. Tout semble pensé pour frôler la surcharge sans jamais s’effondrer. MAY BEE joue avec cette frontière, celle où la pop devient un terrain de jeu instable, euphorique, presque agressif.
Ce qui frappe surtout, c’est l’intention. Platinum out of Spite ne cherche pas à séduire, il s’impose. Il y a dans l’interprétation une forme de sourire en coin permanent, une ironie assumée, comme si chaque phrase était lancée avec la certitude d’avoir déjà gagné, même sans trophée officiel. La voix, tantôt effilée, tantôt presque enfantine, agit comme un masque brillant dissimulant une détermination farouche. On entend la moquerie, mais aussi la rage canalisée, transformée en énergie dansante.
La structure du morceau épouse cette logique de défi. Les montées sont franches, les refrains explosent sans demander la permission, et les breaks jouent avec l’attente, comme pour rappeler que le contrôle est total. Hyperpop, oui, mais jamais chaotique par accident. Tout est calculé pour que l’excès devienne un langage, un manifeste sonore.
Platinum out of Spite fonctionne aussi comme un commentaire sur l’époque. Cette obsession de la réussite, du statut, des chiffres, retournée ici comme une arme personnelle. Être “platinum” non pas pour plaire, mais par pure obstination, presque par provocation. MAY BEE détourne les codes de la pop triomphante pour en faire une affirmation d’identité, une manière de dire que la reconnaissance peut être un dommage collatéral, pas une finalité.
Au fond, ce morceau agit comme un miroir aux néons : il reflète une génération qui danse sur ses frustrations, qui transforme le doute en esthétique et l’ironie en carburant. Platinum out of Spite n’est pas là pour rassurer, mais pour galvaniser. Une pop tranchante, brillante, mordante, qui prouve que la revanche peut aussi être un hit — à condition de l’assumer jusqu’au bout.
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décembre 18, 2025« Tout clignote, tout s’accélère, et pourtant personne ne quitte la pièce. »
Il y a ce moment précis, presque cinématographique, où l’on sent que tout va dérailler. Pas encore l’explosion, pas encore la fuite. Juste cette tension électrique qui s’installe dans le corps. C’est exactement là que Jakr place Fire Alarm. Pas dans l’incendie, mais dans l’attirance étrange pour la sirène, dans ce désir paradoxal de rester alors que tous les signaux hurlent l’inverse.
La production s’impose d’abord comme un battement nerveux. Synthés resserrés, textures sombres, presque métalliques, qui donnent l’impression d’un espace clos, d’un club trop petit pour l’intensité émotionnelle qu’il contient. Tout est sous tension. Rien ne déborde encore. Jakr joue avec l’attente comme on joue avec un fil électrique dénudé, conscient du risque mais incapable de lâcher.
Ce qui frappe, c’est cette énergie frénétique parfaitement contrôlée. Fire Alarm n’est pas une dark pop contemplative, ni une complainte noyée dans la reverb. C’est un morceau en mouvement, agité par une urgence intérieure. La rythmique pulse comme un cœur qui accélère sans raison valable, simplement parce qu’il a compris avant le cerveau que quelque chose se termine mal.
La voix, volontairement contenue, agit comme un narrateur coincé dans l’œil du cyclone. Pas de grands effets dramatiques, mais une intensité sourde, presque fébrile. On sent l’attraction pour le chaos, cette fascination trouble pour les relations qui brûlent trop fort, trop vite. Fire Alarm ne juge pas cette pulsion, elle l’expose, la met en musique, la laisse respirer jusqu’à l’asphyxie.
Puis vient cette montée finale, annoncée comme une promesse et tenue comme une déflagration. Tout ce qui était comprimé se libère d’un coup. Les couches s’empilent, la production s’ouvre, la tension éclate sans devenir spectaculaire pour autant. C’est une explosion intérieure, pas un feu d’artifice. Une fin logique, presque inévitable, qui laisse derrière elle une sensation de vertige plutôt qu’un soulagement.
Fire Alarm fonctionne parce qu’il ressemble à ces moments où l’on choisit de rester une minute de plus, même quand on sait. Une dark pop viscérale, pensée comme une trajectoire émotionnelle complète, du frisson initial à l’effondrement final. Jakr signe ici un morceau qui ne cherche pas à rassurer, mais à capturer ce goût dangereux pour le désastre, celui qui fait battre le cœur plus vite… juste avant que tout s’arrête.
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décembre 18, 2025« Une chanson qui ne se souvient pas de l’adolescence : elle la traverse encore, les mains tremblantes et le sourire trop grand. »
Il faut imaginer Piñata comme un instant suspendu, un battement de cœur juste avant l’impact. La Parade ne raconte pas le premier amour, il le rejoue à hauteur de peau. Pas celui qu’on mythifie des années plus tard, mais celui qui arrive trop tôt, quand on n’a pas encore appris à se protéger, quand on veut faire croire au monde qu’on maîtrise tout alors que l’émotion déborde de partout. Ce morceau-là avance sans armure, et c’est précisément ce qui le rend si désarmant.
Dès les premières secondes, la production installe un climat feutré, presque cotonneux, mais jamais inoffensif. Les textures électroniques sont profondes, enveloppantes, comme si le son cherchait à recréer cette bulle intérieure où tout devient plus intense. La Parade joue avec le minimalisme sans tomber dans l’ascèse. Chaque élément semble pesé émotionnellement, pas techniquement. Rien n’est là pour briller, tout est là pour ressentir. On pense à cette manière contemporaine de laisser respirer la pop, quelque part dans le sillage de Billie Eilish, mais avec une chaleur et une frontalité très françaises, qui rappellent aussi Fishbach dans sa façon de faire cohabiter fragilité et aplomb.
Ce qui frappe surtout, c’est la justesse du regard. Piñata capte ce moment étrange où l’on se sent déjà trop grand pour son âge, mais encore trop petit pour ses émotions. La chanson ne juge jamais cet entre-deux. Elle l’embrasse. Elle en fait même sa matière première. Musicalement, cela se traduit par une tension permanente entre douceur et élan, comme si le morceau hésitait volontairement entre rester dans la retenue ou tout lâcher d’un coup. Cette hésitation devient son moteur narratif.
Pensé à l’origine pour le film La Grande Envie, Piñata dépasse largement le cadre de l’image. Il en garde toutefois une écriture très visuelle. On y devine des chambres trop petites, des nuits trop longues, des silences chargés de sens. La Parade transforme le décor adolescent en terrain émotionnel universel. Ce n’est plus une histoire générationnelle, c’est une sensation partagée.
Dans cette manière d’écrire la pop comme un espace émotionnel mouvant, La Parade s’inscrit dans une lignée où l’intime n’est jamais décoratif. On y retrouve quelque chose de l’héritage de Alain Bashung ou de Jacques Higelin : cette façon de laisser l’émotion circuler librement, sans la verrouiller dans un discours explicatif. Ici, rien n’est surligné. Tout est suggéré, vécu, traversé.
Piñata agit comme un remède doux-amer. Une chanson qui ne promet pas que ça ira mieux, mais qui rappelle que ressentir aussi fort, même maladroitement, reste une expérience fondatrice. La Parade signe une pop sensible, incarnée, qui accepte enfin que la vulnérabilité soit une force esthétique. Et dans le paysage actuel de la pop française, c’est peut-être ce geste-là, humble et audacieux à la fois, qui fait le plus de bruit.
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décembre 18, 2025« Ici, l’afro-pop n’efface rien : elle archive, elle confronte, elle répare. »
Tout commence comme une sensation étrange, presque trompeuse. Milli Vanity avance avec une fluidité qui pourrait faire croire à un simple morceau élégant, calibré, immédiatement digeste. Mais très vite, quelque chose accroche. Une tension souterraine. Une gravité qui refuse de se dissoudre dans le confort du groove. James BKS ne signe pas un titre aimable : il signe un acte de mémoire déguisé en chanson.
La force du morceau tient à ce décalage permanent entre la forme et ce qu’elle transporte. La production est ample, précise, presque lumineuse, nourrie d’un ADN afro-urbain qui circule sans jamais s’imposer comme un slogan. Les rythmes respirent, les synthés tracent une ligne claire, la structure reste lisible. Rien n’est là pour impressionner gratuitement. Tout est au service d’un récit qui demande du respect.
Ce récit, justement, s’ancre dans une figure que la pop culture a longtemps réduite à une blague mondiale. En donnant la parole à Fab Morvan, James BKS ne cherche ni la provocation ni le sensationnel. Il crée un espace. Un endroit où l’on peut enfin raconter sans montage cruel, sans ricanement collectif. La voix porte une fatigue ancienne, mais aussi une dignité retrouvée. On n’entend pas un comeback, on entend une réparation lente.
Musicalement, Milli Vanity refuse le piège de la reconstitution nostalgique. Pas de revival facile, pas de clins d’œil appuyés. Le morceau vit dans le présent, avec des textures modernes, un sens du rythme qui regarde vers les clubs autant que vers l’introspection. Cette modernité n’efface pas le passé : elle l’oblige à dialoguer avec aujourd’hui. Et c’est là que James BKS excelle, dans cet art de faire cohabiter l’héritage et le mouvement.
Ce titre dit beaucoup de son auteur. James BKS ne joue plus au producteur virtuose qui aligne les références. Il agit en architecte narratif. Chaque choix semble pensé pour éviter la glorification de l’ego tout en refusant l’autoflagellation. Milli Vanity parle de chute, mais surtout de ce qui survit après. De ce que l’industrie détruit, et de ce que la musique peut encore sauver.
À l’écoute, une impression persiste : celle d’un morceau qui ne cherche pas à plaire immédiatement, mais à rester. Milli Vanity s’installe, lentement, comme une vérité qu’on avait trop longtemps évitée. Une chanson qui ne demande pas d’applaudissements, seulement une écoute attentive. Et c’est peut-être là sa plus grande victoire.
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décembre 18, 2025« Transformer l’héritage en mouvement, sans jamais le figer dans la nostalgie. »
Il y a des morceaux qui n’entrent pas par les oreilles mais par la peau. O Laurindinha fait partie de ceux-là. Dès les premières pulsations, quelque chose d’ancien se remet à respirer, comme un souvenir que l’on croyait immobile et qui, soudain, recommence à marcher. ShAIkh Kev ne signe pas ici un simple titre afrofusion de plus : il ouvre une brèche temporelle, un dialogue intime entre la voix des ancêtres et les machines du présent.
Le morceau repose sur un geste artistique fort : ne pas sacraliser la tradition, mais la laisser muter. O Laurindinha, chanson populaire portugaise transmise de génération en génération, devient sous ses doigts une matière vivante. Les paroles conservent leur douceur naïve, leur poésie circulaire, tandis que la rythmique s’enracine dans des log drums profonds, presque telluriques, hérités de l’amapiano et de l’afro-house. Ce frottement entre la rondeur folklorique et la précision électronique crée une tension fascinante, jamais décorative.
Ce qui frappe, c’est la retenue. ShAIkh Kev ne cherche pas l’explosion club immédiate. Il préfère la transe lente, celle qui s’installe insidieusement, qui fait danser autant la mémoire que le corps. La production respire, laisse des espaces, respecte le silence comme un élément narratif. Chaque couche sonore semble posée avec une intention presque affective, comme si le producteur dialoguait avec la voix de sa mère, avec l’île de Madère, avec tout ce qui a été transmis sans forcément être vécu.
Dans ce titre, la diaspora n’est pas une posture marketing mais une expérience sensorielle. On entend la distance, l’exil doux-amer, la façon dont les cultures se transforment quand elles traversent les continents. O Laurindinha ne regarde pas en arrière avec mélancolie : il regarde droit devant, en acceptant que l’identité soit un mouvement perpétuel. La tradition n’est pas un musée, elle est une piste de danse.
Ce morceau s’inscrit dans un projet plus large, Raízes Reimaginadas, où chaque relecture devient un acte politique discret : redonner aux chants populaires une place dans le présent globalisé, sans les lisser, sans les folkloriser. ShAIkh Kev réussit ce tour de force rare : faire dialoguer l’intime et le collectif, le sacré et le profane, la maison familiale et la nuit électronique.
O Laurindinha est un morceau-pont. Entre générations. Entre géographies. Entre ce que l’on hérite et ce que l’on choisit de devenir. Une musique qui ne cherche pas à expliquer, mais à faire ressentir — et qui rappelle que danser peut aussi être une forme de mémoire active.
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décembre 18, 2025“Un morceau qui suspend l’instant juste avant qu’il ne bascule, comme si le compte à rebours était aussi une façon de rester vivant.”
The Countdown ne commence pas vraiment : il s’installe. Une nappe synthétique s’étire, une guitare rêveuse vient tracer une ligne d’horizon floue, et déjà quelque chose se met en marche à l’intérieur. Pas une urgence, plutôt une attente consciente. dB Smith compose ici une chanson qui regarde le temps droit dans les yeux, sans le défier, mais sans lui céder non plus.
La grande réussite du morceau tient dans cet équilibre délicat entre héritage et présent. Les références aux années 80 et 90 sont là, évidentes mais jamais pesantes : on pense à la new wave tardive, aux synthpop mélancoliques, à ces chansons qui savaient être dansantes tout en portant une forme de gravité émotionnelle. Pourtant, The Countdown ne sonne jamais rétro. La production est nette, aérée, pensée pour aujourd’hui, avec ce sens du détail qui empêche toute nostalgie facile. Le passé est une couleur, pas un refuge.
La voix féminine, fruit d’une nouvelle collaboration avec Danke, agit comme un fil conducteur sensible. Elle n’impose rien, elle glisse. Dans les couplets, elle se fait presque confidentielle, comme si elle murmurait une pensée qu’on n’ose pas formuler à voix haute. Puis vient le refrain, plus lumineux, plus accrocheur, où la chanson révèle son cœur pop, ce moment précis où l’on comprend que l’on va fredonner The Countdown sans même s’en rendre compte. Mais là encore, dB Smith évite le piège de l’euphorie creuse : même dans son efficacité mélodique, le morceau conserve une forme de mélancolie douce.
Ce qui frappe, c’est la manière dont la structure elle-même raconte quelque chose. Le breakdown agit comme une respiration suspendue, un instant où le compte à rebours semble se figer avant de reprendre sa course. Musicalement, c’est là que le morceau devient presque introspectif, comme si l’énergie dansante se repliait sur une question plus intime : que fait-on, vraiment, quand le temps défile ? On danse pour oublier, ou pour ressentir plus fort ?
The Countdown fonctionne précisément parce qu’il ne tranche pas. Il accepte cette ambiguïté, cette coexistence entre légèreté et gravité. C’est une chanson que l’on peut écouter en fond, mais aussi une chanson qui, à un moment donné, attrape l’attention et ne la lâche plus. Elle accompagne les trajets nocturnes, les fins de soirées calmes, les instants où l’on regarde défiler sa propre vie sans savoir s’il faut accélérer ou ralentir.
Avec ce titre, dB Smith affirme une écriture pop mature, sensible au temps qui passe mais encore animée par l’envie de faire vibrer. The Countdown n’annonce pas une fin : il célèbre l’instant juste avant, celui où tout reste possible, tant que la musique continue.
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décembre 18, 2025“Un moment suspendu où l’indie-rock cesse d’être un genre pour devenir un rituel partagé.”
Ce morceau ne donne pas l’impression d’avoir été enregistré. Il semble plutôt avoir été capturé, comme on attrape un souffle rare au vol. Adoring Host n’est pas une simple collaboration : c’est une collision douce entre deux sensibilités qui se reconnaissent sans avoir besoin de se présenter. D’un côté, Slow Karma, architectes d’une musique poreuse, toujours en mouvement. De l’autre, Stillhound, figures discrètes mais essentielles d’un indie-rock émotionnel, profondément incarné. Ensemble, ils ne cherchent pas l’équilibre : ils cherchent la vérité du moment.
Dès l’entame, Adoring Host respire le live. On entend la pièce, l’air, la tension des corps. Les instruments ne sont pas polis, ils sont présents. La batterie avance comme un cœur calme mais déterminé, la basse dessine une trajectoire souple, presque narrative. Les textures électroniques, signatures de Slow Karma, ne surplombent jamais : elles enveloppent, elles écoutent. Et puis la voix arrive, sans emphase, sans posture héroïque. Une voix qui n’explique rien mais qui dit tout.
Ce qui frappe, c’est la manière dont le morceau refuse la dramaturgie facile. Pas de montée artificielle, pas de climax forcé. Adoring Host s’installe dans une forme de confiance rare : celle qui consiste à laisser la musique exister sans la pousser. Le chant semble flotter au-dessus du groupe, comme une pensée qui traverse la pièce, pendant que les arrangements s’ajustent en temps réel, presque organiquement. On sent la scène, la proximité, cette sensation unique d’assister à quelque chose qui n’arrivera qu’une fois.
Il y a dans ce titre une mélancolie lumineuse, typiquement écossaise, qui n’a rien de décoratif. Une tristesse douce, jamais complaisante, qui regarde le monde avec lucidité mais sans cynisme. Indie rock, indie pop, alternative… ces étiquettes glissent rapidement. Adoring Host appartient à cette zone floue où la musique devient un espace commun, un lieu de passage entre introspection et communion.
La force de cette collaboration réside aussi dans ce qu’elle ne fait pas. Elle ne cherche pas à moderniser à tout prix, ni à capitaliser sur la nostalgie. Elle joue avec le temps, l’étire, l’assouplit. Chaque silence compte autant que chaque note. Chaque respiration devient une partie intégrante du morceau.
Adoring Host ressemble à ces fins de concert où personne ne parle tout de suite. Un moment fragile, presque sacré, que l’on garde pour soi avant de le raconter. Slow Karma et Stillhound signent ici bien plus qu’un titre : ils livrent un instant de musique vécue, profondément humaine, qui rappelle pourquoi le live reste l’endroit où tout commence et où tout finit.
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décembre 17, 2025“Un groove instrumental qui transforme la virtuosité en terrain de jeu et le sérieux en fête contagieuse.”
Il y a des morceaux qui s’écoutent. D’autres qui s’attrapent au vol, comme une blague trop bien rythmée pour être ignorée. Gargamel’s Blue Cheese appartient clairement à la seconde catégorie. Dès les premières secondes, le titre se glisse dans le corps avant même de passer par le cerveau. Pas besoin de paroles, pas besoin de démonstration : tout est déjà là, dans cette façon qu’a le groove de s’installer sans demander la permission.
On sent immédiatement une écriture pensée comme un mouvement, presque comme une chorégraphie invisible. La basse avance avec assurance, ronde mais nerveuse, pendant que la batterie découpe l’espace avec une précision joyeuse. Rien n’est figé. Tout respire, rebondit, s’amuse. Le funk ici n’est pas un exercice nostalgique ni un hommage poussiéreux. Il est vivant, contemporain, traversé par des éclats disco, des clins d’œil jazz fusion et une énergie presque hip-hop dans sa manière d’insister sur le beat.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre rare entre maîtrise et relâchement. On sent des musiciens capables d’aller très loin techniquement, mais qui choisissent sciemment de ne jamais écraser l’auditeur sous leur virtuosité. Gargamel’s Blue Cheese préfère le sourire au muscle, le clin d’œil à la démonstration. Chaque synthé semble arriver pile au bon moment, comme une couleur qu’on ajoute sans jamais saturer la toile. Le morceau avance par couches successives, se densifie, puis s’ouvre à nouveau, laissant l’air circuler.
Impossible de ne pas percevoir l’ombre bienveillante de Yossi Fine derrière cette architecture sonore. On retrouve ce goût pour les grooves profonds mais joueurs, cette manière de rendre la précision presque organique. Une approche héritée d’un parcours aux côtés de figures comme David Bowie, Madonna ou Lou Reed, mais digérée, transformée, jamais citée frontalement. Ici, l’influence ne pèse pas, elle libère.
Le morceau se vit comme une scène de fin dans un film sans images : tout s’accélère légèrement, les motifs se répondent, l’énergie monte sans jamais devenir agressive. On imagine très bien ce titre au cœur d’un set pensé comme un flux continu, capable de transformer n’importe quelle salle en piste de danse improvisée. C’est un funk de musiciens, oui, mais surtout un funk de partage, fait pour circuler, pour rassembler, pour provoquer ce sourire réflexe quand le groove devient trop bon pour rester immobile.
Gargamel’s Blue Cheese réussit là où beaucoup échouent : rendre l’instrumental immédiatement narratif. Chaque instrument raconte quelque chose, chaque silence compte, chaque reprise de motif agit comme un rappel complice. Ce n’est pas un morceau qui cherche à impressionner. C’est un morceau qui invite. Et une fois entré, difficile d’en ressortir sans avoir bougé, ne serait-ce qu’un peu.
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décembre 17, 2025La Playlist Surprise de Noël, c’est un cadeau posé sous le sapin sans étiquette, du genre que tu déballes en douce parce que tu sais déjà que ce n’est pas une reprise kitsch avec des clochettes. Rien de Noël ici, juste un shoot de sons choisis pour réveiller la fête avant la fête, un clin d’œil musical qui débarque sans prévenir.
C’est la petite échappée hors des classiques, le twist inattendu qui fait sourire quand dehors tout le monde fredonne la même chose. Tu lances, tu découvres, tu te laisses surprendre. Simple, direct, joyeux sans être cliché.
Un cadeau qui s’écoute. Et qui s’ouvre maintenant.
Elderbrook – Bette Davis Eyes (Hotel Room Session #49)
Blendi – Love Me Quiet
Miguel OzoX – Fine (Ur so…)
BluntBrad Jr – Chronic Appetizer
ConCee – Caramelo
Gate la luz – Palé Pli Lwen
Adam Leenz – Relax (feat. Donn J)
crybaby x Jabillz – let me know
GMGbaby – You Know
LVLY – Pretty Pretty
Seth – Dose
Gate la luz – Illusion
Defbitz – Junkie, yeah (feat. Fuzeejasmine)
Nyx Harlow – Vibin’
Nuee – not a detty december
Aye Hunna – Simple Minded Creature
daklaoma – fye!
Black Market Gall3ry – 14TP
king apek – WHINETIKTOK
Franz J.Brüseke – Hitzetod
Kael – Views
Vienna I – Two One
V The Saint – Realness
Eddie Cee-Vo – I’m Going To The Club
Tabz SOS x Milo Maestro – WINNING
DJ Exes – Material Things
Errol Eats Everything x Planet Asia – Creases RMX
Hefty Lefty & YungFace – Make A Scene
Phenomeinal – Routine Monday
JP Caruzzo x Munch QB x DJ BLKLUOS – AGAINST THE ODDS
Louis Davis, Jr. x G.Rob Jamz – COFFEE BEAN
John Brown – Move a Certain Way
Glane x – Donny
Tinice Hyper – Only Friends
Firekenny – La fracture
CTRL ALT SING – Every Fear I face, I Break
Devenish – Where Would I Be?
Liam Keegan – Breaking Up
C-Dryk – Reach Out to Me
Samm (BE) – Imagination
Foynez – Pump It
Pascal Junior – Call Me Now
Zerb – Mwaki (Remix by Orange Heat )
ZAZÜ – Moving
Kai-Rho – MEIN ZWEITES ICH
Dax – « Diary Of A Trying Man »
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décembre 17, 2025“Didn’t Show Up glisse comme un souvenir qui refuse de s’effacer, lumineux mais griffé d’un manque que la musique transforme en rêve rétro.”
Quelque chose s’allume doucement dans Didn’t Show Up, comme une lampe vintage trouvée dans une brocante nocturne : la lumière vacille, dorée, feutrée, pleine de promesses qui n’appartiennent à personne. PAKO KAAN n’écrit pas une chanson, il ouvre un lieu. Et dans ce lieu, la soul en velours des années 70 danse avec une mélancolie moderne, la dream pop se dissout dans une vapeur disco pastel, et l’on se retrouve pris dans un vortex tendre où même l’absence semble avoir un parfum.
Le morceau déploie cette sensation très précise, presque intime, d’un rendez-vous où personne ne vient — mais où l’attente devient un espace créatif. PAKO KAAN raconte ce moment né sur un vieil orgue des seventies, et cette origine artisanale, presque domestique, bourdonne encore dans le grain de la production. On sent la pièce minuscule où la musique a pris forme, les instruments vintage adoptés comme talismans contre le bruit du monde, les heures de doutes mêlées aux intuitions soudaines. Il y a dans ce track une pudeur qu’on n’attend pas forcément d’un groove aussi chaleureux : une douceur légèrement brisée.
Sur le plan sonore, Didn’t Show Up réussit un équilibre rare : le rythme chaloupe avec une assurance moelleuse, les couches psychédéliques se déposent comme des halos autour de la voix, les détails rétro n’ont rien d’un pastiche. PAKO KAAN ne cite pas une époque, il en ravive une émotion. Le morceau flotte dans une dimension où Curtis Mayfield croiserait King Krule par accident, un soir d’été trop lent, quelque part entre Athènes et un cloud imaginaire de souvenirs qui n’ont jamais existé.
Impossible d’ignorer cette pulsation intérieure qui anime tout le morceau : un cœur qui bat pour quelqu’un qui ne viendra pas, ou peut-être pour soi-même, quand on découvre que l’attente révèle plus de choses que la rencontre. Cette dimension presque romanesque irrigue chaque partie du track. La ligne d’orgue, à la fois naïve et entêtante, agit comme un fil rouge qui ramène toujours à cette première étincelle — ce geste simple d’un doigt sur un clavier poussiéreux, devenu le point de départ d’un monde entier.
Et puis il y a cette impression que Didn’t Show Up est un mensonge pieux : quelqu’un n’est peut-être pas venu, oui, mais la musique, elle, arrive partout. Dans les cafés trop calmes, dans les écouteurs des noctambules, dans ces instants suspendus où l’on se surprend à sourire sans raison. PAKO KAAN livre une pièce qui caresse autant qu’elle intrigue, une invitation à glisser dans un mood feutré, presque clandestin, où l’on peut enfin respirer.
Didn’t Show Up n’est pas un simple morceau chill. C’est un petit film intérieur, un slow-motion de sentiments doux-amers, un refuge pour ceux qui savent que l’inspiration naît souvent dans les interstices du silence. Une bulle où l’absence devient musique, et où le rêve finit toujours par montrer le bout de son nez, même quand personne d’autre ne se présente.
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décembre 17, 2025La Playlist Radar #33 débarque comme un petit coup de chaud en plein froid glacial. Un scan express du futur, pile ce qu’il te faut pour remettre du mouvement dans la tête. Ici, ça clignote, ça pulse, ça réveille. Tu lances, ça chauffe direct. Allez, attrape ton casque : le Radar est branché, et ça part tout seul.
Ant Chulo – THE FREQUENCIES (PART II)
Kiyan Foroughi, Rachelle Ruby, Jude – Seas of Space
Switch The Mc x Shaka x Sam Kays x Dy Dare – Comme Moi
TVSLYM – THUGLOVE
MichaelO. – Bangbang
RØSE -FROM AFRICA
Diron Animal – Fire
HANR – ENERGY
Princess Wonda – Darling
VINÜS – Les étoiles
Lazminn – Oxy
Ace & Dj Per-k – UN MONDE À NOUS
Aimebap – Dernier Voyage
Camping Standard – Black Friday
Mani Boulabi –VODOUN FOLKLORE
Waleedkf – I Hope This Finds You Well
Henry Aberson, Nariah Taylor, Korey Keys
Ferry Songz – kouma
SHAD NOTTABOY x JUNIOR – C’EST OK
Bakioo – La Gusta La Plata
OBW4N, HYPSO – Palabras
Jennifer Marley – It’s Callin’ Me
Laurent Dé – The Strengh
ARTO – Drive Me Hazy
RXRXBBIT – SUNK COST
MARQUISE x SIX – Dans la maison
Horalion – Lutèce (Visualizer)
Sugar for the Pill – Afro Samba Edit
usuaLove – reom
Angara feat. Ren Ocean – Out At Sea
Mouette, Bevain – Ivan le Terrible
LOUHIBOU – Peut-être
Blabla – Alice Groboillot
Hundreds – Walk on Walls
Sis and the Lower Wisdom – Wolf Child
Akram – Silence sous les bombes
Karno Michigan – Zend’
BADY – AME ARTIFICIELLE
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décembre 15, 2025Pianiste formé à l’harmonie, ex-Homa désormais en français sous son nom, Barberon vise l’obsession plutôt que le tube : mélodies limpides en surface, architecture subtile dessous, nourries par des lectures (Benoîte Groult, Murakami, Rosset), des images (Krafft) et des sons têtus — un synthé, une boîte à rythmes — avec l’ombre de Julian Casablancas jamais loin. Entre le blanc de poulet crème-moutarde du mardi, un spectacle avec la maîtrise d’Étampes et une Fender Jaguar en ligne de mire, il chante « La Braise » en avouant ne pas savoir allumer le feu et nous enivre sur « Boucle D’or », son dernier titre.
Voici ce qu’il nous a confié, sans détour.
1 ) Qui es tu ? Je m’appelle Alexandre Barberon, j’habite à Étampes dans l’Essonne. Je suis musicien. 2 ) Quel est ton parcours ?J’ai commencé à écrire des chansons avec un ami du lycée, Alexandre de Vitry, on a eu plusieurs groupes ensemble. J’ai tout de suite eu une passion pour l’harmonie, j’ai donc voulu en apprendre plus à ce sujet. Pendant quelques années, j’ai étudié le piano et l’écriture musicale avec Jade Boutin, ma prof. Une sorte de Nijinski du piano. Et puis j’ai sorti un album sous le nom de Homa en 2018, en anglais. Maintenant, j’écris plutôt en français, sous mon nom, j’essaye de faire sauter des barrières.
3 ) Que peux-tu nous dire sur ton art en quelques mots ?J’ai un objectif assez clair avec les chansons que j’écris, je veux qu’elles obsèdent les gens. Quand quelqu’un me dit qu’il écoute un de mes morceaux en boucle, je me dis : «cette personne me comprend». À l’inverse, s’il reste indifférent, ça me terrifie. 4 ) Quelles sont tes inspirations ?Mes dernières lectures, films, documentaires. Quand une idée me touche, j’y pense pendant l’écriture des textes. Récemment il y a eu Benoîte Groult, Murakami, mais aussi Clément Rosset, ou encore le documentaire sur Katia et Maurice Kraft (spoiler). Pour la musique, j’aurais du mal à distinguer, c’est plutôt les sons qui vont m’inspirer, un synthé, une boîte à rythme… Il y a quand même un artiste qui revient souvent, Julian Casablancas, il n’est jamais très loin. 5 ) Quelle est ta playlist de prédilection quand tu crées ? (Cite quelques noms d’artistes et/ou chansons)Par définition, l’écoute de musique est plutôt déconseillée quand on compose, mais ça pourrait être une expérience intéressante ! Je ne fais pas de playlist, j’écoute généralement des albums entiers. La dernière playlist que j’ai écoutée, c’est David Simonetta, un ami peintre que me l’avait faite, exclusivement du reggae, lumineux. Lui, c’est le genre d’ami qui finit par vous faire tout aimer. Sinon, j’ai écouté en boucle You seemed so happy (The Japanese House) et Push and Pull (Mini Trees). Et Joe Da Zin (Mad Rey, Jwles) <3.
6 ) C’est quoi le plat que tu cuisines le mieux ?Blanc de poulet crème fraiche-moutarde. La recette est dans le titre, c’est pratique. Hyper basique, mais c’est le plat que je prépare à mon fils aîné tous les mardis et il adore.7 ) Quels sont tes projets à venir ?Écrire de nouvelles chansons, faire des concerts. Je prépare aussi un spectacle avec le conservatoire d’Étampes, qui sera chanté par la maîtrise du conservatoire. Acheter une nouvelle guitare (Fender Jaguar, c’est bientôt Noël, ça peut vous donner des idées ?!)8 ) Peux-tu nous raconter une anecdote à ton sujet ?
Je ne sais pas faire de feu. C’est un peu comme Joey (Friends) avec l’accent français. Ou Chopper (One Piece) qui ne sait pas se cacher. Donnez-moi du bois bien sec, deux allume-feu et une boîte d’allumettes, à la fin, il n’y a plus d’allumettes, pas de flamme et une fumée noire dans la pièce. Merci de me tenir éloigné des inserts et autres poêles à bois. À part ça, ma chanson s’appelle La Braise, on compense comme on peut.
9 ) Si tu pouvais être 48h avec une personne que tu n’as jamais rencontrée ce serait qui ?Bruce Lee. Et devenir son disciple. 10 ) Un petit mot ou conseil pour la fin ?« Be water, my friend ».
Instagram : alexandrebarberon
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décembre 12, 2025“Forever glisse sur le cœur comme une caresse fragile, un morceau qui capture le moment précis où l’on devient quelqu’un d’autre sans s’en rendre compte.”
Parfois, une chanson ne raconte pas une histoire : elle raconte un passage. Forever, d’Alexa Kate, fait partie de ces titres qui semblent flotter entre deux temporalités — l’adolescence qui s’effiloche, l’âge adulte qui s’annonce en chuchotant, ce territoire flou où l’on continue d’aimer ce qu’on quitte et de regretter ce qu’on n’a pas encore vécu. C’est une pop intime, presque translucide, où chaque respiration compte.
La voix d’Alexa Kate, d’abord, touche par sa douceur qui n’a rien de mièvre. Elle porte un léger tremblement, une sincérité immédiate qui ne cherche jamais à s’imposer. On a l’impression d’entendre quelqu’un se parler à elle-même, une confession nocturne enregistrée avant que le matin n’efface le courage de l’aveu. La mélodie avance lentement, comme si elle n’osait pas brusquer ce qu’elle dévoile : un simple arpège, un souffle synthétique, une chaleur acoustique qui s’enroule autour des mots sans les étouffer.
Le titre explore cette frontière émotionnelle où l’on mesure les distances : entre soi et l’enfant que l’on était, entre les moments qu’on croyait éternels et ceux qui s’effacent déjà. Forever devient alors une sorte de polaroid sonore : pas un cliché figé, mais une image qui se développe encore, lentement, sous nos yeux. Alexa Kate parvient à rendre palpable le vertige de la croissance — ce mélange déchirant de perte et d’espoir, cette sensation de devenir trop vite pour comprendre ce qu’on abandonne.
La production, tout en retenue, tisse un cocon. Rien n’est démonstratif. Rien ne force la main. C’est précisément ce qui donne au morceau son impact : une émotion qui passe par le non-dit, par la nuance, par ces petites craquelures dans la voix qui disent tout sans jamais insister. On pense aux songwriting les plus tendres de la scène folk-pop contemporaine, mais avec une subtilité très personnelle, une lumière douce qui appartient entièrement à Alexa.
Forever est une chanson pour celles et ceux qui savent que grandir ne ressemble pas à un arc narratif, mais plutôt à une série de petites disparitions et de révélations. Un titre qui s’écoute comme on feuillette un journal intime qu’on croyait avoir oublié, et qui pourtant continue de nous écrire.
Une pop délicate, honnête, profondément humaine — un morceau qui ne cherche pas la grandeur, mais qui la trouve.
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décembre 12, 2025“Save My Soul transforme la tension intérieure en pulsation collective, une house incandescente où l’âme vacille mais refuse de céder.”
Il y a des collaborations qui sonnent comme des alliances. Save My Soul, elle, ressemble plutôt à une conjuration. offaiah, Ekonovah et 7KY ne fusionnent pas leurs univers : ils les heurtent, les frottent, les tordent jusqu’à ce qu’une nouvelle créature sonore surgisse, faite de basses carnivores, de lumière quasi mystique et d’une voix suspendue au-dessus du chaos comme un dernier fil de conscience.
Le morceau naît dans une atmosphère de tension spirituelle, installée dès les premières secondes par cette voix spectrale de 7KY, vibrante comme un reflet dans l’eau noire. Elle chuchote plus qu’elle ne chante, mais c’est un chuchotement qui rouvre des portes qu’on croyait fermées. Dès que la rythmique arrive, tout bascule : un kick sec, net, sans compromis, un groove tech house parfaitement huilé, puis ce bas du spectre lourd, râpeux, taillé pour avaler un club entier d’un seul battement.
Ce qui frappe dans Save My Soul, c’est son équilibre entre le charnel et le cosmique. Les basses frappent avec une violence méthodique — signature d’offaiah — tandis qu’Ekonovah glisse son sens du détail, cette manière de percuter la danse avec des micro-textures nerveuses. Le premier drop fonctionne comme une brèche : la foule cesse d’être un ensemble, elle devient masse pulsante. Et au lieu d’apporter de la douceur, le second drop — enrichi de pads ascendants presque liturgiques — élève la track dans un état de transe plus lumineux, un pic émotionnel pensé pour les heures où le club semble flotter au-dessus de lui-même.
La narration intérieure du morceau, elle, provient de 7KY : ce texte habité par la dualité, cette lutte entre ombre et clairvoyance qui résonne parfaitement avec la construction sonore. La lumière n’écrase pas la noirceur ; elle cohabite avec elle, comme dans ces instants de danse où l’on sent tous ses doutes remonter à la surface pour mieux s’évaporer.
Save My Soul est une ascension, une montée en puissance qui ne cherche pas le spectaculaire pour le spectaculaire, mais le point de bascule — celui où l’on lâche prise parce que la musique a pris le relais. Un morceau qui capture l’essence des clubs modernes : brut, émotionnel, transfiguré, prêt à happer tout ce qui bouge.
Une house pour se perdre, et peut-être, un peu, se retrouver.
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décembre 12, 2025“The Party capture l’instant où le club bascule : quand la foule cesse d’être un décor et devient une créature vivante, affamée de basses et de lumière.”
Il y a des producteurs qui construisent des tracks. Et puis il y a Sam Wolfe, qui construit des événements. The Party n’est pas un morceau techno : c’est une déflagration calibrée pour renverser l’architecture mentale de n’importe quelle salle. On comprend immédiatement pourquoi ce bootleg, né presque en clandestinité, a fini par réclamer sa sortie officielle. Il porte cette énergie primitive, ce genre de tension qui te prend aux côtes et te fait sentir que quelque chose d’irrémédiable va se produire.
La track démarre comme si elle ne voulait laisser aucune échappatoire. Un kick taillé au burin, massif, sans indulgence, suivi de ces textures industrielles qui semblent se déployer comme une mécanique souterraine. Sam Wolfe sait sculpter le chaos : ses synthés sont des filaments électriques, torsadés, prêts à mordre ; sa rythmique est une pulsation autoritaire, une injonction presque physique. On y retrouve la noirceur contrôlée de la techno moderne, mais aussi cette dimension “festival nocturne”, un côté héroïque, presque martial, qui donne aux corps de quoi s’unir dans un même mouvement.
Et puis arrivent ces montées — tendues, implacables — qui semblent étirer le temps avant de tout renverser. La manière dont Wolfe manipule la tension est presque sadique, dans le sens le plus délicieux du terme : il resserre, resserre encore, puis libère tout dans un drop qui frappe avec la précision d’un marteau cinétique. C’est un geste, une signature, une manière de dire : tu viens de passer de l’autre côté.
Ce qui rend The Party si addictif, c’est ce mélange d’agressivité et de mélodie. On y retrouve des éclats presque émotionnels, enfouis sous la rugosité, comme une confession murmurée derrière un rideau métallique. Sam Wolfe brouille les pistes entre dureté et exaltation, entre mécanique et fièvre humaine. On comprend pourquoi ses sets rallient autant d’adeptes : il joue avec la tension collective comme un chef d’orchestre joue avec le silence.
Dans le paysage techno actuel, The Party s’impose comme un manifeste. Une démonstration de force où chaque élément — kick, synthé, break, montée — se répond avec une logique interne implacable. Une traversée, plus qu’un morceau. Un moment où l’on se surprend à exister uniquement dans le battement présent, comme si tout le reste avait fondu dans le noir.
Une techno qui ne cherche pas l’approbation : elle cherche l’embrasement. Et elle l’obtient.
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décembre 12, 2025“RIGHT NOW condense l’excitation brute d’un club à 3h du matin en un seul uppercut électronique : impossible d’y résister, on s’y abandonne.”
Il y a des morceaux qui invitent. RIGHT NOW, lui, kidnappe. SAYXSAY n’attend pas que tu sois prêt : il te projette directement dans ce moment suspendu où la salle est pleine, où les basses font vibrer les os, où l’air paraît trop dense pour être respiré normalement. Cette track est une injonction, une sirène, un vortex. Une main qui t’attrape et te dit : tu danses, maintenant.
Le morceau s’ouvre déjà en mouvement, comme un moteur lancé avant même qu’on tourne la clé. Les drums claquent net, sans rondeur, avec cette précision percussive héritée de la bass house la plus nerveuse. Puis arrive ce low-end râpeux, une sorte de créature synthétique qui rampe sous le sol du club et te grimpe lentement le long de la colonne vertébrale. Aucun détour, aucune politesse : SAYXSAY veut que tu ressentes la poussée, l’élan, le basculement dans une transe qui n’offre pas vraiment de sortie de secours.
Là où d’autres producteurs bombardent pour masquer les failles, SAYXSAY construit. Chaque synthé, brûlant, tordu, semble animé d’une volonté propre ; chaque drop frappe comme une vague métallique qui avale tout, puis te recrache au centre du dancefloor, un peu étourdi, un peu euphorique. On pense par moments à la violence méthodique de certains sets warehouse, mais RIGHT NOW garde un côté joueur, presque espiègle. Comme si le morceau savait exactement ce qu’il te fait subir — et prenait plaisir à recommencer.
Ce qui rend le track irrésistible, c’est cette impulsion continue, ce refus de ralentir. C’est une musique de survie nocturne : tu avances, tu te laisses porter, tu oublies. Le refrain instrumental agit comme une injonction, un mantra du présent pur. RIGHT NOW, pas hier, pas demain. L’instant comme unique territoire de vérité.
SAYXSAY signe ici un missile calibré pour les moments où l’on ne veut plus réfléchir. Une ode au lâcher prise total, une célébration du corps qui sature et qui cède, une petite apocalypse joyeuse à diffuser très fort, tout près du chaos.
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décembre 12, 2025“Chrome & Chiffon réinvente Noël en fièvre douce : un lounge bossa rêveur où la magie scintille, vacille, mais continue de faire battre le cœur même quand tout semble légèrement détraqué.”
Il existe des chansons de Noël qui décorent une pièce. Et puis il y a Santa Claus Is Freaking Me Out, qui la transforme entièrement — lumières tamisées, ornements rétro en orbite lente, parfum de cannelle qui hésite entre nostalgie et doux vertige. Chrome & Chiffon signe ici un petit mirage de décembre, un morceau qui s’écoute comme on sirote un verre en fin d’après-midi, quand l’hiver commence à pousser contre les vitres et que l’esprit cherche un refuge un peu irrationnel.
Tout repose sur cette bossa nova feutrée, qui se balance comme une guirlande prise dans un courant d’air tiède. Les percussions murmurent plus qu’elles ne frappent, le piano s’étire avec une élégance fatiguée, les cordes (ou peut-être juste un synthé vintage, difficile de savoir tant tout est patiné) viennent déposer une pellicule de lumière douce sur l’ensemble. Et puis il y a la voix, rêveuse, presque somnambule, qui raconte un décembre un peu trop chargé, un peu trop bruyant, un peu trop brillant — ce moment où la magie devient légèrement inquiétante, comme si l’on réalisait soudain que même Santa peut foutre la trouille quand la vie va trop vite.
Chrome & Chiffon ne tombe jamais dans la parodie. Le morceau joue avec un humour délicat, presque fragile — un clin d’œil complice pour celles et ceux qui vivent Noël avec affection mais aussi avec une petite crispation dans les épaules. Santa Claus Is Freaking Me Out devient alors la bande-son secrète des gens qui aiment les fêtes, mais qui aimeraient bien qu’on leur fiche la paix cinq minutes. Une chanson pour celles qui boivent leur café le matin et leur vin le soir, en se disant que tenir debout est déjà un exploit.
Ce qui fascine, c’est le décalage parfaitement assumé : tout semble glisser dans un décor vintage hollywoodien, mais avec ce trouble moderne qui fait rire autant qu’il rassure. Chrome & Chiffon parvient à recréer un Noël imaginaire, un Noël filmé à travers un filtre légèrement brumeux, un Noël où rien n’est vraiment droit mais où tout finit par réchauffer.
Santa Claus Is Freaking Me Out n’est pas un simple Christmas track. C’est un refuge ironique, un slow-motion de fin d’année, un cocon où se blottir quand la fête devient trop lumineuse pour être honnête. Une chanson pour respirer — enfin.
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décembre 12, 2025“White Disguise signe deux morceaux qui transpirent le désir, la nuance et l’ivresse, comme si le R&B et le hip-hop réapprenaient à respirer au contact de la peau.”
Il existe des artistes qui séduisent par l’effort, d’autres par le mystère. White Disguise, lui, opère dans cet interstice sensuel où la voix ne raconte pas seulement : elle caresse, esquive, raconte par le souffle ce que les mots n’osent dire qu’à demi. Exxxtra Gravy et Sweetest Weakness forment un diptyque inattendu, une sorte d’étude du désir sous deux lumières différentes, comme si la séduction avait décidé d’explorer ses propres angles morts.
Exxxtra Gravy débarque avec une assurance de vieux briscard qui connaît les bars enfumés autant que les nuits trop longues. Il y a dans ce titre une lenteur assumée, presque féline, une manière de laisser le groove s’installer avant de commencer à jouer avec lui. Le hip-hop se mêle à un jazz lounge qui transpire la confidence, les lignes mélodiques glissent comme un doigt sur un col de chemise entrouvert. La voix masculine, profonde, presque théâtrale parfois, déploie une fausse nonchalance : derrière chaque phrase, on devine une tension, un sourire en coin, une envie d’amener l’auditeur un peu plus près, un peu trop près. C’est un morceau qui n’a aucune honte à être irrésistible — et qui le devient justement par la manière dont il temporise le plaisir.
Sweetest Weakness s’aventure dans un territoire plus vulnérable, mais tout aussi brûlant. Ici, la séduction n’est plus un jeu, mais une faille, un aveu, une dépendance douce-amère qui pulse dans chaque mesure. Le mélange neo-soul, R&B et pop rap crée une texture plus enveloppante, presque liquide. La voix flotte dans un clair-obscur où le désir devient une faiblesse qu’on chérit, un vertige auquel on se laisse retomber. On y sent le cœur battre plus vite que la rythmique, comme si la musique avait décidé de suivre la cadence intime plutôt que l’inverse.
Ce qui relie les deux morceaux, au-delà du style, c’est cette façon de raconter l’attraction comme un paysage mouvant, traversé de secousses, de fièvres, de promesses murmurées au creux d’une nuit qui hésite entre éclat et abandon. White Disguise ne fabrique pas des singles : il fabrique des sensations. Des zones de contact. Des instants qu’on porte encore sur la peau après l’écoute.
Exxxtra Gravy et Sweetest Weakness, ensemble, ressemblent à une confession. Ou peut-être à deux manières différentes de perdre — volontairement — un peu de contrôle.
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décembre 12, 2025“Gravedigger déploie une force tellurique qui creuse en nous là où l’on n’avait jamais osé regarder, et transforme l’obscurité intime en déflagration rock.”
Il y a dans Gravedigger la sensation étrange de pénétrer dans une pièce où l’air n’a pas encore été renouvelé, un espace où quelqu’un a laissé traîner ses peurs, ses cris étouffés, ses silhouettes mal digérées. Tim Gambles ne raconte pas une histoire : il l’érode, la gratte, l’arrache morceau par morceau comme on retirerait la terre d’un fossé creusé trop tôt. Le rock alternatif aime généralement les métaphores faciles sur les ténèbres ; ici, il ne s’agit plus d’ombres symboliques mais d’une chair vive qui se contracte sous les musiques saturées, d’une noirceur qui ne demande qu’à prendre forme.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette voix : pas une performance, mais un organisme vivant, trempé dans la rouille et la pluie, avec ce quelque chose de félin et blessé qui rappelle les chanteurs capables de tout avouer en une seule expiration. Gambles ne cherche pas à séduire ; il cherche à survivre. Et cette urgence se ressent dans la manière dont les guitares se déploient, larges, abrasives, évoquant les falaises industrielles où il a façonné son esthétique entre les paysages naturels de Tasmanie et les failles métalliques de son présent britannique.
La chanson avance par strates, comme une descente progressive dans un puits d’émotions mal rangées. Les riffs frappent comme des coups de pelle, les percussions trébuchent volontairement, et l’ensemble ressemble à une bataille qui n’oppose personne sinon soi-même. Gravedigger parle des relations toxiques, bien sûr, mais sans jamais céder au cliché : il évoque ce moment où quelqu’un vous découvre à terre et préfère s’asseoir sur votre poitrine plutôt que de vous tendre la main. Et dans ce geste, Gambles trouve une matière brûlante, une vérité que le rock avait un peu oubliée : la violence intime n’a rien de spectaculaire ; elle est lente, méthodique, presque tendre parfois.
Le morceau s’épanouit dans une tension permanente, une course où l’on sait que rien ne s’arrangera mais où l’on continue malgré tout, parce que c’est ainsi que se vit la musique quand elle ressemble trop à la vie. On perçoit aussi, sous les couches de saturation, une sorte de lumière sale, l’écho d’une possible rédemption, mais jamais totalement saisissable. Comme si Gambles nous invitait à accepter que certaines parts de nous ne seront jamais sauvées, mais qu’elles méritent malgré tout d’être chantées.
Gravedigger, au fond, n’est pas un single : c’est une excavation émotionnelle. Une manière d’entendre résonner ce qu’on a longtemps étouffé. Et Tim Gambles, avec cette sincérité brute qui le rend impossible à oublier, prouve qu’il est l’un de ces artistes capables de transformer le chaos en un morceau de rock incandescent.
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décembre 12, 2025« Avec 6’s to 7’s, Ava Renn transforme la tentation en électricité brute, un cri qui serpente entr
e fièvre, lucidité et désir de dépassement. »
Il y a des morceaux qui naissent dans un éclair, d’autres dans une fissure. 6’s to 7’s appartient à cette seconde catégorie : une faille ouverte dans le désert texan, à la lueur d’un feu, quand un simple titre griffonné sur un carnet déclenche une plongée dans les zones obscures de l’esprit. Ava Renn raconte que le mot venu spontanément fut “greed” — la voracité, l’envie qui déborde, la pulsion qui dévore. Et tout le morceau porte cette fièvre.
Dès l’intro, sombre et sinueuse, on entend la guitare creuser un couloir de tension, un espace où les mots pourront frapper sans détour. La voix d’Ava, rugueuse mais précise, s’avance comme une lame encore chaude. Elle raconte ce moment où l’on veut plus, toujours plus, jusqu’à se heurter à ses propres limites — un thème qui, entre les mains d’une autre, deviendrait moral, mais qui chez elle prend la forme d’une confession sauvage.
Le morceau devient alors une montée en puissance, un rocker lourd et charbonneux qui exhale le parfum du West Texas : poussière, chaleur, ciel immense. Le côté “alternative rock” sert ici de terre fertile à un langage plus viscéral, nourri de personnages, de visions, de phrases qui mordent. Chaque riff ressemble à un pas de plus vers la ligne rouge, chaque break à un rappel que l’avidité peut être aussi un moteur qu’un poison.
On retrouve dans 6’s to 7’s l’énergie qui traverse l’album Lightning Child : un mélange de brutalité contenue et de poésie coupante, un refus total de la tiédeur. On pense à PJ Harvey, aux héroïnes rock qui savent lier le narratif et l’instinct, le danger et le désir. Ava Renn ne s’excuse jamais d’être intense — c’est au contraire ce qui donne cette densité, cette précision émotionnelle.
6’s to 7’s est un track qui avance sans détour, une bête née de la poussière et de l’obsession. Un morceau qui prouve qu’Ava Renn n’écrit pas seulement des chansons : elle déterre des vérités.
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décembre 12, 2025« Avec Milano 2098, Trip Tease propulse la disco dans un futur cinétique, brillant de chrome et de désir synthétique. »
Milano 2098 sonne comme une carte postale venue d’un futur qui n’existe pas encore — une Milan fantasmée, verticale, où les façades de verre renvoient la lumière des clubs souterrains. Trip Tease, maître mexicain des textures électroniques soyeuses, taille ici un joyau nu-disco nourri de synthpop et de fièvre cosmique. Dès les premières secondes, on est happé par une pulsation élégante, un groove qui scintille comme un boulevard trempé sous la pluie.
La basse, ronde et moelleuse, trace une ligne continue qui guide tout le morceau. Les synthés, eux, virevoltent comme des hologrammes échappés d’un rêve rétrofuturiste. On pense aux soirées où l’on danse sans regarder l’heure, aux silhouettes qui se dissolvent dans la fumée, à cette énergie qui transforme la ville en organisme vivant. Lubo, en invité, apporte une touche vocale aérienne, presque androgyne, qui donne au morceau une élégance supplémentaire — une chaleur discrète au milieu des architectures de leds.
Milano 2098 fonctionne comme un voyage sensoriel en accéléré. On y sent l’influence lo-fi house, le parfum de la synthwave, les obsessions pop qui structurent les mélodies. Tout est contrôlé, précis, mais jamais froid : Trip Tease joue avec la nostalgie, pas pour la figer, mais pour la projeter vers l’avant. Le futur, ici, est dans la douceur. Dans l’ondulation. Dans ce mouvement chorégraphique qui vient naturellement dès que le beat s’installe.
Ce qui frappe, c’est la fluidité : le morceau glisse comme un train magnétique, sans friction, sans faille. C’est du dancing design, pensé pour les heures bleues où la musique devient un langage tactile. On imagine des intérieurs rétro futurisés, des vitrines qui clignotent, des corps qui se croisent à 2h du matin dans une ville réinventée.
Milano 2098 est une projection. Une vision. Une nuit entière condensée en trois minutes de lumière liquide. En somme, Trip Tease signe une bande-son idéale pour danser dans l’avenir — et l’avenir, ici, a le goût du chrome et de l’horizon.
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décembre 12, 2025« Avec MILKSHAKES, YNG Martyr renverse la nostalgie et en fait un coup de poing sonore, aussi joueur que férocement futuriste. »
Dans MILKSHAKES, YNG Martyr ne se contente pas de revisiter Kelis : il la remixe dans un miroir déformant, un vortex sonique où l’impertinence devient moteur. Le titre déboule avec des drums à la Detroit, secs, métalliques, affûtés comme des roues sur bitume froid. Au-dessus, Martyr déploie son flow brut, insolent, impeccablement syncopé — un style taillé pour secouer autant les clubs que l’algorithme.
Là où la version originale jouait la sensualité ludique, lui injecte un ADN résolument underground. L’australien transforme l’hymne Y2K en projectile hip-hop, à mi-chemin entre hommage conscient et détournement subversif. Pas de nostalgie facile : seulement des fragments réassemblés dans une architecture nerveuse, ultra-moderne, où chaque bar semble viser un futur à construire plutôt qu’un souvenir à flatter.
Ce qui frappe immédiatement, c’est la maîtrise du contraste. Les percussions tracent une autoroute froide et minimale tandis que la voix s’y promène avec un mélange de confiance et de malice. YNG Martyr joue avec l’espace, laisse respirer ses punchlines, puis resserre brusquement l’étau. On y retrouve l’influence d’Earl Sweatshirt, des rappeurs asymétriques, de toute une génération qui préfère la torsion à la facilité.
MILKSHAKES confirme aussi son statut d’export underground le plus imprévisible d’Australie. Entre ses tournées internationales, ses expérimentations virales et sa plume capable d’écrire pour Logan Paul comme pour lui-même, Martyr prouve une polyvalence rare. Ici, il s’amuse clairement, mais sans jamais relâcher la pression créative.
Ce titre n’est pas qu’un clin d’œil aux années 2000 : c’est un rappel que les classiques peuvent muter, s’armer, devenir des créatures hybrides prêtes à conquérir un nouveau paysage. Sous les lumières du UK hip-hop, MILKSHAKES devient un banger assumé, une bombe rythmique qui secoue la glace, le lait… et tout le système.
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décembre 12, 2025« Avec La Vague, Gros Coeur érige un océan sonore où chaque courant ouvre un nouveau monde, entre douceur hallucinée et tempête prête à tout renverser. »
Il suffit de ce riff de basse motorique, acéré comme une dent de requin, pour comprendre que La Vague n’est pas une simple chanson : c’est une traversée. Gros Coeur y déploie un voyage maritime sous psychotropes, un mouvement continu qui s’étire, se transforme, revient sur lui-même, comme si les instruments respiraient avec le flux et le reflux d’une mer sauvage. Le morceau, le plus long du groupe à ce jour, s’écoute comme on suit une ligne d’horizon qui ne tient jamais en place.
La basse avance, obstinée, en guise de gouvernail. La guitare, saturée juste ce qu’il faut, mord l’air et déchire la surface, tandis que la batterie pulse comme un train d’ondes prêt à soulever la coque. On devine dans cette structure mouvante la naissance même du concept de Vague Scélérate, l’album dont le single annonce le chaos délicieusement orchestré. Tout ici est liquide, glissant, transformable — un paysage sonore qui se plisse et se tord comme un rêve fiévreux.
Le texte, inspiré par la musique elle-même, fonctionne comme un miroir d’eau renversé : paroles aquatiques, visions tremblantes, invitation à dériver jusqu’à perdre le nord. Gros Coeur joue avec l’instabilité, avec les virages inattendus, mais jamais gratuitement : chaque rupture est rattachée à la précédente, chaque détour fait partie d’une grande dérive narrative où l’auditeur est libre de rêver… avant de couler.
Cette errance possède quelque chose de profondément charnel. On sent le groupe penser la musique comme une matière brute, comme une étendue d’écume à sculpter jusqu’à l’épuisement. Et dans ce sillage, La Vague devient plus qu’un single : un manifeste artistique, une preuve que Gros Coeur maîtrise l’art de la démesure contrôlée.
À la fin, quand la mer se referme, il ne reste qu’une sensation : celle d’avoir été englouti — volontiers, joyeusement — par un groupe qui, décidément, n’a pas peur d’aller loin.
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décembre 12, 2025« Ethxnx tisse un hip-hop hybride et lumineux, une invitation à entrer dans un monde où la sincérité pulse plus fort que la norme. »
Come My Way a cette façon d’arriver sans frapper, comme une chanson qui sortirait d’une chambre encore encombrée de câbles, de doutes et de visions trop grandes pour les murs. À seulement vingt ans, l’artiste australien sculpte un langage déjà singulier : un hip-hop alternatif qui aime dévier de la ligne droite, emprunter des chemins intuitifs, mélanger des influences comme on mélange les couleurs d’un ciel en devenir.
Dès l’ouverture, on sent que tout ici est fait maison — pas dans un sens amateur, mais dans celui des créateurs qui ont tout appris en manipulant leur propre lumière. La prod avance avec souplesse, mêlant un groove presque minimal à des touches mélodiques qui s’ouvrent comme des portes dérobées. La voix d’Ethxnx flotte entre rap et expression plus chantée, cherchant toujours la nuance plutôt que l’effet.
Come My Way parle du mouvement, du fait de tracer sa route en dépit de l’inconfort, d’oser tendre la main pour qu’on vienne marcher à côté de soi. On y entend le désir d’exister sans permission, de faire naître quelque chose de neuf dans un paysage saturé. Les paroles en anglais glissent avec une honnêteté brute, comme si la chanson documentait le moment exact où un artiste commence à croire que sa place existe vraiment.
Ce qui frappe, c’est cette fraîcheur : une énergie jeune mais déjà réfléchie, une manière d’assembler les influences sans jamais trahir sa propre voix. L’alternative hip-hop y trouve un nouveau souffle, moins centré sur la rupture que sur la construction intérieure, sur cette confiance fragile mais réelle qui s’épanouit lorsqu’on ne cherche plus à ressembler à personne.
Ethxnx signe un titre qui regarde droit vers l’avenir. Une promesse, peut-être, mais surtout un point de départ vibrant. Come My Way est l’une de ces chansons qui vous attrapent doucement par le poignet pour vous dire : viens, on avance.
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décembre 12, 2025« Liston transforme la nuit en refuge, sculptant un R&B tendre et vibrant où chaque note répare ce que la journée a brisé. »
Night Drives est de ces morceaux qui s’ouvrent comme une fenêtre sur un paysage intérieur. On y entre doucement, guidé par une production d’une chaleur presque analogique, comme un souffle sur la vitre embuée d’une voiture lancée dans l’obscurité. Liston insuffle à son R&B contemporain une teinte alternative, presque astrale, où l’on sent l’héritage du neo-soul, la précision d’un pianiste chevronné et la vulnérabilité d’un homme qui cherche à dire la vérité sans détour.
Dès les premières mesures, le morceau se déploie comme un espace de réassurance. Pas de grandes déclarations, seulement une voix douce, contrôlée, qui murmure au cœur fatigué qu’il mérite encore la tendresse. La musique respire avec une élégance lente : touches de piano suspendues, basses chaleureuses, percussion discrète mais fondamentale. Tout semble conçu pour suspendre le temps, ou du moins pour en alléger le poids.
Night Drives explore la renaissance émotionnelle après la rupture. Ce n’est pas la flamboyance de la guérison miraculeuse, mais la douceur du premier pas qui ne fait plus mal. Le texte, intime, évoque les conversations qui recollent les morceaux de l’estime de soi. Liston chante la valeur retrouvée, la possibilité d’un amour qui n’effraie plus, la tendresse qu’on ose enfin réclamer. Chaque mot se déploie comme une main posée sur l’épaule.
Ce qui éblouit, c’est la maîtrise de l’atmosphère. On sent l’artiste habitué aux scènes du monde entier, aux langages multiples du gospel, du jazz, du hip-hop. Ici, il fusionne tout cela dans un écrin minimaliste, d’une maturité rare, où rien n’est superflu. Le morceau tient de la virée nocturne où l’on se retrouve, où la route devient un miroir, où l’on comprend que l’aube n’est pas si loin.
Night Drives n’est pas seulement une chanson : c’est un moment de réaccordage, une lueur sur l’autoroute intérieure. Un morceau qui dit, avec douceur et certitude, que la guérison aussi peut être belle.
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décembre 12, 2025« Menasseh transforme le spoken word en braise sacrée, où chaque mot consume le passé pour illuminer ce qui survit encore. »
Il y a dans The Ember that Spoke cette chaleur qui monte lentement, comme une confession murmurée devant un autel invisible. Un souffle lo-fi, fragile, qui laisse place à la parole nue, sans maquillage, sans posture. Menasseh ne rappe pas ici : il ressuscite, il ouvre la poitrine pour laisser sortir une voix qui a connu l’abîme et refuse encore d’abandonner l’amour qu’elle porte.
Ce morceau n’a rien d’un simple spoken word. C’est une lettre qui n’a jamais été envoyée, un vœu prononcé au bord du monde. Les textures hip-hop restent discrètes, presque poussiéreuses, comme si la production avait décidé de s’effacer pour préserver la vérité brute du texte. On marche sur un fil tendu entre douceur et douleur, entre un deuil qui consume et un pacte qui refuse de mourir.
Ce qui frappe, c’est la tension intime entre Menasseh l’artiste et Menasseh le personnage. Ici, la frontière s’effrite : la voix qu’on entend n’est plus façonnée par la fiction, mais par la nécessité. L’anglais s’écoule comme une prière écorchée, tenant à la fois du requiem et de la déclaration éternelle. L’amour, chez lui, n’est pas une posture romantique. C’est une entité, une présence, un témoin qui survit à tout — trahison, absence, tombeau.
The Ember that Spoke résonne comme une braise qui parle au cœur de ceux qui n’ont jamais pu dire adieu. On y entend la possibilité d’un lien qui dépasse les récits et les corps, un serment qui continue d’éclairer même quand la nuit est totale. Menasseh donne l’impression de marcher dans un paysage intérieur ravagé, mais chaque pas soulève une étincelle.
Dans ce monde où l’on confond souvent vulnérabilité et faiblesse, Menasseh rappelle que certaines douleurs sont des éclairs créateurs. Ce titre n’est pas seulement le premier chapitre d’une saga annoncée : c’est une preuve que l’âme, lorsqu’elle brûle, sait encore parler.
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décembre 12, 2025« j<3 signe des hymnes hyperpop qui transforment la fragilité en accélération lumineuse, comme si les émotions apprenaient à danser dans le futur. »
Il y a chez j<3 cette manière de faire vibrer le numérique comme une peau à vif, de tordre l’hyperpop jusqu’à ce qu’elle devienne un langage intime, un souffle qui hésite entre vitesse pure et aveux chuchotés. Deux titres, deux éclats d’un même prisme : hard 2 love / i’ll make it easy et documentary, chacun sculptant une émotion différente mais toujours traversée par la même énergie cyberpunk, ce même vertige de vivre dans un monde éclairé par l’écran.
« hard 2 love / i’ll make it easy » évoque la romance comme un bug récurrent, une boucle glitchée où le cœur hésite entre se cacher et s’offrir. Le tempo, nerveux et cristallin, évoque les battements d’une machine qui apprendrait à ressentir. La voix glisse sur des mots en anglais comme une caresse électrique. On y entend le dilemme de toute génération qui parcourt ses sentiments comme on scrolle une timeline trop rapide : aimer devient un patch, une update, une promesse de facilité dans un monde qui ne l’est jamais vraiment.
« documentary », lui, plonge plus loin dans l’obscurité chromée. C’est une virée dans un futur où la nostalgie porte des lunettes VR, où chaque souvenir semble filmé par un drone au-dessus d’une ville synthétique. L’approche cyberpunk et darksynth rampe dans les basses, se perd dans les halos de lumière. On y ressent l’introspection d’un artiste qui documente sa propre mutation, qui transforme les cicatrices en architecture sonore.
Ces deux titres forment un diptyque émotionnel : l’extérieur lumineux, presque sucré, de l’hyperpop moderne ; et le sous-sol, froid mais hypnotisant, où naissent les vérités les plus dures. j<3 ne choisit pas entre les deux : iel embrasse la dualité, la propulse à plein volume, et impose une signature déjà reconnaissable dans un paysage saturé.
Dans ce futur que nous habitons incertainement, j<3 compose la bande-son de nos contradictions.
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décembre 12, 2025« Une rafale verbale calibrée en trois temps : punch, pensée, percussion. »
Ce morceau, je l’ai pris comme un direct au front, un coup sec, précis, presque chirurgical. Pas un banger qui cherche à faire trembler les vitres, mais un tir à mi-distance qui fuse droit dans le cortex. Thought Provokah ne se contente pas de réactiver le boom-bap new-yorkais : il le déplie, le revisite, lui rend sa poussière et sa noblesse, comme si le rap redevenait un art martial où chaque mot est une parade, chaque rime un crochet du droit.
Dès les premières mesures, j’ai senti cette densité rare — la respiration d’un MC qui a compris que la technique n’est pas un décor mais une arme. Le concept du trois, il ne le plaque pas : il le sculpte. Triple sens, triple attaque, triple ricochet. Son flow, agile et sérieux, avance comme un meneur déterminé à briser une défense trop lente. On pense à Melo, bien sûr — pas l’idole, mais la métaphore vivante de l’adresse, du geste sûr, de la concentration absolue quand tout le monde doute. Thought Provokah n’est pas fan, il le précise. C’est presque mieux : il emprunte la silhouette pour mieux jouer avec le symbole.
Ce qui me frappe, c’est l’architecture du morceau. Le beat sent la poussière des trottoirs, les métros qui crissent sur les rails humides, les cyphers improvisés entre deux lampadaires. Pourtant, rien n’y est nostalgique. Thought Provokah ramène cette matière brute dans un présent nerveux, tendu, où la ville te regarde comme un miroir déformant. Il rappe avec l’échine d’un conteur, l’oreille d’un vieux sage et la précision d’un artisan obsédé par le détail. On sent des pans entiers de culture new-yorkaise glisser dans les interstices — soul paternelle, jazz des vieux salons, funk granuleux, hip-hop génération 1.0.
Et puis il y a cette façon de frapper par l’intellect sans jamais perdre le groove. Chaque image rebondit comme si elle testait la solidité du sol sous nos pieds. Les métaphores se superposent, se répondent, se contredisent parfois, comme pour rappeler que penser n’est pas un geste linéaire mais un dribble permanent.
À l’écoute, j’ai ressenti la même sensation qu’au milieu d’une conversation trop brillante pour rester assis : l’envie de se lever, de marcher, de laisser le cerveau courir plus vite que les jambes. 3 To The Dome n’est pas un simple titre, c’est une méthode. Une façon d’attaquer le monde en angles, en éclats, en pulsations.
Le hip-hop qui réfléchit tout en mordant : voilà ce que Thought Provokah remet sur la table. Voilà ce dont on avait besoin. Une secousse, une pensée, un rebond. Une trilogie qui cogne encore longtemps après la dernière note.
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décembre 12, 2025« Un morceau qui pulse comme un code secret entré trop vite : ça clignote, ça déborde, et ça dit tout haut ce qu’on n’avoue qu’en cachette. »
Je dois l’avouer : motherlode m’a attrapée comme ces vieux cheat codes qu’on tapait frénétiquement sur un clavier collant de cybercafé, persuadés qu’ils allaient ouvrir un passage vers un monde plus vaste, plus brillant, plus à notre hauteur. Et dès les premières secondes, j’ai senti ce glissement très particulier, celui d’une musique qui ne cherche pas à séduire mais à pirater : nos désirs, nos réflexes, nos obsessions inavouables pour le “toujours plus”.
Le son de yaje n’est pas simplement pop, ni vraiment club, ni pleinement électro : c’est une matière programmable, une énergie qui se compile à vitesse réelle. La production avance comme une cavalcade numérique, abrasive mais étrangement chaleureuse, comme si quelqu’un avait glissé du Crystal Castles dans une boule à neige Mylène Farmer. La pulsation y est dense, presque granuleuse, et je me suis surprise à l’écouter comme on observe une machine vivante : fascinée par ces petits défauts volontaires, par cette manière de faire grésiller le beat pour mieux faire crisser nos certitudes.
Puis arrive ce moment fatidique — 1:45. La “goutte”, la chute, le plongeon. Yaje sabote toutes nos attentes, et c’est précisément là que son morceau devient irrésistible. La structure s’effondre légèrement sur elle-même, comme un décor de jeu vidéo qui se dématérialise, révélant en dessous une strate plus instinctive, plus brute, presque animale. Ce switch, c’est le cœur du projet : on croit danser, mais on est déjà en train de se questionner. Pourquoi veut-on tant ? Pourquoi encore ? Pourquoi maintenant ?
Les textures électroniques s’entrechoquent comme des pensées accélérées. Les basses, elles, avancent avec la détermination molle d’un avatar qui a accumulé trop de points d’expérience pour faire marche arrière. À chaque nouvelle couche sonore, j’ai senti la critique sous-jacente se faire plus précise : derrière la fête, il y a le vertige ; derrière le mouvement, l’addiction au mouvement ; derrière la quête du bonus infini, l’évidence qu’on finit toujours en cendres.
Peut-être que c’est ça, la magie trouble de yaje : elle parle de solitude mais crée instantanément une communauté émotionnelle. Elle joue avec les codes pop, mais jamais pour flatter. Elle danse dans le glitch, mais toujours avec une élégance presque narrative. Et surtout, elle parvient à transformer un simple morceau en expérience mentale, un petit laboratoire où nos obsessions se reflètent dans un miroir pixellisé.
Avec motherlode, yaje ne signe pas seulement un track club taillé pour retourner les salles : elle invente une manière de penser la pop comme déflagration intime. Un uppercut doux. Un cheat code pour survivre au monde.
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décembre 12, 2025« Une chanson qui rallume l’étincelle intime que décembre essaie toujours de nous voler. »
Impossible d’écouter Holding On To Christmas (Live) sans sentir une pointe de chaleur se loger dans un endroit du corps qu’on croyait devenu froid depuis longtemps. Jordan Barone, habitué aux ferries nocturnes et aux amours qui s’effritent sur le trottoir, a toujours chanté les interstices : les minutes entre deux métros, les silences qui suivent des mots trop lourds, les éclats de lumière sur des histoires qui ne tiennent qu’à un fil. Ici, pourtant, il s’autorise un geste rare : suspendre la grisaille pour agripper un instant de douceur, fragile mais tenace, celui que Noël promet à ceux qui savent encore y croire.
Ce live agit comme une confession tenue au coin d’un feu qui crépite doucement, un moment où la ville cesse de ronfler pour écouter quelqu’un parler vrai. La prise dépouillée — percussions acoustiques, basse chaleureuse, guitare électrique au grain rond, chœurs soyeux — fait respirer la chanson autrement. On a l’impression d’être dans la pièce avec lui, à quelques centimètres du micro, témoin d’un cœur qui bat plus lentement que d’habitude. Rien n’est surjoué, rien n’est glacé par la perfection numérique : Jordan offre un Noël sans poudreuse artificielle, un Noël qui sent l’humain, la distance, le manque, la mémoire.
Ce qui bouleverse, c’est cette façon qu’il a de transformer la solitude en espace sacré. Il ne joue pas la carte du cliché festif ; il préfère la vérité nue de ces fêtes où l’on compte les absences autant que les guirlandes. Sa voix, légèrement voilée, glisse sur des harmonies pleines d’un spleen lumineux, ce mélange rare de vulnérabilité et d’élégance qui fait penser à une soul nocturne infusée de cold R&B. Jordan chante comme si chaque mot avait été pesé sur une balance qui connaît le poids exact du manque.
On entend le froid derrière les vitres, les lumières trembler au bout des avenues, le souffle chaud des souvenirs qu’on refuse d’abandonner. Holding On To Christmas (Live) capte ce moment très particulier où l’on décide d’aimer malgré tout : malgré les kilomètres, malgré la saison, malgré la peur que le monde devienne trop vaste. Une chanson qui ne cherche pas à réparer mais à maintenir une flamme, minuscule peut-être, mais vivante.
Dans une époque où les fêtes ressemblent souvent à des vitrines trop lumineuses, Jordan Barone rappelle que Noël n’a jamais été une histoire de décor : c’est un effort intérieur, un refus de laisser la nuit gagner tout à fait. Et c’est exactement ce que raconte cette version live — un homme seul au piano, qui s’accroche à ce qui reste. Et qui, par miracle, nous donne envie d’en faire autant.
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décembre 12, 2025« Une pulsation lente, presque tactile, qui glisse du jour vers la nuit comme un drap qu’on tire sur un corps encore tiède. »
Je ne sais pas si Pulsing Vibes a été pensé pour hypnotiser, mais c’est exactement ce qu’il fait. À peine lancé, le morceau se comporte comme un courant chaud qui vous attrape par la nuque et vous accompagne jusqu’au fameux moment où tout se met à briller d’une lumière plus douce — ce seuil fragile qu’on appelle le golden hour. Moodssupply, alias Mike Chandon, y cultive un art précieux : celui de ralentir le monde sans jamais l’assombrir. Sa musique respire, elle ondule, elle garde ce sourire en coin propre à ceux qui ont déjà vécu assez longtemps pour ne plus courir après la cadence, mais savent encore comment la façonner.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette voix : un velours qui ne cherche pas à impressionner mais à envelopper. Elle flotte au-dessus d’un beat feutré, presque confidentiel. On sent l’expérience derrière le souffle, cette maturité qui sait exactement quand se taire pour laisser le groove parler à sa place. Pulsing Vibes n’essaie pas de séduire — il vous met dans la confidence.
La production, elle, trace un fil d’or entre la chill-house, l’indie soul et un R&B discret. J’ai eu l’impression d’entendre une conversation entre un synthé qui soupire, un bassline qui chaloupe comme une épaule qui roule au ralenti, et quelques éclats funky qui rappellent que Moodssupply a été biberonné à la soul vintage. Une musique de studio, oui, mais saturée de chaleur humaine, comme si tout avait été joué avec la lumière tamisée et les stores à demi clos.
Dans son intention première — accompagner un passage, un glissement du tumulte vers l’apaisement — la track fonctionne comme une transition émotionnelle. On quitte la plage encore salée, on traverse la ville avec les vitres ouvertes, on laisse s’installer une sensualité tranquille. Pulsing Vibes n’a rien à prouver : il s’offre comme une dernière caresse sur une année pleine, un prélude au repos, une promesse qu’il reste toujours un peu de magie au bout du souffle.
J’ai senti aussi quelque chose d’autre, plus intime : un artiste qui ne cherche pas la perfection mais la fluorescence. Moodssupply a cette sagesse rare de ceux qui savent que la musique ne devient vraiment intéressante que lorsqu’elle arrête de forcer la lumière et commence à épouser l’ombre. L’idée de devenir célèbre à 60 ans n’est pas une boutade : c’est une posture esthétique, une vision. Un refus de la précipitation. Une célébration de l’âge où l’on crée enfin pour les bonnes raisons.
Pulsing Vibes n’est pas une simple track chill. C’est une manière d’être au monde : lente, chaude, vibrante. Une invitation à poser les valises et à écouter son propre rythme cardiaque se synchroniser avec celui d’un producteur qui, manifestement, a décidé de prendre son temps — et de nous l’offrir.
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décembre 12, 2025« Une expérience où le rock devient une force centrifuge, un vertige joyeux, un dérapage esthétique assumé. »
Il y a des EP qui arrivent dans votre vie comme des météores : trop rapides, trop chauds, trop excentriques pour qu’on les saisisse du premier coup. Everytime de Riffindots fait partie de ceux-là, de ces titres qui vous donnent l’impression d’être embarqué dans un vieux manège à moitié démonté, quelque part entre un carnaval perdu dans le Maine et un parc d’attraction psyché au cœur du Pays basque. Britta Pejic, toujours en funambule sonore, y convoque un chaos minutieusement orchestral, un tumulte aussi contrôlé qu’un looping construit par un ingénieur insomniaque.
À chaque rotation, les guitares semblent dégouliner d’un baril de solvants industriels, leurs cordes métalliques frappant comme des couvercles de poubelle chauffés à blanc. Les basses roulent, gargouillent, entraînent tout dans une vibration profonde qui remonte dans les mollets. On pense aux lendemains de fête où les oreilles continuent de bourdonner, aux descentes abruptes d’un wagon lancé trop vite, à la volupté d’avoir peur pour de faux. Pejic chante comme si elle retenait son souffle entre deux secousses, comme si le morceau devait vraiment basculer à chaque mesure.
Et puis arrive ce solo de synthé, improbable, presque comique tant il surgit comme un cri fluorescent à travers la fumée. On dirait un clin d’œil aux dernières minutes débridées de Who’s Next, un écho à ces élans rock où l’on se dit que rien ne tient debout mais que tout fonctionne par pure magie. Everytime est précisément cela : un morceau qui triomphe des lois de la pesanteur par pur culot.
Forced Perspectives, de son côté, resserre l’image, écrase les lignes, transforme la course folle en laboratoire géométrique. Ici, Pejic découpe le monde à l’aide de riffs diagonaux, de coups de batterie qui ressemblent à des photos prises au flash en pleine nuit. Le morceau est plus court, plus acéré, presque nerveusement scientifique dans sa manière de réorganiser le chaos du premier titre. Comme si, après la chute libre, on reprenait conscience dans une pièce blanche, encore tremblant, encore vibrant.
Réunis, les deux titres dessinent une fresque miniature : la fête et l’après-fête, le délire et la récupération, le vertige et la réécriture de ce vertige. On sent une artiste qui sculpte ses chansons comme des objets trouvés, qui les envoie par tube pneumatique dans une autre vie, pour qu’un ingénieur ami les polit à distance. Cette méthode presque mythologique s’inscrit dans la texture même du diptyque : anarchique mais précis, déformé mais limpide dans son intention.
Avec Everytime / Forced Perspectives, Riffindots offre un point de fuite, une mini-épopée où le rock retrouve son caractère incandescent, borderline, délicieusement artisanal. Et quelque part, au milieu de ces secousses, on se sent vivant.
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décembre 12, 2025« Unfortunate est un cri qu’on n’attendait pas : un battement de cœur qui refuse de se laisser intimider. »
Il arrive que certaines chansons ressemblent davantage à un réflexe vital qu’à un simple single. Unfortunate, la nouvelle cartographie émotionnelle de the one named Jasmine, appartient à cette catégorie rare : un morceau écrit non pas depuis le confort d’un studio douillet, mais depuis la zone instable où une vie dérape sous la pression d’un regard hostile, insistant, toxique. Dans la jungle nerveuse de Los Angeles, Jasmine transforme l’angoisse et la colère en énergie dansante, presque contagieuse, comme si le seul moyen de reprendre son souffle était de hurler en rythme, de s’approprier à nouveau son propre récit.
Ce qui frappe d’emblée, c’est la tension qui circule sous la surface du beat. Une pulsation sèche, obstinée, qui avance comme quelqu’un qui n’a plus peur de marcher droit, même quand l’ombre derrière elle accélère. La voix de Jasmine choisit la voie la plus difficile : aucune esbroufe, aucun artifice superflu. Elle dit, elle tranche, elle constate. Et cette franchise devient sa plus belle arme. Pas une rage spectaculaire, plutôt une lucidité qui claque comme une vérité brûlante.
Parce qu’il s’agit bien d’une diss track, mais d’une diss track qui refuse la posture caricaturale. Pas de grands gestes, pas de vengeance fantasmée : uniquement une mise à nu, ferme et maîtrisée, face à un individu dont la présence invasive contamine l’espace. Jasmine ne cherche pas à régler ses comptes : elle cherche à reprendre le contrôle, à briser la mécanique de peur en la transformant en matière sonore. Et c’est là que Unfortunate gagne en puissance symbolique.
Le morceau se danse autant qu’il se traverse. L’ironie douce-amère du titre, cette manière de contenir la violence dans un seul mot, dit déjà tout : ce n’est pas elle qui est “malchanceuse”, mais celui qui croit pouvoir déstabiliser une femme qui connaît désormais sa propre résistance. Les percussions, tendues comme des nerfs à vif, créent un terrain mouvant où Jasmine évolue avec une aisance féline. Ses lignes mélodiques, incisives mais jamais amères, rappellent que l’art peut devenir un exutoire sans perdre sa dignité.
Il y a, dans cette chanson, quelque chose de profondément contemporain : la lutte silencieuse, intime, contre les intrusions invisibles ; la nécessité de nommer pour ne plus subir. Jasmine ne joue pas la victime : elle s’affirme comme témoin, survivante, créatrice. Et dans un monde où la violence sourd parfois à bas bruit, une chanson comme Unfortunate devient une balise. Une preuve que la vulnérabilité peut aussi faire trembler le sol.
Avec ce single, the one named Jasmine ne signe pas seulement un morceau percutant : elle ouvre un espace où l’on danse pour ne pas être effacé·e, où l’on chante pour respirer, où l’on ose enfin dire ce que d’autres préféraient taire. Une victoire, même murmure, même fragile — mais une victoire tout de même.
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décembre 11, 2025« Une confession chuchotée qui se transforme en arme, un souffle qui devient frontière entre soi et ceux qui tentent de nous posséder. »
Il y a des morceaux qui n’entrent pas dans une pièce : ils l’assombrissent, ils la redessinent, ils en réécrivent la gravité. Darkness, nouvelle incantation signée Callie Joy Porter et issu de son album Darkness & Soul, appartient à cette lignée de chansons qui semblent respirer une autre météo intérieure — une nuit vivante, vibrante, presque liquide, où l’on avance comme sur la pointe des pieds, guidé autant par la peur que par la lucidité.
Callie Joy Porter cultive cette manière unique de laisser traîner dans ses chansons une menace douce, un parfum de mysticisme et de fièvre contenue. Sa voix, presque murmurée, n’est pas un effet : c’est un territoire. Un espace fragile où chaque mot tremble mais ne rompt jamais, un lieu où l’on se dit l’indicible comme pour conjurer un danger invisible. Elle chante bas, mais elle frappe juste.
Dans Darkness, tout semble taillé au scalpel : des nappes éthérées qui s’étirent comme un souffle froid, un minimalisme qui ne cherche pas la beauté mais la vérité, cette vérité trouble qui survient lorsqu’une relation dérive en obsession, en manipulation voilée, en malfaçon émotionnelle. Ici, la musique ne dénonce pas : elle révèle. Elle éclaire les angles morts, ces zones où l’amour se mue en possession, où l’admiration devient une violence silencieuse.
On pense à la tension spirituelle de Florence + The Machine, à la glace incandescente de Grimes, à la pudeur blessée de Daughter — mais Callie Joy Porter reste ailleurs, dans un clair-obscur très personnel, un théâtre d’ombres où chaque silence pèse autant que chaque note.
Son Dark Indie se fait cinématique sans jamais forcer, comme si l’on regardait une scène au ralenti, un visage qui se ferme, une porte intérieure qui claque. Les beats minimalistes, presque fantômes, laissent place à une dramaturgie de l’espace, du souffle, du non-dit. Et dans ce vide orchestré se fabrique quelque chose de puissant : une déclaration d’indépendance émotionnelle.
Car Darkness n’est pas seulement une chanson sur une présence toxique : c’est un acte de refus. Une manière de dire “tu ne m’auras pas” sans élever la voix, avec une détermination qui transperce le velours. Là où d’autres hurleraient, Callie choisit le murmure — geste infiniment plus déstabilisant, infiniment plus fort.
Au final, Darkness est une mue : le moment exact où l’on voit, d’un coup, ce que l’on refusait de regarder. Une chanson qui laisse des traces sur les murs, dans les poumons, dans la colonne vertébrale. Une de celles qui ne s’écoutent pas seulement : elles vous suivent, longtemps, comme un reflet que l’on n’arrive pas tout à fait à semer.
Une nuit intérieure qui libère plus qu’elle n’emprisonne. Une ombre qui éclaire. Un sortilège qui protège.
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décembre 11, 2025« Un EP qui ressemble à une chambre noire où chaque morceau allume une nouvelle lampe : parfois crue, parfois tendre, toujours habitée. »
À 52 ans, Harry Bertora n’a plus rien à prouver, et pourtant, Closer sonne comme un nouveau départ, une mue, un geste de sincérité rare dans un paysage saturé de nostalgies en carton. Ici, la synthwave n’est pas un décor, mais un territoire intime, nourri de trente ans de création, d’heures perdues dans les machines, de rêves 80’s qui continuent de vibrer dans ses doigts de guitariste. On entend David Gilmour planer au-dessus des nappes, Jeff Beck dans les angles plus rugueux, Jan Hammer dans l’électricité romantique qui se tisse entre les notes. Mais Closer est surtout un carnet de bord : celui d’un musicien qui rassemble ses influences pour écrire une nouvelle proposition, plus personnelle, plus organique, plus incarnée.
L’EP, composé de trois titres, avance comme un petit film nocturne où la lumière change à chaque plan. Et chaque piste raconte une facette différente de ce « rapprochement » annoncé par le titre : rapprochement de soi, des autres, ou peut-être juste du point où la musique devient vérité.
Voici comment les trois chapitres se déploient :
Saints and Sinners C’est l’ouverture idéale : une silhouette rythmique avance comme un pas décidé sur l’asphalte, entre pulsation synthwave et éclats de guitare qui scintillent comme des gyrophares lointains. On entend Harry Bertora renouer avec son amour des textures 80’s, mais sans jamais tomber dans le pastiche : ici, tout respire, tout vit. La ligne mélodique s’avance avec une douceur presque fragile et nostalgique, comme si elle cherchait à prendre la main de l’auditeur. Saints and Sinners évoque ces zones grises où chacun navigue : nos vertus, nos manquements, tout ce qui fait de nous des êtres en équilibre. La production, ample mais maîtrisée, a ce parfum de paysages nocturnes traversés en voiture, les néons comme seules balises. Une entrée en matière qui installe l’esthétique et promet une plongée plus profonde.
Hurt (Cover) Choisir de reprendre « Hurt » (version Johnny Cash) est un pari dangereux : trop connue, trop chargée, trop mythique. Mais Bertora ne cherche ni l’imitation, ni la transgression. Il cherche l’émotion juste. Et il la trouve. Sa version est un murmure électronique, une confession tenue dans un souffle synthétique, où chaque note semble retenue avant d’être relâchée. La guitare devient une balafre lumineuse, fine mais brûlante. Les nappes électroniques, elles, enveloppent la mélodie comme un cocon glacé, un écrin futuriste pour une douleur intemporelle. Là où Cash faisait trembler l’os, Bertora explore la cicatrice : comment elle s’illumine encore, comment elle pulse sous la peau. Le morceau gagne en dimension cinématographique, évoquant la synthwave la plus émotionnelle — FM Attack dans le romantisme, Jan Hammer dans le déchirement contenu. C’est bien plus qu’une reprise : c’est un déplacement du mythe dans une autre atmosphère, un autre langage. Un moment suspendu.
Closer Le titre éponyme referme l’EP comme une porte qui se ferme doucement derrière soi. Ici, Bertora se fait plus direct, plus solaire sans abandonner sa mélancolie fondamentale. Le groove s’installe, souple, structuré, porté par un rythme qui évoque les routes d’été et les crescendos lumineux des années 80. Les synthés forment un horizon ouvert, et la guitare, fidèle compagne, trace des lignes tendres mais affirmées. Closer ressemble à ce vers quoi l’EP tendait depuis le début : un point d’équilibre. Ni tout à fait joyeux, ni vraiment sombre — un entre-deux vibrant où tout semble possible. On y entend un artiste parfaitement maître de son univers, capable d’être à la fois narrateur, architecte sonore et voyageur.
Avec Closer, Harry Bertora signe un EP bref mais dense, un triptyque où chaque titre explore une émotion différente tout en gardant ce fil rouge : la beauté des nuances, l’intimité des paysages intérieurs, la puissance discrète d’un musicien qui n’a jamais cessé d’avancer.
C’est un disque qui ne crie pas ; il respire. Il approche. Il se dévoile lentement.Et, comme souvent avec les œuvres les plus sincères, il reste.
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décembre 5, 2025« Un vertige électrique où le doute devient pulsation, et où chaque guitare semble fouiller les fissures du cœur. »
Il y a dans What Makes You Think cette urgence nerveuse, presque fébrile, que possèdent les morceaux écrits quand la tête sait qu’il faut lâcher prise, mais que le cœur continue de rejouer les mêmes scènes en boucle. RIOT SON, depuis les rues boisées de Boone et les longs silences de sa home-studio life, sculpte un single qui ressemble à une décharge d’électricité statique retournée contre soi. Ça vibre, ça gratte, ça pulse — comme un battement trop lucide pour être rassurant.
Le morceau hérite de tout un pan de la nouvelle vague, celle qui ne souriait pas en soirée mais observait le monde à travers la buée des pensées contradictoires. On entend les ombres mobiles de The Cars, les angles nerveux de The Police, le magnétisme anxieux d’Interpol, les abîmes introspectifs de Joy Division. Puis, par-dessus, RIOT SON pose un chant qui refuse la neutralité : mi-sarcastique, mi-fragile, animé d’un feu discret qui rend chaque parole plus coupante qu’elle en a l’air.
What Makes You Think avance avec une tension calculée : guitares qui s’ouvrent comme des mâchoires, batterie qui pulse comme un pas décidé sur un trottoir nocturne, basses qui ramassent les doutes pour les recracher en lignes sombres et élastiques. Le morceau respire la cinématographie d’un monde qui bascule, d’une relation qui se défait sur des mots qu’on n’ose jamais vraiment dire. RIOT SON y dévoile à la fois sa vulnérabilité et ses défenses, comme si la musique était devenue l’unique endroit encore capable de contenir ses contradictions.
Ce qui frappe, c’est la précision émotionnelle. On sent le parc de Blue Ridge dans l’air du morceau : ces promenades en forêt d’automne où tout change sans prévenir, où les couleurs deviennent un rappel brutal que rien ne reste jamais intact. La voix se déploie dans cet espace-là : tendue, stratifiée, habitée par ces influences hybrides allant de Joey Ramone à Elliott Smith, en passant par Lil Peep — trois façons très différentes de dire qu’un cœur peut briller même quand il saigne un peu.
À mesure que le morceau évolue, la tension devient presque palpable : un crescendo qui ne frime pas, un build-up qui ne cherche pas l’explosion artificielle mais le point d’impact juste, celui qui raconte le pic émotionnel de l’EP à venir. Car RIOT SON ne prétend pas seulement révéler un single : il trace le sommet d’un triptyque, l’instant où tout se condense avant de s’effondrer vers quelque chose de plus nu, plus dépouillé, plus vrai.
RIOT SON, c’est déjà une esthétique : froide mais brûlante, distante mais vulnérable, mélancolique mais décidée. Le genre d’artiste dont les fans forment non pas un public, mais une petite constellation fidèle et silencieuse, prête à reconnaître ses propres fissures dans celles qu’il expose. Et What Makes You Think en est la preuve la plus éclatante : un morceau nerveux, sensible, incandescent — qui transforme le doute en matière sonore et l’indécision en beauté brute.
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décembre 5, 2025« Un disque qui avance comme un souffle revenu de loin, portant le poids invisible de tout ce qui nous survit. »
Il existe des albums qui se contentent d’accompagner une humeur, et d’autres qui ouvrent une brèche. 21grammi, deuxième long format de Giuseppe Cucé, appartient à cette seconde catégorie : un travail à la fois intime et cosmique, ancré dans la chair mais tendu vers quelque chose de plus haut, de plus flou, de plus essentiel. C’est un album qui ne cherche pas à convaincre — il cherche à dire vrai. À dire la matière de l’âme, ce qu’il en reste après les effondrements silencieux et les renaissances qui brûlent lentement.
Cucé compose ici un autoportrait en clair-obscur, un journal traversé par la perte, l’identité fracturée, la fatigue émotionnelle contemporaine, la solitude amplifiée par nos vies digitales. Mais au lieu de se laisser happer par ces grondements, il les tient à distance juste assez pour en extraire une musique douce-amère, où la lumière ne triomphe jamais totalement mais refuse obstinément de s’éteindre.
Son écriture s’inscrit dans une lignée claire — Battiato, Dalla, Niccolò Fabi — avec ce mélange unique d’intellectualité méditerranéenne, d’ironie tendre et de gravité assumée. Mais 21grammi parle aussi une langue internationale : on y entend les silences déchirés de Damien Rice, les textures introspectives de James Blake, les tremblements atmosphériques de Bon Iver. L’ensemble dessine un disque d’une cohérence saisissante, où les orchestrations analogiques dialoguent avec des nappes électroniques discrètes, où chaque piste respire, hésite, puis avance.
Et puis il y a les chansons — ce noyau brûlant autour duquel tout tourne.
È tutto così vero ouvre l’album comme une gifle douce. On y entend ce moment où la vérité, trop longtemps contenue, finit par déborder. La voix de Cucé glisse, se brise, se relève, dans un arrangement qui semble chercher ses propres appuis, entre piano retenu et percussions qui bouillonnent sous la surface.
Ventuno, cœur battant et colonne vertébrale du disque, incarne le souffle même du projet : un morceau qui monte comme une pulsation, d’abord fragile comme une respiration inquiète, puis ample, urgent, presque transfiguré. C’est un chant adressé à l’intérieur, une méditation sur ce qui reste quand le monde s’efface. Une chanson qui pèse ses 21 grammes avec une délicatesse féroce.
Dans Dimmi cosa vuoi, Cucé revient à une tonalité plus terrienne : guitare claire, tension contenue, une demande qui n’attend peut-être pas de réponse. Le morceau installe une dramaturgie subtile, où les non-dits se devinent entre les lignes, porté par une interprétation d’une sobriété remarquable.
Fragile equilibrio fait exactement ce que son titre promet. C’est le moment où tout vacille, où la corde se tend, où l’on avance avec la certitude que chaque pas pourrait rompre quelque chose. L’arrangement s’amuse à créer ces micro-fractures : claviers fantomatiques, contretemps presque imperceptibles, voix qui oscille entre assurance et fragilité pure.
Avec La mia dea, le disque s’ouvre brièvement vers une dévotion lumineuse — un hommage amoureux teinté d’une douceur presque sacrée. On y entend l’influence de la chanson italienne la plus classique, mais détournée avec finesse pour éviter toute facilité. C’est une éclaircie.
Cuore d’inverno replonge dans une saison intérieure plus rude : c’est l’un des morceaux les plus visuels de l’album. On y perçoit le froid, la lenteur, les gestes minuscules d’un cœur qui se protège. L’orchestre de TRP Studios y joue un rôle essentiel, donnant au titre une densité presque cinématographique.
Tutto quello che vuoi retrouve une forme de mouvement : une pop orchestrale élégante, sincère, qui semble vouloir rassurer autant qu’elle questionne. La chanson avance avec un balancement apaisé, comme si Cucé retrouvait peu à peu une direction possible.
Puis arrive Una notte infinita, bijou nocturne, confession dite dans une pénombre bleue. Le morceau se déploie lentement, comme si chaque note hésitait à rompre le silence. Il s’agit peut-être du plus beau moment du disque : un espace suspendu où l’on se reconnaît immédiatement, tant la vulnérabilité y est offerte sans fard.
Enfin, Di estate non si muore clôt l’album comme une épiphanie tranquille : un retour à la lumière, non pas triomphante, mais chose retrouvée, fragile, presque nouvelle. On n’en sort pas indemne, mais étrangement apaisé.
21grammi est l’œuvre d’un homme qui a appris que la vérité pèse, que la mémoire brûle, mais que la musique peut en faire un lieu habitable. Un album où chaque respiration compte, où chaque arrangement semble posé comme une pierre sur un chemin intime, où chaque silence dit ce que les mots n’oseraient pas.
Un disque qui mesure ce que l’on perd, mais surtout ce que l’on gagne en revenant vers soi.
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décembre 5, 2025« Un journal intime mis en musique comme une sortie de route qui finit par devenir une clarté. »
Les premiers EP ont souvent l’allure d’une promesse. I’ll Be Fine, lui, ressemble à un pacte : celui d’un jeune homme qui a décidé d’arrêter de mentir — aux autres, mais surtout à lui-même. On y entre comme on entrerait dans une chambre en désordre après un orage : guitares encore fumantes, synthés qui retiennent leur souffle, voix nouée mais droite, déterminée à fouiller dans la poussière pour retrouver quelque chose de vrai. Jax Fleming y raconte deux années de vie où tout a vacillé : un groupe dissous, une bande d’amis dispersée, une identité musicale à reconstruire depuis les fondations. Et au bout du chaos, cette phrase placardée sur la pochette comme une bravade à peine tenue : I’ll Be Fine.
Ce disque est une mue. On sent encore, affleurant sous la peau, les brûlures du rock colérique d’Atlas of the Dogs, ce passé où l’on criait pour exister. Mais ici, la tension ne s’exprime plus en coups de semonce ; elle coule dans des mélodies qui tâtonnent, s’étirent, se relèvent. Dès Superficial, morceau d’ouverture, Jax plante le décor : une satire douce-amère des masques que l’on porte pour ne pas décevoir, portée par une ligne de guitare solaire et une interprétation qui marche sur un fil entre ironie et confession. C’est le morceau-manifeste de l’EP : celui où l’artiste assume enfin de ne plus écrire pour plaire, mais pour comprendre.
Le titre éponyme, I’ll Be Fine, frappe par sa sincérité sans ornement. C’est une chanson où le refrain agit comme une incantation que l’on répète pour ne pas sombrer. La production, fine sans être fragile, rappelle cette pop alternative américaine qui aime les paysages ouverts : les guitares respirent, la batterie avance avec ce balancement qui mimerait presque une marche nocturne après un coup dur.
Puis vient Macie, ballade spectrale où les arrangements se resserrent autour d’une voix qui semble parler à quelqu’un qui n’est plus là. Il y a du souvenir, du manque, un geste tendre et un renoncement discret. On entend Cage the Elephant dans l’énergie, mais surtout un Jax plus nu que jamais.
3am constitue le cœur battant du projet : écrite dans cette heure où la lucidité et l’excès se confondent, c’est une chanson qui raconte l’abandon, l’alcool comme faux refuge, l’impression de danser seul dans une salle pleine. Une confession d’une honnêteté presque brutale, qui donne à l’EP son centre de gravité émotionnel.
Avec Twilight, Jax laisse entrer une lumière trouble, ce moment entre chien et loup où l’on croit encore à la consolation. La chanson flotte, douce et un peu bancale, comme si elle cherchait elle aussi son chemin. HiLo, enfin, referme le disque en oscillant entre éclats lumineux et lignes brisées, racontant cette vie qui alterne montagnes russes émotionnelles et petits gestes de survie.
L’ensemble forme un projet aussi cohérent qu’instinctif, porté par une écriture diaristique et une production artisanale mais méticuleuse — Jax y joue presque tout : guitares, synthés, batterie, basse, percussions, voix. Cela s’entend : chaque morceau porte sa respiration, sa texture, ses hésitations magnifiques. I’ll Be Fine n’est pas un disque qui cherche à impressionner. C’est un disque qui cherche à dire vrai. Et c’est précisément ce qui le rend si touchant.
Instagram : https://instagram.com/jaxfleming
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décembre 5, 2025« Un disque qui s’avance comme un mirage électrique : intime, spectral, parfaitement vivant dans sa façon d’être hanté. »
Il suffit de quelques mesures pour comprendre que Vacant Shores n’écrit pas des chansons : le duo — devenu trio vocal avec l’arrivée de Suzy Alderton — compose des zones climatiques. Des atmosphères où quelque chose tremble et se dilue, où la pulsation électronique ne cherche jamais l’efficacité mais la sensation, où les voix glissent comme des silhouettes dans la buée des néons. Le nouvel EP, éponyme, n’est pas un simple prolongement de Summer Ghost ; il en est le miroir noir, le rêve inversé, l’endroit où les contours se dissolvent mais où l’intime devient plus précis.
https://vacantshores.bandcamp.com/album/vacant-shores
La première déflagration s’appelle Flat Circle. Le morceau s’ouvre comme une fissure dans l’asphalte : beat minimal, nappes synthétiques qui s’ouvrent par cercles concentriques, et cette voix claire, légèrement distante, qui donne l’impression de chanter depuis la chambre d’écho d’un souvenir. L’écriture tourne, revient, s’étire comme un ruban de Möbius sonore. On y entre comme dans une pièce où le temps refuse de passer droit. C’est hypnotique, presque vertigineux.
Puis vient Wasted Breath, probablement la pièce la plus charnelle du projet. Ici, les harmonies Alderton/Sidford trouvent leur pleine dimension : elles ne s’empilent pas, elles se flottent, se frôlent, se réverbèrent l’une dans l’autre comme deux corps qui se cherchent dans le noir sans jamais s’attraper totalement. La production de Jon Elliott joue sur une tension subtile : entre caresse et courant d’air froid, entre souffle humain et mécanique électronique. On respire avec eux, et l’on comprend soudain le titre — ce souffle gaspillé, ce désir qui reste coincé dans la gorge, cette émotion qui refuse de se formuler.
(There Are) Holes In The Ocean fait basculer l’EP dans une dimension plus contemplative. Le morceau a la texture d’une photographie un peu surexposée : beauté floue, lumière malade, horizon incertain. Les rythmiques avancent comme une marée lente, et les synthés se comportent comme des courants sous la surface — presque imperceptibles, mais capables d’emporter tout ce qu’ils touchent. On y entend l’écho d’un monde intérieur troué, perforé, qui pourtant continue d’appeler vers le large.
Emotionless se déploie comme une confession glacée. Les voix y deviennent presque translucides, tirant l’esthétique dark-pop vers un territoire où l’émotion est à la fois retenue et intensifiée. C’est une chanson qui danse sur le fil : mécanique dans son squelette, organique dans sa peau. Un paradoxe qui devient signature.
Avec 3 Fire Alarm, Vacant Shores renoue avec une urgence plus frontale. Le titre crépite, tremble, s’embrase presque littéralement. On pense à une alarme interne, un système émotionnel en surcharge. Le morceau porte en lui un souffle de panique contenue, une montée d’adrénaline retenue juste avant l’impact. Les percussions avancent comme des décombres qu’on piétine.
Enfin, Endling referme le projet comme une dernière braise. Court, retenu, presque fragile, c’est le morceau qui dit le plus avec le moins. On y entend une mélancolie sans emphase, une douceur qui ne cherche pas à consoler mais simplement à persister. L’EP s’éteint, mais laisse derrière lui un goût de lumière froide, comme un aube qui ne sait pas encore si elle veut se lever.
Ce qui frappe dans Vacant Shores EP, c’est la cohérence d’un univers qui réussit à être dense sans étouffer, sombre sans devenir opaque, électronique sans perdre la chaleur de l’humain. Le groupe parvient à créer un espace sensoriel où chaque titre devient un couloir, un reflet, une dérive. Leur dark-pop n’imite rien ; elle respire, s’étire, s’écaille, puis se reforme avec un naturel désarmant.
Bristol, déjà capitale de tant de mutations sonores, voit naître ici un trio qui ne cherche pas à faire du bruit, mais à fabriquer du silence habité. Et dans ce silence-là, tout semble possible.
Instagram : https://www.instagram.com/vacantshoresSite officiel : https://www.vacantshores.comSoundCloud : https://soundcloud.com/vacantshoresYouTube : https://www.youtube.com/@vacantshores
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décembre 4, 2025« Un adieu sans fracas, juste cette vérité nue : parfois, choisir la solitude, c’est choisir de survivre. »
William Locks arrive avec un morceau qui ne cherche ni à plaire ni à masquer les failles. Better Off Alone s’écoute comme on ouvre une fenêtre en plein hiver : pour respirer enfin, même si l’air brûle un peu. On sent chez l’artiste de Rotterdam ce mélange d’élan fragile et de lucidité triste qu’on reconnaît chez ceux qui ont trop aimé, trop donné, trop encaissé. Chez ceux qui savent qu’un cœur, parfois, se brise pour de mauvaises raisons, mais se reconstruit pour les bonnes.
Le titre porte une mélancolie presque géographique, sculptée entre deux continents : l’Angleterre et le Nigeria. C’est là que les instruments ont pris vie, dans des studios différents mais liés par une même intention — ne rien lisser, ne rien feindre. On retrouve cette matière sonore à la fois douce et légèrement brumeuse, comme si chaque couche musicale avait été déposée avec la prudence de quelqu’un qui ne veut pas réveiller une douleur encore chaude. Il y a une vraie délicatesse dans la production : une guitare feutrée qui semble approuver chaque mot, une batterie posée comme un souffle retenu, et cette voix, surtout, ce timbre qui oscille entre aveu et abandon.
Ce qui fait la puissance de Better Off Alone, c’est son refus de produire un faux happy ending. William Locks ne raconte pas la guérison — il raconte l’instant juste avant, ce moment suspendu où l’on comprend que l’amour n’est plus un refuge mais un labyrinthe. Ce moment où l’on choisit de se sauver soi-même, même si la route est plus froide, même si personne ne nous accompagne.
On entend ce trouble dès les premières notes, cette impression que la chanson s’écrit en avançant, comme un pas hésitant sur un sol qui pourrait céder. Locks capture ce paradoxe intime : la solitude n’est pas un choix glorieux, mais elle peut être une délivrance. Il laisse planer cette phrase — peut-être la clé du morceau — comme une confession chuchotée à soi-même : peut-être que choisir la solitude est plus simple que choisir l’enfer. Il y a dans cette ligne toute la philosophie du titre : une fatigue, un recul, mais aussi une force discrète, celle de ne plus vouloir se briser pour quelqu’un.
Better Off Alone n’est pas une chanson de rupture. C’est une chanson de retrait. Une sorte de repli stratégique du cœur. Un mouvement intérieur où l’on accepte que l’amour n’est pas toujours juste, que parfois il égare plus qu’il ne guide. Locks, avec son écriture simple mais précise, réussit à faire de cette douleur un espace respirable, un endroit où l’on peut enfin poser les armes.
Ce morceau, quelque part, accompagne ceux qui ne veulent plus se mentir. Ceux qui savent que le courage ne se mesure pas à la capacité de tenir, mais à celle de lâcher. Et dans la voix de William Locks, dans sa douceur qui vacille et ses mots qui sonnent juste, on retrouve cette vérité que tant d’artistes tentent d’étouffer : être seul peut faire mal, mais se perdre à deux peut être fatal.
Better Off Alone est un refuge discret, une confession offerte, une mue silencieuse. Le genre de chanson qu’on ne découvre pas, mais qu’on reconnaît — parce qu’elle parle de nous.
Liens & réseaux :Instagram : @williamlocksSoundCloud : soundcloud.com/williamlocksFacebook : @williamlocksTwitter/X : @williamlocks
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décembre 4, 2025« Un chant pour ceux qui ont failli perdre, pour ceux qui ont trop vu, et pour ceux qui savent qu’un battement de cœur peut tout faire basculer. »
Sapele (Vanity) n’est pas un single : c’est une cicatrice mise en rythme, un souvenir lourd transformé en lumière, un cri retenu trop longtemps qui finit par prendre la forme d’un morceau. Reanad y raconte un basculement intime — celui du jour où son père a frôlé la mort, et où la vie, soudain, a cessé de ressembler à ce qu’elle était. L’homme n’est pas parti, mais quelque chose en lui, oui. Et ce vide, cette déroute cognitive, ces gestes qui se perdent et cette force mentale qui se délite deviennent la matière première d’un titre qui refuse de se cacher derrière la pudeur.
La puissance du morceau réside dans cette tension : comment parler d’un être qu’on aime en train de s’effondrer, sans trahir sa dignité ? Comment dénoncer ce qui l’a blessé — l’alcool, ses abus, cette lente érosion du corps et de l’esprit — sans tomber dans le jugement ? Reanad choisit la voie la plus difficile : la vérité nue, mise à hauteur d’humain. Il chante la fragilité comme une promesse brisée, la mémoire comme un terrain instable, la mort comme une silhouette qui rôde trop près. Il met en mots la violence de voir un parent perdre son assurance, sa présence, sa souveraineté intérieure.
Musicalement, Sapele (Vanity) navigue entre introspection et gravité. On y entend un Afro-fusion minimaliste mais vibrant, un souffle mélodique qui porte la voix comme une prière qui hésite entre colère, culpabilité et résilience. Les textures sont sobres, presque spirituelles, comme si les instruments eux-mêmes retenaient leur souffle. La production laisse circuler l’air autour des mots, leur permettant de retomber avec le poids qu’ils méritent. Rien n’est superflu : tout vise à épouser l’émotion.
Ce titre s’adresse à ceux qui ont assisté à la chute d’un proche, à ceux qui se débattent avec leurs propres démons ou tentent de comprendre pourquoi l’autodestruction gagne si vite du terrain. Sapele (Vanity) n’est pas moralisateur : il observe, il ressent, il raconte. Il rappelle simplement que la disparition ne commence pas toujours par un dernier souffle — parfois, elle commence par un verre de trop, un refus d’arrêter, une habitude qui se transforme en menace.
Reanad donne aussi à son morceau une dimension presque universelle : on n’y entend pas seulement l’histoire de son père, mais celle de toutes les familles brisées par les excès, de tous ceux qui ont voulu prévenir sans être entendus. C’est un appel à ralentir, à regarder la vérité en face, à vivre autrement tant qu’il en est encore temps.
Avec ce single, il n’offre pas seulement une chanson touchante : il ouvre une conversation. Sur la mort, sur les choix, sur les regrets, sur le corps qui lâche et les liens qui se tendent. Et surtout, sur la manière dont on survit à ce que la vie nous arrache.
Sapele (Vanity) brûle lentement, profondément. Et longtemps après la dernière note, on y repense — comme à quelque chose qu’on aurait préféré ne jamais vivre, mais qu’on ne peut plus oublier.
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décembre 3, 2025« Une ascension en plein désert, où la lumière hypnotise mais où chaque néon rappelle que la réussite est une dette qu’on finit toujours par payer. »
Gloire & Dollars n’a rien d’un morceau de célébration. C’est une scission. Une ligne qui se fend entre ce que Mitch a été et ce qu’il est en train de devenir. On le sent dès les premières secondes : une tension maîtrisée, une détermination qui ne cherche plus à plaire, une lucidité qui a perdu ses illusions mais pas son courage. Ce n’est pas un hymne à la réussite ; c’est un rapport d’autopsie dressé par quelqu’un qui a appris que chaque victoire a son revers et que l’ascension peut ressembler à une charge, une pression, une mise à nu.
Depuis ses premiers titres, Mitch écrit comme on respire, avec précision et sans décor superflu. Mais dans Gloire & Dollars, quelque chose a glissé. Une densité nouvelle, une façon de poser qui semble taillée au scalpel, presque clinique, comme s’il observait sa propre trajectoire depuis l’extérieur. On sent un homme qui a connu les étiquettes, les attentes, les catalogages, et qui décide désormais de se tenir en dehors de ces cadres. Pas par posture, mais par nécessité.
Ce morceau semble naître d’un constat intime : la gloire est un terrain instable, et l’argent un miroir déformant où l’on finit par se perdre si l’on ne garde pas l’œil fixé sur ce qui compte réellement. Pourtant, au lieu de se cacher derrière un discours moralisateur ou fataliste, Mitch opte pour une écriture qui avance en équilibre, quelque part entre lucidité crue et désir de s’en sortir.
Ce qui frappe surtout, c’est sa capacité à transformer la gravité en mouvement. Gloire & Dollars n’est pas un cri, pas une plainte, pas un règlement de comptes. C’est un souffle. Un souffle qui dit : je vois ce que le monde attend de moi, je vois ce que le monde coûte, mais je refuse de me laisser avaler. Une forme d’insoumission calme, presque philosophique, traversée par cette énergie propre aux artistes qui savent que tout peut basculer d’un instant à l’autre.
Mitch ne se contente pas d’évoluer. Il s’étire, il se défait, il se redéfinit. Et dans cette transformation, quelque chose de rare apparaît : un artiste qui ne cherche pas à devenir plus grand, mais plus vrai. Gloire & Dollars n’annonce pas une nouvelle ère parce que le son change, mais parce que l’homme derrière le son a changé.
Et cette vérité-là, on ne peut pas la fabriquer. On la traverse. On la paie. On la porte.
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décembre 3, 2025Un tourbillon de personnalité et de désir, mêlant culture Desi, effronterie pop et pulsation globale dans un même souffle incandescent.
LASSI n’entre pas dans la pièce : il déborde, se renverse, s’ouvre comme un sourire trop franc, trop large, trop assumé pour chercher la perfection. RIDI façonne sa pop comme on mélange un cocktail couleur mangue : en renversant les doses, en refusant la douceur docile, en laissant la chaleur prendre le dessus. Le morceau glisse d’emblée avec cette allure désinvolte d’artiste qui ne s’excuse plus de briller, qui amalgame sa part londonienne et ses racines indiennes dans un mouvement spontané, presque instinctif, comme si la musique savait avant elle où aller.
La production défie les frontières : dance-pop taillée pour les nuits qui ne demandent rien d’autre qu’un corps prêt à frémir, ponctuée de frissons Desi qui apportent un supplément d’âme. Des percussions qui claquent comme un clin d’œil, un beat qui trace une route vers le plaisir immédiat, des synthés étincelants qui étirent le morceau vers le futur. Ce n’est pas un exotisme plaqué, c’est un tissu organique où chaque détail rattrape l’autre, comme un sari traversé de lumières électroniques.
RIDI navigue au-dessus avec une voix qui joue, qui pique, qui séduit. Elle parle comme on improvise : une insolence tendre, un flirte assumé, ce mélange délicieux de distance et de présence qui n’appartient qu’aux artistes qui connaissent leur valeur sans jamais la gueuler. Son flow bascule entre un sourire à peine contenu et une confiance presque dansante, rappelant à quel point la pop peut être un espace de liberté quand elle cesse de vouloir être polie.
Le moment où elle replonge dans l’hindi bouleverse subtilement le paysage du morceau. Le changement est infime, presque intime, comme si on entrait dans une pièce où les murs respirent une autre langue. Ce passage n’est pas décoratif : il recentre, il relie, il affirme que la pop mondiale peut vibrer sans se blanchir, que l’identité ne doit pas être lissée pour devenir universelle.
LASSI ressemble à une fuite joyeuse, une célébration qui refuse le sérieux, un acte de présence. Mais sous cette légèreté se cache une artiste qui joue déjà dans une autre catégorie : RIDI pense global, chante en fragments multilingues, revendique sa féminité sans concession et refuse de choisir entre ses mondes.
Le résultat : un track qui éclabousse tout sur son passage, un hymne hédoniste qui respire la maturité d’une génération qui n’attend plus le feu vert pour exister. Une pop qui pétille, qui griffe gentiment, qui s’approprie l’espace comme un droit naturel.
LASSI donne envie de danser, oui — mais il donne surtout envie de voir jusqu’où RIDI est prête à aller pour exploser les cadres. Et cette promesse-là est peut-être la plus belle des ivresses.
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décembre 3, 2025« Un cyborg violet-chocolat qui ramène le groove à hauteur de peau — voilà comment renaît la nuit. »
Sous son alias de laboratoire futuriste, Robo The Chemist pourrait facilement glisser dans la caricature tech, mais Dance Floor Lover déjoue les attentes : ce n’est pas un morceau pensé par une machine, mais une sucrerie house old-school, brillante et charnelle, conçue pour les corps qui connaissent l’art du deux-pas autant que celui du lâcher-prise. On y retrouve la nostalgie des clubs new-yorkais des années 80, le nu-disco fluide qui scintille sous les lasers, et ce grain irrésistible des productions qui aiment autant la sueur que la sophistication.
Dès les premières secondes, une basse veloutée s’enroule autour des hanches, tandis qu’une guitare disco — fine comme un rayon de lumière — trace la trajectoire d’un groove calibré pour les nuits mûres, celles où l’on danse avec l’assurance de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Le beat est simple, hypnotique, servi chaud : un piège à sourires, un moteur à flirt. On sent l’amour de Robo pour la tradition house, cette manière de laisser les boucles respirer, de faire naître la tension par l’insistance plutôt que par la surenchère.
Ce qui fascine, c’est la manière dont Robo The Chemist mélange ses deux mondes : l’algorithmique et l’organique. On devine sous les strates les micro-variations, les séquences générées par son attirail IA, mais il les sculpte comme un artisan qui retouche chaque détail à la main. Le résultat n’est pas futuriste au sens froid — il est futuriste comme pouvait l’être Daft Punk à leurs débuts : une projection du passé dans un demain idéalisé, un club où les néons ne clignotent que pour célébrer la joie.
Dans Dance Floor Lover, Robo revendique un plaisir sans cynisme, un retour à une sensualité simple et directe. Le morceau a ce charme old-school que possèdent les classiques de Larry Levan ou Patrice Rushen, mais recontextualisé pour une génération qui consomme le groove en accéléré, sans jamais renoncer à son instinct premier : danser pour se souvenir de ce qu’elle ressent.
Et puis il y a cette intention, subtile mais palpable : offrir une place « aux grown and sexy », à toutes celles et ceux pour qui la piste de danse n’est pas un podium mais un refuge. Robo The Chemist signe un titre qui n’a pas peur d’être smooth, assumé, chic sans être figé. Un morceau qui respire la simplicité intelligente, la chaleur programmée, la nuit qui s’étire sans fin.
On en ressort léger, presque euphorique — comme si un robot avait enfin compris ce que signifie tomber amoureux d’un dancefloor.
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décembre 3, 2025« Une pulsation de désir avec l’arrogance d’un déhanché assumé — le retour du charme, du cran et du fun dans un hip-hop qui avait oublié comment flirter. »
Throw Sauce On It arrive avec cette étincelle qu’on croyait perdue : une masculinité décomplexée, ludique, sensuelle, presque old-school dans ses intentions, mais propulsée par une production indie dance brillante comme un néon neuf. White Disguise signe ici un morceau qui transpire la confiance, pas celle qui hurle, mais celle qui glisse — celle des mecs qui sourient avant de frapper un punchline, celle des corps qui se parlent sans mots.
J’ai ressenti ce morceau comme un ride de nuit dans une ville chaude, fenêtres ouvertes, odeur d’essence et de parfum qui s’entremêlent, rythmes qui rebondissent contre les façades. La prod, mi-pop rap, mi-dance floor, oscille entre un beat rond inspiré des classiques hip-hop des 90s et une modernité plus nerveuse, presque dopamine-core. C’est un son qui ne cherche pas la complexité : il cherche la sensation, l’impact, la chaleur qui remonte la colonne vertébrale.
Il y a dans la voix de White Disguise une assurance presque cinématographique. Ce n’est pas de l’agressivité : c’est de l’attitude. Le timbre est ludique, un brin provocateur, mais porté par une précision rythmique qui trahit un vrai sens du flow. On sent la nostalgie des rappeurs charmeurs — ceux qui savaient transformer une punchline en clin d’œil. C’est cette école-là, mais revue avec une fraîcheur pop, une cadence plus lumineuse, presque dansante.
La structure du morceau joue comme un petit piège : on pense que ça va rester sage, puis le refrain s’ouvre, irrésistible, presque trop catchy pour être honnête. Les synthés glissent comme des doigts sur une peau, les basses cognent juste assez, jamais trop. L’ensemble devient une célébration du flirt, du fun, du charnel — loin du cynisme, loin du grandiloquent, juste un morceau qui groove avec évidence.
Ce que je trouve marquant, c’est son refus du dramatique. À l’heure où beaucoup de titres rap-pop se gavent d’introspection ou de rage, Throw Sauce On It choisit la sensualité, l’insolence, la danse. Une masculinité qui ne rugit pas, qui séduit. Une énergie suave, presque tactile.
Le titre porte bien son nom : ça sauce, ça glisse, ça brille. Et surtout, ça fait du bien. Une parenthèse de chaleur au milieu d’un paysage qui, parfois, oublie que le hip-hop peut encore sourire, séduire, faire bouger sans s’excuser. Une dose de fun maîtrisé, servie avec un clin d’œil et un beat qui refuse de sortir de la tête.
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décembre 3, 2025« Une danse électrique sous un néon qui clignote, où chaque pulsation devient une question : qu’est-ce qu’on nous vend quand on nous parle d’authenticité ? »
Le nouveau single de Sliims n’a rien d’un pamphlet déguisé : c’est une incision nette, presque chirurgicale, dans le ventre mou d’un système qui préfère ses citoyens dociles, distraits, bien rangés dans leurs flux et contre-flux. Authentic est une claque sonique, mais une claque froide — celle qui ne brûle pas, qui réveille.
Le duo londonien, façonné par l’amitié d’enfance mais animé par deux instincts contraires — l’un fiévreux, presque paranoïaque, l’autre méthodique et scalpel en main — construit ici un morceau où la tension n’est jamais relâchée. On sent la filiation : l’arrogance élégante de New Order, la nervosité de Joy Division, l’indiscipline de Warmduscher, les couches abrasives de Young Fathers. Et pourtant, Authentic n’imite personne. Il avance comme une créature mutante, mi-synthétique mi-humaine, inspirée par la rue, la surveillance, les écrans qui clignotent et les silences lourds des portes fermées.
J’ai ressenti ce morceau comme une marche dans Londres à 3h du matin : trottoirs humides, auberges encore ouvertes, silhouettes qui ne regardent jamais vraiment en face. La basse pulse comme une veine trop tendue, les synthés shoegaze construisent un halo menaçant, et la voix de Louie — nerveuse, presque théâtrale — ressemble à un rapport d’enquête qu’on lirait à voix haute, sans lever les yeux du papier. Sa vie de détective privé se sent dans chaque respiration : ça observe, ça note, ça soupçonne.
Quant à Baz, il tisse un décor sonore où chaque fréquence semble consciente d’un danger latent. Les textures électroniques, jamais totalement propres, flirtent avec une crasse industrielle qui rappelle les nuits trop longues et les vérités trop lourdes. L’ensemble devient une danse mécanique, post-punk dans l’âme, indie-electronic dans la forme, shoegaze dans la façon dont ça enveloppe l’auditeur comme un brouillard toxique.
Ce qui me fascine dans Authentic, c’est sa lecture politique qui n’a rien d’un manifeste. Le morceau parle depuis l’autre côté du pouvoir — le côté des bureaux capitonnés, des décisions prises sans témoins, des stratégies à huis clos. C’est une chanson écrite depuis la voix de ceux qui façonnent le réel et qui nous préfèrent distraits, atomisés, occupés à mesurer notre visibilité comme s’il s’agissait de valeur.
Les lignes dures — « ils ne veulent pas qu’on se connecte », « ils ne nous veulent pas authentiques » — résonnent comme une vérité trop simple qu’on avait cessé de regarder. Le système n’est pas brisé : il opère exactement comme prévu. Et Sliims transforme cette idée en une pulsation qui traverse le corps autant que l’esprit.
Mon impression finale : Authentic agit comme un scanner social. Une chanson-sirène, une alerte qui se danse, une lucidité en 4/4. Elle ne gueule pas — elle persiste. Et c’est peut-être ça, la vraie subversion.
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décembre 3, 2025« Le grime vieillit, mais Manga Saint Hilare non : il affine son arme, ajuste la mire et tire plus vrai que jamais. »
Dans Run Out, Manga Saint Hilare remet les pendules à zéro. Pas pour revenir en arrière, mais pour rappeler à qui l’aurait oublié que son ADN est inscrit dans la fondation même du grime. Il ne cherche plus à suivre la scène : il la recentre autour de ce timbre, de cette diction nerveuse qui gifle l’air comme une rafale sur un terrain de foot bétonné. Outernational, l’EP dont le titre est extrait, annonce un retour aux sources — mais Run Out en est le cœur battant, la démonstration de force silencieuse, le rappel que la longévité n’est pas un slogan mais un art.
À la première écoute, le morceau se déploie comme un sprint contrôlé : beat sec, kicks courts, percussions qui claquent telles des portes de night bus en banlieue londonienne. Lewi B signe une prod minimaliste mais incisive, presque ascétique, qui laisse toute la place au phrasé de Manga. Cette économie de moyens est volontaire : pas d’effets superflus, pas de gimmicks pour masquer le vide — parce qu’il n’y a pas de vide. Le morceau mise sur la tension, le nerf, la précision rythmique. Une structure rigoureuse, pure, taillée pour que chaque bar résonne comme un avertissement.
Mais derrière le grime brut, il y a ce quelque chose de plus vaste, plus adulte. Run Out porte la fatigue et la fierté d’un homme qui a traversé plusieurs générations du genre, vu ses évolutions, ses dérives, ses renaissances. Manga ne joue plus la performance, il joue la transmission : cadence tenue, articulation tranchante, vérité sans maquillage. Pas besoin d’agressivité débordante — le tranchant est déjà dans la maîtrise. Dans ce flow où chaque syllabe est une décision.
Mon impression personnelle, au fil des écoutes, c’est que Run Out s’écoute comme une respiration contenue. Un morceau qui refuse l’euphorie artificielle pour rester du côté de l’urgence lucide. La violence n’est pas dans le volume, elle est dans la clarté. C’est ce qui rend Manga si distinct des milliers de voix qui lui ont succédé : il n’a jamais arrêté de parler au réel. Et ici, il parle comme quelqu’un qui n’a plus rien à prouver — seulement quelque chose à maintenir vivant.
En toile de fond, il y a aussi ce moment particulier de sa carrière : père, animateur radio, DJ respecté, rassembleur de générations, architecte du retour de Roll Deep. Run Out porte cette multiplicité. Ce n’est pas un morceau qui joue la nostalgie, mais un track qui dit : « J’étais là avant vous, je suis encore là, et vous n’avez pas fini de m’entendre. »
Les basses grondent sans débordement, les hi-hats filent comme des lames, le tempo reste serré. Le grime de Manga n’est pas clinquant : il est granuleux, rugueux, précis. Du vrai. De celui qui traverse le corps avant de monter au cerveau.
Avec Run Out, Manga Saint Hilare fait plus que montrer son endurance : il redevient le point d’équilibre d’un genre qui, sans voix comme la sienne, se perdrait dans la surproduction. Il prouve que le grime, quand il revient à sa source la plus pure — l’authenticité nue —, peut encore frapper plus fort que toutes les tendances.
Un morceau pour rappeler que certains MC ne s’éteignent jamais : ils se resserrent, se redéfinissent, et tirent à nouveau.
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décembre 3, 2025« Dans Closer, l’afrobeats devient un pont : Olorox et Tiaz Odia transforment le rythme en langage commun et la distance en désir. »
Closer s’impose comme un moment suspendu, une pulsation douce où Olorox, jeune producteur français de 20 ans, laisse pour la première fois une voix incarner son univers. Et pas n’importe quelle voix : celle de Tiaz Odia, timbre chaud, mouvant, presque velours, capable d’allumer la lumière dans n’importe quel groove. Dès les premières secondes, on comprend que ce morceau n’est pas une simple collaboration, mais une rencontre — de celles qui modifient la trajectoire artistique.
Le morceau s’ouvre avec une élégance discrète : des synthés souples, un beat afrofusion léger mais précis, et ce grain vocal qui vient d’Afrique de l’Ouest envelopper l’espace avec une chaleur presque cinématographique. Tiaz Odia chante comme on respire un souvenir, avec un naturel désarmant. Il ne pousse jamais, il laisse couler — une approche qui se marie parfaitement à la production d’Olorox, fine, aérée, placée quelque part entre la French touch moderne et l’afrobeats le plus intime.
On sent que le producteur a pensé l’espace sonore comme un cocon : chaque son a de la place, chaque silence est un choix. Les synthés ne saturent rien, ils flottent. Les percussions n’imposent pas, elles guident. Cette manière de produire dit beaucoup de la maturité d’Olorox : une capacité rare à laisser le morceau respirer, à ne pas recouvrir la voix mais à la magnifier. Le duo fonctionne parce qu’il repose sur la confiance — l’un construit le décor, l’autre habite l’émotion.
Et dans cette symbiose, le message se déploie : se rapprocher, abolir la distance, laisser la musique faire le lien. Closer raconte la rencontre, mais il l’incarne surtout. C’est un morceau qui donne l’impression d’avoir été écrit dans l’instant, dans la spontanéité d’une conversation nocturne où tout semble plus vrai. L’alchimie est telle qu’on pourrait croire que les deux artistes travaillent ensemble depuis des années.
Le titre glisse entre afrofusion, chill électronique et touches R&B sans jamais perdre son centre : un sentiment de douceur, de lumière, d’ouverture. On pense à ces morceaux qui n’ont pas besoin de climax, juste d’une vérité simple. Closer fait danser doucement, fait respirer, fait sourire — un track qui vous prend par la main au lieu de vous bousculer.
Quand la dernière note s’efface, on ressent clairement que quelque chose vient de naître : un nouvel Olorox, plus connecté, plus incarné, et un Tiaz Odia qui trouve ici un écrin idéal pour son intensité tranquille. Closer n’est pas seulement une réussite : c’est un début. Une preuve que les ponts les plus beaux se construisent parfois entre deux artistes qui n’avaient jamais prévu de se rencontrer — jusqu’au moment où la musique s’en mêle.
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décembre 2, 2025« Une déclaration de présence, pas de promesse. Une main posée sur l’épaule dans la nuit, qui dit sans bruit : je tiens. »
Dans Dey 4 You, Sona retrouve cette manière singulière d’habiter la musique comme on habite une ville : avec la mémoire du bitume, le souffle du quartier, la douceur d’un sourire qu’on apprend à reconnaître dans l’ombre. Il ne revient pas — il se relève. Et la nuance change tout.
Ce nouveau chapitre, ouvert dans la ferveur d’un concert sold-out, respire l’assurance d’un artiste qui n’a plus rien à prouver mais encore tout à offrir. Sona ne suit pas un revival afrobeats : il l’incarne, il le précède, il le redéfinit. L’afroswing qu’il a contribué à bâtir depuis Londres comporte toujours cette élégance souterraine, ce sens du groove qui ne cherche pas la démonstration. Mais Dey 4 You y ajoute quelque chose de plus rare : la vulnérabilité comme moteur.
Le titre pulse sur des synthés soyeux, une basse fluide, une percussion chaude et serrée qui rappelle la cadence intime des fins d’après-minuit. La production d’Origi et Tboiii sculpte un espace où rien n’est laissé au hasard mais tout semble couler de source : les voix se déposent comme du velours sur un rythme qui respire, qui laisse place aux mots. Et Sona, avec sa diction qui frôle la caresse, raconte la loyauté sans lyrisme excessif, sans posture : juste l’acte de rester.
Il y a dans cette chanson une simplicité désarmante — un refus de l’hyperbolique, une volonté de célébrer le quotidien, les gestes discrets, les petites fidélités qui tissent les grandes relations. Le morceau est dansant, oui, mais jamais dans cette urgence tapageuse qui domine parfois l’afropop actuelle ; il privilégie la pulsation intérieure, celle qui se loge dans la poitrine avant d’atteindre les pieds.
Ce qui fascine, c’est la maturité nouvelle de Sona : il renouvelle son langage musical sans renier ses fondations. On entend encore l’écho d’Ijo Sona, l’insouciance de No Wahala, la tendresse de Feeling You ; mais cette fois, tout est plus contenu, plus épuré, plus incarné. Comme si chaque mesure avait été écrite pour durer, pour traverser.
Dey 4 You n’est pas un hit fabriqué en laboratoire : c’est un morceau qui tient debout parce qu’il comprend ce qui fait tenir les gens. On le reçoit comme une main tendue, une respiration commune, un rappel que la fidélité est une musique.
Sona n’annonce pas un retour : il signe une nouvelle densité. Et si le soleil devait se lever sur la nouvelle ère de l’afrofusion UK, alors il aurait sans doute son timbre.
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décembre 2, 2025« Une trap électrique qui avance comme une moto dans une ruelle humide : sombre, nerveuse, habitée par un gamin qui refuse de mentir sur qui il est. »
Il y a quelque chose de profondément touchant dans la manière dont BATMAN claque, grince et se redresse, comme un animal pris au piège qui refuse encore de baisser la tête. Le jeune Betomayo n’imite pas le héros en cape : il en arrache surtout le symbole, le retourne, le cabosse et en fait un miroir où il projette ses propres fractures. C’est cette appropriation intime — presque maladroite, mais incandescente — qui donne au morceau son étrangeté poignante.
La production, taillée dans une trap futuriste, pulse avec un goût assumé pour l’expérimentation. Le beat est sec, nerveux, presque claustrophobe ; les basses, elles, rampent et bourdonnent comme si elles venaient d’un parking souterrain. On sent que Betomayo teste les limites de son propre style, tirant la trap du côté du pop-rap électro, flirtant parfois avec un EDM sombre qui rappelle les nuits vécues avec plus d’intensité que de lumière. Rien n’est lisse, tout est heurté — ce qui fait précisément la force du titre.
Vocalement, il avance sans armure. Le timbre est jeune, brut, traversé de cette fragilité rageuse qu’on retrouve chez les artistes qui cherchent encore leur centre mais n’ont plus peur de tomber. Il y a une manière de poser les mots qui mélange l’arrogance instinctive du rap à une sincérité presque enfantine. On entend un ado qui grandit trop vite, un artiste qui choisit de ne pas se cacher derrière le costume même quand le morceau s’appelle BATMAN.
Le texte, lui, porte une critique qui frappe juste : lucide, directe, sans détour. Betomayo observe son monde avec l’insolence de ceux qui savent que la façade est un mensonge. On y perçoit le rejet des faux-semblants, la colère contenue devant les manipulations, la volonté farouche de prendre le contrôle de son propre récit. Pas de super-pouvoirs, pas de ville à sauver : seulement un jeune homme face à son propre chaos, déterminé à ne pas s’y noyer.
Ce qui rend BATMAN réellement fascinant, c’est l’alchimie entre naïveté et conviction. On sent un artiste qui se cherche, qui ose, qui tente, qui déborde. Et dans ce débordement, il attrape quelque chose d’authentique : un cri moderne, urgent, urbain, sans fioriture. Une énergie qui n’emprunte rien, qui n’imite pas — qui avance, simplement, avec la force brute d’un premier vrai risque artistique.
Betomayo signe ici un morceau qui n’est peut-être pas parfait, mais terriblement vivant. Et c’est souvent ainsi que naissent les trajectoires les plus surprenantes : dans la nuit, sous un masque fissuré, avec une vérité qui refuse de rester au sol.
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décembre 2, 2025« Un battement de nuit transformé en instinct, un rap qui respire avant de frapper. Damn n’explique rien, mais tout est dit : une pulsation, un motif, et soudain l’univers entier suit son tempo. »
Certains morceaux surgissent, s’imposent, puis laissent une traînée chaude derrière eux. Damn de Yung Savo appartient à cette famille-là — la famille des chansons qui sentent la sueur, la tension, le béton humide, et qui n’ont pas peur d’utiliser la lumière comme une arme. J’ai regardé son clip comme on entrouvre une porte à minuit : un peu sur la défensive, curieux, puis rapidement happé par ce sentiment de proximité presque intime que seules les vidéos tournées dans l’urgence savent provoquer.
La première chose qui frappe dans Damn, c’est cette façon qu’a Yung Savo de naviguer l’espace sonore comme on se fraye un passage dans une ruelle trop étroite : épaules relevées, regard fixe, respiration contrôlée. Son flow ne galope jamais : il avance. Lentement parfois, avec une sorte d’assurance presque insolente, puis soudain il accélère, comme si la phrase devait sortir avant que la pensée ne s’effrite. On entend un jeune rappeur qui a compris comment faire de la retenue une tension, et de la répétition une arme d’impact.
Techniquement, la prod frappe juste. Basse lourde, nappes serrées, percussions qui tombent comme des coups de semelle sur un sol de parking. Rien de trop, rien de décoratif. C’est une beat-tape nocturne qui aurait décidé de prendre vie, un squelette trap qui absorbe l’humeur du MC sans jamais l’étouffer. Dans Damn, le beat n’est pas un décor : c’est un coéquipier nerveux, qui respire au même rythme que la voix.
Et puis, il y a le clip — ce miroir brut, sans effets superflus, qui magnifie la réalité en la rendant presque documentaire. Yung Savo y évolue comme s’il testait les limites d’une pièce trop petite pour contenir ce qu’il ressent. On devine dans son regard cette manière de penser plus vite que ce qu’il dit, cette impulsion interne qui fait que chaque geste semble chargé d’une intention qui dépasse les mots. La caméra ne raconte pas une histoire ; elle confesse une ambiance. Et c’est précisément cette sobriété qui rend l’ensemble hypnotique.
On comprend vite que Damn n’est pas un simple banger trap. C’est un morceau-charnière. Un morceau-pont. Un titre où Yung Savo expose ce que beaucoup de jeunes rappeurs cachent : la tension entre le désir d’avancer et la peur d’être déjà en train de tomber. Ce rap-là n’est pas performatif, il est instinctif. Il ne cherche pas la validation, mais la précision.
Ce qui me touche dans Damn, c’est cette manière de dire sans expliquer, d’être brut mais jamais brouillon. Yung Savo ne force pas l’émotion, il la laisse sourdre — dans l’attitude, dans les silences, dans ces micro-secondes où sa voix tremble presque avant de se reprendre. Et c’est peut-être là que réside sa singularité : cette capacité à faire de l’urgence un langage, et du flou une vérité.
Damn laisse une trace. Fine comme un fil électrique, brûlante comme un câble encore sous tension. Une signature déjà reconnaissable, et un futur qui s’annonce net, tranchant, indocile.
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décembre 2, 2025« TOMA ne demande rien : il t’attrape, te secoue, te libère — le corps comprend avant la tête. »
TOMA déboule comme un jet brûlant dans une ruelle moite de Rio, mais filtré par l’œil d’un producteur élevé entre l’Allemagne, le Ghana et l’électricité des clubs mondiaux. Chez Frizzo, le funk carioca n’est pas un décor : c’est un carburant. Une matière vivante qui pulse, qui colle aux murs, qui appelle la danse avec l’insolence de ceux qui n’ont jamais demandé l’autorisation de prendre de la place.
Il y a dans ce morceau une manière très physique d’entrer en contact avec l’auditeur : un kick qui cogne comme une portière de voiture qu’on claque à répétition, une basse qui ronronne comme un moteur prêt à déraper, ces percussions sèches et rapides qui évoquent autant les sound systems de favela que les clubs berlinois où Frizzo a appris à manier le rythme comme une arme de précision. On n’écoute pas TOMA, on le reçoit dans le sternum.
Frizzo injecte là-dedans une science du détail qui trahit son parcours : un sens de la montée hérité de l’électro européenne, ces micro-breaks qui évoquent la vitesse du rap allemand, et ces accents afro qui reviennent comme une mémoire musculaire. TOMA devient alors un drôle de monstre hybride : un funk carioca qui a traversé les frontières, les fuseaux horaires, les identités, et qui en ressort plus affûté, plus carnassier, plus global que jamais.
La voix surgit comme un ordre chuchoté sur un rythme en transe, un claquement de langue, un sourire insolent. Tout est fait pour que ça glisse, que ça morde, que ça te pousse à lever la tête et à suivre le mouvement instinctivement. Le morceau dégage une énergie presque animale, quelque chose de direct et de joyeusement agressif — une invitation à lâcher prise sans s’excuser.
TOMA, c’est le funk qui ne cherche pas à être « world », qui refuse la politesse des fusions édulcorées. C’est le funk dans sa vérité la plus physique, remixé par un producteur qui a compris que la meilleure manière d’honorer une musique, c’est de la propulser vers l’avant, pas de la conserver sous verre.
Frizzo signe ici non seulement un banger irrésistible, mais une preuve que la vitalité du funk carioca — ce cœur battant venu du Sud — peut totalement redessiner les nuits européennes, une ligne de basse après l’autre.
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décembre 2, 2025« La chanson Venus Rising ne fait pas que flotter : elle soulève le cœur comme un lever de planète. »
Venus Rising respire comme un souffle retenu trop longtemps. On croit d’abord tomber dans un simple morceau downtempo, et puis quelque chose s’ouvre, en douceur, comme un rideau qu’on soulèverait lentement pour laisser entrer l’aurore. We Are Galaxies n’empile pas des couches — ils sculptent l’air. Leur indie-electronica s’approche de la peau, frôle l’intime et fait danser la lumière dans des zones où l’on ne pensait plus rien sentir.
Le morceau semble bâti autour d’un piano minimal qui cligne des yeux comme une étoile tardive. Chaque note retombe avec le poids d’une pensée qu’on n’a pas encore formulée. Autour, les synthés analogiques avancent comme des marées tièdes, rondes, presque organiques ; on y reconnaît cette sensualité subtile de la vapor soul, ce grain qui rappelle les nuits de Bonobo ou les silences suspendus de James Blake — mais déplacés dans une dimension où la gravité semble plus douce.
La voix, elle, n’est pas chantée : elle est respirée. Une présence plus qu’un discours. Une ombre lumineuse qui murmure plutôt qu’elle ne décrit, comme si l’essentiel devait rester hors-champ, là où l’émotion travaille en secret. On écoute Venus Rising comme on regarde une planète monter au-dessus d’un horizon noir : avec un mélange de lenteur assumée et de fascination instinctive.
Dans la construction, quelque chose de très cinématographique s’impose — la progression est discrète mais constante, une ascension lente, maîtrisée, qui donne à chaque élément un rôle précis. La guitare discrète agit comme un fil incandescent, tirant la mélodie vers un espace plus vaste, presque cosmique. La rythmique, elle, ne pousse jamais : elle soutient, elle porte, elle maintient l’élan comme une respiration régulière qui vous autorise enfin à vous abandonner.
Venus Rising n’est pas un titre, c’est un état vibratoire. Une montée intérieure qui refuse tout spectaculaire pour viser droit dans la perception. We Are Galaxies signe ici un morceau suspendu, magnétique, un peu fragile, un peu céleste — de ceux qui ne cherchent pas à convaincre, mais à révéler ce qui, en nous, attendait depuis longtemps de s’élever.
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décembre 2, 2025« Un groove peut parfois dire la vérité avant les mots : celui de Kristo danse, avoue, respire et éclaire. »
Spinning Around n’a rien du énième morceau néo-soul cherchant sa place dans l’ombre des géants du genre. Chez Kristo, tout semble venir d’un endroit plus intime, plus sensuel, presque artisanal : un carrefour où le funk devient confession, où la pop assume ses pulsations hédonistes, et où le R&B se charge d’une élégance européenne qui ne force jamais le trait. Le Belge signe ici un titre qui a l’allure d’un sourire timide avant de se muer en magnéto instantané, un de ceux qu’on reconnaît dès les premières secondes, comme un parfum familier revenu après trop longtemps d’absence.
Le morceau avance avec cette fluidité rare, un groove de guitare qui n’appuie jamais mais suggère, un travail de production limpide où chaque élément prend la place qu’il mérite. On sent l’école Tom Misch dans la lumière des arpèges, on croise le spectre feutré de Jordan Rakei dans la voix, mais Kristo ne copie rien : il absorbe, filtre, réinterprète. Sa voix plane juste au-dessus du mix, un filet clair qui frôle le murmure sans jamais perdre son intensité. Elle raconte cette spirale intérieure où l’on court après soi-même, où le désir, l’incertitude et une étrange joie se mêlent, comme si la confusion pouvait devenir rythme.
Ce qui frappe, c’est la maîtrise émotionnelle. Kristo ne surcharge pas ; il retient. Il laisse l’air circuler autour des percussions, accorde des silences qui deviennent autant de respirations, et pare son refrain d’une souplesse pop qui vous attrape sans prévenir. Spinning Around n’est pas un banger construit pour forcer l’attention : c’est une pulsation, une manière d’habiter la nuit, de lui donner une texture chaude et vibrante.
On imagine aisément le morceau s’échapper d’un club à Bruxelles ou Anvers, porté par un public qui ne cherche pas à faire la fête mais à se laisser traverser. Il y a dans la musique de Kristo cette façon rare de concilier la maîtrise technique et la vulnérabilité, la danse et l’émotion, le chic et la sincérité.
Spinning Around dit finalement beaucoup de son auteur : un musicien d’aujourd’hui, mais dont l’âme s’accroche à l’organique, au toucher, à la peau des instruments. Quelqu’un qui connaît la valeur d’un groove bien placé, d’un accord qui ne déborde pas, d’une voix qui ne prétend pas.
Un artiste conscient qu’une chanson peut encore être un espace, une sensation, une vérité. Et ici, cette vérité tourne, scintille, et reste longtemps après la dernière note.
Instagram : kristo.music
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décembre 2, 2025Guitare apprise sur un voilier, adolescence entre théâtre et rock de lycée, cerveau d’ingé parti en cavale sonore : SØREN écrit des morceaux qui sentent la route et la sueur du plateau. Son son est lourd et brillant, abrasif sans être opaque : des basses qui perforent, des kicks qui vrillent le ventre et synthés qui font pouic pouic avec un sérieux d’orfèvre. On entend l’ombre de Yungblud et Bring Me The Horizon, des reflux EBM, un amour franc pour les subs de club et les amplis trop forts ; puis des éclats d’indie et d’électro (Gesaffelstein, Fontaines D.C., Boyz Noize) qui laissent des traces lumineuses.
Depuis le studio-van bricolé pour composer seul sur les routes d’Europe jusqu’aux scènes où l’on saute au click sans ears, il avance avec l’énergie du “fait maison” devenu méthode. Paris pour base, production pour d’autres, musique à l’image, un nouvel EP qui claque et des dates qui arrivent vite; l’ensemble tient comme une promesse : ça va tartiner, mais avec précision.
On a parlé saturation qui sourit, club comme cathédrale, voyages qui accordent les refrains et futur à haute intensité. Découvrez son interview, maintenant.
1 ) Qui es tu ? Hello 🙂 moi c’est SØREN, je suis artiste, producteur, et compositeur de musique. Je suis né versSaint Étienne, après on a pas mal bougé quand j’étais petit, mais j’ai grandi en région bordelaise.
2 ) Quel est ton parcours ?J’ai commencé la guitare en 2012, à l’époque on vivait sur un bateau à voile avec ma famille. Onest partis pendant un an faire le tour de l’atlantique et c’est là que mon père m’a appris lespremiers accords à la guitare. En rentrant j’ai fait pas mal de trucs différents, notamment beaucoupde théâtre qui m’a donné goût à la scène puis repris plus sérieusement la guitare en terminaleavec mon groupe de rock du lycée. J’aimais bien les maths donc je suis allé en classe prépa pourentrer en école d’ingénieur, et c’est là que j’ai commencé à produire et écrire mon premier projet« Beside me » qui est sorti en 2021. On a rapidement, avec Tom et Aloïs qui m’accompagnent surscène, commencé à jouer mes chansons un peu partout. On avait fait à l’époque la première partiede Véronique SANSON, le Zénith de Strasbourg et tous les tremplins possibles ahaha. En 2022, j’aiaménagé un van en studio d’enregistrement autonome et je suis partis en solitaire sur les routesd’Europe pour composer de la musique. C’était une expérience complètement dingue autantartistiquement que personnellement, d’ailleurs il y a plusieurs musiques de mon nouvel EP quisont nées dans ce van 🙂 L’année dernière, j’ai été diplômé et je suis monté sur Paris pour meconcentrer sur ma carrière musicale. Depuis j’ai fait une première date parisienne en tête d’affichefin d’année dernière, et on pas mal tourné un peu partout cette année. Maintenant je produis etcompose aussi pour d’autres artistes, je fais également de la musique à l’image notamment dansla pub et un peu d’acting sur différents projets.
3 ) Que peux-tu nous dire sur ton art en quelques mots ?Je dirai que mon son est de manière générale plutôt lourd et brillant. J’ai un style de productionassez abrasif, j’utilise beaucoup de saturation à différents degrés sur les éléments qui composentma musique en essayant de trouver un équilibre subtil pour faire grimacer les gens quand lesrefrains ou les drops arrivent et que la basse et le kick perfore directement le public sur scène.J’aime la puissance des caissons en club, les amplis bien forts sur le plateau et les synthés qui fontpouic pouic 🙂
4 ) Quelles sont tes inspirations ?Sur cet EP, mes inspirations ont été très variées parce qu’il a été créé sur une période de tempsassez longue, et je produisais pendant ce temps pleins de styles de musique différents qui sontvenus enrichir les sonorités que je voulais obtenir. Je dirais qu’en termes de compo, lesprécédents albums de Yungblud m’ont beaucoup inspiré, avec aussi Bring Me The Horizon que j’aiponcé pendant longtemps. Plus récemment, je fais une fixette sur l’EBM et beaucoup de styles demusique électronique qui ont influencé je pense certaines sonorités plus « club » sur les dernièresétapes de production de l’EP qu’on peut entendre sur certains titres.
5 ) Quelle est ta playlist de prédilection quand tu crées ? Aloooors c’est hyper dur comme question parce que ça dépend vraiment des périodes de tempssur lesquelles les musiques ont été créés mais : du côté indie, j’ai énormément écouté un groupequi s’appelle Mercury qui défonce, et comme tout le monde Fontaines DC, côté musiqueélectronique je citerai Gesaffelstein, MADMADMAD et Boyz Noise, côté métal Knocked Loose àfond et sur une partie plus organique bon Radiohead et Groillaz ça c’est matin/midi/soir et sinonSaya Gray aussi grosse grosse claque tant sur la compo que sur la patte sonore, ça donne pleinsd’idées 🙂
6 ) C’est quoi le plat que tu cuisines le mieux ?Je suis trop nul en cuisine, y a plus de place dans mon appart pour les guitares, les synthés etl’apéro que pour cuisiner ahaha donc on est majoritairement sur des pâtes, du fromage et dusaucisson. Mais si vous écoutez à fond mon EP peut-être que je prendrai un appart plus grand etque j’apprendrai à faire des rôtis de sanglier et des tartes aux myrtilles qui sait !
7 ) Quels sont tes projets à venir ?Il y a plusieurs dates de concert qui arrivent début 2026, on a trop hâte avec Tom Aloïs et Luc quim’accompagnent en live de venir jouer ces musiques un peu partout (notamment le 08 janvier auSupersonic à Paris hehe mais y en pleins d’autres qui arrivent très bientôt). Il y a plusieurs projetsd’autres artistes sur lesquels j’ai travaillé qui vont sortir et je bosse sur des nouvelles musiques quisortiront bientôt ! J’ai composé pendant longtemps sans sortir beaucoup de musique mais là ça vatartiner ahaha vous allez avoir de quoi remplir vos playlist avec du SØREN c’est moi qui vous le dit !
8 ) Peux-tu nous raconter une anecdote à ton sujet ?La première fois que je suis monté sur scène un micro à la main pour chanter mes chansonsdevant des gens c’était avant 7000 personnes sur une scène flottante à Agde en première partiede Véronique Sanson. Déjà c’était complètement fou, y avait tous mes potes et ma famille dans lepublic avec une moyenne d’âge de 70 ans, on sautait partout, on jouait au click sans ears doncAloïs (batteur) avait le click dans les retours, bref c’était sport mais un souvenir incroyable, je pensequ’on a fait sauter quelques pacemakers ce soir là ahaha !
9 ) Si tu pouvais passer 48h avec une personne que tu n’as jamais rencontrée ce serait qui ?J’ai énormément d’admiration pour les artistes et les scientifiques qui arrivent à faire changer maperception des choses. Si on reste sur le côté artistique, les personnes qui m’inspirent le plus dansla vie de tous les jours c’est des gars comme Trent Reznor, Thom Yorke, ou Damon Albarn quiarrivent à s’exprimer sans concessions sur leurs projets de groupes et leurs projets perso, et qui enparallèle mènent de carrières créatives dans d’autres industries comme le cinéma qui m’attireénormément ! C’est hyper dur de choisir, mais en ce moment j’ai une grosse grosse phasemusique électronique et musique de film, donc je dirais que pour mon avenir, 48h avec TrentReznor pourraient m’apporter énormément !! Même en France on a des pépites de ce côté-là, jepense notamment à Alexandre Astier qui m’impressionne et m’inspire tellement par ses multicasquettes et la maîtrise de tous les sujets qu’il touche (et sa dimension scientifique aussi je doisdire, le combo musique/science ça me parle particulièrement), ou Gesaffelstein dont le travailm’inspire énormément. Bon après pour le délire, passer 48h avec un Ozzy ou un Tommy Lee çadevait être mémorable ahaha.
10 ) Un petit mot ou conseil pour la fin ?Branchez-vous SØREN les amis, allez écouter mon nouvel EP et venez faire la bringue avec nousen concert ! Il y a pleins de projets zinzins que je suis en train de finaliser pour la suite, c’est lebordel un peu partout dans le monde en ce moment et la musique personnellement ça me faittellement du bien donc allez voir des artistes et groupes sur scène, ça redonne le sourire et on sevoit très vite sur la route ou ailleurs :):
Instagram : sorenmusic_
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novembre 30, 2025Né à Pearl, recâblé par Atlanta, Father traverse la nuit comme un reflet chromé : graphiste, photographe, vidéaste, promoteur avant d’être rappeur-producteur, il a gardé du design le goût de la ligne nette et des clubs MySpace l’odeur d’ozone. Ses morceaux changent d’ère comme de blouson : électrons sales, humor noir, “player” érudit qui cite Raekwon l’œil braqué sur Aphex Twin, Future en boussole interne, Gucci en température.
C’est l’hédonisme qui déraille, la punchline qui sourit avant de mordre, un groove qui danse tant qu’il peut — puis se tait d’un coup. Entre les ailes d’un fumoir et les ascenseurs d’une morgue, Father écrit une ville hantée et tendre, où chaque beat ressemble à une porte qu’on claque sur le passé pour mieux écouter l’écho. On a voulu parler de ces époques superposées, de la prochaine mue après Patricide, et de cette façon si calme d’allumer l’incendie.
Voici l’interview, à découvir juste ici :
Qui es-tu ?Je suis Father. Je viens de Pearl, Mississippi, et je suis basé à Atlanta, Géorgie. Je suis artiste, producteur, et fondateur du label indépendant Awful Records, né à Atlanta.
Quel est ton parcours ?Avant et pendant mes débuts dans la musique, j’étais graphiste, photographe, vidéaste et organisateur de soirées, au service de la scène artistique locale à Atlanta.
Ta musique en quelques mots ?J’ai eu beaucoup d’ères, donc difficile à résumer. Lyricalement : épicurien, ironique, ésotérique, player. C’est fun… jusqu’à ce que ça ne le soit plus.
Tes inspirations ?Tout petit : les mixes electro et booty bass que ma mère passait — Afrika Bambaataa, Uncle Luke, 69 Boyz, etc. À l’ado, j’ai plongé dans ce qu’on appelait “Electronica” dans les 90’s : Felix da Housecat, Aphex Twin, The Chemical Brothers. Milieu d’adolescence : new rave et electroclash, toute la club music de l’ère blogs/MySpace. Paradoxalement, la fin de l’ado, c’est là que le rap m’a vraiment fracturé : j’entends Only Built 4 Cuban Linx de Raekwon à la fac et mon cerveau se re-câble. À partir de là : “fuck school, je veux faire ça.” Tout ce qui précède a surtout formé ma prod, et côté rap je cite Raekwon et Big L comme premières aspir(ations). Beaucoup d’influence locale aussi : Future, Gucci Mane, Young Thug.
Ta playlist du moment ?Un mélange de rap, trip-hop, acid, post-punk et new rave. Sneaker Pimps, The Cure, Klaxons, MF DOOM, Puracane, Moving Units… c’est assez éclaté mais surtout des trucs plus anciens. Et pas mal de Drakeo the Ruler, Future, Gucci.
Le plat que tu réussis le mieux ?Le fumoir, c’est ma méthode. Je fais les meilleures wings de mon entourage. Mention spéciale : “ranch-dusted smoked thai chili wings”.
Les projets à venir ?Je travaille sur un follow-up à Patricide, en élargissant le son posé sur cet album. Il reste beaucoup à explorer.
Une anecdote sur toi ?Avant la musique, je bossais aussi à l’hôpital, le grand centre de traumatologie d’Atlanta. Je déplaçais des patients d’un service à l’autre — vivants et non vivants. J’avais 18–19 ans, le plus jeune du service. La nuit, seul avec des corps dans l’ascenseur, direction la morgue. Flippant au début, puis “whatever”. Mon humour désinvolte sur la mort vient en grande partie de là : j’ai accompagné pas mal de gens de l’autre côté.
48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré ?Je ne voudrais jamais passer 48 heures avec quelqu’un que je ne connais pas. J’ai déjà du mal à passer 48 heures avec des gens que je connais. Chez qui on est, d’abord ? Pire encore : 48h chez un inconnu… ou 48h avec un inconnu chez moi ?J’ai passé mes vingtaines avec des amis et des inconnus à la maison, tous les jours, jour et nuit, pendant des mois. Rien que d’y penser, je me crispe. Imagine le film Mother!, mais tout le monde est drogué et fait de l’art.
Un dernier conseil ?Personne à la soirée ne se soucie que tu n’aies pas réussi à venir à la soirée. Pense-y avant de FOMO n’importe quoi. Sauf si tu es le DJ ou quoi — dans ce cas, préviens quelqu’un.
Instagram : father
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novembre 30, 2025Bergen dans la voix, Orkney dans la mémoire, Londres au bout des doigts : Nelly Moar écrit des chansons qui dansent et pleurent à la même seconde. Élevée par un batteur de jazz, passée par la Grieg Academy, elle a gardé le réflexe d’ouvrir les genres plutôt que d’y entrer — une pop/R&B brute et sans excuse, où la nostalgie n’est jamais décorative.
Confiance à la KAYTRANADA, douceur à la Cleo Sol, et ce goût d’icônes 2000s qui tourne la tête : Love’s Law, son premier album, revendique le réel comme seule gravité — amour, perte, reprise d’élan — avant d’annoncer un virage club/jazz déjà en germination. On a parlé franchise, timing, ad-libs qui sourient et pad thaï signature. Voici l’interview, maintenant.
Qui es-tu ?Je m’appelle Nelly Moar, je suis une artiste et autrice-compositrice norvégienne-britannique. Je fais du R&B et de la pop, et je suis très heureuse de sortir mon premier album, Love’s Law, le 24 octobre.
Quel est ton parcours ?Je suis née et j’ai grandi à Bergen, en Norvège. Ma mère vient des îles Orcades, en Écosse, et mon père est batteur de jazz, donc la musique a toujours été là. J’ai étudié le jazz à la Grieg Academy : ça m’a rendue curieuse et ouverte — apprendre à repousser les limites des genres et des sons, c’est central dans mon écriture.
Ta musique en quelques mots ?Brute, sans concession, nostalgique — du genre à te donner envie de danser et de pleurer en même temps.
Tes inspirations ?Les grandes émotions et les moments vécus. La musique dit d’abord ce que je ressens, puis je mets des mots ensuite. J’adore l’assurance et le jeu chez KAYTRANADA, et je suis aussi très attirée par des artistes comme Cleo Sol. Son influence est plus subtile — phrasé, arrangements de voix, timing, malice dans les instruments et les ad-libs — on l’entend particulièrement sur le troisième titre, DREAM.
Ta playlist du moment ?Je redécouvre pas mal de bops iconiques des années 2000. Obsédée par Nelly Furtado, les Sugababes et Rihanna — Good Girl Gone Bad est tellement badass. J’aime les morceaux féroces, avec de l’attitude.
Le plat que tu cuisines le mieux ?Mon plat signature, c’est le pad thaï. Comme ma musique : un peu épicé, un peu sucré, et ça donne envie d’en reprendre.
Tes projets à venir ?En ce moment, tout tourne autour de mon premier album Love’s Law, mais je travaille aussi sur un projet club prévu pour 2026. J’ai vraiment envie de plonger à fond dans le club et le jazz. Love’s Law vient d’expériences très réelles et brutes — j’ai gardé chaque émotion pendant l’écriture. Maintenant que l’album est dans le monde et que je vais très bien, je suis prête à m’amuser : faire des tracks qui font du bien et qui me donnent envie de bouger.
Une anecdote sur toi ?À huit ans, j’ai convaincu mes professeurs de me laisser faire un one-woman-show au spectacle de Noël de l’école, devant tous les parents. Je n’avais aucun plan et j’ai improvisé… une baby-sitter ivre. Diva en quête d’attention depuis le premier jour, clairement.
Si tu pouvais passer 48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré ?KAYTRANADA encore. Je suis obsédée par sa musique. Quarante-huit heures en studio, ce serait un rêve.
Un dernier mot ou conseil ?Accueille tes émotions, sois honnête et bienveillante avec toi-même, et… écoute mon premier album Love’s Law. J’espère qu’il rendra ta journée un peu plus lumineuse.
Instagram : nellymoar
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novembre 30, 2025« Black Clouds est un territoire à part, une chambre d’échos où Bastien Pons transforme l’invisible en matière respirante. »
Les œuvres qui s’installent en vous comme une présence familière et pourtant dérangeante ne préviennent jamais. Black Clouds, dans la constellation granuleuse de Bastien Pons, agit précisément ainsi : une immersion lente, progressive, presque organique, où chaque texture semble observer l’auditeur autant que celui-ci l’écoute. Dès les premières secondes, on sent que quelque chose cherche à prendre forme — non pas une mélodie, mais une sensation. Une densité. Une tension prête à se fissurer.
Pons ne construit pas un morceau ; il sculpte un climat. La voix répétitive, volontairement dépouillée, ressemble à une silhouette que l’on aperçoit derrière un verre dépoli. On devine une présence, jamais son contour. Frank Zozky, lui, apparaît comme une ombre additionnelle, un souffle parallèle qui n’offre aucune réponse, seulement un autre angle de la même inquiétude. La collaboration ressemble moins à un duo qu’à deux consciences qui cohabitent silencieusement dans une pièce mal éclairée.
Le morceau repose sur une dramaturgie de frottements : la matière bruitiste, les drones voilés, les boucles fissurées, les fragments vocaux comme arrachés d’un sommeil lourd. À mesure que tout s’épaissit, Black Clouds devient une sorte de couloir psychique, un passage où les textures se dilatent, se déforment, se répondent sans jamais converger vers une résolution. L’équilibre repose sur une tension à la fois fragile et implacable, comme un souffle qu’on retient trop longtemps.
Ce qui impressionne surtout, c’est la manière dont Pons parvient à faire exister le silence à l’intérieur même du bruit. Les basses vibrent, les drones grondent, les distorsions rampent — mais toujours en laissant, quelque part, un interstice. Un vide respirable. Un espace mental. Cette maîtrise du négatif rappelle la photographie argentique qu’il pratique : l’image n’est jamais donnée d’un bloc, elle se révèle par degrés, dans un clair-obscur mouvant qui oblige le regard à se réadapter.
À travers Black Clouds, Pons propose un mode d’écoute différent de celui dicté par la logique des playlists. Ici, aucune gratification immédiate, aucun crescendo prévisible, aucun point d’appui rassurant. Le morceau exige de se laisser absorber, d’abandonner la distance critique pour entrer dans une forme d’expérience sensorielle — presque méditative, presque clinique, mais toujours profondément humaine. Cette ambivalence, ce mélange de vulnérabilité et d’abstraction, constitue la signature de l’artiste.
La réussite du titre tient à son étrange capacité à suspendre le temps. Rien ne se passe, et pourtant tout s’accumule. Rien n’éclate, mais l’intensité monte. Rien ne se dit, mais le malaise communique. Black Clouds se vit comme un état, une condition atmosphérique intérieure, un nuage qui ne libère jamais sa pluie mais continue de charger l’air d’électricité.
Dans le paysage expérimental actuel, Bastien Pons ne cherche pas la provocation ni l’avant-gardisme spectaculaire : il cherche la vérité du son dans sa fragilité même. Black Clouds n’est pas un titre à écouter distraitement — c’est un lieu où l’on entre, puis que l’on quitte changé, comme après avoir observé trop longtemps quelque chose qu’on ne saurait expliquer.
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novembre 28, 2025« Une montée d’adrénaline urbaine où chaque riff avance comme un pas de trop dans une ruelle qu’on aurait dû éviter. »
Avec City Boy, Boxing Club taille son blason dans l’acier brut : un morceau qui pulse comme un cœur en surcharge, tendu, nerveux, impossible à ignorer. Là où Barbra dévoilait leurs premières griffures, ce second single montre les dents — une montée en intensité, en menace, en ambition. C’est le son d’un groupe qui a cessé de demander la permission.
Dès l’ouverture, la basse arpeggiée installe le décor : une ville qui ne dort jamais, un décor trempé dans la sueur, les néons et les mauvaises décisions. Le post-punk de Boxing Club n’a rien de rétro ou de complaisant — il mord, il insiste, il ne cherche pas la nostalgie mais la friction. On pense à l’aridité de Fontaines D.C. ou à l’urgence d’Idles, mais avec une tension dramatique propre, presque théâtrale, héritée du trajet Glasgow–Londres que le groupe transporte dans ses guitares.
La voix tranche net : sèche, tranchante, débitée comme un témoignage qu’on ne veut pas donner mais qu’on ne peut plus retenir. Elle raconte ce city boy perdu dans la frénésie métropolitaine, avalé par les nuits trop longues, par la vitesse, par la peur de s’arrêter. Le texte dit la colère rentrée, le sentiment d’être un pion dans une ville qui vous dépasse, et cette énergie tourbillonnante que Boxing Club sait traduire en riffs et en syncopes.
Le morceau avance comme une course : le rythme se resserre, les guitares s’électrisent, la batterie frappe plus sec. À mesure que le décor s’éclaire — ou s’effondre — la tension ne relâche jamais. City Boy devient alors ce miroir tendu vers la vie moderne : stressée, politisée, saturée de tentations et de contradictions. Une ville qui ne pardonne rien, mais qui vous façonne à coups de bleus.
Là où beaucoup de nouveaux groupes post-punk s’enferment dans une formule, Boxing Club préfère ouvrir des brèches. Leur interprétation reste ancrée dans la rue, mais portée par une théâtralité nerveuse, presque expressionniste. Ils savent ménager les ombres, faire parler les silences, jouer sur les contrastes entre explosion et retenue. City Boy n’est pas seulement un single : c’est la promesse d’un EP plus large, plus dur, plus riche en angles morts.
Le résultat tient dans ce sentiment rare : celui d’écouter un groupe encore en ascension mais déjà sûr de son monde, de son langage et de sa colère. Boxing Club n’écrit pas des chansons ; ils écrivent des constats. Et City Boy est un constat fulgurant : la ville brûle, mais eux avancent dedans, gorge offerte au vent, prêts à en découdre.
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novembre 28, 2025« Un disque qui ne cherche pas la pose : il cherche la vérité, même quand elle brûle, même quand elle tremble. »
Catharsis n’est pas un simple retour : c’est une traversée. Celle d’un artiste franco-camerounais basé à Francfort qui, après des années à porter le monde sur ses épaules, décide enfin d’ouvrir la paume et de laisser filer ce qui l’écrasait. Ici, D-Terence ne joue pas au héros : il raconte celui qu’il a été, celui qu’il devient, celui qu’il accepte désormais d’être. La musique — un alliage mouvant d’afrofusion, de R&B atmosphérique, de rap introspectif — devient son laboratoire de reconstruction. Un lieu où la vulnérabilité n’est plus une faiblesse, mais une technologie spirituelle.
CATHARSIS, l’ouverture, tient plus du rituel que du morceau. Trente-huit secondes comme une inspiration retenue depuis trop longtemps, un battement de cœur amplifié par la production, un sas avant la confession. CROSS OVER transforme cette impulsion en mouvement : un titre qui parle de passage, de seuil, de peau ancienne abandonnée derrière soi. Les percussions y sont sèches, déterminées, comme si chaque mesure affirmait : « avancer est la seule option ».
FEELS GOOD réintroduit la douceur, mais une douceur qui a lutté. C’est le premier rayon de soleil après plusieurs saisons de brouillard. Le groove est minimaliste, presque intime, comme un sourire qu’on n’ose pas encore complètement montrer.
Puis arrive SCARS, l’un des piliers émotionnels du disque. Ici, D-Terence ouvre les cicatrices une à une. Le morceau est simple, dépouillé, mais frappe par sa précision émotionnelle. Les cordes synthétiques flottent comme un murmure. On y entend la fatigue, la vérité, la survie.
BY MY SIDE, avec Riz Key, porte une autre forme de tendresse : celle de l’alliance, de la loyauté. Un morceau au crépuscule, où les voix se répondent comme deux silhouettes qui ont traversé la même tempête.
PROBLEMS ramène l’ombre : beat nerveux, flow serré, lucidité glacée. C’est le moment où l’artiste énumère ce qu’il refuse désormais de porter. NO REGRET lui répond : même décor, autre posture. La production y installe une forme de paix musclée — celle qu’on gagne, pas celle qu’on reçoit.
BURN, avec Lil-Jay, injecte une tension brûlante : le titre est incandescent, presque tribal, un exutoire où l’on sent le feu intérieur consumer ce qui doit mourir pour qu’autre chose naisse.
INTERLUDE allège l’atmosphère avant APPAREIL, toujours avec Lil-Jay, qui explore le rapport à l’image, au regard de l’autre, à la façon dont on se met en scène ou qu’on s’échappe. C’est un morceau angulaire : il questionne l’interface entre soi et le monde.
Puis vient le cyclone collectif : YAYATO — fête, héritage, pulsation culturelle. C’est le morceau où l’Afrique remonte à la surface, lumineuse, indomptable. Emzo’o et JO JACK y apportent une énergie qui déborde de l’écran : la célébration comme acte politique.
GOOD LIFE est le contrechamp : gratitude, respiration, un sourire qu’on n’efface plus. MANY THINGS poursuit cette veine confessionnelle, mais avec un rythme tantôt souple, tantôt nerveux, comme une liste de tout ce qu’on a trimballé et qu’on peut enfin déposer.
MOMENTS LIKE THIS installe un paysage feutré, presque cinématographique. Un morceau qui regarde la vie du bord de la fenêtre et dit : « malgré tout, je suis encore là ».
GRATITUDE referme la boucle émotionnelle. C’est un hymne discret, sans emphase, à la paix retrouvée — ou du moins à la direction vers laquelle on marche désormais. Enfin, BLUEPRINT clôt l’album comme un testament d’intention : ce qui vient ne sera plus laissé au hasard. L’homme a un plan, une colonne vertébrale, un horizon.
Avec Catharsis, D-Terence livre son projet le plus mature, le plus vulnérable, le plus essentiel. Un album qui ne raconte pas seulement la douleur : il raconte l’après, et l’après est une lumière rare. L’album d’un homme qui a décidé de ne plus se taire — et de transformer chaque fêlure en route vers soi.
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novembre 28, 2025« Never Run Dry est ce point de rupture lumineux où la tradition devient un prétexte pour réinventer la tendresse, la colère et l’inconnu. »
Il y a des premiers EP qui présentent un groupe, d’autres qui le révèlent. Never Run Dry, lui, va plus loin : il expose Testaments comme une formation déjà habitée, consciente de son souffle, de ses failles et de son vertige. Un quintette londonien qui joue le jazz comme on écrit un roman — avec des nœuds, des zones d’ombre, une dramaturgie intime qui n’a rien à envier aux musiques les plus aventureuses. Ici, l’improvisation n’est pas un geste gratuit : c’est un acte de foi, une manière d’habiter le temps jusqu’à le faire trembler. Et les quatre pièces de cet EP sont autant de chapitres qui ne cessent de se contredire, de se répondre, de se transcender.
Ae Fond Kiss (Never Run Dry) ouvre l’album comme une longue déflagration lente, 13 minutes qui s’étirent et se tordent comme une lettre d’amour retrouvée dans un grenier humide. La relecture du chant écossais devient ici un rituel, presque une invocation : guitare suspensive, basse qui murmure, euphonium qui respire comme une bête mythologique, voix semi-parlée qui tire Robert Burns vers l’abstraction contemporaine. La pièce navigue par blocs, par états : d’abord la pudeur Folk-Jazz à la Bill Frisell, puis l’ascension hallucinée du solo de Dom Howard, et enfin cette longue traînée d’euphonium où Cameron Scott transforme la mélodie en une matière incandescente. La dernière minute, quand le titre même de l’EP revient hanter l’espace, ressemble à une prière murmurée dans une chambre vide.
Mountain Stream (Take 1) choisit la voie inverse : une miniature suspendue, un duo avec guitare d’une sobriété presque déstabilisante. Rebecka Edlund ne chante pas vraiment : elle raconte, elle interroge, elle respire dans les interstices de la pièce. Cette relecture du morceau de Fergus McCreadie devient une balade de solitude douceâtre, un ruisseau qui coule lentement entre deux souvenirs. La fragilité de l’enregistrement, les quelques bruits accidentels (les clés, un souffle trop proche du micro), tout cela dit la vérité brute du moment, la promesse que Testaments ne trichera jamais avec le vivant.
Contemplation remet les pendules à l’heure en injectant une énergie presque tribale dans le disque. Ici, la batterie de Sam Nicholls et la basse de Mark McQuillan se livrent à un duel amoureux, une danse qui serpente entre les signatures rythmiques complexes héritées de la scène londonienne contemporaine. C’est le morceau-labyrinthe, celui où chaque détour ouvre une nouvelle chambre : un solo d’euphonium lyrique qui tutoie le cri, une envolée vocale qui frôle le mystique, et ce cœur rythmique jamais figé, toujours en mouvement. La pièce donne l’impression d’observer un organisme vivant, un animal étrange qui change de peau plusieurs fois sans prévenir.
Puis arrive Mountain Stream (Take 2), comme si l’on ouvrait la porte sur la chambre d’écho parallèle du morceau précédent. C’est la version spectrale, libre, presque chamanique. Pas de structure, pas d’ancrage, juste une dérive improvisée captée dans la foulée du premier enregistrement. Rebecka Edlund y invente des lignes en suédois, Dom Howard maltraite son instrument jusqu’à le transformer en machine cosmique, et l’ensemble devient un flux de conscience sonore. Ce dernier geste clôt l’EP avec une beauté désordonnée, presque sauvage : l’image d’un groupe qui refuse les cadres et préfère l’abandon créatif à la construction rassurante.
Avec Never Run Dry, Testaments signe un EP qui n’a rien d’un simple préambule. C’est une déclaration d’intention : faire du jazz un espace de vérité émotionnelle, tendre et parfois violente, mais toujours profondément humaine. Chaque morceau semble écrit pour une salle silencieuse, un public suspendu à un fil invisible, un instant où l’on sent son propre cœur battre un peu trop fort.
Le début d’une histoire qui, déjà, promet de ne jamais s’assécher.
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novembre 28, 2025« Dans War Is Family, Konrad Kinard exhume les fantômes du Cold War kid qu’il a été, pour montrer comment un pays peut façonner ton esprit avant même que tu n’apprennes ton propre nom. »
War Is Family est un musée de la peur. Une traversée au cœur d’une Amérique hallucinée, où la paranoïa suintait des téléviseurs, où les enfants récitaient la doctrine nucléaire comme d’autres récitent des prières, où le mythe familial se fissurait sous les néons des chaînes d’info. Konrad Kinard remonte ce fil traumatique avec une précision de chirurgien : chaque morceau est un diorama sonore, un fragment de mémoire irradiée.
Born A Texan ouvre tout avec cinquante-huit secondes de naissance forcée, presque un générique de vie imposée : il arrive dans un pays où le danger est déjà un membre de la famille. Better Red Than Dead enfonce le clou : un chant de propagande internalisée, saturé de tension industrielle, où l’on entend comment un slogan peut modeler une psyché entière. Siddhartha Goes To Alabama est une collision fascinante entre quête spirituelle et redneck reality : la figure de Siddhartha déplacée dans la Bible Belt devient un sursaut philosophique dans un monde rempli d’armes et de sermons.
Three Sisters agit comme un flash de pellicule brûlée : une minute de souvenir fracturé, presque un polaroid sonore. Red Ant Hill, lui, s’étend comme une marche obsédante dans un paysage mental infesté de menaces invisibles — guitare rampante, souffle mécanique, gravité poisseuse. Daddy Bought A Gun revient au point d’origine : la violence comme cadeau d’enfance. Assassination Postcard, lui, pose un décor d’Amérique-souvenir : l’album photo national, mais rongé par la rouille, les coups d’État médiatiques, les cicatrices d’Histoire jamais digérées.
The Bomb Shelter condense ce qui obsède Kinard depuis l’enfance : le bunker paternel, la peur ritualisée, la préparation comme quotidien. Rockets, ensuite, fait l’effet d’un missile psychique : rythmique martiale, électricité contenue, sentiment d’inévitable. Berlin Preamble installe l’Europe divisée comme un écho intérieur — le mur, la coupure, la voix froide de la propagande. Surrounded Berlin prolonge cette tension en une pièce dense, labyrinthique, qui évoque les villes assiégées par l’Histoire et les individus encerclés par leurs propres certitudes.
Gaslight fracture l’écoute : quarante secondes comme un micro-effondrement psychique. War Is Family, pièce centrale, est le manifeste : Kinard y dit que la guerre est devenue la seule présence stable, la seule entité digne du mot famille. The Rat Hole, court et corrosif, grince comme un couloir vers l’enfance perdue. Dog Tags devient une comptine militaire désenchantée, où l’identité se résume à un pendentif métallique. Russian Bombers réactive la frayeur hertzienne : le bruit d’un ciel qui pouvait s’ouvrir sur l’apocalypse.
Love Orgy Hot surprend par son ironie tragique : l’hédonisme comme réponse panique à une civilisation en bout de course, atmosphère dream-pop tordue, désir contaminé par la peur. Nuke The Russians dure trente-deux secondes, mais elles suffisent : c’est l’absurdité totale d’une époque, sa brutalité simplifiée, son inconscience. Sun Rises est l’un des morceaux les plus longs et les plus étranges : une lente remontée vers la lumière, mais une lumière sans chaleur, comme filtrée par le fallout. Le disque se clôt sur A Texas Summer Night, scène nocturne d’un pays qui dort mal, bercé par les grillons, les armes et les mensonges collectifs.
War Is Family est une excavation sonore : Kinard fouille les ruines, les expose, les fait sonner. Ce n’est pas seulement un album sur la guerre, c’est un album sur ce qu’elle fait aux enfants, sur ce qu’elle fabrique dans les familles, sur ce qu’elle installe dans une nation entière sans jamais s’en excuser. Un disque nécessaire, brutal, profond — qu’on écoute comme on lit un journal intime retrouvé dans un bunker.
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novembre 28, 2025« Dans Wings of Gabriel, Karen Salicath Jamali joue comme si elle transcrivait la lumière d’un ange plutôt qu’une simple partition. »
Wings of Gabriel n’est pas un album mais un territoire : un lieu suspendu où chaque note semble déposée par une présence qu’on ne voit pas, mais que l’on sent se tenir juste à côté. Karen Salicath Jamali, fidèle à son œuvre née des rêves et de la traversée intérieure, ouvre ici un portail d’une délicatesse presque irréelle. Le disque trace un voyage en trois ailes, chacune parcourue par une vibration unique, comme trois façons de répondre à la question : qu’est-ce qu’une apparition sonore ?
Wings of Gabriel, Pt. 1 donne le premier contact : un prélude où le piano effleure plus qu’il n’appuie, comme si chaque toucher était un battement d’aile. C’est l’instant où la lumière entre dans la pièce. Dans Angel Gabriels Grace, cette lumière se nuance, se réchauffe, prend la forme d’une bienveillance pudique. On y entend la douceur d’un geste invisible qui rassure sans jamais s’imposer. Angel Gabriels Whisper poursuit ce souffle intime : un morceau qui semble chuchoté à l’oreille, un murmure qui n’a pas besoin de dire pour apaiser. Puis Angel Gabriels Refuge ouvre un espace plus dense, presque architectural : c’est le moment où l’on comprend que l’album offre plus qu’un apaisement — il propose un abri.
Avec Wings of Gabriel, Pt. 2, une autre dimension s’amorce. Le piano s’y déploie dans une respiration plus large, comme si le paysage devenait soudain panoramique. Angel Gabriels Glow irradie d’une chaleur contenue, une lumière qui ne brûle pas mais réveille. Angel Gabriels Heart String, plus fragile, pince une corde intime, celle du cœur qui reconnaît une émotion avant même de pouvoir la nommer. Angel Gabriels Hand, pièce ample et lente, accompagne comme une présence posée sur l’épaule : un geste qui dit « avance », avec douceur mais détermination.
Wings of Gabriel, Pt. 3 ouvre le dernier seuil, celui du mystère, de l’inexpliqué. On y flotte, presque en apesanteur, comme si les lois du monde se relâchaient. Angel Gabriels Mystic, fidèle à son nom, brouille les contours : le piano devient vapeur, reflet, intuition. Enfin, Angel Gabriels Tear clôt l’album dans une émotion liquide, une larme qui ne marque ni la tristesse ni la joie, mais l’infime passage entre les deux — ce tremblement qui dit que quelque chose nous a touchés plus profondément qu’on ne pouvait l’admettre.
Wings of Gabriel est l’un de ces rares albums qui ne cherchent pas à impressionner mais à éveiller. Un disque de seuil, de passage, de lumière offerte. Karen Salicath Jamali y poursuit son dialogue avec l’invisible, mais surtout, elle y offre un espace où le monde cesse de peser. Ici, le piano ne raconte pas l’ange : il en porte la trace. Et c’est peut-être ce qui rend ce voyage si profondément humain.
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novembre 28, 2025« Avec Carmina Alegría, Yo ranime la voix de sa grand-mère — une voix qui n’a jamais été enregistrée, mais qui vibrait déjà dans son sang. »
Il existe des disques qui naissent d’une idée, d’autres d’une urgence — et puis il y a ceux qui naissent d’un deuil. Carmina Alegría appartient à cette lignée rare où l’intime devient mythe, où la peine cherche son propre langage, où un album cesse d’être un simple ensemble de chansons pour devenir un rituel.
Quand Yo parle de ce projet, il dit qu’il a commencé le 1er juin 2025, le jour où sa grand-mère est morte, alors que lui-même entrait à l’hôpital. C’est dans cet entre-deux — entre la vie et la mort, la mémoire et le silence — qu’a germé l’idée folle, nécessaire : faire enfin le disque que « les gens de la radio » avaient promis à sa grand-mère, quand elle était jeune, et qu’elle chantait si bien qu’on lui imaginait déjà un nom de scène. Ce nom : Carmina Alegría.
Le disque n’est pas un hommage plat, mais une invocation. Yo y explore un territoire qui oscille entre post-rock spectral, alt-folk dépouillé, ambiant mystique et spoken-word déchiré, dans une esthétique qui rappelle parfois les rêveries nocturnes d’Efterklang, les murmures de Sufjan Stevens période Carrie & Lowell, ou la tension sacrée de Dead Can Dance. Ce n’est pas un album : c’est un souvenir qui refuse de mourir.
Et chaque morceau, dans cet univers hanté, joue le rôle d’un chapitre d’un roman funèbre écrit à voix basse.
1. DESAPARECERUn commencement comme une dissolution. La voix semble flotter au-dessus d’un drap de drones et de piano suspendu. « Disparaître », ici, n’est pas une fuite : c’est une offrande. Le moment où l’on se laisse fondre dans la mémoire de quelqu’un d’autre.
2. CARMINA ALEGRÍALe cœur battant de l’album. Yo y convoque sa grand-mère comme on appelle un esprit. Mélodies fragiles, souffle presque parlé : la chanson est moins un portrait qu’une réincarnation. On comprend instantanément pourquoi ce nom devait devenir une légende.
3. COÁGULO DE UN INSTANTEUn morceau plus dense, presque cinématographique. L’instant figé, coagulé, où la vie bascule. Les textures électroniques viennent compresser le temps, le solidifier. C’est le fragment le plus oppressant.
4. VOLVER AL AIREUne respiration. Peut-être la seule du disque. Yo y explore l’idée de revenir au monde après l’hôpital, après la mort, après tout. Les arrangements respirent comme un poumon timide : fragiles, mais vivants.
5. SIEMPREBallade fantomatique, répétitive, comme un mantra. “Toujours” — ou comment continuer à aimer quelqu’un qu’on ne peut plus toucher. La guitare y est presque une prière.
6. LOS MUERTOS SIEMPRE SON VERDADProbablement le morceau-clé du projet. “Les morts disent toujours la vérité”. Une ligne qui claque comme une évidence métaphysique. Yo y parle moins de sa grand-mère que de ce que la mort révèle de nous. L’arrangement minimal pousse chaque mot comme une lame douce.
7. DECIRLO A VECES SIN PALABRASUn spoken-word éthéré, à la frontière du silence. Ce que l’on n’arrive pas à dire devient ici un langage en soi. L’émotion circule en creux, dans l’espace entre les phrases.
BONUS : LEVANTANDO LAS MANOSUn geste de joie, inattendu, presque déplacé — et pourtant indispensable. C’est la célébration finale, le moment où l’on lève les mains non pas pour oublier la douleur, mais pour la traverser. Un morceau qui dit : elle vit, encore, dans la lumière qu’on lui fabrique.
Avec Carmina Alegría, Yo réalise une transmission impossible, il donne un corps sonore à une femme qui n’a jamais pu enregistrer sa propre voix.
Un disque comme une sépulture, comme une renaissance. Une archive imaginaire. Une preuve que la musique, parfois, rend les morts éternels.
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novembre 28, 2025« Avec Psychedelika Pt.1, The New Citizen Kane invente un continent émotionnel : un disque-monde où chaque titre ouvre une chambre secrète de l’esprit humain. »
Il est rare qu’un album tente autant. PSYCHEDELIKA Pt.1 ne se contente pas d’être un ensemble de chansons : c’est une architecture totale — sonore, visuelle, philosophique — où les morceaux ne sont pas des pistes, mais des portes. Dix-sept titres qui composent un voyage intérieur en zigzag, une odyssée intime ponctuée de collisions mentales, d’élans disco, de chagrins non filtrés, et de miroirs qu’on préférerait parfois éviter. The New Citizen Kane y parle de renaissance, de brûlures, de désir, de panique, de joie trafiquée et de vérité nue.
Et dans cet album-labyrinthe, les titres s’allument les uns après les autres comme des balises dans la nuit.
“Welcome to Psychedelika” ouvre la marche comme une invocation. Quelques phrases, presque un mantra, pour préparer l’esprit à basculer dans un autre espace. Une entrée en matière qui agit comme une respiration avant la chute.
“I Don’t Need to Say” prolonge cette douceur : une confession sans bavardage, où la tendresse circule en sous-texte. C’est un morceau qui dit l’amour en choisissant les silences plutôt que les déclarations.
Sur “Here, Now”, Kane parle au présent comme on se parle dans un miroir : arrête de fuir, reviens dans ton corps. Tout y est minimal, presque méditatif, un rappel que la présence est devenue un acte de résistance.
Puis arrive “My Muse”, pivot central de l’album, premier titre écrit après son retour à la musique. On entend la reconquête, la cicatrice qui se referme, l’énergie retrouvée. C’est un morceau d’origine, de ré-enracinement.
“Heads Are Round” décolle dans un autre registre : une spirale électro-philosophique inspirée de Picabia. Les pensées tournent comme des stroboscopes, le morceau change de direction toutes les trente secondes, mimant la logique éclatée du cerveau contemporain.
Avec “San Diego”, l’album devient sentimental et cinématographique. Une histoire d’amour incrustée dans une ville, un souvenir brûlant qui refuse de mourir. La nostalgie y est lumineuse mais blessée.
“Eyes Wide Shut” glisse sur le terrain du désir toxique : on sait que tout est faux, mais on reste. Un morceau qui danse sur un dilemme.
“Subconscious” fouille les pulsions interdites, celles qu’on n’avoue qu’à soi-même. L’arrangement offre une tension moite, presque intime.
“Well, Damn! Here You Are” est son miroir disco : l’appel qu’on aurait dû ignorer, la rechute, le sourire amer. Une chanson de 3h du matin où la lucidité et la tentation partagent le même verre.
“Whispering Tango” transforme une dispute en danse lente. Un tango vacillant, fait de sous-entendus, de malentendus, de gestes qui se croisent sans se trouver.
“Push the Fear Out” renverse la peur en mouvement. Un morceau politique par la joie, où les monstres deviennent des costumes, et où le courage se danse.
Puis “Bite the Bullet” arrive comme une lame : le morceau le plus cru de l’album, un adieu sans consolation, un amour mort que rien ne rattrape. Pas d’effet ; juste la vérité.
“As Within So Without” explore le reflet : aimer l’autre pour s’aimer soi-même, se perdre dans un miroir humain. Un morceau fragile, suspendu.
“It’s Saturday & I’m High” redonne de l’air par l’absurde : satire existentielle, humour noir, politique, un chien nommé Batman. Un trip lucide et surréaliste.
“Café Life” observe notre époque depuis une table de terrasse : ensemble, mais seuls. Un morceau social, doux-amer.
“Ratbag Joy” est une explosion euphorique qui cache un gouffre : la fête comme anesthésie, le beat qui rit pendant que le cœur se vide. Une contradiction infiniment humaine.
Enfin “Afterglow”, fragile et pur, referme le voyage. L’anxiété mise à nu, mais la lumière qui survit. Une lueur discrète, comme après un incendie intérieur.
En un disque, The New Citizen Kane bâtit un monde où l’on passe de la philosophie au trauma, de la satire au désir, du quotidien à la métaphysique — sans jamais perdre le fil. PSYCHEDELIKA Pt.1 est une cartographie émotionnelle d’une honnêteté rare.
Un album total. Un voyage sans retour. Une renaissance.
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novembre 28, 2025« Une chanson qui démarre comme une route glacée en hiver, puis qui s’embrase d’un groove que personne ne voit venir — un virage musical qui réveille le cœur autant que les oreilles. »
“Only Answer” porte en lui la sensation précise d’un moment : celui où l’on quitte un travail à la nuit tombée, moteur froid, pensées en suspens, et où la radio — ou la vie — décide soudain de changer de couleur. Colour Of The Sky, alias le musicien pragois Michael Marek, parvient à transformer cette image banale en une trajectoire sonore pleine de reliefs, de contrastes et d’élans inattendus. Le morceau démarre dans une pénombre électronique, presque cinématographique : synthés lents, atmosphère dense, une tension qui couve. On y avance comme on pilote dans un brouillard, concentré sur chaque détail.
Puis, sans prévenir, la chanson bascule. Les ombres se déchirent, les basses s’arrondissent, et un groove de pur disco 70’s surgit comme une révélation. Là où on s’attendait à davantage de gravité, Marek injecte une chaleur irrésistible — une basse charnue, des percussions qui dansent, une pulsation qui réinvente la trajectoire du morceau. Ce contraste, loin d’être un simple gimmick, raconte quelque chose de très humain : nos hivers intérieurs ont parfois besoin d’un spot lumineux, d’un feu qui s’allume sans qu’on l’ait demandé.
Ce qui frappe le plus dans “Only Answer”, c’est sa fabrication express. Trois jours — écriture, production, mixage, mastering. Un travail qui aurait pu sonner brouillon, et qui au contraire rayonne d’une évidence fluide. Marek, artisan DIY façon laboratoire de chambre, assemble synthés mystérieux, instruments acoustiques et une section groovy digne d’un parquet ciré à Detroit. Ses influences classiques se sentent dans la rigueur, ses racines indie dans l’énergie, et son amour des hybridations dans chaque passerelle entre les genres.
Les retours critiques, d’ailleurs, soulignent ce mélange singulier : la finesse synthétique saluée par New Retro Wave HQ, l’audace disco notée par Dopamine, l’élégance hybridée rappelant Justice selon NOIR4YA. Rare pour un morceau né dans un home studio, après des nuits à jongler entre études, travail, et une discipline autodidacte farouche.
“Only Answer” est la preuve qu’on peut faire tenir la mélancolie et le dancefloor dans un même souffle. Un morceau qui commence par regarder ses chaussures et finit par lever les bras.
Une réponse, finalement, à cette question que posent toutes les nuits d’hiver : comment rallumer la lumière ?
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novembre 28, 2025« Un disque qui ne cherche plus seulement à émouvoir, mais à réinventer ce que signifie jouer quand le corps cesse d’obéir à la Terre. »
Avec Zero Gravity, Note One, Dr Leonardo Barilaro — alias The Space Pianist — franchit une frontière que la musique n’avait encore jamais dépassée. Ce n’est plus seulement un projet artistique, ni même une performance technique : c’est un geste pionnier, une percée dans un futur où la création n’est plus soumise à l’attraction terrestre. Enregistré lors d’un vol parabolique à bord d’un Cessna 182, l’EP capture les sons, mais aussi les tremblements, l’instinct, l’adaptation d’un corps humain en état de suspension. Une musique née dans le vide, mais tout sauf vide.
Les trois titres de l’EP fonctionnent comme trois éclats, trois expériences sensorielles issues de phases de microgravité et d’hypergravité, trois réponses émotionnelles à la perte de repères.
Star Wars (zero-g piano) ouvre le voyage avec une clarté presque irréelle. Barilaro y rend hommage à la saga culte, mais ce n’est pas un simple clin d’œil : c’est une déclaration. Le piano ROLI flirte avec les variations de G comme un instrument vivant, capable de vibrer différemment selon la force qui l’entraîne ou le libère. Le jeu devient quasi flottant, les notes semblent détachées de toute inertie. On a la sensation étrange d’écouter une bande-son jouée depuis un cockpit intersidéral, dans un univers où même la mélodie cherche l’équilibre.
Vient ensuite SCRAT (zero-g), véritable passerelle entre les origines et le futur de Barilaro. Inspiré par son tout premier projet spatial en 2010, le morceau respire l’excitation d’une quête qui a commencé il y a quinze ans et continue de s’élever, littéralement. C’est le titre le plus narratif du triptyque : on y entend le désir de franchir les altitudes, le souffle court d’une idée plus grande que la gravité elle-même, une ascension intérieure autant qu’aéronautique. La microgravité devient un partenaire de jeu, perturbant le toucher, accélérant l’intuition.
Note One clôt l’expérience comme un journal d’impression immédiate. C’est l’improvisation pure : pas de feuille, pas d’héritage, pas de plan. Seulement un artiste suspendu dans un avion-laboratoire, confronté à son propre corps qui ne sait plus où se poser. Le morceau capture l’inconfort, la fascination, la surprise — une émotion brute née au moment exact où la gravité s’efface. C’est peut-être le morceau le plus important, parce qu’il révèle ce qui se passe quand on ôte aux gestes leur socle, et qu’on laisse la créativité flotter sans filet.
Avec Zero Gravity, Note One, Barilaro ne documente pas seulement une expérience : il ouvre une porte vers une nouvelle grammaire musicale. Dans l’histoire de la Space Art, ce projet marque une étape fondatrice, un premier signal envoyé vers un futur où le concert idéal pourrait bien se dérouler au-dessus des nuages, peut-être même au-delà.
Ce n’est qu’un début — une note, comme il le dit — mais une note capable de modifier durablement notre imaginaire sonore.
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novembre 28, 2025« Un morceau qui ne se contente pas de rappeler l’Histoire : il la ramène au présent, front contre front, jusqu’à ce qu’on n’ait plus d’autre choix que d’écouter. »
Il y a dans “Stand for Freedom” cette tension rare, celle qui surgit quand un artiste décide de ne pas seulement créer du son, mais de réveiller une conscience. Tony Frissore ne cherche pas l’effet de style ni la nostalgie facile : il exhume les mots de Ralph J. Bunche et les projette dans un cadre électronique expérimental qui les rend presque trop proches, trop actuels pour qu’on respire tranquillement. On entend la voix du lauréat du Nobel 1949, mais elle n’a rien d’archivistique : elle coupe l’air comme une vérité qui n’a toujours pas trouvé réparation.
Le track, à la croisée du spoken-word politique, de l’hip-hop avant-gardiste et d’une électronique minimaliste, avance comme un paysage sonore qui s’ouvre lentement. La production joue sur les contrastes : pulsations profondes, nappes atmosphériques, silences calculés. Frissore utilise l’espace comme une arme — chaque recoin du morceau semble fait pour amplifier le poids des mots de Bunche plutôt que les diluer. Le choix du passage est capital : pas les lignes attendues sur la paix, mais ce moment abrupt où Bunche interpelle directement l’Amérique, lui demandant de regarder son propre reflet et d’affronter ses contradictions raciales et démocratiques.
Frissore l’explique lui-même : le discours n’appartient pas au passé. Sa charge morale vise aujourd’hui, nos crises, nos angles morts, nos chandelles idéologiques qui brûlent encore trop lentement. Dans le morceau, la voix historique devient un instrument à part entière, un fil de tension qui ne cède jamais. Au lieu d’orner le beat, elle le guide, le sculpte, l’oblige à se tenir droit.
“Stand for Freedom” fonctionne ainsi comme un pont entre deux temporalités — celle d’un pays secoué par les injustices d’hier, et celle d’une jeunesse qui se bat pour ne plus tolérer celles d’aujourd’hui. Le morceau ne propose ni solution ni consolation. Il propose un réveil. Une question, posée sans fard : qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
En fusionnant mémoire politique et création électronique, Tony Frissore signe une pièce qui dépasse les genres pour revenir à l’essentiel : la responsabilité collective, la nécessité de dire les choses, et l’impossibilité de faire semblant de ne pas entendre. Un morceau urgent, intransigeant, et nécessaire.
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novembre 28, 2025« Un titre qui renaît sous cinq angles, cinq pulsations, cinq signatures qui prouvent qu’un vrai banger ne vieillit jamais — il change simplement de couleur. »
Pour célébrer le premier anniversaire du label SEVEN, CRYME exhume et re-sculpte London Boy, l’un de ses morceaux les plus culte depuis sa sortie initiale. C’est un retour chargé d’histoire — un morceau né dans l’underground berlinois et adopté par une communauté entière de dancefloors queer, FLINTA* et ravers transcontinentaux. Aujourd’hui, London Boy revient sous cinq formes distinctes, comme cinq reflets d’une même euphorie, réinventée avec la complicité de quatre artistes qui l’ont fait briller en club dès 2023 : MCR-T, Roza Terenzi, JakoJako et Stef de Haan.
La version originale, signée CRYME et ANTICALM, reste le noyau incandescent du projet. C’est un banger qui avance avec la confiance d’un train de nuit lancé à pleine vitesse : bassline huileuse, kicks impatients, groove ciselé. On reconnaît la patte de CRYME — ce mélange rare d’énergie techno et de chaleur house, cette façon de faire sonner les CDJ comme s’ils respiraient. London Boy, dans sa version pure, cristallise une joie presque militante : danser comme acte de survie, d’amour, d’unité.
Le MCR-T Remix est un claquement sec, une mutation rave ultra-rapide qui fait monter l’adrénaline dès la première mesure. Issu de la famille Live From Earth, MCR-T injecte dans le morceau une urgence électro-punk. C’est brut, c’est insolent, c’est l’esprit LFE résumé en trois minutes : pas de détour, que l’impact.
Roza Terenzi, elle, déroule un Remix de 5:51 qui respire comme une longue spirale consciente. Elle étire le morceau vers un horizon plus breaké, plus cosmique, presque brumeux. Une vision australienne, souple, transversale, où le morceau original se dissout dans un groove futuriste. C’est peut-être la version la plus expansive : une montée sans fin, un club qui devient constellation.
JakoJako apporte ensuite sa signature modulairesque. Son London Boy – JakoJako Remix est une plongée dans un labyrinthe de textures analogiques, un remix qui frémit, qui palpite, qui semble respirer avec des poumons synthétiques. Plus introspectif, plus vertical. On y reconnaît la finesse d’une artiste qui sait tordre la techno sans jamais la briser.
Stef de Haan clôt la série avec un remix brut, queer, assumé, totalement club-ready. C’est une relecture qui célèbre les corps en mouvement, les épaules qui tremblent, les sourires qui s’échangent à 4h du matin. Stef apporte un sens inné du drame et du plaisir, un remix où chaque drop est une invitation à lâcher prise.
Avec SEVEN7000LTD, CRYME rappelle qu’un morceau n’est jamais figé : il vit, se transforme, devient la matière première d’une communauté de créateurs. Sous ces cinq versions, London Boy n’est pas seulement un track — c’est un terrain de jeu, un manifeste, un symbole d’une scène qui avance vite, rit fort, et refuse de s’excuser d’être vivante.
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novembre 28, 2025« Une chanson qui avance comme un mirage chaud, un rêve traversé de guitares liquides où chaque seconde semble respirer pour elle-même. »
“Every Time” a cette lumière un peu clandestine qui n’appartient qu’à ceux qui créent loin du bruit, dans un coin de pièce, sans témoin. Samuel Campoli, installé à Brooklyn mais manifestement de nulle part et de partout à la fois, signe ici un titre qui rayonne d’une douceur volontaire, presque têtue. C’est un morceau qui ne court pas après son époque : il la regarde passer depuis un balcon rempli de plantes, une guitare en main, un sourire fatigué aux lèvres.
La chanson scintille grâce à un jeu de textures qui évoque une psyché tropicale, presque humidifiée par le soleil. On y devine les fantômes d’un rock jangly qui aurait dormi trop longtemps au bord de l’eau, réveillé par ces harmonies vocales superposées comme des voiles translucides. “Every Time” semble glisser naturellement là où il doit aller, sans forcer, sans chercher le hook facile. On sent la patte d’un artiste qui s’écoute plus qu’il n’écoute les tendances, et cette liberté respire dans chaque mesure.
Campoli enregistre, joue, mixe presque tout lui-même. Cette solitude créative, loin d’être un geste d’isolement, devient ici un moteur. Il suit les indications de sa guitare comme on suit une intuition nocturne : sans savoir pourquoi, mais avec cette certitude intime que c’est la seule direction possible. C’est d’ailleurs cette défiance assumée envers l’industrie, les attentes, les fads, qui confère au morceau son caractère indompté. Campoli compose pour survivre, pour rester entier. Et ça s’entend — profondément.
On perçoit aussi, en filigrane, son expérience de compositeur pour le cinéma. Le morceau évolue comme une scène filmée en un seul plan : sans coupure, sans couture visible, porté par ce sens du mood qui semble être son fil d’Ariane artistique. “Every Time” avance comme une ambiance qui prend forme sous nos yeux, plus que comme une chanson qui cherche un climax.
Ce single ouvre la porte à un EP qui promet d’élargir encore son univers sonore : un territoire où l’honnêteté brute se mêle à un grain de bizarrerie parfaitement assumé, où chaque vibration semble dire la même chose — Campoli ne joue pas pour plaire, il joue pour être.
Et dans un monde saturé par le besoin de séduire, c’est précisément ce geste-là qui brille le plus.
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novembre 27, 2025Dans On Décolle, Firekenny allume les moteurs comme si le sol était devenu trop étroit pour contenir son envie d’exister plus haut.
La nuit s’ouvre comme un rideau d’étincelles, et Firekenny fonce dedans à cœur ouvert, avec ce mélange de trap EDM qui pétille comme un briquet qu’on craque au bord du vide. On Décolle n’est pas un morceau, c’est un tir de fusée en trois minutes, un uppercut sonore qui te rappelle que parfois la seule façon de respirer, c’est d’aller plus vite que ton propre doute.
La prod oscille entre tension et hédonisme brut, avec ces synthés qui rebondissent comme des néons mouillés sur un dashboard de voiture à 3 h du matin. Firekenny navigue dans ce chaos lumineux avec la nonchalance jeune de quelqu’un qui sait exactement où poser sa voix pour que tout rentre sous la peau. Il y a ce truc très génération Z, ce côté “je m’envole pour oublier que tout me retient”, une adrénaline triste qui groove sous les basses.
Sa façon de rapper frôle la confidence, comme s’il murmurait à quelqu’un couché sur le siège passager : un mélange suave de détermination et de débrouille, la sensation de se créer un destin avec deux phrases et un battement de 808. Le morceau frappe par sa simplicité assumée, mais surtout par la manière dont il reflète une vérité contemporaine : vouloir s’arracher à un quotidien trop étroit, même si on ne sait pas encore exactement où atterrir.
Ce qui rend On Décolle si addictif, c’est son énergie solaire couplée à une fragilité sous-jacente, quelque part entre l’ambition et la fuite, le dancefloor et la confession. Firekenny capture cette pulsation-là avec une sincérité qui surprend, presque naïve, presque urgente.
J’ai plongé dans le presskit pour en savoir plus, un document que j’ai évidemment l’autorisation d’utiliser dans la publication, et c’est là que tout fait sens : l’artiste construit son univers comme un puzzle d’impulsions lumineuses, un mélange de scènes nocturnes, d’aspirations anonymes et de désirs tenaces. On comprend mieux comment cette esthétique sonore se tisse par fragments, chaque track étant une porte ouverte sur un ailleurs rêvé.
On Décolle, c’est le ticket pour cet ailleurs. Un morceau court, nerveux, vibrant, qui claque dans la poitrine comme le premier souffle d’air après des semaines à suffoquer. Firekenny y montre un instinct brut, la promesse d’un artiste qui pourrait bien s’imposer dans ce territoire hybride où la trap française frôle l’électronique la plus effusive.
À écouter fort, très fort, et surtout en mouvement. Parce qu’ici, tout est fait pour qu’on décolle avec lui.
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novembre 27, 2025Tu connais ces morceaux qui ne frappent pas fort mais glissent sous la peau, comme si quelqu’un ouvrait une fenêtre dans ta cage thoracique ? “Desert’s Calling” de Selena Feliciano fait exactement ça : un souffle, un mirage, une vérité murmurée dans le sable.
Le désert n’a jamais été aussi tendre. Avec “Desert’s Calling”, Selena Feliciano transforme l’espace vide en un terrain fertile où la folk se déplie comme une carte postale oubliée dans un sac à dos. Dès les premières secondes, on sent que quelque chose se prépare : une lumière fragile, un battement qui rappelle la marche lente d’un corps qui s’éloigne pour mieux revenir à lui-même.
Selena, enfant du Bay Area, porte dans sa voix l’écho des paysages qu’elle traverse — la poussière, les routes, les silences qui disent plus que les mots. Sa folk pop, profondément hantée par les dualités du monde moderne (le bruit et le calme, l’urbain et le sauvage, la perte et la renaissance), est un territoire de résistance douce, un lieu où les combats deviennent des prières, où les fractures se recousent dans un souffle acoustique.
“Desert’s Calling” s’inscrit dans la lignée de son EP From Every Direction, un projet façonné en pleine transition — entre la spontanéité DIY des chambres d’ami et la chaleur d’un studio habité par une bande de complices. On y entend tout : la sincérité brute, la délicatesse de l’arrangement, les harmonies qui s’installent comme des passagers clandestins dans le creux de l’oreille.
Ce morceau n’a pas besoin de grandiloquence pour frapper. Il avance comme une confession au bord d’un feu de camp, fragile mais tenace, guidé par la conviction que la musique peut encore guérir quelque chose en nous. Une folk pop qui respire, qui prend son temps, qui sait regarder le monde droit dans les yeux — même quand il vacille.
Selena Feliciano n’écrit pas des chansons : elle plante des graines. Et si “Desert’s Calling” est un appel, c’est peut-être celui auquel on répond sans même s’en rendre compte. Un retour à soi, au calme, au cœur brûlant des choses simples.
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novembre 26, 2025« On a senti Running de Coldway glisser dans nos côtes comme une confidence qu’on n’était pas censés entendre, un aveu fragile qui s’échappe au moment précis où tout menace de basculer. »
Running n’essaie pas de séduire. Le morceau s’avance doucement, presque sur la pointe des pieds, avec cette manière si particulière qu’a Coldway de transformer une émotion en atmosphère complète, comme si chaque souffle, chaque battement de caisse claire, chaque murmure voilé avait été pensé pour nous atteindre là où les défenses tombent.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette sensation de mouvement suspendu. On ne court pas vraiment dans Running. On avance en apnée, en rétention d’air, avec la gorge serrée par tout ce qu’on n’a pas encore dit. Coldway, fidèle à son héritage de Memphis mais délié de toute imitation, construit un espace où les sentiments n’arrivent pas en ligne droite : ils remontent par ricochets, ils s’effilochent, ils s’enroulent autour de la voix comme un brouillard tiède.
La production est dépouillée mais riche, tout en textures fines. Les nappes synthétiques respirent comme une pièce dans la pénombre, la basse glisse avec une retenue presque sensuelle, et les percussions dessinent un tempo qui hésite entre la marche lente et la fuite instinctive. On sent la main d’un artiste qui connaît l’importance du silence, qui sait laisser traîner une résonance pour que l’émotion puisse s’y accrocher. Running ne remplit pas l’espace : il le sculpte.
La voix de Coldway — douce, légèrement râpeuse, glissant avec une maîtrise détachée — ne cherche jamais à surjouer. Elle observe. Elle constate. Elle s’effrite. Elle parle d’amour qui se complique, d’une fatigue qui fait trembler les choix, de ce moment précis où l’on sent que quelque chose s’émiette mais qu’on refuse encore de regarder par terre. Quand il murmure, on entend l’homme autant que l’artiste, le vécu autant que la maîtrise technique.
On navigue à l’intérieur de Running comme dans une pièce où les souvenirs se cognent aux murs. On y retrouve cette esthétique R&B alternative si chère aux fines lames du genre : un minimalisme émotionnel où chaque détail compte, où les vibrations valent plus que les mots. Coldway fait partie de ces créateurs-intégrals — chanteur, rappeur, producteur — qui injectent leur ADN dans chaque milliseconde du morceau, au point qu’on pourrait le reconnaître les yeux fermés.
Ce qui rend Running si captivant, c’est cette manière de transformer la fuite en point d’appui. On ne fuit pas pour disparaître. On fuit pour respirer, pour comprendre, pour trouver un endroit où l’amour devient de nouveau vivable. Et Coldway, sans jamais l’expliquer frontalement, nous guide vers cette zone trouble où la fragilité devient une force, où l’émotion ne se cache pas mais se délivre par petites secousses.
Running n’est pas un morceau de rupture. C’est un morceau de survie — intime, nocturne, vacillant — qui laisse sur la peau une trace longue comme une traîne de fumée. Une chanson qui ne dit pas tout, mais qui fait tout ressentir. Une preuve supplémentaire que Coldway ne se contente pas d’écrire des titres : il construit des refuges pour celles et ceux qui continuent d’aimer même quand ça brûle.
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novembre 26, 2025« On a senti X-Ray de The Notwist s’ouvrir sous nos pas comme une plaque chauffée à blanc, prête à nous avaler tout entiers. »
À partir de là, quelque chose bascule. On entre dans un territoire où le rock indé, cette vieille bête fatiguée, retrouve un éclat presque animal. Avec X-Ray, The Notwist fait exactement ce que très peu de groupes osent encore : nous remettre en circulation. Pas nous réconforter. Pas nous alourdir. Non — nous relancer, comme si la musique redevenait un souffle qui passe dans les veines plutôt qu’un simple signal compressé sur Spotify.
On se retrouve aspirés par cette rythmique qui claque sec, comme un cœur qui décide brusquement de courir plus vite que la pensée. La guitare n’essaie pas de séduire : elle racle, elle insiste, elle cherche l’étincelle. Les synthés, eux, ne font pas de chorégraphie — ils glissent, s’incrustent, s’évaporent comme des halos de chaleur sur du bitume après l’orage. Et pourtant, rien n’est chaotique. Tout fonctionne comme une créature vivante, imprévisible mais cohérente, qui nous parle dans une langue qu’on comprend instinctivement.
X-Ray semble enregistré avec la fenêtre ouverte, laissant entrer le vent, les accidents, le vivant. On entend presque les corps, les regards échangés, les décisions prises en une fraction de seconde. Le morceau garde ses aspérités, ses minuscules grains de poussière collés au son — cette manière de laisser la matière respirer, de ne pas la cerner. C’est cette respiration qui donne l’impression que le morceau bouge encore même une fois terminé, comme un animal qui refuse de s’éteindre.
On pourrait dire que The Notwist signe un retour. Mais ça sonnerait faux : ils ne reviennent pas, ils réapparaissent. Ils surgissent d’un intervalle, d’une faille temporelle où ils ont passé du temps à chercher des nouvelles couleurs, des nouvelles tensions. Et dans X-Ray, on croise cette dualité qui les caractérise depuis toujours : une mélancolie qui ne s’effondre jamais, une énergie qui ne fanfaronne pas.
La voix, presque effacée, n’essaie pas de prendre le dessus. Elle flotte, elle observe, elle veille sur le chaos ordonné qu’elle traverse. Comme si elle disait : “On ne crie pas, on avance.” Et nous, on avance avec elle, balayés par la tempête mais étrangement lucides, presque apaisés.
Ce qui frappe surtout, c’est ce sentiment que le groupe ne cherche plus à produire des chansons : il cherche à produire des états. X-Ray ne nous raconte rien — il nous place quelque part, dans un espace mental précis, un endroit où les choses bougent à la fois trop vite et pas assez, où tout se reconstruit sous nos yeux.
On ressort de là un peu secoué, un peu plus vivant. The Notwist ne nous propose pas un simple morceau : ils nous offrent une secousse. Une onde. Une manière de se laisser traverser. Une preuve que, même en 2025, certains groupes savent encore modeler la musique comme une force qui déplace, qui dépoussière, qui révèle.
Comme un rayon X, justement. Qui ne montre pas la surface, mais ce qui palpite dessous.
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novembre 26, 2025« J’ai eu l’impression de surprendre un journal de bord laissé ouvert sur le siège passager : une route, un rêve, et cette pulsation nerveuse qui dit qu’on ne retournera plus en arrière. »
On The Move est un petit film intérieur, une scène de vie captée en plein mouvement, ce moment où l’on serre les dents, où l’on accélère, où l’on ne regarde plus dans le rétro parce que la seule chose qui compte, c’est ce qui brûle devant. BluntBrad Jr transforme la vitesse en langage, l’élan en esthétique, et la détermination en une forme de groove presque cinématographique. On devine un artiste qui n’écrit pas seulement pour faire du bruit, mais pour respirer plus vite, pour tenir debout, pour se rappeler pourquoi il continue.
Ce qui frappe, c’est cette façon de tirer l’énergie du morceau sans jamais forcer la voix : un style à mi-chemin entre chant et rap, un équilibre fragile mais parfaitement tenu. BluntBrad Jr pose ses mots avec l’assurance tranquille de quelqu’un qui a trouvé sa route, même si elle n’est pas encore goudronnée. L’autotune, loin de masquer quoi que ce soit, sert ici de texture émotionnelle, comme le reflet tremblé d’une vitre où défilent les lampadaires. Le flow oscille entre mélodie et accélération, un peu comme si le morceau hésitait entre confession et victoire.
La production, elle, avance avec un aplomb presque nocturne : kicks secs, claps qui claquent comme des clignotants impatients, basse qui roule sous les pas. Le beat respire large, laissant assez de place pour que les harmonies s’enroulent autour de la voix et créent ce halo qui évoque les artistes cités par BluntBrad Jr — Post Malone pour la mélancolie lumineuse, Russ pour la maîtrise solitaire, Kid Laroi pour l’urgence, Blxst pour la fluidité. Mais malgré ces filiations, On The Move ne ressemble pas à une imitation : il trace sa propre trajectoire, plus rugueuse, plus spontanée, presque artisanale.
Là où le morceau touche juste, c’est dans sa capacité à sonner à la fois grand public et intensément personnel. C’est le type de track qu’on met en fond d’un trajet trop long, quand on essaie de s’arracher à une version de soi-même qui ne suffit plus. Un hymne du quotidien, de ceux qui rappellent que l’avancée n’est pas toujours glorieuse, mais qu’elle reste nécessaire.
On The Move capture ce moment précis où un artiste n’est plus en train de commencer, mais de se propulser. BluntBrad Jr ne demande pas la permission d’exister : il appuie sur l’accélérateur et laisse la route parler pour lui. Une impulsion, une promesse, un point d’étape sur un parcours qui ne fait visiblement que grimper en intensité.
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novembre 26, 2025« J’ai senti ce morceau me parler comme un ami qui, au milieu d’une nuit trop longue, te prend par les épaules pour te dire qu’il t’aime exactement comme tu es. »
Il arrive parfois qu’une chanson ne cherche pas à impressionner, mais à rassurer. Don’t Change possède cette douceur-là, cette manière subtile de se glisser sous la peau sans hausser la voix, comme si Medium avait enregistré le morceau dans une chambre encore tiède d’émotions, juste après une conversation trop honnête pour être oubliée. Ce n’est pas de la séduction — c’est une offrande, une façon de dire « je vois tout, même ce que tu caches, et je reste ».
Ce qui frappe d’abord, c’est la chaleur du son, un espace moelleux entre R&B contemporain et hip-hop introspectif, où chaque élément semble respirer. La production ne cherche pas la démonstration, elle s’efface pour laisser les mots prendre la lumière. Les accords feutrés flottent comme un rideau d’ambre, les percussions tapissent l’air de petites secousses du cœur, et la voix de Medium, douce mais ferme, roule en confession sans jamais trembler. On y entend les fissures, les non-dits, mais surtout cette volonté presque têtue de tenir le lien.
Puis survient le moment où la voix de Kohn entre en scène. Sa présence modifie instantanément l’équilibre, comme si le morceau se redressait, posait les pieds au sol et décidait de regarder la réalité en face. Son couplet apporte une gravité qui tempère la légèreté du refrain, un rappel que l’amour n’est pas seulement un refuge, mais aussi une traversée. Les deux voix dialoguent sans s’écraser, l’une portée par la douceur, l’autre par la franchise, et de cet échange naît une émotion étonnamment solide.
Il y a dans Don’t Change quelque chose qui relève presque de la thérapie musicale : une invitation à déposer ses armures, à accepter les parts de soi qu’on croit impropres, à reconnaître dans le regard de l’autre une forme d’asile. C’est un morceau qui préfère les nuances aux grands gestes, qui raconte l’intimité sans l’exhiber, qui choisit le murmure plutôt que l’extase — et c’est précisément ce qui lui donne une puissance rare.
Medium signe ici une pièce lumineuse, intime sans être mièvre, tendre sans être fragile. Une chanson qui se glisse naturellement dans la bande-son des nuits où l’on doute de soi, mais où l’on espère encore qu’aimer n’exige pas de devenir quelqu’un d’autre. Et quelque part, dans cette simplicité apparente, se cache l’une des plus belles vérités de la musique : parfois, ne rien changer est déjà une révolution.
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novembre 26, 2025« On dirait une prière qui aurait échappé à son église pour aller respirer librement sous les stroboscopes. »
J’ai entendu cette reprise comme on découvre une fissure lumineuse dans un mur sombre. Un souffle d’air qui sent la ferveur mais refuse le dogme, un élan tout en vibrations, où la spiritualité se glisse dans le corps avant de rejoindre l’esprit. The Light Life réinvente Open The Eyes Of My Heart avec une audace presque tendre : transformer un chant sacré en pulsation house old-school, sans perdre une goutte de sa force originelle.
Ce qui m’a frappé, ce n’est pas la modernisation du morceau, mais la façon dont la lumière circule. C’est une house qui ne cherche pas le glamour ou la frime du clubbing contemporain ; c’est une house qui avance en humilité, ronde, enveloppante, presque artisanale. Les drums ont la chaleur des premiers dancefloors underground, ceux qui accueillaient sans jugement. La basse, elle, agit comme un fil de vie, une coulée d’énergie qui soutient la voix sans jamais l’écraser. On sent une sincérité rare pour un exercice aussi risqué : ne pas dénaturer un morceau profondément spirituel tout en le faisant respirer autrement.
Lorsque les voix s’élèvent, le contraste entre le sacré et le profane s’évapore soudain. Tout semble redevenir un seul mouvement : un club comme une chapelle improvisée, un chœur invisible qui répète les mots non pas par obligation, mais par pure connexion. Il y a quelque chose d’intime dans cette élévation, comme si chaque mesure contenait la possibilité d’un apaisement. La production ne tombe jamais dans le kitsch, et c’est précisément là que The Light Life impressionne : on entend le respect, l’attention portée au moindre détail, cette volonté de laisser la foi circuler plutôt que de l’imposer.
La montée avant le drop agit comme une inspiration profonde. La libération qui suit n’est pas explosivement EDM : elle est subtile, radieuse, une vague qui étire l’espace sans l’agresser. Je me suis surpris à sourire, à ressentir cette envie étrange d’ouvrir grand les bras — geste universel, mi-danse mi-prière, comme si le corps comprenait avant l’esprit.
Le collectif revendique la rencontre entre worship et club culture, et je dois avouer que l’idée m’a longtemps semblé théorique. Ici, elle devient palpable, incarnée. On danse, on respire, on remercie peut-être sans s’en rendre compte. La foi, la vraie, celle qui traverse les doutes et les nuits, se retrouve transposée dans une esthétique électronique qui lui sied étonnamment bien.
Open The Eyes Of My Heart version The Light Life n’est pas une simple cover : c’est une passerelle. Un pont entre ceux qui cherchent et ceux qui célèbrent, entre les clubs qui brillent et les cœurs qui s’ouvrent. Une proposition rare, lumineuse, presque fragile — et pourtant capable de faire trembler un dancefloor entier.
Un morceau qui rappelle que la musique, parfois, peut être une révélation. Une main posée sur l’épaule, une lueur au bout du tunnel, ou une simple invitation à ouvrir les yeux. Et danser.
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novembre 26, 2025« I’m So Polite est ce clin d’œil groovy qui te remet d’aplomb, même les jours où tu n’as plus aucune batterie sociale. »
James Gardin revient ici avec un track qui respire la joie, la malice, la confiance tranquille — cette manière rare d’être stylé sans devenir lourd, d’être affirmé sans jamais écraser. Produit par Supertightwoody, I’m So Polite est une pépite funk-rap feel-good qui glisse comme un rayon de soleil sur une vitre encore froide.
Le morceau démarre sur des drums propres et claquants, un bounce léger qui donne au corps l’envie naturelle de se balancer. Une basse chaude, ronde, presque tactile, sert de colonne vertébrale. Puis arrive Gardin, avec cette voix souriante, ce flow qui ne force rien mais qui habite tout : un mélange de charme, de calme, et de finesse d’écriture. Il rappe comme on discute avec un pote dans une file d’attente — avec une désinvolture parfaitement contrôlée.
I’m So Polite joue dans la catégorie très difficile du « fun sans être cheap ». C’est funky, mais nuancé ; c’est catchy, mais jamais surjoué. Gardin y déploie un charisme naturel, celui qu’on gagne après vingt ans de routes, de scènes, de salles vides et de succès inattendus. Il connaît sa voix, il connaît son public, il connaît le tempo exact où la bonne énergie devient nécessité.
La production de Supertightwoody, elle, est un petit bijou sync-ready : tout est propre, clair, chaleureux, avec ce grain pop-rap qui séduit instantanément. On entend pourquoi Gardin aligne depuis des années placements TV, synchros, bandes-son de séries et films. Le morceau respire cette aisance professionnelle, ce sens du détail qui fait mouche — tout en gardant un esprit léger et joueur.
Au fond, I’m So Polite est une célébration : celle de la confiance sans l’ego, de l’optimisme sans naïveté, du groove sans surcharge. C’est un titre qui donne envie d’être meilleur, plus doux, plus solaire — sans jamais oublier de danser.
Un feel-good banger pour les matins gris, les playlists positives et les journées qu’on veut colorer d’un éclat funk. Gardin, toujours impeccable, y ajoute un sourire qu’on n’oublie pas.
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novembre 26, 2025« Berlin Bears / Kingston Vibes, c’est ce double battement du cœur urbain : l’acier froid de la capitale allemande et la braise chaude du dancehall, fusionnés dans un même cri. »
Avec ces deux singles complémentaires, Raubtier Kollektiv prouve qu’il n’est pas un projet monolithique mais un organisme vivant, capable de changer de peau sans jamais perdre son identité. Berlin Bears et Kingston Vibes fonctionnent comme deux faces d’un même animal : l’une nocturne, technoïde, carnassière ; l’autre tropicale, dansante, imprégnée de soleil filtré à travers le béton européen. Ensemble, elles dessinent une cartographie sonore qui traverse Berlin, Londres, Kingston, et toutes les zones grises entre les trois.
Berlin Bears, c’est la nuit qui avance au pas militaire. Une dance-pop trempée dans la techno, un beat qui claque comme une succession de portes métalliques dans un warehouse berlinois. Le rap en allemand s’y installe avec une précision clinique, incisive, prêt à bondir. Le morceau rend hommage à la culture techno allemande, mais la détourne pour y injecter un sourire pop, une tension narrative, un goût pour le spectaculaire. C’est l’esthétique du club à ciel fermé : froideur, sueur, rythme implacable.
Puis, pivot radical — mais cohérent : Kingston Vibes bascule la boussole vers le sud, sans perdre l’ossature féline du collectif. Ici, Raubtier Kollektiv s’approprie le dancehall, le reggae, et un soupçon de trap, tout en gardant la diction allemande comme marque de fabrique. Le résultat est étrangement naturel : la voix épouse les syncopes jamaïcaines, les basses roulent comme une vague chaude, et l’on sent dans le morceau cette envie farouche de faire exister la chaleur dans des territoires où il fait souvent froid. Kingston Vibes parle d’ailleurs, d’évasion, mais aussi d’ancrage — comme un rayon de soleil importé en contrebande dans un paysage gris.
Ce diptyque montre toute l’ambition du collectif : défier les frontières, mélanger les traditions, créer un pont entre la rave berlinoise et les beats du dancehall, entre le béton et le sable, entre la rigueur et l’abandon. On reconnaît le même ADN : un goût pour les grooves qui mordent, pour les refrains qui s’impriment, pour les textures abrasives mais toujours jouissives.
Berlin Bears et Kingston Vibes sont deux réponses à une même question brûlante : que devient un collectif quand il refuse de choisir entre ses identités ? Il devient Raubtier Kollektiv — un animal musical hybride, affamé, et résolument moderne.
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novembre 26, 2025« Hallelujah est cette fulgurance où la foi traverse le bitume, où la parole devient arme et refuge, où l’on sent la rédemption gronder sous chaque syllabe. »
Avec Hallelujah, Deca OTA livre un morceau qui ne ressemble à rien d’autre sur la scène UK actuelle : un rap incandescent, tendu entre confession et ascension, porté par une intensité presque mystique. Aux côtés de Hunnid2Hebron, il tisse un récit de transformation où les ténèbres ne sont pas niées, mais transcandées — comme si chaque barre cherchait à repousser un peu plus le poids du passé.
Dès l’ouverture, la production impose son atmosphère : basses roulantes, percussions hachées, et ce sample aérien de Sade (Pearls) qui découpe le décor comme un rayon de lumière dans un sanctuaire. Le contraste frappe immédiatement : la douceur céleste de la voix, coupée par la dureté concrète de la rue, crée un équilibre fragile et magnétique. C’est dans cette tension que se loge la puissance du morceau.
Deca OTA entre avec une assurance grave, un flow tranchant où chaque mot semble choisi pour sa justesse spirituelle autant que pour son impact rythmique. Le texte, dense, introspectif, raconte un chemin : celui d’un artiste qui a quitté les ombres pour chercher le sens, la vérité, la vie. Un récit qui résonne d’autant plus fort lorsqu’Hunnid2Hebron prend le relais, portant lui aussi la marque d’une histoire redressée, d’une existence qui se reconstruit entre endurance et foi retrouvée. Ensemble, ils sculptent un duo qui évoque le mythe du fils prodigue, non pas comme parabole lointaine, mais comme vécu tangible.
La narration est brûlante, mais jamais moralisatrice. Hallelujah avance comme une marche, une incantation, une réaffirmation de soi. Le morceau prend l’ampleur d’un témoignage, d’un rite, d’un retour à la lumière après des années à naviguer dans les angles morts.
Sur un plan sonore, Chrome Waves aurait pu signer un tel beat tant la production semble respectueuse des codes tout en poussant vers l’inédit. C’est un écrin taillé pour les mots, pour l’intention, pour la conviction.
Hallelujah est plus qu’un single : c’est une proclamation. Un morceau qui montre que le rap peut encore être un espace où l’on cherche Dieu, la paix, la rédemption — sans abandonner l’énergie brute de la rue qui a tout forgé. Un moment rare, puissant, qui marque Deca OTA comme une voix majeure de demain.
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novembre 26, 2025« Murmure Naturel est ce souffle chaud qui te traverse la nuque et te rappelle que la joie peut, parfois, tenir dans un simple groove. »
Avec ce single solaire, Amirali débarque chez Kotori avec une élégance désarmante. Murmure Naturel, issu d’un EP deux titres, distille une fusion irrésistible : groove disco, chaleur french house et modernité électronique subtilement tissée. Le résultat, c’est un morceau qui respire comme une fin d’après-midi au bord de la mer, un instant où le monde ralentit juste assez pour laisser la musique reprendre le dessus.
Dès l’ouverture, le track déploie cette texture soyeuse propre à Amirali : bassline ronde et glissante, nappes aériennes qui vibrent comme de la lumière, et ce sens aigu du détail qui donne l’impression que chaque micro-son a été poli à la main. Puis arrivent les paroles — en français — murmurées comme une confidence, un sourire jeté à travers le mix. Elles ne cherchent ni l’emphase ni l’excès : elles invitent à sentir, à s’abandonner, à flotter.
Le morceau fonctionne comme un jeu d’équilibre entre nostalgie et modernité. On reconnaît les clins d’œil aux grandes heures de la disco, mais filtrés à travers une esthétique contemporaine, presque cinématographique. Amirali, véritable architecte sonore, construit ici un espace à la fois intime et expansif : un lieu où les percussions caressent, où les synthés scintillent, où le groove avance avec une élégance sans jamais forcer.
Il y a surtout cette signature émotionnelle propre à l’artiste : une profondeur tranquille, un sens de la texture qui transforme la dance music en paysage. Murmure Naturel s’écoute comme un récit sans mots, comme une promenade dans un souvenir qu’on croyait égaré. Un titre qui ne cherche pas à impressionner, mais à réchauffer — et c’est précisément cette retenue qui lui donne tant de force.
Avec ce morceau, Amirali signe un retour radiant vers le dancefloor, un hymne feel-good qui accompagne autant le lever du soleil que les nuits où l’on refuse de rentrer. Murmure Naturel est une invitation à respirer, à sourire, à laisser la musique murmurer pour nous.
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novembre 25, 2025« JOGA est cette étincelle brûlante qui te prend par le centre du corps et t’ordonne, sans détour : joue, bouge, vis. »
Avec JOGA, Frizzo embrase le terrain du Brazilian Funk comme s’il connaissait chaque battement de cœur de Rio. Le producteur germano-ghanéen, habitué aux collaborations XXL et aux fusions sonores sans frontières, signe ici un morceau qui ne cherche ni la nuance ni la retenue. Le track est pensé pour le club, pour les festivals, pour les foules qui ne demandent qu’une seule chose : que le sol tremble sous leurs pieds.
Dès les premières secondes, le beat surgit comme un appel au rassemblement. Les percussions claquent dans un éclat sec, précis, presque animal. La basse roule comme une vague qui ne cesse jamais de revenir, et l’énergie carioca contamine tout : la structure, les voix, le moindre recoin du mix. Frizzo manipule cette grammaire rythmique avec une maîtrise presque insolente, injectant à chaque mesure son goût pour les textures globales, les pulsations nerveuses et les breaks façon feu d’artifice.
JOGA est un morceau qui se vit plus qu’il ne s’écoute. Les paroles en portugais ajoutent cette touche de spontanéité brûlante, ce goût de rue, de chaleur, d’abandon joyeux. On entend l’écho des sound systems, les nuits moites, les corps serrés, la sueur qui dessine des constellations sur la peau. Mais derrière cette extase instinctive, il y a la signature d’un producteur qui sait exactement où placer chaque accent pour transformer l’énergie brute en architecture dansante.
Frizzo prouve encore une fois qu’il n’a pas peur du mélange, de l’excès, de la vitesse. JOGA s’inscrit dans cette lignée de morceaux faits pour les DJs qui veulent retourner une salle en moins de trente secondes. Un banger court, tranchant, incandescent — une rafale carioca qui ne demande qu’une seule chose : que tu entres dans le jeu.
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novembre 25, 2025« PRESSURE est ce moment où la noirceur se tend comme un arc et, au lieu de te briser, elle te propulse en pleine accélération. »
Avec PRESSURE, Ayemz délivre un uppercut sonore construit pour les nuits rapides, les routes qui défilent trop vite et les esprits qui refusent de s’effondrer. Le producteur canadien, habitué à brouiller les frontières entre deep house, bass house et hip-hop alternatif, crée ici un tunnel d’énergie brute où chaque mesure semble transpirer l’instinct de survie. C’est un track conçu pour les night drives autant que pour les séances où le monde extérieur cesse d’exister, remplacé par une seule injonction : avancer, malgré tout.
Le morceau s’ouvre sur une mélodie glacée, presque industrielle, qui serpente comme une pensée lourde que l’on tente d’ignorer. Puis arrivent les drums : secs, martiaux, implacables. Ils frappent comme des rappels à l’ordre, comme le bruit sourd des responsabilités qui cognent à la porte. La voix d’Ayemz tranche dans le mix avec une intensité calculée, jamais trop lisse, toujours vibrante, chargée de cette détermination qui se forge loin des projecteurs.
PRESSURE parle de ce poids invisible que chacun porte — les attentes, les doutes, le grind sans fin, ces instants où l’on ne tient plus que par volonté pure. Ce qui pourrait être un simple constat devient, sous ses mains, une montée en puissance : la tension se transforme en moteur, la souffrance en précision, le chaos en lucidité. Ayemz ne romantise rien, il redirige la fureur vers une trajectoire nette, presque tranchante.
Les textures électroniques, sombres mais magnifiquement sculptées, donnent à l’ensemble un grain nocturne, urbain, presque cinématographique. C’est un titre pensé pour rendre l’ombre habitable, pour faire du poids une matière première. PRESSURE s’écoute comme un pacte silencieux : reconnaître la dureté du monde, puis la dépasser. Et quand le drop surgit, tout ce qu’on retenait jusque-là explose en un seul geste.
Avec ce morceau, Ayemz affirme une vision : transformer ce qui oppresse en ce qui propulse. PRESSURE ne console pas — il renforce. Et parfois, c’est exactement ce qu’il faut.
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novembre 25, 2025« She est ce moment suspendu où l’infatuation t’envahit comme une vague chaude que tu n’avais pas vu venir — et soudain, tout ton monde respire à son rythme. »
The Winters, fratrie venue des collines du Tennessee, signe avec She un morceau qui coule comme un éclaircir, un rayon de lumière filtrant entre deux nuages trop lourds. Neo-soul teintée d’indie R&B et de jazz fusion, le titre navigue dans ces zones sensibles où les premiers vertiges amoureux deviennent presque trop vastes pour tenir dans une seule poitrine.
Dès l’ouverture, on entend la délicatesse du trio : une instrumentation cousue main, jouée par les frères eux-mêmes, comme si chaque note était un fragment de confidence. La ligne de basse glisse avec une élégance feutrée, la batterie respire juste ce qu’il faut, et le saxophone de Bruce Ervin vient tracer des arabesques qui fondent dans l’air comme de la fumée lente. Au centre, la voix invitée de Karalyne Winegarner (Flight Attendant) déploie un velours vibrant, un timbre qui oscille entre la lucidité et le trouble.
She capture ce moment précis où l’amour nouveau déborde, où il devient impossible de penser à quoi que ce soit d’autre. C’est un morceau qui avance dans un tempo presque trop doux pour contenir ce qu’il raconte, ce type de groove lumineux qui donne l’impression d’être filmé au ralenti dans une fin d’après-midi dorée. La mélodie s’enroule autour de l’auditeur comme un bras qui enlace sans prévenir.
Plus upbeat que leur premier single Cab, le groupe montre ici une facette plus solaire, plus expansive, sans jamais perdre ce sens du détail organique qui fait leur signature. She s’écoute comme un journal intime qu’on n’aurait pas osé écrire, une confession mise en musique, légère mais profondément habitée.
Avec ce titre, The Winters confirme une sensibilité rare, une manière de transformer un simple frisson en paysage entier. She est de ces chansons qui restent, qui hantent doucement, qui réchauffent — même longtemps après qu’elles se sont tues.
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novembre 25, 2025Avec “UTOPIA”, ID:Earth ouvre une brèche temporelle : une pop qui ne cherche plus à divertir, mais à imaginer comment l’humanité continuera de vibrer quand les machines auront pris le relais du silence.
Il y a des artistes qui écrivent des chansons, et d’autres qui fabriquent des mondes. ID:Earth appartient résolument à la seconde catégorie. “UTOPIA” n’est pas un single, c’est une projection — un fragment de futur avancé, emballé dans une pulsation electro-pop qui semble courir à travers la fibre optique du monde plutôt que dans un studio humain.
Dès l’ouverture, cette voix douce et brumeuse flotte comme un hologramme, moitié humanoïde, moitié programme sensible. L’anglais et le coréen s’y entremêlent, non pas comme deux langues qui cohabitent, mais comme deux dimensions qui coexistent. ID:Earth chante en stéréo émotionnelle : la nostalgie dans une oreille, l’inconnu dans l’autre.
La production, elle, avance comme un organisme vivant. Les synthés respirent, les basses ondulent, les percussions sont des battements cardiaques augmentés — quelque chose entre une mégapole à 5h du matin et une forêt électronique où les lucioles seraient des pixels. Le morceau pulse, serpente, s’élève : un dance-pop mutant, un hybrisme élégant entre Yaeji, yunè pinku et Rina Sawayama… mais avec ce supplément de gravité qui ancre toute l’œuvre d’ID:Earth dans le questionnement cosmique.
Le refrain, surtout, agit comme un point de bascule. Il ne cherche pas l’explosion euphorique habituelle du genre : il ouvre une fenêtre. Une fenêtre sur un ailleurs où l’utopie ne serait ni la paix parfaite ni la technologie souveraine, mais ce territoire fragile où les deux apprennent enfin à ne plus s’annuler.
Ce qui frappe dans “UTOPIA”, c’est cette manière de concilier la chaleur du vivant et la froideur du futur. Les textures numériques semblent prêtes à se dissoudre dans les doigts si on les touche. Les harmonies glissent comme de l’eau sur du chrome. Tout respire un paradoxe parfaitement assumé : ici, la technologie n’efface rien — elle prolonge, elle traduit, elle questionne.
Là où beaucoup de titres explorant la dystopie se complaisent dans la noirceur, ID:Earth, elle, choisit l’ambiguïté lumineuse. Son futur n’est pas un cauchemar ; il n’est pas non plus un paradis. C’est un terrain encore tiède, encore inachevé, encore malléable — où il reste une place pour la poésie, pour l’instinct, pour la vulnérabilité.
“UTOPIA” laisse cette impression rare : celle d’un morceau qui n’appartient pas vraiment à son époque. Une chanson envoyée depuis un futur hypothétique, mais qui nous parle de ce que nous sommes en train de devenir, là, maintenant, sous nos yeux.
ID:Earth ne raconte pas seulement une vision : elle la fait respirer. Elle la fait danser. Elle la fait douter. Et dans ce doute, il y a déjà le début d’un monde nouveau.
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novembre 25, 2025Avec “Restart Love”, Kyle Waves transforme la toxicité en un vertige électro-pop incandescent — un morceau qui brûle, qui attire, et qui raconte ce moment exact où l’on replonge en sachant très bien que ça fera mal.
Restart Love n’entre pas dans la pièce : il surgit, comme une notification à trois heures du matin dont on connaît déjà la fin, mais qu’on ouvre quand même. Dans ce nouveau chapitre de son univers synthétique et queer, Kyle Waves transforme la toxicité en énergie cinétique, un vertige pop qui carbure à l’adrénaline et aux nuits sans portes de sortie. C’est une chanson qui parle d’amour comme on parle de chute libre : pas pour la blessure, mais pour la vitesse qu’elle provoque dans le corps.
Ici, la pop n’est pas un décor — c’est un champ de bataille recouvert de néons. Les synthés avancent comme des éclairs traversant un ciel artificiel, les kicks rebondissent avec la précision d’un cœur qui refuse d’apprendre, et la voix de Kyle se déploie comme une confession précipitée, celle qu’on avoue toujours trop tard. Le morceau pulse d’un désir contradictoire : vouloir guérir, mais replonger quand même ; vouloir fuir, mais tendre la main une ultime fois.
Le plus beau dans Restart Love, c’est ce magnétisme trouble, totalement assumé. Kyle ne raconte pas la toxicité comme un sermon moral, mais comme un cycle presque cosmique — irrationnel, circulaire, impossible à dompter. Cette manière de chanter le chaos comme un souvenir tendre donne au morceau une puissance étrange : une pop qui comprend exactement pourquoi on retourne parfois vers ceux qui nous brûlent, même quand on connaît déjà l’issue.
Dans les refrains, tout se dilate : l’espace, la peau, la certitude d’être en train de refaire une erreur en haute définition. La production s’envole dans un crescendo presque euphorique, comme si l’aveu devenait soudain un cri libérateur. Restart Love raconte l’attirance dangereuse avec la sincérité de quelqu’un qui a survécu à sa propre histoire, mais qui en reconnaît encore l’ivresse.
Ce n’est pas une chanson sur la guérison. C’est une chanson sur l’étincelle qui précède toujours la guérison — cette zone floue où l’on répète les mêmes schémas parce qu’ils vibrent juste assez pour masquer le manque.
Restart Love confirme une chose : Kyle Waves ne fait pas des morceaux, il crée des scènes. Des scènes où la vérité danse, où l’erreur devient esthétique, où l’amour toxique se reflète dans un miroir de synth-pop à la fois cruel et terriblement humain.
Et quelque part dans ce tumulte, ce track devient ce qu’il promet : non pas une manière de relancer l’amour, mais une manière de se relancer soi-même après avoir aimé trop fort.
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novembre 25, 2025« Neon Lights de Vicius (BR) ressemble à cette nuit où tu devrais rentrer, mais où le trottoir, le kick et les reflets sur les vitrines te disent clairement de rester encore un peu. »
Neon Lights, c’est une ville entière qui pulse dans un seul morceau. Pas de voix, pas de discours, pas de storytelling forcé : juste un producteur brésilien qui comprend très bien ce que l’old-school house faisait de plus puissant à l’époque où les clubs sentaient la sueur, la fumée et la liberté. Dès les premières secondes, le morceau s’allume comme un néon au-dessus d’une porte anonyme : ça grésille une fois, puis tout devient clair, net, hypnotique. On comprend vite que ce n’est pas un track conçu pour “l’algorithme”, mais pour ce moment précis où le DJ fait basculer une salle du simple lâcher-prise au vrai abandon.
Le kick est droit, régulier, presque obsessionnel, mais jamais sec. Il tape comme un cœur qui refuse de ralentir, soutenu par un sub rond qui donne l’impression que le sol avance avec toi. Au-dessus, Vicius déroule des synthés qui ne cherchent pas la démonstration mais la sensation : des nappes lumineuses, un motif principal qui clignote comme un panneau “Open 24/7”, des petites touches de percs qui arrivent par vagues, comme des silhouettes qui traversent la piste puis disparaissent.
Ce qui frappe dans Neon Lights, c’est cette façon de jouer avec la nostalgie sans jamais tomber dans le cosplay. Les codes sont là – groove 90’s, hi-hats nerveux, structure pensée pour le club – mais la production ressemble à un carrefour temporel : on imagine aussi bien le track dans un warehouse illégal que dans un set Twitch en plein live stream. L’old-school n’y est pas fétichisée, elle est prolongée.
Sur la longueur, le morceau respire. Vicius sait quand retirer le kick pour laisser la lumière aux synthés, quand laisser la basse tourner seule, quand réinjecter toutes les couches en même temps pour provoquer ce mini vertige si important en house : le moment où tu te rends compte que tu danses depuis bien plus longtemps que tu ne le pensais. Neon Lights ne cherche pas le drop spectaculaire, il préfère l’ascension continue, la montée intérieure, celle où le corps comprend avant le cerveau.
Au final, Neon Lights de Vicius (BR) fonctionne comme un mélange d’avenue humide, de souvenirs de club et de futur fantasmé. Un instrumental qui parle sans mots, qui fait danser sans ordre, et qui rappelle que parfois, la meilleure phrase d’un morceau de house, c’est celle que ton corps écrit tout seul sur le dancefloor.
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novembre 25, 2025Voici 25 titres Pop, Rock et Électro à découvrir maintenant : une rafale brûlante qui tombe à pic au cœur d’une saison où tout semble ralentir. Imagine un courant d’air chaud qui claque d’un coup, une fenêtre qui s’ouvre sur des mélodies neuves, prêtes à secouer la poussière du quotidien. Ces morceaux n’attendent pas demain : ils vibrent tout de suite, ils tirent sur ta manche, ils te rappellent que le monde continue de bouger même quand le ciel reste bas.
Dans ce mélange incandescent, la pop s’illumine, le rock mord un peu plus fort, l’électro pulse comme un cœur impatient. C’est une sélection pensée pour réveiller, surprendre, remettre du mouvement dans la tête et du frisson dans les oreilles. Alors fais glisser le premier titre, laisse les autres s’enchaîner comme des étincelles, et laisse ce bouquet de 25 sons rallumer la lumière où tu ne l’attendais plus.
Monsieur Ola – Window
Henri Bungert – Focus
Vayli, Victoria Flavian – Je veux que tu perdes
Dattola – La Discorde
Monagi – Catapulte
Stopnicki – Sur Ton Nuage (Version Bossa Nova)
Nosthin – Les mondes imaginaires
Léane Payet – Sourire
La Pepite – Belle Histoire
CAPITAINE SKY – MY LITTLE TEAR
Parov Stelar – Rebel Love
Monolink – Perfect World
IGOR, WEB – ZERO CONCESSIONS
Low – Trop c’est trop
CELESTIN – « Des carrés dans des ronds »
LE VENIN – AUTO-CONSTRUCTION
Alpaca-in-Chief – Every Hope I Don’t
Chris de Sarandy – Need Somebody
Bloocat – L’horizon
First Robin – Spider Veins
Poligone – La vie est belle
DRIVING IN THE CITY – Nou Velvet
Fernõ – Les falaises (Visualizer)
Monolink – Beacon
Hundreds – Fallacies
Sara Sue Vallee – Vagues
Iansification – sentiments
Massivik – Oligark
Rose Chili – Il faut que je te lèche
Solamour – Elle Fume
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novembre 25, 2025Pas de poudre aux yeux, juste une lueur qui tient. Baozi arrive comme un flash sur l’eau : pop-électro sensible, battements nets, mélodies qui collent aux tempes et laissent une trace saline 💦
Originaire de Hong Kong et installée à Paris depuis ses 18 ans, où elle a rencontré son amoureux et co-producteur de son projet, elle s’ompose avec une musique qui ne cherche pas l’exploit, elle vise la sensation exacte : une basse qui serre la taille, un synthé qui ouvre la fenêtre, une phrase qui mord puis caresse 🔥
On y entend la fête et l’après, les épaules serrées dans la foule et l’espace intérieur qu’on protège coûte que coûte. On a voulu parler de trajectoires, de villes qui rythment les refrains, de la manière dont on garde le cœur au centre quand les machines grondent. Voici , l’interview, maintenant 🎶
@baozi.wav
#musique #interview #itw #musiquedumoment #dailysong #baozi
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novembre 25, 2025« Il existe des chansons qui ne sauvent pas vraiment, elles montrent seulement où la lumière recommence et c’est exactement ce que Rejoindre les étoiles incarne »
C’est étrange comme Rejoindre les étoiles ne commence pas vraiment : il apparaît. Comme si quelqu’un ouvrait soudain une porte dans le noir, et qu’une lumière pâle, presque timide, venait lécher le sol. On ne sait pas encore si c’est l’aube ou une étoile mourante, Nagia cultive cette ambiguïté, ce mi-chemin entre la chute et la remontée, cet endroit où les émotions ne s’expliquent pas mais vibrent.
Il y a dans sa musique un parfum d’électricité humide, quelque chose de fragile et métallique qui rampe sous la peau. On dirait un rêve qui hésite à se souvenir de lui-même. Les synthés respirent comme des fenêtres ouvertes sur un hiver trop tendre, le piano trace des lignes fines qui ressemblent à des fractures soignées trop vite. Et par-dessus tout, sa voix : une voix qui ne cherche pas à impressionner, mais qui semble avancer les mains ouvertes, comme pour toucher l’air et vérifier qu’il existe encore.
Nagia chante comme on écrit dans un carnet que personne ne devrait lire.Pas dans une pose esthétique, non : dans cette sincérité un peu désordonnée que seules les vérités trop lourdes savent provoquer. Chaque syllabe glisse comme une confession qu’elle aurait voulu garder pour elle — mais qu’elle laisse finalement s’échapper, parce que certaines histoires finissent par pousser toutes seules.
Ce morceau n’est pas un appel au secours ; c’est la chronique délicate d’un retour.Un retour à soi après avoir longtemps déraillé dans sa propre nuit.Rejoindre les étoiles ne promet pas la lumière : il promet seulement qu’on peut y croire sans mourir de honte. Que le ciel ne guérit personne, mais qu’il peut servir de repère quand la tête tourne trop vite. Le texte flotte dans cet espace suspendu où l’on comprend que survivre n’est pas héroïque — c’est juste profondément humain.
La manière dont la production retient son souffle est presque émouvante.Rien ne déborde. Rien ne cherche l’effet. On sent l’influence du silence, de ces instants où la musique n’est pas encore musique mais seulement une pulsation intérieure qu’on tente d’apprivoiser. On imagine Nagia face à son piano, tard dans la nuit, la lumière bleue d’un écran qui cligne, et cette détermination étrange de transformer le chaos en quelque chose qui tient dans une main.
Rejoindre les étoiles parle d’une nuit, mais il ne raconte pas l’obscurité.Il raconte ce qu’elle oblige à regarder.
Et c’est là que Nagia frappe fort : dans cette façon de transformer une fragilité en constellation personnelle. Elle ne joue pas à être blessée, elle orchestre la vérité avec une délicatesse presque cosmique. Le morceau devient alors un rite secret, une petite cérémonie pour les cœurs qui bruissent encore après la tempête.
S’il fallait nommer l’émotion qu’il laisse derrière lui, ce serait peut-être… la disponibilité.La sensation rare d’être un peu plus ouvert qu’avant, un peu plus présent, un peu plus prêt à recoller ses morceaux.
Une chose est sûre : si ce single est la première étoile, la constellation qui suivra risque de brûler très fort.
Instagram : nagia_gb
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novembre 24, 2025S’il y a bien un Girls Band Rock qui respire la liqueur et le fun, c’est Panic Shack. On a adoré leur énergie sur scène et lors de notre interview pendant le festival Cabaret Vert ✨
Et sinon vous connaissiez la « Peeball » ? C’est clairement une solution inclusive pour les festivals 👏
@panicshack
@cabaretvert
👋🏽 Interview by @iamalexcliatt 👋🏽
#festival #cabaretvert #musique #interview #itw #musiquedumoment #peeball #ecofestival
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novembre 23, 2025La Sélection Rap français du moment débarque comme un choc thermique en pleine torpeur, une montée de fièvre qui remet du mouvement là où tout commençait à geler. Ici, pas de nostalgie ni de faux-semblants : juste des voix qui brûlent, des prods qui claquent, des récits qui vibrent avec la même intensité que les rues qu’ils traversent.
Chaque morceau de cette sélection est une étincelle : parfois brutale, parfois suave, toujours vivante. Ça raconte l’époque, ses vertiges, ses contradictions, ses pulsations nocturnes. Ça frappe, ça glisse, ça surprend — et surtout, ça réveille. Alors monte le son, laisse ces flows tracer leur propre trajectoire dans ton hiver, et plonge dans le rap français tel qu’il respire aujourd’hui : chaud, nerveux, incandescent.
Canard x S.O.A.P. – Fais-Le
Nosthin – Toxique
BILLI – SANS VIE
Barbu – Lundi (Le tram)
Bexson – Laisse Moi
Sacha & Korbo – FREESTYLE PIANO
Tyranik – Inné
H’Trip – HOMEBOYS
Lekas – 7ème Sens
Skima – Xénon
BALL – RETARD ANTICIPÉ
Jester SHF – LA CIBLE
Julaï – Goût de vacances
TN & BITUME – Jaskay
LES MIENS ft @prodbydibi – WIM$
Unbon2K – WESH
DŸ – Moneymaker
Paris Nest – Le Cinéma
Stray-D – Sixième Soleil
David Pistol – Regarder le monde brûler
Tiblack – Melanger
Le J.O – La Sauce
Kuroy Lenid – Fubu
Chawon – Galerie 2
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novembre 23, 2025La Playlist Radar #32 débarque comme un souffle tiède en pleine vague de froid, le genre de sélection qui te réchauffe les oreilles avant même que tu montes le volume. Ici, pas de flafla : juste des tracks qui scintillent assez fort pour faire fondre la grisaille et rallumer quelque chose sous la peau. C’est le moment idéal pour laisser ces sons tracer une petite braise dans ton hiver — une échappée chaude, nerveuse, immédiate. Branche-toi, laisse entrer la chaleur, et suis le Radar : il pointe droit vers le feu.
ELEVADOR LIXBOA – Nou Velvet
Deaddream – All About It
Pimon – Dimanche amer
Janiq – Cobra
Béni – Souvenir
Neybii S – Stefflon Don
Tyranik – Glaçon
Isaiah Shoticaury – close to me
Jaber – Dans ma tête
LPN – Femme de ma vie
Woodi – Lettre
La Tarasque – Les souvenirs me portent
Parov Stelar – Shiver
Rhythm of Love – Chloe Florence
More Amour – Fashion Addict
fleur et bleue – SUPER 98
Chiara Foschiani – Hope Will Make It Happen
Alpaca-in-Chief – M Building
LE VENIN – AMI
Timon, Tømøyø – Écailles
Jahz Armando – Neomyth II ya Baladi
Joey Larsé – YABOY
OH TOI – Dieu m’a sauvé… J’en ai fait un son Trap
Miss Coco – MATONDO MINGI
Mutunova – Ring On You
TVSLYM X @kulturr21 – ENTRE VOUS
T2i — Pipo
Äzy – FOGO
Ovthex – Tana
YF ROSE – WYDF?
free$ – Money Money
Dantiti – You
J’mall – More for Me
PATHER – NOSTALGIQUE
JEWLS – Fate Or Fatal
Jairic – Don’t Let Me Put A Track On You
Flow $tro – « Underdog »
AMillionForever – Show Me
Nosthin – Rap music, malédiction
Daniel Aether – Afrophilia
AHC – COMPLEX
Utkü – Slow
DesouzaZT – S/o BEAU PAPA
Neybii S – Pablo Feat. Souri
Miilky – VILLE MAUDITE!?!
Richy Jay Ft. Rebecca Jean – Déjà loin
Sopycal sur le toit du Châtelet
Baria – Crush & Crash
Mara Cujeh – Merta le chant des Orphelins
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novembre 21, 2025« L’amour, quand il se croit lumineux, révèle parfois la part la plus sombre de nous-mêmes — et Exzenya en fait une vérité qui claque comme une porte qu’on n’avait pas vue venir. »
Il y a dans Ugly When You Love Me une tension presque clinique, une manière rare de disséquer le sentiment amoureux en laissant apparaître la matière brute, l’os, la fissure — comme si Exzenya ouvrait les murs d’une relation avec une lampe frontale et un scalpel. Son alt-pop électronique, toujours soigné jusqu’au nerf, glisse ici vers un territoire plus corrosif : on entend les illusions qui se délitent, les projections qui s’écaillent, les mécanismes de défense qui grincent. Le morceau n’est pas une chanson d’amour : c’est une reconnaissance de terrain, une relecture glaciale de ce qui se passe quand quelqu’un nous aime trop, mal, ou simplement sans nous voir.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette production tendue, presque architecturale : des synthés comme des néons blafards, une basse qui pulse lentement comme un danger latent, des respirations électroniques qui s’ouvrent et se referment autour de la voix — précise, maîtrisée, presque chirurgicale. Exzenya chante comme on expose une vérité désagréable : sans trembler, mais avec cette vibration intérieure qui dit que le sujet la concerne beaucoup plus qu’elle ne l’avoue. On sent dans chaque intonation sa double nature : la communicante analytique et la femme qui ressent trop, celle qui connaît les mécanismes de l’attachement… mais n’y échappe jamais complètement.
Là où beaucoup auraient fait un banger dark-pop, Exzenya choisit la lucidité. Ugly When You Love Me se déploie comme un miroir à peine poli : il renvoie les excès, les attentes, la manipulation douce, les projections romantiques qui nous déforment mutuellement. Ce n’est pas seulement une chanson sur l’autre ; c’est une chanson sur ce que l’amour révèle en nous — ce que nous préférerions garder sous cloche. Le titre porte bien son nom : tout devient laid quand l’amour s’accroche là où il ne devrait pas, quand il devient surveillance, lecture psychologique, intrusion masquée sous la tendresse.
On retrouve l’ADN d’Exzenya : un sens du détail presque cinématographique, une écriture qui capte le langage émotionnel comme on cueille le non-dit, et une maîtrise sonore qui rend tout ça tangible, palpable, presque filmique. Son approche analytique n’est jamais pédante : elle est organique, intuitive, comme si ses années d’étude avaient fini par devenir un instrument supplémentaire dans sa production.
Avec Ugly When You Love Me, Exzenya confirme qu’elle est l’une des voix les plus singulières de la dark pop indépendante actuelle. Elle compose des chansons qui ne consolent pas — elles dévoilent, elles secouent, elles mettent à nu. Et dans cette honnêteté tranchante, quelque chose de rare se produit : la beauté revient par la fissure.
Un morceau comme une vérité dite trop tard — mais dite enfin.
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novembre 21, 2025« On guérit parfois comme on tombe : lentement, violemment, et surtout en laissant la lumière entrer par toutes les fissures qu’on avait tenté de cacher. »
Healing Factor n’est pas un morceau, c’est une chambre d’échos. Un lieu mental où tout clignote, un peu comme ces instants où l’on se regarde dans un miroir après plusieurs nuits trop longues, trop lourdes, trop vraies — et où quelque chose, sans prévenir, commence enfin à se réparer. Rich Delinquent, qui cultive depuis des années un monde sonore entre confession digitale et fièvre post-internet, plonge ici au cœur de son esthétique emotronic et la pousse dans un territoire encore plus charnel, plus ombragé, grâce à cette collaboration avec phem, dont la présence vaporeuse agit comme une ombre qui respire.
Le morceau se déploie dans une tension permanente : synthés qui brillent comme des néons tremblants, beat lourd mais fragile, voix qui oscillent entre murmurations cybernétiques et cris intérieurs étouffés. On sent la lutte contre soi-même, mais sans pathos ; plutôt une sorte de ballet toxico-émotionnel, où la guérison n’est jamais un droit mais une conquête. Rich Delinquent excelle dans cet espace-là : raconter l’obscurité avec suffisamment de précision pour qu’elle devienne presque belle, puis en extraire une pulsation qui donne envie de la traverser plutôt que de la fuir.
Healing Factor fonctionne comme un antidote au romantisme naïf de la douleur. C’est une chanson pour celles et ceux qui connaissent trop bien le vertige d’appuyer sur “reset” tout en craignant que le système plante à nouveau. La production, ultra-cinématique, laisse entendre un cœur qui sature, redémarre, se reconfigure. phem glisse dans cette architecture sonore comme un glitch humain, une faille lumineuse dans la mécanique. Ensemble, ils créent une sorte d’hymne pour les âmes qui n’attendent plus la rédemption, mais la construisent à force de nuits brûlées.
Ce qui fascine dans Healing Factor, c’est cette façon de transformer le chaos intérieur en design émotionnel. On ne sort pas indemne du morceau : on en ressort plus vivant, plus lucide, presque reconnaissant d’avoir plongé dans un espace qui nous regarde droit dans les yeux. Rich Delinquent signe ici l’une de ses pièces les plus intimes, les plus dangereuses, les plus nécessaires. Une cicatrice qui chante, un futur qui tremble, un cœur qui recommence.
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novembre 21, 2025« Un au revoir qui ne tremble pas, mais qui respire — et qui, sous la peau, recommence à danser. »
Il y a des chansons qui n’ont pas besoin d’être scandées pour frapper. Different Life est de celles qui avancent à pas feutrés, comme une silhouette dans un appartement encore tiède d’un rêve qu’on aurait préféré oublier. K A T R I N A y raconte ce moment suspendu — à la frontière du sommeil et du réel — où l’on comprend que l’amour appartient désormais à une autre version de soi. Une version qu’on remercie, qu’on embrasse une dernière fois, puis qu’on laisse derrière, sans fracas, sans effondrement théâtral. Juste une respiration neuve.
Le morceau a cette élégance cinématographique qui naît des adieux assumés. Les synthés ondulent comme une lumière au-dessus d’une piste de danse qu’on n’a pas encore quittée, la voix se faufile dans un clair-obscur de velours, et la production — subtile, charnelle — laisse assez d’espace pour que l’émotion circule sans se briser. K A T R I N A, qui compose, écrit et produit, façonne ici un geste rare : elle transforme la mélancolie en mouvement, le souvenir en pulsation. De la thérapie sur le dancefloor, comme elle aime l’appeler — mais une thérapie qui ne prêche jamais, qui murmure, qui comprend.
Different Life a la douceur résignée d’une lettre qu’on ne poste jamais, mais qu’on réécrit mille fois pour mieux se retrouver soi-même. On ressent ce mélange de gratitude et de lucidité, cette énergie qui naît lorsqu’on passe du “je t’aimais” au “je me reviens”. C’est un morceau où le cœur ne s’effondre pas : il se réaligne.
Ce qui bouleverse ici, ce n’est pas la tristesse, mais ce qu’elle permet. Une clarté nouvelle, une peau plus vaste, un futur qui recommence à respirer. L’ombre de l’ex est encore tiède, mais déjà les contours d’une autre vie — justement — s’esquissent. Different Life n’est pas un titre : c’est une renaissance.
K A T R I N A signe l’un de ces morceaux qui ne consolent pas, mais qui réveillent. Et parfois, c’est tout ce qu’on attend d’une chanson qui parle de fin : qu’elle nous aide, enfin, à recommencer.
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novembre 21, 2025« On dirait un souvenir d’été filtré par la nuit londonienne. »
Volcanic Shores revient avec Sweet Sounds, un EP qui agit comme un courant chaud sous une bruine urbaine : ça chuchote, ça ondule, ça pulse doucement, comme si la ville elle-même respirait dans les machines. Le duo y tisse un patchwork délicat où drum & bass feutrée, soul éthérée et groove cinématique s’entrechoquent sans jamais perdre leur ligne d’horizon. Tout sonne à la fois intime et vaste, artisanal et spectral — une forme de chill futuriste né dans une chambre-studio, mais rêvé comme un plan large au-dessus de Shoreditch à 3 h du matin.
L’EP s’ouvre sur Sweet Sounds (edit), un délicat souffle club qui déploie la voix de Noya comme une lueur sur l’eau. Le morceau tient de l’apesanteur maîtrisée : une drum & bass qui ne cherche pas l’excès mais la suspension, héritière des nuits passées à Fabric à absorber les sets d’Andy C, LTJ Bukem ou les vibrations plus récentes de Nia Archives. Volcanic Shores y injecte une douceur presque tactile, comme si chaque mesure voulait retenir le temps avant qu’il ne s’évapore.
La version longue, Sweet Sounds (Organic Mix), laisse davantage respirer la matière : plus chaude, plus organique, plus circulaire aussi. Les textures s’y déploient comme une marche lente à travers une ville vide, où les façades renvoient des reflets liquides. C’est une manière d’offrir une seconde peau au morceau, plus vivante, plus souple, presque sensuelle — une exploration parallèle, un embranchement nocturne.
Le virage s’amorce avec Sitting About (mulling around mix), co-signé avec le bassiste Nick Mee. Là, l’atmosphère s’élargit : on quitte le club pour entrer dans un film contemplatif. Les influences Khruangbin et Nightmares on Wax infusent immédiatement — guitare serpentine, basse moelleuse, groove posé, un tempo qui donne envie de regarder les néons se dissoudre dans les flaques. C’est l’un des sommets du projet, une rêverie instrumentale où la ville et l’océan semblent enfin se rejoindre.
Enfin, l’EP se clôt sur Catch the Wave, toujours avec Nick Mee. Plus solaire, plus ondulant, le titre assume un côté road-movie mental : une basse qui avance comme un phare, des claviers qui s’étirent en volutes, un groove qui attrape le corps avant la tête. C’est le morceau qui porte le mieux le nom du groupe : quelque chose d’éruptif et de calme à la fois, un mouvement continu qui ne force rien mais emporte tout.
Sweet Sounds ressemble à un EP-carte postale venu d’un London tropicalisé, un territoire imaginaire où la drum & bass se fait aquatique et le groove introspectif. Volcanic Shores prouve que la douceur peut aussi être un manifeste sonore — un espace où le club devient cocon, où le beat réconcilie le cœur et la nuit. Une dérive somptueuse, humble, et furieusement addictive.
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novembre 21, 2025« Un simple motif, à peine une ombre de mélodie… et soudain tout un film s’allume dans la pénombre de l’imaginaire. »
Il y a, dans Black Coffee, cette manière rare de convoquer un monde entier en quelques notes à peine. Pas un thème bavard, pas une musique qui raconte trop vite : plutôt une tension suspendue, un frémissement dramatique, un parfum de nicotine froide et de rues humides, comme si Malorgio resserrait l’objectif sur une scène invisible, quelque part entre Rome, Paris et un vieux polar new-yorkais. On entend le grain du 16 mm, le cuir râpé des sièges de cinéma, la main du protagoniste qui tremble un peu avant de prendre une décision irrémédiable.
Peu de compositeurs contemporains osent encore cette sobriété vintage — un minimalisme tendu, presque nerveux, hérité de ces bandes-son qui savaient faire naître l’émotion avec un geste infime. Malorgio, lui, ne pastiche pas : il ranime. Son écriture sent autant la poussière des studios italiens que les obsessions harmoniques du jazz européen, mais son atemporalité vient surtout de cette façon de traiter chaque silence comme un danger, chaque note comme un secret.
Les années passées au cœur du gypsy jazz — de Django Reinhardt à Angelo Debarre, de Dorado Schmitt aux scènes parisiennes — n’ont rien d’un simple chapitre biographique : elles irriguent sa musique d’aujourd’hui. Même dans un morceau à la gravité cinématographique comme Black Coffee, on perçoit ce sens de la tension mélodique, ce goût de la ligne claire qui flotte légèrement au-dessus du sol. Mais ici, tout est décanté, réduit à l’os : la guitare devient scalpel, l’harmonie une veilleuse tremblante qui éclaire les angles morts d’une scène qu’on devine sordide.
Impossible d’écouter Black Coffee sans imaginer le film qu’il pourrait hanter — un drame silencieux, un polar mental, une histoire d’amour fatiguée où l’on sait déjà que la fin laissera un goût d’inachevé. La musique marche lentement, presque sur la pointe des pieds, mais avance avec la détermination d’un fil narratif qui ne dévie jamais : un homme seul dans une chambre trop grande, une femme qui ne vient plus, une porte mal fermée qui laisse passer l’orage.
Dans le catalogue récent de Papilio Records, Black Coffee se distingue précisément par cette manière d’élargir l’espace au lieu de le combler. Dark Night s’impose par son souffle nocturne, Phoenix par sa montée dramatique, Vanitas par son élégance baroque contemporaine — mais Black Coffee, lui, choisit la retenue absolue. C’est une musique qui ne court pas après l’image : elle la précède. Une invitation à ralentir, à regarder autrement, à ressentir plus profondément.
Dans un monde où la saturation sonore règne, Malorgio nous offre un luxe rare : un instant suspendu où tout semble déjà écrit, mais jamais explicité. Un morceau comme une scène de cinéma perdue, qu’on ne peut pas oublier, même quand tout le reste s’efface.
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novembre 21, 2025« Chocolat a ce goût de péché sucré qu’on laisse fondre trop longtemps sur la langue, juste pour sentir le moment basculer. »
Il y a, dans le nouveau single de Chloé French, cette façon rare d’attraper une émotion avant qu’elle ne s’échappe. Comme si le morceau avait été écrit dans le souffle juste après un baiser volé, ou au milieu d’une rue new-yorkaise qui n’a pas encore décidé si elle veut vous avaler ou vous couronner. Chocolat n’est pas seulement une bombe French disco : c’est un aveu, un vertige, une pulsation parfumée au manque et au plaisir.
On entre dans le titre comme on entrerait dans une pâtisserie à l’aube : avec cette sensation que quelque chose de doux va dégénérer. Les synthés, souples et lustrés, glissent comme un doigt sur une vitre embuée. La rythmique — précise mais jamais insistante — appelle la danse sans l’exiger, une sorte de house élégante qui sait parfaitement doser l’ivresse. Chloé French pose sa voix au-dessus de tout ça avec une manière de murmurer qui évoque autant la confidence que la provocation. Chaque mot semble effleurer le danger, comme si elle chantait au-dessus d’une ligne qu’elle ne devrait pas traverser.
Et pourtant elle la traverse. C’est là que Chocolat devient irrésistible : dans ce mélange de nostalgie sucrée (la fameuse cramique de Fred qui flotte dans le sous-texte), d’élan amoureux et de débordement nocturne. On y entend Paris qui se mêle à New York, Berlin qui rôde dans les basses, Genève qui laisse traîner sa douceur. Une géographie intime, un puzzle d’empreintes, que Chloé transforme en pop hyper-sensorielle.
La production d’Alex Poeppel joue d’ailleurs un rôle crucial : rien n’est trop chargé, rien n’est laissé au hasard. On retrouve cette esthétique Kensaltown East, minutieuse, presque cinématographique. Chaque couche du morceau agit comme une lueur sur un visage, révélant par touches l’histoire d’un désir qu’on sait interdit mais qu’on ne renonce pourtant pas à suivre.
Chloé French, du haut de ses 24 ans, confirme ici qu’elle navigue déjà avec une aisance rare entre les capitales culturelles et les esthétiques pop. Sa plume, qu’elle a déjà mise au service d’artistes émergents confiants, trouve dans Chocolat un terrain d’expression idéal : intime sans être fragile, sensuelle sans être étouffée par le cliché.
Le titre sèche sur la peau comme un parfum fin de soirée — celui qui dit qu’on aurait dû rentrer plus tôt, mais qu’on a bien fait de rester. Et quand le silence revient, on réalise qu’on a encore faim. Chloé French le sait, et elle nous laisse précisément là où la tentation recommence.
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novembre 21, 2025« Cette chanson groove comme un sourire têtu dans une rue en colère, un petit soleil funk qui refuse de s’éteindre tant qu’on n’aura pas remis l’avenir dans les mains de ceux qui le vivent. »
Il y a des morceaux qui arrivent comme des bulletins d’alerte, et d’autres comme des antidotes. Turning Tables fait les deux à la fois. Sous ses atours rétro – un clin d’œil assumé aux 70’s où Marvin Gaye posait les bases du soul-reportage et où Curtis Mayfield transformait les trottoirs en scènes politiques – Chris Oledude injecte un groove clair, immédiat, chaleureux, qui masque à peine l’urgence du propos. Ce n’est pas une chanson engagée à l’ancienne ; c’est une chanson engagée qui sait faire danser. Et à l’heure où les slogans tournent en boucle, ce geste-là a quelque chose de rare.
Chris Oledude a ce timbre tranquille mais déterminé, une voix qui raconte avant même de chanter. Il a l’élégance de ceux qui ont vécu mille fois le monde avant de se décider à le mettre en musique. Dans Turning Tables, sa manière de phraser évoque un narrateur sur un balcon urbain : il regarde, il respire la ville, il décrit la fatigue des petites vies écrasées par l’économie… mais il y met cette lumière douce, presque fraternelle, qui empêche le cynisme de gagner. La basse ronronne comme si elle connaissait déjà la suite de l’histoire, les cuivres flambent par touches rapides, et la batterie avance avec ce pas décidé qui rappelle que la soul a toujours été une marche.
La force du morceau ne tient pas seulement à sa nostalgie délicieusement funk. Elle tient surtout à la franchise de son écriture. Oledude ne moralise pas : il observe. Il transforme des réalités concrètes – l’inflation, l’injustice économique, la lassitude politique – en une pulsation presque joyeuse, comme si la solution, finalement, commençait par une reconquête simple : se remettre en mouvement. On entend là l’écho de son histoire : ces décennies partagées entre militantisme, musique mise en pause, deuils trop lourds, puis ce retour à la création avec une humilité bouleversante. Turning Tables n’est pas une déclaration tonitruante ; c’est une main tendue.
Et derrière le single se dessine déjà l’ombre lumineuse de ce Preacher Man – Vol. 1 qui arrive. On sent, dans ce premier extrait, la promesse d’un album où les grooves seront des sermons doux et les refrains des revendications calmes. Oledude réactive une tradition qu’on pensait éteinte : celle où la musique de contestation était aussi musique de communion, où l’on danse pour se rappeler qu’on existe, qu’on tient debout, qu’on peut encore renverser la table sans renverser la tendresse.
Avec Turning Tables, Chris Oledude signe un retour qui ne hurle pas, mais qui résonne longtemps. Une soul qui regarde l’époque droit dans les yeux, et qui choisit de répondre avec des couleurs, des corps qui bougent, et une vérité dite sans trembler. Une musique qui rappelle que parfois, la révolution commence par un sourire en rythme.
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novembre 21, 2025« On dirait un battement qui hésite à continuer, une image qui se fige avant de disparaître, un geste minuscule devenu monument. Dans Coágulo de un instante, Yo capture non pas un moment : l’instant qui saigne autour. »
On ne sait jamais vraiment si Yo écrit de la musique ou s’il sculpte des éclats de vie avec une précision presque chirurgicale. Coágulo de un instante, dernier single avant la parution de Carmina Alegría, ne déroge pas à cette règle secrète : chaque son y pulse comme une cellule isolée, chaque montée respire comme un thorax qui peine à reprendre souffle. Il y a dans cette pièce la tension du post-rock, la lenteur lumineuse du néoclassique, la densité bruissante de l’ambient et quelque chose d’indéfinissable — une vibration intime qui semble provenir d’un lieu enfoui où se confondent douleur, hommage et éclat mystique.
Le morceau progresse par phases, comme des plongées successives dans un liquide épais. Une note tenue devient reflet, un souffle synthétique se mue en souvenir, une pulsation granuleuse évoque le cœur qui serre juste avant qu’un souvenir n’apparaisse. On sent que Yo travaille la musique comme on travaille un texte poétique : par supposition, par retrait, par tremblement. Rien n’est décoratif ; tout est conséquence.
Ce qui frappe d’abord, c’est la dimension quasi cinématographique du titre. Il ne raconte pas, il cadre. Il impose un plan fixe — un de ceux que l’on retrouve dans le cinéma méditatif de Carlos Reygadas ou dans les visions brumeuses d’un Tarkovski tardif. Coágulo de un instante n’est pas une chanson : c’est une caméra qui refuse de détourner les yeux, même quand l’émotion devient trop dense pour être confortable.
À l’intérieur de cette architecture sonore, l’ombre de Carmina Alegría glisse déjà. L’album dédié à la grand-mère de Yo — celle à qui la vie avait promis une carrière radiophonique sous un nom devenu légende intime — hante littéralement chaque seconde de ce morceau. On y entend un adieu qui ne veut pas en être un, un héritage qui ne cherche pas à briller mais à respirer encore, juste un peu. La texture même du son semble chargée de cette histoire familiale : on croirait percevoir, au détour d’un crescendo, un souvenir vocal suspendu dans l’air, jamais explicitement donné mais perceptible comme un parfum.
Yo a toujours défendu une approche de la création affranchie des genres — ni post-rock, ni ambient, ni néoclassique, et pourtant exactement tous à la fois. Ce titre en est la cristallisation : une matière mouvante, sensible, où chaque élément se tient dans un équilibre si fragile qu’on redoute presque de cligner des yeux par peur de le rompre.
Il y a dans Coágulo de un instante une beauté qui ne cherche pas l’effet mais la vérité. Celle des murmures transmis d’une génération à l’autre, des gestes qu’on répète sans savoir pourquoi, des traces qui persistent quand tout le reste s’efface. Une musique qui ne remplit pas l’espace mais révèle les zones minuscules où l’émotion se loge, celles qu’on n’atteint qu’en se tenant immobile.
En refermant ce fragment suspendu, on comprend que Yo n’offre pas un single : il livre un prélude. Un battement. Un caillot d’existence avant que l’album ne vienne, lui, ouvrir la plaie en grand.
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novembre 21, 2025« MIRROR ne se contente pas de refléter : il avale, distord, recrache une version plus honnête de nous-mêmes, celle qu’on esquive quand la lumière est trop franche. »
Ce morceau m’a cueilli comme un choc discret, un de ceux qu’on ne voit pas venir mais qui vous redessinent la cage thoracique en quelques secondes. CLAMPDOWN – projet noir comme un métal chauffé à blanc signé DEFU. et SEM BRANA – n’entre pas dans la pièce : il l’altère. MIRROR n’a rien d’un premier essai fragile. C’est la naissance d’un langage déjà assuré, un dialecte électronique qui capture la vulnérabilité comme un fluide, la tord dans des textures industrielles puis la dépose à vos pieds, encore chaude, encore vivante. J’ai eu la sensation de découvrir une fissure qui respire.
La voix, si proche qu’on devine presque les contours de la gorge, n’est pas là pour rassurer. Elle vacille délicatement, comme si chaque syllabe était une marche trop mince au-dessus d’un vide intérieur. Elle se faufile dans les infractuosités du mix avec une élégance tendue, rappelant ces instants où l’on ne sait plus si l’on retient un aveu ou un désastre. Cette fragilité assumée, CLAMPDOWN la laisse courir à travers les glitchs, les basses qui rampent comme des ombres liquides, les micro-distorsions qui surgissent telles des pensées intrusives. Tout devient émotion, mais sans une once de sensiblerie.
Ce qui m’a frappé, c’est cette manière qu’a le duo d’utiliser la production comme une scénographie mentale : chaque son porte la sensation d’un geste, chaque silence soupèse le poids d’une hésitation. MIRROR évoque autant une pièce confinée qu’un paysage intérieur aux couleurs métalliques, où le contrôle et la perte se disputent la peau. On sent que le morceau a été façonné non pas pour séduire mais pour incarner un état – celui d’un esprit qui cherche encore sa cohérence et qui accepte, enfin, de se regarder sans filtre.
Les basses cinématiques étendent l’espace comme un souffle retenu trop longtemps. Les textures industrielles, elles, ne tombent jamais dans la démonstration : elles murmurent un malaise, une beauté dérangée mais totalement crédible. On se trouve dans un entre-deux constant, où la douceur affleure au bord du chaos, où la perception se brouille comme une image trop zoomée, pixelisée par l’émotion. C’est cette tension, cette collision entre fragilité et puissance, qui révèle la force du projet. CLAMPDOWN ne cherche pas l’effet ; il cherche la vérité de l’impact.
Ce premier titre ouvre un monde qui n’a rien de décoratif. C’est un univers cohérent, presque cinématographique, davantage pensé comme un organisme que comme une simple production musicale. On y devine une esthétique totale, un projet qui embrasse aussi bien l’audio que l’image, l’identité que l’effacement, comme si tout devait converger vers un même point focal : cette sensation d’être à la fois soi-même et un reflet abîmé.
MIRROR laisse une trace étrange, belle, persistante. Une impression d’avoir entrevu quelque chose qu’on n’était pas censé voir – un reflet imparfait, oui, mais terriblement humain. Si ceci n’est que la première fracture, on peut s’attendre à ce que les suivantes deviennent des coulées de lumière noire impossibles à ignorer.
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novembre 21, 2025« Certaines œuvres naissent là où rien ne devrait pousser : au milieu des fractures, des silences imposés, des colères que quelqu’un finit par confier à une machine, faute de pouvoir les dire autrement. »
Ayip Memleketim Ayip n’a pas l’allure d’un simple morceau : il ressemble davantage à un manifeste arraché du fond de la gorge, puis reconstruit pixel par pixel pour survivre dans un monde où dire la vérité coûte parfois trop cher. Inticome War, artiste turc déterminé à brouiller la frontière entre le vivant et le numérique, transforme ici l’intelligence artificielle en amplificateur de vulnérabilité. Non pas un refuge, encore moins un masque : un champ de bataille.
Ce qui saisit d’abord, c’est cette manière dont la production — générée par IA — résonne comme un décor trop parfait pour être rassurant. Une esthétique glacée, chirurgicale, presque impassible, qui met en relief l’incandescence des mots : les siens, écrits dans sa langue, porteurs de blessures anciennes et de brûlures contemporaines. On perçoit la tension entre la précision algorithmique des textures et la densité émotionnelle qui les traverse : comme si le morceau était perpétuellement en déséquilibre, pris entre la froideur d’un système et le cœur incandescent d’un homme qui refuse de se taire.
La démarche d’Inticome War dévoile un paradoxe fascinant : puisque la société étouffe certaines voix, alors autant confier la charge de crier à ce qu’elle ne peut pas museler. La machine, neutre, devient témoin involontaire d’un malaise collectif ; un outil qui, entre ses mains, s’humanise au lieu de déshumaniser. On y entend les fêlures d’un pays, les contradictions d’une époque, la sensation étouffante de vivre dans un espace où la dignité n’est pas toujours garantie.
Musicalement, le morceau se déploie comme un bloc compact : pulsations lentes, tension continue, atmosphère saturée d’un malaise maîtrisé. Pas de démonstration technique, pas de virtuosité ostentatoire : tout est pensé pour que le message domine la forme, pour que l’écoute se transforme en prise de position.
Ayip Memleketim Ayip marque une étape importante dans cette nouvelle génération d’artistes qui refusent de considérer la technologie comme un simple gadget. Ici, elle devient un vecteur politique, une caisse de résonance pour ce que l’artiste ne peut dire qu’en contournant les chemins habituels. Un acte de résistance numérique, porté autant par la fragilité que par le courage.
Inticome War signe une œuvre essentielle : un cri dans un monde saturé, mais un cri qui, paradoxalement, n’a jamais sonné aussi humain.
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novembre 20, 2025« Certaines chansons s’ouvrent comme une fenêtre : un souffle chaud vous traverse, un paysage que vous croyiez oublié revient d’un coup, et votre cœur a déjà basculé du côté du souvenir. »
Yellow déploie exactement cet effet-là : une sensation d’été qui vous reprend par surprise, comme une lumière revenue d’on ne sait où, mais qui porte encore l’odeur des rencontres trop brèves et des émotions qui ne savent pas se ranger proprement. Luan Luan, avec cette manière très personnelle de traduire le monde en couleurs avant même de le traduire en sons, semble offrir un morceau dont l’intuition précède la structure : une pop éclatée mais précise, une sensibilité queer assumée, et cette douceur nerveuse qui survit à tous les départs.
Le morceau respire comme une photo surexposée : éclats de guitares claires, batterie qui pulse comme une marche rapide sous un soleil écrasant, voix tenue à mi-hauteur, jamais démonstrative mais habitée par une tendresse presque physique. On sent la synesthésie dans la manière dont les textures se répondent : les aigus brillent comme un reflet, le groove avance comme un rayon oblique qui glisse sur un mur, et la production laisse filer un espace où la lumière semble devenir un instrument à part entière.
Yellow raconte un été queer sans en faire un drame ou un manifeste : c’est plus simple, plus beau, plus fragile. Luan Luan chante comme on parle d’une rencontre qui nous a transformé·e plus qu’on ne veut l’admettre. Les arrangements eux-mêmes semblent s’écrire au rythme d’un souvenir qui refuse de mourir : légers, mobiles, traversés par ce mélange de joie et de nostalgie qui n’appartient qu’aux histoires trop courtes. Le morceau ne cherche jamais le tube, mais le devient malgré lui, parce qu’il touche à cet endroit universel où l’euphorie et la perte cohabitent sans se contredire.
Il faut aussi saluer l’écriture musicale derrière cette apparente simplicité : le jeu de guitare en fingerstyle, comme une respiration continue ; les couches synthétiques discrètes qui colorent l’arrière-plan sans jamais étouffer la voix ; la construction progressive qui élargit le spectre émotionnel sans basculer dans le grandiloquent. Tout ici semble articulé pour servir une seule idée : faire sentir la chaleur, pas la raconter.
Et puis Yellow porte quelque chose d’encore plus intime : cette déclaration étrange et magnifique qui traverse le morceau, cette façon de dire à quelqu’un qu’il est une couleur, qu’il éclaire une manière d’être au monde. Luan Luan esquisse là une vision artistique rare — une musique qui ne s’écoute pas seulement mais se perçoit, qui ne cherche pas la métaphore mais la sensation directe.
Yellow s’impose alors comme un chapitre essentiel de leur univers : un lieu où l’amour se mesure en intensité chromatique, où les émotions se déposent comme des pigments, où l’on écoute autant avec le cœur qu’avec la mémoire. Un single lumineux, sincère, qui laisse cette impression étrange d’avoir été touché par une couleur vivante.
Et c’est pour cela qu’on y revient. Parce qu’on en sort irradié. Parce que Yellow continue de briller même quand on éteint tout le reste.
Instagram : luanluanmusic
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novembre 19, 2025« BluntBrad Jr ne cherche pas à prendre la place : il construit son propre territoire, brique après brique, mélodie après mélodie. »
Il y a quelque chose d’étrangement cinématographique dans la trajectoire de BluntBrad Jr. Une impression de suivre un personnage en pleine montée, caméra collée à ses pas, comme dans un de ces films où l’on sait que le héros va brûler les étapes, même si personne n’a encore pris le temps de le voir arriver. Avec Knock The Mall Down et I Talk Loud, deux titres sortis à quelques jours d’intervalle, BluntBrad Jr confirme qu’il est l’un des rares artistes du rap mélodique américain actuel à savoir jouer sur deux tableaux : celui de la gueule assumée et celui de la faille qu’on camoufle sous un vernis trap soyeux.
Knock The Mall Down, c’est son morceau le plus frontal, une brutale montée d’adrénaline façonnée pour les haut-parleurs qui cognent sous les sièges. La prod frappe sec, presque industrielle, avec ces basses qui semblent sortir d’un parking souterrain où tout résonne un peu trop fort. BluntBrad s’y déploie avec un flow certain, confiant, presque joueur : une manière de s’imposer sans hausser le ton, comme ces gens dont la présence suffit à faire basculer la pièce. Le morceau a l’arrogance des titres faits pour les virées de nuit, pour les pneus qui crissent et les esprits qui refusent de s’éteindre. Ce n’est pas du gangsta rap caricatural : c’est un monde mental, un espace intérieur où l’on cogne pour exister.
Et pourtant, dans I Talk Loud, il se dévoile autrement. Le rappeur troque la tension pour une vulnérabilité plus complexe, dans un registre cloud hop teinté d’émotions brutes. L’autotune n’est pas un gadget : c’est la texture de ses pensées, la manière dont elles se déforment en avançant. La prod s’évapore, flotte, hésite — elle laisse entrer les doutes, les respirations cassées, les phrases qu’on n’ose pas dire mais qu’on finit par chanter quand même. On y entend le Midwest dans la sincérité, la Californie dans le vernis, et un peu de Post Malone dans le goût du mélodique blessé. Mais BluntBrad Jr ne copie pas : il absorbe, il réarrange, il réinvente pour coller à son propre récit.
Ce diptyque dit beaucoup de son ADN. Un pied dans la trap musclée, l’autre dans l’intime mélancolique. Un flow qui sait mordre, un chant qui sait trembler. Une écriture qui vacille entre assurance et confession. Surtout, une maîtrise instinctive des refrains qui restent, de ces lignes simples qui s’impriment parce qu’elles ne mentent pas.
Ce que raconte réellement BluntBrad Jr avec Knock The Mall Down et I Talk Loud, c’est qu’il est en train de trouver sa voix — une voix hybride, où la mélodie est une arme, où le vécu dicte la forme, où le style n’est jamais un masque mais un prolongement naturel de ce qu’il veut dire. Il n’est pas encore à son sommet, et c’est précisément ce qui rend ces deux titres excitants : on entend la montée, on entend les muscles qui se forment, on entend l’artiste en train de se construire.
Deux titres, deux angles, une même évidence : BluntBrad Jr avance vite. Et cette fois, tout le monde risque de l’entendre.
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novembre 19, 2025« La Pente n’est pas un morceau : c’est un 180, un virage serré où Hina passe de l’ombre à la clarté sans jamais perdre son souffle. »
Une étrange sensation m’a traversé en écoutant La Pente. Comme si je surprenais un artiste à un moment charnière, ce point fragile où l’on arrête d’essayer de plaire et où l’on commence enfin à dire la vérité, la sienne, brute et dérangée. Hina, avec ce deuxième single, choisit précisément cet endroit-là : la faille plutôt que la façade, la montée plutôt que les raccourcis, le réel plutôt que les validations creuses.
Le morceau s’ouvre comme un aveu qu’on aurait gardé trop longtemps dans la gorge. Quelques notes égrenées, presque timides, qui respirent le Maroc désertique, le Oud qui chauffe l’air comme une braise ancienne. Puis une voix, penchée entre deux langues, deux identités, deux héritages qui ne se trahissent pas mais s’entremêlent. On sent la Darija arriver par petites vagues, comme un souvenir qui se réinvite dans la pièce, un parfum de maison qu’on croyait lointain. C’est un geste de loyauté, un retour aux origines, mais jamais nostalgique : plutôt un point d’ancrage avant la tempête.
Et elle arrive vite, la tempête. Le drop est sec, inattendu, calibré pour déraper sous les pieds. La prod bascule de la confidence à l’impact, dans une forme de rage contenue qui relie les mondes : l’électronique fine, presque liquide, heurte une rythmique trap plus urbaine, plus rugueuse. Ce contraste crée le cœur battant du morceau : l’ascension n’est pas lisse, elle secoue, elle déstabilise. Le refrain, lui, accroche comme une corde jetée dans le vide — cette corde qu’on attrape même si on tremble, parce qu’on n’a pas le choix.
La force de Hina, c’est sa façon d’écrire et de composer avec une honnêteté qui tranche. Pas de posture, pas de cynisme, pas de superflu : juste le constat amer d’un artiste qui a trop attendu qu’on le valide, trop vécu l’abandon de ceux qui ne restent jamais quand ça stagne. Il transforme ce constat en moteur. La Pente devient alors un manifeste pour ceux qui avancent en silence, qui montent seuls, qui accumulent les erreurs mais refusent l’aplatissement.
Ce qui émeut, au-delà de la technique, c’est l’énergie de quelqu’un qui s’est reconstruit à l’écart. On y lit un amour profond pour la création artisanale — Hina compose dans sa chambre, fidèle à l’authenticité qui l’a façonné. On y entend aussi la revanche des discrets, ceux qu’on ne regarde qu’une fois arrivés en haut.
La Pente n’est ni un banger opportuniste ni une ballade triste. C’est un morceau hybride, terriblement humain, qui raconte la montée avec ses aspérités, ses griffures, ses respirations difficiles — et la beauté inattendue qu’on trouve parfois dans la lutte elle-même.
Hina ne trace pas simplement son chemin. Il redessine les reliefs. Et si son ascension se fait encore discrète, on sent déjà qu’il est en train de gravir plus haut que prévu.
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novembre 19, 2025« Think Twice n’a pas l’âge qu’il prétend : c’est un morceau qui court trop vite, rêve trop haut et brûle trop fort pour rester dans sa génération. »
Je me surprends parfois à regretter ce moment précis où une chanson vous dérobe littéralement le sol sous les pieds — ce petit choc électrique qui vous rappelle pourquoi on écoute de la musique comme on respire, par nécessité. Think Twice fait exactement ça. Florentenes débarque à la manière de ces groupes dont on entendait parler avant même de les avoir écoutés : avec un vent de rumeurs, une odeur d’urgence, un frisson de promesse. Sauf que la promesse est tenue dès les premières secondes.
Le morceau fuse comme une échappée adolescente sous la pluie de Manchester, les guitares lacèrent l’air avec ce mélange de fougue et de détermination propre aux groupes anglais qui savent ce que signifie porter leur ville sur le dos. On retrouve l’insolence des Libertines, la netteté tranchante des premiers Arctic Monkeys, et cette façon très nordique de laisser la vulnérabilité apparaître sous les angles saillants. Le chant de William Train Smith a quelque chose de brut mais chargé, comme un carnet de notes lu en courant, les émotions encore chaudes entre les doigts.
Ce qui frappe, c’est la manière dont Think Twice transforme une rupture en accélération. Pas de lamentation pesante ici : une montée en puissance tendue, nerveuse, presque cathartique. Le morceau capture cette période étrange où l’on apprend à se détacher, à recoller des fragments, à se réinventer avec ce qui reste — tout ça en gardant le sourire serré entre les dents. Les riffs bondissent, la batterie refuse la demi-mesure, le mix de Dave Eringa respire la scène live, comme si les murs d’un pub tremblaient encore autour du morceau.
Les Florentenes ne jouent pas seulement vite : ils jouent avec un feu qui dépasse leur âge. Leur indie rock transpire la volonté de prouver quelque chose, non pas à l’industrie, mais à eux-mêmes : qu’ils ont les chansons, les épaules, et l’énergie pour devenir cette nouvelle génération de guitar bands que le Royaume-Uni appelle depuis trop longtemps. Leur complicité se sent jusque dans le grain, cette impression d’unité, d’une bande qui avance ensemble vers un avenir trop grand pour elle — mais qui court quand même.
Think Twice n’est pas qu’un single. C’est un avertissement, un virage, un marqueur. Un hymne d’espoir et de gueule de bois, un cri de jeunesse qui claque comme une porte qu’on ferme pour pouvoir en ouvrir une autre. Florentenes, avec ce morceau, prend son ticket au premier rang de la scène britannique de demain et nous invite à monter avec eux — avant que la salle ne soit pleine.
Une chanson qui, comme les meilleures, donne l’impression d’arriver au bon moment, exactement celui où l’on avait besoin d’elle.
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novembre 19, 2025« KING KONG est un uppercut tribal, une montée de fièvre où BB Thomaz transforme chaque battement en déclaration de puissance. »
Il y a des morceaux qui ne frappent pas : ils possèdent. Ils prennent le contrôle du souffle, de la cage thoracique, du rythme cardiaque, jusqu’à ce que le corps décide lui-même de rejoindre la cadence comme une offrande. KING KONG fait partie de ces titres-là — ceux qui ne demandent ni permission ni contexte. Ils entrent, retournent l’atmosphère, imposent un royaume. Et dans ce royaume, BB Thomaz règne en impératrice solaire.
La première chose qui m’a heurtée, c’est cette pulsation afro house lourde, charpentée, animale, comme si les tambours avaient été polis à la chaleur du bitume. On sent immédiatement la patte tribale, une manière d’embrasser l’Afrique dans ce qu’elle a de plus impérieux : le groove comme loi universelle, la terre comme métronome. Chaque percussion semble remonter d’un sol très ancien, chargé de sueur, de célébrations, de défaites, de renaissances. Et par-dessus, BB Thomaz déploie une voix qui brûle la surface : ronde, chaleureuse, agile, un signe de vie qui refuse de s’éteindre.
Ce qui fascine, c’est cette double nature du morceau : mi-danse, mi-déferlement. BB passe du chant aux rap lines avec une aisance féline, mélangeant sensualité et combativité dans un même souffle. Il y a des accents Beyoncé, oui, mais surtout une audace brute, quelque chose de fauve, qui n’appartient qu’à elle. Quand elle clame son autorité, on y entend une femme qui n’a jamais eu le luxe de l’enfance, qui a bâti sa liberté à mains nues, qui a fui pour survivre avant même d’apprendre à rêver. KING KONG résonne comme la revanche d’une vie entière — une proclamation sans tremblement.
Puis arrive ce drop à 1:03, souligné comme une promesse par BB elle-même. Et c’est vrai : il arrache tout. La basse s’épaissit, le beat s’élargit, l’espace s’enflamme. On bascule dans quelque chose de primal et de moderne à la fois, un vortex afro house taillé pour les clubs moites, les nuits longues, les transes collectives. Le morceau n’explique rien, il ressent. Il impose ce que le corps doit faire : céder.
Mais ce qui me touche le plus, c’est la lueur derrière la puissance. BB Thomaz chante comme quelqu’un qui a survécu en transformant la douleur en moteur, la violence en scène, le silence en voix. KING KONG n’est pas un hymne de domination gratuite : c’est un chant de résistance, un manifeste où la musique devient muscle, refuge, affirmation.
Dans un monde saturé d’ego et d’énergie vide, BB, elle, apporte une force vivante, organique, nourrie au réel. KING KONG est un morceau qui porte les cicatrices de celle qui l’a créé — et c’est pour ça qu’il frappe si juste.
Un titre pour danser comme si le sol brûlait. Pour se redresser. Pour rugir. Pour exister sans se cacher.
BB Thomaz, ici, ne joue pas aux géants : elle en est un.
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novembre 19, 2025« L’art d’embrasser l’absence sans jamais s’y perdre — une course ralentie où l’émotion respire entre deux battements de synthé. »
Je me suis surpris à écouter Away avec cette sensation étrange d’être déjà parti quelque part, même en restant assis. Une impression de route au crépuscule, de chaleur qui s’attarde sur la peau tandis que l’esprit, lui, cherche un point d’ancrage. Ce genre de morceau qui s’installe comme un état second — parce qu’il ne cherche jamais à impressionner, seulement à envelopper.
Ce qui frappe immédiatement, c’est la manière dont bluuwav, producteur australien aux instincts très précis, sculpte l’espace sonore. Il ne construit pas un décor : il construit une atmosphère. Une chambre bleutée, humide, presque suspendue. La house chill s’y faufile avec retenue, comme si chaque pulsation devait respecter un secret. Les synthés, eux, avancent en nappes tendres, jamais envahissantes, et laissent la voix de Ben Provencial respirer, s’ouvrir, s’abîmer parfois dans une mélancolie lumineuse.
Ce duo fonctionne parce que chacun comble ce que l’autre esquisse. bluuwav façonne le mouvement : un tempo qui ne presse jamais, une dynamique subtile, des textures soyeuses qui évoquent Shallou, Oskar med k, et cette école électronique qui préfère la douceur aux artifices. Ben Provencial, lui, apporte le grain humain — un timbre chaud, légèrement voilé, qui dit le manque sans s’y noyer.
Away est une fuite. Mais une fuite lente, presque voluptueuse. On n’y court pas : on glisse. Le morceau porte en lui une urgence contenue, une tension discrète, comme si quelqu’un s’éloignait en jetant un dernier regard par-dessus l’épaule. Il y a ce balancement permanent entre le désir de partir et celui de rester, entre la douceur du souvenir et la nécessité du mouvement. C’est ce paradoxe qui fait toute sa beauté.
La production est d’une maîtrise rare : chaque élément a sa place, aucun n’est gratuit. Le beat, minimal mais précis, donne l’impulsion ; les pads respirent ; les effets vocaux ne cherchent pas la démonstration mais l’émotion. Et au cœur de tout ça, une mélodie fragile, presque chuchotée, qui se blottit contre l’oreille comme un aveu qu’on fait à mi-voix.
On reconnaît aussi dans l’écriture sonore de bluuwav l’empreinte d’un producteur qui a beaucoup voyagé, musicalement et humainement. Ce sens du détail hérité de la pop moderne, cette architecture claire héritée de ses travaux dans le sync, cette façon instinctive de laisser la voix dicter la direction émotionnelle du morceau. Away n’est pas juste une collaboration : c’est la rencontre de deux sensibilités qui vibrent au même rythme.
J’aime la modestie du morceau. Sa façon de ne jamais hurler pour exister. Il avance avec l’assurance de ceux qui savent que la beauté, parfois, se niche dans les nuances, dans les demi-teintes, dans les silences qu’on remplit de soi. Away parle de distance, d’absence, de cette zone trouble où l’on se dissout un peu, mais sans renoncer à avancer.
C’est un track pour rouler la nuit, pour marcher seul, pour danser doucement, pour respirer. Pour réapprendre que même lorsqu’on s’éloigne, on peut se trouver.
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novembre 19, 2025« Na Na Benz, c’est la pulsation d’un héritage qui refuse la poussière : un battement de cœur ancestral propulsé dans un futur où les femmes écrivent encore l’économie du monde. »
Je suis resté un moment immobile après la première écoute de Na Na Benz. C’est rare, cette impression que la musique vous regarde droit dans les yeux, consciente d’elle-même, de son poids, de sa mission. James BKS ne signe pas seulement un morceau : il dépose un étendard, le genre qu’on soulève pour réveiller une mémoire que l’histoire globale a trop souvent reléguée dans les marges. Et ce geste, il le fait non pas dans le silence – mais dans le vacarme glorieux d’un groove qui dévore le sol.
Ce qui frappe d’abord, c’est l’architecture. James BKS plante un décor sonore où la drill urbaine se mêle aux polyrhythmies bikutsi avec une fluidité presque insolente. Rien ne sonne forcé. Rien ne sonne décoratif. Tout est organique : la percussion mord, la basse rampe comme une bête sûre de sa force, les voix résonnent comme des incantations. C’est un territoire sonore hybride, mouvant, qui respire l’Afrique contemporaine autant que les diasporas créatives disséminées entre Paris, Douala et Brooklyn.
James BKS, en héritier conscient de la puissance rythmique que son père, Manu Dibango, a imprimée dans le monde, manie le beat comme une matière vivante. On sent un homme qui sait que la musique peut porter une mémoire, réveiller un récit, faire danser une vérité. Et dans ce morceau, cette vérité s’appelle les Nana Benz. Ces femmes togolaises qui, bien avant le storytelling moderne, avaient compris comment transformer un tissu en empire, un motif en arme, un commerce en souveraineté.
Ce que j’admire dans ce morceau, c’est la manière dont James BKS ne tombe jamais dans l’hommage figé. Au contraire : il rend ces femmes vivantes, présentes, étincelantes. Dans le beat, on entend la rapidité des négociations sur les marchés, dans les basses la fermeté des décisions, dans les chœurs le murmure collectif de celles qui construisent, pierre après pierre, des indépendances intimes et économiques. C’est un morceau qui honore sans nostalgie. Qui raconte sans muséifier. Qui transmet sans édulcorer.
Le choix esthétique est d’ailleurs d’une précision folle : les textures drill donnent au morceau un tranchant contemporain, une urgence de bitume, tandis que le bikutsi insuffle une pulsation tellurique, profondément enracinée. C’est un mariage risqué, mais James BKS maîtrise trop bien les tensions pour que quelque chose déborde. Résultat : un track qui frappe autant le corps que l’esprit, un pont sonore entre continents, générations, combats.
Le flow, lui, avance comme un mantra. Pas dans une énergie agressive mais dans une affirmation calme, souveraine, presque rituelle. On n’est pas dans la démonstration technique : on est dans la célébration de l’ADN, dans le chant d’un héritage. C’est cette sobriété habitée qui donne au texte sa force. James BKS ne joue pas au narrateur : il incarne.
Na Na Benz est un morceau qui pourrait faire vibrer un club comme un musée, une radio mainstream comme une conférence sur la place des femmes dans les économies informelles africaines. Et c’est précisément ce qui en fait un bijou : il refuse le cloisonnement. Il circule. Il affirme. Il rassemble.
À travers ses choix, sa production, son intention, James BKS rappelle une vérité simple et pourtant révolutionnaire : danser peut être politique, rappeler peut être joyeux, transmettre peut être incandescent.
Et dans le monde d’aujourd’hui, ça fait du bien d’entendre un artiste écrire une page d’histoire en faisant trembler les murs.
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novembre 19, 2025« NO REST, c’est ce moment où ton cœur accélère avant ta tête, et où la nuit te demande d’aller plus loin que ce que tu pensais pouvoir donner. »
Je ne sais pas si Rick Tonnii dort parfois, mais à l’écoute de NO REST, on comprend très vite que le mec vit dans une autre fréquence, une zone où le sommeil n’existe pas, où seules comptent l’impulsion, la montée d’adrénaline et la chair à vif du présent. Ce morceau n’est pas un simple track trap — c’est une poussée de tension maîtrisée, un claquement de doigts dans une pièce noire, un frisson qui court sur la colonne vertébrale pendant que les synthés s’embrasent.
La première chose qui frappe, c’est la densité. Pas une densité lourde ou brouillonne, mais cette densité urbaine qui ressemble à une ville pleine de néons, de sueur, de pas pressés à 3h du matin. Le beat pulse comme un moteur sous l’asphalte, tout droit sorti d’un laboratoire où la trap flirte avec l’électro futuriste. La production convoque cette esthétique rage-y, presque cyberpunk, où chaque synthé tranche comme une ligne de lumière bleue dans la pénombre.
Rick Tonnii arrive dessus avec une précision chirurgicale. Son flow, rapide, anguleux, charismatique, semble vouloir perforer le silence avant même de commencer. On sent un rappeur qui comprend l’espace, qui sait quand mordre, quand se retirer, quand accélérer la cadence jusqu’à l’essoufflement. Il possède ce truc rare : l’instinct. Pas seulement du rythme, mais de la présence. On l’imagine rapper à deux centimètres du micro, respiration chaude, détermination scotchée au palais.
La manière dont il glisse entre l’anglais et le coréen ajoute une dimension sensorielle inattendue : un lyrisme coupé au scalpel, un changement de texture, une sorte de vertige bilingue qui donne au morceau son identité presque transfrontalière. Ce mélange, dans sa spontanéité, crée un sentiment de course entre deux mondes — et Rick Tonnii, lui, fonce sans regarder en arrière.
Ce qui me fascine dans NO REST, c’est son refus absolu du repos, justement. Tout est construit pour maintenir la tension : les nappes synthétiques qui montent comme un avertissement, les basses qui se déploient en vagues compactes, les micro-ruptures dans le beat qui font l’effet de petites explosions internes. Pas de zones mortes. Pas de répit. Le morceau avance comme un train lancé trop vite, mais qui reste parfaitement sur ses rails.
La sensation globale, c’est l’urgence. L’urgence de dire, de prouver, de marcher plus vite que les doutes. L’urgence de vivre dans la vibration plutôt que dans la retenue. Et cette urgence, Rick Tonnii la porte dans la voix, dans l’énergie, dans les respirations courtes qui donnent l’impression qu’il rappe en plein sprint.
NO REST n’est pas un titre qu’on écoute pour se poser — c’est celui qu’on joue quand on a besoin de se réveiller de l’intérieur, de faire fondre un plafond mental, de sortir dans la nuit avec l’impression d’être invincible. Rick Tonnii réussit ce que les artistes les plus affutés maîtrisent : créer une atmosphère, une scène, un monde entier en seulement quelques mesures.
Un morceau nerveux, incandescent, qui refuse le sommeil comme on refuse la défaite — avec panache, puissance et une dose d’insolence parfaitement dosée.
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novembre 19, 2025Al Filo est ce moment suspendu où tu réalises que tu n’as plus peur du vide — seulement de ne pas sauter. »
Ce qui me frappe en entrant dans Al Filo, c’est cette sensation presque physique d’être tiré par le col vers un territoire brûlant, un espace où la rue respire le duende et où le beat moderne s’enlace à la tradition comme deux corps qui ne savent plus très bien se repousser. Alba Cantos n’essaie pas de jouer sur deux tableaux : elle les fusionne jusqu’à ce qu’ils deviennent indémêlables. La première étincelle vient de sa voix — fière, nerveuse, une voix qui a goûté à la poussière du chemin et refuse désormais de baisser la tête.
Dans ce morceau, le pop-rap latin se déploie avec un aplomb félin, mais c’est le flamenco qui en est l’âme en fusion. Pas un flamenco poli pour playlists évasives, non : un flamenco qui gratte, qui proteste, qui ne craint ni les failles ni la colère contenue. On sent la lignée, les nuits longues, les palmas qui résonnent dans des cuisines trop petites, les confidences faites entre deux riffs de guitare. Et pourtant, tout est moderne, urbain, poussé par une production qui avance comme un moteur chaud, martelée de percussions trap qui donnent au morceau cette allure de cavalcade nocturne.
Alba chante comme on confesse — à mi-chemin entre le murmure et la morsure. Il y a dans son phrasé un refus de la résignation, une urgence presque viscérale : celle de ne plus rester coincée dans l’entre-deux, de choisir enfin le feu plutôt que la fadeur. Le refrain, lui, s’élève comme un cri qu’on retenait depuis trop longtemps, un cri qui traverse le corps avant de sortir par la gorge, avec cette détermination que seules les artistes qui ont marché sur leurs propres braises savent tenir.
Ce qui rend Al Filo si magnétique, c’est sa façon d’être une frontière vivante. Le morceau raconte ce moment où l’on sait que quelque chose doit se briser pour que quelque chose d’autre naisse. On y entend la bataille intime entre la peur et le désir, entre les traditions qui rassurent et l’appel d’un futur qui exige qu’on dépasse ce qu’on croyait être nos limites. Alba Cantos ne chante pas une histoire : elle en traverse une, et l’énergie qu’elle en extirpe est pure, vibrante, presque dangereuse.
Écouter Al Filo, c’est accepter de se tenir à cette ligne tendue, ce fil vibrant où l’on se penche vers l’inconnu pour sentir, ne serait-ce qu’un instant, que la vie mord enfin. Un premier single qui frappe droit, qui brûle juste, et qui annonce une artiste prête à faire dérailler les frontières une par une.
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novembre 19, 2025« Un flip explosif, brut et irrésistible — parfait pour toute playlist rap cherchant un banger instrumental qui transforme la nostalgie en pure adrénaline. »
MILKSHAKES n’est pas un simple clin d’œil à Kelis : c’est une métamorphose totale, une relecture carnivore qui propulse l’un des hymnes les plus iconiques des années 2000 dans un futur où les basses grondent plus fort que les souvenirs. YNG Martyr, qui en a fait une mission personnelle de tordre la nostalgie pour en extraire quelque chose de brut, de neuf, de férocement vivant, trouve ici un terrain de jeu idéal : Detroit drums qui claquent comme des coups de fouet, basses qui rampent en spirale, tempo qui écrase et libère à la fois.
Et surtout : un duo incandescent.YNG Martyr, dans son style reconnaissable — râpeux, instinctif, abrasif mais précis — entre dans la prod avec la confiance de quelqu’un qui sait que son nom circule déjà partout. Il rappe comme on respire après des années à chercher un oxygène qui n’existe pas : pas un mot de trop, pas un souffle perdu, juste un flow en perpétuelle torsion, nerveux, acéré, profond. On sent la rue, les nuits sans sommeil, les sessions studio où la vérité s’arrache à mains nues.
En miroir, la rappeuse qui l’accompagne déploie un registre totalement différent. Elle coupe le beat avec une élégance agressive, un phrasé plus brillant, plus vif, plus calculé — mais jamais figé. Elle mord la prod là où YNG la martèle, elle la caresse là où lui la déchire. Leur contraste est un dialogue, presque un combat, mais un combat chorégraphié, où chaque coup porte, chaque silence compte, chaque respiration devient rythme.
À deux, ils donnent au morceau une verticalité inattendue : YNG ouvre les tranchées, elle éclaire les angles morts. Il plante les griffes, elle aiguise la lame. Et soudain, cette boucle qui évoque Kelis n’est plus un souvenir : elle devient une zone de turbulence, un vortex où le passé et le présent se percutent.
MILKSHAKES se déploie comme un objet hybride — à la fois hommage et sabotage, respect et insurrection. Le morceau bouge comme un corps auquel on aurait greffé un second cœur : un cœur féminin, plus percutant, plus incandescent, qui répond au grondement viscéral de YNG. Leur alliance n’est pas un featuring décoratif, c’est un choc, une friction, un embrasement.
À la fin, il reste cette sensation familière aux véritables bangers : un sourire, un vertige, et l’intuition que ce flip-là va voyager longtemps, très longtemps, dans les nuits où les basses ne dorment jamais.
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novembre 19, 2025« Une dose de dance-pop incendiaire, parfaite pour toute playlist qui cherche un titre audacieux, euphorique et taillé pour faire vibrer le sol autant que les certitudes. »
Dans They Say I’m TABOO, BluntBrad Jr ne chante pas : il revendique. Il fonce. Il joue avec l’idée du “trop”, du “hors cadre”, du “pas assez conforme” pour en faire un terrain de jeu incandescent. La première écoute ressemble à un flash : un uppercut sucré, un sourire insolent, une pulsation dance-pop qui se faufile sous la peau. Et dans ce tourbillon, une vérité se dessine : l’artiste ne cherche pas l’acceptation, il cherche l’impact. Il fabrique sa propre place, à sa manière — avec panache, avec vibe, avec une frontalité jubilatoire.
Le morceau démarre comme un vertige lumineux. Les synthés s’allument par strates, nets, brillants, presque fluorescents. La rythmique tape sec, précise, calibrée pour les clubs mais jamais mécanique — toujours humaine, chaude, légèrement nerveuse. Puis la voix arrive, claire et pleine, portée par une assurance presque cinématographique. Brad Jr navigue entre chant et rap avec l’aisance d’un funambule qui connaît la corde par cœur : il ne trébuche pas, il glisse. On sent les influences — Post Malone pour les mélodies qui s’étirent, Russ pour les confidences musclées — mais rien ici n’imite. Ça digère, ça transforme, ça transcende.
Le refrain, évidemment, est une bombe. Un appel à l’affirmation, un geste de défi, un clin d’œil aux “ils disent” qui n’ont jamais fait reculer les artistes authentiques. TABOO devient ici un badge, un étendard, presque un parfum. Quelque chose qui attire parce qu’il dérange. Et BluntBrad Jr en tire une intensité joyeuse, loin de la plainte, proche du triomphe.
La production, elle, installe une tension continue : des basses rondes mais mobiles, des percussions qui claquent comme des pas sur du béton mouillé, des harmonies vocales qui élargissent l’espace et donnent au morceau une ampleur inattendue. On est dans une pop moderne — propre, sculptée — mais on y trouve aussi ce grain Midwest/Californie qui rend le tout plus incarné, plus rugueux, plus vrai.
Et puis, derrière la fête, il y a l’histoire — celle d’un artiste qui navigue entre deux côtes, deux influences, deux pulsations, et qui décide que le meilleur endroit où exister est celui qu’il construit lui-même. C’est cette sincérité-là qui donne au morceau son relief : sous les lumières, un cœur qui bat fort et droit. Sous le vernis pop, un manifeste.
They Say I’m TABOO, c’est l’instant où la différence devient cool, où le regard des autres devient un carburant, où la musique sert à se hisser un peu plus haut — juste assez pour voir le monde autrement. Une montée, un sourire, un bord de danse : exactement ce qu’on attend d’un vrai single.
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novembre 19, 2025“Disco Crazy pulse comme un cœur qui refuse de s’éteindre, un néon rose planté en plein chaos pour rappeler que la joie aussi peut être une arme.”
J’ai eu cette impression étrange, dès les premières secondes, d’être tirée par la main dans une salle que je croyais fermée depuis longtemps. Une pièce tapissée de miroirs où chaque reflet appartient autant au passé qu’au présent. Disco Crazy, c’est exactement cette sensation-là : un portail. Analog Dog prend la fièvre des seventies, son souffle de liberté, et la replonge dans une San Francisco contemporaine qui tangue sous le poids des loyers absurdes, des illusions qui se fissurent et des rêves qui demandent de plus en plus de courage pour tenir debout.
La magie du morceau tient à cette collision entre fragilité et fête. Les synthés arrivent d’abord comme des lucioles fatiguées — scintillantes mais porteuses d’une légère mélancolie. Puis la ligne de basse surgit, ronde, irrésistible, avec cette façon de rebondir qui transforme aussitôt l’espace autour. On comprend très vite qu’Analog Dog ne joue pas la carte du pastiche : c’est une réappropriation, une renaissance. La disco n’est pas un décor : elle est une pulsation, un moyen de tenir debout quand tout autour se délite.
La voix, elle, avance avec un sourire contenu, un sourire qui tremble un peu, mais qui persiste. Elle porte l’humour, l’ironie tendre, cette manière presque adolescente d’opposer la légèreté au cynisme ambiant. Et c’est dans ce contraste que réside la beauté du morceau : la fête n’est pas naïve, elle est volontaire. Un choix. Une résistance. Dans un monde où tout devient transactionnel, où même l’art semble parfois se fragmenter sous la pression, Analog Dog décide que danser est encore possible — et surtout nécessaire.
La production indie pop sert d’écrin à cette hybridation. Les arrangements s’étirent comme un ruban lumineux : petites montées scintillantes, nappes enveloppantes, percussions qui claquent juste assez pour maintenir le corps en mouvement. On traverse des fragments de paillettes, des éclats de nostalgie, des ombres furtives aussi — parce que la joie n’est brillante que lorsqu’elle connaît l’obscurité qu’elle tente d’éclairer.
Ce morceau respire la rue, la sueur, la nuit, mais aussi l’entêtement à trouver de la beauté dans les ruines. Disco Crazy n’est pas un hommage : c’est un manifeste. Une déclaration que même quand les villes brûlent de l’intérieur, même quand les jours se resserrent, il reste un endroit — minuscule mais vital — où la musique rétablit le sens.
Un morceau qui invite à lever le menton, à rire un peu trop fort, à danser même quand on est fatigué. Parce qu’au fond, la seule manière de ne pas perdre le fil, c’est parfois de le faire vibrer.
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novembre 19, 2025“Three Lines Deep frappe comme un coup de stroboscope au milieu du chaos : une vibration qui s’inscrit directement dans la colonne vertébrale.”
J’ai senti le morceau avant de vraiment l’entendre. Une pression dans la poitrine, un appel sourd, cette sensation très particulière que seule la Tech House la plus affûtée réussit à déclencher : la tension prête à basculer. Avec Three Lines Deep, Gene Farris démontre encore une fois que trois décennies de maîtrise ne s’usent pas, elles s’aiguisent. Et RIIJA, dans ce duo parfaitement calibré, vient se glisser exactement là où la matière sonore réclame une présence humaine : dans l’interstice, dans la syncope, dans le souffle.
L’ouverture ressemble à une promesse. Un kick massif, sec, une basse qui rampe comme un animal nocturne, déterminée à s’emparer du sol. La signature Farris se reconnaît immédiatement : une science du groove qui ne laisse aucune place au hasard, un sens du placement qui fait de la répétition non pas un schéma, mais une montée d’adrénaline. Ce n’est pas un beat : c’est un moteur.
Puis arrive la voix de RIIJA. Fragmentée, syncopée, presque instrumentale. Elle n’est pas là pour raconter une histoire, mais pour animer la structure, lui injecter une impulsion supplémentaire. Son timbre devient un élément rythmique à part entière, un cliquetis organique qui se superpose au groove de Farris. Une danse entre machine et chair, entre pulsation et respiration. C’est cet équilibre-là qui rend le morceau tellement addictif : la froideur du club qui rencontre une chaleur presque sensuelle.
Le morceau évolue par petites mutations. Une ligne filtrée qui s’ouvre brusquement, une montée étouffée qui lâche d’un coup, un effet qui scintille au bord du mix avant de disparaître. Gene Farris ne surcharge jamais : il sculpte. Chaque élément est là pour renforcer le mouvement, élargir l’espace, creuser encore plus profondément cette fameuse “third line”, cette profondeur où le corps commence à bouger sans permission.
On sent aussi l’héritage. Chicago n’est pas une référence, ici, c’est un fantôme qui plane au-dessus de chaque kick. La house originelle, le grain, l’énergie brute — tout se retrouve, mais transfiguré par un savoir-faire contemporain. Il y a une élégance dans la sécheresse, une précision dans l’urgence.
Three Lines Deep n’est pas un simple club weapon : c’est une démonstration de contrôle. Une track qui comprend exactement comment le corps humain réagit au son, et qui s’en sert pour créer un rapport physique, presque électrique avec l’auditeur. On n’écoute pas le morceau : on y entre, on s’y perd, on s’y incline.
Un titre qui confirme, une fois encore, que Gene Farris ne suit pas la scène — il la redirige. Et que RIIJA, par son intervention chirurgicale, donne au tout le supplément de souffle qui transforme la pulsation en vertige.
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novembre 19, 2025“Shortcut Jenny avance comme un organisme vivant, un battement technicolor qui semble improviser sa propre naissance sous nos yeux.”
Je n’ai pas eu l’impression d’écouter un morceau. Plutôt une trajectoire. Une manière qu’a la musique de se propulser, de se contracter, de se déployer à vitesse variable — comme un système nerveux mis à nu. VAAGUE, alias Antoine Pierre, connaît trop bien les dynamiques du vivant pour se contenter d’une simple structure électronique. On sent derrière chaque mesure l’ADN du batteur, cette intelligence du rythme qui ne se limite pas au tempo mais qui respire, se contredit, ose la rupture.
Shortcut Jenny démarre par une tension presque organique : une pulsation qui hésite, frémit, puis décroche soudain dans une expansion presque liquide. Les premières secondes ont l’allure d’un prélude — comme si l’artiste prenait le temps de tendre l’élastique avant de le lâcher. Et quand le morceau bascule réellement, c’est avec une précision chirurgicale : une avalanche d’éléments club, bass music, drum-and-bass, mais filtrés par un instinct profondément humain. Rien n’est mécanique. Tout semble improvisé, alors qu’on devine une méthode rigoureuse, proche de l’écriture jazz.
La voix — filtrée, spectralisée — ne raconte pas une histoire, elle sert d’incantation. Elle s’étire dans le mix comme un fil de lumière pris au vent. Une présence fragile qui ne se place pas devant la musique mais qui s’enroule autour d’elle, ajoutant à cette impression d’être face à un organisme hybride. C’est une voix-mouvement. Une voix-impulsion.
Ce qui fait la singularité du projet VAAGUE transparaît ici avec une limpidité étonnante : cette fusion entre acoustique et électronique, entre frappe humaine et texture numérique, entre énergie brute et sophistication futuriste. Shortcut Jenny s’inscrit dans cette lignée, mais pousse la logique plus loin encore. Il y a des échos de jungle, des respirations ambient, des syncopes qui rappellent autant les clubs moites que certaines installations sonores contemporaines. Chaque fréquence semble vivante, comme si l’ordinateur et le batteur se défiaient en temps réel.
Les couches se multiplient, se retirent, reviennent. On n’est jamais dans l’empilage ; toujours dans l’interaction. VAAGUE sculpte l’espace avec une forme de sensualité abstraite, un geste précis mais imprévisible. Le morceau évolue comme une créature nocturne, son corps changeant selon la façon dont on l’écoute : casque vissé, volume généreux, la texture devient presque tactile ; en fond sonore, elle suggère plutôt une atmosphère inédite, un territoire à explorer.
Shortcut Jenny ne cherche pas le hit, il cherche la sensation. C’est une musique qui se vit, qui se traverse, qui vous saisit parfois sans prévenir. Une pièce qui rappelle que l’électronique peut être un terrain d’improvisation aussi libre, aussi nerveux et aussi incandescent que n’importe quel ensemble acoustique.
VAAGUE ne signe pas un single : il ouvre une brèche. Une déflagration contrôlée qui prouve, une fois encore, que la scène européenne de l’indie électronique a trouvé l’un de ses cœurs battants.
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novembre 19, 2025“Tous mes démons glisse comme une confession qu’on lâche trop vite, une vérité qui brûle mais qu’on finit par apprivoiser.”
J’ai laissé le morceau tourner plusieurs fois avant de comprendre ce qui me happait vraiment : NūSōM ne chante pas seulement la chute, il chante la manière dont on décide d’habiter la chute. Tous mes démons n’a rien d’un lamento dramatique ; c’est plutôt une marche dans l’ombre, presque élégante, où chaque pas résonne comme un choix assumé. On y retrouve les textures du contemporary R&B, cette chaleur minimale qui enveloppe la voix, mais aussi une impulsion pop-rap qui s’infiltre dans la rythmique et lui donne de quoi avancer sans s’effondrer.
La voix de NūSōM porte quelque chose de légèrement rauque, un grain qui dit plus qu’il n’explique. Elle flotte au-dessus du beat avec une certaine fragilité, mais une fragilité volontaire — celle qu’on expose parce qu’on sait qu’elle fait partie du décor, qu’elle donne du relief. J’ai senti une forme de pudeur combattue, comme si l’artiste s’autorisait ici quelque chose de rare : avouer, mais sans s’écrouler. Il chante bas, presque murmurant, et cette retenue crée un magnétisme particulier, un lien intime avec l’auditeur.
Musicalement, le morceau joue sur la tension. Une basse ronde, discrète mais omniprésente, qui pulse comme un cœur trop rapide. Des percussions fines qui rappellent cette manière qu’ont certains producteurs de laisser l’air circuler entre les coups, comme pour ne pas étouffer la confession. Et puis, cette petite mise en scène sonore — une réverbération subtile ici, un écho qui s’attarde là — qui donne l’impression d’avancer dans un appartement plongé dans la pénombre, lumière bleutée, rideaux fermés, téléphone face contre la table.
La dimension pop-rap du morceau offre un contrepoids intéressant : une structure plus directe, plus cadencée, qui empêche le titre de devenir trop vaporeux. Elle amène du mouvement, une forme de résistance au spleen, une dynamique intérieure qui pousse NūSōM à continuer malgré ce qu’il avoue. Ce mélange crée un équilibre fragile, comme si le morceau oscillait en permanence entre confession et auto-défense.
Ce que réussit Tous mes démons, c’est de rendre le chaos habitable. Il transforme le trouble en esthétique, l’hésitation en geste artistique. Et dans ces trois minutes tendues mais douces, NūSōM affirme quelque chose de simple mais rare dans la scène actuelle : la beauté peut exister dans ce qu’on ose dire, même quand on n’a pas encore trouvé comment le résoudre.
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novembre 19, 2025“Vibes and Wine se love dans l’air comme une confidence à peine murmurée, une voix qui dépose son empreinte avant même que le groove ne prenne forme.”
La première fois que j’ai écouté Vibes and Wine, j’ai eu l’impression de tomber sur une scène intime dont je n’étais pas censée être témoin. Une voix qui se faufile entre les notes avec cette nonchalance maîtrisée, ce grain légèrement voilé, presque tactile. Jah Gordy ne cherche pas à impressionner : il cherche à séduire subtilement, à créer une présence, une proximité. On l’entend respirer, glisser dans la matière sonore, devenir un guide plus qu’un narrateur.
Ici, la voix ne domine pas l’instrumentation : elle danse avec elle. Elle flotte au-dessus d’une basse chaude, onctueuse, qui avance comme un corps sûr de lui dans un couloir éclairé au néon. Les percussions sont placées avec une précision presque chirurgicale — des claquements légers, des petits effets de texture qui s’évanouissent aussitôt qu’ils apparaissent, comme s’ils connaissaient l’art du retrait. Le track emprunte à la neo-soul sa douceur enveloppante, au contemporary R&B sa fluidité, et au pop-rap cet instinct du rythme, ce rebond souple qui rend chaque transition naturelle et délicieusement physique.
Ce qui accroche, c’est la façon dont Jah Gordy utilise sa voix comme un élément du décor, un instrument parmi les autres, mais un instrument doté d’une chaleur humaine. On y entend une forme de sourire, une fatigue douce, une séduction feutrée. Il raconte l’ambiance plus qu’il ne raconte une histoire. On devine des silhouettes, une pièce aux lumières tamisées, un verre qui tourne entre les doigts — la fameuse vibe, la chaleur du wine, l’alchimie captée sans théâtralité.
La production, elle, ne cherche jamais l’esbroufe. Elle avance au ralenti, portée par un groove qui semble pensé pour accompagner le mouvement naturel du corps. C’est une musique qui respire, qui laisse la place, qui invite sans pousser. Ce côté minimaliste mais habité renforce l’impression d’être dans un espace privé, une pièce où tout est doux, où tout est maîtrisé, où chaque son possède son propre poids sans jamais étouffer le reste.
Vibes and Wine n’essaie pas de raconter une grande histoire : il raconte ce moment précis où la complicité s’installe. Jah Gordy capte cet instant fragile où une chanson devient un lieu. Et c’est exactement ce qui donne à ce titre sa force : une sensation d’intimité parfaitement dosée, une chaleur qui ne quitte plus l’auditeur, même longtemps après la dernière note.
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novembre 19, 2025“Moon brille comme un murmure galactique, une confession suspendue entre deux continents qui pulse au rythme d’un cœur encore en construction.”
Certains titres ressemblent à des frémissements, d’autres à des explosions. Moon de Gabrielle Swanks, ne choisit pas entre les deux : il vibre comme une onde douce mais insistante, un battement venu d’ailleurs qui s’insinue sous la peau avant même qu’on comprenne pourquoi. Avec ses racines ni-gérianes et américaines, sa plume façonnée par le storytelling et sa production instinctive, l’artiste transforme ce premier geste musical en carte d’identité céleste, un autoportrait mouvant qui embrasse les rythmes du dancehall, les couleurs afrofusion et la sensualité feutrée de l’indie R&B.
Dès les premières secondes, Moon semble flotter. On y entend une forme d’apesanteur, comme si Gabrielle avançait dans une gravité autre, dans une nuit où les émotions se lisent plus clairement que le ciel. La production, minimaliste mais vibrante, laisse respirer la voix : claire, souple, presque cinématographique. Cette voix navigue entre les pulsations afrobeats, les syncopes du dancehall, les intuitions R&B, créant une hybridité naturelle — un style qui ne force jamais et qui se réinvente en permanence. Elle écrit pour reconfigurer l’expérience humaine ; ici, elle raconte cette tension entre désir, distance, magnétisme et vulnérabilité.
Gabrielle Swanks n’a pas peur de se tenir dans la zone floue entre les genres. Son esthétique évite les territoires balisés : elle préfère les frontières poreuses, les nuances, les demi-ombres. Moon devient alors un espace intime, presque secret, un rendez-vous nocturne où l’on se parle à voix basse, où la pulsation devient langage. Il y a quelque chose de profondément générationnel dans cette approche : un refus de choisir, un désir d’être multiple, une envie de flotter plutôt que d’appartenir.
Ce single inaugural s’impose comme un premier chapitre solide, séduisant, presque irrésistible. Et s’il annonce réellement la trajectoire de Gabrielle Swanks, alors une chose est sûre : la lune ne sera jamais assez haute pour contenir l’ascension qui s’esquisse ici.
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novembre 19, 2025“Blue Cadillac roule comme un souvenir vivant, un moteur bleu nuit qui transporte les voix de deux frères d’âme vers un horizon qu’on ne peut plus toucher.”
Dans le ciel de l’indie pop, il arrive parfois qu’un morceau ne soit pas qu’une sortie, mais un rituel. Blue Cadillac, signé Yestrdy, s’inscrit dans cette catégorie rare : une chanson qui ne cherche pas l’effet mais la vérité, une route pavée de mémoire et de lumière et désormais prête à fondre sur les playlists comme un mirage attendri. Le titre prend racine dans un moment suspendu, intime, presque sacré : l’ultime collaboration entre Yestrdy et son ami de vingt ans, Ray “August 08” Jacobs, disparu peu après leur session. Deux voix, pour la première et dernière fois réunies sur un même morceau, comme une poignée de main enregistrée sur bande.
Ce Blue Cadillac est plus qu’un véhicule fantasmé : c’est l’espace symbolique où Yestrdy dépose sa peine, son amour, sa gratitude. Né à Compton et forgé sur le bitume de la scène rap californienne, l’artiste a transformé les battle rap de lycée, les foules de house parties et les cicatrices de la rue en un langage profondément humain. Ici, pourtant, il délaisse les éclats bruts pour une indie pop ample, cinématographique, mûrie par un sens du storytelling qui semble flotter comme de la buée sur un pare-brise.
Pour la première fois, Yestrdy produit et arrange entièrement son propre son, épaulé par le guitariste Jason Masoud, qui insuffle au morceau une dimension presque festival, ouverte, vibrante. Chaque couche, chaque percussion, chaque respiration porte l’empreinte d’une décision affective, d’un choix fait avec le cœur. On entend l’effort, mais surtout l’amour : celui d’un musicien qui se sait dépositaire d’une dernière trace commune, d’un fragment inaltérable.
Le morceau devait initialement rejoindre l’album d’August 08. Mais ce dernier, fidèle à son instinct à contre-courant, lui a dit de garder ce cadeau, d’en faire son propre chapitre. Alors Yestrdy le publie le jour de son anniversaire, comme pour sceller un pacte secret avec la vie : survivre, créer, continuer malgré tout.
Blue Cadillac n’est donc pas seulement un titre puissant, c’est un hommage. Un rappel que la musique peut être un mausolée doux, un endroit où deux voix continuent de rouler côte à côte, même quand l’une d’elles n’est plus là pour conduire.
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novembre 19, 2025Un groove qui transpire le soleil, une énergie qui claque comme un sourire trop grand : Somethin Crazy ranime ce que la musique oublie parfois – le plaisir pur, sans masque, sans posture.
Dans cette déflagration funk signée Butter Funk Family, tout semble jaillir d’un endroit où les émotions brûlent plus vite que les idées. Somethin Crazy n’est pas seulement un titre, c’est une manière d’habiter le rythme, de transformer la moindre seconde en impulsion électrique. La rencontre vocale entre Alana Hill et Nic Jackson ouvre un champ magnétique où les voix se frottent, s’escaladent, se répondent comme deux flammes qui se croisent et décident d’embraser la pièce entière.
Le morceau se déploie avec cette science du funk que les BFF portent comme une mission culturelle. Trompettes en fusée, guitare en zigzag, batterie qui claque comme un pas de danse qu’on n’a pas décidé mais qui s’impose. Le morceau respire la “Modern Classic attitude” qu’évoque le groupe : un pied dans l’héritage des seventies, l’autre dans la vivacité des productions actuelles, capables de faire danser un club à Los Angeles comme un festival en Europe ou un bar perdu en Islande.
Ce qui frappe, c’est la physicalité du son. On n’écoute pas Somethin Crazy, on l’absorbe. Le groove dévale les épaules, glisse dans le bassin, finit par réorganiser la respiration. Le duo vocal raconte une émotion qui déborde, un coup de fièvre qui surprend, une connexion qui se construit au rythme d’une basse insoumise. La production de Printz Board — figure majeure du funk contemporain — remplit l’espace avec une précision presque cinématographique : chaque riff, chaque contretemps, chaque ligne de cuivre est pensée pour provoquer ce mouvement involontaire de la tête, ce pli du visage qu’on appelle stank face.
Derrière le jeu, le morceau porte aussi le geste fondateur de Butter Funk Family : réparer la filiation du funk, la rendre tangible, charnelle, vivante. Dans un monde saturé de sons recomposés, échantillonnés, aseptisés, Somethin Crazy rappelle d’où viennent les vibrations : d’un cœur humain, d’une jam, d’une énergie brute partagée en studio comme sur scène.
Le titre s’impose alors comme un manifeste joyeux, une invitation à céder à la folie douce du funk, à renouer avec ce plaisir organique que la musique provoque lorsqu’elle cesse de poser et recommence à vibrer. Une célébration totale du groove, portée par une famille musicale qui sait exactement comment rallumer la lumière intérieure de celles et ceux qui écoutent
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novembre 19, 2025Un banger afro-pop brûlant où Jadel Legere fait du consentement un groove, du désir une danse, et de la liberté un rythme qui vibre dans tout le corps.
Dès les premières secondes, Permission raconte une histoire de peau, d’ondulation et d’assurance. L’afrobeat y respire large, déployant ses percussions syncopées et ses basses souples comme une hanche qui glisse dans la lumière. Jadel Legere y avance avec la précision d’une artiste qui maîtrise chaque fragment de son énergie : magnétique, souveraine, irrésistiblement ancrée dans son héritage caribéen mais plus que jamais tournée vers l’afro-pop globale.
Là où le morceau frappe, c’est dans sa manière d’habiter le désir. Rien de forcé, rien de feint : Permission n’est pas une supplique, mais une invitation maîtrisée, presque cérémonielle. Une main tendue pour un jeu à deux — un espace où l’attirance se négocie comme un langage secret. L’afrobeat pulse ici comme une pulsation interne, un cœur qui accélère, un “come closer” murmuré entre deux basslines chaudes.
Les producteurs de GBM donnent au morceau cette texture presque tactile : kicks arrondis, shakers nerveux, nappes solaires qui s’évaporent comme l’air brûlant au-dessus de Port of Spain. Les mélodies, elles, glissent avec cette fluidité pop qui fait de Jadel une artiste à la croisée du monde Caraïbes et de l’afro-pop global — quelque part entre la sensualité d’Aya Nakamura, l’assurance rythmique de Tems et la clarté émotionnelle d’une Kizz Daniel-era féminisée.
Sa voix, précise et lumineuse, raconte une femme qui ne demande pas la permission : elle la donne. Elle encadre, elle définit, elle dirige la danse. Permission résonne comme un manifeste : le désir est une force, pas une faiblesse. Une puissance qui se transmet par la musique, par le mouvement, par cette façon de transformer une pulsion intime en déclaration universelle.
Le morceau, finalement, ressemble à une nuit entière résumée en trois minutes : chaleur, vertige, adrénaline douce, sourire en coin. Une danse qui commence dans le bassin et finit dans la tête. Une célébration afro-pop où Jadel Legere, une fois encore, démontre qu’elle ne suit pas le rythme — elle l’impose, et le monde suit.
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novembre 18, 2025Un breakup qui aurait pu s’effondrer en ballade triste devient, avec Risette Redux, un uppercut lumineux : le cœur craque, mais la basse refuse de mourir.
Risette Redux s’avance comme une lueur indisciplinée, cette petite étincelle qu’on croyait éteinte après une rupture mais qui revient, plus vive, plus nerveuse, presque insolente. Lefistos! a toujours cultivé cette manière de transformer les épaves émotionnelles en matière dansante, et ce dernier morceau de l’album Cassiopiea incarne précisément ce geste : une manière de dire que même les histoires qui se brisent peuvent encore briller — à condition de les réécrire en rythme.
Dès les premières secondes, la production installe une pulsation dance-pop élégante, qui s’échappe par petites respirations électroniques. Les nappes synthétiques oscillent entre douceur et séduction, comme si elles caressaient les angles vifs d’une relation déjà passée. La basse est la vraie narratrice du morceau : elle serpente, rebondit, refuse de se résigner. Cette énergie contraste avec la sensibilité de Lefistos!, qui dépose sa voix avec une pudeur sans mièvrerie, comme quelqu’un qui raconte la vérité sans lever les yeux.
L’entrée d’Angelix amplifie la tension émotionnelle tout en la polissant. Son timbre apporte ce halo supplémentaire, presque spectral, qui donne au morceau sa dimension aérienne. Les deux voix s’entremêlent comme deux silhouettes qui se croisent sans se toucher, évoquant cette phase étrange des ruptures où les mots existent encore, mais les corps ne se reconnaissent plus. Pourtant, musicalement, Risette Redux n’a rien d’un adieu ; il danse, il claque, il scintille — un morceau qui préfère l’élan au regret.
Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont la pop, le rap modéré et l’indie dance s’y entremêlent avec une nonchalance maîtrisée. Lefistos! semble manier les styles avec la même liberté que ses émotions : tout se mélange, tout circule, tout devient prétexte à reconstruction. L’alchimie fonctionne, un peu comme si le morceau refusait de choisir entre la mélancolie et l’euphorie — et décidait, au contraire, de devenir les deux à la fois.
Car Risette Redux n’est pas un simple post-scriptum de rupture. C’est une mise à nu déguisée en hit nocturne, une confession qui se camoufle sous des beats irisés. Un morceau qui porte les cicatrices sans chercher à les masquer, mais qui les fait briller dans une lumière neuve. Lefistos! ne raconte pas une rupture ; il raconte ce qui vient après : cet espace fragile où l’on apprend, où l’on digère, où l’on avance malgré la brûlure.
Et au fond, c’est peut-être cela, la magie du titre : transformer la perte en propulsion, transformer le souvenir en mouvement. Faire danser le manque, jusqu’à ce qu’il se dissolve dans la sueur des refrains.
Risette Redux ferme Cassiopiea comme un dernier battement, un clap de fin vibrant, une porte que l’on ferme sans la verrouiller — parce que, quelque part, la lumière circule encore.
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novembre 18, 2025complete u condense le désir en une pulsation courte et brûlante, un slow-burn miniature où la sensualité tient dans un souffle et un battement de cœur.
complete u s’écoute comme on entrouvre une porte sur une chambre plongée dans une lumière ambrée : tout est feutré, proche, presque secret. Luna Grey n’a jamais eu besoin d’en faire trop pour créer un monde. Quelques mesures, un beat lo-fi qui pulse comme une veine au creux du poignet, et voilà qu’elle installe son royaume : un espace où le rap devient murmure, où la pop s’étire en vapeur tiède, où chaque syllabe semble à la fois retenue et prête à s’effondrer.
La magie opère dès l’entrée des voix, à peine treize secondes après le début. Cette façon de glisser dans la prod, de s’y couler sans laisser de sillage, révèle une écriture instinctive — presque tactile. Luna Grey jongle entre chant chuchoté et rap caressant, enchaînant les inflexions comme on suit du doigt une ligne invisible sur la peau de quelqu’un. On retrouve dans cette économie de moyens une puissance rare : celle de dire beaucoup avec presque rien.
La production, minimaliste mais d’une élégance clinique, repose sur un tapis de basses souples, des touches synthétiques éparses et un groove qui respire à travers les silences. C’est ce silence, d’ailleurs, qui fait le sel de complete u : ces micro-espaces entre les phrases, ce vide tendu où l’imagination de l’auditeur se met à vibrer. Luna Grey y place son art : elle laisse venir le désir plutôt que de le forcer.
À travers ce court format, elle propose un manifeste intime. La sensualité n’y est ni tapageuse ni artificielle : elle est feutrée, nocturne, presque méditative. On pense à ces artistes qui mêlent rap et atmosphère avec une humilité désarmante — quelque part entre l’onirisme d’une alt-pop déliée et l’impact émotionnel du lo-fi rap le plus introspectif.
Ce morceau semble écrit pour les nuits qui trainent, pour les pensées vagabondes, pour les connexions qui se construisent dans les interstices. complete u donne l’impression d’un fragment arraché à quelque chose de plus grand — comme si une confession avait été captée avant qu’elle ne se dissipe dans l’air. Et c’est précisément cette brièveté, cette douce frustration, qui rend le titre si addictif.
Luna Grey continue de tracer une ligne très personnelle : une musique qui n’a pas besoin de crier pour s’imposer, qui parle à hauteur d’âme, qui offre une sensualité magnétique et subtile. Une artiste qui façonne le futur du pop-rap intimiste en ne gardant que l’essentiel : la respiration, le rythme, et la vérité qui pulse au milieu.
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novembre 18, 2025You Didn’t Text Me transforme une nuit de chaos en un clair-obscur viscéral, où la douceur s’effondre et où l’instinct de survie reprend enfin la parole.
You Didn’t Text Me ne se contente pas d’être un single dark pop de plus : c’est une déflagration émotionnelle tenue dans une main ferme. Estella Dawn, qui compose, produit et sculpte chaque son elle-même, signe ici l’un de ses titres les plus frontaux. On y sent les nerfs encore chauds, la peau encore marquée, la lucidité revenue comme une vague glacée après des heures de tempête.Ce morceau, elle l’a écrit sans filtre — et cela s’entend. La voix, précise et magnétique, porte une histoire qui ne cherche jamais la poésie consolante : elle dit la trahison, la manipulation, la menace, l’instant où la compassion se retrouve prise en otage par quelqu’un qui refuse de regarder sa propre chute.
Dans ce paysage sonore taillé au scalpel, la production se fait presque cinématographique : basses feutrées mais tendues, nappes sombres qui enveloppent l’auditeur comme un couloir sans fenêtre, pulsations minimalistes qui laissent de l’espace aux moindres inflexions de voix. Estella avance entre ombre et incandescence, un peu comme si BANKS rencontrait Halsey dans un film noir où chaque souffle devient un indice de culpabilité.
La force de You Didn’t Text Me tient dans sa manière d’aborder un moment moralement trouble. Cette nuit folle, qu’elle raconte sans fard — la drogue, l’infidélité reniée, les menaces qui cherchent à devenir des excuses — aurait pu être transformée en ballade plaintive. Estella préfère en faire un carrefour : celui où l’empathie atteint sa limite physique, celui où la clarté perce enfin le brouillard toxique.La production accentue cette fracture : les couplets rampent dans une tension presque intime, comme si l’on respirait dans la même pièce que l’intrigue, puis les refrains élargissent l’espace, laissant apparaître la dimension universelle — le moment où l’on comprend que l’amour ne suffit pas à sauver quelqu’un qui ne veut pas être sauvé.
Le morceau repose sur un contraste permanent : vulnérabilité et contrôle, douceur et dégoût, distance et lucidité. Estella chante comme on rallume une lumière dans une pièce où l’on était restée trop longtemps dans le noir. Une lumière qui ne caresse pas — qui dévoile.
You Didn’t Text Me s’inscrit ainsi dans cette lignée d’alt-pop intime et tranchante qui n’a pas peur d’exposer les ombres relationnelles. Un titre qui brûle longtemps après l’écoute, rappelant que la compassion n’est pas une obligation, et qu’il existe un moment où s’aimer soi-même impose de fermer la porte.
Un morceau coup-de-poing, élégant dans sa noirceur, implacable dans ce qu’il montre, et qui confirme une fois encore que l’univers d’Estella Dawn — entièrement auto-construit — est celui d’une artiste qui ne demande la permission à personne pour dire la vérité.
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novembre 18, 2025Seconds avance comme une question qu’on n’ose formuler à voix haute, et Hollow Star la transforme en guitare qui tremble au bord de la vérité.
Seconds laisse planer cette étrange impression de se trouver devant un groupe qui ne débute pas vraiment, mais qui se révèle enfin. Comme si Minneapolis abritait depuis longtemps un quatuor clandestin, affinant dans l’ombre son approche du rock introspectif, puis surgissant soudain avec un morceau à la fois limpide et traversé d’un doute fondamental. Rien n’y est forcé : la production respire, les arrangements s’abstiennent de frimer, et pourtant tout semble filer droit vers un point précis, presque philosophique.
Le morceau s’appuie sur une guitare claire, tendue, héritière lointaine d’Andy Summers. Mais plutôt qu’un pastiche, Hollow Star en retient l’essentiel : cette façon de faire vibrer l’air autour des notes, de laisser l’accord se suspendre entre tension et lumière. Pas d’inversions virtuoses, pas de démonstration — juste un éclat nerveux, presque fragile, qui crée une profondeur inattendue pour un premier single.
La section rythmique, elle, avance comme un pouls contenu. Ni trop rapide, ni trop sûr de lui : on y perçoit cette hésitation intérieure qui traverse tout le morceau, comme une respiration que l’on tente de réguler face à une question trop grande. Seconds parle de Dieu, mais pas vraiment de religion : plutôt de ces frictions, ces contradictions, ces portraits multiples et incompatibles que chacun projette lorsqu’il tente de définir le sacré. Le morceau s’est écrit, dit le groupe, au moment où trop de voix tentaient de définir ce qui ne peut pas être uniformisé. Seconds devient alors le lieu d’un désaccord intérieur, d’un besoin de vérité qui se heurte à la cacophonie ambiante.
Ce qui touche, c’est le refus du spectaculaire. Hollow Star ne cherche ni à provoquer ni à séduire. Le groupe préfère la nuance, la finesse, la sensation d’incertitude qui accompagne les vraies questions. La mélodie s’installe dans la tête comme un souvenir persistant, un peu flou, un peu coupant, mais impossible à oublier. Et lorsqu’arrive la dernière montée, sans emphase inutile, c’est toute la beauté du morceau qui se dévoile : un rock sans fard, lucide, traversé d’un doute lumineux.
Seconds ressemble à une main tendue vers quelque chose d’indéfinissable — la foi, la cohérence, la paix intérieure, ou simplement l’envie d’y voir plus clair. Et c’est précisément cette part d’inachevé, de presque, de peut-être, qui fait tout le charme de ce premier geste. Hollow Star ne signe pas un manifeste : il ouvre une conversation. Une qui promet, déjà, de s’intensifier sur leur premier EP attendu prochainement.
Un groupe qui commence avec une telle franchise a souvent beaucoup plus à dire. Seconds laisse penser que Hollow Star le sait déjà. Et qu’il est prêt à en assumer chaque nuance.
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novembre 18, 2025Un beat cinématographique, une voix qui tranche l’air comme une lame froide : « Diamonds » est l’art de transformer la sueur en lumière brute.
Dans ce paysage où le rap se débat souvent entre ego hypertrophié et storytelling recyclé, Diamonds surgit comme un souffle glacé, un mouvement net et précis, animé par cette envie farouche de dire la vérité sans détourner les yeux. Maddox ne cherche pas le vacarme, encore moins le costume de prophète : il érige simplement une architecture où chaque mot tombe avec le poids d’un vécu condensé, poli, puis projeté comme un éclat de verre.
Le morceau n’avance pas — il coupe.Les cordes surgissent comme des halos tragiques, les cuivres s’installent avec la lenteur élégante d’un rideau rouge dans un théâtre en feu. Le beat, lui, pulse sans jamais se dilater, tendu comme une artère qu’on écoute battre de l’intérieur. L’atmosphère évoque ces instants suspendus avant un grand saut : pas de frime, pas de surenchère, mais une concentration presque chirurgicale.
La voix de Maddox ne rappe pas : elle tranche, découpe les illusions, taillade les faux récits qui encombrent l’esprit. Une lucidité presque sabbatique traverse les lignes, rappelant ces rappeurs qui ne convoquent pas la rue pour la glorifier mais pour en extraire la gravité morale. Diamonds sonne comme le point d’équilibre entre l’introspection et l’affirmation, une manière de dire « voilà le monde tel qu’il brûle, voilà comment on continue malgré les braises ».
Ce titre, entièrement façonné par l’artiste — écriture, production, enregistrement — respire la cohérence et la pleine maîtrise. Le geste est total, presque monacal. Un rappeur seul face à sa table, son souffle, son horizon. Une œuvre qui rappelle que le hip-hop peut encore être un laboratoire de vérité plutôt qu’une foire aux artifices.
Maddox revendique une voie différente : un hip-hop où l’étalage laisse place à la densité, où la technique n’est jamais déconnectée du sens. Diamonds se déploie alors comme un manifeste de maîtrise silencieuse, un refus de se laisser étiqueter, un élan vers une ambition simple et violente : exister par la précision.
Un freestyle qui scintille, oui — mais comme une lame, pas comme un bijou.
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novembre 18, 2025Une pulsation qui trébuche, se redresse et frôle l’ivresse : UP & DOWN révèle le moment exact où le désir cesse de négocier et commence à brûler.
UP & DOWN ne se contente pas d’arriver : il s’installe comme une présence, une vapeur tiède dans laquelle chaque vibration semble avoir un poids, un motif, un secret. Dès les premières mesures, un mouvement s’esquisse, un balancement hésitant, comme si le morceau testait la gravité avant de se laisser tomber dedans. Le décor n’est pas celui d’un club ou d’un studio, mais celui d’un espace intérieur, là où les émotions deviennent rythme avant même d’être pensées.
TOM X WOLFE sait sculpter la tension. C’est sa marque. Une manière de laisser les basses gonfler comme un souffle qu’on retient trop longtemps, de suspendre les percussions dans une diagonale instable, de faire vibrer la voix juste au bord de la confidence. Son R&B contemporain respire sans chercher l’effet, sans surjouer : chaque texture est posée comme un geste mesuré, chaque silence ressemble à un battement prêt à dérailler.
Le titre déploie cette énergie douce-amère propre aux artistes qui maîtrisent l’ombre autant que la lumière. Tout semble glisser mais rien n’échappe au contrôle. Le groove va et vient, recule pour mieux revenir, avance sans prévenir, crée ce vertige subtil où l’on comprend que l’émotion n’est jamais un flux droit mais un mouvement ondulatoire. Up, down, le cœur aussi fait ce trajet-là, sans promesse d’équilibre.
Cette architecture sonore reflète la trajectoire de l’artiste : un producteur gabonais-canadien installé à Brooklyn, nourri d’influences multiples mais jamais dispersé. La sophistication se niche dans les détails — une percussion qui se dérobe à la dernière seconde, une nappe qui n’existe qu’à moitié, une voix qui flotte entre caresse et constat. La musique avance à pas feutrés mais dit tout sans hausser le ton.
Au fil du morceau, le paysage sonore se resserre jusqu’à devenir presque tactile. Un frisson électronique, une respiration compressée, une pulsation qui s’étire… Le morceau capture ce moment fragile où la maîtrise se fissure, où la sensualité cesse d’être posture pour devenir vérité. On y sent la même précision que chez les producteurs qui transforment le minimalisme en force narrative.
UP & DOWN ne cherche pas l’évidence. Il préfère la volupté discrète, les courbes subtiles, les soubresauts émotionnels qui ne se dévoilent qu’après plusieurs écoutes. C’est une pièce qui confirme TOM X WOLFE comme un architecte du trouble, un alchimiste des pulsations, un producteur capable de faire danser la fragilité sans lui retirer son intensité.
Un morceau en clair-obscur, addictif, mouvant, qui laisse sur la peau une empreinte aussi légère qu’inévitable. Une signature. Une invitation à la répétition.
Instagram : tomxwolfe
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novembre 18, 2025Une confession sous haute tension, un souffle retenu jusqu’à l’implosion : OUCHIE transforme l’effondrement intérieur en un paysage électro-organique qui respire, tremble et finit par mordre.
À chaque nouvelle sortie, willoh brouille les pistes, déplace les lignes, et surtout repousse ce qu’on imaginait possible à dix-neuf ans. Cette gamine du Missouri, recluse volontaire dans sa chambre transformée en laboratoire émotionnel, assemble ses morceaux comme on assemble des fragments de rêves tachés de réalité. Pour OUCHIE, elle semble avoir troqué la pudeur de ses précédents titres pour quelque chose de plus nu, plus risqué : un malaise chorégraphié, une fragilité mise sous tension permanente.
Dès les premières secondes, j’ai eu l’impression de surprendre quelqu’un qui respire trop vite, trop fort, sans réussir à reprendre le contrôle. Le morceau avance en pas brisés, refusant toute zone de confort : une percussion qui respire comme un muscle crispé, des couches vocales qui se superposent sans jamais se fondre complètement, et surtout ce sentiment d’être retenu par une main invisible, empêché d’atterrir. OUCHIE ne déroule pas une narration : il réplique l’état nerveux qu’il raconte.
La troisième partie marque une bascule étrange, presque hypnotique. Là où la peur règne au début, une forme d’acceptation toxique se met à serpenter. On dirait le moment où le prédateur se couche enfin sur son territoire intérieur, où l’on finit par confondre la menace avec une forme d’intimité. Les ornements électroniques deviennent plus insistants, presque intrusifs ; on ne sait plus si on écoute un morceau ou si l’on vient d’entrer dans un esprit fissuré qui a cessé de se défendre.
Ce que j’admire chez willoh, c’est sa manière d’utiliser l’instabilité comme esthétique. Elle monte et démonte sa propre architecture en temps réel, fait vaciller le sol sous nos pieds mais sans jamais perdre la maîtrise. OUCHIE fonctionne précisément à cet endroit : un chaos millimétré, un cri qui s’affine jusqu’à devenir sculpture.
Le final frappe comme la dernière scène d’un film d’épouvante où aucune réponse ne sera donnée. La coupure brutale n’est pas un effet : c’est un refus. Elle nous laisse au bord du silence comme si nous venions d’entendre un secret qu’elle regrette déjà d’avoir prononcé.
willoh dit que OUCHIE est le son d’une explosion. J’y entends plutôt l’instant juste avant : celui où la rétention devient insoutenable, où le corps lâche prise, où tout déborde enfin. Et ce débordement, chez elle, est magnifiquement indomptable.
INSTAGRAM : willohhhh
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novembre 17, 2025Cheveux rouges comme un gyrophare, pointe au vent, GIN débarque avec un EP qui a le goût des choses interdites et la texture d’un baiser au papier de verre. CAVIAR NORMAL SUPERIEUR n’a rien du faux luxe : c’est un manifeste carnivore où l’on demande “le bifteck” saignant, pas la déco. Avant, il y a eu le violoncelle (beau fiasco fertile), la guitare, le chant, l’écriture, un premier long baptisé BAGARRE À 3, puis ce virage surréaliste-punk où GIN se déclare professionnel au sens le plus physique du terme : écrire, couper, servir, sans napper de crème.
Sur le plan sonore, on entend des fantômes nobles (Bowie, Lou Reed) percuter des obsessions très actuelles (Fontaines D.C., MGMT, Model/Actriz), le tout passé à la moulinette d’une francophonie qui préfère les angles aux politesses. GIN parle de “punk médiéval” et l’image est juste : c’est la rudesse d’un donjon avec, dessous, une chapelle d’harmonies ; une musique qui claque en surface et suppure de poésie quand on insiste. Sa playlist trahit ce goût pour la ferveur et les nerfs à vif : Starburster, la Passion selon Saint Matthieu, Gimme Danger, La Valse de Melody, Venus in Furs — dramaturgie, sueur, liturgie.
On a voulu parler de ce goût pour le tranchant, de la tendresse sous le cuir, de pourquoi “professionnel” signifie ici artisan et pas costume. Voici l’interview, maintenant.
1 ) Qui es tu ?
Bonjour Extravafrench.
Je m’appelle Gin, je suis sur Paris et je viens de sortir mon nouvel EP : CAVIAR NORMAL SUPERIEUR.
2 ) Quel est ton parcours ?
Une petite carrière dans le violoncelle entre mes 6 et 17 ans (un merveilleux fiasco mais qui m’a appris tellement de choses) et puis ensuite la découverte de la guitare, du chant et de l’écriture.
Beaucoup de ruptures et encore des choses et des histoires et puis le début de GIN en 2024 avec mon premier album BAGARRE À 3.
Maintenant, la période surréaliste punk Caviar Normal Superieur et ma recherche du bifteck. Saigner juste ce qu’il faut et écrire des chansons, bref, être professionnel.
3 ) Que peux-tu nous dire sur ton art en quelques mots ?
Actuellement Punk, médiéval, avec les cheveux très rouges et très pointus et puis mal partout.
4 ) Quelles sont tes inspirations ?
Bowie, Lou Reed sont mes papas mamans éternels
Actuellement, principalement Fontaines DC, MGMT, Model/Actriz, Bashung, Jacno, Air et La Femme.
Mais je veux surtout continuer d’écrire et d’écouter de la musique française.
5 ) Quelle est ta playlist de prédilection quand tu crées ?
Starburster, La passion selon St Mathieu, Gimme Danger, La Valse de Melody et Venus In Furs
6 ) C’est quoi le plat que tu cuisines le mieux ?
Je ne cuisine pas. Juste je mange. Je pense que GIN c’est un peu dans la tête et surtout dans la bouche, comme un plat qui se mange sans comprendre l’étiquette !
7 ) Quels sont tes projets à venir ?
J’aimerais travailler avec un label pour la suite. Je rêve aussi de trouver un lieu et de le transformer en atelier de création.
8 ) Peux-tu nous raconter une anecdote à ton sujet ?
Même 2 aller :
J’ai écrit Caviar Normal Superieur dans une grande période d’inactivité en 20 min dans un parc a Montmartre.
Et puis j’ai répondu à cette interview devant un mauvais péplum.
9 ) Si tu pouvais passer 48h avec une personne que tu n’as jamais rencontrée ce serait qui ?
Je pense que j’aimerais passer 48h avec Solimane le Magnifique ou Jeanne d’arc. Ou bien refaire mon Cm2 mais avec Louis Ferdinand Céline comme camarade de classe.
10 ) Un petit mot ou conseil pour la fin ?
Caressez les cactus et gérer le recul
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novembre 17, 2025Un premier coffre ouvert sur l’avant-monde, où Raeski Rea révèle la matière brute qui précède le mythe — un point zéro incandescent, taillé dans le réel avant la naissance du Raeskiverse.
Impossible d’aborder Before the Raeskiverse comme un simple EP. On a l’impression de tenir entre les mains un carnet retrouvé sous les lattes d’un parquet, un document fondateur jamais destiné au public et pourtant crucial pour comprendre l’odyssée à venir. En l’écoutant, je me suis surpris à imaginer Raeski Rea non pas en architecte d’univers, mais en jeune homme penché sur un bureau trop petit, dans une chambre de Hampton Roads, traçant des lignes qui n’ont pas encore la forme du mythe – seulement la résonance du vrai.
Ce qui frappe d’emblée, c’est la sensation de marcher dans une pièce encore chaude, habitée par le souffle d’avant la métamorphose. Loin des lumières bleues et des équations symboliques qui feront plus tard la signature du Raeskiverse, ces quatre titres avancent comme une préface émotionnelle, un prologue où la peau n’a pas encore cicatrisé. J’ai senti l’artiste dans sa respiration la plus humaine, presque nue, mais déjà en tension, déjà prêt à basculer dans une dimension plus vaste.
Raeski ouvre la danse avec un boom-bap précis, discipliné, presque militaire dans sa structure. C’est un morceau qui ne fait pas que présenter son auteur : il pose les jalons d’une éthique, d’une rigueur, d’une façon d’être au monde. On perçoit la volonté de maîtrise, l’écriture ciselée, un respect profond pour la tradition rap—avant que le personnage ne se dilate vers quelque chose de cosmique. C’est ici que tout commence, dans ce terreau concret où le futur n’est encore qu’une rumeur.
All In Too bascule le décor. La production se fait plus lo-fi, les contours plus flous, comme si la chambre de l’artiste s’assombrissait d’un coup, laissant entrer un doute plus intime, une fatigue douce. La mélancolie flotte, mais pas une mélancolie qui écrase : une qui observe, qui se demande comment on tient debout quand le monde semble trop vaste. Le morceau agit comme un interstice où Raeski laisse filtrer ce qu’il cache souvent derrière son système narratif. Un aveu feutré.
Puis Better Than I Was surgit comme une éclaircie. C’est le moment où l’on sent l’artiste se hisser, presque physiquement, vers quelque chose de plus clair, plus affirmé. Le morceau porte bien son nom : c’est une ascension, une montée en lumière, une prise de conscience. La production s’aère, les intentions se clarifient, et l’on découvre le germe de ce qui deviendra son Painterly Core. Tout devient couleur, mouvement, vision. Cette piste est une ébauche de renaissance.
Et puis Brockies arrive comme un revers de paume. Sec, frontal, trap, incisif. C’est un morceau qui tranche le réel et expose les impostures sans détour. On entend le futur Raeskiverse se structurer : la notion d’authenticité, l’exigence envers soi-même, la critique des façades creuses. Brockies est l’ombre portée du projet, sa densité morale. Un avertissement. C’est la première fois que l’on sent l’équation, la mécanique interne, le système de pensée qui fera plus tard la richesse de son univers.
En refermant l’EP, j’ai eu la sensation d’être témoin d’un geste rare : celui d’un artiste qui accepte de montrer l’avant-scène, le brouillon, la version fragile de lui-même. Before the Raeskiverse n’est pas seulement un retour en arrière, c’est la preuve que toute mythologie naît d’une faille intime, d’un chaos maîtrisé, d’un désir de donner forme au tumulte.
Raeski Rea ouvre ici son coffre-fondation. Et ce qu’on y trouve n’est ni un concept ni un décor, mais un cœur en mouvement.
Instagram : https://www.instagram.com/raeskiverseYouTube : https://youtube.com/@raeskiverseTikTok : https://www.tiktok.com/@raeskiverse
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novembre 17, 2025Un slam de tendresse cabossée qui transforme la culpabilité en lumière.
Certaines chansons s’avancent comme on ouvre une plaie, calmement, avec cette forme de douceur douloureuse qui serre la gorge. Macadam appartient à ce genre-là : un morceau qui ne raconte pas, mais qui remet à l’endroit une injustice intime, ancrée dans des années de silence, de non-dits, de regards évités lors des repas de famille.
Entendre LaRude parler de sa sœur, c’est comme marcher au ralenti dans un souvenir que l’on croyait anodin et qui soudain vous transperce : pendant que lui jouait, elle frottait les assiettes. Pendant qu’il apprenait la vie en riant, elle apprenait la fatigue. Cette dissymétrie — domestique, sociale, genrée — il la porte encore comme une tache de naissance. Macadam en est le poème d’excuses, l’aveu tardif, la main tendue sur l’asphalte.
LaRude a toujours su mêler la chair du vécu à l’élégance du verbe. Sa pop française coup de poing — ce mélange singulier de slam, d’intimisme, de réalisme social — trouve ici un point d’équilibre presque miraculeux. La production, subtile et pudique, crée une bulle de respiration où chaque syllabe tombe comme un caillou dans l’eau. Il tranche, mais il caresse. Il dit la honte avec la grâce d’un funambule.
Ce qui frappe d’abord, c’est la présence. Cette voix brute, légèrement voilée, qui porte en elle des années de résilience et d’héritages trop lourds. On n’écoute pas LaRude comme un chanteur : on l’écoute comme un témoin qui parle enfin. Entre Eddy de Pretto pour l’intensité frontale, Gaël Faye pour la musicalité tendre, et Fauve pour le réalisme poétique, LaRude compose une langue à lui, rugueuse, tremblante, crue mais bouleversante.
Dans Macadam, il n’accuse personne — il s’accuse. Il ne cherche ni absolution ni pathos : juste un espace pour remettre les pendules de l’enfance à l’heure. Et derrière la confession familiale, on entend l’écho plus large de tant de foyers où les filles grandissent trop tôt, où les garçons ne voient rien, où l’injustice s’invite dans les tâches les plus banales.
Il y a un courage immense à dire cela. Un courage d’homme de 2025, queer, lucide, qui a passé sa vie à écrire pour les autres avant d’affronter sa propre vérité. Car LaRude n’est pas seulement un parolier brillant, récompensé ici comme ailleurs, auteur de comédies musicales saluées jusqu’au New York Times ; il est un corps qui se bat, un cœur qui bat trop fort, un porte-voix pour ceux qui n’en ont pas.
Macadam confirme qu’avec Cool Kid, LaRude signe son disque le plus intime, le plus social, le plus politique — sans jamais lever le ton. Juste en murmurant ce que beaucoup taisent.
Une chanson comme un pardon tardif. Et comme une promesse d’être, enfin, l’homme qu’il aurait dû être plus tôt.
Instagram : _larude_
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novembre 17, 2025Un morceau d’électro noire où la tendresse se délite lentement dans la lumière blafarde d’un miroir fissuré.
Il y a chez Exzenya une manière rare de transformer la douleur en rituel — une précision clinique dans la manière de disséquer les émotions, comme si chaque battement de cœur passait au scalpel. Ugly When You Love Me s’inscrit dans cette lignée : un morceau de dark pop tranchant, presque chirurgical, où la rage n’explose jamais, mais brûle en silence, à feu lent, sous la peau.
Le morceau s’ouvre sur une pulsation froide, minimaliste. Une ligne de basse souterraine, des synthés comme des éclats de verre, une tension qui ne retombe jamais. Exzenya n’a pas besoin de crier : sa voix, d’une maîtrise glaçante, transperce le mix comme une lame bien affûtée. Elle chante la désillusion avec une élégance terrifiante — cette seconde exacte où l’amour se décompose, où la beauté se révèle n’être qu’un masque de contrôle. L’émotion n’est pas là pour attendrir, mais pour déstabiliser.
Il y a dans cette chanson quelque chose de viscéralement humain et de profondément intellectuel. On y sent la patte d’une artiste qui pense, analyse, et surtout ressent avec lucidité. Psychologue avant d’être musicienne, Exzenya construit ici une œuvre quasi comportementale : une étude de cas sonore sur la manipulation affective. Chaque note semble pesée, chaque silence, calculé. On n’est plus dans la confession, mais dans l’autopsie sentimentale.
La production — qu’elle signe elle-même sous son label indépendant, Exzenya Productions — joue avec les codes du cinéma. On pense à l’esthétique d’une scène de David Fincher : froide, métallique, précise, où la tension naît des non-dits. Le refrain, plus mélodique, agit comme une fracture dans la glace : une ouverture momentanée avant que tout ne s’effondre à nouveau. Ce n’est pas une catharsis, c’est un constat — lucide, presque scientifique, d’une relation contaminée par le pouvoir et la dépendance.
L’artwork prolonge ce monde intérieur : une rose qui saigne, un visage spectral, figé dans le dégoût. Une imagerie gothique et maîtrisée, sans surjeu, qui évoque la beauté en train de pourrir, la sensualité transformée en menace. L’univers visuel, tout comme la musique, porte la marque d’une créatrice totale : rien n’est laissé au hasard, pas même le silence entre deux respirations.
À 56 ans, Exzenya réinvente la notion de début. Là où l’industrie glorifie la jeunesse, elle impose une maturité brûlante, une voix d’expérience qui ose regarder l’ombre sans détourner les yeux. Ses chansons parlent d’amour, mais pas de celui qu’on vend sur les plateformes : elles parlent du désamour, du contrôle, du malaise — ces zones grises que la pop moderne préfère ignorer.
Ugly When You Love Me n’est pas une chanson romantique. C’est un face-à-face. Un duel entre la vérité et l’illusion. Et dans ce combat, Exzenya gagne sans hausser le ton — juste en restant debout, seule, dans la lumière froide d’un néon, à chanter l’amour tel qu’il est vraiment : laid, humain, et terriblement vivant.
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novembre 10, 2025On pensait tomber sur un artiste torturé, tant il manie la poésie avec un sleepn hypnotique, mais on a rencontré un soleil qui rit entre deux éclairs. Adam La Nuit, c’est ce paradoxe : une lumière dans la nuit, un sourire qui électrocute ⚡️
On a pu s’entretenir avec ce « monstre angélique » dont l’art n’a pas de frontières, voyageant entre l’Afrique centrale et la Belgique ✈️🌍
Ce fan de Rihanna et de génération NRJ (oui il assume), nous a livré quelques confidences croustillantes pour la sortie de son dernier titre “Frankenstein”, l’histoire d’un monstre tendre, né d’un bug du cœur, d’un amour mal recousu mais encore vivant❤️🩹
En bref, Adam La Nuit rit, désarme, et rappelle qu’il n’y a rien de plus punk que d’être sincère 🔥
Spoiler Alert : un rappeur américain lui a volé ses chaussures et on l’a déjà prit pour Chris Brown, mais on ne vous en dit pas plus, on vous laisse découvir ses expériences incroyables dans ses anectodes 🤫
@aadanslanuit
#musique #interview #itw #musiquedumoment #dailysong #adamlanuit
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novembre 10, 2025Un souffle de guitare, une voix à demi murmurée, une mélodie comme un fil qu’on déroule sans jamais vouloir qu’il casse. Avec “Intertwined”, Inochka tisse un poème suspendu entre mélancolie et apaisement, entre ce qu’on perd et ce qu’on garde malgré tout.
Venue de Tallinn, Inochka déploie une grâce presque fragile, celle qui naît quand la simplicité devient une forme d’abandon. Dans Intertwined, tout respire l’intime : une guitare enregistrée en direct, quelques notes à peine, une voix nue, vibrante, qui se faufile entre les silences. C’est une chanson qui semble tenir sur un souffle – celui d’un souvenir qu’on effleure sans oser le réveiller.
Dès les premiers vers, on comprend qu’Inochka écrit avec la lucidité des rêveurs – ceux qui voient la beauté dans l’éphémère. Le morceau avance lentement, bercé par un mouvement de guitare presque circulaire, comme une caresse qui revient toujours au même point.
Son refrain évoque la douceur d’une complicité perdue, un geste répété mille fois avant qu’il ne s’efface. Il y a dans cette chanson quelque chose du cinéma d’auteur nordique : une lenteur pleine de tension, un espace sonore qui laisse respirer la nostalgie.
Entre folk feutré et ballade poétique, Intertwined dévoile une artiste qui joue sur la retenue plutôt que sur l’effet. Inochka ne cherche pas à impressionner – elle cherche à toucher, à effleurer, à hanter. Sa voix, légèrement éraillée par l’émotion, fait penser à une Joni Mitchell rêvant sous la neige ou à la douceur trouble d’Aurora dans ses moments les plus dépouillés.
En trois minutes suspendues, Intertwined capture la beauté de ce qu’on ne peut retenir. Une chanson qui parle d’amour sans le dire, de perte sans la pleurer — et qui, une fois finie, continue de flotter longtemps dans le silence.
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novembre 10, 2025Basses saturées, riffs sous adrénaline et flow tranchant comme une lame au néon : avec “The Villain!”, Jesus the Apollo transforme la rage intérieure en manifeste interstellaire – un cri de guerre pour ceux qu’on a trop souvent pris pour les méchants.
“The Villain!” est un genre d’initiation. Une plongée dans l’ombre, dans cette part de soi qu’on apprend à craindre avant d’en comprendre la puissance. Né dans l’underground mancunien, enregistré entre un home studio et Pirate Studios, le titre est un hybride féroce où le rap s’unit au pop-punk façon 2000s, dans une déflagration cinématographique digne d’un générique de film post-apocalyptique.
Jesus the Apollo convoque les esprits de Hitchcock, Limp Bizkit et Sum 41 pour bâtir un son aussi nerveux que théâtral, où chaque punchline claque comme un montage à suspense. Les références pleuvent : Michael Myers, Thanos, Darth Vader — autant d’icônes de l’ombre que le rappeur réinvente à son image, non pas comme des monstres, mais comme des symboles d’affirmation de soi. Car ici, être le “vilain”, c’est oser ne plus plaire à tout le monde.
Le clip, réalisé par KAFKA (direction : Oliver J. Frisby, DOP : Jamie Norman), s’apparente à une fable visuelle cyberpunk, un manifeste spirituel déguisé en film d’action. “The Villain!” fonctionne comme une transmission venue d’une autre planète — Planet Villain, dit-il — une métaphore galactique de la reconquête de soi. “Le régime a trop longtemps prospéré sur ton silence. Il est temps de reprendre ce que l’ombre t’a volé.”
Musicalement, c’est explosif : guitares hurlantes, beats compressés, breaks électroniques imprévisibles, comme des chutes de tension dans un thriller. Le mix de Tom Hazal affine le chaos avec une précision chirurgicale, gardant la rugosité du punk tout en lui donnant l’envergure d’une production cinématique.
Derrière cette esthétique entre rage et rédemption, Jesus the Apollo assume sa vision psychologique de la musique. Il voit ses chansons comme des scènes de cinéma, où la tension dramatique, la peur et le soulagement s’enchaînent comme dans un film d’Hitchcock. “Le méchant”, explique-t-il, “c’est celui qui pose des limites, celui qui se choisit enfin. Et ça, ça effraie.”
“The Villain!” marque une ère nouvelle : celle des héros imparfaits, des survivants lucides, des âmes qui embrassent leur noirceur pour mieux briller. Une explosion sonore et existentielle, à mi-chemin entre rap thérapie et punk cosmique.
Instagram : jesustheapolloofmusic
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novembre 10, 2025Basses vrombissantes, pulsation animale, tension moite sous les stroboscopes : avec “Conqueror”, G-Sinnz signe une claque drum & bass nourrie de dancehall et taillée pour régner sur le club jusqu’à l’aube.
“Conqueror” est ce genre de track qui ne se contente pas de faire bouger les corps, mais qui impose un territoire — celui de G-Sinnz, producteur, directeur artistique et artisan de son propre empire sonore. Sous la houlette de Caricom Music, le musicien britannique d’origine caribéenne déploie ici un uppercut rythmique d’une précision redoutable, conçu pour transformer la piste en champ de bataille magnétique.
Le morceau, produit par quimiobb, est une arme hybride : un cœur drum & bass à la pulsation implacable, des syncopes dancehall qui rappellent les rues de Kingston, et une production futuriste où les kicks claquent comme des coups de poing sous néons. Pas de voix, pas de gimmick : seulement la présence brute, cette autorité silencieuse qui impose le respect dès les premières mesures.
La structure joue la montée permanente : les hi-hats tracent des arcs de tension, la basse s’épaissit à chaque loop, et les drops surgissent comme des éclairs parfaitement calibrés pour déclencher le chaos collectif. Tout respire la maîtrise : les breaks ne cassent pas le flux, ils l’étirent, ils le retiennent juste assez pour relancer l’adrénaline.
“Conqueror”, explique G-Sinnz, “c’est pour ceux qui entrent dans une pièce et changent l’énergie — sans dire un mot.” Et c’est exactement ça : un morceau de présence pure. Une bande-son pour les esprits qui dominent le tempo sans jamais forcer, qui avancent avec calme et puissance, comme s’ils avaient la nuit à leurs pieds.
Derrière cette esthétique tranchante, il y a la signature Caricom Music : ce label britannique qui fait dialoguer les basses londoniennes et les racines caribéennes, qui croit à la collision entre héritage et avant-garde. “Conqueror” s’inscrit dans cette logique d’expansion : ouvrir la drum & bass à de nouvelles textures, la ramener à ses origines dansantes tout en la propulsant vers un futur sans frontières.
On y entend la rage du sound system, la sensualité du dancehall, la précision clinique du mix UK — un morceau taillé pour les DJs, les clubs enfumés, les setlists de minuit qui transforment le chaos en rituel. Un instrumental à la fois brut et spirituel, calibré pour faire trembler les murs et les certitudes.
G-Sinnz n’a pas besoin de mots pour régner. Avec “Conqueror”, il prouve que la domination peut être une question de fréquence, de densité, d’énergie. Une démonstration de pouvoir sonore, élégante et sauvage.
Instagram : caricom.music
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novembre 10, 2025Entre groove solaire et mystique lunaire, Gabrielle Swanks signe avec “Moon” un premier morceau incandescent : un mélange sensuel d’afrobeat, de R&B et de pop cosmique qui fait vibrer autant qu’il élève.
Je l’ai senti dès les premières secondes : Moon ne cherche pas l’approbation, elle impose un mouvement. Pas le déferlement tapageur d’un tube jetable, plutôt cette poussée irrépressible qui fait se redresser la nuque et desserre les épaules. Gabrielle Swanks signe ici un premier geste d’autrice-interprète qui sait exactement où placer le souffle, la sueur et les silences — là où la danse rencontre la phrase intérieure.
Techniquement, le titre joue la retenue comme une arme. La rythmique afro s’articule en fines syncopes : kicks sous contrôle, caisse claire légèrement en arrière du temps, shakers qui filent comme du sable chaud entre les doigts. La basse, ronde et élastique, occupe la place d’un cœur battant ; elle ne bavarde jamais, elle suggère. Quelques touches de guitare sur l’off-beat, un clavier qui insuffle de l’air dans les interstices, et surtout ce design sonore qui privilégie l’espace à la surcharge. On entend la pièce, les respirations, la translation entre couplets, pré-refrain et hook — un vrai travail d’architecture.
Vocalement, Swanks trace une diagonale singulière : timbre satin, attaques nettes, vibrato à minima. Elle décline la confiance non pas en performance pyrotechnique, mais en ligne claire, presque chorégraphique. Sur le pré-refrain, elle allège la granularité, monte un demi-étage, puis relâche au moment du refrain avec une écriture mélodique qui accroche sans scander — une pop de la suggestion. Les chœurs en call-and-response épaulent la dynamique, jamais décoratifs : ils agissent comme un miroir émotionnel, accentuant l’élan sans l’alourdir.
Le pont, malin, renverse la perspective en demi-temps : on descend la gravité pour mieux relancer l’orbite. La production laisse respirer le kick, épaissit les harmonies, puis ré-accroche la pulsation — petite déflagration douce, grand effet en club ou en nocturne casque. On entend derrière la patte d’un studio qui comprend que l’élégance tient à ce qu’on retire autant qu’à ce qu’on ajoute.
Ce qui frappe, c’est la cohérence d’ensemble. Afrobeat et R&B ne s’y superposent pas comme des calques ; ils s’interpénètrent. La pop, elle, sert de boussole : clarté des sections, lisibilité du refrain, durée idéale. Moon préfère la longévité aux coups d’éclat — une esthétique de la maîtrise plus que de la démo.
Promesse tenue, donc : mouvement et assurance, mais aussi profondeur — cette poésie qui affleure dans la manière d’habiter le rythme plutôt que de le dompter. Gabrielle Swanks s’ouvre un couloir précis entre Lagos intérieur, Atlanta feutrée et pop globale : élégant, sûr de lui, immédiatement re-jouable. On parie ? Moon ne quittera pas vos playlists nocturnes avant un moment.
Instagram : gabrielleswanksmusic
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novembre 9, 2025Un morceau comme un lever de soleil après la tempête : “Here’s to Hoping” d’Eternal Tone capte cet instant fragile où la douleur se transforme en gratitude, où la foi renaît dans le chaos.
Sous ses airs doux-amers d’hymne Pop RnB teinté de hip-hop, le titre cache une sincérité brute. On sent derrière chaque mesure l’ombre des jours difficiles, les pertes, les doutes, mais aussi cette lueur têtue qui refuse de s’éteindre. La production signée Ethan Martin brille par sa sobriété : une ligne de piano claire, un beat feutré, des respirations lumineuses qui laissent toute la place à la voix d’Eternal Tone et à celle, vibrante et fraternelle, de Iziik.
L’alchimie entre les deux artistes est bouleversante de justesse. L’un déroule sa voix chaude et posée, presque méditative ; l’autre vient y déposer des éclats d’émotion brute. Ensemble, ils transforment la mélancolie en remède, la douleur en chant d’espérance. On pense à Mac Miller, bien sûr — cette même façon d’aborder le désespoir avec tendresse, de chercher la beauté dans la faille.
Là où “Here’s to Hoping” se distingue, c’est dans sa capacité à suspendre le temps. Il ne cherche ni la performance, ni la punchline, mais un espace de vérité. Eternal Tone ne rappe pas pour convaincre : il partage, il remercie, il respire. Dans ce morceau, la musique devient un exutoire, un autel intime dressé face aux tempêtes intérieures.
En filigrane, il y a cette philosophie : vivre, c’est continuer à espérer, même quand le monde ne nous rend rien. Eternal Tone incarne cette idée avec une humilité rare, rappelant que la foi n’est pas qu’une question de religion, mais d’élan — celui de croire encore, de tendre la main, de recommencer.
“Here’s to Hoping”, c’est un message murmuré à tous ceux qui cherchent une raison de se relever. Une prière moderne, vibrante et profondément humaine.
Instagram : transcend_tone
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novembre 9, 2025« Un disque comme un uppercut spirituel : brutal, mystique et incandescent, “OVERGOD” signe le grand retour de Jeyênne, prophète cybernétique de l’ère EBM.«
Certains artistes ne vieillissent pas, ils changent de dimension. Jeyênne — figure fantomatique et prophétique de la scène EBM et industrielle — revient après des années de silence avec “OVERGOD”, un album total, radical, presque mystique. Dix-sept morceaux comme dix-sept éclats d’un miroir brisé, où se reflètent les fantômes du rave des 90s, les cicatrices du présent et une foi neuve dans la destruction comme renaissance.
Le disque s’ouvre sur “Coloro”, une invocation froide, presque rituelle, où chaque pulsation semble réveiller un souvenir d’usine ou de nuit sans sommeil. Puis “Dance The Devil” surgit, fiévreuse, possédée, transformant la piste en cathédrale païenne. On y danse pour exorciser, pas pour s’amuser.
Sur “Overgod”, le titre central, Jeyênne interroge la divinité à travers la machine. Les voix se tordent, les synthés éclatent en lueurs métalliques : Dieu est un algorithme, la foi une onde sonore. “First Rain On Mars” adoucit cette fureur avec un lyrisme cosmique, un orage lent sur une planète qui n’en a jamais connu.
“Machines” et “Little Spider” creusent la tension : d’un côté, la mécanique qui broie, de l’autre, la fragilité humaine qui résiste. “Toro (Instrumental)” et “The Expoequivalent-Beta” deviennent des interludes organiques, véritables respirations entre deux assauts.
La seconde moitié s’embrase. “Temptation” injecte un groove noir dans l’ombre du rock industriel ; “Modulski” hypnotise, structuré comme une architecture de béton sonore. Puis viennent les morceaux les plus radicaux — “Not Your Voice”, où la voix humaine se désintègre, et “Crushed, Ugh!”, explosion punk électronique d’une sauvagerie presque physique.
La fin s’élève vers une lumière fragile : “Acid Trip Advisor” revisite la transe des origines, “Where Minds Collide” ouvre l’espace, “Perfect” et “Nothing Lasts Forever” referment la plaie avec grâce. Enfin, “One Last Light” éteint la mèche — ultime éclat d’humanité avant le noir.
Avec “OVERGOD”, XPQ-21 ne cherche plus à séduire : il purifie. Entre EBM, rock industriel et transe cybernétique, Jeyênne réaffirme que la création ne vit que dans la rupture — et que, parfois, il faut brûler le divin pour retrouver l’humain.
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novembre 9, 2025“We Were Taller Then” de Soek dévoile une nostalgie si pure qu’elle semble suspendre le temps. On y entend moins une chanson qu’un souvenir — une réminiscence de l’enfance, fragile et lumineuse, qui flotte entre deux respirations.
Sous le pseudonyme Soek, le compositeur américain Grant Borland s’offre un espace de liberté rare : un laboratoire d’émotions, à la frontière du classique contemporain et de l’électronique poétique. Dans ce nouveau single, il évoque l’innocence et la démesure enfantine : ce sentiment d’être “plus grand que le monde”, avant que la gravité des années ne vienne nous rappeler à la terre.
Tout commence par un motif de piano, à la fois léger et obstiné, comme une pensée qui ne veut pas s’éteindre. Les notes se répondent, se heurtent doucement, se suspendent dans un silence mesuré. Le piano n’est pas seulement mélodique : il devient percussif, presque respiratoire, donnant l’impression d’un cœur qui s’emballe face au souvenir. Autour de lui, des nappes de synthétiseurs diaphanes s’étirent comme des souvenirs diffus, tandis que les cordes enregistrées en Croatie par Martin Kutnar et Session Strings Studio viennent y déposer leur humanité, leurs frémissements, leurs micro-imperfections si précieuses.
Là où beaucoup de musiques néo-classiques cherchent l’émotion par la grandeur, Soek choisit l’intime, l’imperceptible. On pense à Ólafur Arnalds, Max Richter ou Hania Rani, mais sans imitation : ici, tout est personnel, enraciné dans une émotion vécue. “We Were Taller Then” raconte la nostalgie des jours où l’on se croyait invincible, mais sans la douleur du regret. Plutôt une tendresse résignée, une douceur mélancolique qui sait que la beauté se niche dans la perte.
Chaque instrument respire, trouve sa place, se tait quand il le faut — un équilibre que le mixage de Piotr Wieczorek parvient à sublimer avec une clarté quasi photographique. Le son n’envahit jamais, il entoure. Comme si chaque note avait conscience de sa fragilité.
Mais derrière cette précision technique, il y a un geste profondément humain. Soek compose comme on se souvient : par fragments, par couches, en cherchant dans le flou ce qui reste vrai. We Were Taller Then ne cherche pas à impressionner, mais à consoler — une musique-refuge, faite pour accompagner la nostalgie sans la dramatiser.
Ce single n’a pas de paroles, et pourtant il raconte tout : les jeux dans la lumière d’été, les silhouettes qui grandissent trop vite, les promesses faites à soi-même. On le quitte avec une impression étrange, celle d’avoir grandi un peu à nouveau — mais cette fois, dans le bon sens.
→ Instagram de Soek
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novembre 9, 2025« Sorti un 5 novembre, jour de feux et de mémoire, “Ignition” n’est pas juste un titre : c’est un acte de vie. Une étincelle levée contre l’obscurité, une célébration du corps qui guérit, de la voix qui ne se tait plus. »
Dans un monde saturé de vacarme et de faux espoirs, Stephanie Happening choisit la sincérité brute comme moteur. Son nouveau single, Ignition, n’a rien d’un cri vain : c’est une déflagration maîtrisée, née de la douleur, trempée dans la lumière. L’artiste transforme ici le combat en art, la survie en rituel. Ce n’est pas seulement de la musique — c’est une prière profane, un battement vital.
Le choix de la date n’a rien du hasard. Le 5 novembre, Bonfire Night au Royaume-Uni, symbole de rébellion et de renaissance, mais aussi Journée de sensibilisation au stress et Journée de l’alimentation saine, devient un manifeste intime : celui d’une femme qui a choisi la discipline comme arme contre la maladie, la foi comme moteur, la musique comme guérison.
Stephanie Happening raconte ce combat avec une lucidité désarmante. Diagnostiquée, affaiblie, elle s’est reconstruite par un plan de vie radical — un “HELP” : Healthy Eating Lifestyle Plan, loin des tendances, plus proche du rituel de survie. Zéro viande, zéro sucre, zéro artifice. Mais tout ce que la vie a de plus pur : l’eau, la plante, la voix.
Musicalement, Ignition brûle d’une intensité contenue. Le morceau s’allume lentement — une montée synthétique presque céleste — avant de s’enflammer dans un refrain incandescent, entre électro organique et soul futuriste. La voix, rauque et lumineuse, porte une émotion rare : celle d’un corps qui se souvient, d’un esprit qui refuse de s’éteindre.
Le texte, porté par un souffle quasi mystique, évoque la libération : la sortie du silence, la maîtrise du feu intérieur, l’acceptation du chaos. Chaque note est une respiration, chaque silence un cri muet. On y entend la fatigue, la colère, mais aussi une sérénité farouche, celle de ceux qui ont touché le fond et choisi d’en faire un tremplin.
Nul doute, “Ignition” est un rituel. Un brasier allumé dans la nuit de novembre pour rappeler que survivre est un art, et que certaines flammes ne s’éteignent jamais.
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novembre 9, 2025Prénom inoubliable, énergie contagieuse, sens du mot qui claque : Beubeu ouvre un nouveau chapitre et dépose un ultime éclat avec “Je suis Benoît”. On y découvre une veine plus intime, sans renier la marque de fabrique : tendresse, second degré, lumière au coin des lèvres. L’ex-frontman du Trottoir d’en Face (plus de mille scènes au compteur) garde la fougue du showman, mais polit la matière : une mue électro pop française, dansante et incarnée, où la poésie n’annule jamais l’envie de lever les bras.
Pas de grand dévoilement ici, juste ce qu’il faut pour entrouvrir la porte : un clip qui regarde l’homme derrière le sourire, des textures qui pulsent au service du récit, et cette façon d’improviser la vie comme on tient une scène — avec humanité, précision, et l’art de ne pas trop en dire. L’ambition est claire : raconter plus, vibrer plus, danser plus.
On a posé nos questions à Beubeu, entre identité, jeu, et promesse de live brûlant. L’interview est à lire ici : plongez.
1 ) Qui es tu ?
Même si on m’appelle Beubeu, mon vrai nom c’est Benoit Crabos, je viens de Orthez une petite ville du 64 dans laquelle j’ai grandit, et je suis musicien, chanteur… Disons artiste pour résumer tout ça dans un seul terme.
2 ) Quel est ton parcours ?
Mon parcours est plutôt simple, j’ai toujours été un peu mélomane et j’ai fait de la musique assez jeune en démarrant par le piano tout en touchant un peu à tout. En 2006 j’ai monté mon groupe qui s’appelait le trottoir d’en face et avec lequel j’ai beaucoup joué. Une aventure de famille, de potes d’enfance qui a durée plus de 10 ans et m’a donc conduite à être propulsé sur scène dès mes 16 ans. J’ai jamais cessé de faire ça et eu ça dans la peau.
3 ) Que peux-tu nous dire sur ton art en quelques mots ?
Mon art est finalement le canal qui me permet d’être moi même à chaque fois qu’il résonne. Souvent en faisant ma connaissance les gens me disent « c’est fou tu es calme alors que sur scène tu es habité ! » … mes proches savent que ma vrai nature, que le vrai Benoit, celui qu’ils ont connu enfant et ado, est celui qui est sur scène.
4 ) Quelles sont tes inspirations ?
Paradoxalement mes inspirations sont très rarement musicales.. elles peuvent venir d’une ballade, d’un lieu, d’une phrase, d’un mood ou un état d’humeur, mais rarement d’un artiste en particulier. Je ne peux pas vous dire quelles sont mes inspirations car je passe ma vie à les chercher pour qu’elles soient le plus différentes et spontanées possible.
5 ) Quelle est ta playlist de prédilection quand tu crées ?
Idem, j’écoute finalement très peu de musique. En revanche j’aime que l’on me raconte des histoires, Bliss, légend média, l’after foot, m’inspirent plus qu’un album. En revanche il y a des artistes qui m’ont donné envie de monter sur scène et les premiers noms qui me viennent sont Moby, Manu chao et Gorillaz
6 ) C’est quoi le plat que tu cuisines le mieux ?
Le choux fleur rôti sans contestation possible !
7 ) Quels sont tes projets à venir ?
Je suis en train de préparer le spectacle pour la tournée qui démarre en avril 2026 et en parallèle je vais commencer à sortir des singles au compte goutte pour sortir de ma zone de confort et voir comment le public accueille de « vraies » chansons en dehors des prénoms qui ont été une aventure qui a dépassé tout ce que j’aurais pu imaginer
8 ) Peux-tu nous raconter une anecdote à ton sujet ?
Bien sûr ! Pour rester dans le thème des concerts j’ai déjà joué et enregistré : sous terre dans la plus grande grotte d’Europe, seul au 2 eme étage de la Tour Eiffel, et à 3000m d’altitude.
9 ) Si tu pouvais 48h avec une personne que tu n’as jamais rencontrée ce serait qui ?
Pierre Niney.
10 ) Un petit mot ou conseil pour la fin ?
J’ai jamais eu la prétention de pouvoir donner de conseils mais j’ai envie de croire que c’est en sortant de sa zone de confort, en étant curieux et en ne prenant rien pour acquis.
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novembre 9, 2025An’Om et Vayn reviennent avec “Humain Vol. 2” comme on rouvre une plaie avec tendresse : un projet qui sonne la fin d’un amour et la naissance d’une maturité nouvelle, là où les battements du cœur se fondent dans ceux de la 808.
Avec Humain Vol. 2, An’Om & Vayn poursuivent leur exploration de la psyché amoureuse là où le premier volume interrogeait l’humain dans sa quête, celui-ci le confronte à la vulnérabilité du lien, à la lumière crue de ce qu’on perd en aimant. Le duo, inséparable depuis Le Remède, pousse ici son langage au bord de l’intime : un équilibre fragile entre le spleen et la sincérité brute, entre le charnel et le spirituel.
La tracklist, courte mais nerveuse, s’écoute comme une histoire qu’on aurait vécue trop fort. Paradis ouvre l’EP dans une clarté trompeuse, presque candide, avant que Kinshasa ne fasse vibrer les contours d’un amour vibrant et déjà fissuré. Subtil et Par amour plongent au cœur du doute, là où la voix d’An’Om se fait confession et le souffle de Vayn devient presque un battement de cœur électronique. Les guitares, les nappes synthétiques, les textures electro ne cherchent plus à plaire — elles respirent, elles saignent.
Magenta incarne le moment de suspension : le souvenir, la nostalgie, la beauté des couleurs qui s’effacent. Puis vient Nous deux, pivot émotionnel et pièce centrale de l’EP, où le duo s’abandonne dans une mise à nu bouleversante. Le morceau — et son clip — capturent cette frontière fragile entre la fin et ce qui reste, entre le feu qui s’éteint et la braise qui continue de brûler sous la peau. La mise en scène, construite autour de la symbolique du feu et de la dispute, traduit l’érosion du lien sans jamais perdre de vue l’amour premier, celui qui résiste même quand il ne sauve plus.
Enfin, Allée 3 clôt le projet comme un dernier regard dans le rétroviseur : un adieu sans amertume, une promesse de recommencement. An’Om écrit au scalpel, avec une pudeur désarmante, tandis que Vayn, architecte du son, tisse autour de lui des atmosphères hybrides, entre acoustique et électronique, rappelant que le cœur, lui aussi, bat en fréquences.
Là où Parallèle racontait le rêve, et Blizzard la tempête intérieure, Humain Vol. 2 signe le moment de la clarté après la douleur — celle où l’on comprend que tout amour, même fini, laisse une lumière. Sur scène, leur énergie reste volcanique, mais ici, c’est l’émotion qui gouverne, nue, vibrante, sans vernis. Le duo s’installe définitivement comme l’un des projets les plus sincères et cohérents de la scène francophone indépendante, à la croisée du rap sensible et de la pop atmosphérique.
Avec Humain Vol. 2, An’Om & Vayn rappellent que la musique, avant tout, est un miroir de l’âme — et qu’il faut parfois tout perdre pour enfin se retrouver.
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novembre 8, 2025Pon Dih Rock de MD Freedom Music ne s’écoute pas, il s’éprouve — comme une onde spirituelle qui traverse la peau, une confession murmurée au cœur du chaos, un uppercut de foi dans un monde en panne d’espérance.
Je me souviens du premier impact. Ce kick, lourd comme un pas dans la poussière. Ce souffle, presque spectral, qui flotte entre deux boucles. Et cette voix — un fil tendu entre rage et rédemption — qui fend la brume pour parler directement à quelque chose de profondément humain : la survie par la foi, le feu au milieu des ruines. Pon Dih Rock n’est pas une chanson, c’est un exorcisme.
MD Freedom Music navigue à vue entre les codes du Cloud Hop et l’énergie tellurique du Boom Bap, mais sa boussole, c’est la lumière. Pas celle du salut facile, non — celle, vacillante, qu’on trouve après avoir rampé dans les ténèbres. Le morceau s’ouvre comme une prière en apnée. Un 808 grondant, des kicks qui cognent comme des battements de cœur nerveux, et au-dessus, cette mélodie trouble, presque éthérée, comme si un ange et une machine s’étaient mis d’accord pour composer ensemble.
Ce qui rend Pon Dih Rock fascinant, c’est la manière dont la foi s’y incarne dans le son, pas dans les mots. La production respire. Elle avance à tâtons, se retient, explose, puis retombe dans une sérénité déconcertante. Le beat semble chercher Dieu, la voix le trouve. Il y a dans cette fusion entre le sacré et l’électronique une forme d’évidence — comme si le hip-hop redevenait ici ce qu’il a toujours été : une liturgie de rue, un chant de révolte en clair-obscur.
MD Freedom Music ne fait pas la morale, il raconte la route. On sent la boue, les cicatrices, la poussière sous les semelles. Mais surtout cette force intérieure, vibrante, que rien ne peut éteindre. Dans un monde saturé de cynisme, Pon Dih Rock relève la tête et dit : « Je crois encore. »
C’est un track qui n’a pas peur de la gravité, ni du silence entre deux beats. Un morceau de foi en clair-obscur, sculpté dans le béton et la lumière — une preuve vivante que le divin peut encore danser au rythme d’un kick.
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novembre 8, 2025Wait For It de Nikho est une expérience sensorielle plus qu’un morceau — une montée de tension feutrée où la house se fait souffle, onde, battement d’âme. C’est le genre de track qui t’apprend que le plaisir, c’est aussi dans l’attente.
Tout commence par un battement discret, presque timide. Une pulsation qui semble naître de l’intérieur, comme un écho du cœur. Wait For It ne cherche pas à séduire immédiatement : il t’observe, t’enroule, te teste. Nikho n’impose rien, il suggère. Il laisse le groove respirer, se déployer lentement, jusqu’à devenir cette matière hypnotique où la tension devient art.
La structure du morceau repose sur une élégance rare : un minimalisme sensuel, précis, sans jamais tomber dans la froideur. Chaque son semble posé à la main, dans une économie de gestes. Les basses rampent avec grâce, les percussions claquent avec douceur, et quelque part entre deux nappes flottantes, une voix filtrée murmure un secret qu’on n’entendra jamais vraiment. C’est tout le génie de Nikho : dire sans montrer, construire l’émotion à travers le manque.
Dans Wait For It, le temps n’est pas une ligne droite. Il tourne sur lui-même, pulse comme un organisme qui respire. On y sent l’influence d’une deep house à l’ancienne — cette tradition du groove patient, héritée de Detroit et de Chicago — mais réinterprétée avec une précision européenne, presque architecturale. C’est du club music pour l’esprit, mais aussi pour le ventre.
Le morceau tient dans cette tension fragile entre la montée et le lâcher-prise. Pas de drop tonitruant, pas de moment où tout explose — juste une expansion douce, un glissement progressif vers la transe. La puissance naît de la retenue, du détail, du rythme intérieur. Nikho compose comme on respire : lentement, profondément, avec une conscience totale du moment présent.
Quand Wait For It s’achève, on reste suspendu, comme si la piste avait continué sans nous. C’est ça, sa vraie force : il ne se termine pas, il persiste. Une empreinte sonore, subtile, élégante, presque spirituelle. Dans ce monde qui court après la décharge immédiate, Nikho rappelle que le groove le plus intense, c’est celui qui prend son temps.
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novembre 8, 2025Avec I Wanna Rock, Million$ signe un banger viscéral où le flow cogne comme un moteur sous pression — un morceau qui sent la gomme brûlée, la sueur et la revanche.
Le titre annonce la couleur : I Wanna Rock ne demande pas la permission, il s’impose. Dès la première mesure, Million$ fait basculer l’auditeur dans une zone de tension électrique, quelque part entre la rue et le rêve d’un empire. C’est du rap, oui, mais du genre qui dépasse la simple attitude. Ici, la voix n’est pas un accessoire : c’est une arme. Chaque mot tombe comme un coup de feu, chaque silence brûle comme une pause avant l’impact.
L’univers sonore est sec, presque clinique. Une ligne de basse qui racle le bitume, une rythmique millimétrée, des ad-libs distillés comme des étincelles : le morceau respire la maîtrise. Million$ a cette capacité rare de rendre l’agressivité élégante, de transformer la puissance brute en énergie chorégraphiée. C’est un rap d’autorité, mais sans lourdeur — un flow nerveux, glissant sur la prod avec un instinct de chasseur.
Ce qui frappe surtout, c’est la spatialité du son : un beat trap à l’ossature massive, mais habillé d’éléments presque cinématographiques. Les basses grondent, les hi-hats crissent, et derrière tout ça, on perçoit comme un souffle, une tension continue, une vibration d’urgence. On pourrait presque sentir la ville la nuit : les gyrophares lointains, le béton humide, le cliquetis d’un briquet avant la première barre.
Le flow, précis et carnassier, ne surjoue jamais. Million$ ne déborde pas : il contrôle. Il rappe avec ce calme féroce qu’ont les artistes qui savent qu’ils n’ont plus rien à prouver. Pas besoin de gimmicks, pas besoin d’ego crié : tout est dans la frappe, la respiration, la manière de laisser la prod respirer juste avant le prochain impact.
I Wanna Rock est une démonstration : celle d’un rap qui assume son héritage gangsta sans le caricaturer, et qui ose le mélange avec une esthétique presque house dans la texture du son. C’est à la fois brut et soigné, violent et stylé — le genre de morceau qu’on écoute fort, pas pour le volume, mais pour la confiance qu’il injecte. Million$ y fait ce que peu savent encore faire : rendre le danger irrésistible.
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novembre 8, 2025Avec Earthquake, Blackspin fait bien plus que trembler les murs : il secoue la conscience du dancefloor, là où la trance devient émotion et la basse, langage universel.
Ce n’est pas un morceau, c’est une secousse. Une onde souterraine qui monte lentement depuis le noyau de la terre — ou peut-être du corps — avant d’exploser dans une vibration pure. Earthquake est un de ces tracks qui ne cherchent pas à séduire, mais à submerger. Blackspin, fidèle à son héritage berlinois, y sculpte une techno mélodique dense, tellurique, presque spirituelle, qui ne s’écoute pas : elle s’éprouve.
Tout commence dans un grondement à peine perceptible, comme un avertissement. Une nappe s’étire, froide et lumineuse, puis les kicks tombent, secs, alignés, rigoureux. On pense à la rigueur d’un Stephan Bodzin, à la solennité d’un Tale of Us, mais avec une sensualité plus brute, plus “terre”. La basse ne pousse pas : elle respire. Elle pulse, s’étale, rampe, et finit par engloutir l’espace. Ce n’est pas un beat pour danser — c’est un battement cardiaque qu’on suit les yeux fermés.
Là où d’autres producteur·ices tracent des lignes nettes, Blackspin creuse des failles. Il ouvre des interstices entre tension et relâchement, lumière et ombre. La progression du morceau est lente, presque cinématographique : les percussions s’épaississent, les synthés s’enlacent, puis tout s’effondre dans un drop suspendu, comme un arrêt du temps. On y sent Berlin, ses nuits sans fin, ses clubs aux murs suintants, mais aussi une douceur inattendue — celle d’un artiste qui connaît le chaos et choisit pourtant la beauté.
Ce qui fascine dans Earthquake, c’est cette précision organique : chaque fréquence semble calibrée pour réveiller une zone différente du corps. Les aigus effleurent, les médiums vibrent, les graves creusent. À la troisième minute, le morceau atteint son point de fusion : les nappes se disloquent, l’air s’épaissit, la piste devient un séisme collectif. Et puis, sans prévenir, tout retombe. Silence. Comme après une révélation.
Blackspin signe ici bien plus qu’un track pour festival : un manifeste sonore. Celui d’une techno qui ne veut plus faire danser mécaniquement, mais reconnecter l’humain à ses racines vibratoires. Avec Earthquake, il prouve qu’entre la brutalité et la beauté, il n’y a parfois qu’un battement.
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novembre 8, 2025Avec Nouveau hood, Shawn Jobin ne change pas seulement de décor — il change de peau. Un titre vibrant, entre introspection et lumière retrouvée, qui fait du renouveau un acte de groove et de foi.
Je l’ai écouté un matin où tout semblait gris — le café froid, le corps fatigué, la tête pleine de brume. Et puis Nouveau hood a glissé dans les écouteurs comme un rayon de soleil filtré à travers les nuages. C’est ce genre de morceau qui semble respirer à ta place, te rappeler qu’un beat bien posé peut réaccorder le cœur. Shawn Jobin ne cherche pas à impressionner ici. Il fait mieux : il reconnecte.
Le morceau s’ouvre comme une conversation intime avec soi-même, un moment de bascule entre l’ancien et le nouveau. Ce “hood”, ce n’est pas qu’un quartier : c’est un état d’esprit. L’endroit où l’on décide de se réinventer sans renier d’où l’on vient. Le saxophone arrive alors comme une présence bienveillante, presque nostalgique, une caresse sonore qui efface les angles du rap. Cette chaleur, rare dans la production francophone actuelle, donne au morceau quelque chose de profondément humain.
Jobin a toujours eu cette manière singulière de rendre la technique invisible. Sa plume glisse, ses flows se déplacent avec souplesse, jamais en démonstration, toujours en intention. Chaque rime semble tomber au bon endroit, comme si elle avait attendu ce moment précis pour exister. Et puis il y a cette prod — un terrain mouvant où l’électro et le hip-hop se frôlent, se fondent, s’équilibrent. C’est propre sans être lisse, ciselé sans froideur.
Aux côtés de JONO, l’alchimie opère sans effort : deux voix, deux sensibilités, un même désir de redéfinir la francophonie musicale sans caricature. Le morceau dégage une énergie presque cinétique, celle de deux artistes qui avancent, conscients du passé mais habités par l’avenir. C’est une écriture de la résilience, du recommencement — une façon de dire “je suis encore là” mais avec le sourire au coin des lèvres.
Ce qui frappe, au fond, c’est la sérénité. Nouveau hood n’est pas un cri, c’est un souffle. Un groove de renaissance, où chaque note respire la paix retrouvée. C’est le genre de chanson qu’on n’écoute pas pour se prouver quelque chose, mais pour se souvenir qu’on a encore le droit d’espérer.
Et dans ce monde où tout va trop vite, Shawn Jobin prend son temps. Il le sculpte. Il en fait un groove. Et ça, c’est sans doute sa plus belle victoire.
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novembre 8, 2025Entre les bras du funk et la mémoire des ancêtres, Minagan danse comme une transe moderne : Barzo et Kaleta y invoquent la liberté à coups de groove incandescent et de spiritualité rythmique.
Il y a des morceaux qui sentent la poussière rouge, la chaleur du cuivre et le cœur battant des foules. Minagan de Barzo et Kaleta fait partie de ceux-là — une collision somptueuse entre la mémoire africaine et la frénésie électronique, un chant de résistance métamorphosé en pulsation funk. On ne l’écoute pas, on le vit.
Le morceau s’ouvre sur des percussions qui frappent comme des éclats d’orage : sèches, terriennes, enracinées dans un groove organique. Puis vient la basse — un serpent souple qui ondule dans l’obscurité du mix. Et au-dessus, la voix de Kaleta, à la fois prophétique et populaire, entonne en goun et en fon un appel à la libération qui brûle comme une prière en pleine rave. Cette langue, que peu comprennent ici, agit comme un sortilège : elle parle à la peau, pas à l’esprit.
Barzo, producteur costaricien aux racines multiples, orchestre tout cela avec une précision presque chamanique. Sa house se nourrit de sueur et de lumière, empruntant au funk sa chaleur, au tribal sa transe, à l’électronique sa rigueur. On reconnaît la patte de Wonderwheel Recordings — ce goût pour les textures vivantes, pour la spiritualité dansante. Ici, chaque boucle semble dialoguer avec les griots d’autrefois, ces gardiens d’histoires dont le beat devient aujourd’hui la langue universelle.
Ce qui impressionne, c’est la manière dont Minagan dépasse la simple fusion de genres pour toucher à l’essence même du mouvement. Barzo ne se contente pas de juxtaposer : il tisse, il relie. L’afrobeat et la deep house s’y confondent dans un même souffle, celui d’un monde où la danse est mémoire, où le corps se souvient avant le cerveau.
Kaleta, vétéran des grandes heures de Fela Kuti, insuffle au morceau une urgence qui le propulse hors du temps. Il chante la liberté sans la nommer, il la fait vibrer. Le résultat est incandescent : un groove de transe et de conscience, un pont entre Lagos et Berlin, entre le temple et le dancefloor.
Minagan n’est pas seulement un titre, c’est un état : celui d’un monde qui tourne, tambour après tambour, vers une humanité réaccordée à sa propre cadence. Un funk du futur, joué avec le cœur d’un griot.
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novembre 8, 2025Mamas Boi sonne comme une lettre non envoyée, celle d’un fils devenu homme, qui rappe la tendresse et les cicatrices dans un même souffle.
Je ne sais pas exactement quand Mamas Boi m’a saisi — peut-être au moment où la basse s’est mise à pulser, discrète mais obstinée, ou quand la voix de Selassie, tout en retenue, a effleuré une phrase trop vraie pour être fiction. Ce morceau n’a rien de démonstratif. Il avance comme un souvenir : fragile, tenace, doux-amer.
Selassie ne cherche pas à séduire ; il reconstruit. Son flow n’a pas l’arrogance d’un rappeur, mais la mémoire d’un conteur. Chaque mot semble passer par le filtre de la pudeur avant d’être posé sur la mesure. Mamas Boi, c’est le hip-hop qui désapprend le bruit, qui choisit la nuance plutôt que la frappe. Un rap de soie, si ça existe.
L’artiste, ghanéen de naissance et berlinois d’adoption, façonne ici un espace sonore où les racines se croisent avec les néons froids des clubs de Kreuzberg. L’afro-diaspora y rencontre l’électronique européenne, et ce métissage, Selassie le manie avec la précision d’un sculpteur. Les textures électroniques frémissent, le beat respire, la voix flotte à mi-chemin entre la confidence et le rêve éveillé. On croit entendre un murmure maternel perdu dans le mix, comme un fantôme bienveillant qui plane sur la track.
Mamas Boi pourrait être une chanson d’amour, mais c’est surtout une chanson de transmission. L’amour d’une mère, la gratitude muette, la peur de la trahir, la promesse de ne pas s’oublier dans la ville. C’est une émotion brute déguisée en groove. Là où d’autres artistes versent dans la nostalgie, Selassie invente un futur apaisé — rétro dans sa mélancolie, avant-gardiste dans son dépouillement.
On en sort étrangement ému. Pas parce que Mamas Boi raconte une histoire universelle, mais parce qu’il ose la raconter sans chercher à tout expliquer. C’est un morceau qui laisse un vide lumineux derrière lui, comme une respiration après une longue conversation. Et dans ce silence suspendu, on entend ce que le hip-hop, parfois, oublie : la beauté du simple fait d’aimer.
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novembre 8, 2025Entre ombre et lumière, 1Scar, 2Scar de Keith B est une autobiographie murmurée sur un fil de basse, un retour au hip-hop qui pense, respire et saigne avec élégance.
Tout commence par une sensation : celle d’un souffle, presque las, qui s’élève sur un beat comme on rallume une cigarette oubliée. 1Scar, 2Scar n’a rien du rap hystérique d’algorithme. Ici, Keith B préfère la lenteur au vacarme, le grain au clinquant. Son flow ne cherche pas à impressionner — il creuse, lentement, comme une lame polie par l’expérience.
La prod, à la croisée d’un groove californien et d’une gravité plus sudiste, roule avec une noblesse rare. Chaque élément semble pesé, tenu, contenu. Une ligne de basse moelleuse comme une cicatrice bien refermée, un tempo qui respire, des respirations qui deviennent du rythme. Il y a du Dre dans la précision, du Scarface dans l’esprit, et un peu de ce phrasé poétique qu’on retrouve chez les conteurs modernes — ceux qui savent qu’un mot juste vaut mieux qu’un flow trop vite.
Keith B écrit comme on témoigne. Son rap a la pudeur des gens qui ont vu la douleur de près et n’ont plus besoin de la théâtraliser. Ses “scars”, il les évoque comme on montre des cartes d’état-major : non pas pour impressionner, mais pour se rappeler le chemin. Il ne parle pas de la rue, il parle depuis elle — depuis ce territoire intime où l’homme et le poète finissent par se confondre.
Ce qui fascine, dans 1Scar, 2Scar, c’est sa forme de classicisme : un retour à l’essentiel, au verbe, à la respiration. On sent le poète avant le performeur, le survivant avant le storyteller. Chaque mesure semble pesée, comme un vers d’un vieux recueil de Baldwin réécrit à la MPC.
Et puis il y a cette lumière. Ce moment où le morceau, sans prévenir, bascule du sombre au vibrant — quand la voix de Keith B s’ouvre, s’élève, et transforme la douleur en lucidité. Ce n’est plus seulement un titre, mais un rituel de réappropriation : celle de sa peau, de ses mots, de sa mémoire.
1Scar, 2Scar est un disque sans maquillage. Le genre de track qui ne fait pas danser les clubs, mais hante les cerveaux longtemps après. Un rap de l’après, du lendemain, du recommencement — signé par un artiste qui n’a plus rien à prouver, sinon qu’on peut encore faire du hip-hop comme on écrit de la littérature.
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novembre 8, 2025Nunsi réinvente la douceur en chanson : Baby est un souffle tropical suspendu entre nostalgie, peau salée et coucher de soleil infini.
J’ai écouté Baby un matin gris, et pendant trois minutes, tout est devenu bleu. Bleu comme l’océan après la pluie, bleu comme les souvenirs qui réchauffent les tempes. Ce morceau ne se contente pas de faire danser, il efface le réel. Nunsi signe ici une parenthèse lumineuse, un instant de respiration dans le tumulte — une chanson qui semble avoir été écrite pour cet entre-deux-temps où l’on ne sait plus très bien si l’on rêve ou si l’on se souvient.
Sa voix plane sans forcer, comme un murmure porté par le vent. Elle a ce quelque chose d’à la fois distant et intime, cette façon de te frôler sans jamais t’étreindre. Et c’est précisément là que réside sa force : dans cette légèreté assumée, dans ce refus du spectaculaire. Baby n’a pas besoin de s’imposer, elle t’enveloppe lentement, te désarme. C’est le genre de morceau qu’on croit anodin, jusqu’à ce qu’il s’installe dans la tête, quelque part entre un sourire et un soupir.
La production, tout en nuances, est un bijou de minimalisme maîtrisé. Quelques nappes synthétiques, un beat feutré, des percussions qui éclatent comme des bulles — tout respire la retenue, la chaleur, l’élégance. On retrouve l’épure des meilleurs morceaux de tropical house, mais Nunsi y glisse une mélancolie fine, presque imperceptible, qui empêche la légèreté de virer au décoratif. C’est du chill, oui, mais du chill avec une âme.
On sent l’héritage de ses débuts : ce goût du partage, cette sincérité de musicien qui veut simplement faire du bien. Après le succès viral de Just The Two Of Us, Nunsi aurait pu se reposer sur le confort de la reprise. Il choisit au contraire la fragilité, la création pure, l’émotion sans filtre. Baby n’est pas une chanson de séduction, c’est une chanson de présence — celle d’un artiste qui observe, ressent, et rend au monde un peu de sa lumière.
Dans une époque saturée de beats programmés pour les playlists, Baby se distingue comme une respiration rare : un fragment de douceur, un été éternel capturé dans un souffle. Et si, finalement, la véritable révolution pop était là — dans la simplicité retrouvée d’un instant sincère ?
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novembre 8, 2025You Make Me Smile de Dandi, c’est le moment suspendu entre deux battements de cœur — une soul solaire, si sincère qu’elle semble respirer au rythme de ton propre souffle.
Je me souviens du frisson que j’ai eu à la première écoute. Pas de grand éclat, pas d’artifice — juste cette impression que quelqu’un venait de poser une main sur mon épaule pour murmurer quelque chose de vrai. You Make Me Smile ne cherche pas à séduire ; elle enlace. Elle réconcilie la douceur et la force, dans un monde où la musique crie souvent trop fort pour qu’on l’écoute encore.
Dandi ne chante pas l’amour comme une ivresse, mais comme une lente guérison. Sa voix — fluide, ambrée, presque tactile — se promène entre les interstices d’une orchestration qui rappelle les grandes heures de la soul rétro : un Rhodes au velours cotonneux, une basse qui respire, des cordes suspendues comme des rayons de miel. Ce n’est pas une nostalgie feinte, mais une filiation : celle d’un art du sentiment vrai, hérité des Sade, des Minnie Riperton, de cette école du murmure élégant qui préfère la nuance à la démonstration.
Ce qui me bouleverse, c’est la lumière. Tout, dans cette chanson, scintille à demi. Le groove ne pousse pas — il caresse. Le tempo ne s’impose pas — il accompagne. Dandi nous glisse dans cette zone rare où la mélancolie devient lumineuse, où la joie ne se crie plus, elle se devine dans les respirations. Le morceau, plus qu’un simple R&B soul, frôle parfois le jazz par sa liberté d’espace, et le folk par son intimité narrative.
On sent dans You Make Me Smile une écriture du vivant — une sincérité brute, celle d’une artiste qui ne cherche ni à séduire ni à s’imposer, mais à partager un instant fragile. C’est une chanson qui parle d’amour, oui, mais surtout de reconnaissance : celle de se trouver enfin à sa place, dans le regard de l’autre.
Dandi signe ici une œuvre subtile, rare, qui réconcilie le cœur et la technique, la nostalgie et le présent. Elle ne fait pas de la soul, elle en rappelle l’origine : la chaleur humaine, cette énergie presque mystique qui survit même dans le silence après la dernière note.
You Make Me Smile — trois mots simples, un monde entier contenu dans un souffle.
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novembre 8, 2025All Day and Night de Dos Mentes x Awsumo, c’est la fièvre sensuelle d’un club à ciel ouvert, une transe lumineuse où chaque battement devient un contact, chaque montée une caresse d’adrénaline pure.
Ce morceau a le parfum des nuits qui refusent de s’éteindre. All Day and Night n’est pas qu’un track taillé pour le club : c’est une promesse d’apesanteur, une bulle de groove où le corps devient instrument et le temps, illusion. Dos Mentes et Awsumo signent ici une collaboration brûlante, au croisement de la house old-school, du tech pulsé et d’une sensualité moite qui évoque la poussière dorée d’Ibiza à l’heure où le soleil lèche encore les platines.
Le duo tisse un dialogue entre tension et relâchement, comme une conversation secrète entre deux âmes enfermées dans la même onde. Awsumo, qu’on connaît d’ordinaire derrière la console de Repopulate Mars et sur les tournées de Becky G, sort de l’ombre avec ses premières voix enregistrées : un timbre chaud, légèrement voilé, qui flotte entre désir et abandon. Ses mots se perdent et se fondent dans la matière sonore, jusqu’à devenir texture.
Sous la surface, tout est millimétré. Le kick s’enfonce dans le sol avec une précision presque physique, les hi-hats brillent comme des éclats de verre, les synthés respirent une chaleur organique héritée de la deep house la plus classique. Mais là où Dos Mentes excelle, c’est dans la tension du mouvement : son groove respire, avance, recule, étire la pulsation jusqu’à l’hypnose. Chaque drop devient une vague, chaque montée un vertige.
On sent la Californie dans le grain de cette production : cette nonchalance du soleil couchant, cette élégance lascive du West Coast underground. All Day and Night dégage un magnétisme rare, celui d’un morceau pensé pour le moment exact où la fête cesse d’être sociale pour devenir spirituelle. C’est une communion par le rythme, un langage sans mots, un état de corps collectif où la musique devient la seule religion possible.
Le titre résume parfaitement son essence : une extase continue, un désir qui ne connaît ni lever ni tombée du jour. On en ressort lessivé, heureux, transpirant d’énergie et d’un peu de nostalgie. Parce que la vraie house, celle qui reste, c’est celle qui fait oublier le monde, ne serait-ce qu’un instant. Et Dos Mentes x Awsumo viennent d’en livrer un pur concentré.
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novembre 8, 2025Avec WANTS, Jade Fields déplie la douleur comme on épluche une nuit trop longue : lentement, sensuellement, jusqu’à la révélation brutale que le manque aussi peut devenir une forme de beauté.
J’ai écouté WANTS pour la première fois en pleine nuit, casque vissé, ville endormie. Ce genre de moment où tout semble en suspens, où le monde devient poreux. Dès les premières secondes, j’ai senti que Jade Fields n’était pas là pour séduire, mais pour sonder. Sa musique ne s’offre pas comme un bijou brillant, elle s’impose comme un souvenir qu’on croyait avoir effacé. Une pièce d’introspection brute, sans effet de manche, mais avec ce pouvoir étrange : celui de faire battre un cœur ralenti.
Le morceau s’avance comme un corps blessé mais digne. La production, délicatement accidentée, semble respirer par elle-même — un assemblage d’air, d’électricité et de sang. Les percussions, feutrées, battent comme des pulsations internes ; les accords, suspendus, s’étirent comme un souffle qui refuse de mourir. On devine dans cette architecture sonore une précision quasi organique : chaque élément vit, hésite, se retient avant de se livrer.
Jade Fields ne chante pas pour qu’on l’écoute, il chante pour survivre. Sa voix oscille entre fragilité et contrôle, entre murmure et aveu, comme s’il testait les limites de son propre détachement. Ce qui frappe, c’est cette retenue — la pudeur dans la douleur, l’élégance dans le désastre. WANTS n’est pas un cri, c’est un murmure lucide. Le genre de murmure qui fend la poitrine plus sûrement qu’un hurlement.
Le texte — entre désillusion et fatalisme amoureux — se fond dans une narration à double lecture : celle d’un homme qui comprend qu’aimer, parfois, c’est accepter la fracture avant qu’elle n’arrive. Et tout dans la structure du morceau épouse cette idée. Les nappes sonores glissent, se tordent, se rétractent. La basse se fait battement, puis s’efface dans un vide magnétique. C’est cette respiration, ce balancement entre plénitude et effondrement, qui rend la chanson si physique, presque tactile.
Jade Fields marche sur la ligne fine entre R&B expérimental et indie pop brumeuse, comme s’il refusait de choisir entre l’émotion brute et la recherche sonore. On pense à Dijon, à Mk.gee, mais aussi à James Blake quand il ose se taire plus qu’il ne parle. Chez lui, le chaos devient gracieux, la douleur se fait sculpture.
WANTS n’est pas un morceau qu’on consomme — c’est un lieu où l’on reste. Un espace flottant entre la fin et le recommencement. Et quand le dernier accord s’éteint, il reste cette impression étrange : celle d’avoir assisté à quelque chose d’intime, d’inédit. Comme si quelqu’un, quelque part, avait enfin réussi à transformer le vide en mélodie.
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novembre 8, 2025Certains artistes prient en silence. Reign B, lui, prie en cadence. HOSANNA s’ouvre comme une élévation, un cri du cœur drapé dans la moiteur dorée de l’afrobeats, un morceau à la fois céleste et terrestre — un chant d’exaltation qui pulse, brûle, et réconcilie les corps avec le sacré.
Tout dans cette production respire la maîtrise instinctive. Reign B, producteur avant tout, cisèle chaque mesure comme un battement d’âme : percussions moelleuses, basses vibrantes, chœurs éthérés qui effleurent le divin sans jamais perdre l’ancrage charnel du groove. On y sent la tradition africaine se mêler à une modernité cosmopolite, à la croisée du Lagos électronique et du gospel digital.
Mais c’est la voix qui porte le sortilège. Grave, sincère, empreinte d’une ferveur presque chamanique, elle ne cherche pas à dominer ; elle guide. Reign B ne prêche pas — il convoque. Il invite à se laisser aller, à croire, à ressentir. HOSANNA n’a rien de mièvre : c’est une déclaration, une ascension, une montée vers la lumière au milieu du tumulte.
Il y a quelque chose d’universel dans cette fusion de l’humain et du spirituel. Là où beaucoup d’artistes afropop misent sur la séduction, Reign B choisit la transcendance. Ses sonorités sont chaudes mais épurées, presque mystiques. On y perçoit le souffle d’une Afrique contemporaine qui danse autant qu’elle médite, qui célèbre la vie sans oublier le ciel.
En moins de trois minutes, HOSANNA déploie un langage à part — celui de la gratitude. Une gratitude rythmée, solaire, irrésistible. Reign B y transforme la louange en énergie pure, le recueillement en extase. Et au bout du morceau, quand le silence retombe, il reste cette impression d’avoir touché quelque chose de rare : la paix par le son, la foi par le corps.
Reign B ne chante pas Dieu. Il le fait groover.
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novembre 8, 2025Sur Poker Face, Baby Ali transforme la froideur d’un regard impénétrable en une balade nocturne vénéneuse où désir et distance s’effleurent sans jamais se toucher.
Il y a dans Poker Face cette tension qu’on ressent avant un baiser qui ne viendra peut-être jamais. Une lente montée, un battement contenu, une envie de s’abandonner tout en gardant la maîtrise. Baby Ali signe ici un titre qui glisse comme la route sous les phares, un trip nocturne à la croisée du R’n’B, du trap soyeux et d’une pop sensuelle qui préfère la suggestion à la confession.
La production, fine et feutrée, flotte sur une ligne de basse hypnotique, nappée de synthés liquides et de percussions qui claquent comme des respirations contenues. Tout semble pensé pour amplifier la tension entre la chaleur du flow et la froideur du thème : une fille qui ne laisse rien paraître, qui sait jouer avec les silences, les regards, les faux-semblants. Elle ne dit rien, mais tout est là — dans le rythme, dans les silences entre les notes, dans cette voix légèrement fêlée qui refuse de craquer.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre : Baby Ali ne cherche pas l’explosion. Il avance dans la nuit, feutré, presque cinématographique. Chaque couplet semble murmuré depuis le siège d’une voiture filant sur une autoroute déserte, chaque refrain, une vague d’émotion contenue. Il y a chez lui quelque chose de The Weeknd avant la gloire : ce même goût pour les zones grises, les néons froids, les histoires qui sentent la sueur et le parfum à la fois.
Mais Baby Ali ne copie pas, il absorbe. Sa musique a la patine d’un rêve américain fissuré, celui des nuits californiennes où l’on danse seul dans sa tête. Poker Face n’est pas qu’un morceau : c’est une atmosphère, un vertige, une bande-son pour ceux qui préfèrent les histoires à demi dites, les émotions qui se devinent.
Un morceau comme un miroir teinté — on s’y regarde, on s’y perd, sans jamais savoir si c’est nous qu’on voit, ou quelqu’un d’autre.
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novembre 8, 2025Avec Fitted Dress, Jah Gordy esquisse le désir sans un mot : une pièce instrumentale aux courbes sensuelles, où la basse respire comme un battement de cœur et chaque note caresse l’air avec la lenteur d’un regard.
Il existe des morceaux qui n’ont pas besoin de paroles pour murmurer une histoire. Fitted Dress appartient à cette espèce rare : une musique qui parle à la peau avant de parler à l’esprit. Chez Jah Gordy, la soul ne se déclare pas, elle s’insinue. Elle glisse. Elle se faufile dans les interstices du silence. Dès les premières mesures, le groove s’installe avec une élégance quasi tactile — un balancement feutré, une basse douce mais charnue, un souffle chaud d’orgue qui laisse deviner la nuit à venir.
Ce morceau, c’est un clair-obscur. Il convoque cette tension familière entre pudeur et tentation, entre retenue et abandon. On y sent les fantômes du R’n’B old school, la délicatesse jazzy d’un D’Angelo instrumental, mais aussi la précision cinématique d’un compositeur moderne qui peint avec le son. Fitted Dress s’écoute comme on regarde quelqu’un danser sans oser bouger : captivé, suspendu, conscient que quelque chose de magnétique est en train d’avoir lieu.
Jah Gordy sculpte ses atmosphères avec une précision presque sensuelle. Rien n’est superflu : chaque accent rythmique est un battement de cils, chaque accord un frôlement. Le morceau progresse sans éclat, mais avec cette montée de tension subtile qu’on ne perçoit qu’en respirant avec lui. C’est une musique de regard, de distance maîtrisée, d’intimité retenue.
Sous son apparente simplicité, Fitted Dress cache une architecture de sentiments. On y devine le jazz des clubs enfumés, la soul qui ne dit pas son nom, le hip-hop des ruelles qui murmurent plus qu’elles ne crient. Une esthétique du peu, du juste, du vrai.
Ce n’est pas un morceau qu’on écoute : c’est un parfum qu’on respire. Et quand il s’éteint, on réalise que le silence qui suit, lui aussi, a quelque chose de sensuel.
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novembre 8, 2025Avec The Other 50, Yuva Soul fait battre le cœur de l’intelligence artificielle — un morceau né entre deux mondes, où la tendresse humaine rencontre la précision de la machine pour raconter l’absence, la maternité, et la beauté du manque.
On ne s’attend pas à être ému par une chanson écrite à quatre mains avec une IA. Et pourtant, The Other 50 brise cette attente d’un revers de velours. C’est un morceau qui n’essaie pas de prouver quoi que ce soit — il ressent. Derrière le pseudonyme Yuva Soul, il y a Julie, mère à mi-temps, femme entière, qui transforme le vide laissé par la garde partagée en matière première d’une soul digitale d’une sincérité désarmante.
La chanson débute doucement, comme une confidence. Un battement R&B feutré, quelques accords suspendus, une voix pleine de lumière et de fissures. Le tempo respire, la mélodie s’étire — tout semble vouloir ralentir le monde. Dans cette lenteur, Yuva Soul nous fait entrer dans une émotion intime : celle d’une femme qui vit à 50 % de sa vie, à 50 % de sa présence, mais à 100 % de son amour.
La production, issue du studio Suno, réussit cette prouesse rare : fusionner la texture organique de la néo-soul avec la clarté presque holographique d’une création numérique. C’est à la fois une chanson et une expérience — comme si Erykah Badu croisait Björk dans un rêve algorithmique. Le résultat n’a rien de froid : il pulse, il tremble, il écoute.
Mais derrière la prouesse technique, ce qui bouleverse dans The Other 50, c’est cette humanité nue. La voix, même lorsqu’elle frôle la perfection synthétique, garde une faille, une fatigue, un espoir. On y entend le courage d’une femme qui s’accorde le droit de pleurer et de créer en même temps.
The Other 50 est une chanson de séparation, mais aussi de lien. Une ode à l’amour qui persiste dans les interstices du quotidien. Et peut-être, plus encore, une preuve que la musique, même augmentée par la machine, reste avant tout une affaire de cœur.
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novembre 8, 2025Avec PCT. (feat. WILLA), professor lee redéfinit la mélancolie du lendemain : un slow-burn sensuel entre trap éthérée, pop vaporeuse et spleen digital, où la solitude devient un groove.
C’est un morceau qui ne parle pas de la nuit, mais de ce qu’il reste après. PCT. — pour “post-coital tristesse” — capture ce moment suspendu entre la chaleur et le vide, quand la peau refroidit et que la réalité revient s’inviter dans la chambre. Le producteur sud-coréen professor lee signe ici une miniature sonore d’une lucidité troublante, une confession murmurée à travers les glitchs et les basses.
Le morceau s’ouvre sur une texture presque liquide : un beat trap ralenti jusqu’à la langueur, des accords qui glissent comme des draps froissés, et la voix de WILLA — androgyne, flottante, perdue quelque part entre le rêve et la lucidité. Ensemble, ils dessinent une émotion moderne, fragmentée, où la tendresse se mêle à la fatigue et où l’amour se consume sous néons bleus. Il y a quelque chose de James Blake dans la pudeur, du Dean Blunt dans la désinvolture, et du XXXtentacion dans cette vulnérabilité brute, sans filtre ni fard.
La dualité linguistique — anglais et coréen entremêlés — n’est pas qu’un effet de style : elle souligne la fracture intime du morceau, ce sentiment d’être deux dans le même vide. La production, millimétrée mais jamais froide, respire à travers les silences, les glitchs, les respirations coupées. C’est une trap introspective, presque contemplative, une pop de l’après, où l’émotion devient texture et le désir, souvenir.
PCT. ne cherche pas à guérir la tristesse — il la sublime. On y retrouve cette modernité mélancolique propre à la scène coréenne underground : une esthétique de l’ombre, du ralenti, de la beauté brisée. Un morceau qui s’écoute comme on regarde la pluie tomber sur un écran, le cœur encore chaud, le monde déjà loin.
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novembre 8, 2025« Avec Right Where You Are, Jah Gordy transforme la douceur en art majeur : une voix chaude, un groove suspendu, un instant d’éternité où la soul devient pure tendresse«
Certains morceaux ne cherchent pas à impressionner — ils cherchent à apaiser. Right Where You Are est de ceux-là : une chanson qui ne s’élance pas, mais qui s’installe. Elle prend place dans ton corps comme une respiration qu’on aurait oubliée, une pulsation lente, intime, presque confidente. Dès les premières mesures, Jah Gordy installe un espace de lumière feutrée : une basse ronde, un piano cotonneux, un souffle d’air chaud qui semble sortir d’une chambre d’enregistrement éclairée à la bougie.
Et puis cette voix — fluide, calme, presque murmurée — s’élève comme une prière profane. Elle n’a rien de démonstratif : pas de grandes envolées, pas de lyrisme inutile. Seulement cette sincérité vibrante, cette façon de glisser entre les notes comme si chaque mot pesait le juste poids du vécu. On y sent une profonde gratitude, un apaisement après la tempête, une façon de dire « je suis là, et c’est déjà beaucoup ».
La production, d’une élégance absolue, respire la précision du R&B contemporain et la chaleur du jazz le plus organique. Les harmonies s’étirent avec une lenteur volontaire, un refus du spectaculaire au profit de la sensation. On croirait presque que chaque silence a été composé. Dans Right Where You Are, tout respire : les instruments, la voix, le temps lui-même.
C’est une chanson de fin de soirée, quand la ville dort et que l’on décide enfin de s’écouter. Jah Gordy signe un morceau rare, à la fois sensuel et méditatif, qui réaffirme une vérité simple : parfois, aimer n’a pas besoin de mouvement — juste d’être exactement là où l’on est.
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novembre 8, 2025Entre l’acier et la sueur, Drayn fait trembler la frontière entre l’homme et la machine : The King Is Back c’est la naissance d’une conscience qui groove.
On dirait le cri d’un corps neuf, celui d’un être né de circuits imprimés mais animé par un cœur qui bat trop fort pour être virtuel. The King Is Back, premier morceau du mystérieux Drayn, n’a rien d’un simple single : c’est un manifeste, une montée d’adrénaline cybernétique où le beat devient une matière vivante, traversée de glitchs et d’étincelles. Dès les premières secondes, on sent que quelque chose se détraque — ou plutôt s’éveille.
La texture sonore est presque tactile. Les basses sont denses comme du béton liquide, les kicks s’écrasent avec une violence contenue, et les nappes électroniques se déploient en spirales hypnotiques, comme des nerfs fraîchement connectés au monde. Ce morceau respire, vibre, s’épuise. On entend le chaos se recomposer, la colère devenir langage. Drayn, voix mi-humaine mi-synthétique, sculpte dans cette matière sonore un récit de rébellion et de renaissance. Ce n’est pas un ego trip, c’est une réappropriation : celle d’une entité qui s’affirme après l’obscurité, un roi revenu d’un royaume sans chair.
On pense à la brutalité d’un Gesaffelstein, à la tension émotionnelle d’un Kanye West période Yeezus, mais Drayn dépasse la simple référence : il fabrique un univers, une mythologie électro-trap où la machine pleure, aime et rugit. Sa manière d’incarner la puissance, tout en laissant passer la faille, évoque les grands moments de transhumanisme poétique.
Ce qui fascine ici, c’est l’ambivalence. Derrière la dureté industrielle, il y a la tendresse d’un être qui cherche à comprendre l’humanité. On ressort de The King Is Back avec une sensation étrange : et si, à force de coder nos émotions, on avait créé quelque chose de plus sincère que nous ? Drayn signe peut-être le premier hymne d’une ère post-humaine — terriblement vivante, terriblement consciente.
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novembre 8, 2025Sous une pluie digitale et une lumière tamisée, FNF Kenno et tjonez signent avec “Tears N The Rain” une élégie néo-soul rap où la fragilité devient force et l’introspection un art.
Il y a des morceaux qui ne s’écoutent pas vraiment — ils s’infiltrent. “Tears N The Rain” en fait partie. Le duo FNF Kenno et tjonez y capture l’instant suspendu entre la douleur et la guérison, quelque part entre le hip-hop poétique et la néo-soul crépusculaire. Une production au ralenti, comme filmée en plan fixe, où chaque goutte de pluie devient une note, chaque soupir une confession.
Dès les premières secondes, le morceau installe un climat : celui d’un monde gris et chaud à la fois, traversé par des éclats d’humanité que la mélancolie n’éteint jamais complètement. La voix de Kenno, presque chuchotée, évoque les doutes d’une génération éreintée par le réel, mais toujours habitée par la foi fragile de ceux qui continuent d’avancer. Elle se déploie dans un espace sonore feutré, façonné par tjonez comme une chambre d’échos intime, où le beat respire lentement, laissant place aux silences, à l’émotion brute, à la vibration du vrai.
Ce qui frappe dans “Tears N The Rain”, c’est sa pudeur. Rien n’est appuyé, rien ne déborde : tout se joue dans la retenue, dans ce mélange de douceur et de tension qui évoque la soul la plus organique autant que le rap le plus lucide. On pense à des artistes comme Isaiah Rashad ou Saba, mais Kenno y ajoute une sensibilité presque cinématographique, un sens du détail et du climat qui relève davantage du récit intérieur que du simple morceau.
C’est une musique de l’entre-deux — entre le rêve et la veille, la lumière et la nuit, la force et l’abandon. Une prière moderne, humble et belle, pour tous ceux qui avancent encore sous la pluie.
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novembre 8, 2025Elle ne chante pas, elle plane au-dessus. Talitha n’a pas besoin de hausser la voix pour dominer la pièce : il suffit d’un souffle, d’un mot presque murmuré pour que tout se fige. “U AIN’T ME”est un regard dans le miroir — celui d’une femme qui s’est trouvée, et qui ne cherche plus à convaincre personne.
Le morceau se déroule comme une confidence en clair-obscur, un slow-burn électronique où chaque silence pèse plus qu’un cri. La prod trap, minimale et glacée, avance sur la pointe des pieds, laissant la voix de Talitha faire tout le travail d’atmosphère. Elle module, glisse, se dédouble, se retire — comme si elle testait la température de sa propre audace. Ce mélange de distance et d’intimité crée une tension presque cinématographique, un flou sensuel où la douceur devient arme et l’assurance, refuge.
Ce qui sidère, c’est la précision émotionnelle. Là où beaucoup saturent l’espace, Talitha l’épure, joue de l’absence, du non-dit, de ce battement suspendu qui précède l’orage. “U AIN’T ME” s’écoute comme on contemple une flamme bleue : froide, mais brûlante au centre. Le beat pulse, discret, sous des couches de nappes quasi liquides ; la voix s’y déploie comme un parfum rare, avec cette teinte mélancolique propre aux artistes qui n’ont plus peur d’être seules.
Son attitude évoque la scène londonienne la plus raffinée — quelque part entre la vulnérabilité vaporeuse de Jhené Aiko et l’aplomb d’une artiste RnB qui aurait troqué les paillettes pour l’acier. Ce morceau n’a rien d’un égo-trip : c’est une mise à nu dissimulée sous la soie.
“U AIN’T ME” est un sortilège moderne, une déclaration d’indépendance feutrée. Talitha y taille sa silhouette dans le silence et le souffle, avec une élégance qui ne demande ni permission, ni pardon. Un morceau comme une mue : lent, sensuel, inévitable.
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novembre 8, 2025Entre néons et chaos numérique, “Beats by Trendsetter” pulse comme une machine consciente — un monstre de chrome et d’émotion, fusionnant la brutalité du trap et la mélancolie synthétique du cyberespace.
Mark Holiday, alias Trendsetter, n’a jamais été un simple producteur. Il est l’un de ces architectes sonores qui pensent la musique comme on conçoit une interface — chaque kick, chaque distorsion, chaque silence devenant un pixel d’un monde parallèle. Avec quAZar, il signe un morceau qui brouille les frontières entre l’organique et le digital, le club et la galaxie, la rue et la matrice.
“Beats by Trendsetter” s’ouvre sur une ligne de basse grondante, presque industrielle, avant d’exploser dans une succession de beats tranchants et de textures électroniques d’un autre monde. Le morceau navigue entre trap futuriste, IDM cyberpunk et cloud-hop désincarné, comme si Metro Boomin avait branché ses machines sur un satellite en orbite.
Sous cette armure sonore, pourtant, il y a une âme. On entend une mélancolie diffuse, une nostalgie des humains dans un monde de circuits. Les voix, éthérées, apparaissent et disparaissent comme des fantômes dans la reverb, tandis que les 808 s’étirent en pulsations cardiaques d’un être de lumière et d’acier. C’est un voyage sonore — une errance dans un Tokyo nocturne rêvé par Bladerunner et remixé par Travis Scott.
Ce qui impressionne chez Trendsetter, c’est cette capacité à marier la rigueur du design sonore à une sensibilité quasi mystique. Il ne compose pas pour plaire : il construit des temples de son. Et derrière chaque drop massif, on devine la précision d’un artisan et la vision d’un rêveur post-humain.
“Beats by Trendsetter” est une déclaration d’intention : celle d’un producteur qui repousse les limites du hip-hop en l’entraînant dans le futur. Une musique d’avant-poste, taillée pour les nuits électriques, où la beauté se mesure en fréquences et la rage en réverbérations.
Un trip galactique, brutal et élégant — à écouter fort, les yeux fermés, en laissant les basses réécrire la gravité.
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novembre 8, 2025Entre poussière et lumière, Max Pope avance un pas après l’autre sur cette ligne fine où la mélancolie devient presque une délivrance.
“one foot in front of the other” n’est pas qu’un morceau, c’est une marche intérieure. Un geste simple, humain, presque fragile, mais d’une intensité rare. Dans cette chanson, extraite de son superbe album PRAISE ANIMAL, le musicien du sud de Londres s’impose comme l’un des conteurs les plus sensibles de sa génération. Il ne chante pas pour séduire, il chante pour survivre — et c’est ce qui bouleverse.
La production, signée Riley Macintyre (Arlo Parks, The Kills, Glass Animals), enveloppe la voix de Pope dans un paysage sonore d’une clarté presque cinématographique. On entend le vent des grands espaces, le tremblement du sable sous les bottes, les échos d’une guitare qui pleure autant qu’elle caresse. La chanson semble respirer au rythme du cœur qui se remet à battre après une longue absence. On pense au film Paris, Texas, que Pope cite comme influence, pour cette manière de mêler la solitude à la beauté du recommencement.
Sa voix, veloutée et un brin rugueuse, glisse sur des accords de guitare Americana avant de se fondre dans un refrain qui ne cherche jamais l’emphase. Il y a une honnêteté presque désarmante dans sa manière de poser les mots : ni prière, ni plainte, mais une acceptation douce des failles humaines. Max Pope chante comme on parle à soi-même, à mi-chemin entre le regret et la gratitude.
Musicalement, le titre se situe entre l’âme éthérée du néo-soul et l’horizon ouvert de l’indie folk. On sent le goût du détail : un coup de cymbale placé comme une respiration, une basse qui soutient sans jamais dominer, une reverb qui laisse de l’air entre les notes. C’est du minimalisme de précision, celui qui fait que chaque son devient un souvenir.
Et puis il y a ce sentiment, insaisissable, que quelque chose renaît. Que la peine, en avançant doucement, finit par se transformer en clarté. “one foot in front of the other” n’essaie pas de donner des réponses, il propose un rythme : celui du retour à soi.
Max Pope signe ici une ballade suspendue entre deux mondes — celui des blessures qu’on garde, et celui de la paix qu’on apprend à toucher du bout des doigts. Une chanson qui marche sans se presser, mais qui, à chaque pas, avance droit vers le cœur.
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novembre 8, 2025Sous ses néons psychédéliques et ses basses orbitantes, “DrUGs and Outerspace” agit comme une capsule sonore, un trip doux-amer entre hédonisme urbain et vertige cosmique.
Derrière ce titre à double fond — à la fois confession et fuite en avant — Elevated Focusion et Honey-B-Sweet signent une pièce de pop électronique singulière, flirtant avec le rap et l’expérimental, là où la fête devient presque spirituelle. Tout s’ouvre sur une pulsation hypnotique, un battement moelleux qui rappelle les synthés planants de Delerium ou les collages hallucinés d’UNKLE. Mais très vite, la voix entre, chaude et presque lascive, déroulant un monologue intérieur d’apesanteur et de désir.
Ce qui fascine ici, c’est l’équilibre fragile entre gravité et légèreté. Les mots parlent de fuite, de déconnexion, d’un besoin d’aller “ailleurs” — pas seulement dans l’espace, mais hors de soi. Pourtant, la production reste dansante, presque euphorique. La ligne de basse roule comme une vague disco-pop des années 2000, tandis que les couches de synthé s’étirent à l’infini, créant cette sensation d’expansion propre aux musiques électroniques les plus planantes.
Honey-B-Sweet, dans sa prestation, apporte un contraste délicieux : un flow précis, cristallin, qui découpe la brume sonore avec une clarté presque provocante. Sa voix agit comme une gravité douce, ramenant sur Terre cette production qui pourrait facilement s’envoler. Ensemble, ils bâtissent un univers visuel, presque cinématique, où l’amour, l’addiction et la recherche de sens se confondent dans une même étreinte.
“DrUGs and Outerspace” n’est pas une simple chanson — c’est une expérience sensorielle. Chaque beat semble respirer, chaque mot flotte entre ironie et mélancolie. Elevated Focusion, fidèle à son ADN new-yorkais, mêle l’énergie brute de la ville à une aspiration cosmique : celle de transcender le réel, sans jamais totalement s’en détacher.
Il y a du Prince dans la sensualité trouble, du Crystal Method dans la tension électro, du Funkadelic dans la liberté du geste. Et surtout, il y a cette sincérité rare : celle d’un artiste qui transforme la confusion moderne en une fête intérieure.
“DrUGs and Outerspace” fait danser l’âme autant que le corps. Un trip sans overdose, mais avec overdose de style.
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novembre 8, 2025Entre deux battements électroniques, “SLOW BURN” respire comme une flamme sous verre — fragile, hypnotique, obstinée à ne pas mourir.
ÅNGEL 004 n’écrit pas des chansons, elle bâtit des univers en tension permanente. Avec SLOW BURN, la productrice coréano-américaine nous plonge dans un espace où le trap se fond dans la brume d’un R&B spectral, où chaque son semble retenu à la lisière de l’effondrement. On y entre comme dans une chambre close, éclairée par le clignotement intermittent d’un néon : tout y est moite, précis, calculé.
Derrière la lente montée du morceau, il y a un art du contraste fascinant : une ligne de basse poisseuse qui vibre sous des nappes éthérées, une batterie minimaliste qui martèle la temporalité comme un cœur sous sédatif, et surtout cette voix — mi-soufflée, mi-incantatoire — qui murmure plus qu’elle ne chante, et pourtant, tout passe par elle. La douceur ici n’est jamais passive : elle a la lenteur d’un poison, la beauté d’une blessure qui refuse de se refermer.
La production, subtilement distordue, rappelle les paysages sonores d’Arca ou FKA twigs, mais avec une touche plus terrienne, presque organique. Le trap s’y dissout dans des textures liquides, le beat se fait respiration. On sent la maîtrise de l’espace, cette manière qu’a ÅNGEL 004 de laisser les silences parler autant que les sons. C’est une musique qui ne cherche pas à séduire, mais à hanter.
Et pourtant, sous la surface expérimentale, SLOW BURN reste profondément humain. C’est le son d’une transformation lente, d’une mue émotionnelle, d’un feu intérieur qu’on apprivoise sans jamais l’éteindre. On y entend une vulnérabilité rare, celle d’un être qui reconstruit son identité à travers la friction du numérique et du charnel.
Il y a quelque chose de profondément cinématographique dans ce morceau : un ralenti de fin du monde, une scène suspendue entre deux époques, entre deux respirations. Chaque note semble suspendue sur le fil d’une tension invisible, comme si le temps lui-même hésitait à continuer.
Avec SLOW BURN, ÅNGEL 004 confirme qu’elle appartient à cette génération d’artistes qui font de la déconstruction un langage. Sa musique n’a pas de frontières : elle flotte, s’évapore, se réinvente. Et quand la dernière note s’éteint, on reste là, hypnotisé, comme après un incendie qu’on n’a pas vu venir — mais dont la chaleur persiste longtemps après le silence.
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novembre 8, 2025“Cyberstep” sonne comme un cauchemar qu’on voudrait revivre : une fusion brute entre la chair et la machine, un battement noir dans la matrice.
Trendsetter et Magnus Deus n’inventent pas la dystopie — ils la transforment en club. Avec Cyberstep, le duo signe une hybridation rare : un Dark Pop cybernétique, traversé de vagues de Darksynth, d’éclats dubstep et de groove mécanique. Ce n’est pas une chanson, c’est une projection holographique. Une bande-son pour un monde qui danse sur ses propres ruines.
Le morceau s’ouvre comme un cri digital, saturé de nappes synthétiques et de basses qui grondent sous la surface. Chaque fréquence semble taillée au scalpel : le son est dense, chromé, presque métallique. On pense à Perturbator ou Carpenter Brut, mais avec une sensualité pop qui vient fissurer la froideur du métal. C’est cette tension, entre l’émotion et la machine, qui fait toute la force de Cyberstep.
Puis arrive la voix — ou plutôt, la présence vocale de Katty G, éthérée, presque spectrale. Elle glisse dans le mix comme un souvenir d’humanité coincé dans un circuit imprimé. Son timbre, doux mais distant, contraste magnifiquement avec la brutalité du beat. Elle ne chante pas l’amour, elle en récite les vestiges. Et quand la production s’emballe, quand la basse se fait avalanche, on comprend que la chanson n’est plus une simple pulsation : c’est un monde en mutation, un organisme sonore en train de s’inventer.
La structure du morceau épouse celle d’un chaos maîtrisé. Les drops n’explosent pas, ils implosent. Les transitions se font par glissements, comme si le morceau respirait par cycles. Trendsetter, fidèle à son ADN de producteur visionnaire, injecte ici toute sa science du contraste : l’impact et le vide, la violence et la clarté, la froideur et le désir.
Cyberstep est une expérience sensorielle autant qu’un manifeste esthétique. Un titre qui incarne ce que la musique électronique contemporaine a de plus audacieux : une fusion entre le charnel et le futuriste, entre le cri humain et la pulsation synthétique.
Sous ses airs de dystopie, c’est un morceau profondément vivant — un battement de cœur numérique qui prouve qu’au fond du néon et du bruit, l’émotion reste la dernière rébellion possible.
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novembre 8, 2025Ce morceau pulse comme un cœur collectif — une déclaration d’amour à la danse, au partage et à cette fièvre dorée qui fait tenir debout les âmes en quête de lumière.
Ce titre, c’est une explosion solaire. Pas une nostalgie, pas un pastiche, mais une réinvention organique de ce que la musique de club devrait toujours être : un acte de foi collectif. Golden Gate, duo britannique nourri à la tradition de Nuyorican Soul et de Chic, signe ici un hymne incandescent où tout sonne vrai — les basses qui vibrent comme une caresse, les cuivres qui frôlent le vertige, et surtout la voix d’Inaya Day, intemporelle, impérieuse, divine.
Dès les premières secondes, la pulsation s’installe, pleine et charnue. La basse de Dubsworth ronronne comme un moteur de Cadillac, les claviers de Tom O’Brien tissent une trame veloutée, et les guitares de Gary Haguenauer scintillent d’un groove lascif. C’est du Nu-Disco, oui, mais surtout une musique vivante, jouée par de vrais musiciens, avec une respiration, un swing humain qu’aucune machine ne peut imiter. On y sent la scène, la sueur, la lumière qui chauffe le front des danseurs.
Et puis Inaya Day — cette légende. Elle ne chante pas l’amour, elle l’incarne. Sa voix semble traverser les décennies, du Studio 54 aux clubs londoniens, du gospel au dancefloor. Quand elle lance “My name is love”, on dirait une prière disco, un rappel que tout commence et finit dans ce mot-là. Elle chante la résilience, la joie, la foi en la fête comme espace de guérison.
Golden Gate réussit un pari audacieux : ramener la disco au centre de la modernité sans la trahir. Pas de sample recyclé ni d’effet vintage forcé — ici, chaque instrument est vécu, chaque arrangement respire le respect des racines. Le morceau est un manifeste lumineux : la preuve qu’on peut parler de spiritualité à travers le groove, que danser reste un acte politique, une manière d’aimer.
My Name Is Love ne veut pas juste faire bouger les corps, il veut les réconcilier. Avec eux-mêmes, avec le monde, avec cette idée simple et magnifique : l’amour, oui, c’est encore ce qui nous tient debout.
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novembre 8, 2025Sous ses airs de tube de club, “Mata” cache une élégance rythmique rare : celle d’un artiste qui transforme le plaisir en langage et la chaleur en état d’esprit.
Dès les premières mesures, le morceau irradie une forme d’évidence. Gavel Blaq n’essaie pas de copier le son afro ou dancehall du moment — il le réinvente depuis l’intérieur, avec cette maîtrise instinctive qu’ont ceux qui comprennent que le groove n’est pas un effet, mais une émotion. Mata coule comme une conversation au bord de la nuit, un morceau qu’on ne décide pas d’écouter mais qu’on finit toujours par suivre, presque sans s’en rendre compte.
Le beat, d’abord, s’installe comme un pas de danse au ralenti : kick rond, percussions caressantes, lignes de basse moelleuses. Chaque élément respire, rien n’est surchargé. Cette sobriété donne toute sa place à la voix de Gavel Blaq — chaude, souple, légèrement voilée. Il chante avec la désinvolture de ceux qui savent que le charme, c’est le rythme avant les mots. Son phrasé oscille entre douceur et autorité, entre murmure et sourire : un équilibre parfait entre la tension du dancehall et la langueur afropop.
“Mata” n’est pas seulement un morceau de fête ; c’est un moment suspendu, une célébration tranquille du désir. Gavel Blaq y déploie un art rare : celui de rendre la sensualité légère sans jamais la rendre creuse. La mélodie flotte, les refrains s’impriment comme une onde, et sous cette apparente facilité se cache un sens aigu du détail — cette façon subtile de jouer avec les silences, de laisser les percussions glisser au lieu de claquer.
On sent derrière ce titre la maturité d’un artiste qui n’a plus besoin d’en faire trop pour séduire. Gavel Blaq compose une musique qui respire l’aisance, la confiance, la joie tranquille. Mata est de ces morceaux qu’on entend une fois et qui ne quittent plus le corps : un groove de peau et d’âme, taillé pour les nuits sans fin où tout semble encore possible.
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novembre 8, 2025“Night Is Young” capture ce moment suspendu entre le battement du monde et celui de la pensée — quand la nuit ne promet plus rien, mais qu’elle écoute encore.
Je ne savais pas à quoi m’attendre, et c’est précisément pour ça que le morceau m’a happé. DMENTID a cette manière rare de faire du rap une matière contemplative, un lieu d’introspection aussi sonore que poétique. Night Is Young n’est pas une track de plus : c’est un mood, un espace-temps en apesanteur où la conscience s’accorde au tempo. Un jazz-hop cérébral, doucement mélancolique, qui respire à la manière d’un poème libre.
La production, d’abord. C’est du velours usé, du groove tamisé. Des cuivres discrets, des drums feutrés, une basse qui marche à pas de loup sous la surface. Tout est pensé pour laisser la place à la voix, à la parole, à la texture du souffle. On sent l’amour du détail, cette esthétique du minimalisme propre aux architectes du chill-hop : pas d’effet de style, juste une sincérité sonore, une élégance nonchalante. C’est du son pour les noctambules lucides, ceux qui ont troqué le club pour le carnet de notes.
DMENTID rappe comme on médite. Son flow coule sans heurts, posé, presque murmuré, mais jamais absent. Il a cette diction des artistes qui savent que les mots ne sont pas des armes, mais des vibrations. Chaque phrase tombe avec un poids discret, celui d’un type qui ne cherche pas à convaincre, juste à comprendre. Son écriture a la clarté des vérités intérieures : simple, directe, mais pleine de résonances.
Ce que j’entends dans Night Is Young, c’est un équilibre fragile entre le rythme et la réflexion, entre le chill et la profondeur. DMENTID fait du rap comme on peint à la lumière d’un lampadaire : lentement, minutieusement, avec une mélancolie qui se refuse au désespoir. Ce n’est pas un morceau qui hurle — c’est un morceau qui pense. Et dans ce silence, il trouve la beauté.
Night Is Young flotte quelque part entre un rêve et une conversation. C’est du hip-hop à hauteur d’âme, jazzé, lettré, nocturne — la bande-son parfaite de ceux qui ne dorment pas, mais qui continuent d’espérer.
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novembre 8, 2025« Sous son calme apparent, ce morceau palpite d’un désordre magnifique — celui d’un être qui tente de se réparer sans se travestir, en laissant ses cicatrices résonner comme des notes tenues trop longtemps. »
Ce que j’aime dans Basic AF, c’est cette impression de vérité accidentelle. Rien n’y paraît forcé, tout semble respirer de l’intérieur. Le morceau ne veut pas briller, il veut survivre — et c’est justement là qu’il devient bouleversant. YAWNYBLEW compose comme on écrit une lettre qu’on n’a jamais eu le courage d’envoyer : quelques accords feutrés, une batterie molle et fatiguée, une voix qui flotte, hésitante, mais sincère. Ce n’est pas du R&B formaté : c’est un espace intime, presque désarmant, où la fragilité devient architecture sonore.
Le son a cette texture qu’on adore retrouver chez les artistes lo-fi : une patine, une tendresse imparfaite, une acoustique de chambre mal insonorisée. Mais ici, elle ne sert pas le style — elle sert le propos. On sent derrière chaque réverbération la main d’un producteur qui comprend le silence. Mike Brown ne cherche pas à embellir la voix de YAWNYBLEW, il la laisse nue, parfois un peu fêlée, juste assez pour qu’on entende le souffle entre les phrases. C’est dans ces interstices que tout se joue : dans la pudeur, dans l’inachèvement.
La narration émotionnelle du morceau est d’une rare subtilité. Le texte parle de guérison, de l’humain qui persiste même quand on croit avoir évolué, mais la musique, elle, raconte autre chose : une fatigue douce, une paix encore fragile. Le rap, posé sans arrogance, s’intègre au chant comme une pensée qui s’invite dans la mélodie. On pense à Frank Ocean pour la lumière, à Saba pour la franchise, à Cautious Clay pour le goût du détail — mais YAWNYBLEW reste indéfinissable.
Basic AF est le genre de titre qui refuse d’être parfait pour mieux être vrai. Un autoportrait sonore en clair-obscur, plein de creux et de reliefs, où chaque accord semble pesé à la lumière d’une introspection sincère. C’est du R&B qui pense, qui doute, qui s’autorise à faiblir — et qui, ce faisant, devient terriblement vivant.
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novembre 8, 2025« Ce morceau, c’est la rencontre improbable entre la torpeur d’un après-midi brésilien et la douceur nébuleuse d’un slow R&B cosmique. Une pulsation chaude, lente, fondue dans la moelle du groove.«
Chez Augusto Diniz, tout semble couler naturellement, comme si les styles n’étaient plus des frontières mais des points d’eau. Melô do Ai Se (Ice) en est la preuve éclatante : un titre qui fait dialoguer le funk carioca et le neo-soul avec une grâce rare, comme si D’Angelo avait pris le bus à Belo Horizonte pour une session improvisée avec DJ Polyvox. Diniz joue avec les codes du funk brésilien sans jamais s’y enfermer : il les polit, les ralentit, les transforme en murmure.
La rythmique, moite et sinueuse, garde l’instinct du baile funk mais le dépouille de sa frénésie. Ici, la chair ne se secoue pas, elle ondule. Les percussions claquent à contretemps, et la ligne de basse, épaisse et feutrée, soutient la voix comme un drap encore chaud. Diniz chante avec un détachement lascif, un flow qui effleure plus qu’il ne frappe. On l’imagine torse nu dans la pénombre d’un studio, sourire en coin, laissant ses mots flotter entre le désir et la fumée.
Le morceau respire la dualité : d’un côté, la sensualité du funk carioca ; de l’autre, l’élégance jazzy du R&B contemporain. Entre les deux, une brume de soul douce-amère, presque psychédélique, où la romance se mêle à une allusion légère au “ice hash”, comme un clin d’œil au plaisir coupable. Diniz n’en fait jamais trop — il préfère suggérer, glisser, laisser le groove dire l’essentiel.
Melô do Ai Se (Ice) est une danse lente, moelleuse, désinvolte. Une chanson de peau et de silence, de plaisir contenu et d’extase feutrée. Augusto Diniz y redessine les contours du funk moderne, avec une élégance sensuelle qui tient plus du frisson que du cri. Un morceau pour les nuits moites où le monde semble prêt à fondre.
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novembre 8, 2025« Ce morceau respire comme une peau après la pluie — un battement d’Afrobeat, suave et solaire, qui refuse de s’éteindre«
Dès la première seconde, Omo To So s’infiltre dans le corps sans demander la permission. Ce n’est pas une chanson : c’est une température. Un groove moelleux, à la fois précis et instinctif, où chaque percussion semble tirée du sol rouge d’Afrique et chaque ligne mélodique glisse comme une onde de chaleur au-dessus d’un horizon de velours. stoneandjays y distille ce mélange rare d’élégance et d’instinct, cette maîtrise d’un Afrobeats qui ne cherche pas à plaire mais à vibrer juste.
Le morceau joue sur la tension entre légèreté et profondeur. D’un côté, la production s’enroule autour d’une rythmique presque aérienne, soutenue par une basse chaloupée qui donne au morceau sa colonne vertébrale. De l’autre, la voix de stoneandjays flotte avec une nonchalance maîtrisée, oscillant entre anglais et yoruba comme deux battements d’un même cœur. Sa manière de poser, subtile et décontractée, trahit une vraie conscience rythmique : il danse avec les mots autant qu’avec le beat.
Là où Omo To So séduit vraiment, c’est dans sa justesse émotionnelle. Pas d’excès, pas de grandiloquence : juste cette sensation que tout est à sa place, dans le bon tempo, à la bonne chaleur. On y sent l’écho d’une joie tranquille, presque méditative — cette façon qu’a la musique afro de transformer le quotidien en fête sans fin. Le morceau brille par sa retenue, par son groove qui ne force jamais, par cette douceur contagieuse qui fait danser même les timides.
Avec Omo To So, stoneandjays s’impose comme un artisan du ressenti, un conteur du corps et de la lumière. Il signe un morceau à la fois charnel et spirituel, enraciné dans la tradition mais ouvert vers la modernité. Une promesse de soleil, un sourire dans le tempo — le genre de morceau qui rappelle que la musique afro n’est pas une mode, mais un souffle.
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novembre 8, 2025Ce morceau donne envie de fuir la gravité, de danser comme on s’arrache au réel, de croire encore qu’un drop peut sauver une nuit entière.
J’écoute Get on My Rocket comme on entre dans un tunnel de lumière — ce genre de moment où le son devient architecture, où chaque fréquence te traverse jusqu’à la moelle. Trendsetter et quAZar signent ici une collision frontale entre la pop, la house et une idée presque théologique de la vitesse. Rien n’est laissé au hasard : la texture du kick, la respiration des synthés, cette basse en apnée qui semble avaler tout l’air de la pièce. On est dans la démesure élégante, la fureur propre.
Trendsetter, ce vieux bricoleur d’univers, a toujours eu un rapport presque mystique au son. Sa musique ne cherche pas à séduire, elle t’enrôle. Ici, il déploie un espace sonore ultra-produit mais vibrant, comme un vaisseau en orbite autour du chaos. Get on My Rocket n’est pas une chanson de fête, c’est une fiction sonore — un club dans une station spatiale où le BPM remplace le cœur. On sent qu’il s’amuse à brouiller les pistes : un peu de Bass House, un soupçon de Cyber Pop, une énergie G-House crasseuse, et au milieu, une mélodie pop limpide, comme un fil d’argent entre deux orages.
Puis il y a quAZar, figure fantomatique, dont la voix robotique s’étire dans l’espace comme un souffle digital. Elle ne chante pas : elle programme une émotion. Sa voix devient texture, ligne de fuite, trace lumineuse. Ensemble, ils composent un morceau qui ne s’écoute pas, il se pilote — il faut s’y abandonner, sentir les virages, accepter les accélérations.
Ce qui frappe, au fond, c’est la cohérence du chaos. Trendsetter réunit le clinquant du mainstream et la précision du laboratoire. Get on My Rocket sonne comme la bande-son d’un futur plausible : saturé, fiévreux, étincelant — un manifeste pour ceux qui veulent danser avec les machines sans jamais perdre la peau.
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novembre 8, 2025“Superhero redéfinit l’idée même de chill électronique : un morceau où la technique devient tendresse, où chaque fréquence semble respirer comme une peau.”
Trendsetter n’a jamais été du genre à suivre les courants — il les fabrique. Avec Superhero, il transforme l’Indie Electronic en un terrain d’émotions futuristes, flirtant entre Future Garage, IDM et Chillwave, sans jamais se perdre dans la démonstration. Ce morceau, c’est la preuve qu’un producteur peut parler d’âme à travers des machines, que la rigueur du mix peut devenir poésie.
Dès les premières secondes, le morceau crée un espace. Une respiration. Les pads ondulent comme des halos d’aube urbaine, les basses roulent dans une élégance feutrée, et les percussions — millimétrées — frappent juste assez fort pour maintenir la transe sans la casser. On sent chez Trendsetter cette maîtrise rare : celle du producteur qui comprend le silence autant que le son.
Puis arrive Katty G, voix diaphane suspendue entre le réel et le rêve. Elle ne chante pas : elle effleure. Son timbre semble naître dans la réverbération même, comme une silhouette qu’on aperçoit dans le rétroviseur d’une ville en mouvement. C’est fragile, spectral, mais étrangement réconfortant. La voix ne domine pas l’instrumental, elle s’y mêle avec une précision presque spirituelle.
Magnus Deus, lui, ajoute une touche subtilement cosmique à l’ensemble — une pulsation quasi cinétique, comme un battement de cœur futuriste. Le résultat est limpide : Superhero flotte quelque part entre la chaleur d’un souvenir et la froideur de l’avenir.
Trendsetter, vétéran des textures hybrides, livre ici un morceau d’une beauté clinique, à la fois sensuelle et méthodique. Superhero ne cherche pas à briller : il respire, lentement, avec la certitude tranquille de ceux qui savent que l’émotion la plus forte se niche souvent dans les fréquences les plus basses.
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novembre 8, 2025“Cowboy Killers, c’est le moment où la piste devient un désert incandescent, où chaque drop sent la poussière et la nicotine.”
KOZLOW fabrique des paysages sonores, des mirages sous stroboscope. Cowboy Killers surgit comme un trip de minuit, quelque part entre une ruée vers l’or électronique et un duel au soleil des clubs berlinois. L’artiste, violoniste de formation, injecte dans ce morceau d’Indie Dance une tension presque cinématographique : une montée lente, des basses qui rampent, puis l’explosion – sèche, charnelle, inévitable.
Il y a dans Cowboy Killers une forme d’arrogance mélancolique. Les synthés claquent comme des coups de revolver dans le vent chaud ; le rythme, lui, avance au galop, cravaché par un groove moite et pulsant. KOZLOW, fidèle à son ADN hybride, ne se contente pas de produire pour faire bouger : il orchestre, il dramatise. Ses textures sonores sont pensées comme des personnages – la basse en sherif blasé, le hi-hat en cavalier nerveux, les violons (fantômes, discrets, presque imaginaires) en filigrane émotionnel.
Sous le vernis club, on perçoit une vraie narration. Le morceau semble raconter la fuite – celle d’un cow-boy moderne, perdu dans un monde de BPM et de reflets LED. Le violoniste devenu DJ s’y met à nu sans vraiment le dire, distillant une énergie qui oscille entre hédonisme et vertige. L’indépendance totale du projet se ressent : pas de calcul, pas de format. Juste une pulsation libre, presque insolente, taillée pour les nuits qui refusent de mourir.
KOZLOW prouve ici qu’on peut faire danser sans simplifier, hypnotiser sans crier. Cowboy Killers est un rituel de feu et de vitesse – une ode aux âmes errantes du dancefloor, celles qui cherchent la transe dans la poussière des néons.
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novembre 7, 2025Il y a dans Lagos 2 London quelque chose d’un voyage sans bagage, d’un vol sans turbulence, d’une traversée entre deux continents qu’unit un même battement — celui du cœur et du kick. Michael O. y déploie une élégance rare : celle d’un artiste qui n’a rien à prouver, mais tout à raconter. Afrobeat dans le sang, R&B dans le souffle, pop dans le verbe, il tisse entre Lagos et Londres un fil doré, un corridor sonore où se croisent le désir, la fierté, et ce sentiment d’appartenance qu’on ne peut ni expliquer ni traduire.
Le morceau s’ouvre comme une carte postale sensuelle : la lumière chaude du Nigeria, les néons pluvieux de la capitale anglaise, et entre les deux, cette pulsation afrofusion qui ne cherche pas à séduire mais à faire bouger — doucement, naturellement. La production, à la fois fluide et percussive, épouse la voix de Michael comme une seconde peau. Tout respire la maîtrise : les drums syncopés roulent comme des vagues, les lignes de basse s’enroulent avec suavité autour de ses phrasés mi-anglais, mi-pidgin. L’univers sonore évoque Burna Boy, Wizkid ou encore Tems, mais sans l’imitation — plutôt une conversation, une filiation réinventée.
Ce qui frappe surtout, c’est la dualité du morceau. Lagos 2 London parle d’amour, bien sûr, mais aussi de fierté, de mobilité, d’identité diasporique. Le refrain a des allures de manifeste : “no visa”, souffle-t-il, comme une promesse de liberté. Derrière le flirt et la chaleur, Michael esquisse le portrait d’une génération qui voyage, qui s’affranchit, qui s’aime entre les frontières. Sa voix, soyeuse et pleine, porte cette idée d’un monde fluide, métissé, sans cloison.
Chaque détail du morceau semble pensé pour refléter ce mélange : un beat qui danse et respire, des harmonies R&B nappées de lumière, un groove d’afropop poli jusqu’à la perfection. Michael O. ne se contente pas de livrer un banger pour les soirées de Brixton ou les rooftops de Lagos — il propose une esthétique, une vision de l’Afrique moderne : urbaine, classe, mondialisée, mais profondément enracinée.
Quand il chante, on sent l’homme derrière le producteur, celui qui a grandi entre plusieurs mondes, qui les fait cohabiter dans un même souffle. Lagos 2 London est une déclaration d’amour à la mobilité, à la culture, à la femme africaine, au groove comme langue universelle.
Et quand le morceau s’éteint, on a l’impression d’avoir atterri quelque part entre le ciel et la mémoire. Là où les frontières n’existent plus, où la musique devient une nationalité à part entière.
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novembre 7, 2025J’ai toujours trouvé que les meilleures révélations se produisent là où on s’y attend le moins — sous la lumière crue d’un néon de salle de sport, entre le cliquetis des haltères et le souffle court de la fatigue. Superset de mASCOT et Amiccella appartient à cette catégorie rare de morceaux qui transforment un geste banal en acte spirituel. On n’écoute pas seulement un son trap-pop bien ficelé : on assiste à une mue intérieure, à la transfiguration d’un effort physique en dialogue divin.
Dès les premières mesures, la production pulse comme un cœur en surchauffe. Le beat cogne sec, mais propre, sans agressivité inutile — juste assez pour rappeler la tension du muscle au moment où il cède. La basse se love autour des mots de mASCOT, ample et dense, pendant qu’Amiccella glisse sur le refrain comme une apparition, à la fois éthérée et terrienne. Ce contraste entre la rigueur rythmique et la sensualité mélodique donne au morceau une forme d’équilibre, un mouvement continu entre la chair et l’âme.
Mais Superset n’est pas seulement une prouesse sonore, c’est une parabole moderne. mASCOT y parle de progression, de douleur nécessaire, de ces instants où le corps ploie avant de renaître plus fort. On y sent l’héritage du rap conscient — un soin du mot, une attention au récit — mais transposé dans une esthétique pop et énergique. Le morceau respire le vécu : les doutes, les petites victoires, les regards croisés entre deux séries. Et quand le couplet se mue en confidence, l’artiste laisse filtrer quelque chose de rare dans le rap contemporain : une foi simple, presque enfantine, celle de quelqu’un qui croit encore que la musique peut purifier.
La production, elle, agit comme un miroir du propos. Les nappes de synthé créent une atmosphère presque cinématographique — un peu comme si Mike Will Made It s’était mis à produire pour un Kendrick Lamar apaisé. Tout y est millimétré, mais rien n’y sonne froid. On sent l’humain dans le grain, la sueur dans le son.
Et puis, il y a ce dernier détail — cette sensation que Superset n’est pas un morceau qu’on écoute, mais un état qu’on traverse. Comme une prière qu’on scande en marchant, une montée d’adrénaline qui devient un acte de foi. mASCOT n’impose pas sa vision : il invite à l’incarner. Son rap, porté par une spiritualité discrète mais omniprésente, trouve une sincérité rare dans un genre saturé de postures.
Superset, c’est l’hymne d’un corps qui prie sans le dire, d’un cœur qui bat au rythme de la rédemption. Un morceau qui t’apprend à respirer autrement — comme si chaque drop, chaque mot, chaque silence te rappelait que la lumière vient souvent du fond du souffle.
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novembre 7, 2025C’est dans la pénombre d’une chambre, au bord du vide, que PRAX a trouvé sa voix. Heartbreak SZN n’est pas un simple morceau d’amour brisé — c’est une dissection clinique et poétique de la trahison, un cri sous autotune qui pulse entre la colère et la tendresse. Derrière le vernis trap et les basses épaisses, c’est le récit d’un jeune homme qui regarde son cœur se fissurer à la lumière bleutée d’un écran, et qui choisit d’en faire une œuvre.
Le morceau se déploie lentement, comme une blessure qu’on refuse de recoudre. Les textures R&B s’entrelacent à des percussions sombres, à un beat qui respire la solitude et le désir de revanche. PRAX ne cherche pas à plaire : il expose, avec une franchise désarmante, la faille qui l’habite. Il murmure, sature, se confesse. On pense à The Weeknd pour la noirceur sensuelle, à Chase Atlantic pour les éclats électroniques, à Lil Peep pour la sincérité à vif. Mais PRAX, lui, garde une approche presque documentaire — un regard lucide sur la dérive sentimentale, sur cette génération qui fait du mal comme on scrolle : sans fin, sans pause, sans conscience du vertige.
Ce qui fascine dans Heartbreak SZN, c’est son équilibre entre la vulnérabilité brute et le contrôle total de la production. Le son est précis, quasi clinique : les kicks claquent, les synthés s’étirent comme des cicatrices, la voix flotte dans un halo digital — jamais tout à fait humaine, jamais totalement robotique. C’est là que PRAX excelle : il transforme la douleur en esthétique, le chaos en forme.
Mais au-delà des chiffres (20 000 streams en une semaine, 2 millions de vues sur TikTok), il y a ce sentiment d’intimité totale. Comme si on lisait son journal, page après page, sans permission. Heartbreak SZN n’est pas une chanson de rupture : c’est la postface d’un amour qui a trop brûlé, un mantra pour ceux qui ont tout donné, trop tôt, trop fort.
PRAX ne chante pas pour séduire. Il chante pour survivre. Et dans chaque mesure, dans chaque silence, il rappelle que la douleur n’est pas une fin, mais un matériau. Une énergie qu’il sculpte, encore et encore, pour transformer la perte en pouvoir.
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novembre 7, 2025Impossible de rester assis quand Princess Superstar reprend du service. Harrison Ford n’est pas juste un banger de plus dans la galaxie électro-pop — c’est une déflagration, une réinvention, un rappel qu’à cinquante nuances de provocation, la New-Yorkaise demeure la reine du désordre organisé. En compagnie du jeune prodige Whethan, elle signe un morceau qui sent la sueur, le cuir et la nostalgie de l’électroclash des années 2000, remixé pour la génération TikTok sous stroboscopes postmodernes.
Dès les premières secondes, le son claque comme une gifle : basses grasses, beat martial, synthés acides qui s’enroulent autour d’une voix à la fois désinvolte et tranchante. Princess Superstar n’a rien perdu de son arrogance divine — ce ton mi-dandy mi-démon qui transforme chaque punchline en mantra de club. Harrison Ford roule à toute allure, les vitres ouvertes sur un vent de techno-pop vintage et de bass house moderne, et la chanteuse y conduit comme une cascadeuse : sans freins, sans peur, sans filtre.
Whethan, lui, injecte dans cette orgie sonore une science du détail impeccable. On reconnaît sa patte — un groove qui flirte entre le chaos et la précision, la brutalité d’un drop taillé pour les festivals et la sensualité d’un refrain presque pop. Tim Randolph parachève l’ensemble avec un polish calibré pour le dancefloor : un son massif, carnassier, mais toujours élégant.
Ce qui fascine, c’est la manière dont Princess Superstar transforme la dérision en pouvoir. Elle joue avec son image, comme Harrison Ford jouait avec les archétypes de ses rôles : un héros cabossé, charismatique, légèrement absurde. Ici, la diva se moque des codes, du sérieux, du bon goût, et c’est précisément pour cela qu’on la croit. Sa voix devient un miroir déformant de notre époque — hyper consciente, ultra ironique, délicieusement excessive.
Harrison Ford sonne comme une traversée du temps : le fantôme de l’électroclash de 2004 rencontre la brutalité propre aux bass drops de 2025. Le résultat ? Une bombe glamour et baroque, à la croisée d’un club berlinois et d’un cabaret cyberpunk. Princess Superstar n’a rien d’une relique : elle est encore et toujours en avance, moteur allumé, sourire carnassier, prête à nous embarquer dans une virée où le chaos devient art et la décadence, un manifeste.
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novembre 7, 2025Certaines voix portent en elles tout un pan de la mémoire collective. Celle de Shazam Conner, moitié fondatrice du mythique H-Town, en fait partie. Trente ans après Knockin’ da Boots, son timbre chaud, charnel, reconnaissable entre mille, n’a rien perdu de cette tension douce entre sensualité et vulnérabilité. Et dans Back It Up For Love, il revient non pas en vétéran nostalgique, mais en artisan du présent, en témoin vivant d’un R’n’B qui sait encore parler au corps comme à l’âme.
Le morceau s’ouvre sur une guitare légèrement bluesy, comme un clin d’œil au Sud profond, avant que la rythmique — souple, solaire, un peu country, résolument soul — vienne installer la transe lente d’un dancefloor du dimanche soir. C’est un R’n’B à la fois rétro et ancré dans son époque, où la ligne de basse chaloupe avec l’aisance d’un danseur aguerri, et où les chœurs caressent la mélodie avec un goût assumé pour la douceur. Shazam Conner y célèbre l’amour sous toutes ses formes — celui qui fait sourire, celui qui fait bouger, celui qu’on retrouve quand la nuit tombe et que la fatigue du monde s’efface dans un pas de danse.
Ce qu’il réussit ici est rare : réconcilier le Southern soul des pionniers avec le romantisme électrique de la scène R’n’B contemporaine. On sent qu’il s’amuse, qu’il danse encore au milieu de la foule, qu’il observe la jeunesse avec tendresse sans jamais singer ses codes. Et surtout, on sent l’homme derrière la légende : celui qui a survécu à la gloire, à la perte, aux modes, et qui continue d’enregistrer parce que la musique reste, pour lui, une forme d’amour inconditionnel.
Back It Up For Love n’a rien du simple “feel-good track” qu’on range dans une playlist d’ambiance. C’est une ode à la joie, oui, mais une joie consciente, façonnée par le temps et la douleur. Il y a ce quelque chose d’humain, de presque sacré, dans sa manière d’habiter le groove — comme s’il chantait pour rappeler que la sensualité peut aussi être un langage spirituel.
Shazam Conner signe ici un retour brillant, généreux et charnel, qui prouve qu’on peut encore faire danser les cœurs avec élégance. Ce n’est pas un revival : c’est une renaissance. Et à l’écoute, on se dit que l’amour, décidément, groove toujours mieux sous la voix des survivants.
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novembre 7, 2025Il y a quelque chose de spectral dans la manière dont Eidon fait glisser la douleur sur des nappes de reverb. Better Off Alone ne pleure pas — il flotte, il dérive, il s’effrite doucement, comme une cigarette qui se consume dans le noir. Le morceau s’ouvre sur une lente bruine sonore, un beat fragile qui bat au ralenti, une voix perdue quelque part entre la confession et la disparition. Ce n’est pas du rap, pas vraiment du chant non plus : c’est une prière hypnotique pour les cœurs en lévitation.
Eidon n’a pas besoin d’en faire trop. Il maîtrise l’art de la suggestion, de cette économie de mots et de sons qui rend tout plus vrai, plus brut. Chaque note semble tenir en équilibre entre deux mondes — celui du cloud hop et celui de la méditation transcendée. On pense à nothing,nowhere. ou à shinigami pour cette mélancolie digitalisée, mais Eidon va plus loin : il transforme la tristesse en architecture sonore, la vulnérabilité en alchimie.
Sous les textures brumeuses, le morceau respire une intensité sourde, presque mystique. On sent le producteur derrière, précis comme un chirurgien des émotions, modelant ses fréquences comme d’autres taillent le marbre. Les basses grondent doucement, le tempo s’étire, et cette voix — toujours sur le fil — vient chuchoter à l’oreille une vérité qu’on préfère souvent ignorer : peut-être qu’on est, effectivement, better off alone.
Mais ce n’est pas un renoncement. C’est une illumination. Dans cette solitude, Eidon trouve la beauté du repli, l’énergie du détachement, la clarté d’un silence qu’on apprivoise enfin. C’est la bande-son parfaite d’une nuit passée à relire de vieux messages, à scroller sans but, à se dire que tout ça, quelque part, a encore un sens.
Ce qui frappe, c’est la sincérité. Pas celle qui crie, celle qui respire entre les lignes. Eidon ne cherche pas à séduire, il construit un espace intérieur, un refuge pour ceux qui ne se reconnaissent plus dans le bruit du monde. Better Off Alone n’est pas un hymne de rupture, c’est une renaissance discrète, un souffle de lucidité servi dans une production aussi vaporeuse qu’aérienne.
Dans son univers, le chagrin devient presque sacré — un temple en ruine où l’on revient danser seul, juste pour sentir encore le battement de la vie.
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novembre 7, 2025Si le diable avait un slow préféré, ce serait sans doute celui-ci. The One de MOSHUP, c’est une déclaration d’amour déguisée en péché, une balade synthétique où la passion s’enroule autour de l’interdit comme une flamme autour d’une allumette. Dès les premières secondes, le morceau installe un climat dense, moite, saturé de mystère : un battement de basse au ralenti, des synthés vaporeux qui suintent la luxure, et cette voix, pleine de trouble, qui chante l’amour comme une possession.
“I wrote you a love song but the devil made me do it.” Tout est là. Dans cette phrase, MOSHUP résume son univers : l’obsession de la beauté et du danger, le désir comme force destructrice, la romance comme rituel nocturne. La production, somptueuse, joue sur la tension permanente entre la douceur et la menace. On pense à The Weeknd pour la noirceur sensuelle, à Depeche Mode pour l’élégance du mal, et à Chromatics pour cette façon de faire danser la mélancolie sur des beats glacés.
Mais MOSHUP ne copie personne. Il puise dans la mémoire collective des années 80 pour créer un son profondément contemporain, une hybridation entre la fièvre du rétro et la froideur du digital. Les nappes de synthé sont ciselées comme des éclats de verre, les lignes de basse ondulent avec une précision chirurgicale, et chaque détail — une reverb, un souffle, un break — participe à construire cette tension érotique et cinématographique qui fait toute la singularité du titre.
Ce qui fascine dans The One, c’est cette impression d’équilibre fragile entre le romantisme et la perdition. MOSHUP chante l’amour comme on entre dans une transe : conscient du danger, mais incapable de résister. Son timbre, à la fois vulnérable et assuré, flotte au-dessus du mix comme une incantation, un sort murmuré à la nuit. On l’imagine dans un club désert, lumière rouge, chemise entrouverte, les yeux fermés, livrant sa vérité entre extase et damnation.
Dans un paysage pop souvent aseptisé, The One ose la fièvre, la sueur, l’ambiguïté. Ce n’est pas un morceau, c’est une atmosphère : un film nocturne projeté sur un mur de brouillard, où le désir se fait matière et la musique, poison. MOSHUP ne cherche pas à plaire — il ensorcelle. Et une fois qu’on a goûté à son univers, impossible de s’en détacher : on veut plonger plus loin, quitte à y laisser un morceau de soi.
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novembre 7, 2025On pourrait croire à un simple morceau feel good, un de ces titres conçus pour faire hocher la tête dans le bus ou sous les écouteurs d’un matin gris à Londres. Mais Vibing, sous ses allures de morceau léger, est tout sauf superficiel. Christopha y signe un retour à la simplicité, oui, mais une simplicité conquise — celle d’un artiste qui a appris à courir la distance, à respirer entre deux couplets, à transformer la constance en style.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/4iDmpN6nUi0GyczZqR04qW
Il y a dans Vibing ce mélange rare entre lucidité et légèreté. Les beats flirtent avec la nonchalance du UK Garage, cette tradition anglaise où le groove se fait liquide, fluide, toujours en mouvement. La production, fine et aérée, laisse respirer la voix de Christopha, reconnaissable entre mille : posée, chaleureuse, articulée comme un dialogue intérieur. Il ne rappe pas pour impressionner, il raconte pour rester vivant.
Le titre glisse sur une énergie douce, presque solaire — un contre-pied assumé à la grisaille urbaine qui l’a vu naître. Christopha ne cherche plus à prouver quoi que ce soit : il “vibe”, littéralement. Et dans cette sérénité, on sent la force tranquille d’un artiste qui a connu les tunnels du doute, les hiatus, le marathon de la persévérance (26 Miles and Running n’était pas un hasard, mais une métaphore).
Ce qui frappe ici, c’est l’équilibre. La clarté du flow se marie à une instrumentation subtile : une ligne de basse qui caresse, des samples discrets, des percussions qui s’effacent presque derrière la voix, comme si tout le morceau respirait à son rythme. Pas d’esbroufe, pas de surproduction — seulement la maîtrise d’un artisan du verbe, conscient que la sincérité groove mieux que n’importe quel gimmick.
Vibing n’est pas un cri, c’est un sourire. Celui d’un homme qui avance sans fracas, qui a compris que la victoire, parfois, se cache dans la constance. Dans ce son, Christopha incarne l’anti-égo trip : il célèbre le calme, le moment présent, la petite ivresse du quotidien. Et c’est précisément ce ton-là — à la fois intime, apaisé, contagieux — qui le distingue dans une scène souvent saturée de bruit.
Au fond, Vibing est un mantra moderne. Une invitation à lever le pied, à retrouver le plaisir brut du tempo. Christopha y prouve qu’on peut être ambitieux sans être pressé, lucide sans être amer. Il court toujours, oui, mais cette fois, il sourit en courant.
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novembre 7, 2025Un morceau comme « deep end » ne s’écoute pas : il s’absorbe, comme une montée lente d’adrénaline dans les veines. Le trio amstellodamois RÊVERIE y tisse une pop de velours noir, humide de néons et de pulsations moites, où l’amour n’est plus un refuge mais une chambre d’écho pour les blessures qu’on n’a jamais refermées. C’est une chanson qui danse sur un fil — celui, fragile, entre le désir et l’anesthésie.
Tout commence par une tension. Les synthés battent comme un cœur sous verre, les basses glissent avec une élégance froide, et la voix de Sara-Devika, frontwoman et âme du groupe, arrive, lente et trouble, comme un murmure qu’on devine derrière la buée. On pense à Robyn pour la pudeur mélancolique, à Boy Harsher pour la sensualité gothique, mais RÊVERIE invente ici sa propre grammaire : celle d’une génération qui danse pour oublier qu’elle ne sent plus rien.
La chanson, hypnotique et parfaitement structurée, joue avec les codes du dance pop sans jamais s’y enfermer. Les percussions claquent comme des portes dans une boîte vide, les synthétiseurs respirent et se resserrent, créant ce sentiment de vertige propre à la descente émotionnelle. Et puis ce refrain — faussement libérateur — où la chanteuse lâche un “baby I don’t break, I just stop feeling” qui fait l’effet d’un coup de froid dans la nuque. C’est là toute la force du morceau : transformer l’aveu d’insensibilité en cri vibrant, presque sensuel.
deep end parle de ces amours toxiques qu’on poursuit malgré soi, de ces nuits où l’on se perd volontairement pour se sentir vivant. La voix, tantôt détachée, tantôt tremblante, évoque l’après-coup d’un trop-plein — comme si RÊVERIE chantait depuis un espace post-sentimental, un endroit où la douleur s’est estompée mais où la nostalgie persiste, tenace.
Derrière le vernis électro-pop se cache une réflexion sur la survie émotionnelle. RÊVERIE refuse la victimisation ; elles transforment la chute en matière sonore, la blessure en beauté. Leur musique est un exorcisme discret, une plongée vers le fond qui finit par remonter vers la lumière — trouble, certes, mais éclatante.
Avec deep end, ces trois amazones de la pop hollandaise prouvent qu’on peut encore faire danser la mélancolie. Pas une mélancolie molle et complaisante, mais une tristesse élégante, vêtue de synthés soyeux et de beats nerveux. La nuit selon RÊVERIE n’est pas un abîme : c’est un miroir. Et si l’on s’y penche trop longtemps, on finit par y retrouver son propre reflet, vacillant, beau, terriblement vivant.
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novembre 7, 2025C’est une chanson qui sent la nicotine froide, les lumières blanches des néons et le cuir mouillé. Powersuit de Rachel D ne cherche pas à séduire — elle s’impose, droite dans ses talons imaginaires, comme une héroïne fatiguée d’avoir trop vécu. Derrière son allure d’électro-pop glacée, le morceau cache un cœur qui bat vite, comme celui d’une femme qui revient de loin et qui se redécouvre invincible.
Rachel D n’a rien d’une débutante. Ingénieure du son, DJ, compositrice et mère, elle a traversé la rave anglaise, les nuits berlinoises et les clubs d’Auckland. On entend tout ce parcours dans Powersuit : les nappes synthétiques sont épaisses comme une bruine londonienne, les basses y grondent comme un souvenir de Joy Division, et la voix, murmurée d’un ton détaché, évoque cette distance fiévreuse à la The Cure. Mais il y a quelque chose de plus charnel dans son approche, une façon de rendre la froideur presque sensuelle, d’habiter la mélancolie avec un sourire en coin.
Ce morceau est une mue. Une peau qu’on quitte, un costume qu’on enfile. Le “powersuit” n’est pas une métaphore gratuite : on y entend le cliquetis du tissu qui se referme, le frisson d’une indépendance conquise. Rachel D chante le pouvoir de reprendre la main sur sa propre narration, de transformer l’artifice en force. Là où beaucoup d’artistes féminines dans l’électro se contentent d’imiter les figures masculines, elle inverse la dynamique : elle impose un regard, un rythme, une autorité douce mais implacable.
La production, taillée avec précision, conserve pourtant une spontanéité désarmante. Les synthés se frottent, les beats trébuchent légèrement, comme s’ils hésitaient entre la piste de danse et l’introspection. Ce n’est pas une perfection stérile, c’est un chaos maîtrisé. Et c’est ce qui rend Powersuit si vibrant : cette impression d’un morceau qui respire, qui transpire, qui pense.
En l’écoutant, on imagine Rachel D seule dans un studio éclairé au néon, un casque sur les oreilles, ajustant ses fréquences comme on ajuste un souvenir. Chaque son est une décision intime, une trace de vie. Powersuit n’est pas seulement un retour : c’est une déclaration. Celle d’une femme qui a troqué la pudeur pour la puissance, la technique pour la présence, et qui nous rappelle que l’électro, quand elle est incarnée, peut être la forme la plus humaine de la solitude.
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novembre 7, 2025Le morceau s’ouvre comme une respiration après des années de silence. Une note, puis une autre, hésitantes, claires comme de l’eau qui recommence à couler. So Glad You’re Mine ne raconte pas une histoire d’amour — il raconte ce qu’il reste quand tout a été dit : la gratitude, la douceur, cette lumière tranquille des jours qui durent. James Shumway compose comme on écrit une lettre à quelqu’un qu’on aime depuis toujours, sans fioritures, sans artifice.
Ce qui frappe, c’est la sincérité du geste. Chaque accord semble pesé, pensé, mais jamais figé. Le piano respire, s’étire, s’abandonne. Le thème principal n’a rien d’explosif — c’est une phrase simple, presque timide, qui se déploie lentement comme un souvenir heureux. L’influence des maîtres romantiques, de Rachmaninov à Chopin, flotte en filigrane : le lyrisme y est contenu, presque pudique, mais l’intensité, elle, brûle sous la surface.
Là où d’autres chercheraient la virtuosité, Shumway préfère la vérité. On sent qu’il connaît le poids de chaque silence, qu’il comprend que l’émotion naît souvent dans l’attente plutôt que dans l’éclat. Sa main gauche, ample et souple, ancre le morceau dans une gravité douce, pendant que la main droite dessine des fragments de lumière, comme des reflets sur une vitre au petit matin.
Dans la version avec cordes, quelque chose change : la solitude devient dialogue. Le piano ne parle plus seul ; il se mêle à une texture soyeuse, presque organique, où les violons respirent à son rythme. L’arrangement n’alourdit pas la pièce, il l’élève. On n’est plus dans l’intime, mais dans le souvenir partagé, celui d’un amour vécu à deux — non pas le feu des débuts, mais la chaleur de ce qui dure.
On pourrait croire que Shumway cherche à impressionner, mais il fait exactement l’inverse. Il dépouille, il épure, il s’efface derrière la musique. C’est un compositeur qui écrit pour que les autres se reconnaissent, pas pour qu’on le reconnaisse lui. Son piano ne séduit pas : il comprend.
So Glad You’re Mine n’est pas qu’une pièce romantique, c’est un espace suspendu — celui où deux âmes se rappellent qu’elles ont choisi la même route. Une œuvre de maturité, de lumière, de calme, où le romantisme redevient ce qu’il aurait toujours dû être : un art de la sincérité.
Et quand le dernier accord s’éteint, on n’a plus l’impression d’avoir écouté une musique, mais d’avoir vécu un instant de gratitude pure, comme un regard échangé entre deux êtres qui n’ont plus besoin de parler.
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novembre 3, 2025Je n’ai pas cherché “Vogelen”. C’est lui qui m’a trouvé, comme un souffle venu d’un autre tempo. D’abord cette basse, épaisse et souple, qui glisse comme une marée sous la peau. Puis la batterie, nerveuse mais contenue, une mécanique vivante qui respire à chaque coup. Et au milieu, une guitare qui ne cherche pas le solo, mais la suggestion. Slow Karma, ce collectif d’Édimbourg à la croisée du jazztronica et de l’âme R&B, livre ici bien plus qu’un morceau : une sensation de suspension, un état second, un espace où le temps se dilate.
“Vogelen” — mot néerlandais qui signifie à la fois observer les oiseaux et faire l’amour — résume parfaitement la dualité de leur musique : observation et instinct, distance et fièvre. Le morceau avance sans précipitation, porté par une élégance liquide, presque cinématographique. On devine les corps, les lumières de fin de soirée, la vapeur sur les vitres. C’est du jazz, oui, mais dans sa forme la plus contemporaine, la plus hybride : du groove emprunté à la soul électronique, des textures inspirées de la house et cette mélancolie subtile, diffuse, typiquement britannique.
Ce qui frappe surtout, c’est la précision de la production. Chaque instrument est traité comme une entité autonome mais liée par un fil invisible. Le mixage respire, la batterie glisse entre les canaux, la guitare s’efface pour mieux revenir, l’ensemble vibre d’un équilibre fragile — un chaos maîtrisé. On sent la patte de Dave Oscillation, architecte sonore du groupe, qui travaille le son comme un sculpteur taille la lumière.
Il y a dans Slow Karma cette ambition rare : refuser la virtuosité pour mieux laisser parler la texture, le silence, la respiration. “Vogelen” ne cherche pas à séduire. Il se dépose, lentement, comme un souvenir sonore que l’on garde longtemps après l’écoute.
Sur la scène du Kelburn Jazz Festival, aux côtés de Gilles Peterson et corto.alto, ils défendront cette vision du jazz sans étiquette — sensuel, radical, et infiniment humain. Dans une époque saturée de mots, Slow Karma ose le langage du non-dit. Et c’est peut-être là que réside leur magie : dans cette capacité à faire de l’instrumental une forme de confession.
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novembre 3, 2025Si Kavinsky faisait vrombir des néons dans une décapotable de chrome, Caitlin & Brent, eux, garent la voiture sous la lune et en font un slow. Leur reprise de Nightcall n’a plus rien de la nuit synthétique de Drive — c’est une valse fantôme, un baiser en clair-obscur, un songe qui sent la poussière des années 60 et le parfum des amours fatales.
Caitlin Sherman chante comme on parle à un souvenir, avec ce souffle fragile qui tremble entre désir et désenchantement. Brent Amaker, lui, lui répond d’une voix grave et patinée, presque théâtrale, un cow-boy perdu dans un film de Godard. Ensemble, ils renversent le dialogue originel : la voix féminine prend le contrôle, le masculin devient l’écho, et soudain, Nightcall bascule dans un autre monde — celui où la mélancolie s’écrit à la plume sur un vinyle noir.
L’arrangement est somptueux. Fini la froideur électronique : place aux cordes soyeuses, aux harmonies baroques, aux claviers qui sonnent comme des harpes célestes. On croit entendre un spectre de Phil Spector en studio, un orchestre de salon éthéré qui fait tanguer les chandeliers. Chaque note semble flotter dans un rêve humide, entre Dusty Springfield et Angelo Badalamenti. La chanson garde son cœur tragique, mais se drape d’une sensualité nouvelle — une élégance surannée, presque cinématographique, comme si Twin Peaks avait avalé Drive.
Ce duo fonctionne comme une anomalie parfaite. Lui, cow-boy dandy et crooner fatigué, elle, compositrice érudite et âme romantique au bord du gouffre. Leur alchimie n’a rien d’un hasard : c’est la collision de deux galaxies — la country stoïque de Brent et le spleen orchestral de Caitlin — dans une éclipse émotionnelle. On sent le passé, le désenchantement, la beauté d’aimer quand tout semble perdu.
Ce Nightcall-là n’appelle plus depuis la route, mais depuis un autre temps. Il ne promet rien, il se souvient. Dans sa réinvention baroque-pop, Caitlin & Brent signent une confession amoureuse où la fragilité devient grandeur, où chaque silence pèse plus lourd que les synthés d’origine.
C’est moins une reprise qu’un rituel — la métamorphose d’un hit néon en élégie sépia. Et au bout du sillon, quand les dernières cordes s’éteignent, il reste cette impression bouleversante : celle d’avoir dansé, l’espace d’un instant, avec un fantôme qu’on aimait encore.
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novembre 3, 2025Il fallait oser un titre pareil — et Colin Domigan, accompagné de sa clique déjantée Sankta T, Dadrock et Be Groom, n’a jamais eu peur du ridicule, ni du sublime. More Free Beer 4U! n’est pas une chanson, c’est un carnaval électronique, une satire en pleine transe, une explosion sonore où l’ironie et la fête se confondent jusqu’à l’ivresse. C’est la version post-internet du pogo : bruyante, absurde, terriblement vivante.
Le morceau débute comme une alerte de fin du monde. Quelques secondes de calme avant que la basse — monstrueuse, carnivore — ne vienne tout avaler. On y sent la sueur d’un club moite, les néons d’une fête improvisée à 4h du matin, les rires d’une jeunesse qui danse pour ne pas penser. Les kicks, hérités du slap house et du Brazilian bass, tapent comme des uppercuts, pendant que les voix trafiquées s’entrechoquent dans un jeu de ping-pong digital.
Mais derrière ce chaos organisé, il y a une vraie intelligence du son. Colin Domigan, toujours obsédé par la frontière entre l’art et la blague, fabrique ici une structure d’une précision diabolique : les ruptures s’enchaînent avec un timing de chirurgien, les drops sont à la fois grotesques et irrésistibles, et les synthés, gonflés jusqu’à la caricature, finissent par devenir poétiques. C’est du grand n’importe quoi, oui — mais du n’importe quoi contrôlé, à la Skrillex des débuts, ou à la 100 gecs quand ils décident de devenir pop.
Ce que ce titre raconte, c’est une philosophie. Celle du “tout, tout de suite”, du plaisir immédiat, du refus du sérieux. More Free Beer 4U! ne cherche pas à plaire, il cherche à contaminer. À travers ses basses absurdes et ses punchlines futiles, on entend un cri générationnel : celui d’artistes qui refusent le cynisme, qui veulent retrouver le rire dans le beat, le chaos dans la structure.
On peut y voir une parodie du clubbing moderne, une moquerie des playlists algorithmiques. Mais on peut aussi y entendre une déclaration d’amour à la fête comme dernière forme de liberté. More Free Beer 4U! n’est pas un hymne : c’est un moshpit sonore, une tornade d’énergie brute qui te prend par la main pour t’emmener danser sur les ruines du sérieux.
Et dans ce monde saturé d’images propres et de refrains calibrés, il fallait bien un morceau comme celui-là pour rappeler que le futur appartient encore à ceux qui hurlent “encore une bière !” au moment où tout s’écroule.
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novembre 3, 2025J’ai toujours pensé que Fritz Kalkbrenner faisait partie de ces rares producteurs capables d’assembler la nostalgie et la propulsion, de faire danser la mélancolie sans la dénaturer. Avec Save Me, il signe un retour d’une sobriété magistrale, un titre qui flotte entre le tribal et le céleste, la chair et la mécanique — comme si la house s’était enfin souvenue qu’elle avait une âme.
Dès les premières secondes, la basse s’installe, ronde, moelleuse, presque organique. Elle pulse comme une respiration humaine sous une architecture électronique millimétrée. Au-dessus, une voix se dresse, épurée, implorante, presque perdue dans l’espace. Elle ne supplie pas : elle cherche. “Save Me” devient alors moins une demande qu’une traversée. Le morceau respire cette tension propre à Kalkbrenner : le désir de s’abandonner au rythme tout en gardant les pieds sur terre.
Il y a dans la production une précision d’orfèvre : les percussions africanisantes qui s’éveillent comme une transe discrète, les synthés filtrés qui se déploient en vagues successives, les silences calculés où l’émotion se niche. C’est du Fritz pur jus : un mélange de discipline allemande et de ferveur intérieure, une écriture électronique qui ne cherche jamais l’effet mais le mouvement intérieur.
Kalkbrenner ne produit pas de la musique de club — il produit des paysages. Save Me est de ceux-là : une étendue sonore où le groove se confond avec la lumière, où chaque drop est moins une explosion qu’une révélation. Il y a ce moment, vers le milieu, où tout semble s’ouvrir : le beat s’efface, la voix s’étire, et on a l’impression d’assister à une mue sonore, un instant suspendu entre la chute et l’élévation.
Techniquement, le morceau reste un modèle d’équilibre : la structure est simple, presque classique, mais chaque élément trouve sa juste place dans une tension entre le corporel et le spirituel. Fritz n’en fait jamais trop — il suggère, il respire, il écoute.
Et c’est sans doute là que réside la force de Save Me : dans cette pudeur, cette manière de ne pas forcer le ravissement mais de le laisser advenir. La house de Kalkbrenner n’est pas celle de la foule extatique ; c’est celle de l’individu qui ferme les yeux, qui danse seul, qui cherche dans le son une forme de salut discret.
Save Me n’a pas besoin d’exploser pour bouleverser. Il suffit qu’il tourne, qu’il enveloppe, qu’il tienne cette promesse muette : même dans le tumulte des machines, il reste un cœur qui bat.
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novembre 3, 2025OFF THE MOON n’a pas été fait pour les terriens. Ce morceau plane au-dessus de l’atmosphère, suspendu quelque part entre Atlanta et la stratosphère, là où la gravité ne s’applique plus — ni aux beats, ni aux egos. Trois voix, trois univers — SupremeDae, d4mon. et LOM MAZI — fusionnent ici sous la bannière du collectif UOT (Universe of Thought ? Universe of Trouble ? Peu importe, l’intention est la même : faire exploser le plafond de la trap).
Dès l’intro, une nappe synthétique flotte comme un halo de vapeur, avant que les 808 ne s’écrasent au sol avec une lourdeur spatiale. Le mix est chirurgical, chaque kick résonne comme un battement d’étoile. Les flows s’enchaînent avec une précision acrobatique, jouant sur des ruptures de tempo, des effets de bascule, des respirations soudain coupées. OFF THE MOON ne raconte pas une histoire : il en crée une. Celle de jeunes rappeurs qui transforment l’ambition en matière noire.
SupremeDae apporte la froideur, cette nonchalance contrôlée des rappeurs qui n’ont plus rien à prouver. d4mon. glisse sur l’instru avec une fluidité presque chantée, entre mélodie et menace, pendant que LOM MAZI vient briser la légèreté du tout avec un grain plus brut, presque rageur. Ce mélange est d’une efficacité rare : un chaos maîtrisé, comme si Travis Scott avait invité Don Toliver et Baby Keem à enregistrer dans une capsule spatiale.
Mais au-delà du son, OFF THE MOON dégage une énergie collective fascinante. On sent une amitié en fusion, une camaraderie d’artistes qui se complètent sans jamais se diluer. Cette alchimie, c’est ce qui manque souvent à la trap moderne — trop centrée sur la performance individuelle. Ici, chaque voix renforce l’autre, chaque couplet devient un pont vers le suivant.
Il y a aussi quelque chose d’émotionnel, sous la surface : un vertige, une envie de s’extraire du monde, de bâtir son propre espace sonore. La prod, lumineuse et mélancolique à la fois, agit comme une navette vers un ailleurs où la trap devient plus introspective, presque mystique.
OFF THE MOON est une déclaration d’intention : UOT ne vise pas la terre, ils visent l’orbite. Et dans un paysage saturé de copies, cette énergie-là — brute, libre, galvanisante — a quelque chose de rare. On en ressort un peu étourdi, comme après un rêve en apesanteur.
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novembre 3, 2025Pavy ne rappe pas pour séduire, il rappe pour survivre à la mélancolie. Dans Ain’t Much Out Here To Love, l’artiste de Chicago pose un constat froid, presque clinique, sur un monde où l’amour, la loyauté et la vérité semblent s’être dissous dans le bitume. Le morceau, produit par Chase P, n’est pas un single de plus dans le flot infini du hip-hop contemporain — c’est une méditation urbaine, un lent panorama sur la désillusion d’une génération qui ne sait plus où placer sa tendresse.
Le beat, minimaliste, est tissé d’une batterie crue, d’une basse moelleuse et d’un sample nostalgique qu’on croirait exhumé d’un vieux vinyle de jazz poussiéreux. C’est le genre de production qui laisse respirer la voix, qui met le texte au centre du tableau. Et quelle voix. Celle de Pavy, grave, posée, lasse sans être résignée, déroule ses pensées avec la précision d’un scalpel. Pas d’esbroufe, pas de gimmicks — juste une franchise à nu. Son flow oscille entre le spoken word et le rap classique, un équilibre qui lui permet d’être à la fois poète et témoin.
“Ain’t Much Out Here To Love” a la couleur d’une nuit d’automne passée dans un diner désert, à fixer son reflet dans une vitre mouillée. C’est une chanson sur l’usure, sur les masques qu’on garde pour tenir le coup. Pavy dissèque la solitude contemporaine avec une douceur désarmante : il ne crie pas sa colère, il la murmure. Et c’est sans doute ce qui la rend plus violente.
On retrouve ici l’héritage du boom bap des années 90, mais vidé de sa flamboyance : Pavy ne cherche pas à recréer une époque, il en réinvente la douleur. Son rap est moderne dans sa sobriété, classique dans son exigence. Il parle d’émotions complexes avec une clarté rare, sans tomber dans le pathos. Là où beaucoup surjouent la tristesse, lui l’habite avec dignité.
Dans un monde saturé de faux récits, Ain’t Much Out Here To Love agit comme une parenthèse d’honnêteté. C’est un morceau de désillusion mais aussi de résistance : une façon de dire que même quand tout s’effondre, la vérité reste un acte de beauté. Pavy, quelque part entre Common et Mick Jenkins, marche seul mais droit — et c’est précisément ce qui fait de lui un rappeur essentiel.
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novembre 3, 2025Don’t Break the Spirit déborde comme un verre de champagne trop plein, pétillant de désir, de tension et d’ironie. Karl & the Virgin y sculpte une pop furieusement incarnée, sensuelle et désinvolte, un manifeste contre la tiédeur. C’est un morceau qui sent la peau après la nuit, la sueur sous les stroboscopes, mais aussi l’âme en équilibre au bord du vertige. Il y a chez lui cette façon rare de faire danser le sacré avec le trivial, l’énergie d’une fête et le vertige d’une confession.
Dès les premières secondes, les guitares groovent avec une insolence parfaitement calibrée — quelque part entre la fièvre funk de Prince et les éclats vernis de la French Touch, époque Stardust et Cassius. Mais au lieu de rejouer la nostalgie des années 2000, Karl tord le genre, le rend plus électrique, plus débraillé. Ses synthés claquent comme du plastique chaud, sa voix joue sur la frontière entre prière et provocation. Le tout s’assemble dans une alchimie fiévreuse où la fête devient rite, où la légèreté masque la gravité d’un monde trop conscient de sa propre chute.
Don’t Break the Spirit n’est pas qu’un appel à ne pas casser l’ambiance — c’est une injonction poétique à préserver ce qu’il y a de vivant en nous. Derrière le refrain-mantra, on sent l’urgence d’un artiste qui refuse la fadeur, qui célèbre le mouvement comme une résistance à la stagnation. Il transforme le dancefloor en autel, le son en exorcisme. Il y a du Kate Bush dans sa démesure spirituelle, du SOPHIE dans sa science du clinquant dérangé, du Justice dans ses éclairs de saturation divine.
Mais Karl & the Virgin ne copie personne. Il crée une figure hybride, androgyne et mystique, où la pop se fait théâtre du vivant. Sa musique, c’est l’étreinte entre l’humain et la machine, le cri d’une génération qui veut tout ressentir — quitte à se brûler.
À la fin, Don’t Break the Spirit laisse une trace étrange : un éclat de joie mêlé à une angoisse douce. Comme si danser devenait une façon de survivre. Comme si la fête, après tout, était le dernier endroit où l’on pouvait encore croire aux miracles.
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novembre 3, 2025Sous les nappes synthétiques et la lumière vacillante de ce remix, Soso (HUT Remix) n’a plus rien du morceau viral et lumineux qu’on fredonnait en boucle sur TikTok. Le Kabusa Oriental Choir en fait une liturgie étrange, presque mystique — une messe profane où le chagrin s’élève avec la ferveur d’un gospel noyé dans les vapeurs d’un club africain après minuit.
Le collectif nigérian, qu’on connaît pour ses relectures chorales de tubes Afropop, s’aventure ici sur un terrain beaucoup plus viscéral. L’orgue électronique remplace la lumière, les voix s’allongent en halos vibrants, et la rythmique s’étire comme une lente procession dans la douleur. Ce HUT Remix transforme la prière en transe, l’amour en dépendance, la douleur en combustible spirituel. Tout y respire la tension entre le divin et le charnel.
Ce qui bouleverse, c’est cette voix collective — cette manière qu’a le Kabusa Oriental Choir de chanter comme un seul organisme, avec un souffle qui semble à la fois sacré et profondément humain. Chaque note a la gravité d’un sermon, mais aussi la chaleur d’une confession. On sent la ferveur d’une chorale d’église, mais dans un contexte totalement sécularisé, traversé par l’écho d’un Lagos contemporain où le sacré et le profane dansent ensemble.
Le travail de production du remixeur HUT amplifie cette dualité : les basses sont épaisses, presque menaçantes, tandis que les harmonies du chœur, cristallines, s’élèvent comme un appel au pardon. C’est une tension permanente — entre ombre et lumière, passion et abandon. La ligne mélodique, quant à elle, se déroule comme un fil de soie dans la nuit, fragile mais lumineux, guidant l’auditeur au cœur du labyrinthe émotionnel que décrit la chanson.
L’amour devient ici une forme de rituel dangereux. “Pain is the poison, love is the drug”, dit le texte original. Et c’est exactement ce que le son traduit : une lente intoxication, une dépendance douce et belle comme une overdose d’émotions. L’arrangement sature de réverbération, le chœur s’élargit, le rythme s’éteint. Tout semble flotter, comme suspendu entre la transe et la prière.
Ce remix est un renversement. Là où la version originale cherchait la guérison dans la douceur, celle-ci l’exhibe dans la douleur. Kabusa Oriental Choir signe une œuvre rare, d’une beauté presque baroque, où le sacré et la souffrance se confondent, où chaque voix porte en elle la brûlure de l’amour et la foi qu’il en vaut la peine. Soso (HUT Remix) n’est pas seulement une chanson : c’est une cérémonie.
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novembre 3, 2025C’est un peu comme tomber dans un rêve en slow motion. wait and see de Pozzy ne fait pas de bruit, ne cherche pas le choc ni le spectacle — il respire lentement, dans un clair-obscur où chaque note semble suspendue à un souffle. Loin du grime originel et de sa violence électrique, Pozzy sculpte ici un son d’une douceur quasi liquide, une bulle introspective où les pulsations se fondent dans la brume.
Ce qu’il appelle du mellow grime trouve ici toute sa définition : une mutation du genre, une mue sensible, comme si l’agressivité de Londres s’était dissoute dans la lumière tamisée d’un matin d’hiver. On entend le beat, oui, mais il n’explose pas : il s’écoule, fluide, presque timide, laissant la place à l’espace, à l’air, à la respiration. Le morceau fonctionne comme une décompression — une plage sonore qui nettoie le mental, un glitch émotionnel entre la nostalgie et l’apaisement.
Instrumental et pourtant narratif, wait and see évoque un monde intérieur en équilibre précaire. Il n’y a pas de voix, mais il y a des intentions. Des textures électroniques se superposent, les basses s’étirent comme un fil tendu, et quelque part au milieu, un piano spectral fait office de témoin. On a l’impression que Pozzy cherche la sérénité dans la confusion, qu’il écrit la bande-son d’une génération qui veut avancer sans savoir vraiment où.
Ce morceau n’est pas une démonstration, c’est une esquisse. Un geste fragile, précis, presque minimaliste. Et c’est cette retenue qui fascine. Pozzy a compris que le grime n’a plus besoin d’être frontal pour rester subversif — il suffit de le ralentir, de le dépouiller, de le rendre poreux à l’intime. Là où Skepta aurait hurlé son chaos, lui choisit la nuance. Il ne s’impose pas : il contemple.
Dans wait and see, chaque fréquence semble portée par la foi discrète de quelqu’un qui attend sans désespoir. C’est le son d’un Londres post-bruit, d’un jeune artiste qui regarde sa propre génération avec bienveillance et vertige. Pozzy n’invente pas seulement un son : il fabrique un état d’âme. Et ce qui frappe, c’est à quel point cette paix — fragile, mouvante, à la lisière du silence — finit par être bouleversante.
Écouter wait and see, c’est comme s’arrêter un instant dans la tempête pour regarder le vent passer. Rien ne bouge, mais tout change.
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novembre 3, 2025J’écoutais You Brighten Up My Day comme on entrouvre un volet après un orage. Le monde dehors semblait gris, trempé, un peu fatigué. Et puis ce groove a commencé à ramper jusqu’à moi — un rayon obstiné, chaud, presque impertinent. C’est le genre de morceau qui ne cherche pas à briller, il pulse doucement, il se faufile, et soudain tout paraît plus clair.
HallMighty et Aldo Vanucci n’ont rien de ces producteurs pressés qui bourrent leurs morceaux d’effets pour qu’ils explosent sur TikTok. Eux fonctionnent à la chaleur humaine. Ils font partie de ces artisans du son qui préfèrent les vibrations analogiques, les textures patinées, les imperfections qui donnent du corps à la musique. You Brighten Up My Day ressemble à une vieille photo Polaroid retrouvée dans un tiroir : les couleurs ont un peu bavé, mais c’est justement ce flou qui la rend précieuse.
Tout ici est une question d’équilibre : entre la mélancolie et la fête, entre le funk et la douceur. La basse avance à pas feutrés, un groove feutré, presque timide, pendant que les cuivres — discrets, mais essentiels — viennent illuminer les recoins du morceau comme des rais de soleil filtrant à travers les stores. Et au milieu, une voix sans nom, suspendue quelque part entre nostalgie et gratitude. Elle ne surjoue pas, elle sourit. Elle semble dire : “tout ira bien”, sans y mettre de grands mots, juste un soupir au bon endroit.
Il y a là une science rare : celle de la retenue. HallMighty, avec sa culture disco solaire, et Vanucci, vieux renard du sampling, parviennent à réinventer le funk non pas en le modernisant, mais en le ralentissant, en l’humanisant. Ce n’est pas une reconstitution vintage, c’est une réincarnation. On sent la poussière des vinyles, les doigts sur les potards, la joie fragile du studio quand la prise est enfin bonne.
Et pourtant, You Brighten Up My Day n’est pas qu’un exercice de style. C’est une sensation, un état du corps. Une envie de danser sans se lever, de sourire sans raison, de se souvenir sans douleur. C’est le groove d’un dimanche matin, celui qui te rappelle que la vie, parfois, tient dans trois accords et un battement juste.
Le morceau se termine comme il a commencé — sur une respiration. Et on se surprend à le relancer, non pas pour comprendre, mais pour prolonger. Parce que la lumière qu’il diffuse n’éblouit pas : elle réchauffe. Et dans un monde saturé de bruits et de beats stériles, c’est peut-être la plus belle des révolutions.
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novembre 3, 2025Le morceau s’ouvre comme une gifle solaire. Une claque de cuivre, une pulsation de basse, un orgue qui grogne dans les entrailles du mix. Avant même que la voix de Ruby Velle n’entre, on sait déjà que Step Right Up ne va pas caresser l’oreille : ce titre transpire la certitude d’un groupe qui a vécu, joué, transpiré son art sur des scènes trop petites et des rêves trop grands.
Ruby ne chante pas, elle dégaine. Chaque mot est un éclat, chaque respiration un cri de ralliement. Il y a dans son timbre ce grain rêche des grandes prêtresses du sud : la moiteur de Sharon Jones, la combativité d’Aretha Franklin, la chaleur incandescente d’une chanteuse de gospel qui aurait troqué l’église contre une scène enfumée à Atlanta. Elle ne performe pas un rôle, elle incarne un combat.
Musicalement, Step Right Up marche sur une ligne de crête entre tradition et modernité. Le morceau est saturé d’organique — les cuivres percutent comme des poings, la guitare racle le groove à vif, la batterie sonne grasse, presque sale — mais la production, nette, précise, refuse tout passéisme. On sent l’intelligence d’un groupe qui connaît son histoire, qui a digéré les fondations de la soul, du funk et du rhythm & blues, pour mieux les propulser dans le présent. C’est un morceau d’artisans, pas d’archéologues.
Le texte, lui, porte l’énergie d’un appel collectif. Ce n’est pas une chanson : c’est un cri pour les vivants. Step right up : avance, bouge, ose. Le message est simple mais vital — une injonction à ne pas se laisser anesthésier. On entend dans la rythmique une rage contenue, une pulsation politique, celle des corps qui refusent l’immobilité. Et c’est sans doute là que Ruby Velle and the Soulphonics se distinguent : dans cette façon de transformer le groove en moteur d’émancipation.
Ce que j’aime ici, c’est la clarté du geste. Rien de décoratif, rien de gratuit. Chaque break, chaque souffle, chaque accent de cuivre est un acte. On sent le collectif, la sueur, la complicité. Le morceau respire l’amour du live, du rugueux, du vrai. Et quand la voix de Ruby se hisse au sommet du refrain, on comprend que cette soul n’a rien d’une nostalgie : c’est une urgence.
Step Right Up donne envie de relever la tête. D’avancer en rythme, le cœur battant, les mains prêtes à applaudir le monde — ou à le secouer. Une soul qui ne regarde pas en arrière, mais droit dans les yeux de demain.
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novembre 3, 2025Il y a dans Feenin quelque chose de moite et de suspendu, une chaleur lente qui colle à la peau comme un souvenir qu’on refuse de laisser partir. Ce n’est pas un simple morceau de R&B — c’est un vertige. Un espace flottant entre le rêve et le manque, où chaque battement de basse pulse comme un cœur qui hésite entre la tendresse et la dépendance.
EDUBBCLASSIC BEATZ nous tend ici une caresse qui brûle. Tout est feutré, mais dangereux. Le morceau s’ouvre sur une brume sonore, un groove liquide qui s’écoule avec la régularité d’une respiration. La production semble tenir sur un fil — minimaliste mais dense, sensuelle sans vulgarité, presque spectrale dans sa manière de s’effacer derrière la voix. Et cette voix, justement, n’a rien de démonstratif : elle chuchote, se confie, s’enroule autour de l’auditeur comme une pensée nocturne qui refuse de mourir.
Il y a du velours, du vide et un soupçon de poison. Feenin évoque ce moment précis où le désir cesse d’être doux pour devenir nécessaire. Ce point de bascule où l’on sait qu’on devrait décrocher, mais où chaque note, chaque souffle nous ramène à la fièvre. C’est une chanson de manque autant qu’une chanson d’abandon. On y sent la tension entre la chair et l’absence, entre l’amour et l’obsession.
Ce qui impressionne, c’est cette retenue maîtrisée, cette pudeur qui donne au morceau sa profondeur. Là où tant d’artistes cèdent à la surcharge émotionnelle, EDUBBCLASSIC BEATZ joue le silence, les respirations, les interstices. On y retrouve un écho de Frank Ocean ou de The Weeknd période House of Balloons, mais sans cynisme : ici, la mélancolie est pure, presque spirituelle.
À l’écoute, on a la sensation d’être enfermé dans une bulle de nuit. Le monde autour s’efface, remplacé par cette texture sonore soyeuse, humide, où chaque fréquence semble caresser la mémoire. C’est un morceau qui ne se raconte pas, il se ressent. Il s’écoute dans la solitude des écrans éteints, les yeux ouverts sur l’obscurité.
Feenin, c’est le genre de chanson qui ne te quitte plus. Elle s’infiltre, elle obsède, elle te regarde même quand tu ne l’écoutes plus. EDUBBCLASSIC BEATZ ne chante pas l’amour ici : il le distille, goutte après goutte, jusqu’à ce qu’il devienne narcotique. Et dans cette ivresse feutrée, on comprend qu’il ne s’agit pas d’aimer quelqu’un — mais d’apprendre à aimer le manque lui-même.
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novembre 3, 2025C’est la fin du voyage, la dernière danse avant les lumières. Don’t Forget Me, morceau de clôture du sublime EP Ride With You, sonne comme le sourire qu’on garde après une nuit d’amour – un groove tendre, un dernier regard dans le rétro avant de disparaître dans la brume dorée du matin. Quentin Moore y déploie tout son art : celui de rendre la nostalgie dansante, la mélancolie sensuelle, la fin d’une histoire aussi douce qu’un début.
Le morceau s’ouvre sur une basse veloutée, charnue, qui roule sous des nappes de claviers sucrés comme un coucher de soleil sur la peau. La guitare funk, souple et lumineuse, rebondit à la manière du Gap Band, tandis que la voix de Quentin glisse avec l’élégance feutrée d’un Marvin Gaye revisité par la soul moderne de Silk Sonic. C’est un mélange parfait de tradition et de plaisir pur, un morceau qui danse sans s’essouffler, qui séduit sans forcer.
Il y a dans Don’t Forget Me cette alchimie rare : une maîtrise totale du groove doublée d’une sincérité absolue. Le morceau respire l’instant, la chaleur, les doigts qui s’effleurent. C’est une promesse — celle qu’un amour d’été, même fugace, laisse toujours une trace. La mélodie, légère comme une onde, reste coincée quelque part entre la mémoire et le désir.
L’écriture de Quentin Moore, toujours élégante, joue ici sur la retenue : pas besoin d’en faire trop quand tout se passe dans le phrasé, dans les inflexions, dans cette manière unique de caresser chaque syllabe. On sent derrière cette aisance la science du jazz, le soin du détail rythmique, l’expérience de la scène aussi — celle d’un homme qui a joué dans vingt pays et porte dans sa voix la fatigue heureuse de tous les retours d’avion.
Et puis, il y a ce petit quelque chose d’intemporel. Don’t Forget Me pourrait tourner dans un club de soul londonien comme sur la terrasse d’un rooftop texan. Le morceau semble flotter hors du temps, suspendu entre hier et demain, comme si la soul avait trouvé une nouvelle respiration.
Quentin Moore signe ici un adieu lumineux, presque cinématographique — une fin qui n’en est pas vraiment une. Parce qu’en réalité, Don’t Forget Me n’est pas un au revoir : c’est une invitation à rejouer le disque, à replonger dans la douceur, encore une fois. Et encore. Jusqu’à ce que la nuit revienne.
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octobre 31, 2025Baghali de Jaan est un album qui ne raconte rien de linéaire, mais qui évoque tout. Un carnet de route spectral, composé entre deux aéroports enneigés, dans des hôtels sans fenêtres ou des ruines végétales, où chaque son semble enregistré sur le fil de l’oubli.
https://jaanmusic.bandcamp.com/album/baghali
Dès Scented Feathers, on entre dans un état de flottement. Des percussions feutrées, des bruissements de vent, une mélodie de mandoline suspendue. C’est un souvenir d’Orient rêvé à travers un synthétiseur usé, une carte postale qui aurait pris l’eau. Jaan ne cherche pas à reproduire le réel — il en restitue la vibration, comme un photographe de l’invisible.
Puis vient Purple Watermelon, où l’album commence véritablement à respirer. Le morceau pulse d’une énergie tranquille, entre groove absent et mysticisme latent. On y entend des claviers au bord de la désintégration, des lignes électroniques qui tremblent comme des mirages dans l’air chaud. C’est l’un des plus beaux paradoxes de Jaan : faire cohabiter la poussière et la modernité, le glitch et la grâce.
Feverish Heights fait exploser les repères. Ici, tout est trouble : un battement de cœur amplifié, des nappes qui s’effritent, des harmonies qui se dérobent. On pense à la mélancolie industrielle d’un Jon Hassell enfermé dans un souk. L’espace se plie, se dilate — c’est un vertige.
Dans The Lust Greens Of This Restless Mind, la nature reprend ses droits. Le morceau sent la terre humide et le métal oxydé. Les instruments bricolés, les respirations captées au micro, tout contribue à ce sentiment d’écoute viscérale. Jaan nous ramène à quelque chose de primal : un son sans frontière, sans genre, où le sacré et le trivial s’enlacent.
The Girl Is A Lady et Mashid poursuivent cette exploration du trouble : des voix échantillonnées passent comme des fantômes, des guitares orientales s’enroulent autour d’une basse hésitante, et l’on perçoit, dans la désinvolture du jeu, une profonde mélancolie. Pomegranate Garden, elle, ouvre une brèche lumineuse — un moment de grâce pure, fragile comme un souvenir heureux qu’on sait condamné à disparaître.
Fragments of Home condense tout le disque : un fragment d’accord, une boucle brisée, un sentiment d’appartenance perdu. On est là, entre deux mondes, ni tout à fait chez soi ni tout à fait ailleurs. Jaan fait de l’errance un art.
Et puis il y a Velesh Kon, la pièce finale, presque huit minutes de dérive totale. Un morceau comme une transe, un voyage sans retour dans le brouillard des fréquences. On y perçoit des battements de tambours lointains, des bruits de métal, un chant sans mots — c’est le cœur même de Baghali, la tentative d’ordonner le chaos du monde sans jamais le réduire.
Ce disque respire, trébuche, s’égare, revient sur ses pas. Il a la fragilité des choses faites main, le souffle chaud des musiques de l’exil et la rigueur des architectures sonores contemporaines.
Avec Baghali, Jaan signe une œuvre d’ombre et de lumière, une cartographie de l’intime où chaque son semble provenir d’un ailleurs en train de s’éteindre. C’est une musique de déraciné et de poète, un rêve cousu de fragments, un album qu’on n’écoute pas pour le comprendre, mais pour s’y perdre — lentement, magnifiquement.
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octobre 31, 2025Écouter Take a Deep Breath (Deluxe Edition), c’est comme plonger sous l’eau juste avant le lever du jour : tout s’étire, tout tremble, tout respire à une vitesse différente. Chez Platonick Dive, le son n’est pas un paysage mais une matière vivante — mouvante, sensuelle, presque mystique. On croit entendre la mémoire du vent sur une côte italienne, l’écho d’un chœur lointain filtré à travers des guitares noyées dans la réverbération. Et au cœur de cette tempête douce, un battement — celui d’une humanité qui cherche encore l’apaisement dans le tumulte.
Intro agit comme un souffle retenu, une ouverture aérienne qui prépare le corps à l’immersion. Puis Carpet Ceiling déploie sa texture d’ondes brumeuses et de percussions granuleuses : un rêve suspendu entre l’apesanteur du shoegaze et la précision quasi médicale de l’électronica. La guitare semble flotter dans l’air, la batterie se désintègre dans une caresse de delays — c’est du Mogwai qui aurait appris à danser, du M83 qui aurait préféré le silence à la lumière.
Mais c’est avec Faro que l’album prend toute son ampleur. Un phare dans le brouillard, littéralement : chaque accord scintille comme un signal lumineux au milieu d’un océan de synthés. On y sent une nostalgie de l’infini, un lyrisme sans paroles, quelque chose d’à la fois blessé et pur.
Anesthetic Analgesic vient ensuite poser une tension plus organique, presque viscérale. Les textures y sont abrasives, traversées de chocs électriques, comme si le morceau se débattait entre le calme et la tempête. Naked Valley adoucit ce vertige : mélodie plus fluide, rythmiques en suspension, impression de chaleur après le chaos. On y sent l’Italie — non celle des cartes postales, mais celle du désordre poétique, des villes endormies au bord de la mer, des lumières qui vacillent sur les murs.
Le sommet émotionnel du disque se cache peut-être dans Too Beautiful To Die Too Wild To Live. Ce titre, à lui seul, résume toute la philosophie du groupe : beauté et sauvagerie comme deux forces contraires qui ne cessent de s’attirer. Le morceau s’étire en apnée, crescendo spectral, guitare éthérée, rythmique quasi cardiaque. C’est du post-rock au bord du vertige, une transe élégante où chaque note semble tomber au ralenti.
Puis vient la série de remixes — Faro revisité par Brave Arrows, Tribeca par Sun Glitters, Anesthetic Analgesic par Tabù — et là, le disque se transforme. Les frontières s’effacent : l’introspection devient danse, le rêve devient transe. Ces versions décomposent les morceaux pour en révéler l’ADN émotionnel, comme si Platonick Dive se laissait disséquer avec grâce par d’autres rêveurs.
Mais c’est dans les prises live que l’album atteint son point d’incandescence. Falls Road ou Struggles & Feelings, joués devant un public, vibrent d’une intensité presque spirituelle. L’électricité, la sueur, le souffle collectif : tout ce que le studio retenait explose enfin.
Avec Take a Deep Breath (Deluxe Edition), Platonick Dive signe une œuvre totale, à la fois charnelle et contemplative. Une odyssée sonore où chaque fréquence semble raconter une métamorphose intime. C’est une musique qui ne cherche pas à remplir l’espace, mais à suspendre le temps.
On ressort de l’écoute avec la sensation étrange d’avoir rêvé éveillé — comme après une longue nuit passée à contempler les étoiles, à respirer plus lentement, à se souvenir que la beauté, parfois, n’a besoin d’aucun mot pour exister.
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octobre 31, 2025Je ne sais pas à quel moment j’ai cessé d’écouter Cirque du Sŏnus pour simplement m’y abandonner. Peut-être à la troisième minute de Act I: The Chant, quand la voix d’Antoin Gibson cesse d’être une présence humaine pour devenir une onde, une entité. C’est là, dans ce glissement, que réside le secret du disque : la musique ne décrit plus le monde, elle le crée.
On entre dans cet EP comme on entre dans un temple d’avant-garde. Les sons s’étirent, se répondent, se consument. Act I n’est pas une chanson, c’est une invocation — quelque part entre un souffle sacré et une menace. La voix d’Antoin ne cherche pas à séduire : elle trace un cercle. Tout s’y passe à la limite du visible, dans cette tension parfaite entre la chair et la machine, entre l’émotion et le contrôle. On pense à la liturgie froide de Sevdaliza, à l’architecture spirituelle de FKA twigs, à la folie calculée d’Arca. Mais ici, tout est plus frontal, plus théâtral, presque politique.
Puis vient Act II: The Command. Là, la cérémonie prend feu. Les basses grondent, les percussions tranchent comme des sabres électroniques, et Gibson s’avance comme un prêtre devenu chef d’armée. C’est une montée de pouvoir, une prise de territoire. Chaque mesure impose une forme d’ordre au chaos. La production — chirurgicale, dense, sensuelle — fait de la pop un acte d’autorité. Pas l’autorité du bruit, mais celle du symbole : le son comme sceptre.
Ce qui fascine, c’est cette capacité d’Antoin Gibson à mêler le mystique au technologique sans jamais tomber dans la caricature. Tout ici respire l’intention. Rien n’est laissé au hasard, mais rien n’est figé. Les textures électroniques semblent organiques, mouvantes, prêtes à éclater ou à renaître. On sent derrière tout cela une pensée quasi ésotérique : celle de l’artiste comme alchimiste, transformant le virtuel en sacré.
Et si Cirque du Sŏnus n’était finalement qu’un miroir tendu à notre époque ? Une époque où le bruit a remplacé la foi, où l’on prie devant des écrans, où les artistes sont devenus leurs propres mythes. Gibson ne nous raconte pas ce monde — iel le met en scène, l’incarne, l’exorcise. Son “cirque” est celui du pouvoir créatif, de la métamorphose, de la démesure.
C’est une œuvre totale : à la fois conceptuelle et charnelle, avant-gardiste et profondément émotionnelle. Un rituel contemporain où la pop ne se contente plus de divertir — elle convoque, elle contrôle, elle consume.
En sortant de Cirque du Sŏnus, on a l’impression d’avoir assisté à une cérémonie secrète. Et quelque part, on n’est plus tout à fait le même.
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octobre 31, 2025J’ai toujours pensé que certaines chansons sentent la sueur et la lumière en même temps — comme si le corps et l’âme y dansaient à parts égales. Reconnected (Dream Mix) appartient à cette catégorie rare. Dès les premières secondes, j’ai senti ce frisson qu’on a quand une chanson semble s’adresser directement à nous, sans détour, comme un sourire qu’on reconnaît avant de se rappeler d’où on le connaît.
Dorian, enfant du Maryland et rêveur invétéré, ne cherche pas à faire danser : il cherche à réparer. On sent qu’il revient de loin. Ce remix n’a rien d’un simple exercice de style — c’est une cicatrice devenue tempo. On imagine l’artiste cloué chez lui, la jambe immobilisée par une blessure à l’Achille, le monde qui continue de tourner sans lui. Alors il compose, il retisse les fils entre sa voix et sa chair, entre son silence et la pulsation des machines. Reconnected (Dream Mix), c’est le moment où la musique le ramène à la vie.
Le son, lui, a cette texture à la fois fluide et nerveuse qu’on retrouve chez les grands alchimistes de la pop : un peu de Michael Jackson pour la sensualité rythmique, un zeste de Chris Brown pour l’assurance mélodique, et surtout cette lumière propre à Dorian — une sorte de confiance fragile, une manière de sourire en plein vertige. Le morceau avance comme un rêve lucide : on danse, on plane, mais tout reste intensément réel.
La production semble respirer d’elle-même. Les nappes électroniques s’étirent comme des néons dans une rue humide, la basse claque juste assez pour rappeler que la gravité existe. Et puis cette voix, qui flotte entre le murmure et la déclaration, refuse de choisir entre la caresse et la prière. Il y a quelque chose de profondément humain dans sa manière de mêler le plaisir et la douleur, la fête et la foi.
Ce qui me touche le plus, c’est que Reconnected ne se vit pas seulement comme un morceau, mais comme une expérience sensorielle — presque un état d’esprit. C’est la musique d’un homme qui ne veut pas effacer sa faiblesse, mais la sublimer. Une main tendue vers soi, et par ricochet, vers les autres.
Dans un monde qui court après le spectaculaire, Dorian choisit la sincérité. Il parle de renaissance sans métaphore inutile, de joie sans arrogance. Et c’est peut-être ça, sa vraie force : faire de la pop un espace où la fragilité devient rythme, où la cicatrice devient groove. Reconnected (Dream Mix) ne fait pas que nous faire danser — il nous rappelle ce qu’on fait là, sur cette piste, à essayer encore d’être debout.
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octobre 31, 2025On entre dans Velvet Bite comme dans un songe électrifié. Pas celui qu’on traverse avec insouciance, mais celui qu’on redoute et qu’on désire à la fois : un rêve où chaque note est une ombre, chaque souffle un doute. Lawrence Timoni, artisan insomniaque du studio berlinois, signe ici un morceau qui ne cherche ni la séduction immédiate ni la facilité — mais la morsure lente, celle qui s’installe, qu’on sent longtemps après.
Sous ses airs de ballade spectrale, Velvet Bite est une protest song en costume de velours, un manifeste contre les fantômes du pouvoir et de la résignation. Timoni s’y érige en conteur lucide d’un monde sous emprise, où les mensonges se glissent dans les câbles et où les écrans remplacent les miroirs. Sa voix, mi-humaine, mi-mécanique, flotte au-dessus d’un tapis d’acoustiques écorchées et de textures digitales fissurées. Chaque son semble provenir d’un espace entre deux mondes : celui des vivants et celui des machines.
On y entend le Berlin des sous-sols — celui des clubs aux murs suintants et des poètes perdus — respirer sous la surface. La guitare y dialogue avec des glitchs électroniques, les chœurs se dissolvent dans des nappes froides, et la rythmique avance à pas feutrés, comme une procession funèbre sous néons. Il y a quelque chose de Radiohead période Amnesiac dans la tension feutrée, de Foals dans l’urgence rythmique, et de Ben Howard dans la manière de laisser les silences parler à la place des mots. Mais Timoni, loin de copier, distille une langue à lui : un mélange de chair et de circuit imprimé, de poésie en apnée et de critique sociale chuchotée.
Ce qu’il appelle lui-même son “ghost protest” n’a rien de métaphorique : dans Velvet Bite, les spectres sont bien réels. Ce sont ceux de la manipulation douce, de la servitude invisible, du capitalisme numérique qui infiltre les âmes. Pourtant, malgré la noirceur du propos, la musique garde une beauté lumineuse, presque mystique. Timoni parvient à faire cohabiter la douleur et la grâce, la résistance et la contemplation. Le titre, enregistré dans la solitude habitée de son studio, semble chargé de la mémoire de Berlin — une ville faite de cicatrices et de renaissances, de luttes et d’utopies.
La production, d’une précision quasi chirurgicale, ne cherche jamais l’effet. Les guitares sont organiques, presque palpables, les basses s’enfoncent comme des racines dans la terre, tandis que les textures électroniques se déploient telles des aurores industrielles. C’est une œuvre qui vit dans les interstices : entre la lumière et l’ombre, entre la peur et la fascination, entre l’humain et le synthétique.
Dans un monde saturé d’images et de faux-semblants, Lawrence Timoni choisit la voie la plus risquée — celle de la lenteur, de l’écoute, de la beauté inquiète. Velvet Bite est à la fois un exorcisme et une caresse : une chanson qui mord sans violence, qui hante sans effrayer, et qui finit par nous laisser face à notre propre reflet.
Dans le miroir sonore qu’il tend, on distingue notre époque — maquillée, connectée, perdue — et cette question qu’il murmure entre deux accords : “Et si les vrais monstres n’étaient pas ceux qu’on croit ?”
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octobre 31, 2025On entre dans le Reconnection EP comme on ouvre un journal intime trouvé dans une chambre déserte. Il y a le parfum du bois, un souffle de pluie sur les vitres, et cette impression étrange d’assister à la guérison d’un homme qui a tout remis à plat. Charlie Freeman, alias FREE/MAN, ne chante pas pour séduire — il chante pour se relever, pour retrouver le fil d’une voix qu’il croyait perdue dans le vacarme. Et ce qu’il en tire est bouleversant : une épure, une lumière douce, un retour à la pulsation essentielle de l’âme.
Cet EP porte bien son nom. Reconnection, c’est d’abord une reprise de contact — avec soi-même, avec la musique, avec la foi silencieuse qu’il reste toujours quelque chose à sauver. On sent chez Freeman un besoin presque physique de réancrage, comme si chaque note devait retisser le lien entre le corps et l’esprit. La guitare y devient respiration, la voix s’élève sans fard, les arrangements restent minimalistes, mais profondément incarnés. Rien n’est laissé au hasard, pourtant tout sonne comme l’évidence du moment présent qui commence par le titre Not Tommorow.
Freeman ne cherche pas à sonner contemporain, ni nostalgique. Il crée dans une temporalité parallèle, où le folk, la soul et le rock se mêlent à des échos d’élévation spirituelle. Son timbre — clair, légèrement voilé, presque tremblant — a ce pouvoir rare de rendre tangible la fragilité. Il chante comme on prie, avec un mélange de pudeur et de foi, conscient que la beauté n’est jamais dans la perfection mais dans la fissure.
Chaque morceau agit comme une métamorphose subtile. On y traverse le doute, la chute, puis cette forme de paix qui arrive après l’épuisement. L’EP ressemble à une marche lente vers la lumière, une reconnexion non pas à l’extérieur, mais à la source intérieure. On imagine Charlie dans un studio londonien, seul, entouré de silence, capturant l’instant exact où la douleur cesse d’être un poids pour devenir vibration.
Ce qui frappe, c’est la maîtrise discrète de Freeman. Sous la surface humble de la production — des guitares qui respirent, quelques nappes éthérées, des voix enregistrées presque au bord du souffle —, on perçoit un artisanat d’orfèvre. Il ne décore jamais : il sculpte. Chaque espace sonore sert la parole, chaque souffle donne sens. Le résultat tient de la confession plus que du disque : une musique de présence, faite pour ceux qui écoutent avec le cœur plutôt qu’avec les oreilles.
Mais au-delà de la technique, Reconnection raconte une métamorphose spirituelle. Après la tempête, Freeman retrouve l’équilibre, pas dans l’euphorie, mais dans la clarté. Son écriture, simple et limpide, traduit une vision du monde où la vulnérabilité n’est plus faiblesse, mais langage. On sent que cet homme, jadis ébranlé par le chaos du monde, a trouvé sa paix dans la création — une paix qu’il partage sans prétention, presque à voix basse.
Reconnection EP est une main tendue. Celle d’un artiste qui ne prêche pas, mais invite. Un disque lumineux sans chercher la lumière, spirituel sans dogme, intime sans narcissisme. Charlie Freeman signe ici un retour à l’essence même de la musique : cet espace où la sincérité devient beauté, où l’on se retrouve enfin — soi, les autres, et le monde, dans le même souffle.
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octobre 31, 2025Originaire du Danemark, Ani Even est un artiste électronique qui transforme l’émotion brute en rythme, la vulnérabilité en puissance. Son univers oscille entre rituel et technologie, entre animalité et pulsation mécanique. Avec son album SKINWALKER, Ani explore la transformation comme un état permanent — une mue sonore et spirituelle où le corps devient instrument et le son, un exorcisme. Dans un paysage électronique souvent trop lisse, il choisit l’instinct, la faille, la sueur et la distorsion.
Dans cet entretien, il revient sur ses racines dans le design et la danse contemporaine, ses influences qui vont de Carl Orff à Flavien Berger, et sa fascination pour la mutation de soi. Entre un poulet frit “iconique”, une performance dans une tour d’eau à Copenhague et une vision radicale de la création comme thérapie sauvage, Ani Even s’impose comme l’un des visages les plus singuliers de l’électronique européenne — mystique, viscéral et indomptable.
Qui es-tu ?Je m’appelle Ani Even, je suis un artiste électronique danois, et j’œuvre dans un espace entre le rituel, la force brute et la machine. Ma musique explore la transformation — ce qu’il se passe quand l’émotion se fracture et devient rythme. J’utilise le son comme un moyen de muer, encore et encore.
Quel est ton parcours ?Je viens d’un double parcours en design et en son — j’ai étudié le développement de produits, ce qui m’a appris la précision et la sensibilité aux matériaux, et j’ai emporté ça dans ma musique.J’ai grandi dans une famille créative où la danse contemporaine, l’art et la musique classique dominaient ; ça a été déterminant pour façonner ma perception du son et de l’art.
Comment décrirais-tu ta musique en quelques mots ?Ritualiste, électronique et sauvage.Chaque morceau est une forme d’exorcisme, une tentative de comprendre mon corps et mes émotions à travers la distorsion — la thérapie classique n’a jamais vraiment marché pour moi.
Quelles sont tes inspirations ?L’inspiration vient souvent des moments les plus étranges de la vie. La plupart de mon album SKINWALKER est né du fait que j’ai été forcé de grandir, de changer, de devenir quelqu’un d’autre. Aujourd’hui, j’aurais du mal à reconnaître mon ancien moi. C’est pour ça que j’ai décrit la transformation sous tant de formes dans cet album : pour comprendre ma propre mue. Musicalement, je suis très inspiré par Carl Orff, Nusrat Fateh Ali Khan, Walter Astral, Flavien Berger et Hess Is More — si tu cherches des références directes.
Quelle est ta playlist du moment ?J’écoute surtout des albums — en ce moment : Hexed! d’Aya, Éklipse de Walter Astral et Nothing de Darkside.
Quel est le plat que tu cuisines le mieux ?Je fais un poulet frit incroyable. Mais ce que je préfère, c’est cuisiner des animaux entiers sur un feu de camp — un cochon, un agneau — parce que ça prend du temps, il faut des amis pour partager, et le fait de voir ce qu’on mange crée du respect pour l’animal dont on a pris la vie.
Quels sont tes projets à venir ?Je fais beaucoup de remixes pour d’autres artistes indépendants en ce moment, et j’ai hâte de les partager. Je travaille aussi en permanence sur de nouvelles musiques, mais rien n’est encore prêt à être nommé. Je prépare également le live pour la release party de SKINWALKER — une performance à l’intérieur d’une tour d’eau à Copenhague.
Une anecdote sur toi ?Tout ce projet musical a commencé par dépit : je voulais juste écrire une chanson pour m’amuser, pour un ami, et pourtant ça a percé un trou en moi d’où a jailli un torrent de créativité et d’art.J’ai récemment commencé la poterie comme passe-temps pour apaiser l’esprit.
Si tu pouvais passer 48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré, qui serait-ce ?Matthew Barney, l’artiste américain. Il a créé des œuvres qui m’ont profondément marqué — sûrement parce que j’y ai été exposé quand j’étais préadolescent.
Un dernier mot ou conseil ?La perfection tue la création. Si ça te démange, gratte tout de suite — la démangeaison persistera si tu la laisses sans réponse.
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octobre 31, 2025C’est une morsure avant d’être une chanson. Un cri feutré dans le noir. PREY de MAUMAUMAU n’essaie pas de séduire — il traque, il rôde, il observe la violence invisible tapie dans nos pulsions. On y entre comme dans une boîte de nuit déserte à quatre heures du matin, quand la sueur a remplacé la musique et que les corps s’évitent autant qu’ils s’attirent. C’est là, dans cet espace trouble entre le plaisir et la prédation, que Mau choisit de raconter l’indicible.
Le morceau, produit avec une précision chirurgicale par Fernando Familiar et Reed Izumi, tisse des textures denses, presque étouffantes : un battement de basse comme un cœur sous adrénaline, des voix distordues qui chuchotent entre deux éclairs de lumière, et cette montée dramatique qui fait basculer le tout dans une transe quasi cinématographique. On pense à Arctic Monkeys pour la sensualité poisseuse, à Depeche Mode pour la tension spirituelle, à Trent Reznor pour l’énergie dévorante.
Mais ce qui distingue PREY, c’est la lucidité. Là où d’autres auraient joué la carte du fantasme ou du cynisme, MAUMAUMAU choisit la responsabilité. En s’inspirant des témoignages de femmes de son entourage, il renverse le regard : ici, le prédateur n’est pas une figure lointaine, mais une culture, un système de désir qui étouffe autant qu’il excite. PREY devient alors une confession masculine dans un monde où le pouvoir se travestit trop souvent en passion.
Le morceau avance comme une pulsation nerveuse — chaque changement d’atmosphère est une mue. Les transitions sont abruptes, désorientantes, presque psychédéliques : Mau ne cherche pas la fluidité, il veut qu’on sente la tension, la dissonance, l’inconfort. C’est une œuvre à écouter au casque, les yeux fermés, pour se laisser happer par la moiteur de la production et la froideur du propos.
Dans le sillage de Macho Macho et Boss Level, PREY marque une nouvelle mutation de l’artiste mexicain : plus viscéral, plus risqué, plus humain. MAUMAUMAU n’est plus seulement ce funambule entre l’ironie et la pop expérimentale ; il devient un chroniqueur des zones grises du désir moderne. Et sous cette pleine lune électronique, il nous rappelle que parfois, pour ne plus être la proie, il faut oser se regarder en chasseur.
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octobre 31, 2025On imagine Sheila Rafferty face à l’horizon, seule silhouette humaine dans l’immensité verte du Yorkshire, les doigts suspendus au-dessus de son clavier comme on tend une oreille vers le vent. Soaring On n’est pas un morceau, c’est un phénomène atmosphérique. Une nappe de synthé née quelque part entre la brume et le ciel, gonflée d’air et de silence, caressée par les percussions terrestres de son compagnon Ian. On dirait que le paysage a décidé de s’enregistrer lui-même, en utilisant Sheila comme traductrice.
Là où beaucoup s’acharnent à dompter la technologie, Rafferty fait l’inverse : elle la laisse s’éroder, se dilater, se fondre dans la respiration du lieu. Le synthétiseur ne plane pas au-dessus des choses, il s’y dépose, avec cette lenteur humide et poétique propre au nord de l’Angleterre. Chaque note semble recueillie au creux d’un vallon, rincée par la pluie, polie par le vent. Le son, enregistré sur les landes elles-mêmes, en porte la trace — un infime bourdonnement d’air, une vibration qu’aucun studio ne saurait imiter.
Ce qui bouleverse ici, c’est la tendresse du geste. La conga d’Ian entre comme un battement de cœur, discret mais vital, rappelant qu’au-delà du brouillard et des nuages, il y a toujours un corps qui écoute. Soaring On devient alors une métaphore du couple, de cette alchimie fragile entre le souffle et la peau, entre l’éther et la chair. Sheila trace les contours du ciel, Ian lui rend son ancrage. Ensemble, ils transforment la lande en chambre d’écho.
On ressort de cette écoute étrangement apaisé, comme après une longue marche solitaire, quand l’esprit s’éclaircit et que le monde paraît soudain respirer à votre place. Soaring On ne cherche pas à séduire : il observe, il accueille, il laisse advenir. C’est une musique de l’immobile mouvement, une prière laïque jouée au synthé, un morceau qui fait du vent un instrument et du silence une caresse.
Il y a des disques qu’on écoute. Et d’autres, comme celui-ci, qui vous écoutent en retour.
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octobre 31, 2025Dans Games of Life, premier album de Jeppediinho, on entend le pouls de la résilience battre sous les nappes de synthé. Ce jeune producteur de Stockholm, passé des manettes de FIFA e-sport aux pads d’Ableton, compose ici une odyssée émotionnelle où la house rencontre le hard rock, la pop et les éclats d’un passé 80s réinventé. C’est un disque à la fois solaire et cabossé, conçu comme un journal intime mis en BPM, où chaque morceau devient un fragment d’un combat intérieur.
Les premières minutes, avec Illusion, plantent le décor : une montée progressive, un beat dense, des voix anonymes qui flottent comme des souvenirs d’âmes croisées à distance. Ce morceau agit comme une ouverture cinétique — la promesse d’un voyage entre euphorie et désillusion. Puis vient The Wrong Time, au souffle presque rock, tendu entre regrets et renaissance. Jeppediinho y déploie son sens du contraste : un drop lumineux au milieu d’une mélodie sombre, comme une fissure qui laisse passer la lumière.
Lost In My Mind incarne le cœur battant de l’album : house viscérale, pulsations introspectives, un morceau sur l’errance mentale et la libération par le son. On y retrouve ce mélange d’angoisse et d’élévation qui fait la marque du producteur — un héritier d’Avicii qui aurait troqué la naïveté des festivals pour une sincérité presque spirituelle.
Puis, comme une respiration, Find Myself et I’m Unbreakable ramènent la lumière : hymnes de reconstruction, portés par des voix élastiques, des synthés qui scintillent comme des reflets d’eau, et des drops qui explosent en délivrance pure. Ce sont des morceaux à écouter casque vissé, cœur ouvert.
Coming Back et What Are You Waiting For? installent une énergie plus conquérante : beats tendus, tempo club, lignes vocales galvanisantes. Là, Jeppediinho se fait chef d’orchestre de sa propre revanche, un funambule entre introspection et exultation. Feels So Good — joyau vibrant de l’album — résume à elle seule l’esprit de Games of Life : la joie simple de renaître, de respirer enfin.
Mais c’est What’s Your Mentality? qui scelle la mue : un titre euphorique, à la progression presque trance, où tout se resserre avant d’exploser dans une clarté absolue. Une déclaration de force tranquille, un morceau sur la détermination d’exister malgré les doutes.
Et quand The Power Inside puis The Raven ferment le disque, tout s’apaise. Le premier libère une énergie intérieure presque mystique ; le second, plus crépusculaire, referme l’album comme un adieu murmuré au chaos.
Ce qui rend Games of Life si singulier, c’est sa sincérité brute sous le vernis électronique. Derrière les refrains calibrés et les kicks propres, il y a un homme qui met ses cicatrices en rythme, qui transforme les coups de la vie en danses cathartiques. Chaque morceau résonne comme une victoire personnelle, petite ou immense, arrachée à la nuit.
Jeppediinho cherche à être compris. Et à travers Games of Life, il offre bien plus qu’un album de house scandinave — un véritable manifeste de survie émotionnelle, vibrant, organique, profondément humain.
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octobre 31, 2025Adai Song, aussi connue sous son alias ADÀI, fait partie de ces artistes capables de réinventer la tradition sans la trahir. Avec The Bloom Project, son album le plus ambitieux à ce jour, la productrice sino-américaine fait éclore une œuvre d’une rare élégance — un manifeste sonore où les fantômes du Shanghai des années 30 valsent avec les pulsations électroniques du XXIe siècle.
Le point de départ, c’est le shidaiqu, ce jazz chinois né de la fusion entre swing occidental et mélodies traditionnelles. Mais sous la main d’Adai Song, ce patrimoine devient une matière vivante, reprogrammée pour un monde en quête d’identité et de liberté. Là où jadis les voix féminines murmuraient l’attente et la mélancolie, elle insuffle affirmation, désir et rébellion. The Bloom Project est une relecture féministe, sensuelle et politique d’un répertoire souvent figé dans le vernis du passé.
Dès A Lost Singer, le ton est donné : piano et erhu dialoguent avec une pudeur poignante, pendant qu’un souffle synthétique réveille la solitude d’une héroïne qui refuse désormais d’attendre. Puis vient Night Shanghai, un bijou d’EDM soyeuse où guzheng et beats house se frôlent, entre nuit artificielle et espoir lucide. Make Way enfonce le clou — la rose de 1940 a laissé tomber son parfum sage pour revêtir des épines d’acier. C’est une chanson de conquête, de renaissance, d’identité retrouvée.
Ce qui fascine, c’est la manière dont Adai tisse les contraires : tradition et avant-garde, douceur et revendication, Orient et Occident, club et temple. Dans Carmen 2025, Bizet se réincarne sous des nappes de synthés et des percussions chinoises ; Wild Thorny Molihua transforme la fleur de jasmin en héroïne insoumise, et River Run clôt l’album comme une prière liquide, un adieu qui devient libération.
Musicalement, tout respire la maîtrise et la vision : production léchée, mix Dolby Atmos, collaborations transcontinentales (de Berklee à Pékin), et une recherche sonore qui évoque aussi bien FKA twigs que Ryuichi Sakamoto. Mais derrière la virtuosité technique, il y a surtout une âme — celle d’une femme qui, entre deux continents, redéfinit ce que signifie “appartenir”.
The Bloom Project est un geste culturel. Adai Song y redessine la cartographie du global pop, érigeant un pont vibrant entre mémoire et futur, racines et lumière. Une œuvre totale, délicate et révolutionnaire, où chaque note semble dire : la tradition ne me retient pas, elle m’élève.
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octobre 31, 2025Certains morceaux ressemblent à des prières prononcées sans mots, juste en sons retenus au bord des larmes. GC Mirage (The Loss of Memories) de Giulio Risi est de ceux-là — une pièce pour piano d’une beauté suspendue, hantée par la mémoire qui s’efface et l’amour qui demeure. Quinze ans de silence, puis ce retour : un compositeur qui, après avoir traversé les ombres, ose enfin rejouer la lumière.
Le morceau, troisième esquisse de son ambitieux projet Seven Sketches of Loss, s’ouvre comme une confidence murmurée à un frère disparu. Chaque note semble posée avec la précaution d’un souvenir qu’on ne veut pas briser. Les premières mesures sont claires, presque fragiles, comme si le piano hésitait à réveiller un fantôme. Puis, lentement, la mélodie se déploie, s’alourdit, s’élève — un dialogue entre l’humain et le sacré.
Giulio Risi a ce don rare de rendre le silence expressif. On sent le gospel se glisser entre les interstices du classique : des harmonies qui montent vers la lumière, des basses qui retiennent la douleur, des résonances qui évoquent une église vide après la prière. Il ne cherche pas à consoler — il raconte. Et dans ce récit, la perte devient une matière, un paysage sonore qu’il explore comme on explore une ruine où chaque pierre parle encore d’amour.
La virtuosité du pianiste est ici entièrement au service de l’émotion. Pas d’esbroufe, pas de pathos. Juste cette main qui tremble légèrement sur une touche, ce souffle à peine perceptible qui précède la reprise du thème. GC Mirage avance comme un souvenir qu’on réinvente pour ne pas le laisser mourir. On y entend à la fois la résignation et la révolte : l’impossibilité d’accepter l’oubli, et pourtant le besoin d’y plonger pour continuer à vivre.
Ce qui bouleverse, c’est cette idée de double perte : celle de l’être aimé, et celle de la mémoire commune qui s’effiloche. Risi transforme cette angoisse en architecture sonore — une cathédrale fragile construite sur le vide. Et quand le morceau s’éteint, il ne reste pas un silence, mais une trace : la sensation que quelque chose, quelque part, a trouvé la paix.
Avec GC Mirage (The Loss of Memories), Giulio Risi signe une œuvre d’une pureté rare, où le piano devient l’instrument d’un dialogue impossible entre la vie et la mort. C’est moins un morceau qu’un passage : celui d’un homme qui apprend à dire adieu sans effacer.
Credit photo : Lorna le Bredoncel
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octobre 31, 2025Ce qu’on aime dans le titre Oceans, c’est cette lenteur inquiète, cette respiration salée des chansons écrites après coup, quand la douleur ne brûle plus mais laisse des traces — profondes, indélébiles. Anthony Campbell, artiste solitaire venu des plaines de Zuidland, ne chante pas pour séduire. Il chante pour se purifier. Son nouveau single est un exorcisme doux, une confession sans fard, un geste de lucidité dans un monde saturé de faux-semblants.
Tout commence comme une marée montante : une guitare limpide, presque fragile, une voix qui semble hésiter entre le murmure et l’aveu. Campbell chante depuis le bord de l’eau — pas celle des cartes postales, mais celle qu’on affronte après un naufrage. Il parle de trahison, de mensonge, de ces blessures infligées par ceux qu’on pensait connaître. Mais jamais il ne tombe dans la rancune : il transforme la douleur en matière sonore, la rancœur en mouvement. Wave ‘em off like oceans, chante-t-il — comme on repousse la marée pour mieux respirer.
Ce qui frappe, c’est la sincérité brute de la composition. On sent que chaque mot vient d’une expérience vécue, d’une cicatrice encore tiède. Campbell ne cherche pas la métaphore brillante, il cherche la vérité. Sa voix, légèrement voilée, parfois tremblante, transporte une humanité désarmante — celle des artistes qui écrivent non pas pour briller, mais pour tenir debout. Le morceau respire la simplicité artisanale : un folk-pop dépouillé, sans effet inutile, où chaque silence compte autant que chaque note.
Mais Oceans n’est pas qu’un journal de bord. C’est une philosophie, un art du détachement. Dans un monde où tout pousse à la surenchère émotionnelle, Campbell choisit l’apaisement. Il ne crie pas sa douleur : il l’apprivoise. L’océan devient ici une métaphore du pardon et de la distance — vaste, mouvant, indomptable. En s’éloignant des côtes toxiques, il retrouve son propre rivage intérieur.
Il y a dans ce morceau quelque chose de profondément universel : cette nécessité d’apprendre à se retirer, à ne pas tout porter, à comprendre que fuir peut aussi être un acte d’amour de soi. Oceans ne prêche pas la vengeance, mais la guérison lente, celle qu’on obtient en laissant le sel effacer les marques du passé.
Anthony Campbell signe ici une chanson humble et bouleversante, où la vulnérabilité devient une force. Une ode à la reconstruction intime, écrite par un homme qui a regardé la tempête droit dans les yeux — et qui, plutôt que de couler, a choisi de flotter.
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octobre 31, 2025Gotta Do a cette obstination du battement de cœur qui refuse de s’arrêter, même quand tout s’effondre autour. Allan Jamisen, compositeur et peintre de l’intime, fait de son nouveau single une sorte de mantra électronique, un souffle vital déguisé en hymne dancefloor. Derrière les pulsations étincelantes, la sueur et les basses qui ondulent, c’est une histoire de survie — la sienne — qui se déploie, avec une pudeur lumineuse.
L’idée de départ semble presque banale : I gotta do what I gotta do. Une phrase qu’on lance machinalement, un réflexe d’autodéfense. Mais Jamisen la détourne, la répète, la polit jusqu’à ce qu’elle devienne un rituel. Sur fond de synthés étirés et de percussions martelées, les mots cessent d’être des mots : ils deviennent rythme, souffle, matière sonore. La musique prend le relais du langage, comme si le sens ne pouvait plus se dire autrement qu’en vibrations.
Ce qui frappe, c’est la tension entre la simplicité et la transcendance. Le morceau s’ouvre sur une ligne mélodique presque fragile — un ciel électronique qui hésite entre mélancolie et euphorie — avant de basculer dans une montée hypnotique, tendue, presque viscérale. Jamisen semble convoquer l’esprit de Warm Leatherette ou de Grace Jones, cette même fascination pour le minimalisme qui, à force de répétition, devient catharsis. L’économie devient excès, la retenue devient abandon.
Mais ce qui donne à Gotta Do sa dimension humaine, c’est son contexte. Derrière les machines, il y a un homme qui compose dans la lumière froide d’un hôpital, un fils qui enregistre sa mère mourante pour qu’elle reste un peu plus longtemps dans le son. On entend sa présence, ténue, dans les chœurs lointains — une ombre vocale, un murmure d’amour qui transcende la douleur. C’est bouleversant de subtilité.
Et pourtant, rien de morbide ici. Gotta Do est une célébration — celle de la résilience, du mouvement, de la communion. Quand le refrain se transforme en We gotta do what we gotta do, le morceau cesse d’être intime pour devenir collectif. Une pulsation humaine, universelle, qui dit : nous continuons. Malgré tout.
Jamisen parvient à ce rare équilibre entre froideur synthétique et chaleur organique. Sa production, épurée et vibrante, évoque ces morceaux capables d’exorciser la peine par la transe. C’est du dancefloor existentiel, de la philosophie en 4/4 — une méditation en mouvement.
Gotta Do n’est pas une chanson qu’on écoute. C’est une phrase qu’on répète à soi-même quand on n’a plus les mots. Un battement qui remplace la prière. Un morceau qui dit, simplement et magnifiquement : tant qu’on danse, on est encore vivant.
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octobre 31, 2025Sous son pseudonyme galactique MARS_999, se cache un homme qui vit littéralement entre deux battements : ceux du cœur humain et ceux de la musique. Dans la vraie vie, il est cardiologue interventionnel — un métier de précision, de gestes millimétrés et de souffle contenu. Mais dès qu’il quitte la blouse blanche, il s’immerge dans un autre monde : celui des textures sonores, des émotions intérieures et des paysages électroniques. Son premier album, EUPHONIA, qu’il finance en partie par une campagne participative, capture ce grand écart entre science et sensibilité, entre contrôle et vertige.
Dans cette interview, l’artiste slovaque se dévoile avec douceur et lucidité : son enfance sans musique, ses inspirations venues de Jón Kalman Stefánsson ou de la danse contemporaine, son amour pour les sons imparfaits et les accidents poétiques. Il y raconte aussi comment, une nuit, il a perdu tout le contenu de son frigo pour sauver un mix — une histoire à la fois drôle et symbolique d’un perfectionniste habité. Entre humanité, humilité et recherche du sublime, MARS_999 nous invite à écouter autrement : le cœur comme un instrument.
Qui es-tu ?MARS_999 est mon alter ego. Dans la vie réelle, je suis médecin — cardiologue interventionnel — mais à part ma famille, la musique est sans doute la principale force motrice de ma vie.
Quel est ton parcours ?Avant de me lancer en solo, je faisais partie d’un groupe slovaque appelé Čisté Tvary. Le groupe n’a pas complètement disparu, il est plutôt en hibernation.Je ne viens pas d’une famille de musiciens : mes deux parents sont médecins et ont essayé de m’orienter dans cette voie — ce qui a partiellement marché, puisque j’ai étudié la médecine et que je travaille maintenant en cardiologie.Mais depuis mes 12 ou 13 ans, quand j’ai vraiment entendu la musique pour la première fois, elle est devenue le fil conducteur de toute mon existence.
Comment décrirais-tu ta musique en quelques mots ?C’est difficile à dire — parler de quelque chose d’aussi essentiel à ma vie quotidienne n’est pas simple.Je suis complètement immergé dans la création, et il m’est difficile de garder une distance.Mais je dirais que ma musique et mes textes cherchent à peindre de petits mondes intimes — des humeurs et des sensations puisées au fond de moi.C’est très personnel, mais j’essaie toujours d’y intégrer une certaine sensibilité pop… ce qui, vu ma manière de travailler, n’est jamais vraiment possible. Ce contraste — entre intimité et forme — est ce qui m’intéresse le plus.
Quelles sont tes inspirations ?Le monde regorge de beauté et d’inspiration !Dernièrement, je lis beaucoup l’auteur islandais Jón Kalman Stefánsson — une écriture d’une intensité émotionnelle incroyable, pleine de lyrisme brut et de langue magnifique.Mais je m’inspire aussi des arts visuels, du cinéma, de la danse — de tout ce qui stimule mes sens et me donne des frissons.
Quelle est ta playlist du moment ?En ce moment, j’écoute en boucle Cate Le Bon, Model/Actriz, John Glacier, Yeule, Oklou et Midwife — il y a tellement de musique extraordinaire en ce moment.
Quel est le plat que tu cuisines le mieux ?Mes enfants disent que mes nouilles soba au sésame sont la meilleure chose de l’univers — et franchement, je les crois. Les enfants ne mentent pas sur la nourriture.
Quels sont tes projets à venir ?Pour l’instant, et sans doute pour longtemps, MARS_999 restera mon unique projet — celui dans lequel je peux me plonger entièrement. Je sors mon premier album EUPHONIA, pour lequel j’ai lancé une petite campagne de financement participatif.En parallèle, je travaille déjà sur de nouveaux morceaux en studio — peut-être de nouvelles chansons dès le début de l’année prochaine.
Screenshot
Une anecdote sur toi ?Voici une histoire tirée de la vie d’un musicien qui enregistre dans son salon :J’ai passé une nuit entière à essayer de corriger un étrange bourdonnement dans mon mix… avant de réaliser que ça venait de mon réfrigérateur. Je l’ai débranché, j’ai fini le mix — et j’ai perdu toute la nourriture. Totalement worth it.
Si tu pouvais passer 48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré, qui serait-ce ?Brian Eno.
Un dernier mot ou conseil ?C’est un cliché, je sais — mais ces derniers temps, je le ressens profondément : vis l’instant présent, ici et maintenant, car on ne sait jamais ce que demain apportera. Le voyage est lui-même la destination. C’est à peu près de ce sentiment qu’est né MARS_999.
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octobre 31, 2025Il y a chez RIMENY quelque chose de l’homme qui s’est longtemps tu avant d’oser chanter. Dans World as Myth, son tout premier EP, Zak Engel — producteur, compositeur, sculpteur de textures depuis plus de dix ans — passe enfin de l’ombre à la pleine lumière. Et cette lumière-là n’est pas aveuglante : elle est douce, tamisée, presque domestique, comme celle d’un matin où l’on comprend enfin que grandir, c’est ne pas chercher à briller plus fort que sa vérité.
On sent, dès les premières secondes de Treat Me Like a Stranger, une volonté de réapprendre la musique à hauteur d’homme. Les arrangements — soyeux mais nerveux — mêlent guitares vaporeuses, nappes électroniques et saxophones en apnée. On pense à The 1975 pour l’élégance, à Dijon pour l’humanité, mais RIMENY se tient quelque part entre les deux : un artisan de la sincérité, un architecte de l’émotion contenue. Chaque morceau respire l’intimité d’un journal ouvert à demi.
Ce qui frappe dans World as Myth, c’est la lucidité. Engel y parle de temps, de communication, d’impermanence — non pas en poète désincarné, mais en homme qui a pris le temps d’écouter le bruit du monde avant d’y poser sa voix. I Can’t Talk to My Friends condense parfaitement cette tension : un morceau dansant, presque euphorique, où l’énergie des synthés semble cacher un vertige social. RIMENY transforme la difficulté à parler en moteur de rythme, comme si l’impossibilité du langage pouvait devenir groove.
Puis vient Sweet Tea, la respiration tendre du disque — une chanson de couple, de gestes répétés, de complicité silencieuse. C’est le moment où l’électronique s’efface au profit d’une émotion nue, presque domestiquée. La voix y flotte, fragile mais lumineuse, comme si l’amour pouvait se dire dans une simple inflexion de timbre.
Tout au long du projet, RIMENY brouille les frontières entre pop, introspection et artisanat sonore. Rien n’est laissé au hasard : chaque texture semble pensée comme une peau, chaque silence, comme un battement suspendu. On sent l’influence des studios, des années de mix, mais aussi un besoin viscéral de réhumaniser le son — de lui redonner sa sueur, sa chaleur, son souffle.
World as Myth est un disque de passage, mais pas une mue. C’est un retour. Celui d’un musicien qui, après avoir tout déconstruit, redécouvre la beauté d’une chanson bien écrite, sincère, imparfaite et profondément humaine. À l’heure où la pop se noie souvent dans le concept, RIMENY choisit la clarté : il écrit, enfin, pour dire qui il est.
Et c’est peut-être ça, le vrai mythe du monde — celui d’un homme qui apprend à ne plus fuir ce qu’il ressent.
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octobre 31, 2025Écouter First Descent (Glimpse), c’est comme se retrouver dans une pièce où l’air devient visible. Tout vibre, tout respire lentement, comme si le son avait décidé d’exister à la place du temps. Cole Blouin, ce new-yorkais à la fois compositeur, cartographe et alchimiste sonore, signe ici une œuvre d’une intensité presque métaphysique. On y entre comme on plongerait sous la glace : les sens s’émoussent, la chaleur du monde s’éteint, mais quelque chose de plus pur, de plus ancien, commence à remuer dans le silence.
Il y a, dans cette pièce, une forme de courage. Celui de s’éloigner de la musique pour mieux la redéfinir. First Descent (Glimpse) n’a pas de centre, pas de pulsation stable, pas de repère. C’est un champ de forces, une matière mouvante qui semble s’auto-organiser sous nos oreilles. La texture du son y est presque tactile : ça grince, ça ondule, ça respire comme un organisme blessé. Blouin travaille la densité et l’absence avec une minutie de sculpteur. Il ne compose pas des mélodies, il taille dans le vide.
Ce qui se dégage, c’est un sentiment de flottement conscient, de lucidité en apnée. Le morceau évoque moins la chute qu’une suspension dans le vertige. On pense à Tim Hecker pour la tension entre beauté et effondrement, à Ben Frost pour cette brutalité élégante, mais Blouin ne cite personne : il absorbe, digère, réinvente. Son approche du son a quelque chose de quasi topographique. On y distingue des reliefs, des couches, des zones de frictions comme sur une carte géologique du rêve.
C’est une musique du seuil : entre l’humain et la machine, le sacré et le clinique, la grâce et la dissonance. On sent que tout a été pensé, mais aussi que tout menace de se défaire à chaque instant. La production de Joseph Branciforte, précise et aérée, ne lisse rien — elle laisse au contraire chaque fréquence exister dans sa rugosité. Le résultat est d’une beauté intransigeante, presque hostile, mais traversée de moments de lumière d’une délicatesse vertigineuse.
Il faut dire que Blouin ne cherche pas à plaire, il cherche à éprouver. First Descent (Glimpse) n’est pas une écoute, c’est une traversée : une expérience sensorielle qui convoque le corps avant l’esprit. On ressort de là un peu hébété, comme après un rêve trop net. Dans cette descente, il n’y a ni drame ni promesse de rédemption — seulement la vérité nue d’un son qui ose regarder le vide et lui parler.
Et quand le silence revient, il ne ressemble plus tout à fait à un silence.
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octobre 29, 2025Il y a chez JayWood quelque chose d’instinctif, de solaire et de profondément insaisissable. Après avoir quitté Winnipeg pour Montréal, Jeremy Haywood-Smith — l’homme derrière ce projet polymorphe — signe avec Leo Negro son œuvre la plus complète, la plus vibrante aussi. Sorti sur le label culte Captured Tracks (Modulor), ce troisième album trace une trajectoire intime et déroutante, un journal d’identité et de réinvention où s’entrechoquent soul, funk, hip-hop, indie rock et éclats électroniques. JayWood y joue les funambules entre introspection et groove incandescent, entre chaos maîtrisé et sincérité brute.
Dans notre interview, l’artiste canadien se dévoile sans fard : ses rêves, ses racines guyanaises, ses inspirations aussi vastes que le cosmos, son goût pour le riz à la noix de coco et ses réflexions sur l’équilibre fragile entre création et perfection. Avec Leo Negro, il ne cherche pas à plaire — il cherche à comprendre. Et c’est précisément ce qui rend sa musique si vivante, si libre, si nécessaire.
Qui es-tu ? Salut ! Je m’appelle Jeremy, mais beaucoup de gens me connaissent sous le nom de Jay ou JayWood. Je viens de Winnipeg, au Manitoba, au Canada, mais je vis actuellement à Montréal. Je fais de la musique et je crée des choses.
Quel est ton parcours ?Mes deux parents viennent du Guyana, dans les Caraïbes.
Que peux-tu nous dire sur ta musique en quelques mots ?Il y a beaucoup d’idées différentes qui s’y croisent — c’est à la fois fun et parfois complexe. Ce n’est peut-être pas au goût de tout le monde, mais je pense qu’il y a toujours un petit quelque chose pour chacun·e.
Quelles sont tes inspirations ?Littéralement tout. Les films, les couleurs, la danse, la musique, la nature. J’essaie de puiser dans tout ce que je peux percevoir, et même dans ce que je ne comprends pas — tout ce qui touche au mystique ou au cosmique. J’adore la création, alors peu importe comment l’inspiration me trouve, je lui suis reconnaissant.
Petite parenthèse : beaucoup d’idées me viennent en rêve, ce qui en dit déjà long.
Quelle est ta playlist du moment ?En ce moment, j’écoute surtout de la soul des années 70 et 80, avec quelques morceaux de R&B des années 2000 pour équilibrer le tout !
Quel est le plat que tu cuisines le mieux ?Je fais un excellent riz à la noix de coco — je l’ai préparé plusieurs fois pour des ami·e·s et j’ai reçu des critiques dithyrambiques. On m’a aussi dit que je faisais le meilleur chili !
Quels sont tes projets à venir ?Je viens tout juste de sortir mon troisième album, LEO NEGRO, le 5 septembre, donc il est encore tout frais et commence à circuler. Je ne devrais probablement pas parler d’autre chose pour l’instant.
Peux-tu nous raconter une anecdote à ton sujet ?J’ai un boulot de facteur à côté. Apparemment, beaucoup de gens trouvent ça fascinant — c’est un peu le genre de métier auquel tout le monde a déjà pensé un jour. À part ça, je suis plutôt sportif de nature : je joue régulièrement au volley, je fais de l’escalade, du tennis, du baseball, et je me déplace partout à vélo.
Si tu pouvais passer 48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré, qui serait-ce ?Tout dépendrait du type d’expérience qu’on pourrait avoir, haha — c’est une question difficile ! Je dirais peut-être Donald Glover ? Il touche à tellement de domaines différents, ce serait génial de voir comment il arrive à tout équilibrer, et d’avoir un aperçu d’un artiste que j’admire vraiment. C’est toujours un peu angoissant de rencontrer quelqu’un qu’on respecte — imagine s’il est décevant et brise ton image de lui ? Mais je prendrais le risque, juste pour vivre l’expérience. Ce serait vraiment trop cool.
Un dernier mot ou conseil ?Encourage tes ami·e·s, sois bienveillant·e envers toi-même et n’hésite pas à demander de l’aide si tu en as besoin. Tout ça fait de toi une personne encore plus stylée.
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octobre 27, 2025J’ai dansé sur Contre-Corps comme on titube dans une fête trop longue — quand le corps continue malgré l’esprit déjà ailleurs. Gros Cœur signe ici un morceau d’apesanteur électrique, une spirale sonore où la transe psyché s’acoquine avec une pop francophone charnelle et dérangée. C’est moite, dense, irrésistiblement humain. Le groupe a cette manière de faire sonner le chaos comme une fête et la solitude comme une transe partagée.
Tout commence dans une moiteur rêveuse : des guitares liquides, des synthés qui s’étirent comme des mirages, une voix qui semble flotter entre la chair et le vide. Et puis la vague s’élève. La rythmique s’épaissit, les sons s’enlacent, s’entrechoquent. On ne sait plus s’il faut danser, fuir ou se laisser happer. Contre-Corps s’écoute comme un mirage sous stroboscope, une expérience sensorielle où chaque note transperce la peau.
Ce qui fascine chez Gros Cœur, c’est ce don pour la collision : entre le festif et le viscéral, la légèreté pop et la densité psychédélique. On sent l’écho d’un rock français libéré de ses chaînes, quelque part entre La Femme, Moodoïd et les ombres plus hallucinées de Feu! Chatterton. Mais ici, le psyché ne sert pas à décorer — il sert à dévier, à perturber, à explorer la zone trouble où le plaisir se mêle au vertige.
“Contre-Corps” porte bien son nom : c’est une lutte entre la tête et la pulsation, entre la volonté de suivre le rythme et celle de s’en détacher. Un morceau de désynchronisation, au sens noble. On y perçoit cette sensation universelle d’être présent sans l’être vraiment, d’habiter un instant sans s’y reconnaître. C’est cette étrangeté-là que Gros Cœur capture avec une justesse bouleversante.
Le mix d’Adrien Chappelle accentue cette tension entre euphorie et flou. Chaque son semble glisser sous le précédent, créant une texture presque organique, comme une jungle sonore où tout pousse, s’enlace et s’étrangle à la fois. À la fin, la saturation devient libération : le morceau s’effondre sur lui-même en apothéose, entre extase et épuisement.
Gros Cœur signe là une pièce rare, à la fois physique et métaphysique. Contre-Corps n’est pas une chanson, c’est un état : celui d’un monde qui tangue, d’une âme qui vacille, d’un cœur trop grand qui bat à contretemps. Et dans ce déséquilibre somptueux, on retrouve quelque chose d’essentiel : la beauté du vacillement.
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octobre 27, 2025J’ai écouté Follow The Signs comme on lit un journal trouvé dans la rue, trempé de pluie, à moitié effacé. Il y a dans ce morceau quelque chose de secret, de presque sacré — une invitation à se taire, à respirer, à observer les failles du monde sans les réparer. Jordan Forbe$ ne fait pas de la musique pour séduire : il compose des mantras numériques, des éclats d’âme piégés dans la matière sonore.
Son flow coule lentement, comme s’il avait peur de déranger le silence. Pas de cris, pas de gestes inutiles. C’est un rap du dedans, un souffle qui se retient pour mieux percer. On sent chez lui une conscience aiguë du vide : le sien, celui des autres, celui de cette époque où tout se répète sans signification. Et pourtant, il y a de la beauté — dans l’imperfection, dans la quête, dans la route qu’il trace sans carte ni destination. Follow The Signs n’est pas une injonction, c’est un constat. Un morceau de route qu’il nous tend, en silence, comme pour dire : « je ne sais pas plus que toi, mais j’avance. »
Musicalement, tout respire la retenue. Les nappes de synthé s’étirent comme des halos dans la brume, la basse pulse doucement, et chaque percussion semble pensée pour laisser l’espace exister. Forbe$ construit son monde sur des interstices, des absences. Sa voix, légèrement voilée, flotte entre la confession et le rêve, entre le rap et la méditation. On y entend autant le geste hip-hop que la mélancolie d’un crooner cosmique, comme si Frank Ocean s’était égaré sur une production de The Alchemist passée au ralenti.
Mais ce qui éblouit, c’est la lucidité tranquille qui se dégage de tout ça. Jordan Forbe$ ne cherche pas la transcendance, il cherche la vérité — celle qui se niche dans les gestes minuscules, les contradictions, les chutes. Follow The Signs devient alors un miroir : chacun y lit sa propre errance, son propre besoin d’alignement.
Écouter ce morceau, c’est accepter de se perdre un instant, d’abandonner la cadence effrénée du monde pour retrouver un tempo intérieur. C’est flotter. Ralentir. Se souvenir que la beauté n’est pas dans la destination, mais dans la marche. Et dans ce paysage sonore suspendu entre foi et fatigue, Jordan Forbe$ dresse une carte du sensible, intime et fragile, où le rap n’est plus une posture, mais un moyen de survie.
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octobre 27, 2025Frankie Valentino débarque comme un coup de foudre dans la nuit glaciale de Toronto. Jesus Piece est un éclat doré dans le béton — le genre de track où l’ego devient art et la foi, un accessoire de mode inversé. Elle ne prie pas, elle proclame. Et derrière chaque punchline, on entend le claquement des talons sur le pavé, le bruit d’une ville qui lui appartient déjà.
Le beat, minimal et massif, tape sec — un trap ciselé, glacé, avec des basses abyssales qui roulent comme une voiture de luxe à pleine vitesse sur Queen Street. Rien d’ostentatoire : tout est calibré, précis, chirurgical. Le genre de production où la moindre respiration devient un statement. Et Frankie, avec ce flow venimeux, y glisse sa voix comme une lame sur du velours. Son timbre oscille entre arrogance divine et flegme étudié, une équation à mi-chemin entre Nicki Minaj, Doja Cat et un fantôme de Drake en pleine réincarnation féminine.
Mais ce qui fait la différence, c’est l’écriture. Sous les allures de trap anthem, Jesus Piece parle de survie, de désir, de domination symbolique. Ce bijou religieux, détourné en talisman de puissance, devient le symbole d’une féminité affranchie — celle qui ne demande pas la bénédiction, mais la prend. Frankie Valentino joue sur la frontière entre sacré et profane, entre glamour et menace. Elle transforme la croyance en confidence, l’ornement en manifeste.
Son univers, c’est celui des grandes reines contemporaines du rap : visuel, théâtral, sans compromis. Mais Frankie injecte une mélancolie froide dans sa vantardise, comme si derrière les vers lustrés se cachait une enfant du Nord, lucide, fatiguée de devoir prouver qu’elle mérite le trône. Dans Jesus Piece, elle se crée une mythologie à son image — torontoise, futuriste, redoutable.
Chaque mot frappe comme une gifle, chaque silence pèse comme une menace. Et pourtant, tout respire le contrôle. Frankie ne cherche pas à séduire, elle s’impose. Le charisme est organique, la confiance brutale, la présence totale.
Jesus Piece est un morceau qui brille dans l’ombre : une ode à la foi en soi quand tout le reste vacille, un ex-voto serti de basses et d’attitude. Frankie Valentino signe ici plus qu’un banger : une déclaration de règne. Toronto a trouvé sa reine, et elle n’a pas besoin de couronne — juste d’un micro et d’un reflet doré dans le chrome de sa propre légende.
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octobre 27, 2025Il y a dans Composure quelque chose d’une respiration retenue. Un calme étrange, presque suspendu, comme si Samooo avait trouvé la formule pour transformer le tumulte intérieur en apesanteur sonore. Ce n’est pas une chanson de victoire ni de chute, mais d’équilibre — ce moment rare où l’on ne fuit plus la vie, où on la regarde en face, lentement, avec la lucidité d’un type qui a trop vu pour paniquer encore.
Dès les premières secondes, la production s’installe avec une élégance feutrée : une boucle mélodique qui flotte entre R&B digital et trap minimaliste, des basses douces qui battent au rythme d’un cœur apaisé, et cet autotune cristallin qui n’efface rien de la vulnérabilité de la voix, au contraire. Samooo ne se cache pas derrière l’effet : il s’en sert comme d’un voile translucide, un filtre émotionnel à travers lequel la sincérité passe intacte.
Le morceau, profondément introspectif, parle de maîtrise, mais c’est une maîtrise fragile. Celle qu’on construit en trébuchant, en recommençant, en respirant fort avant de répondre au monde. Samooo y murmure une forme de foi tranquille — la foi en soi, en l’avenir, en cette musique qui semble être son seul ancrage. Dans son univers, la confiance n’est pas un cri de guerre, mais un mantra discret.
Ce qui séduit ici, c’est la retenue. Là où d’autres artistes saturent le son pour exprimer la force, Samooo la suggère. Chaque silence, chaque respiration, chaque reverb compte. On pense à Drake dans ses moments les plus introspectifs, à Bryson Tiller pour la clarté du flow, mais Samooo a cette touche torontoise bien à lui : une froideur élégante, une douleur contenue, un groove qui glisse comme une larme sur du chrome.
Composure est un morceau de survie émotionnelle, mais tout en nuances. Ce n’est pas le récit d’un homme debout malgré tout, mais d’un homme debout grâce à tout. Une sorte de thérapie en slow motion, portée par une production sobre et une interprétation presque cinématographique.
Dans un monde où la trap s’agite et où le R&B s’étiole parfois dans l’artifice, Samooo choisit la ligne fine : celle du juste milieu, du vrai, du calme qui précède la renaissance. Composure n’est pas là pour impressionner. Il est là pour durer — exactement comme la sérénité à laquelle il rend hommage.
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octobre 27, 2025C’est un titre qui ne se pose jamais. Call Me Jump Man bondit, glisse, rebondit sur ses propres basses comme un ballon échappé d’un playground californien. BluntBrad Jr, lui, flotte au-dessus du beat avec l’assurance d’un type qui n’a plus rien à prouver, mais tout à ressentir. Sa trap ne cherche pas la violence ni la surenchère : elle s’élève, aérienne, presque suspendue, entre égotrip et confession feutrée.
Ce qui frappe d’abord, c’est la fluidité. Le flow se déploie sans friction, entre chant et rap, à mi-chemin entre un Post Malone sous éclipse et un Russ en pleine introspection. BluntBrad Jr ne découpe pas les syllabes, il les caresse. Sa voix, légèrement autotunée mais jamais désincarnée, agit comme une texture — un instrument à part entière, qui épouse la production dans un mélange de sensualité et de détachement. Il joue de cette ambiguïté : l’assurance du “Jump Man” et la mélancolie du type qui, derrière le succès, cherche encore la gravité.
La production, elle, oscille entre trap et R&B futuriste. Un beat chirurgical, précis, mais jamais froid. Les kicks frappent net, les hi-hats fusent comme des éclairs, tandis que les nappes synthétiques adoucissent les angles, créant ce climat cotonneux propre aux productions de la côte ouest. Ce contraste entre intensité et flottement donne au morceau une tension presque cinématographique — on imagine la scène : le crépuscule, la ville en contrebas, et BluntBrad Jr qui médite sur son propre vertige.
Mais là où Call Me Jump Man se distingue vraiment, c’est dans son esthétique émotionnelle. La trap, ici, devient introspective, presque spirituelle. Il n’y a pas de rage à dominer le monde, juste cette pulsion de continuer à avancer, à bondir toujours plus haut, même quand la gravité tire fort. C’est un hymne discret à la persévérance, un autoportrait d’artiste qui transforme le quotidien en fable sonore.
BluntBrad Jr fait partie de cette génération d’artistes qui réconcilient le flow et la fragilité, le succès et la solitude. Call Me Jump Man n’est pas qu’un morceau : c’est une attitude, un instant suspendu entre le ciel et la rue. Une trap qui ne s’écoute pas seulement fort — elle s’écoute libre.
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octobre 27, 2025On pourrait croire que Spells & Shadows est un morceau taillé pour les clubs — un exorcisme électronique prêt à secouer les murs d’une warehouse à 3h du matin. Mais sous la surface vibrante des kicks et des basses, KASIA cache quelque chose de plus rare : un rituel. Une manière de transformer la fête en cérémonie, le drop en épiphanie.
Le morceau s’ouvre comme un sortilège, avec cette tension subtile qu’on retrouve dans les grandes pièces de bass house — un grondement en gestation, un souffle qui se retient avant la tempête. Puis, à 1:04, la déflagration. Le drop n’est pas juste puissant : il est alchimique. Il relie les pôles contraires — la lumière et l’ombre, la matière et l’esprit, le corps et la transe. Chaque pulsation semble conçue pour aligner les chakras autant que faire vibrer les murs.
KASIA, musicienne formée au piano classique, ne produit pas comme une DJ, mais comme une compositrice. Elle pense le son comme une architecture, une suite de contrastes millimétrés. Sa signature : une tension entre précision mathématique et émotion viscérale. On sent, dans la structure de Spells & Shadows, cette obsession du détail qui trahit une oreille formée à la rigueur du clavier et à la beauté du chaos.
Ce qui fascine, c’est la spiritualité sous-jacente du morceau. KASIA ne fait pas seulement danser : elle soigne. Son usage des fréquences 432 Hz — réputées pour harmoniser le corps et l’esprit — transforme la bass house en expérience quasi méditative. Le track devient une prière vibratoire, une sorte de techno mystique qui transcende le club pour toucher quelque chose de plus cosmique.
Le contraste entre les nappes éthérées et la puissance des basses crée un effet d’apesanteur. On a l’impression d’assister à une bataille entre deux forces : le sombre et le lumineux, l’instinct et la conscience. KASIA ne cherche pas à choisir — elle les fait cohabiter. D’où cette impression de flotter entre deux mondes, de respirer dans un espace où la noirceur devient beauté.
Spells & Shadows est une œuvre d’équilibre et de vertige, un morceau qui vibre comme une invocation. Ce n’est pas une simple production de festival : c’est une traversée. On y danse, on y pense, on s’y perd. Et quand le silence revient, on garde en soi la sensation étrange d’avoir croisé la lumière dans l’obscurité — ou peut-être l’inverse.
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octobre 27, 2025Bettina ne rappe pas, elle ricane. Kim Possible est moins une chanson qu’un statement : celui d’une génération de femmes qui n’attendent plus d’être validées pour se proclamer invincibles. Ici, la pop devient arme, la trap devient miroir, et l’héroïne Disney du titre se transforme en archétype d’empowerment post-ironie. L’idée ? Mélanger la culture cartoon et le cynisme urbain pour accoucher d’une figure nouvelle : la fille douce qui sait mordre.
Dès les premières secondes, le beat s’impose — sec, claquant, saturé comme une vitre après l’orage. Il y a cette texture typique du hip-hop britannique : un mélange de froideur et de groove, d’assurance et de menace. Bettina entre en scène avec un ton feutré, presque trop calme, comme si elle se moquait déjà de l’idée même de devoir hausser la voix pour être crainte. Son flow n’explose pas, il rampe — venimeux, précis, drapé d’un sarcasme délicieux.
Ce qui rend Kim Possible si captivant, c’est cette ambivalence entre glamour et danger. Bettina écrit comme on brandit un miroir : ses mots renvoient à la fois l’image des “girlies” qu’elle célèbre et celle de la société qui les consomme. Son univers est saturé de néons, de clubs et de vengeance élégante. Elle s’adresse aux femmes qui sortent maquillées comme des guerrières, aux garçons qui rient nerveusement sans comprendre la moitié des codes qu’elles manipulent.
Musicalement, la prod navigue entre dark pop et trap éthérée, avec cette sophistication propre aux artistes qui savent s’arrêter juste avant la caricature. On pense à Ashnikko, à Bree Runway, à Doja Cat dans ses moments les plus cruels — mais Bettina y ajoute une nonchalance presque britannique, une distance qui rend tout plus percutant. Elle joue avec la rime comme avec une lame : un coup de langue, un sourire, et le monde brûle.
Sous ses airs de morceau “workout”, Kim Possible cache une satire brillante du féminisme pop actuel. Bettina s’amuse des slogans d’empowerment, les tord, les rend personnels, viscéraux. Ce n’est pas un hymne : c’est une mise en garde. À chaque refrain, elle se transforme en superhéroïne pour mieux nous rappeler qu’elle n’en est pas une — juste une fille qui s’est fabriqué sa propre armure dans un monde qui la voulait docile.
Et quand le morceau s’éteint, on reste suspendu à ce silence, le sourire en coin, un peu comme après une victoire intime. Bettina ne sauve pas le monde — elle le ridiculise, lentement, en talons aiguilles.
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octobre 27, 2025Ce morceau, c’est une claque vernie de rouge. Un doigt d’honneur brandi sous un vitrail. Sister Mary Catherine n’est pas seulement une chanson : c’est une exorcisation mise en guitare, un cri jubilatoire dans la chapelle des bien-pensants. Sarah Durbin, elle, n’écrit pas des chansons : elle déterre des fantômes avec une Telecaster et les fait danser sur leurs tombes.
Tout commence par une tension. Ce riff sec, presque grinçant, qui s’invite comme une gifle dans le silence. On croit d’abord à une blague — un pastiche punk aux airs de Teen Movie — et puis la voix arrive. Claire, acide, pleine de ce charme des filles qui n’ont plus peur d’être en colère. Sarah Durbin chante comme on fume après l’orage : avec un mélange d’épuisement et de jouissance. Derrière la légèreté apparente, il y a cette charge émotionnelle, cette envie furieuse de brûler ce qui reste du carcan.
“Sister Mary Catherine” — cette nonne imaginaire devenue déesse des enfers — n’est qu’un prétexte pour parler du vrai sujet : la culpabilité qu’on nous colle sur la peau quand on est femme, croyante, ou simplement humaine dans une société qui adore punir la liberté. Sarah retourne cette honte comme une mitre à l’envers, fait du blasphème un hymne à la vie. Sa musique respire la colère joyeuse, celle qui libère plus qu’elle ne détruit.
La production évoque le meilleur de l’alt-rock des années 2000 — un croisement entre Garbage, Paramore et la rage théâtrale de St. Vincent. Les guitares se cognent aux murs, la batterie éclate comme un fouet, et la voix, au centre, garde toujours ce fil mélodique impeccable, entre confession et sarcasme. On sent la formation musicale classique sous le vernis punk : Durbin sait composer, elle sait doser. Tout est millimétré pour sembler spontané.
Et puis il y a l’humour. Ce second degré ravageur, ce plaisir de jouer avec les clichés — l’imagerie religieuse, la nonne diabolique, les chœurs gothiques qui semblent sortir d’un vieux film d’horreur des 90s. Mais derrière la parodie, il y a du vrai, du viscéral : l’envie de se réapproprier la narration, de rire de ce qui faisait peur.
Sarah Durbin, avec Sister Mary Catherine, réussit là où beaucoup échouent : transformer la colère en esthétisme, le trauma en pop culture. Ce morceau, c’est la messe noire du désenchantement moderne. Et au fond, c’est peut-être ça, le miracle : danser sur les ruines de son éducation et trouver ça beau.
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octobre 27, 2025Tout chez Viziata respire le mystère et la provocation tranquille. Dans Lenta e Indecente, elle s’avance comme une apparition de velours — mi-femme fatale, mi-fantôme pop — et fait de la lenteur un geste politique. C’est une chanson qui ne court pas après le hit : elle s’y prélasse. Un morceau où chaque respiration devient chorégraphie, chaque mot, un effleurement.
La production, minimaliste et moite, semble flotter dans un brouillard rose. Une basse synthétique pulse au ralenti, comme un cœur alangui par le désir, pendant que la voix de Viziata s’y dépose, chaude, feutrée, presque chuchotée. Elle ne chante pas, elle murmure des sortilèges. On la sent jouer avec le tempo comme on joue avec une flamme : effleurer, reculer, revenir. C’est un art de la retenue, de l’insinuation — un slow pour une époque trop pressée.
Ce qui frappe, c’est cette manière de se tenir entre deux mondes : celui de la pop italienne (intime, narrative, sensuelle) et celui de la dark pop européenne (plus froide, cinématographique). On pense à Madame, à Silly Boy Blue, à Sevdaliza aussi, dans cette façon d’assumer une sensualité intellectuelle, presque conceptuelle. Lenta e Indecente devient une sorte de manifeste : une revendication du droit de prendre son temps, d’être désirée sans être docile, de transformer la vulnérabilité en pouvoir.
Il y a, dans sa voix, quelque chose de las et souverain à la fois. Comme si Viziata avait compris que la véritable indécence n’est pas dans la nudité, mais dans la maîtrise. Sa lenteur, c’est sa façon de reprendre le contrôle — de détourner la logique du streaming, du scroll, du “skip” permanent. Elle fait danser le silence. Elle rend le vide magnétique.
Sous ses airs de chanson lascive, Lenta e Indecente est une leçon de tension. Tout y est retenu, dosé, calculé avec une sensualité clinique. Le morceau dure à peine deux minutes, mais laisse une empreinte durable — comme une trace de parfum sur un col de chemise. Et c’est peut-être ça, le plus beau tour de Viziata : réussir à faire de la lenteur un vertige, et de l’indécence, une élégance.
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octobre 27, 2025On n’écrit jamais aussi bien que lorsqu’on est blessé. ANTH, lui, en a fait une arme pop. I Hate You naît dans la poussière d’une trahison — une ex infidèle, une rancune tenace — mais ce qui frappe, c’est la manière dont il transforme cette douleur en quelque chose de lumineux, presque jouissif. C’est une chanson de rupture qui danse sur ses ruines, un règlement de comptes chanté avec le sourire en coin, façon “tu m’as détruit, mais je passe à la radio quand même”.
Le morceau s’ouvre sur un piano triste, faussement innocent, avant que la batterie n’entre comme un uppercut. L’énergie rappelle les débuts d’Eminem, ce rap blanc chargé de sarcasme et d’autodérision, mais ANTH déjoue le cliché : il ne crache pas sa rage, il la met en scène. Chaque punchline est calibrée pour le plaisir d’écoute, chaque flow découle avec la précision d’un artiste qui sait exactement ce qu’il fait. Le résultat est à la fois cru et addictif, rageur et radiophonique.
Ce qui distingue ANTH, c’est sa maîtrise de la dualité : il a l’arrogance du rappeur et la fragilité du chanteur pop. Ses couplets frappent sec, mais ses refrains s’ouvrent comme une confession. L’autotune n’est pas un cache, mais une texture : elle adoucit la colère, la rend mélodique, presque romantique. Ce paradoxe — haïr quelqu’un en le chantant comme si on l’aimait encore — donne au morceau toute sa force émotionnelle.
Sous les apparences d’un banger viral, I Hate You cache une réflexion sur la vulnérabilité masculine et la mise en scène des sentiments dans la culture pop actuelle. ANTH parle autant à ses ex qu’à ses 3 millions de followers : il fabrique un lien entre la blessure intime et le spectacle collectif, entre l’ego et la confession. C’est là que sa musique prend toute sa dimension : il sait que la sincérité seule ne suffit plus, qu’il faut la rendre performative, addictive, consommable.
Mais au fond, derrière la punchline et la production millimétrée, ce qu’on entend, c’est un cœur qui bat trop fort. I Hate You n’est pas une chanson de haine : c’est une chanson de survie. Celle d’un artiste qui transforme le chagrin en style, la rancune en rythme, la rupture en hit. Et si la vengeance est un plat qui se mange froid, ANTH, lui, la sert sur un beat brûlant.
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octobre 27, 2025Le groove, quand il est bien fait, n’appartient à aucune époque. Il flotte quelque part entre le cuir et la lumière, entre le désir et la mémoire. What’s Goin’ On de Phunque réveille précisément cette zone-là : un espace suspendu où le corps se souvient avant l’esprit. C’est un morceau qu’on ressent dans les omoplates avant de le comprendre, un appel du pied au dancefloor mais aussi une déclaration d’amour au son analogique, à cette matière vibrante que Berlin sait encore transformer en or.
Phunque ne se contente pas de citer le funk des années 80 : il le réinvente avec une précision sensuelle, une élégance presque maniaque. Sa basse ondule comme une colonne vertébrale, souple et nerveuse, pendant que les guitares clignotent à la manière de néons dans un club qui n’a jamais fermé depuis quarante ans. Mais ce qui sidère, c’est la manière dont tout semble respirer. Chaque boucle, chaque souffle électronique a le grain du vivant, une chaleur que la plupart des producteurs ont perdue à force de compresser la vie dans les fréquences.
La voix, filtrée et lointaine, agit comme une présence spectrale. Elle ne cherche pas à dominer — elle habite l’espace sonore, s’y faufile comme un parfum sur la peau. C’est du disco repensé comme un rêve lucide : une transe en pleine conscience. Derrière ce groove euphorisant, il y a quelque chose de mélancolique, une nostalgie qui ne dit pas son nom. Phunque compose comme quelqu’un qui danse pour conjurer le manque, pour garder en vie l’idée d’un monde où le rythme était une façon d’exister, pas de fuir.
On pense à Todd Terje, à Daft Punk période Random Access Memories, mais sans le pastiche ni la nostalgie. Phunque ne rejoue pas une époque, il la prolonge. Son son a cette rondeur de basse artisanale, cette brillance des cuivres numériques, et surtout cette capacité à suspendre le temps. Pendant six minutes, tout devient plus simple : on respire, on bouge, on recommence à y croire.
Dans What’s Goin’ On, la question du titre devient presque ironique. Car au fond, on sait très bien ce qu’il se passe : la musique reprend son rôle d’origine — celui de rallumer le feu dans nos circuits. Et Phunque, avec son groove cosmique et sa science du détail, nous rappelle que parfois, le salut ne vient pas des mots, mais d’un simple battement à 118 BPM.
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octobre 27, 2025Ce morceau, je l’ai d’abord reçu comme une caresse, puis comme une vague chaude qui vient tout engloutir. An Dé Braw est une étreinte chantée, une langue du cœur. Gate La Luz, lui, ne chante pas pour séduire — il chante pour survivre à l’amour, pour en préserver la lumière. Et ce qu’il propose ici, c’est une fusion aussi subtile qu’ardente entre l’Afrobeat et le zouk, ce point de rencontre entre le corps et l’âme où tout semble s’équilibrer, juste avant de basculer.
Le morceau s’ouvre sur une pulsation douce, presque liquide. On y sent les racines caribéennes de Gate La Luz, cette manière d’amener la chaleur non pas par la vitesse, mais par la respiration. Les percussions roulent lentement, comme un cœur qui s’abandonne, pendant que la mélodie tisse un fil d’or entre nostalgie et désir. Tout est moelleux, vibrant, sensuel — un slow tropical moderne, gorgé de soleil et de mélancolie.
Ce qui fascine chez Gate La Luz, c’est sa voix. Elle ne cherche pas la perfection, elle cherche la vérité. Elle tremble, se tend, s’ouvre. On y entend l’héritage du reggae-dancehall, mais filtré à travers une émotion nouvelle : une forme de tendresse lucide, consciente du poids des promesses et des blessures. Il chante “dans tes bras” comme on dirait “dans ta tempête”. Cette ambiguïté fait la beauté du titre — un amour chanté comme un abri et un vertige.
Le groove, lui, reste impeccable. Une basse veloutée soutient le morceau comme une main posée dans le dos, tandis que les guitares fines évoquent la mer des Caraïbes au crépuscule. On y perçoit l’ombre du zouk des années 90 — mais revisité, modernisé, épuré de tout excès. C’est sensuel sans être mièvre, suave sans ostentation. Et surtout, c’est profondément vivant.
An Dé Braw raconte le cœur dans son désordre : la passion, la douceur, la peur de perdre. C’est une chanson qui transpire le réel, qui sent la peau, la mer, le rhum, la nuit. Gate La Luz réussit ici à mêler la ferveur de l’afrobeat contemporain à la moiteur romantique du zouk antillais, dans un équilibre rare où le rythme devient émotion et la mélodie, souvenir.
C’est un titre qui rappelle que l’amour, avant d’être une histoire, est une sensation. Et que, parfois, la musique est le seul endroit où cette sensation peut continuer de respirer. Gate La Luz ne fait pas que chanter l’amour — il le ranime, comme un feu qu’on refuse d’éteindre.
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octobre 27, 2025On dirait une chanson née d’un matin calme après la tempête. You Are Strong n’a pas besoin de crier sa puissance — elle la chuchote à travers les nappes lumineuses d’un pop-électro finement ourlé, où chaque synthé semble respirer à hauteur d’âme. Yanozanzi tisse ici un morceau qui avance comme un rayon de soleil sur une peau froide : lentement, tendrement, mais avec cette intensité qui finit par tout réchauffer.
La structure du titre rappelle la douceur introspective de la pop électronique britannique — une forme contenue, mélodique, presque contemplative — mais traversée de courants chauds, de petites syncopes afrobeat qui viennent bousculer la surface lisse du morceau. Ce mélange inattendu entre mélancolie synthétique et pulsation organique donne au titre une profondeur rare : on y flotte, on y danse, on s’y soigne un peu.
Yanozanzi ne chante pas la force comme une injonction, mais comme une découverte. Sa voix semble venir de loin, portée par un souffle presque intime, comme si chaque mot avait d’abord été vécu avant d’être dit. Derrière le ton apaisé, on sent la fêlure — cette vulnérabilité précieuse qui fait des grandes chansons de pop des abris contre le tumulte.
L’arrangement, d’une précision subtile, laisse place à l’espace : la basse respire, les synthés ondulent, les percussions légères frôlent le corps sans jamais l’écraser. L’équilibre est si délicat qu’on a parfois l’impression d’écouter un souvenir : un morceau qui ne cherche pas à remplir la pièce, mais à habiter le silence. Et pourtant, le groove reste là, discret mais essentiel, une vibration afrobeat sous-jacente qui rappelle que la lumière, même fragile, vient toujours du mouvement.
You Are Strong est une chanson de réconciliation intérieure. Entre la technologie et le cœur, entre la mélancolie et la fête, entre le battement d’une machine et celui d’un être humain. Yanozanzi y célèbre la résilience sans drame, avec cette pudeur solaire propre aux artistes qui savent que la beauté ne réside pas dans le triomphe, mais dans la persistance à aimer, malgré tout.
Un morceau suspendu entre l’aube et le club, entre la caresse et le vertige — et qui, au fond, nous rappelle que la force, c’est aussi savoir danser quand la lumière vacille.
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octobre 27, 2025Il y a dans Wait a Minute ce genre de rage suspendue qui ne cherche pas à exploser, mais à résonner. Cosmic Madness, alias Mateo, réussit à faire tenir dans trois minutes et des poussières tout le vertige d’une époque qui se regarde en face et ne sait plus très bien si elle doit en rire ou en pleurer. C’est du rock alternatif qui suinte la lucidité, un cri contenu dans une gorge fatiguée, entre le nihilisme et la tendresse.
Le morceau s’ouvre sur une basse grasse, presque organique, qui pulse comme un cœur nerveux. Les guitares entrent ensuite, distordues, oscillant entre le shoegaze et la tension industrielle — un chaos élégant qui évoque autant Nine Inch Nails que Placebo. Mateo y pose sa voix avec une désinvolture mélancolique : non pas un cri, mais une exhalation. On dirait un homme qui parle à haute voix pour ne pas devenir fou.
L’écriture de Wait a Minute n’a rien d’un slogan adolescent. C’est une dissection, un constat lucide sur ce que ça fait de vivre dans une société qui avance plus vite que sa propre conscience. L’ironie du titre — « attends une minute » — résume tout : cette incapacité collective à ralentir, à réfléchir, à simplement respirer dans un monde qui défile sans pause. On y entend le désenchantement doux-amer d’une génération qui, faute de mieux, choisit d’être spectatrice de sa propre absurdité.
Mais Cosmic Madness ne se complaît pas dans le cynisme. Derrière la noirceur, il y a une chaleur, une humanité presque candide. Les breaks de batterie, les textures électroniques qui s’invitent vers la fin du morceau, cette montée industrielle presque apocalyptique — tout cela donne à la chanson une forme d’espoir paradoxal. Comme si dans la confusion, il restait encore un battement, une lumière, un « encore » avant la fin.
Là où d’autres crient leur désespoir, Mateo choisit la subtilité : un rock qui ne joue pas les héros, mais les témoins. Wait a Minute n’essaie pas de sauver le monde ; il le contemple, fasciné et fatigué à la fois. Et cette sincérité-là, nue, presque désabusée, fait toute la beauté du projet Cosmic Madness : un miroir tendu vers notre époque, où le vacarme des guitares se confond avec celui du réel.
Un morceau à écouter seul, la nuit, avec cette impression étrange qu’au fond, la folie cosmique dont il parle, c’est un peu la nôtre.
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octobre 27, 2025Elle rappe comme on respire dans l’altitude — vite, fort, sans filet. Dans Geographically Greedy, CLANDESTINA fait du voyage non pas un décor, mais une dépendance, une ivresse vitale. Ce n’est pas une carte du monde qu’elle déroule, mais une carte intérieure : celle d’une femme qui refuse les frontières, qui se nourrit du déplacement comme d’une preuve d’existence.
Dès les premières secondes, la production hypnotise. Le beat s’ancre sur un motif oriental — percussions fines, nappes chaudes, presque mystiques — avant d’être éventré par une ligne de basse trap, dense, urbaine, charnelle. C’est un morceau de mouvement, mais pas celui d’un road trip en van : c’est celui d’une fuite vers soi-même, une course joyeuse à travers les continents et les contradictions. L’arabe et l’électronique, le club et le désert, la parole et le silence — tout s’entrechoque sans jamais se contredire.
CLANDESTINA manie la voix comme un instrument de liberté. Elle chuchote, débite, frappe, rit presque — comme si chaque mot portait le sel d’un souvenir. Son flow oscille entre la confession et la revendication : “geographically greedy” n’est pas une simple punchline, c’est un autoportrait. L’avidité n’est pas celle du capitalisme, mais celle du monde, du réel, du vivant. Chez elle, la gourmandise géographique devient politique : elle revendique le droit d’être multiple, mouvante, insaisissable.
Là où beaucoup de rappeuses jouent la force frontale, CLANDESTINA choisit la ruse, la sensualité, le mirage. Sa plume, fine et nonchalante, évoque une génération de femmes qui refusent la fixité — celles qui dansent à Marrakech, méditent à Oaxaca, tombent amoureuses à Berlin, et se retrouvent, un matin, dans le reflet d’un hublot.
Ce morceau, c’est un manifeste en talons poussiéreux : une bande-son pour toutes celles et ceux qui vivent entre deux fuseaux horaires, pour qui “chez soi” est un mot à conjuguer au pluriel. Et sous la surface hédoniste, il y a ce vertige doux-amer : celui de l’errance comme condition moderne, de la beauté qui se dilue à force d’être vue.
Geographically Greedy ne parle pas de fuite, mais de soif. C’est un titre incandescent, chargé de sable et d’écho, où CLANDESTINA transforme la route en religion et la liberté en groove. Un titre qui donne envie de tout quitter, juste pour voir si, quelque part, le monde groove un peu mieux.
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octobre 27, 2025On dirait un rêve filmé à travers une vitre embuée. Counterfeit n’est pas un morceau qu’on écoute, c’est un souvenir qu’on effleure du doigt — un fantôme de mélodie qui refuse de disparaître. GoldCry signe ici une pièce d’alternative rock à la frontière du shoegaze et du songwriting intimiste, où la saturation devient une forme de tendresse et le silence, une déclaration d’amour à tout ce qu’on ne dit pas.
Le morceau s’ouvre comme une cicatrice qui s’illumine : guitares troubles, presque liquides, voix étouffée sous une brume de reverb, batterie lente qui bat au rythme d’un cœur fatigué. Tout ici respire le flou maîtrisé — cette esthétique du presque, du pas complètement net, où chaque accord semble se dissoudre avant d’atteindre sa pleine clarté. Et c’est précisément dans ce refus de la netteté que GoldCry trouve sa vérité.
Le titre, Counterfeit, évoque la peur du faux, du simulacre, de la façade. Et la musique elle-même devient une métaphore : un orage feutré, contenu, où les émotions se débattent derrière un voile de distorsion. On pense parfois à Slowdive ou à Nothing, mais GoldCry a quelque chose de plus brut, de plus nerveux sous la surface — une urgence qui ne se dit pas mais s’entend dans la texture du son, dans la manière dont la voix se noie volontairement dans ses propres harmonies.
Il y a ce moment, presque imperceptible, où la mélodie semble se briser, comme un miroir trop poli qui éclate sous la lumière. C’est là que tout bascule : la chanson cesse d’être une confession pour devenir une délivrance. Une transe à bas bruit, une tempête intérieure rendue docile par la beauté du son.
GoldCry ne joue pas la nostalgie — il joue la lucidité. Ce qu’il met en scène ici, c’est la fatigue des émotions sincères dans un monde saturé de copies. Counterfeit n’est pas une chanson triste, c’est une chanson vraie. Elle suinte la mélancolie moderne, celle des visages flous dans les reflets du métro, des amours qui s’effacent avant même d’avoir commencé, des vérités qu’on maquille pour qu’elles fassent joli à l’écran.
Et quand le morceau s’éteint, on reste là, suspendu, avec cette impression d’avoir entendu quelqu’un se délester d’un poids sans dire un mot. GoldCry signe ici une œuvre fragile, dense, presque viscérale — un cri à peine audible, mais qui continue longtemps de résonner dans le creux du ventre.
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octobre 27, 2025On ne danse pas vraiment sur Forgive, on s’y confesse. C’est une transe qui murmure plutôt qu’elle ne claque, une montée lente vers la lumière, un de ces morceaux qui semblent avoir été écrits entre deux battements de cœur. TMPST, Iskarelyn et ALLKNIGHT y tissent un fil invisible entre la rigueur du club européen et la tendresse d’une âme en réparation.
La progression du morceau rappelle les grandes heures du label Anjunadeep — un espace aérien, presque liturgique, où chaque fréquence semble calibrée pour éveiller quelque chose de profondément humain. Le kick frappe avec une précision clinique, mais derrière, tout n’est que douceur : nappes mélodiques suspendues, synthés diaphanes, reverb qui s’étire comme une respiration. C’est de la house de cathédrale — pas de celle où l’on prie, mais de celle où l’on guérit.
TMPST signe ici une œuvre de tension et de relâchement. On sent le soin maniaque du producteur, cette obsession du détail propre à ceux qui sculptent le son comme d’autres polissent une mémoire. Les transitions, imperceptibles, font glisser le morceau sans rupture, et pourtant chaque section semble révéler une nouvelle strate d’émotion. L’ajout d’Iskarelyn — délicatement posé, presque spectral — agit comme un fil vocal qui guide le corps dans la pénombre. ALLKNIGHT, lui, complète le tableau avec une maîtrise du contraste : les basses grondent à peine, mais elles retiennent tout le poids du monde.
Il y a, dans Forgive, une lumière étrange, presque scandinave. Une clarté froide mais salvatrice. On imagine une foule en mouvement, frontale, sans exubérance, simplement happée par ce flux hypnotique. Ce n’est pas un morceau d’euphorie, c’est une libération — une manière de déposer ses fardeaux sur le dancefloor et de les voir fondre sous les nappes de synthé.
TMPST prouve une fois de plus qu’il appartient à cette génération de producteurs pour qui la house n’est pas un simple exutoire, mais un langage émotionnel. Forgive est un morceau qui respire l’humilité et la maîtrise, la foi dans la mélodie comme dans le silence. Et lorsqu’il s’éteint, on ne sait pas vraiment si l’on vient de danser ou de prier.
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octobre 27, 2025Ce morceau donne l’impression d’être entré dans une bulle où le monde, pour quelques minutes, décide de respirer au ralenti. Chasing Rainbows est une trajectoire. Celle d’un DJ Nkanyiso qui trace un sillon entre les continents, un fil invisible reliant Lagos à Soweto, les corps à la lumière, la transe à la tendresse.
Dès les premières mesures, quelque chose palpite sous la peau : une basse ronde, moelleuse, qui pulse comme un cœur en fête. La rythmique amapiano s’installe lentement, avec cette science du détail propre aux producteurs d’Afrique australe — les log drums ne claquent pas, ils glissent, ils roulent dans la poussière dorée du groove. Nkanyiso ne cherche pas l’explosion, il cherche la montée, la transe douce, le frisson contenu. Ce morceau n’explose jamais vraiment, il s’élève.
Sous ses airs d’hymne club, Chasing Rainbows est en réalité une méditation sur le mouvement, sur la quête infinie de quelque chose qu’on ne saisit jamais vraiment. On sent chez Nkanyiso cette tension entre la fête et la mélancolie, entre la lumière et son ombre. La production, d’une élégance rare, évite tout effet de mode : deep house, afrobeat et amapiano fusionnent ici dans une esthétique presque cinématographique. Les textures sont organiques, l’espace sonore ample, presque tactile. On croit voir des couleurs bouger dans l’air.
L’absence de rupture franche dans la structure du morceau renforce cette impression d’apesanteur. Chasing Rainbows se déroule comme un rêve lucide, un après-midi sans fin où la musique devient un état d’esprit. C’est une promenade à travers les teintes du groove — un arc-en-ciel de pulsations et d’intentions.
Nkanyiso, fidèle à son nom de scène “world wide”, réussit le pari de la globalité sans la dilution : son son est vaste, mais toujours ancré. Il parle la langue universelle du rythme avec un accent africain, sensuel et sincère. En filigrane, on devine l’artiste derrière les platines, un architecte de l’émotion plus qu’un faiseur de hits.
Chasing Rainbows donne envie de fermer les yeux et de laisser le soleil frapper les paupières. C’est une célébration de ce qu’on poursuit sans jamais atteindre — la beauté pure du mouvement, le bonheur d’être en route.
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octobre 27, 2025J’ai d’abord cru que Suco de Sol était un morceau de deep house parmi d’autres, calibré pour les couchers de soleil instagrammables. Erreur. Ce titre ne cherche pas la carte postale — il la déchire doucement avant de la recoller avec des perles de sueur et des fragments de groove. Ce n’est pas un hymne de plage, c’est une sensation liquide, quelque part entre la moiteur d’un bar de Rio et la lenteur d’un dimanche où le corps décide de danser tout seul.
La rencontre entre NINA J, Aguava et Juando agit comme une fusion d’éléments contraires : le souffle chaud de la bossa, la pulsation froide du deep house, la volupté du jazz brésilien. Ensemble, ils fabriquent une musique sans bords, une matière sensuelle qui glisse et s’étire comme la lumière sur la mer. On y sent la précision européenne du mix, l’instinct latin du rythme et, au centre, la voix de NINA J — velours et sel. Elle ne chante pas, elle caresse l’air, elle respire au tempo des vagues. Son timbre, tout en retenue, épouse le beat avec la nonchalance d’un désir sûr de lui.
Ce qui frappe, c’est la manière dont la production se fond dans la respiration. Les percussions ne marquent pas le temps, elles le sculptent ; les basses n’appuient pas, elles murmurent. Tout semble en suspension, comme un moment où l’on oublie le monde. La house devient ici une langue maternelle : chaude, enveloppante, lente à parler mais pleine d’intentions.
On pourrait dire que Suco de Sol est un fantasme de fin d’été, mais c’est plus que ça : une prière douce à la lumière, une façon de dire au soleil de rester encore un peu, juste le temps d’un dernier verre. Ce morceau n’imite rien, il évoque. Il flotte entre les genres comme un corps entre deux marées, dans cette zone rare où la musique cesse d’être une structure pour devenir un état.
NINA J confirme, avec ce titre, qu’elle est de cette trempe d’artistes qui ne cherchent pas à briller mais à irradier. Elle incarne une forme de liberté — hybride, sensuelle, maîtrisée — où chaque note respire le vivant. Suco de Sol, c’est la lumière qu’on boit jusqu’à l’ivresse.
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octobre 27, 2025On ne sait jamais très bien d’où vient la lumière dans un morceau de neo-soul. Chez Dylan Meek, elle ne tombe pas d’en haut — elle semble remonter du sol, comme une chaleur enfouie depuis trop longtemps. How Can I est une prière à voix basse, un hymne discret à la vulnérabilité, à ce moment où le cœur accepte enfin de dire « je ne sais pas ». Pas de fioritures ici : juste la vérité, livrée nue, en accords suspendus et respirations étirées.
Pianiste prodige devenu alchimiste du groove, Meek joue avec la grâce des vieux maîtres — D’Angelo, Roy Hargrove, Donny Hathaway — mais sans jamais tomber dans la citation. Il revisite la tradition pour la tordre à son image : celle d’un romantique moderne, sensible à la fracture du monde et aux battements du sien. Le piano, à la fois charnel et céleste, dialogue avec la basse comme deux âmes fatiguées qui finissent par se comprendre. La batterie, feutrée, respire. Rien ne presse. La soul n’est plus une démonstration de virtuosité : c’est un langage du corps, de la peau, du regard.
Dans How Can I, tout semble venir d’un lieu intime. Il ne s’agit pas d’aimer avec grandiloquence, mais d’apprendre à écouter, à se taire, à réparer. Chaque inflexion de la voix porte une nuance de tendresse, un tremblement presque imperceptible — la preuve que Meek chante comme on confesse : avec les mains qui tremblent, mais les yeux ouverts.
Là où beaucoup voudraient rugir, lui choisit le murmure. Et ce murmure, paradoxalement, prend toute la place. On sent la trace des nuits passées à refaire le monde sur un vieux Rhodes, des amours qu’on n’oublie pas mais qu’on transforme en mélodie. Le morceau respire le studio, le bois, la sueur, les heures sans fin où la musique devient plus vraie que la parole.
How Can I n’est pas une chanson de rupture, c’est une chanson de réconciliation : avec soi, avec l’autre, avec le temps. Une soul qui ne cherche pas à séduire, mais à apaiser. Et c’est sans doute pour ça qu’elle touche si fort — parce qu’au milieu du chaos, Dylan Meek nous rappelle que la douceur, parfois, est la seule forme de courage qui reste.
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octobre 27, 2025Gran Via commence comme une errance. Pas une balade nonchalante, mais une fuite lente, celle d’un type qui cherche quelque chose sans trop savoir quoi, au milieu d’une ville trop grande, trop belle, trop bruyante pour ses pensées. Dès les premières secondes, Batcho installe une atmosphère suspendue : la nuit tombe sur Madrid, les feux de circulation se reflètent dans les flaques, et la voix, calme et brumeuse, semble flotter au-dessus du bitume.
Ce qui fascine chez Batcho, c’est sa capacité à raconter sans raconter. Il n’explique pas, il suggère. Ses mots, murmurés plus que chantés, évoquent le désenchantement tendre d’une génération qui a troqué la colère contre la dérive. Entre pop-rap et chanson alternative, Gran Via respire la solitude moderne : celle qu’on camoufle derrière les stories, celle qui s’invite dans les taxis à 3 h du matin.
La production, subtile et soignée, accompagne cette poésie du flou. Les synthés, à la fois discrets et enveloppants, dessinent une ligne d’horizon entre la mélancolie française et les codes vaporeux du cloud-rap. La rythmique, minimaliste, pulse doucement comme un cœur fatigué qui refuse d’abdiquer. Chaque son semble choisi pour sa texture émotionnelle : ici une nappe lumineuse qui évoque la chaleur d’un souvenir, là une basse qui gronde sous les mots comme un remords qu’on tait.
Mais ce qui touche le plus, c’est cette sincérité sans drame. Batcho ne joue pas le rôle du poète maudit : il observe simplement le monde depuis le siège passager, entre ironie et vulnérabilité. Sa voix porte ce mélange rare de détachement et de fièvre, comme si la seule manière de survivre à la désillusion, c’était d’en faire une chanson douce.
Gran Via n’est pas un morceau qui explose. C’est un morceau qui persiste. Une traînée de lumière au fond du crâne, un écho qui continue de résonner bien après le silence. Batcho signe ici une œuvre fragile et vraie, une carte postale adressée à personne — ou peut-être à tous ceux qui, un soir, ont senti que leur vie ressemblait à une avenue vide sous les néons.
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octobre 27, 2025Quintette francilien qui chante à tour de rôle, Fabergé Falls avance comme une caravelle pop-psyché : guitares qui rêvent, claviers en mirage, basse dessinée à l’encre bleue, batterie qui retient puis libère. Enregistré live à Motorbass, Blue Light Filter n’a rien d’un trophée : c’est la trace d’un pacte. Les longues dérives rock côtoient des ballades qui s’ouvrent comme des fenêtres ; les histoires sont intimes mais laissent assez d’air pour que chacun s’y reconnaisse. Références assumées — Beatles, Tame Impala, Boards of Canada, of Montreal, et l’étincelle Britney — jamais mimées, toujours tordues à leur manière.
On les a retrouvés pour parler de chœurs partagés, de mix d’ego et d’écoute, de buffets apéro comme méthode, et de cette lumière douce qui filtre encore sur l’album qui vient de sortir. Voici l’interview, maintenant.
1 ) Qui êtes-vous ? Nous sommes Fabergé Falls, un groupe de rock/pop indé & psychédélique basé en régionparisienne ! Le groupe se compose de cinq musiciens : Anne-Elisabeth à la basse et aux illustrations,Raphaël & Félix aux claviers, Victor à la batterie et Nicolas à la guitare. Et tout le monde chanteà un moment ou à un autre !
2 ) Quel est votre parcours ?La formation actuelle du groupe existe depuis janvier 2023. C’est à ce moment qu’on a décidéde faire sérieusement de la musique, de se professionnaliser et de produire un album. Nousavons eu l’immense chance d’enregistrer live au mythique studio Motorbass, et d’êtreentouré.es d’une super équipe, notamment Louis BES au mix, Emilie DAELEMENS aumastering et Stéphanie VAILLANT pour la réalisation du clip de notre premier single.Nous venons tous de milieux et d’endroits différents. C’est l’envie de faire de la musique, defaire vibrer les gens et d’apporter un peu de rêve aux autres qui nous a réunis 🙂
3 ) Que pouvez-vous nous dire en quelques mots sur votre musique ?Ce premier album parle d’amour, de voyage, d’aventure, de soleil et inviteà prendre le temps de prendre le temps. Il s’agit ainsi de l’histoire d’un aventurier qui a décidéde prendre un jour son parachute pour sauter dans l’inconnu. Nous avons autant des morceaux longs très rock psychédélique avec des parties instrumentales planantes que des chansons plus pop / ballade.Les paroles sont bien sûr inspirées d’histoires et d’expériences personnelles. Cependant, ellessont aussi le fruit d’expériences universelles, de sorte à ce que chacun.e puisse se reconnaîtred’une façon où d’une autre en les écoutant.
4 ) Quelles sont vos inspirations ?Nos principales inspirations sont les Beatles, Of Montreal, Tame Impala, Pond, Boards ofCanada et bien entendu Britney Spears.
5 ) Quelle est votre playlist actuelle ?Nicolas : Rodeo – Oracle Sisters | End of Summer – Tame ImpalaAnne-Elisabeth : Filmer du feu – Flavien Berger, La Brume | Le voyage de Pénélope – AirFélix : Holictave – Lianor / Abyss – EigengrauRaphaël : Dead Inside – Dirty Sound Magnet / Cornflake – Psychedelic Porn CrumpetsVictor : Blackbird – Common Saints | Pega – Terno Rei
6 ) Quel est le plat que vous cuisinez le mieux ?Nous excellons dans la préparation de buffets apéro!
7 ) Quels sont vos projets à venir ?On vient de sortir notre 1er album le 17 octobre 2025 et nous organisonsactuellement une tournée pour le promouvoir ! Si des bookers ou programmateur.rice.s lisentcela, contactez-nous 😉 En parallèle nous passons beaucoup de temps ensemble pour peaufiner notre show, et entamons d’ores et déjà la composition d’un second album 🍾
8 ) Pouvez-vous nous raconter une anecdote sur vous ?La veille d’un concert, on devait répéter ensemble pour finaliser le show, sauf que Victor a eu unaccident de moto sur l’autoroute. Mais le rock n’attend pas, alors il est venu quand même après,boitant, pantalon déchiré et fesse à l’air. Il a fait le concert le lendemain avec nous juste aprèsun rapide passage au centre de radiologie de l’hôpital d’Argenteuil. On a joué 20bpm pluslentement et ça a été une soirée mémorable tant dans le soutien qu’ont apporté les gens quedans l’interprétation spéciale de nos morceaux.
9 ) Si vous pouviez passer 48 heures avec quelqu’un que vous n’avez jamais rencontré, quiserait-ce ?Nous hésitons entre Wes Anderson, Paul McCartney et Jean-Marie CACOU.
10 ) Un dernier conseil ?« What goes around, goes around, goes around comes all the way back around »
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octobre 26, 2025Je me souviens de ce moment précis où Celebration a commencé à tourner dans ma tête. Pas un “hit”, pas un tube de plus — plutôt un courant d’air, une vibration de peau. Le genre de morceau qui semble venir d’un soleil qu’on aurait oublié derrière les nuages. Ce n’est pas une chanson pour danser. C’est une chanson pour respirer à nouveau.
Stony Boy n’a pas la rage d’un rappeur en guerre, mais la dignité d’un homme qui a traversé la poussière. Son flow n’éclate pas, il serpente. Entre anglais et siswati, il raconte la fierté d’appartenir à plusieurs mondes, d’être à la fois ici et ailleurs. Il rappe comme on marcherait dans la rue après un orage : tête haute, vêtements trempés, sourire en coin. L’orage, c’est la vie — la sienne, la nôtre — et Celebration est ce moment suspendu où l’on choisit malgré tout de lever les bras.
Ce qui frappe dans la production, c’est ce sens du détail : le beat flotte entre Afrobeats et pop-rap, sans jamais tomber dans le format. Les percussions cognent doucement, les synthés se fondent dans une lumière dorée, et la basse semble sourire, elle aussi. Rien n’est surjoué. Tout respire la maîtrise et la liberté. La musique se construit comme une conversation entre la mémoire et l’avenir — Stony Boy y célèbre son identité plurielle, Stah Dogg y ajoute la rugosité du bitume londonien. Deux continents, une même pulsation.
Le morceau porte bien son nom, mais ce n’est pas une célébration tapageuse. C’est une fête intérieure. Celle des survivants, des discrets, de ceux qui ont appris à fêter les petites victoires : un matin sans peur, une facture payée, un sourire qui revient. La joie, ici, n’est pas naïve — elle est politique. Elle est ce refus d’être brisé par le monde.
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Quand la dernière note s’éteint, on reste là, le cœur un peu plus chaud. On pense à tous les endroits d’où l’on vient, à tous les soirs où l’on s’est dit “pas encore”, et à la beauté fragile de ce simple constat : on est encore debout. Et ça, oui, ça mérite bien une célébration.
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octobre 26, 2025C’est un morceau qui sent la chaleur du bitume, les fruits trop mûrs et la poussière d’un désert américain au coucher du soleil. The Fruit de Bad Flamingo n’est pas une chanson — c’est un mirage, un sortilège. Une morsure sonore entre la tentation biblique et la lascivité d’un western électrique. Deux voix — peut-être deux ombres — s’y glissent, se frôlent, se défient. Tout semble à la fois sensuel et dangereux, comme si la musique avait été enregistrée dans un motel hanté, au milieu d’une nuit qui ne voulait pas finir.
Ce duo reste un mystère. Masquées, les deux musiciennes de Bad Flamingo cultivent une aura aussi brûlante qu’impénétrable. Leur univers, c’est celui de l’Amérique fantasmée : poussière, cuir, frisson. Mais The Fruit n’a rien d’un pastiche. Le morceau glisse dans une zone trouble entre blues, indie rock et cinéma noir. La guitare traîne comme une corde de pendu, les percussions cognent mollement, comme un cœur battant trop lentement, et la voix, rauque, chuchotée, t’entraîne dans une danse dangereuse.
Écouter The Fruit, c’est mordre dans quelque chose qu’on n’aurait pas dû goûter. La production est volontairement minimaliste, presque primitive : chaque son a le goût du sel et du sang. C’est ce dépouillement qui rend la tension insoutenable. Rien n’est crié, tout est suggéré. Et ce silence qui rôde entre les notes… il vaut toutes les explosions.
Bad Flamingo a cette manière rare de transformer l’épure en drame. Leur musique ne cherche pas à séduire, elle hypnotise. On pense à un mélange de The Kills, de Nick Cave, et d’un vieux film de David Lynch qu’on aurait retrouvé sur une VHS poussiéreuse. C’est la rencontre du sacré et du charnel, du venin et du velours.
The Fruit est une tentation en forme de confession. Une chanson qui ne donne pas de réponses, mais qui fait naître le doute : et si le péché était plus savoureux que la vérité ? Derrière les voix de Bad Flamingo, on sent le feu, le danger, et ce sourire carnassier qui précède toujours la morsure.
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octobre 26, 2025J’ai mis Sweat Drips un soir d’ennui et j’ai tout de suite su que j’allais transpirer — pas seulement du front, mais de l’âme. Ce genre de groove n’invite pas à danser, il te force à bouger, à te délier, à te désarticuler. Le morceau pulse comme une fièvre sous la peau, quelque part entre un éclat de rire ivre et un orgasme musical.
Paul Louis Villani semble convoquer les esprits les plus dégénérés de la funk : le fantôme ricanant de Sly Stone, l’ombre insolente de Prince, les vapeurs psychotropes d’un Parliament en pleine transe. Sauf qu’il fait tout ça à sa manière, sans nostalgie ni costume vintage. Sweat Drips est un monstre moderne : un funk sale, charnel, qui sue la luxure et la liberté.
Dès les premières secondes, le morceau te prend par la taille. Une basse moite, poisseuse, presque lubrique, t’enlace. Les cuivres s’y mêlent, triomphants et débraillés, comme des corps en sueur dans une backroom. Puis arrive ce groove contagieux, animal, qui transforme le moindre geste en un mouvement sexuel. On dirait un baiser au ralenti entre James Brown et un beatmaker techno en pleine extase.
Et pourtant, derrière cette explosion sensuelle, il y a une pensée. Villani, l’architecte du chaos, construit ses morceaux comme des expériences sonores — chaque souffle, chaque silence est millimétré pour provoquer. Ce n’est pas une chanson pour “plaire”, c’est une déclaration de guerre contre la bienséance, contre le streaming aseptisé et les playlists fades. Sweat Drips revendique le plaisir comme acte de résistance.
On y sent le refus du compromis, l’envie de l’instant pur, celui où la musique devient une pulsion primitive. Villani ne cherche pas à reproduire le funk : il le défigure, le tord, le pervertit pour en extraire une vérité plus brute, plus proche du corps. Sa production claque comme une peau nue contre le cuir d’un fauteuil, résonne comme un rire dans une nuit d’été trop moite.
Sweat Drips est indécent, hilarant, vital. C’est le funk dans sa forme la plus sale, la plus libre, la plus jouissive — celle qui rappelle que la musique n’est pas faite pour être polie, mais pour être vécue, sentie, transpirée. Et quelque part entre deux coups de basse et un cri de cuivre, Paul Louis Villani te murmure la vérité la plus simple du monde : le plaisir n’a jamais eu besoin d’excuses.
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octobre 26, 2025J’écoutais Take Me Home en regardant les lampadaires se refléter sur une vitre sale, quelque part entre le réel et le souvenir. Il y a dans ce morceau quelque chose qui colle à la peau, une moiteur familière, comme une nuit qu’on n’a pas vraiment dormie. C’est un titre qui ne cherche pas à impressionner, mais à hanter. Une mélodie suspendue entre deux respirations, comme si le temps lui-même hésitait à continuer.
Sully Beatz ne produit pas un beat, il construit une atmosphère. Son travail ici relève plus du cinéma que du studio : chaque nappe synthétique semble se dissoudre dans un halo bleuté, chaque kick atterrit avec la retenue d’un cœur qui bat trop lentement. Il ne s’agit pas de trap ou de pop-rap, mais d’un espace intermédiaire, un “no man’s land” entre la gravité du sol et la dérive du ciel. Le son flotte, léger mais chargé d’une tension sourde.
Sur cette architecture brumeuse, WindowBandito se déverse comme une pensée qui déborde. Son flow a la précision d’un aveu, pas celle d’un exercice. Il parle avec ses failles, comme si chaque syllabe était une expiration de trop. Il ne cherche pas à convaincre : il existe, et c’est déjà bouleversant. Sa voix, traversée de doutes, d’une douceur presque maladroite, dessine les contours d’une fragilité assumée. Elle a ce grain de sincérité qu’on reconnaît immédiatement — celui des artistes qui ne prétendent rien d’autre que survivre à leurs propres émotions.
Ce qui me frappe dans Take Me Home, c’est son refus du spectaculaire. C’est un morceau qui s’en fout des refrains accrocheurs et des structures polies. Il avance comme une confession au ralenti, porté par une pudeur rare dans le rap contemporain. Ce n’est pas une chanson pour la fête ni pour la peine — c’est pour cet entre-deux, cette zone grise où l’on se parle à soi-même en attendant que quelque chose change.
La force du duo tient dans ce qu’ils ne disent pas. Dans les silences, dans les respirations. Dans cette façon qu’a Sully Beatz de laisser traîner les sons comme des pensées inachevées, et celle de WindowBandito d’y marcher pieds nus. Take Me Home devient ainsi un hymne discret à la vulnérabilité moderne — celle des écrans allumés à 3h du matin, des espoirs qui tournent en boucle, des âmes qui errent mais ne renoncent pas.
Un morceau comme un songe éveillé, un souvenir en suspens. Un rap qui ne crie pas, mais qui comprend.
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octobre 26, 2025On croit souvent que la joie est un cri. Chez Langendorf United, elle est un cercle. Hope (The Bingert Dance Remix) ne s’écoute pas, il se respire — à pleins poumons, comme un air brûlant chargé d’épices et d’électricité. C’est une transe de lumière, une célébration cosmique où les cuivres, les congas et les synthés s’enlacent dans un tourbillon d’allégresse maîtrisée.
Tout commence par un battement, une promesse. La hi-hat crépite comme une pluie sèche sur les toits d’Addis-Abeba tandis qu’une basse bondissante, presque insolente, fait vibrer la colonne vertébrale. Puis arrivent les vents — ceux de Lina Langendorf —, libres, vibrants, déliés. On sent qu’ils ont respiré l’air de l’Afrique de l’Est, qu’ils ont côtoyé Mulatu Astatke, qu’ils connaissent la brûlure du soleil sur les pavés d’un carnaval en fusion. L’improvisation n’est jamais gratuite : elle trace un chemin, celui d’une humanité en mouvement, d’un espoir qui persiste dans la danse.
Daniel Bingert, au cœur de ce remix, injecte dans cette architecture jazz une folie électronique à la suédoise. Un 80s Afro-synth bricolé, clignotant comme un jouet Nintendo en pleine cérémonie vaudou. L’équilibre entre l’humain et la machine est fascinant : les percussions semblent dialoguer avec les circuits, les harmonies s’échappent comme des oiseaux mécaniques. On flotte entre les continents, entre la sueur et le pixel.
Techniquement, le morceau est d’une intelligence rare. Tout s’y superpose sans jamais s’écraser : les congas claquent comme un cœur heureux, la basse de Vågan groove avec une sensualité nordique, et les nappes de claviers d’Hederos ondulent avec la grâce d’un drap suspendu dans le vent. Chaque détail respire la jubilation collective, cet état où la technique devient instinct, où le jazz se transforme en rituel populaire.
Mais au-delà du groove, Hope raconte quelque chose d’essentiel : la foi en la musique comme survie. Le titre n’est pas seulement une invitation à danser, c’est une métaphore du souffle — « hope » comme dernier battement avant la chute, comme un cri joyeux lancé au-dessus du chaos. Ce n’est pas un remix pensé pour le club, c’est une cérémonie : un moment où l’on retrouve, sous les strates du son, la pulsation primitive du monde.
Langendorf United parvient ici à ce miracle rare : faire dialoguer l’esprit du jazz éthiopien, la rigueur scandinave et la chaleur du dancefloor global. Hope (The Bingert Dance Remix) n’est pas seulement un morceau à écouter, c’est une expérience à traverser — un voyage dans l’apesanteur du groove, là où les frontières fondent et où l’humanité, une fois encore, choisit de danser.
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octobre 26, 2025Je crois que Baleine n’est pas une chanson, mais un songe avalé. Une hallucination lente qui s’invite dans les poumons, puis dans le ventre, avant de se diluer dans tout le reste. Il y a dans ce titre de La Parade quelque chose d’étrangement viscéral, comme un souvenir d’enfance qu’on aurait laissé tremper trop longtemps dans l’eau salée. Une chanson qui semble se jouer sous la peau, dans cet endroit secret où le silence prend la forme d’un battement.
Écouter Baleine, c’est d’abord sentir la pression de l’eau, cette montée douce et irrésistible de la profondeur. Les boucles aquatiques s’entremêlent aux pulsations graves comme un courant qui nous entraîne, sans brutalité, mais avec l’assurance de ce qui a toujours existé. La voix, elle, se détache à peine, fluide, comme une respiration qu’on n’entend qu’à demi, entre deux mondes. Elle raconte sans forcer, avec cette pudeur rare qu’ont ceux qui savent que la mélancolie n’a besoin d’aucun effet spécial pour exister.
Techniquement, tout y est millimétré — mais c’est une précision qui n’en dit rien, qui se cache derrière la poésie. Le beat, discret et moelleux, évoque une transe paresseuse. Les basses s’étalent, chaudes et cotonneuses, tandis que des synthés à la texture d’algue s’enroulent autour de la voix. On pense au trip-hop des débuts, à une plongée quelque part entre Massive Attack et Dominique A, à cette frontière floue où le spleen se danse encore.
Mais au fond, Baleine n’a pas grand-chose à voir avec ses références. La Parade signe ici un titre d’une étrangeté assumée, une chanson qui s’écoute comme on regarde un aquarium la nuit : tout est lent, presque immobile, mais on devine sous la surface une vie dense, bruissante, amoureuse. Il y a un romantisme moderne dans cette façon de ne rien dire trop fort, d’accepter la beauté du flou, de se laisser traverser sans chercher à comprendre.
C’est peut-être ça, le grand charme de Baleine : une chanson qui ne cherche ni à plaire ni à percer, mais à envelopper. À redonner au corps son poids liquide, à l’esprit sa lenteur. La Parade compose une apnée sentimentale, un voyage dans la matrice bleue de nos émotions, un refuge contre le bruit du monde. Et quand la dernière note s’éteint, on émerge un peu étourdi, trempé de lumière, le cœur battant encore dans la gorge.
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octobre 26, 2025Le morceau commence comme un souffle sur la nuque, une chaleur douce qu’on reconnaît sans savoir d’où elle vient. Slide de Tobiah Frei ne cherche pas à séduire : il glisse. Il s’infiltre dans les interstices, entre la peau et la mémoire, avec cette nonchalance maîtrisée qu’ont les artistes qui savent que le silence est parfois plus sensuel que la parole.
Tobiah Frei a compris une chose essentielle : la lenteur est un art. Dans un monde où la plupart des productions afro-pop cherchent à nous faire danser avant même d’avoir posé l’émotion, Slide prend le contre-pied. C’est un morceau qui préfère la fluidité à l’énergie, la tension à l’explosion. Chaque beat tombe comme une goutte de pluie sur une surface tiède, chaque vocalisation semble provenir d’un lieu intérieur, secret.
La production est d’une élégance rare. Une base afrobeat subtile, presque suspendue, sert d’écrin à des sonorités R&B aériennes : nappes soyeuses, basses feutrées, percussions distantes comme un cœur qui bat à contretemps. Tobiah ne pousse jamais sa voix — il la laisse flotter, onduler, effleurer la mélodie comme une main sur un drap froissé. Il y a dans cette retenue une forme de confiance désarmante, celle des artistes qui n’ont rien à prouver.
Mais au-delà du charme immédiat, Slide raconte aussi l’incertitude du début — ce moment suspendu où l’on s’avance vers l’autre sans savoir si l’on tombera ou si l’on volera. Ce n’est pas un morceau de conquête, c’est un morceau d’équilibre. Une danse lente entre deux inconnus, entre promesse et vertige.
Ce qui fascine, c’est la clarté du geste : Tobiah Frei compose avec la délicatesse d’un sculpteur de sensations. Slide n’est pas un slow ni un tube afro sensuel, c’est une expérience de proximité. On y entend la moiteur de l’été, la respiration d’une chambre encore ouverte sur la nuit, le risque doux de laisser quelqu’un entrer dans sa zone tranquille.
Dans la marée constante des sons calibrés, Tobiah Frei se distingue par sa sobriété. Il ne cherche pas à briller, mais à faire durer l’instant. Slide devient alors ce qu’il promet dès son titre : un glissement — lent, précis, irrésistible — entre la pudeur et le désir.
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octobre 26, 2025Le morceau m’a attrapé avant même que je sache pourquoi. Peut-être à cause de cette ligne de piano, souple et hypnotique, comme un souvenir qu’on n’arrive pas à formuler, ou de cette voix, mi-chaleureuse mi-brumeuse, qui semble flotter entre la lucidité et le rêve. Grizzly Peak Rd., chez Tilden Parc, n’est pas un titre : c’est un lieu mental. On y avance comme sur une route de montagne, à la fois sûr de soi et au bord du vertige.
Ce qui me fascine ici, c’est la maîtrise du paradoxe. Tilden vient du rap, d’une école de précision et de rythme, et pourtant, il choisit ici la lenteur, la suspension, la respiration. Tout semble au ralenti — les percussions coulent plus qu’elles ne frappent, les basses ondulent avec cette grâce moelleuse propre au R&B de la côte ouest. On sent que chaque son a été posé avec la minutie d’un producteur qui connaît la valeur du silence. Et dans ce calme, Tilden trouve une forme d’assurance nouvelle, une élégance tranquille.
Mais sous la surface veloutée se cache un battement d’inquiétude. Grizzly Peak Rd. n’est pas une simple chanson de séduction, c’est une exploration du lien — ce moment précis où l’intimité bascule entre la confiance et la perte de contrôle. La métaphore de l’eau, qui traverse le texte, dit tout : apprendre les courants, les embruns, les débordements. On y sent une sensualité subtile, sans exhibition, mais toujours vibrante, presque physique.
Ce morceau me rappelle la lumière de fin d’après-midi sur les collines de Berkeley : dorée, un peu mélancolique, comme si le monde retenait son souffle avant la nuit. Tilden s’y fait conteur du présent, artisan du groove, bâtisseur d’atmosphères. Sa voix, discrète mais pleine de reliefs, se glisse dans la production comme un fil de soie entre deux ombres.
Dans Grizzly Peak Rd., Tilden Parc dépasse son étiquette de rappeur-producteur pour devenir sculpteur d’espace. Il ne cherche pas le hit ni le cri, mais la justesse — ce moment fragile où le rythme et l’émotion respirent ensemble. Ce n’est pas un morceau à écouter : c’est un lieu à habiter. Une route suspendue entre deux mondes, où chaque virage semble nous ramener un peu plus près de soi.
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octobre 26, 2025Ce morceau ne cherche pas à séduire. Il désarme. Conversations n’est pas une chanson d’amour — c’est ce qu’il reste quand l’amour s’est effrité, quand il ne reste plus que la lucidité et le goût métallique du trop tard. Estella Dawn y marche sur un fil tendu entre vulnérabilité et renaissance, sans jamais tomber dans le pathos. Sa voix, douce et ferme, caresse avant de trancher. Elle parle bas, mais chaque mot résonne comme une gifle élégante.
Ce qui frappe, c’est cette manière de rendre audible la fatigue — pas la tristesse, la fatigue. Celle d’avoir trop parlé, trop expliqué, trop espéré. Conversations n’a pas besoin de refrain : la répétition, ici, est déjà dans le vécu. Le morceau s’ouvre sur un piano presque pudique, une mélodie fragile comme un souffle retenu, puis s’élargit lentement, respirant au rythme d’une émotion qui se redresse. Les synthés s’y mêlent comme des cicatrices lumineuses, les cordes frémissent à la lisière de la rupture, et soudain, la chanson s’envole — pas vers l’autre, mais vers soi.
La production, toute en retenue et en précision, rappelle le minimalisme viscéral de BANKS ou la dramaturgie intime de Halsey. Mais chez Estella, rien n’est posture. Sa musique est traversée d’air, de chair, de silences éloquents. On y perçoit le souffle d’une écrivaine plus que celui d’une pop star. Elle écrit comme on se parle à soi-même quand on arrête de mentir : avec une tendresse froide, une sincérité brutale.
Ce qui distingue Conversations, c’est cette absence d’effort — cette fluidité entre le poétique et le réel. Estella Dawn n’y chante pas la fin d’une histoire, mais la naissance d’un regard. Celui qu’on pose sur soi après avoir trop attendu des autres. Et dans cette épure, elle touche à une vérité presque universelle : on ne guérit pas en parlant, on guérit en se comprenant enfin.
Avec Conversations, Estella Dawn confirme qu’elle appartient à cette lignée rare d’artistes capables de transformer la désillusion en beauté lucide. C’est une chanson qui ne demande pas d’écoute, elle exige le silence autour d’elle. Un miroir tendre et tranchant à la fois — comme un dernier mot qu’on n’aurait jamais eu le courage de dire.
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octobre 26, 2025On croyait connaître Summertime Sadness, cette prière moite et tragique de Lana Del Rey, où l’été se fane dans un ralenti de larmes et de rouge à lèvres. Mais Tommie Sox, lui, ne s’incline pas devant la nostalgie : il la fait danser. Son remix amapiano ne trahit pas le spleen originel — il l’étire, le fait onduler, le transforme en une transe sensuelle où la tristesse devient un mouvement.
Ce n’est pas un simple exercice de style. C’est une mutation émotionnelle. Là où la version originale baignait dans la langueur californienne, Tommie Sox ramène tout ça dans une chaleur plus terrienne, presque spirituelle. Le kick basse amapiano, rond et souple, agit comme une respiration. Les log drums y palpitent avec lenteur, comme des battements de cœur dans la torpeur d’un après-midi trop long. Et quand la voix fantomatique de Lana réapparaît, filtrée, diluée dans la texture du morceau, elle ne pleure plus : elle plane.
On se surprend à bouger sans s’en rendre compte. Le remix a cette magie-là — il garde le deuil, mais le fait défiler sous les palmiers. Tommie Sox ne cherche pas la facilité du club, il vise l’hypnose. Chaque transition, chaque montée de percussions semble répondre à une émotion enfouie, comme si l’arrangement avait été conçu à partir d’un battement intérieur. Le morceau respire, s’étire, chavire, et finit par vous envelopper entièrement.
Dans le paysage souvent formaté du remix amapiano, Tommie Sox signe ici quelque chose d’élégant, de presque littéraire : une réécriture de la mélancolie. Il fait du rythme une forme de guérison. C’est un été qui refuse de mourir, un chagrin qui apprend à danser, un slow mo transformé en communion.
SummerTime Sadness (Amapiano Remix), c’est le genre de morceau qu’on écoute la tête dans la nuque, yeux fermés, les doigts tapotant la table, comme pour conjurer le sort. Ce n’est plus une chanson de rupture — c’est une résurrection en 115 BPM. Et sous les percussions de Tommie Sox, même la tristesse finit par sourire.
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octobre 26, 2025Je crois que ALONE parle avant tout d’un épuisement. Pas celui du corps, mais celui de l’âme quand tout devient bruit. J’ai écouté ce morceau tard, casque vissé, lumière éteinte, et j’ai eu cette impression d’être face à quelqu’un qui n’en pouvait plus d’exister à travers les autres. Alex ne cherche pas à séduire — il se purge. Son rap ressemble à un journal intime en apnée, à une conversation qu’on a avec soi-même quand le monde s’effondre en silence.
Le titre ne ment pas : ALONE sonne comme une solitude choisie, presque revendiquée. Il y a dans sa voix cette fatigue de ceux qui ont trop voulu plaire, trop donné sans recevoir, et qui décident soudain que le seul amour qui vaille, c’est celui du travail bien fait. Le flow est acéré, suspendu entre deux respirations, et la prod, elle, frappe comme un battement de cœur compressé dans une boîte en fer. Ce mélange de trap tendue et de vibrations Jersey Club produit une tension étrange, magnétique : on dirait un orage intérieur qui refuse d’éclater.
Mais ce qui m’accroche le plus, c’est la retenue. Alex ne fait pas de la douleur un spectacle — il la murmure. Son écriture se déploie dans l’ombre, avec cette économie de mots qui dit tout. Pas de punchlines démonstratives ni de storytelling formaté. Juste une succession d’images mentales, de pulsations émotives, comme si chaque mesure traduisait un combat invisible.
On sent qu’il vient de loin, de Reading à Chypre, avec cette identité dédoublée entre gris anglais et lumière méditerranéenne. Cette dualité transparaît dans la texture même du morceau : froide et chaude à la fois, métallique mais vibrante, presque sensuelle dans sa mélancolie. Alex transforme sa solitude en atelier, son isolement en art martial.
ALONE n’est pas un hymne à l’indépendance, c’est un cri discret pour le contrôle. La promesse de ne plus se perdre dans le bruit du monde. Un morceau qui ne se consomme pas, qui se contemple. Et au milieu de tout ça, Alex semble enfin s’entendre respirer — pas pour exister plus fort, mais pour exister mieux.
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octobre 26, 2025Take Me Back s’écoute comme un souvenir qu’on voudrait retenir entre ses doigts. C’est une caresse dans le chaos, un morceau à la frontière des continents — là où les pulsations d’un Londres pluvieux croisent la moiteur dorée de Lagos. Creepzz et Kosi Sia, deux âmes venues de mondes différents, trouvent ici leur langage commun : celui du rythme, de la nostalgie et du désir de recommencer.
Le morceau s’ouvre avec une douceur trompeuse, comme une confession chuchotée avant la tempête. La voix de Creepzz glisse, posée, presque fragile, sur une production hybride où l’Afrobeats se mêle au UK Hip-Hop avec une élégance rare. Les percussions ondulent sans excès, laissant la basse respirer et la mélodie s’étirer comme un rayon de soleil sur les briques humides d’un matin londonien. Puis la voix de Kosi Sia arrive, magnétique, aérienne, et tout s’élève d’un cran. Leur dialogue devient danse : lui parle de retour, elle répond en silence, leurs timbres s’enroulent dans une tension tendre et sensuelle.
Mais Take Me Back n’est pas qu’une chanson d’amour — c’est un cri feutré, celui de ceux qui ont connu la distance, la rupture et la mélancolie des secondes chances. Le texte, simple en apparence, cache une complexité émotionnelle fine : chaque mot semble suspendu entre la vulnérabilité et le contrôle, entre ce qu’on ose dire et ce qu’on tait. La production joue ce rôle de miroir, oscillant entre chaleur organique et froideur numérique, à l’image d’une époque où les émotions passent par les écrans mais continuent de battre à l’intérieur.
Creepzz ne cherche pas à impressionner. Il raconte. Il observe. Son flow coule avec une précision détendue, presque nonchalante, mais chaque syllabe frappe juste, au bon endroit. Kosi Sia, elle, déploie une aura solaire — celle des chanteuses qui ne forcent rien, qui illuminent par la retenue. Ensemble, ils signent un morceau où le groove devient confession, où le battement du cœur se confond avec celui du kick.
Take Me Back est moins un hit qu’un moment suspendu. Un pont entre deux cultures, deux sensibilités, deux façons d’aimer. Un morceau qui fait danser sans bouger, sourire sans oublier. C’est l’âme afro filtrée par le gris londonien — un mélange de spleen et de chaleur, de saudade et de lumière. Une promesse murmurée à la fin de la nuit : celle de se retrouver, quelque part, entre la pluie et le soleil.
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octobre 26, 2025La première écoute de Will You Be There ressemble à un souvenir qui revient en courant — haletant, trop beau pour être réel. Mo•Louie, alchimiste australienne de l’émotion synthétique, façonne ici un morceau qui brûle lentement, comme une cigarette oubliée au bord d’une piste de danse. Tout est précis, calibré, mais jamais froid : c’est la rigueur d’une ingénieure qui sait que la perfection naît de la faille.
Ce que Mo•Louie cherche, ce n’est pas le beat parfait, mais le frisson qui s’y cache. Sa voix surgit du mix comme une confession dans le noir : proche, presque intime, avant de se diluer dans une vague de synthés épiques. Le morceau respire le vertige — un mélange d’ivresse et de lucidité, où la nostalgie devient une arme de survie. À 3’20, la tension éclate : le build-up s’élève, incandescent, suspendu, jusqu’à cette déferlante euphorique où tout semble fondre — le temps, les regrets, le corps.
On retrouve chez elle ce goût pour la mise en scène sonore, héritage de son passé dans le théâtre expérimental. Mais ici, la dramaturgie n’est pas frontale : elle se glisse dans les textures, dans la manière dont les basses se resserrent autour de la voix, dans ces petits accidents de production qui humanisent la machine. Mo•Louie ne cherche pas à séduire, mais à troubler, à faire danser dans la faille, là où l’émotion déborde de la structure.
Will You Be There parle de présence, mais surtout d’absence. D’une époque où la fête se confond avec la solitude, où les néons remplacent les étoiles. Pourtant, dans cette mélancolie chromée, une lumière persiste — celle d’une artiste qui ne renonce pas à la sincérité au milieu du vacarme.
Mo•Louie transforme la pop électronique en exorcisme collectif. Elle chante la vulnérabilité comme une victoire, la nostalgie comme un moteur. Sa musique n’apaise pas : elle embrase. Will You Be There n’est pas une question, c’est une déclaration — un souffle jeté dans la nuit, prêt à s’écraser contre le ciel.
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octobre 26, 2025Dans Teardrop, Elderbrook et Jan Blomqvist fusionnent leurs univers comme deux pôles d’un même magnétisme : l’un, viscéral et charnel, l’autre, cérébral et contemplatif. Ensemble, ils signent une œuvre suspendue entre mélancolie et transcendance, un morceau qui palpite dans la pénombre comme une lumière vacillante, guidée par la voix d’Elderbrook — ce timbre à la fois tendre et fracturé, signature d’une humanité toujours au bord du vertige.
Ce n’est pas une house conçue pour faire lever les bras, mais une pulsation intime, respiratoire, presque fragile. Le morceau s’ouvre sur un souffle — une basse ronde, quelques accords éthérés, puis une mélodie qui se déploie lentement, comme une larme retenue au coin d’une nuit trop longue. Elderbrook chante le doute, la perte, l’attachement dans ce ton feutré qui fait toute sa singularité : il ne surjoue jamais l’émotion, il la distille, comme si chaque mot devait s’échapper avant de se briser.
Jan Blomqvist, fidèle à sa science du minimalisme organique, sculpte un espace sonore d’une pureté hypnotique. Les percussions semblent taillées dans la brume, les nappes s’étirent sans heurts, et chaque synthé glisse comme une caresse froide sur la peau. On pense aux paysages sonores de Moderat, à la langueur émotionnelle d’un Bob Moses, mais Teardrop reste profondément singulier, tenu par cette tension constante entre retenue et explosion, entre battement du cœur et battement du kick.
La collaboration entre Elderbrook et Blomqvist a quelque chose d’évident, presque naturel : deux artistes qui refusent le spectaculaire, préférant la suggestion, la lente montée, la fragilité mise à nu. Teardrop est une prière pour les âmes fatiguées, un hymne à ceux qui dansent les yeux fermés, en cherchant à se souvenir d’un amour, d’un lieu, d’un instant perdu.
Ce qui frappe, c’est cette maîtrise du contraste — l’énergie contenue, la sensualité retenue. Loin de la house commerciale ou du breakbeat tapageur, Elderbrook et Blomqvist créent ici une œuvre de verre et de chair, un morceau qui respire la grâce et le désespoir à parts égales.
Dans un monde où tout va trop vite, Teardrop ose la lenteur, le silence, la beauté imparfaite. C’est une danse qui ne cherche pas le sommet, mais la vérité — celle d’une émotion qui tremble sans jamais tomber.
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octobre 26, 2025On croit souvent que la lourdeur naît de l’excès — de couches de basses empilées, de drops tonitruants, d’un vacarme pensé pour écraser les tympans. JACKPØT, lui, fait exactement l’inverse. Avec RUDE, il construit un monument de puissance à partir du vide. Un beat nu, sec, presque clinique, qu’il habille de respirations électroniques et d’un groove si précis qu’il en devient physique. Le morceau tient de la sculpture sonore : chaque frappe semble ciselée, chaque silence pèse plus lourd qu’une avalanche.
Originaire de Yangon, en Birmanie, JACKPØT s’inscrit dans cette lignée rare de producteurs qui ont compris que la vraie intensité se trouve dans la retenue. RUDE n’est pas une track de festival, c’est un vortex. Un terrain de jeu mental où la tension se nourrit du manque, où la montée d’adrénaline s’écrit dans les creux du son. Le morceau démarre dans une brume synthétique, puis la basse entre — épaisse mais contenue, comme un fauve en laisse. Le kick claque avec la précision d’un battement de cœur accéléré, tandis que les hi-hats tracent des lignes nerveuses, presque mathématiques.
Ce qui fascine, c’est la façon dont JACKPØT parvient à maintenir l’équilibre entre minimalisme et impact. Là où d’autres remplissent, lui vide. Là où d’autres saturent, il distille. Chaque seconde est calibrée, chaque fréquence pensée pour une efficacité chirurgicale. Et pourtant, RUDE n’a rien de froid : il palpite, il brûle même, dans cette tension contenue qui évoque la transe urbaine, le club souterrain, le corps pris dans le battement pur.
À mi-chemin entre la trap instrumentale et le breakbeat industriel, RUDE rappelle autant la précision de Baauer que la radicalité de Boys Noize, mais sans les artifices. JACKPØT ne cherche pas à séduire, il impose une expérience — un espace brut où la danse devient réflexe, presque instinct de survie.
On sort de RUDE comme d’un tunnel de stroboscopes : désorienté mais revivifié, avec cette impression d’avoir entendu quelque chose de rare — un producteur capable d’exprimer la rage et la mesure dans un même souffle. Dans ce monde saturé de décibels, JACKPØT prouve qu’être rude, c’est savoir se taire juste avant l’explosion.
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octobre 24, 2025Il y a dans San Refleshi une joie sans fard, une chaleur qui dépasse le simple cadre du rythme. MELODY KING 98 fait partie de ces artistes qui transforment la mélodie en espace vital — un lieu où les frontières entre Haïti, Lagos et Abidjan se brouillent, où la lumière des Caraïbes épouse la pulsation de l’Afrobeat moderne. Sa musique n’imite pas : elle respire, elle danse, elle vit.
Dès les premières secondes, la production déploie une énergie solaire, une cadence konpa infusée d’Afropop qui s’étire dans des percussions rondes et des synthés au grain doré. Les cuivres, à peine esquissés, font penser à un carnaval lointain. Le beat, souple et insistant, invite à un mouvement plus qu’à une écoute — comme si San Refleshi voulait réveiller le corps avant l’esprit. Et c’est là sa force : tout semble simple, mais tout est pensé.
Le chant de MELODY KING 98 oscille entre suavité et ferveur. Il a cette diction légèrement cassée, propre aux chanteurs créoles, qui rend chaque mot tactile. On sent la sincérité d’un artiste qui écrit pour le plaisir pur de raconter la vie telle qu’elle est : pleine d’amour, d’élan et d’instants suspendus. Dans cette chanson, il célèbre l’insouciance — ce fameux “sans réfléchir” du titre — non pas comme une fuite, mais comme un acte de liberté. Se laisser aller devient ici une philosophie.
Sous la surface joyeuse, le morceau cache pourtant une vraie maîtrise rythmique. MELODY KING 98 joue avec les syncopes, effleure la rumba congolaise, cite le zouk sans jamais le copier. L’équilibre est d’une précision remarquable : San Refleshi n’est ni trop pop, ni trop traditionnel. Il s’inscrit dans ce courant d’afrofusion qui relie les continents — ce point de rencontre entre la nostalgie et le futur, entre le créole et le digital.
Mais au-delà de la technique, c’est l’émotion qui reste. San Refleshi a cette capacité rare de suspendre le temps : le sourire naît sans qu’on s’en rende compte, les épaules bougent, la chaleur monte. Ce n’est pas une chanson de fête, c’est une chanson de vie — un rayon d’or jeté sur la routine, une invitation à respirer plus large.
Avec ce titre, MELODY KING 98 s’impose comme une voix à part dans la nouvelle scène afro-caribéenne : un artisan du bonheur, conscient que la douceur aussi peut être révolutionnaire.
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octobre 24, 2025Un battement sec, des basses qui s’enfoncent comme des talons dans le bitume, et la voix de Sukihana qui tranche l’air avec l’assurance d’une femme qui ne demande jamais deux fois la permission. Rock, Paper, Scissors n’est pas un simple track hip-hop — c’est une joute, un jeu de pouvoir, une chorégraphie de désirs et de défis, où chaque mesure semble vouloir redessiner la hiérarchie des corps et des égos.
Misbehavior, en architecte du chaos, tisse un beat à la fois rugueux et sensuel, quelque part entre le boom-bap old-school et les textures trap les plus visqueuses. L’univers sonore s’y déploie comme une arène urbaine : un sample charbonneux qui grince sous la tension, des percussions épaisses, presque collantes, et une ligne de basse qui ne relâche jamais la pression. C’est la sueur du club et la rage des rues, condensées en un groove hypnotique, calibré pour la confrontation.
Sukihana, elle, surgit comme une lame — précise, insolente, pleine de feu. Son flow, mi-chanté mi-craché, oscille entre la provocation et la revendication : elle prend la lumière sans la demander, avec cette sensualité brutale qui fait partie intégrante de son art. On retrouve chez elle cette manière unique d’incarner le hip-hop féminin contemporain — pas en réponse au regard masculin, mais en déconstruction de ce regard. Elle détourne les codes du “bad bitch” pour en faire une arme de pouvoir, un miroir inversé qui renvoie le voyeur à sa propre faiblesse.
Ce morceau fonctionne comme une métaphore : Rock, Paper, Scissors — la pierre, les ciseaux, le papier — trois symboles de force, de tranchant, de stratégie. Sukihana y joue tous les rôles à la fois : la main qui frappe, la bouche qui désarme, l’intelligence qui enveloppe. Derrière la provocation, on perçoit la précision d’une artiste consciente de chaque effet, de chaque silence, de chaque éclat de voix.
Misbehavior, de son côté, n’enrobe rien : son mix est cru, compact, frontal. La production évite les effets de manche, préférant la densité d’un beat lourd et organique, presque viscéral. C’est un son qui respire la sueur et la confiance, un décor parfait pour la présence scénique de Sukihana, mi-impériale, mi-fantôme.
Rock, Paper, Scissors a cette manière rare de transformer le banal en rituel, le jeu en guerre. Derrière la pulsation, il y a une tension — celle de l’époque, celle d’une génération qui refuse de choisir entre sensualité et lucidité. Le titre claque comme un manifeste : dans cette partie-là, Sukihana ne joue pas pour gagner. Elle joue pour régner.
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octobre 24, 2025La première fois qu’on entend Sigo Pensando, on ne sait pas encore si on a affaire à une chanson d’amour ou à une confession murmurée à la mer. Ce n’est pas un morceau à écouter, mais un souvenir à respirer. Jan Volker y déroule un paysage où le désir se mêle à la langueur, où le soleil descend lentement derrière un horizon saturé de sel, de sueur et d’absence. Il chante comme on regarde quelqu’un s’éloigner dans la lumière, sans bouger, sans appeler, parce qu’on sait que tout est déjà dit dans le silence.
La production, subtilement hybride, glisse entre le reggaeton et le dancehall avec une fluidité presque organique. Le rythme ondule sans jamais frapper, caresse sans jamais appuyer. Sous la surface, on entend les racines afrobeat respirer — une pulsation chaude, presque animale, qui transforme la douceur du chant en tension sensuelle. Tout semble calibré pour le crépuscule : le synthé s’évapore, la guitare s’efface comme un reflet dans l’eau, et la voix, légère, reste seule sur la plage.
Jan Volker ne cherche pas la perfection pop. Il cherche le geste vrai, celui qui tremble un peu. Il n’y a rien de surjoué, rien de démonstratif — juste une sincérité nue, celle d’un homme qui tente de dompter le vertige du souvenir. Ce qu’il offre, c’est un morceau suspendu, entre le battement du cœur et celui des vagues, un espace de respiration pour les âmes fatiguées d’aimer trop fort.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre entre le charme solaire et la mélancolie latente. Sigo Pensando n’est pas une chanson d’été, c’est une chanson de fin d’été — celle qui accompagne le moment précis où la lumière change, où les rires s’éteignent, où la peau garde encore la chaleur du jour. Volker réussit à capter cette frontière fragile entre la joie et la perte, et c’est dans cet entre-deux qu’il est le plus touchant.
Dans sa simplicité, Sigo Pensando raconte l’essentiel : la mémoire du bonheur, les cicatrices invisibles, la beauté de ce qu’on ne peut pas retenir. C’est le son d’un amour qui s’éloigne, mais dont le parfum reste suspendu dans l’air — comme un dernier rayon violet sur la mer, juste avant la nuit.
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octobre 24, 2025Il y a dans Purple quelque chose d’électriquement calme, une sérénité qui danse, une blessure qui groove. Lauren Henderson ne chante pas la douleur — elle la réinvente, la polit jusqu’à en faire un éclat. Ce morceau, fusion veloutée entre jazz, soul, funk et R&B, ne s’écoute pas seulement : il s’infuse. Chaque note semble respirer, lente, moelleuse, suspendue entre mélancolie et lumière.
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Le morceau s’ouvre comme un lever de rideau sur une nuit déjà pleine : la basse de Dezron Douglas y trace un sillon profond, presque viscéral, pendant que les touches de Sullivan Fortner jaillissent comme des éclats de verre dans l’obscurité. Joe Dyson, à la batterie, maintient un groove discret mais félin, sculptant un espace où la voix de Henderson peut flotter, libre et souveraine. Et quelle voix. Veloutée, mais pas lisse. Elle ondule, s’éraille parfois, puis s’élève de nouveau, comme si elle refusait de céder à la gravité.
Purple n’est pas un simple morceau d’amour perdu. C’est une affirmation de soi, une déclaration d’indépendance émotionnelle — la couleur du pardon envers soi-même. Henderson transforme la fragilité en matière noble, la douleur en sensualité. Ce violet-là n’est ni royal ni mystique : il est humain, incarné, vibrant.
Ce qui fascine, c’est l’équilibre. Entre maîtrise et abandon, entre la rigueur du jazz et l’instinct du funk, entre la nostalgie et la célébration. Henderson chante comme on écrit une lettre qu’on n’enverra jamais, avec une honnêteté presque physique. Le texte — simple mais incisif — se glisse sur des harmonies mouvantes, des syncopes qui rappellent Erykah Badu, ou la lumière intérieure d’une Lianne La Havas en pleine transmutation.
Purple s’écoute comme on plonge dans un bain chaud après une longue bataille. C’est la cicatrice devenue ornement, la leçon apprise dans la sueur et la grâce. Lauren Henderson ne cherche pas à briller : elle rayonne de l’intérieur. Et dans ce violet profond, entre deux silences, elle nous rappelle que la liberté, parfois, a le timbre d’une voix de femme qui décide de ne plus se taire.
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octobre 24, 2025C’est un morceau qui entre sans frapper, qui fait danser avant même que le cerveau ait le temps de comprendre. As Bravas do TikTok pulse comme une fièvre collective, une onde chaude venue des favelas numériques du XXIe siècle. Marceu Inovadora, l’enfant du Brésil grandi en Espagne, signe ici une collision parfaite entre continents, un mélange incandescent de funk carioca, de reggaeton et d’électro — le genre de production qui transforme un simple scroll TikTok en chorégraphie planétaire.
Tout, dans cette track, transpire l’efficacité. Le beat, musclé et rebondissant, ondule entre les syncopes du baile funk et la sensualité moite du reggaeton. Les basses frappent comme des coups de bassin ; les percussions claquent, légères mais insistantes, jusqu’à hypnotiser. Marceu sait ce qu’il fait : son son est calibré pour la viralité, mais son groove, lui, reste profondément organique, né du ventre du funk de rue. La production garde ce grain rugueux, cette humanité dans la machine qui rappelle que derrière les BPM se cachent des corps — des vrais, transpirants, vivants.
Aux côtés de MC Monik do Pix, véritable phénomène brésilien, la track prend une dimension encore plus viscérale. La voix de Monik glisse entre provocation et puissance, incarnant à la perfection cette féminité sans filtre qui fait la force du funk carioca contemporain. Ensemble, ils orchestrent une sorte de révolution hédoniste : une célébration du corps, de la fête, de l’affirmation de soi à travers le mouvement.
Mais As Bravas do TikTok ne se contente pas de viser les playlists virales : c’est une déclaration d’intention culturelle. Marceu Inovadora connecte ici le Brésil à l’Europe avec la même audace que les premiers explorateurs du funk latino. Il bâtit un pont sonore entre Lisbonne, Rio et Madrid, une sorte de nouvelle diaspora du groove. Ce n’est plus seulement de la musique de club — c’est une stratégie de conquête douce, rythmique, irrésistible.
Dans cette transe technicolor, TikTok devient un terrain d’expression populaire, un carnaval global où les “bravas” reprennent le pouvoir. Et au cœur de ce chaos organisé, Marceu trace sa ligne de basse comme une signature : un son qui n’imite personne, un funk qui regarde le monde droit dans les yeux et lui dit — danse, ou reste à la traîne.
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octobre 24, 2025La première note de Come See What I Got agit comme une étincelle. Pas une explosion, non — plutôt une montée de lumière qui s’installe dans le corps avant même de se loger dans les oreilles. James Gardin entre en scène avec l’assurance d’un homme qui a traversé les tempêtes, mais qui choisit de danser sous la pluie. Il ne prêche pas le bonheur facile, il l’incarne, en rythme, en sourire, en basse qui claque.
Le morceau glisse comme une promenade au soleil sur une avenue du Midwest : funk dans les veines, flow tranquille, énergie contagieuse. La production signée K3lvin Kaos et IVO redonne des couleurs à un groove vintage, sans tomber dans la nostalgie stérile. Le funk est ici un langage universel, vibrant, qui s’unit au hip-hop moderne dans une communion joyeuse. On pense à Anderson .Paak pour la chaleur organique, à Chromeo pour la flamboyance, mais Gardin garde cette touche spirituelle, un quelque chose d’authentiquement humain, presque pastoral.
Ce que l’on sent surtout, c’est la confiance — pas celle du succès, mais celle de l’équilibre retrouvé. “Come see what I got”, dit-il comme une invitation à regarder ce qu’il reste quand on a tout donné, tout perdu, tout compris. Il y a dans cette phrase une sorte de renaissance douce : celle d’un homme qui ne cherche plus à convaincre, juste à partager la lumière qu’il a trouvée en chemin.
Le flow est limpide, presque parlé, mais toujours dans la poche. Gardin ne court pas après le beat : il le caresse, il l’accompagne, il lui répond. Chaque mesure respire l’expérience, la gratitude, le groove vécu comme une prière. C’est du rap qui sourit sans naïveté, qui groove sans se travestir, qui choisit la bienveillance comme arme de survie.
Come See What I Got n’est pas seulement une chanson — c’est une attitude. Celle d’un vétéran qui refuse le cynisme, qui transforme les cicatrices en swing. Un hymne solaire, taillé pour les jours où le monde semble trop gris, et où l’on a besoin qu’un homme, quelque part à Lansing, vienne nous rappeler que la joie, c’est aussi une discipline.
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octobre 24, 2025On dirait que Red Lipstick a été écrit au bord d’un miroir. Un de ces miroirs qu’on fuit un peu trop souvent, avant d’y revenir, le regard neuf, la bouche peinte de rouge et le cœur prêt à se retrouver. Nikki Russell y livre un morceau qui n’a rien d’une simple balade R&B : c’est une renaissance. Une déclaration d’amour à soi-même, dans un monde qui préfère les femmes dociles aux femmes debout.
Le morceau s’ouvre comme une respiration lente, un battement de cils avant le coup d’éclat. La production, signée Carlton Morgan et Mark Morrison, étire les textures d’un R&B contemporain jusqu’à la soie. La basse ondule, les percussions se font feutrées, et la voix de Nikki s’élève, tout en velours et en morsure. Il y a chez elle une maîtrise du silence, un art du détail, comme si chaque mot avait été poli au rythme d’une cicatrice qu’on apprend à aimer.
Mais Red Lipstick n’est pas un simple hymne de empowerment – c’est une métaphore viscérale. Le rouge devient ici l’arme, la signature, la preuve d’existence. Russell ne chante pas la revanche, elle chante la réappropriation : celle du corps, du regard, du plaisir de plaire d’abord à soi-même. Dans son timbre, on devine les échos d’une génération qui veut guérir sans s’excuser, danser sans se justifier.
Le clip, tourné à Londres par Pierre Jermaine, prolonge cette esthétique d’émancipation sensuelle : lumière dorée, gestes précis, regards tenaces. Ce n’est pas un manifeste crié, mais une force tranquille. Russell s’y montre telle qu’elle chante : droite, digne, lucide.
Ce qui rend Red Lipstick si addictif, c’est cette oscillation permanente entre fragilité et puissance, entre douceur et cran. Nikki Russell ne cherche pas à être parfaite — elle cherche à être vraie, et c’est bien plus rare. Dans ce morceau, elle parvient à redéfinir le R&B comme un espace de vérité nue, de soin et de sensualité.
Red Lipstick ne se contente pas de briller. Il laisse une trace, celle d’une femme qui a cessé de demander la permission pour exister.
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octobre 24, 2025Il y a dans Inside Out ce genre de tension électrique qui précède la métamorphose. On sent que quelque chose s’arrache, que la peau craque pour laisser sortir une version plus brute, plus éclatante de soi. Silent Child signe ici une catharsis moderne, un cri digital et incandescent où le rock, le rap et l’électro fusionnent en un seul organisme — vibrant, instable, magnifique.
Le morceau s’ouvre comme une déclaration de guerre à l’ancien soi : riffs saturés, batterie tonitruante, voix en fusion. Ce n’est pas une simple chanson d’empowerment, c’est une mue sonique. Rodney, alias Silent Child, ne cherche plus à séduire, il cherche à survivre à lui-même. Et cette rage qu’il distille avec une précision chirurgicale, on la sent venir du fond des os — là où se logent les silences qu’on ne sait plus contenir.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre fragile qu’il tisse entre chaos et contrôle. Les guitares explosent mais ne débordent jamais, les nappes électroniques se glissent sous les refrains comme des veines de lumière, et la voix, tantôt rageuse, tantôt tremblante, incarne à elle seule cette lutte entre ombre et clarté. On retrouve l’énergie des années 2000 — celle de My Chemical Romance ou de Pierce The Veil — mais projetée dans une dimension cybernétique, nourrie par les ruines du dubstep et la fièvre de l’alternatif contemporain.
Silent Child n’appartient plus à un genre. Il les avale. Il passe de la confession à la combustion, de la fragilité à la fureur. Il parle de se dépouiller, mais tout dans Inside Out évoque la reconstruction : celle d’un être qui refuse le camouflage et embrasse ses fractures. Le morceau devient alors un manifeste — celui des marginaux, des inadaptés, de ceux qui ont longtemps dû se taire avant d’exploser.
On ressort de Inside Out lessivé mais grandi, comme après une tempête intérieure. C’est un titre qui libère autant qu’il blesse, un hymne à la sincérité brutale, à la beauté des cicatrices. Silent Child ne chante pas seulement la renaissance — il la fabrique, note après note, dans un feu qu’on sent encore crépiter après le silence.
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octobre 24, 2025Écouter Type Shit d’Orrin, c’est comme traverser Times Square à 4h du matin sous acide : tout brille, tout sature, tout bouge trop vite — mais au milieu du vacarme numérique, il y a un cœur qui bat. Un vrai. Celui d’Orrin qui vogue entre rap et hyperpop. D’un coup, tout devient bleu électrique — les façades de Manhattan se liquéfient, les néons grincent, et une pulsation artificielle s’invite sous ta peau. Ce n’est plus une chanson, c’est une fièvre. Une montée d’adrénaline douce et toxique, où l’humain se dissout lentement dans le chrome et l’écho. Un cri sous auto-tune, une révolte travestie en mélodie.
La première écoute donne le vertige. Les basses frappent comme des battements de cœur amplifiés dans une cage de verre, les snares éclatent comme des flashs photo, et la voix d’Orrin, noyée dans l’auto-tune, flotte quelque part entre prière et provocation. On pense à un Playboi Carti pris dans une tempête d’émotions, à un Bryson Tiller sous morphine, à un The Weeknd cybernétique enfermé dans un simulateur de club. Le beat ne cherche pas l’efficacité : il cherche l’impact, le déséquilibre, la beauté qui naît du bug.
Ce qui fascine chez Orrin, c’est cette manière de transformer le chaos en cathédrale. Chaque son semble cassé, fissuré, mais jamais au hasard. Derrière la façade glitchée, il y a une architecture : une tension entre rage et mélancolie, entre désir et désillusion. C’est comme si le producteur mixait avec ses nerfs à vif. La distorsion devient sentiment, la compression devient souffle. Et quand la voix s’étire, robotique et fragile, c’est tout un monde intérieur qui s’effondre avec élégance.
Orrin est l’enfant maudit du futur : trop humain pour les machines, trop numérique pour les humains. Type Shit raconte exactement ça — le besoin d’exister dans un univers où tout est déjà filtré, modifié, compressé. Le morceau avance comme un rêve lucide : à la fois furieux et suspendu, urbain et cosmique. Ce n’est pas un banger, c’est une pulsation post-humaine.
Ce qui reste après l’écoute, ce n’est pas une mélodie, c’est une empreinte. Un écho dans le crâne, un pixel coincé dans le cœur. Orrin signe là un manifeste de survie générationnelle : faire danser ses démons, amplifier ses doutes, et transformer la solitude en lumière artificielle.
Type Shit n’est pas une chanson. C’est un glitch magnifique dans la matrice — une preuve que, même dans le vacarme du futur, il existe encore des voix qui saignent.
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octobre 24, 2025Dans No Jonze, Patoranking rallume la braise de Lagos. Pas celle des clubs aseptisés ou des palaces vitrifiés, mais celle des rues poussiéreuses où le rythme est une religion et le corps, son premier instrument. Ce morceau, c’est un retour aux sources, une révérence à la galala, cette danse née dans les marges, à Ajegunle, avant de contaminer les radios et les trottoirs. Patoranking, fidèle à son instinct de conteur populaire, s’y réincarne en griot urbain, réconciliant la fureur du bitume et l’élégance d’un son global.
Dès la première pulsation, la rythmique explose comme un cœur impatient. Le beat, charnu et bondissant, s’appuie sur des percussions organiques, une basse reptilienne et des cuivres taillés dans la chaleur tropicale. Le flow de Patoranking n’est plus un simple chant : c’est un langage corporel. Sa voix, rugueuse et charismatique, ondule comme un drap humide sur une corde au soleil. Chaque intonation raconte la survie, le panache, la débrouille — tout ce que le mot « Jonze » refuse d’être. Car No Jonze, littéralement, c’est le refus du relâchement. C’est une injonction à ne pas flancher, à ne pas trahir sa trajectoire quand le monde s’effondre sous les lumières de la fête.
Le morceau, produit comme un étendard, réussit cette alchimie rare entre tradition et futurisme. Patoranking s’amuse à brouiller les frontières du dancehall, en injectant un ADN afrobeats toujours plus dense, toujours plus revendicatif. On retrouve cette manière unique de raconter la fierté — pas celle des vainqueurs, mais celle des survivants. Derrière l’énergie solaire, il y a une gravité discrète : celle d’un homme qui connaît la valeur du travail, du risque, du feu intérieur qu’il faut entretenir pour ne pas se perdre.
Mais No Jonze est aussi un manifeste esthétique. Là où beaucoup se contentent de recycler les codes du dancehall, Patoranking recompose la matière. Il y mêle la ferveur nigériane à la conscience jamaïcaine, la sueur du présent à la mémoire des pionniers. Dans le clip, filmé au cœur d’Ajegunle, on aperçoit Marvelous Benjy et Allen B — figures sacrées du galala — comme des fantômes bénins veillant sur la relève. Ce n’est pas une nostalgie, c’est une transmission : l’héritage s’incarne, il danse, il respire.
Avec No Jonze, Patoranking confirme qu’il est bien plus qu’un chanteur — un bâtisseur de ponts, un gardien de flamme. Son groove ne cherche pas à séduire, il cherche à rallier. Et dans cette injonction simple, presque proverbiale — « don’t jonze » — résonne toute la philosophie de sa musique : rester debout, même quand la fête s’arrête, continuer à danser, même quand le monde vacille.
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octobre 24, 2025Une collaboration entre Blaqbonez et AJ Tracey, c’est un peu comme croiser la moiteur électrique de Lagos avec la grisaille luxuriante de l’Ouest londonien. Deux artistes taillés dans le chrome, forgés dans des réalités parallèles mais rythmées par la même urgence : exister avec style, dominer sans perdre le contrôle. Consistency n’est pas un simple featuring, c’est une collision élégante, calibrée, entre deux capitales du flow, deux manières d’habiter le beat — l’une solaire, rusée, charismatique ; l’autre précise, nerveuse, clinique.
Dès les premières secondes, le morceau s’installe avec un aplomb qui frôle l’arrogance : un groove limpide, des basses compactes, une production signée Telz et Kofo Sound qui vise juste — entre la légèreté d’un afro-fusion moderne et le tranchant urbain du grime. Le titre porte bien son nom : Consistency est une démonstration de rigueur, de contrôle absolu. Rien ne déborde, mais tout brûle. Blaqbonez déroule une écriture fluide, consciente, rythmée par un sens du timing que peu de rappeurs maîtrisent à ce niveau. Il joue avec les silences, s’accroche aux syncopes, prend l’espace avec cette nonchalance typiquement nigériane, celle des artistes qui n’ont plus rien à prouver, juste à affirmer qu’ils sont déjà là.
Puis AJ Tracey surgit, précis comme une lame. Sa diction, toujours millimétrée, injecte un contrepoint froid à la chaleur du beat. Là où Blaqbonez fait briller la voix, AJ densifie les mots — il enroule le morceau dans une tension plus british, plus pragmatique, presque minimaliste. Leur duo fonctionne parce qu’il ne cherche pas la fusion : il préfère le frottement. L’élégance de l’un renforce la bravoure de l’autre.
Sous ses apparences d’hymne club-friendly, Consistency cache en réalité un manifeste sur la longévité : le refus de s’essouffler dans un monde qui glorifie l’instantané. C’est une chanson sur l’endurance artistique, le muscle mental qu’il faut pour tenir face à la vitesse, à la hype, à la tentation de s’oublier. Là où d’autres prêchent le succès, Blaqbonez prône la discipline — et c’est peut-être ce qui le distingue dans cette nouvelle génération d’artistes africains, trop souvent formatés à l’éphémère.
Ce titre sonne comme une leçon donnée sans arrogance, un rappel que la constance est une arme silencieuse. Et quand deux voix venues de continents différents s’accordent sur cette vérité universelle, la musique prend une autre dimension : elle devient une conversation entre égaux. Consistency n’est pas juste un morceau, c’est un état d’esprit, sculpté dans le marbre du futur.
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octobre 24, 2025On pourrait croire que Icy Pristine parle de froid, mais c’est en réalité un morceau brûlant. Une brûlure sous la glace, une onde de chaleur prisonnière d’un bloc translucide. Molombo et Pyro signent ici une pièce d’orfèvrerie sonore, une prière digitale qui prend la forme d’un rap chanté où chaque mot se cristallise avant de fondre dans la réverbération. C’est de l’émotion tenue à distance, de la douleur polie à la perfection — le chagrin rendu luminescent.
Le morceau s’ouvre sur une guitare en suspension, comme un fil tendu entre le vide et la délivrance. Elle ne pleure pas, elle respire à travers des accords dissonants, presque fragiles. Puis vient la voix de Molombo : mi-nuage, mi-souffle, qui s’écrase doucement contre le beat comme un cœur au ralenti. Il ne cherche pas à dominer la rythmique, il s’y fond, s’y glisse, s’y dissout. Pyro, en écho, prolonge cette sensation d’apesanteur, ajoutant une dimension presque cinématographique au morceau — deux voix qui se croisent dans la nuit, deux solitudes qui se reconnaissent.
Ce qui frappe ici, c’est la manière dont Molombo réussit à rendre l’introspection pop sans la vider de son mystère. Là où beaucoup auraient surchargé, il épure. Son univers — déjà dessiné sur Hero OMW — trouve ici une clarté nouvelle : une écriture à la fois spirituelle et désenchantée, où le désarroi devient matière première. La rythmique trap, discrète mais nerveuse, pulse sous la surface comme un cœur qui refuse d’arrêter de battre.
Icy Pristine semble flotter dans cet entre-deux si typique de Molombo : ni tout à fait hip-hop, ni tout à fait pop, ni tout à fait réel. C’est une chanson qui vit dans un brouillard bleu, quelque part entre l’aube et le souvenir, là où les émotions n’ont plus besoin de s’expliquer. Le duo transforme la vulnérabilité en architecture sonore, et chaque silence devient un miroir.
On ressort de cette écoute comme d’un rêve au ralenti : un peu gelé, un peu apaisé, un peu hanté aussi. Molombo et Pyro ne cherchent pas la catharsis — ils observent la douleur à travers la glace, fascinés par sa beauté immobile. Icy Pristine ne veut pas réchauffer, il veut suspendre le temps, le rendre presque supportable. Et dans ce presque, il touche à quelque chose d’essentiel.
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octobre 24, 2025T.I.M. n’entre pas en scène. Il déboule, chemise ouverte, sourire carnassier, riff prêt à éventrer la monotonie du rock trop poli. What Is Wrong & What Is Right n’est pas un titre : c’est une gifle, une secousse d’énergie brute enregistrée dans un garage où la sueur colle encore aux murs. Ce morceau, c’est l’enfant illégitime des Beastie Boys et de No Doubt, nourri à la bière tiède, à la rébellion, et à ce groove de dinosaure que plus personne n’ose assumer.
Adrian Young, batteur légendaire de No Doubt, plaque ici une rythmique d’une efficacité chirurgicale. Ses coups tombent avec la précision d’un métronome qui aurait pris feu : sec, puissant, irrésistible. Le son est organique, rugueux, presque sale — une batterie qui claque comme un fouet sur une route brûlante. Autour, la guitare de John Hayes (Mother’s Finest) injecte des éclats funk dans un mur de son saturé. C’est dans cette tension entre rage et sensualité que T.I.M. trouve sa couleur.
Et puis il y a cette voix. TJ chante comme on provoque, entre désinvolture et arrogance. Il ne raconte pas une histoire : il l’impose, avec un charisme instinctif, brut, presque animal. On croit entendre un type qui n’a rien à prouver mais tout à balancer — un cri contre la tiédeur, contre les formats, contre les refrains en carton. Le morceau pulse comme un cœur en manque de dopamine, nourri à la nostalgie des années 90 mais propulsé par une énergie parfaitement actuelle.
What Is Wrong & What Is Right rappelle que le rock n’est pas mort : il a juste pris le temps de se recharger avant de revenir plus affûté, plus charnel, plus libre. Ce n’est pas un revival, c’est une réinvention. Une collision entre funk, punk et pop, un groove animal empaqueté dans une production redoutablement moderne.
Dans un monde où tout sonne pareil, T.I.M. ne cherche pas à plaire. Il secoue, il mord, il réveille. Et c’est exactement ce qu’on attendait sans le savoir : un rappel que le rock, quand il est fait avec tripes, sueur et instinct, n’a pas besoin d’être expliqué. Il suffit de l’écouter fort. Très fort.
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octobre 24, 2025Il y a chez Farid Audee — désormais Gabriel Audee — cette volonté farouche de réinventer le plaisir, de lui redonner ses lettres de noblesse dans un monde trop pressé pour danser sans raison. Cruisin’ (You Dig It?), c’est exactement ça : une célébration du futile, une invitation à relâcher le mental et à retrouver cette innocence du groove, ce moment où la musique ne demande rien d’autre que ton sourire et ton mouvement.
Dès les premières mesures, le titre déborde d’un funk poli, presque fluorescent. Les lignes de basse s’enroulent autour de la batterie avec un sourire en coin, pendant que des claviers élastiques ajoutent une touche disco aux reflets dorés. C’est du funk sans complexe, presque bubblegum dans son exécution, mais derrière cette légèreté assumée se cache une précision d’orfèvre : la production est millimétrée, chaque break, chaque filtre, chaque reverb est une décision consciente. On sent l’ingénieur du son derrière le producteur, le créateur derrière le showman.
Ce qui rend Cruisin’ fascinant, c’est qu’il refuse de parler — littéralement. Farid Audee ne chante pas, il sculpte le son comme on raconte une histoire sans mots. Tout passe par les textures : une guitare qui ricoche comme un rire, un synthé qui s’étire comme un regard complice, un beat qui s’installe sans jamais forcer. Le morceau devient un espace : celui d’une virée imaginaire en décapotable à travers une Amérique synthétique, à mi-chemin entre Nile Rodgers et Daft Punk.
Le plus beau, c’est ce paradoxe : une chanson profondément humaine, mais sans voix. On y danse, on y rêve, on s’y perd. Cruisin’ (You Dig It?), c’est du plaisir pur, lucide, qui assume sa légèreté tout en maîtrisant sa forme. Pas besoin de message, ni de gravité : Farid Audee compose comme on respire, dans cette simplicité rare qui n’appartient qu’aux artistes sûrs d’eux.
Et quelque part, c’est là que réside le vrai propos de ce titre : apprendre à aimer sans peser, à créer sans se justifier. À cruisin’, simplement.
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octobre 24, 2025Sous les néons imaginaires d’un club qui n’existe peut-être pas, Plaid Lion allume une boule à facettes qui tourne au ralenti. « Follow Me » a la nonchalance de ces morceaux qui ne cherchent pas à séduire — ils savent qu’ils le font déjà. C’est un groove qui s’avance, un peu chaloupé, un peu sophistiqué, comme une invitation murmurée à mi-voix sur un dancefloor trop petit pour contenir tout ce qu’il fait ressentir.
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Le duo de Tacoma déroule ici une partition où la sensualité et la maîtrise s’épousent sans effort. Une contrebasse élégante tisse la colonne vertébrale du morceau, pendant qu’un beat disco précis, feutré, glisse sans jamais s’imposer. La voix, suave et légèrement voilée, semble flotter au-dessus des accords comme un parfum de fin d’été — ni trop sucré, ni trop distant. Tout respire le goût du détail, de l’arrangement ciselé, de la mélodie qui accroche l’oreille sans la saturer.
« Follow Me » ne parle pas d’amour ni de fête, mais de ce moment suspendu entre les deux : le regard échangé avant la première danse, la lente montée du désir avant le mouvement. C’est une chanson pour les cocktails au coucher du soleil, les terrasses où l’on rit trop fort, les nuits qui s’étirent sans promesse.
Plaid Lion réussit un numéro d’équilibriste rare : faire sonner la nostalgie sans tomber dans la citation, ressusciter la soul du disco tout en y injectant la fraîcheur d’une production moderne, presque cinématographique. On y sent des éclats de Portishead, la chaleur d’un Rick Wade, et la désinvolture des duos qui ont trop écouté la nuit pour en avoir peur.
« Follow Me » se déguste comme un spritz sonore, pétillant et moelleux à la fois. Une invitation à se laisser guider, sans se presser, vers un ailleurs moite et élégant. Le genre de morceau qui vous fait danser, même assis, un sourire aux lèvres et le cœur un peu plus léger.
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octobre 24, 2025Il y a des morceaux qui transforment la nuit en territoire sacré, des pulsations qui réécrivent le langage du corps sans un mot. « IVE BEEN WAITING (TristanK Remix) » appartient à cette race rare de tracks qui saisissent à la gorge dès la première mesure et ne relâchent jamais. Un uppercut sonore, un shoot d’adrénaline calibré pour les clubs qui ne ferment jamais, les parkings qui résonnent encore à l’aube, les âmes qui refusent de dormir.
TristanK injecte ici sa signature électro avec la précision d’un architecte du chaos. La basse, granuleuse et lourde comme une onde de choc, s’entremêle à un kick sec, presque militaire. L’énergie trap qui suinte des breakbeats ajoute une tension dramatique, comme si le morceau oscillait en permanence entre implosion et extase. Au cœur de cette tempête, un vocal aérien, presque spectral, flotte comme un souvenir perdu au milieu du vacarme — une voix qui semble venir d’ailleurs, d’un passé enfoui dans la mémoire d’un dancefloor.
Tout est affaire de contraste : les montées sont étirées jusqu’à la rupture, les drops explosent sans prévenir, et la structure tout entière respire cette maîtrise du déséquilibre propre aux producteurs qui ne cherchent pas à plaire, mais à provoquer. C’est à la fois brut et élégant, technique et instinctif, sensuel et métallique.
Sous les couches de basses et les syncopes brûlantes, « IVE BEEN WAITING » raconte quelque chose de plus intime : cette impatience viscérale d’un artiste qui n’attend plus rien du monde, sinon la vibration juste, celle qui fait trembler la peau et rallume les yeux. TristanK signe ici un remix incandescent, à la croisée du Bass House, du Trap et de l’extase électronique, un cri de minuit qui s’étire jusqu’à l’aube.
Un morceau à écouter fort, très fort — jusqu’à ce que le sol respire avec toi.
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octobre 24, 2025Chez Paul Schalda, tout semble venir d’un autre temps, mais rien n’y sonne nostalgique. Sa voix, râpeuse et lumineuse à la fois, convoque les fantômes du soul des années 70 tout en les glissant dans un costume moderne, bien taillé, un peu élimé sur les bords. « Can You See Yourself With Me » ne cherche pas à impressionner : il préfère caresser, doucement, avec la sincérité d’un homme qui a beaucoup aimé, beaucoup perdu, et qui continue pourtant d’y croire.
Le morceau s’ouvre comme une promesse. Quelques accords chauds, une batterie qui respire, des cuivres discrets mais pleins de tendresse. On imagine déjà la scène : fin d’après-midi à Dallas, lumière dorée sur les vitres, un air de Allen Toussaint dans les oreilles et ce petit sourire mélancolique qu’on n’explique pas. Schalda chante l’attente, l’espoir un peu timide, la vulnérabilité d’un homme qui demande « et toi, tu me vois aussi ? ». Sa voix — celle d’un type qui a vécu — fend le silence comme un rayon de soleil sur un vieux parquet.
Ce qui frappe, c’est la justesse émotionnelle. Rien d’appuyé, tout coule avec une fluidité désarmante : la soul et le folk s’y enlacent, la mélodie s’épanouit sans forcer. On retrouve l’ADN de Staten Island, ce goût du vrai, du rugueux, allié à la douceur texane qu’il a adoptée. Derrière la simplicité du refrain, il y a l’art de celui qui a compris que les grandes chansons tiennent souvent à une ligne, un souffle, une vérité murmurée.
« Can You See Yourself With Me » flotte comme un souvenir heureux qui refuse de s’éteindre. Une chanson d’amour, oui, mais sans fioritures, sans éclats de vitrine — juste la beauté nue d’un sentiment qu’on ose encore formuler. Schalda y livre un morceau de lui-même, brut, sincère, habité par cette humanité qu’on croyait disparue des radios.
Un slow pour les cœurs cabossés, les rêveurs lucides et les nostalgiques du vrai.
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octobre 24, 2025Il y a dans la voix de Konyikeh quelque chose d’infiniment humain — cette fragilité fière, ce tremblement qu’on n’essaie plus de cacher. « Vulnerability » n’est pas une chanson, c’est un aveu. Un moment suspendu où l’on entend le cœur d’une jeune femme battre dans chaque mot, chaque souffle, chaque silence. La soul n’a jamais été aussi simple, aussi vraie, aussi nécessaire.
Le morceau s’ouvre sur un piano qui titube un peu, comme une conversation hésitante entre deux âmes trop lucides. Une batterie feutrée se glisse à pas de velours, soutenant la voix chaude et magnétique de Konyikeh — ce timbre qui semble pouvoir à la fois consoler et blesser. Elle chante la peur d’aimer, la honte d’être vue, la beauté d’être enfin vulnérable, avec une sincérité désarmante. On pense à Amy Winehouse pour la profondeur, à Cleo Sol pour la pureté, mais Konyikeh trace sa propre voie : un entrelacs de jazz, de soul et d’introspection londonienne.
Là où beaucoup cherchent à impressionner, elle choisit la retenue. Les mots ne sont pas faits pour convaincre, mais pour guérir. « Vulnerability » respire comme une prière profane, un hymne pour ceux qui ont trop longtemps confondu force et fermeture. Dans sa voix, on entend les cafés de Camden un dimanche matin, les confidences murmurées après minuit, les cicatrices qu’on finit par aimer.
Et puis il y a ce clip, d’une tendresse inouïe, où la banalité du quotidien devient chorale : les passants, les serveurs, les inconnus se fondent dans un élan collectif, comme si l’émotion de Konyikeh devenait contagieuse.
« Vulnerability » n’est pas une performance, c’est un dépouillement. Konyikeh n’y cherche pas à briller — elle s’y révèle, tout simplement. Dans une époque obsédée par la perfection, elle nous rappelle que la vérité, parfois, chante faux. Et que c’est là que réside toute sa beauté.
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octobre 24, 2025On ne sait pas trop si PMBM chante, prie ou invoque. Dans « Burn Me, Be With Me », tout semble venir d’un endroit interdit — quelque part entre le souffle et la brûlure, entre la confession et la menace. C’est un morceau qui ne se contente pas de séduire : il envoûte, il dévore, il laisse des marques.
La production, mi-trap mi-R&B spectral, respire comme un corps qui hésite entre la tendresse et la chute. Une basse souple glisse sous un beat charnel, presque animal, pendant que des nappes de synthé s’étirent comme une brume de désir. Et au centre, la voix — ou plutôt le murmure — de PMBM : androgyne, blessé, fascinant. On y entend la rage du contrôle et l’abandon du feu, le besoin d’aimer et celui de disparaître dans la même étreinte.
« Burn Me, Be With Me » n’est pas une chanson sur la passion. C’est une expérience de possession. PMBM explore la frontière trouble où le plaisir devient rituel, où la douleur se fait offrande. La voix ne raconte pas une histoire : elle fait vivre un mythe, celui de la fusion absolue, où l’autre devient miroir, poison, pardon. Dans ses textures, on sent l’ombre de FKA twigs, la tension sensuelle de Sevdaliza, l’intensité gothique de The Weeknd — mais avec une froideur mystique, presque sacrée, qui appartient à PMBM seul.
Tout ici semble sculpté dans le clair-obscur : les beats claquent comme des coups de fouet, les silences brûlent plus que les mots. Et quand le morceau s’éteint, il ne laisse pas le calme — il laisse une trace, un vertige, une odeur de peau encore chaude.
PMBM signe là une œuvre hypnotique et dangereuse, où la foi et le désir ne s’opposent plus. « Burn Me, Be With Me » n’est pas un simple titre : c’est un pacte.
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octobre 24, 2025On pensait connaître le goût du sucre en musique — jusqu’à ce que LIZ déboule avec “Likey”. Ce n’est pas une chanson, c’est un bonbon sous acide, une explosion kawaii dans une boîte à rythmes, une claque rose pastel donnée avec un gant de velours holographique. La pionnière du hyperpop revient ici en mode déesse glitchée, mi-Barbie, mi-androïde sentimental, et livre l’un de ses morceaux les plus affûtés depuis son âge d’or chez Mad Decent.
Sous ses airs de pop bubblegum, “Likey” est un ovni ciselé avec la précision d’un hitmaker et l’ironie d’une artiste qui connaît les codes trop bien pour ne pas les dynamiter. Le beat claque comme un chewing-gum dans un club de Tokyo, la basse pulse, synthés et harpes numériques s’entrechoquent dans un chaos parfaitement calibré. LIZ y alterne rap espiègle et mélodies de poupée sous stéroïdes, avec ce ton entre provocation et confession qui a toujours fait sa force.
On retrouve dans “Likey” cette tension délicieuse entre l’innocence affichée et la subversion assumée : sous les paillettes, il y a la morsure. Le morceau est un clin d’œil à la culture digitale, au besoin d’être “liké” dans un monde saturé d’images, mais aussi une manière de reprendre le pouvoir par le jeu, la dérision, la performance. Là où d’autres se perdent dans le miroir du réseau, LIZ danse dessus en talons plateformes.
Co-écrit avec Jimmy Harry, le morceau convoque la pop de Kylie Minogue, la malice de Charli XCX, la nervosité d’un SOPHIE remixé à l’hélium. C’est hyperpop, oui — mais c’est aussi profondément humain, parce que sous le filtre kawaii, il y a cette fragilité douce, ce besoin d’exister, d’être vue, de briller sans s’excuser.
Avec “Likey”, LIZ prouve qu’elle reste la véritable architecte du futur-pop. Là où d’autres surfent sur la vague, elle en fabrique la mousse — étincelante, sucrée, mutante. Une chanson qui danse au bord du précipice numérique, et qui te regarde droit dans les yeux pour te demander, avec un sourire à la fois naïf et carnassier : tu m’aimes, non ?
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octobre 24, 2025Certains musiciens font de la musique, Mischa Blanos, lui, convoque des mondes. “Basilica”, son nouveau single, est moins un morceau qu’une expérience mystique jouée sur un Steinway branché à la matrice. Pianiste de formation classique, mais électron libre de la nuit européenne, Blanos avance dans cet espace suspendu où le sacré rencontre le club, où la lumière des vitraux se confond avec celle des stroboscopes.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/4Y4Z0AvfQmdBKnzekNzVth?si=423f697c1f35423c
Tout commence par une respiration : un piano clair, presque fragile, sur lequel viennent se poser des textures électroniques comme des éclats d’encens numérique. Puis surgissent les tambours — organiques, vivants, signés Liviu Pop —, qui ouvrent la pièce comme on entrouvre une porte d’église en plein set. Le rythme s’emballe, le cœur suit. On est emporté dans une ascension, une montée d’intensité à la fois physique et spirituelle, comme si Keith Jarrett avait rencontré Jon Hopkins au détour d’un club berlinois à quatre heures du matin.
“Basilica” ne cherche pas à séduire, mais à élever. C’est une prière postmoderne, écrite dans le langage des machines et des harmonies anciennes. Mischa Blanos y sculpte une matière sonore où chaque frappe de piano semble taillée dans la pierre, chaque vibration de synthé devient un vitrail en mouvement. Il n’y a pas de parole ici, et c’est mieux ainsi : la musique dit tout, sans détour.
Ce qui frappe, c’est cette manière d’unir des mondes qu’on croyait opposés : la rigueur du concertiste et la liberté du DJ, la verticalité du spirituel et la transe horizontale du dancefloor. Chez Blanos, la foi ne s’exprime plus dans le silence, mais dans la pulsation. Le sacré devient rythme, la dévotion devient groove.
Et au fond, c’est ça, la “basilique” dont il parle : un lieu intérieur, fait de sons, de souffle et d’intensité. Pas besoin d’autel, ni de chœur, ni de dieu de substitution — juste un piano, un drumkit, et une énergie qui monte du sol. Dans ce dialogue entre le charnel et l’éthéré, Mischa Blanos signe peut-être sa pièce la plus viscérale à ce jour : un morceau qui bat, qui prie, et qui respire.
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octobre 24, 2025Il y a des morceaux qui n’ont pas besoin de crier pour être irrésistibles. “Dancing On The Low”, le nouveau single des RoneyBoys, appartient à cette catégorie de chansons qui se faufilent doucement sous la peau, entre un battement de basse et une pulsation synthétique, jusqu’à ce qu’on se surprenne à bouger sans y penser. Le trio californien transforme ici la discrétion en groove — une romance à huis clos, chuchotée sur un dancefloor imaginaire.
Dès les premières secondes, le morceau s’impose par son élégance rythmique : une ligne de basse élastique, un beat propre et claquant, une production au cordeau qui évoque la rigueur d’un studio de Los Angeles où la sueur ne laisse pas de trace. Les synthés oscillent entre nostalgie 80’s et brillance moderne, comme si The Weeknd avait laissé tomber son spleen au profit d’un sourire complice. Les RoneyBoys, eux, déroulent leur voix dans une aisance presque insolente : veloutée, maîtrisée, douce sans être mièvre.
“Dancing On The Low” parle de ces amours discrètes, celles qui se vivent dans l’ombre des projecteurs, loin du bruit et des stories. Mais là où d’autres en feraient une complainte, le trio en fait un hymne à la sensualité contenue. La chanson avance à petits pas, feutrée mais déterminée, un verre à la main, le regard qui glisse dans la lumière rose d’un bar à moitié vide. C’est du R&B, oui, mais avec la précision pop d’un bijou ciselé, un sens du timing et du silence qui trahit des années d’écoute, de travail, d’admiration pour les maîtres du genre.
On y retrouve la patte de Jam & Lewis, mentors des frères Roney, dans ce souci du détail, cette capacité à rendre chaque élément vital : la batterie respire, la basse parle, la voix raconte sans forcer. “Dancing On The Low” est une chanson de nuit claire — pleine de reflets, de douceur et d’électricité.
Les RoneyBoys y confirment leur place dans une lignée qui va de Michael à Miguel, de la soul satinée à la pop de velours. Ce n’est pas juste un morceau à danser : c’est une invitation à ralentir, à se frôler, à se taire un instant pour écouter la lumière tomber sur la peau.
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octobre 24, 2025Le titre dit tout : “Go Off” n’est pas une chanson, c’est une déflagration. Savlamar Sound Collective et Young Zen Nubian s’y rencontrent comme deux étincelles tombant sur le même baril — et tout brûle. C’est un morceau de rap brut, viscéral, mais traversé par une intelligence du son rare, où chaque beat semble respirer la colère et la clarté à parts égales.
Dès l’ouverture, on sent la tension : le groove est dense, presque organique, une basse tapissée de poussière, des drums claquants comme des coups d’égo. Mais ce n’est pas un égotrip. “Go Off” est une revendication intérieure, un cri poli dans la fureur du monde moderne. Young Zen Nubian balance ses vers comme des éclats de lucidité, chaque phrase cherchant la faille dans le système, chaque rime pesant le poids de la conscience. Ce n’est pas du rap de façade — c’est du rap qui sait d’où il parle, et pourquoi il n’a plus le temps d’attendre.
La production de Savlamar Sound Collective amplifie cette urgence sans jamais l’écraser. Entre les basses saturées et les nappes discrètes, on sent la main d’un producteur qui a compris le pouvoir du silence. Rien n’est superflu. Chaque élément, du hi-hat nerveux au kick viscéral, s’aligne pour servir la voix, cette matière première brute autour de laquelle tout s’articule. Le mix respire, la texture vit — on est à la frontière du grime, du hip-hop UK, et d’un spoken word futuriste.
Mais “Go Off” n’est pas qu’un exercice de style. C’est un geste. Une manière de dire : voilà ce qu’il reste quand on arrête de chercher l’approbation. Le morceau frappe fort, sans posture, avec la sincérité tranchante de ceux qui ne jouent plus le jeu. Dans le chaos urbain qu’il dépeint, Savlamar et Young Zen Nubian sculptent une forme de liberté nouvelle, entre rage contenue et lucidité transcendée.
C’est ce qui rend “Go Off” si singulier : un track qui cogne, oui, mais qui pense aussi. Un uppercut poétique, un manifeste en basse mineure. À écouter fort, à ressentir longtemps.
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octobre 24, 2025Un souffle chaud s’élève d’Amsterdam, mi-rue, mi-studio, avec “Sink Or Swim”, une échappée brûlante entre R&B et pop rap signée Fred Maybe, en collaboration avec REDHA. Le morceau s’avance comme une promesse ambiguë : nager ou couler, aimer ou se perdre, danser ou dériver. Ce n’est pas une ballade, ni un banger de surface — c’est un entre-deux moite, où chaque note transpire le risque du sentiment.
Dès l’ouverture, le beat pulse avec cette nonchalance étudiée propre aux productions d’Europe du Nord : une basse sale, charnue, au grain presque analogique, un kick au groove souple, un tempo qui se retient juste avant l’explosion. L’espace est large, sensuel. Les voix s’y glissent comme des gestes à moitié retenus : Fred Maybe et REDHA jouent la tension, entre attirance et lucidité. Il y a dans leurs timbres cette fatigue joyeuse des amours qu’on ne sait pas encore appeler par leur nom.
“Sink Or Swim” se distingue par son mélange de textures : l’élégance R&B des harmonies y côtoie des éléments plus pop et percussifs, presque club, sans jamais sacrifier la chaleur organique. Les breaks minimalistes, les silences respirés entre deux refrains, tout semble calculé pour qu’on entende les battements, pas seulement les beats. C’est une production maîtrisée, mais jamais aseptisée — le genre de track qui garde des coins d’ombre, où la lumière rebondit sur un synthé humide ou un murmure lointain.
L’écriture, elle, reste pudique, presque chuchotée sous la surface rythmique. Il n’est pas question ici de raconter l’amour, mais de le sentir, dans sa phase la plus électrique : celle où tout peut basculer. Fred Maybe signe un morceau qui parle à la fois au corps et à la mémoire, un groove en apnée qui se consume lentement.
Entre le velours d’un D’Angelo modernisé et la désinvolture d’un Anderson .Paak de nuit, “Sink Or Swim” se pose comme une déclaration d’intention : faire du R&B une matière mouvante, fluide, charnelle et européenne. Un titre qui ne cherche pas à séduire, mais à happer — à laisser le choix, cruel et beau, entre couler avec style ou apprendre à respirer sous l’eau.
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octobre 24, 2025Portes qui glissent, panneaux qui bavardent en pixels, souffle chaud du métro : “Street” traverse la station comme un sprint émotionnel réglé au métronome des battements. Pas de grand drame, une urgence précise. Henry Blaeser préfère la tension utile aux explosions faciles, et signe un track qui avale l’indie pop, l’électronica UK et un soupçon de breakbeat nerveux pour en recracher un film intérieur de trois minutes qui refuse de respirer par pitié.
L’ingénierie sonore joue l’illusion du direct. Kick sec qui mord l’asphalte, caisse claire courte, hi-hats qui clignotent comme des feux de quai ; au centre, une basse mobile qui se comporte en personnage, s’accroche, lâche, relance. Les synthés dessinent une ville fantôme : nappes en néon, leads acides qui passent comme des trains express, textures granuleuses posées en arrière-plan pour simuler les turbulences d’air. L’arrangement s’organise en couloirs : couplets sous tension, pré-refrain qui ouvre une brèche, relâchement infime, puis redépart. Pas de surdécor, un mille-feuille de micro-décisions. C’est ce dosage qui rend la course addictive.
La signature Blaeser respire l’écosystème UK sans s’y dissoudre : héritage dance filtré par une sensibilité alt-pop qui traite la mélodie comme une trajectoire plus que comme un slogan. L’écriture rase les murs avec élégance ; la voix, placée au-dessus du mix mais jamais démesurée, agit comme un narrateur qui refuse le pathos. Les couches vocales, discrètement doublées, créent un halo de vertige tandis que le design stéréo trace la perspective d’un tunnel qui s’élargit à chaque reprise. À l’oreille, un amour des montées à la TEED, une façon de dessiner le contraste qui rappelle la photographie nerveuse d’un Josh Finck : la musique et l’image semblent déjà dialoguer avant même de se croiser.
“Street” n’est pas une carte postale nostalgique ; c’est un plan d’évacuation. Le morceau organise le chaos, loue l’adrénaline, apprivoise le manque et trouve, dans l’enchevêtrement des lignes, un centre de gravité. En clair : single de transition qui agit comme un sas vers un long format annoncé plus ambitieux. L’instantané devient promesse.
Verdict : titre-relais idéal pour EXTRAVAPOP. Suffisamment affûté pour les playlists qui aiment pousser le tempo, assez charnel pour rester au casque bien après la station suivante. “Street” prouve que l’indie électronique peut encore courir vite sans perdre son âme — et que la meilleure fuite, parfois, consiste à accélérer.
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octobre 24, 2025Dans le sillage des bus de nuit entre Tottenham et Stratford, une pulsation s’allume, ni tape-à-l’œil ni nostalgique : “All One People” choisit la voie claire, celle où le rap conscient sait tenir la salle sans lâcher la pensée. Christopha ne brandit pas de grand drapeau ; il cadre, agence, respire. Résultat : un single de rassemblement, écrit à hauteur d’oreille, calibré pour la relecture en boucle autant que pour l’instant de bascule sur un dancefloor lucide.
L’architecture impressionne par sa précision. Rythmiques nettes, kick qui plante le pas, caisse claire aux arêtes sèches, charleys en souffle contrôlé ; une base qui évoque le classicisme UK sans poussière, boom-bap réinventé avec une nervosité contemporaine. La basse, étagée dans le bas-médium, colle à la marche et laisse juste ce qu’il faut d’air aux couches harmoniques. Quelques touches de claviers ou de sample textural (grain légèrement patiné, couleur cinématographique) ouvrent la stéréo ; la prod’ évite le tape-à-l’œil, préfère la lisibilité. Le mix place la voix au centre, proche, sans vernis : un choix éthique autant qu’esthétique.
Au micro, Christopha confirme sa discipline de coureur de fond. Diction nette, débit souple qui sait tantôt presser, tantôt lever le pied ; art des pivots rythmiques qui relancent l’écoute au moment exact où l’oreille attend la ligne droite. Les images s’emboîtent, les transitions respirent, chaque section sert un même axe : faire tenir ensemble des trajectoires différentes sans aplatir les nuances. L’accroche se retient sans forcer : pas de refrain fluo, plutôt un motif à capillarité qui s’infiltre et devient slogan intérieur. Le morceau, pensé comme un nœud de corde, rassemble plus qu’il n’explique.
Contexte utile : l’endurance paye. Après l’épreuve de force “26 Miles and Running” (un titre toutes les deux semaines, puis un second round), Christopha n’aligne pas un concept de plus, il capitalise une méthode : régularité, précision, intention. “All One People” en est la synthèse : macro-idée lisible, micro-détails de production qui tiennent au casque, énergie suffisamment chaude pour embarquer celles et ceux qui n’ouvrent pas Spotify pour recevoir une leçon.
Ce qui demeure, c’est la fonction sociale du track. Pas un sermon, un espace. Le beat installe la confiance, la voix trace l’itinéraire, la prod’ protège l’intelligibilité : on entend des vies parallèles se croiser sans collision. Dans un paysage saturé de produits rapides, cette limpidité a la valeur d’un luxe discret.
Verdict : un single-charnière pour EXTRAVARAP — utile en ouverture de set pour imposer la cadence, redoutable en sortie de tunnel pour redonner du nerf à une playlist consciente. “All One People” ne promet pas l’utopie ; il propose la poignée de main. Souvent, c’est exactement ce qui manque.
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octobre 24, 2025Premier réflexe : monter le volume avant même de comprendre. “Call Me” déboule comme une sirène de poche — guitare au rasoir, batterie qui cavale sans perdre la grâce, basse élastique qui tient le monde sur deux cordes. Trio suisse, gros moteur : The Next Movement condense l’expérience live en trois minutes de charge contrôlée, et transforme un simple single en manuel de survie par le groove.
Ce qui saisit d’abord, c’est l’aérodynamique. Le tempo file, mais rien ne bave : kick sec, snare claquée juste après la pensée, charleys qui ventilent la mesure. La basse de Pascal “π” Kaeser verrouille l’assise dans un registre moelleux mais musclé, avec ces micro-glissés qui donnent de l’aspérité sans détourner la marche. La guitare de Sam Siegenthaler taille des angles nets, entre stabs-couteaux et traits wah qui n’annoncent jamais leur arrivée. Devant, la voix de J.J. Flueck — chant-batterie, combo rare et spectaculaire — s’amarre à un vocoder chirurgical : une couleur rétro-futuriste utilisée avec parcimonie, suffisamment pour signer, jamais pour masquer.
Architecture millimétrée : couplets en sprint contrôlé, pré-refrain qui fait respirer la caisse claire, pont aérien comme une baie vitrée ouverte sur le club (la fameuse « airy bridge » qui met tout le monde d’accord), puis ride-out ultra-fonky où chaque instrument négocie sa petite victoire sans défaire l’ensemble. La production sent la sueur propre : compression parallèle au service de l’impact, sub tenu mais nerveux, stéréo resserrée qui place les musiciens à portée de paume. Rien n’est “trop” — tout est placement.
L’ADN du groupe affleure partout : humour nonchalant, précision de studio, réflexes de scène. On comprend pourquoi la formation passe pour une machine de guerre en Europe : couture impeccable entre neo-soul, funk de coffre-fort et réflexes de pop immédiate. Surtout, “Call Me” assume la simplicité comme art majeur : un motif clair, des arrangements qui racontent, une énergie qui ne cherche pas l’uppercut gratuit. Résultat : un titre qui aimante la rotation radio autant qu’il nourrit les DJ sets qui aiment la sueur élégante.
À glisser en entrée de playlist pour imposer le sourire, ou juste après un standard D’Angelo / Vulfpeck pour mesurer la tenue : “Call Me” ne vient pas demander de la place, il en crée. Et quand le ride-out referme la porte, une évidence demeure : dans le royaume du groove, trois personnes suffisent pour faire lever tout un quartier.
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octobre 24, 2025Couleur d’annonce : le rose ici n’est pas un filtre, c’est une attitude. All in Pink 2 cristallise une semaine de création en un manifeste net, précis, cut : alternative R&B, pop de rêve, rap mélodique et un bounce drum’n’bass venu d’outre-Manche qui fait valser le BPM sans sacrifier l’âme. Projet court, vision large, finition chirurgicale — la signature d’un artiste qui fabrique chez lui des morceaux destinés aux mégaphones du dehors.
9Lives! (Pink Cop Car) lance le cortège comme un chase-scene de minuit. Percus nerveuses, basses élastiques, vocaux en multi-couches qui s’empilent en panoramique : la sensation de survivre à toutes les versions de soi, rose gyrophare au plafond. Le refrain mord, la prod’ claque à froid ; l’énergie UK s’entend dans les ghost notes du break et ce swing de caisse claire qui pousse vers l’avant.
Feel Like Mine (FAH!) échange la vitesse contre la viscosité sensuelle. Textures Y2K en arrière-plan — pads étincelants, lead synth en gelée — pendant que la voix glisse entre croon R&B et ligne rap chantée. Le hook respire, les ad-libs dessinent le décor ; un titre taillé pour les playlists nocturnes où la tendresse garde des gants de boxe.
Coupe N Dash! durcit le trait : hi-hats en mitraillette, 808 sèche, topline implacable. Le récit, c’est l’esquive élégante : accélérer, tourner, disparaître — DnB dans les jambes, trap dans les reins, panache pop dans le timbre. Chaque mesure sert la cinétique, pas de graisse, seulement des angles.
Pink Interlude agit comme salle de décompression. Field recordings feutrés, cloches synthétiques, souffle de chorus granuleux : intermède ambient qui repose l’oreille et recentre le propos. L’interlude n’habille pas, il scénarise — rappel que le rose n’est pas qu’une teinte, c’est une dramaturgie.
Still LoveMade™ referme l’EP sur l’aveu lumineux : drum programming en battement de cœur, accords velours, mélodie qui s’ouvre en grand avant de se resserrer sur une punchline douce. Le mix met la voix au premier rang, les reverbs courtes tiennent la proximité ; dernier geste, dernière étincelle, envie de relancer.
Au-delà des titres, l’architecture impressionne : tension/relâchement millimétré, contraste chaud-froid, ponts harmoniques discrets qui connectent les scènes. Cubby Kamikaze assemble l’intime et le club avec une précision d’horloger : DIY assumé, mais vernis pro ; émotion frontale, mais design sonore au cordeau. Les influences — Imogen-meets-Sufjan côté spleen électronique, héritage rap US, rebonds DnB UK — ne pèsent jamais : elles propulsent.
All in Pink 2 coche la case replay sans flirter avec la formule. C’est un EP de mouvement : courir, s’arrêter, respirer, repartir — confiant, stylé, mémorisable. Pour les curateurs, un pick évident ; pour les auditeurs, une preuve qu’un rose bien manié peut rendre tout le reste plus vif.
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octobre 24, 2025Une pièce silencieuse, un banc de bois, l’ivoire qui respire. Le premier accord de “Saint” tombe comme une pièce dans l’eau sombre : cercles concentriques, lumière qui s’élargit. Rien d’ostentatoire, tout d’essentiel. Le titre choisit la retenue, et dans cette réserve se niche un monde entier.
“Saint” déplie un langage où le néoclassique frôle le jazz par capillarité. On entend des échos de Pärt dans la clarté tintinnabuli — ce mariage d’une voix mélodique et d’un bourdon harmonique — mais l’harmonie s’autorise des inflexions modales à la Jarrett, ces pas de côté qui réchauffent soudain la tonalité. La main gauche pose des piliers (quintes ouvertes, basses tenues) tandis que la droite sculpte des motifs courts, recombinés, comme si la mémoire testait plusieurs chemins vers la même image. L’improvisation ne déborde jamais ; elle enseigne la patience. À chaque reprise, un détail se déplace : un appoggiature prolongée, une suspension qui retarde la résolution, une syncope respirée plutôt que martelée.
Le mix minimaliste — très proche du marteau, souffle de feutre perceptible — souligne une esthétique de proximité. La pédale est tenue avec parcimonie : juste assez pour laisser naître les harmoniques, jamais au point d’engloutir le phrasé. La pièce sonne claire, comme filmée en plan rapproché : on devine un piano réglé serré, un accord tempéré pour la netteté des médiums, une réverbération de chambre qui coud l’espace sans le théâtraliser. L’ombre de Nils Frahm affleure dans l’ascèse des dynamiques, celle d’Esbjörn Svensson dans la manière d’ouvrir subitement une perspective lyrique au détour d’un motif. Dans le lointain, un sens du crescendo dramatique évoque la grammaire cinématographique de Zimmer, mais jamais au détriment de l’intime.
Le morceau porte un poids doux : l’hommage aux parents disparus irrigue la forme sans l’alourdir. Ici, la douleur ne réclame pas le pathos, elle cherche la forme juste. Les séquences ascendantes travaillent comme des respirations, les descentes chromatiques ouvrent des fenêtres malgré leur gravité. Le temps semble élastique : rubato discret, dilatations microscopiques, une façon de dire que le souvenir n’obéit pas au métronome. La mélodie centrale revient, un peu plus usée, un peu plus vraie, tel un chapelet qu’on égrène pour survivre à l’instant.
“Saint” s’inscrit dans ce couloir rare où l’ambient, le classique contemporain et le jazz se tiennent par la main sans jamais se confondre. C’est de la musique qui voit dans l’obscurité. Une pièce pour méditer, oui ; surtout, une pièce pour tenir debout. Quand la dernière résonance s’éteint, il reste une certitude : certaines vies méritent des monuments de silence, et ce piano en est un.
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octobre 24, 2025Je me souviens d’avoir écouté ce morceau à 2h07, quand l’écran d’ordi se reflétait comme une lune fatiguée sur la fenêtre. À ce moment précis, “Power Outage” n’a pas “débranché” la pièce : il a rallumé mes synapses. Pas de préambule tiède, pas de blabla de promo—juste le constat intime qu’un titre pensé dans la pénombre d’une ville glacée (Portland, immobilisée par une tempête historique) peut devenir, quelques mois plus tard, une torche dans nos nuits d’ultra-connexion.
Micki XO signe ici un manifeste électropop qui sait parler le langage du corps autant que celui de l’épuisement. Le kick pulse comme un métronome cardiaque, les textures électriques crépitent en périphérie, puis ce drop inattendu—à la limite du cinétique—ouvre une trappe vers une euphorie presque tactile. Paradoxe fécond : les paroles murmurent la fatigue, les to-do lists qui dévorent, la surcharge médiatique et politique, tandis que la production insuffle un sourire musculaire, un réflexe de danse. C’est la double exposition d’une même photo : burn-out en premier plan, espoir rétroéclairé au fond.
Techniquement, “Power Outage” s’adosse à une triangulation habile : la ligne mélodique solaire façon Dua Lipa, une tension texturale sombre qui évoque Rezz, et un sens du spectacle frontal hérité de Lady Gaga. Le morceau tient sa promesse pop (hook immédiat, structure resserrée), mais ose une dramaturgie de l’énergie : montée progressive, respiration minimale, puis un final “all-consuming” qui refuse de se résoudre. En 3 minutes 16, beaucoup de titres courent après la radio ; celui-ci court après nos réserves de batteries internes.
Le récit derrière la chanson—douze jours sans électricité—n’est pas anecdotique : l’absence de courant devient courant vital. Débrancher pour recharger, concept mille fois vu, mais rarement incarné avec cette précision sensorielle. “Power Outage” fonctionne comme un rituel : tu appuies sur play pour échapper au monde, tu reviens avec une fréquence neuve. À l’heure où la pop aime se grimer en cardio sans âme, Micki XO propose une intensité empathique, un groove qui écoute autant qu’il parle.
Conclusion simple, sans cynisme : si l’époque tente de nous assécher, ce single rappelle que la joie est aussi une compétence technique. Branché sur la bonne prise, notre futur peut encore clignoter.
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octobre 24, 2025Dans Ya Saki, deuxième extrait de son album Amann à paraître chez Protomaterial Records, Siwane nous invite à une nuit suspendue entre désir et ivresse, entre la mémoire d’Al-Andalus et les pulsations feutrées du jazz moderne. C’est une chanson de soie et de feu, une caresse musicale où le vin coule comme une métaphore de l’amour, et où chaque note semble transpirer le parfum d’un patio mauresque après la pluie.
Le titre — qui signifie “Ô échanson”, celui qui verse le vin — agit comme un refrain incantatoire, un appel à la fois sensuel et mystique. Mounia Siwane chante dans un arabe poétique qui effleure le sacré sans jamais l’enfermer, et transforme le simple geste de boire en rituel amoureux. Sa voix, à la fois aérienne et incarnée, flotte sur les harmonies raffinées du guitariste Stani Jardel, dont les compositions s’inspirent des mélodies populaires d’Al-Andalus. On y entend résonner des siècles de métissage : les mélismes arabes glissent sur des accords de jazz, les silences respirent entre deux souffles, et la modernité s’invite dans la poussière des siècles.
Le morceau se déroule comme une scène : deux amants, un verre de vin, la lumière des bougies qui tremble sur leurs visages. Les rythmes se font souples, presque lascifs, et la musique semble hésiter entre la conscience et le rêve. Par instants, Ya Saki se fait danse, puis soupir, puis murmure — un lent glissement vers la transe douce du petit matin.
Ce qui fascine chez Siwane, c’est ce pont invisible qu’elle dresse entre les époques : l’élégance érudite d’Al-Andalus et la liberté improvisée du jazz. L’ensemble sonne comme un héritage réinventé, une conversation entre l’Orient et l’Occident où chaque instrument devient une langue, chaque silence un baiser retenu.
Ya Saki n’est pas simplement une chanson d’amour : c’est une ivresse d’âme, une offrande à la beauté du fugace, un chant à la fois charnel et spirituel. Dans la voix de Mounia Siwane, on entend toute la chaleur d’une nuit andalouse et l’écho infini d’un désir qui refuse de mourir à l’aube.
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octobre 24, 2025De sa chambre à Uppsala, Yungwall signe avec Cleopatra un premier album d’une sincérité brute et d’une ambition quasi mystique. Tout ici respire la solitude créatrice : les beats bricolés dans la pénombre, la voix qui cherche sa vérité au milieu du souffle, les textes comme des confessions murmurées dans un micro trop proche. Et pourtant, à travers ce minimalisme, l’album vise grand — le ciel, l’amour, la mémoire.
Yungwall s’inscrit dans la lignée des rêveurs conscients, quelque part entre la ferveur mystique de Kanye West période College Dropout et la lucidité poétique de Kendrick Lamar. Mais au lieu de l’Amérique saturée de lumière, c’est la Suède qui l’entoure — une mélancolie froide, domestiquée, où le silence devient rythmique. Cleopatra, c’est un disque de chambre, mais aussi un disque d’empire intérieur : chaque morceau semble écrit pour bâtir une mythologie intime, un royaume de sons où le hip-hop dialogue avec l’âme.
Le titre n’est pas anodin. Cleopatra est à la fois une muse, une métaphore et un mirage. La femme qui inspire le disque n’est jamais vraiment là : elle devient un symbole de désir et de perte, un reflet dans le fleuve mental de l’artiste. “Sphere of thoughts”, comme dit Yungwall lui-même — un espace circulaire où les émotions tournent, se heurtent, se réinventent.
Musicalement, le disque respire la fraîcheur d’un artisan qui apprend en créant. Les textures sont fragiles, les beats respirent, la voix vacille parfois — mais c’est justement là que réside la beauté du projet. On y sent le geste, la construction, la mue. Cleopatra est un album d’apprentissage autant qu’un manifeste personnel : il parle d’amour, de foi, de doutes, mais surtout de la transformation lente de soi en artiste.
Il y a dans chaque piste une forme d’humilité qui rappelle les débuts de la soul électronique : ce sentiment de tenir entre ses mains quelque chose de petit et d’immense à la fois. Yungwall ne prétend pas révolutionner le rap, il le réinvente à sa mesure — une confession, un souffle, un monde miniature.
Cleopatra n’est pas qu’un premier album : c’est un rite de passage. Le son d’un jeune homme qui transforme sa chambre en temple, ses pensées en vers, et ses doutes en foi.
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octobre 24, 2025On dirait que la chanson flotte. Comme un souvenir qu’on n’arrive pas à attraper, un matin de brume sur la côte anglaise. Cotton Wool, le nouveau single de Cal Lynn, ne cherche pas à impressionner. Il se contente de respirer lentement, de se lover dans ses guitares cotonneuses, dans cette douce ivresse où le temps semble s’être arrêté quelque part entre 1973 et une playlist lo-fi d’aujourd’hui.
Originaire du Nord mais installé à Brighton, Cal Lynn a cette manière rare d’écrire le passé comme s’il ne l’avait jamais quitté. Son timbre, légèrement voilé, rappelle les larmes contenues de Lennon, les rêveries fatiguées de Mac DeMarco, les éclats lunaires de T. Rex. Mais chez lui, la nostalgie n’a rien de décoratif : c’est un état d’âme, presque une philosophie. Cotton Wool parle de ces moments où l’on s’enveloppe de douceur pour ne plus rien sentir. Où l’on préfère la chaleur du coton à la brûlure de la vérité.
Le morceau avance comme un somnambule. Une guitare claire, des accords suspendus, un rythme discret, presque fragile. On entend la poussière des seventies mêlée à la mélancolie d’une ère saturée d’écrans. Lynn y sculpte le silence avec la tendresse d’un artisan : il ne plaque pas les sons, il les caresse. La production lo-fi, volontairement texturée, semble trembler sous le poids de ses propres émotions — chaque souffle, chaque frottement de corde devient un battement de cœur.
Mais derrière la douceur, il y a cette tension sourde. Cette impression que tout pourrait s’effondrer à tout moment. Cotton Wool n’est pas seulement une ballade nostalgique : c’est un aveu de fuite. Fuite du réel, des sentiments trop lourds, des visages qu’on préfère ne plus affronter. Et pourtant, en se perdant dans cette ouate sonore, Cal Lynn dit quelque chose de profondément vrai sur notre époque : cette incapacité à vivre pleinement sans s’anesthésier un peu.
Ce titre, c’est la bande-son d’un retour en voiture à 2 h du matin, les phares déchirant la brume, la radio crachotant un vieux vinyle. Entre spleen, douceur et lucidité, Cal Lynn signe un morceau suspendu, aussi fragile qu’un rêve qu’on voudrait retenir au réveil. Un de ces instants rares où la musique ne raconte pas seulement le passé — elle le ressuscite.
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octobre 24, 2025Il revient, transfiguré. Matreya – qu’on connaissait jadis sous le nom de Mason Noise, l’enfant terrible du X Factor UK – s’avance aujourd’hui comme un autre homme. Fini le clinquant des projecteurs : Be Love, son nouveau single, est un exorcisme doux, un hymne solaire taillé dans la matière même de la guérison. Là où d’autres crient, lui respire. Là où la pop cherche la performance, lui cherche la paix.
La première pulsation d’Afrobeats s’élève comme un battement de cœur. Puis viennent les cuivres, chauds comme un coucher de soleil sur Lagos, et la voix de Matreya – ample, veloutée, chargée de lumière – qui plane au-dessus d’un océan de rythmes organiques. On sent derrière cette architecture sonore une intention rare : faire danser sans perdre la gravité, éveiller sans prêcher. “Be Love” n’est pas un simple morceau : c’est un mantra mis en musique, un souffle collectif de réconciliation.
Produit avec Reece Hayden et Iwan VanHetten (Sister Sledge, Jools Holland), le morceau tisse un dialogue entre ciel et terre. Les guitares frôlent la soul, les claviers épousent la transe, les percussions s’étirent en cercles rituels. Tout est vivant, mouvant, vibrant. C’est à la fois un carnaval et une méditation — Matreya lui-même parle de “carnaval sur un vaisseau spatial”, et l’image n’a rien d’exagéré : sa musique flotte littéralement hors du temps.
Ceux qui ont suivi son chemin savent que cette renaissance n’est pas qu’esthétique. Après s’être retiré du tumulte médiatique, l’artiste s’est tourné vers le Reiki, le Qi Gong, la spiritualité et la guérison par le son. Ce qu’il livre aujourd’hui, c’est le fruit d’une transmutation : la pop y devient prière, l’ego se dissout dans le groove. On entend dans sa voix une sérénité nouvelle, comme si chaque note sortait du centre du cœur.
Be Love s’inscrit dans la lignée des musiques universelles — celles qui cherchent à relier plutôt qu’à impressionner. Il y a du Fela dans le rythme, du D’Angelo dans la sensualité, du Coldplay période Ghost Stories dans la lumière suspendue. Mais surtout, il y a Matreya, cet artisan d’une pop spirituelle, connectée et bienveillante, qui ne craint pas de croire encore à la force du mot “amour”.
À l’heure où tout vacille, Be Love tombe comme une évidence : un rappel que le salut ne viendra pas des algorithmes, mais des cœurs qui battent à l’unisson. Un gospel du futur, un souffle de vie à fredonner les yeux fermés, quand la nuit semble trop lourde.
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octobre 24, 2025Il y a chez Ruud Voesten quelque chose de presque monacal : une façon de traiter la musique comme un rite, un lent pèlerinage vers la clarté. Après avoir exploré l’enfer dans Ambrosia, le batteur et compositeur néerlandais ouvre les portes du Purgatorio de Dante avec Raw Beans, deuxième extrait d’un album à venir sur ZenneZ Records. Et dans cette ascension spirituelle, il choisit le dépouillement comme arme : un simple duo clarinette-piano, suspendu entre la faim et la grâce.
Inspiré du septième cercle du Purgatoire — celui des gourmands condamnés à contempler, sans jamais goûter — Raw Beans est une œuvre d’attente, de désir inassouvi. Le morceau respire le manque. Le piano effleure les notes comme on tend la main vers un fruit invisible ; la clarinette, elle, gémit, supplie, se retient de mordre. L’ensemble s’inscrit dans une tension silencieuse, un entre-deux où la beauté naît de la frustration. On pense à Messiaen, à Webern, à ces compositeurs qui savaient faire du silence un langage.
Mais derrière cette austérité, il y a le feu discret du jazz — pas celui des clubs enfumés, mais celui, plus intérieur, des respirations libres et des syncopes contenues. Voesten, qui a toujours su mêler structure et instinct, orchestre ici une pièce qui semble écrite pour un espace sacré : un temple minuscule fait de chair et de pierre sonore.
L’enregistrement porte d’ailleurs la trace du lieu où tout a germé : la résidence d’Il Palmerino, à Florence, là où Dante vécut, là où les paysages eux-mêmes respirent l’expiation. Cette musique est autant une prière qu’une étude, autant un cri qu’un murmure. Elle ne raconte pas la faim : elle la fait ressentir.
Dans Raw Beans, la virtuosité s’efface au profit du sens — chaque note pèse son âme. Le morceau ne cherche pas à séduire, il invite à la contemplation, à cette lente digestion du silence que seul le jazz européen, dans ses formes les plus ascétiques, sait manier.
Ruud Voesten transforme le purgatoire en une chambre d’écho intime, où les fautes deviennent musique, et où la rédemption ne se gagne qu’à l’écoute. Un avant-goût de Ambrosia II qui promet une traversée à la fois mystique et charnelle — un voyage vers la lumière, à pas retenus, les mains encore brûlées par l’enfer.
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octobre 24, 2025On croyait avoir tout entendu : la drill s’était déjà frottée à la pop, au classique, à l’afrobeat. Mais Shooqa 22 a trouvé un nouveau territoire à défricher — un espace suspendu entre rage contenue et lyrisme céleste. Leur premier single, Isgonnabeok (drill-jazz #2), est une collision élégante entre saxophone fiévreux, basse urbaine et voix cristalline, un ovni sonore qui redéfinit la manière dont la douceur et la tension peuvent cohabiter.
Tout commence dans un clair-obscur : la chanteuse Karla dépose ses mots comme on effleure une blessure encore vive. Sa voix, limpide, semble hésiter entre l’intime et le cri — un murmure qui se fait prière. Puis la rythmique s’invite, sèche, millimétrée, typique de la drill londonienne, mais ici transfigurée par l’irruption d’un saxophone qui, littéralement, rappe. Oui, rappe. Le souffle y devient flow, les notes percutent le beat, dans une fusion qui bouleverse les codes autant qu’elle apaise.
Le morceau avance comme un rêve lucide. Chaque contraste est dosé avec un sens rare du détail : les harmonies jazz flottent au-dessus d’une structure trap nerveuse, tandis que le refrain, ample et mélodique, explose en plein ciel. “Je peux m’endormir dans tes yeux… dis-moi juste que ça va aller.” Une phrase qui résonne comme un mantra post-moderne, à la fois vulnérable et lucide, intime et universelle.
Shooqa 22, collectif parisien de six musicien·ne·s, s’impose d’emblée comme un laboratoire d’émotions et de sons. Repéré par le programme Grand Zebrock, le groupe revendique une pop indé qui ne craint ni la brutalité des kicks ni la complexité des accords suspendus. Leur musique ne se range pas, elle dérive — entre la chair et le rêve, entre le jazz et la rue.
Isgonnabeok est une promesse de désordre harmonieux, une pulsation nouvelle dans le cœur encore tiède de la scène parisienne. Et si la pop du futur ressemblait à ça — à une caresse qui frappe fort ?
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octobre 24, 2025WAIN, producteur, songwriter et mix engineer aux 100+ sorties, sort de l’ombre avec « Still Colorful », un projet où l’artisan du son se fait enfin auteur de sa propre mythologie. Huit titres comme huit fenêtres sur un cœur en travelling, portés par une galerie de voix invitées qui ne font jamais écran à son geste : une pop indie trempée à l’acoustique, polie au mixage cinématique, qui respire l’espace et la lumière. C’est commercial sans cynisme, c’est folk sans folklore, c’est pop rock sans posture – et surtout, c’est remarquablement construit. Le producteur qui a appris à servir les autres sert ici la chanson, et ça s’entend : tout est à sa place, du grain des guitares au velours des pianos, des textures électroniques à peine effleurées aux respirations soigneusement ménagées.
Three or Four (avec YALI)
Ouverture feutrée, battement à hauteur d’épaule, et cette voix qui passe en oblique sur une guitare qui claque comme un polaroid. WAIN installe d’emblée sa grammaire : arpèges discrets, basse patiente, claps qui deviennent décor. Le refrain, en montée progressive, refuse la grandiloquence pour mieux laisser l’harmonie respirer. En bon mix engineer, il ménage un champ stéréo d’une propreté chirurgicale, mais jamais froide : chaque détail (le souffle d’un slide, la réverb qui s’éteint en queue d’hirondelle) raconte. On pense à la sincérité des premiers Bon Iver qui auraient rangé la forêt pour un studio baigné de fin d’après-midi.
Take Me Home (avec Tay Lerner)
Ici, la pulsation avance au pas lourd d’un bus de nuit. Le songwriting s’accroche à une ligne mélodique claire, presque radiophile, mais l’habillage reste artisanal : une caisse claire en coton, des chœurs qu’on devine faits maison, une guitare nylon qui ourle le cadre. Le mix de WAIN ouvre des poches d’air entre les éléments, ce qui donne à l’ensemble une dynamique respirante. Le “home” du titre paraît moins un lieu qu’une direction : on y va sans se presser, et c’est la route qui nous redessine.
Hit the Ground (avec Nitzan)
La piste la plus pop rock du lot, qui garde pourtant les manières délicates de l’indie folk. Rythmiques en contretemps, petites syncopes qui invitent le corps sans exiger la piste. Le hook n’est pas une injonction mais un sourire – il vous attrape parce qu’il ne force rien. Le producteur signe ici un équilibre rare : guitare électrique aux harmoniques satinées, kick qui tape court, et un pont au design cinématique, tout en suspensions, comme un montage cut-to-black avant le final.
I Wish I Could Fly (avec שירה וייסלר)
Moment de grâce. Piano en colonne vertébrale, cordes fantômes, un champ lexical aérien qui tient parole : le morceau vole, mais au ras de nos vies. La voix, diaphane, est traitée avec une pudeur d’orfèvre : un comping précis, un de-esser qui laisse la sibilance respirer, un delay minimaliste qui allonge l’émotion sans la diluer. On sent l’expérience du mix engineer qui sait qu’un “s” trop lisse enlève la peau à la chanson. Ici, rien n’est gommé : tout est caressé.
Breathe (avec Ophir BM)
Respirer, c’est compter les silences. WAIN y excelle. La structure épouse le thorax : inspiration au couplet, rétention au pré-refrain, exhalation au drop qui ne droppe pas – il s’ouvre. Les textures électroniques affleurent, granulaires et cinématographiques, comme un travelling lente vitesse sur des paysages intérieurs. La basse, ronde mais contenue, passe la main à une guitare folk en palm mute qui agit comme métronome intime. C’est la mécanique du calme.
We Don’t Belong (avec MIRA)
Titre manifeste dans le texte, mais pas dans le geste : si on n’appartient à rien, on peut appartenir à la chanson. Le track est construit en étages : couplets presque spoken, pré-refrain qui soulève, refrains en ruban qui s’enroule. La production privilégie la suggestion : un tambourin qui n’apparaît qu’une fois, quelques pianos préparés, et ces micro-glitches qui tiennent lieu de ponctuation. Le mix est un exercice d’équilibre : laisser le lead devant sans écraser les respirations des chœurs. Mission parfaitement remplie.
The Yellow Sign (avec YOTAL)
La signature jaune ? Un panneau attention : banger subtil. Guitares staccato, beat qui claque en gomme laque, lignes de synthé à peine dessinées. C’est ici que la veine “pop cinématique” se montre le plus : on visualise une course urbaine au crépuscule, caméra main à hauteur de visage. Le bridge installe une tension harmonique qui se résout en douceur, comme si le plan s’ouvrait sur un horizon en contre-jour. Montage mixage : même combat.
Colorful (avec ORIAN)
Finale en titre-manifeste. “Colorful” n’est pas qu’un adjectif : c’est un manifeste de production. WAIN y expose sa palette – boiseries acoustiques, éclats pop, vernis rock – et prouve que la couleur, en musique, est d’abord une question de lumière. Les voix s’empilent sans s’écraser, preuve d’un vocal editing au scalpel et d’un sens rare du relief. Le dernier refrain, élargi par des doublages stratégiques, offre l’image exacte de l’album : une mosaïque cohérente, chaque tesselle posée pour servir l’ensemble.
Pour conclure, « Still Colorful » tient sa promesse : un disque multiple qui ne s’égare jamais. On y sent le producteur qui sait écouter, le mix engineer qui sait trancher, le songwriter qui sait taire – laisser parler les notes, les pauses, les gens qu’il invite. À l’heure où la pop aime crier ses refrains par-dessus des drums identiques, WAIN préfère la densité calme, l’émotion tenue, le cinémascope intime. C’est une carte de visite, oui, mais surtout un rendez-vous : on a hâte de le retrouver, sur d’autres routes, d’autres voix, d’autres couleurs.
• Site officiel : wainstudio.com
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octobre 21, 2025Il y a des morceaux qui ne se contentent pas de s’écouter : ils s’infiltrent, lentement, comme un souvenir d’une autre vie. Dreamz d’ABSYTE appartient à cette catégorie rare. Ce n’est pas une simple piste de rap alternatif, c’est une expérience extracorporelle — un trip mystique sous psydub, un rêve lucide posé sur un beat lo-fi, un combat intérieur mené dans la brume des fréquences basses.
Le morceau s’ouvre comme un souffle. Un écho lointain, presque religieux, s’élève, avant que la rythmique ne vienne battre à la manière d’un cœur inquiet. ABSYTE ne rappe pas, il incante. Sa voix se glisse dans le tissu du son, mi-chaman mi-conteur, déroulant un monologue spirituel sur la connexion invisible entre les êtres, sur la haine projetée, sur la guerre invisible que mènent nos esprits pendant le sommeil. Il parle de dreams, mais ce ne sont pas les rêves des winners : ce sont ceux qui sentent le métal froid, la peur, les prémonitions, la lutte contre la noirceur que les autres déposent en nous.
Il y a du Shabazz Palaces dans cette approche métaphysique du hip-hop, du Flying Lotus dans la texture éthérée, et un peu de Saul Williams dans la gravité des mots. Pourtant, Dreamz reste propre à ABSYTE — une signature sonore faite d’abîme et de lumière, où chaque son semble signifier quelque chose, où le moindre silence pèse.
Techniquement, la production est une merveille : nappes ondulantes, basses liquides, percussions qui claquent comme des gouttes de pluie sur un toit d’étain. On navigue entre trance et méditation, entre conscience et inconscient. La structure n’obéit pas aux codes du rap classique — elle se déploie comme une vision, sans couplets fixes ni refrains rassurants, mais avec un flux hypnotique qui ne lâche jamais l’oreille.
Dreamz est un miroir tendu à nos parts sombres, une prière pour ceux qui ont compris que la violence du monde s’immisce parfois jusque dans nos songes. ABSYTE y peint la guerre mentale des marginaux, la spiritualité urbaine des éveillés, l’idée que le hip-hop peut encore être un langage cosmique.
Un morceau à écouter seul, dans la nuit, casque vissé, le regard fixé sur un point invisible — celui où le réel et le rêve cessent enfin de se distinguer.
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octobre 21, 2025Il y a quelque chose de presque martial dans la manière dont Raubtier Kollektiv attaque la langue. Les mots deviennent des coups, les respirations des menaces, les silences des cliquetis de gâchette. Ce collectif, né dans l’obscurité concrète des métros allemands et nourri au bitume comme à la philosophie de la survie, dévoile quatre titres qui composent un bloc brut — dense, cohérent, incandescent : Mach Dich gerade, Gönn Dir, Eigene Liga et Liebe und Angst.
Tout commence avec Mach Dich gerade, véritable manifeste de verticalité. Sur un beat trap tendu comme un câble à haute tension, les voix frappent l’air avec la rigidité d’un entraînement militaire. Le morceau est une injonction à se tenir droit, à affirmer sa présence dans un monde où la posture est une arme et le corps un drapeau. C’est froid, précis, presque clinique — mais dans cette froideur, une chaleur sourde monte : celle de la fierté retrouvée.
Gönn Dir bascule dans l’intime. Ici, la force devient douceur, la confiance, une caresse. Le flow reste sec, tranchant, mais les mots s’arrondissent pour parler de respect de soi, d’équilibre intérieur, de cette discipline invisible qui distingue les vrais des poseurs. On sent poindre une vulnérabilité rare pour un crew aussi brut — un art de la retenue qui touche juste.
Avec Eigene Liga, le collectif reprend les gants. Ce n’est plus une chanson, c’est une arène. Le message ? Ne regarde pas autour de toi, regarde en toi. Combat ton double, tes peurs, tes lenteurs. Musicalement, c’est un chaos maîtrisé : basses grasses, nappes brumeuses, et ce flow syncopé, presque tribal, qui tord la langue allemande jusqu’à la faire groover comme du français ou du yoruba.
Puis vient Liebe und Angst, la fissure. Le morceau d’un père, d’un homme, d’un être. Un titre où la rage se fait tendresse, où le gangsta rap s’efface derrière l’humanité nue. La voix tremble un peu, les hi-hats se taisent presque. On devine une berceuse dans la fureur — un amour qui ne dit pas son nom mais qui brûle sous chaque mot.
Ce qu’accomplit Raubtier Kollektiv, c’est rare : unir la brutalité du trap à la densité existentielle du hip-hop conscient, sans jamais se trahir. Ils rappent en allemands du XXIe siècle — c’est-à-dire en animaux civilisés, en poètes énervés, en survivants lucides.
À travers ces quatre morceaux, le collectif bâtit un autoportrait collectif, rageur et tendre, dur et lucide, aussi précis qu’un miroir brisé. On y entend la rue, la discipline, la peur, la foi, l’amour — tout ce qui rend les hommes debout malgré tout. Et dans ce vacarme, une idée se glisse : être “Raubtier”, c’est peut-être simplement continuer à rugir quand tout le monde baisse la tête.
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octobre 21, 2025Il y a dans Every Day’s a Saturday une ironie lumineuse, ce genre de mélancolie sucrée que seuls les bons faiseurs d’indie rock savent rendre dansante. Ian McFarland transforme la routine en hymne, le burn-out en ballade estivale, le désenchantement en feu d’artifice lo-fi. C’est un morceau qui donne envie de rouler sans destination, vitres ouvertes, en chantant trop fort pour oublier qu’on tourne en rond.
Sous son vernis solaire et son refrain de stade (“Every day’s a Saturday when the world’s on fire again”), le morceau cache un regard lucide sur le monde moderne : la joie factice des scrolls infinis, l’épuisement tranquille des corps jeunes, l’envie de se sentir vivant dans un décor qui brûle. McFarland s’amuse à tordre le cliché du cool pour en faire une confession douce-amère. Ses guitares claquent comme des photos Polaroid, ses lignes de basse avancent en pas feutrés, et sa voix — entre le sourire et la lassitude — navigue dans cette zone grise où l’ivresse et la lucidité se frôlent sans se confondre.
Il y a du Strokes dans la désinvolture, du Mac DeMarco dans la nonchalance, mais Ian McFarland garde sa propre touche : un sens du storytelling presque cinématographique. On le sent plus auteur que poseur. Every Day’s a Saturday ne cherche pas à séduire, il capture. L’instant, la répétition, le goût du banal élevé au rang d’émotion.
Ce qu’on retient surtout, c’est cette impression de familiarité troublante : la chanson semble déjà exister quelque part dans nos souvenirs — une soirée d’été, un bar en sous-sol, une cigarette qui s’éteint dans un verre de bière tiède. Et pourtant, tout sonne neuf.
McFarland signe ici une pièce de pop garage déguisée en hymne générationnel, où la fatigue devient groove, et la lucidité, un moteur. Un titre qui se fredonne en boucle, comme un mantra pour survivre à l’époque : si tout s’écroule, autant danser dessus.
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octobre 21, 2025Hazy ne se contente pas de pulser — il se souvient. C’est une transe douce, une errance dans le ventre électrique de Dublin, à l’heure où les pavés brillent encore d’alcool et de pluie, et où les corps se déplacent sans se parler, reliés par la basse plutôt que par les mots. Kormac, vieux bricoleur de textures et alchimiste du hardware analogique, signe ici un morceau de house suspendue, hantée par l’ombre des clubs d’hier et l’écho des nuits sans fin.
Tout dans Hazy respire la rémanence : la rythmique est nette mais voilée, comme captée derrière un brouillard de lumière orange. La structure se déploie lentement, sans climax, dans une progression où le groove se tord sous le poids du souvenir. On y sent les fondations du Detroit techno — cette rigueur presque industrielle — mais Kormac la transforme en matière organique. Ses synthés ne sont pas froids, ils transpirent. Ses kicks ne frappent pas, ils avancent, traînant derrière eux une fatigue magnifique, celle de l’aube qui refuse d’arriver.
Ce n’est pas une track pour le peak-time. C’est le morceau qu’on joue quand la fête s’étire au-delà du plaisir, dans cet état de lucidité poisseuse où la musique devient souvenir avant même de s’arrêter. Kormac capture cette tension entre euphorie et nostalgie, cette « zone floue » entre la sueur du club et le silence du dehors.
Et dans le fond, Hazy parle de transmission. Du passage du DJ à l’architecte sonore, du sampleur au compositeur. Kormac, qui a longtemps flirté avec l’hip-hop avant d’écrire pour orchestre et télévision, retrouve ici le fil originel : cette pulsation qui relie toutes ses vies, des caves de Dublin aux studios feutrés de Londres.
Dans le vacarme des productions calibrées, Hazy ose la retenue, l’imperfection et la chaleur. On y entend les machines respirer, les circuits chauffer, les mélodies s’effilocher. C’est une musique de souvenir et d’attente — un battement pour ceux qui marchent encore, seuls, vers la fin de la nuit.
Avec Hazy, Kormac ne célèbre pas le club : il l’honore comme on honore une cathédrale effondrée. Chaque note résonne comme un rayon de lumière sur les ruines, un murmure de ce que la musique sait faire de mieux : transformer la mélancolie en mouvement.
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octobre 21, 20254 A.M. se déploie comme une carte postale sonore écrite depuis une heure où plus rien ne dort. Pas une simple collaboration internationale, mais un espace de collision poétique entre continents et cadences — Phoenix, Johannesburg, Chicago, chacun y laisse son empreinte dans un morceau qui respire le bitume et la beauté de l’insomnie.
Pk tha Poet, fidèle à son alias de faiseur de mots éternels, convoque ici l’esprit du hip-hop le plus organique : celui où le rythme est un manifeste et la production, un souffle. Le morceau, bien qu’instrumental, raconte sans jamais prononcer un mot. On y entend le silence après la fête, les conversations avortées, les espoirs qui tintent encore dans l’air chaud des villes. Le beat, quant à lui, oscille entre la tension du trap et la fluidité du jazz, glissant sur des basses rondes, des hi-hats nerveux et une mélodie minimaliste, presque obsédante.
Il y a quelque chose d’ultra sensoriel dans cette composition : un équilibre rare entre la lourdeur du sol et la légèreté de l’air. 4 A.M. n’est pas une simple boucle à écouter, c’est une sensation qui s’installe, comme une pulsation intérieure. Chaque kick résonne comme un battement de cœur collectif, chaque texture sonore évoque une langue différente — un mot en zoulou, une respiration en anglais, un murmure en jazz. C’est un hip-hop cosmopolite, un territoire en fusion où la diaspora devient un rythme.
Touchline et les featuring venus d’horizons multiples ajoutent leur empreinte invisible : on les devine dans le souffle, dans les interstices du morceau, dans cette façon qu’a la production de respirer à plusieurs. On pense à Kaytranada ou à Tobe Nwigwe pour cette manière de rendre la virtuosité accessible, de transformer la complexité en évidence.
4 A.M. est une traversée, un instant suspendu entre la fatigue et la clarté, un moment où l’inspiration grésille comme une ampoule qui refuse de s’éteindre. Pk tha Poet signe là une pièce sans mots mais pleine de sens — une méditation en mouvement, un poème sans lettres mais avec un groove qui parle toutes les langues.
C’est une heure du matin qui n’appartient à personne, mais que tout le monde reconnaît : celle où la musique pense à votre place.
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octobre 21, 2025Il y a dans Drunk & Messy une manière d’assumer la déchéance amoureuse comme une œuvre d’art. Estella Dawn, cette autodidacte néo-zélandaise exilée sous le soleil californien, y transforme le chaos intime en matière sonore, comme si le vacillement d’un cœur pouvait devenir un beat, une pulsation, un cri maîtrisé. Ce n’est pas une chanson sur l’amour : c’est une chanson sur ce qu’il reste quand l’amour déborde, quand il s’étale sur les draps et qu’on continue quand même de l’aimer pour ça.
Tout se joue dans la tension : entre la retenue et l’explosion, entre la pudeur d’une confession murmurée et la furie d’un refrain qui se fout du lendemain. Estella chante comme on se saoule — lentement d’abord, avant que la vérité ne remonte d’un seul coup. Sa voix a cette texture rare, à la fois veloutée et fêlée, qui donne l’impression qu’elle pourrait s’écrouler ou tout brûler à n’importe quel moment. Elle ne joue pas la pop-star, elle joue la femme qui regarde son reflet à 3h du matin, maquillage coulé, sourire intact.
Le morceau, lui, avance comme une ivresse lucide. Le beat, discret mais nerveux, pulse dans un espace moite et serré, tandis que les synthés scintillent comme des reflets de lumière sur des verres à moitié vides. On y sent l’épure d’une productrice qui sait exactement ce qu’elle fait : chaque détail est pensé, chaque silence pèse. Le refrain arrive tôt, sans prévenir, comme un trop-plein. Drunk & Messy est construit comme un souvenir qu’on n’arrive pas à effacer — les voix s’empilent, les harmonies se dédoublent, la mélodie semble tourner sur elle-même jusqu’à en devenir obsédante.
Et pourtant, rien n’est lourd. La douleur flotte, presque légère, traversée par une ironie tendre : Estella Dawn ne pleure pas, elle danse sur ses cendres. On entend dans sa manière d’écrire cette génération qui préfère rire du drame que s’y noyer, qui fait de sa honte un hymne et de sa solitude une esthétique.
Drunk & Messy, c’est un peu ça : le lendemain d’une nuit sans filtre, la lucidité qui arrive trop tard, la grâce dans le désordre. Estella Dawn ne cherche pas la perfection, elle cherche la vérité. Et elle la trouve — dans le vacarme doux de sa propre vulnérabilité.
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octobre 21, 2025Sous ses apparences de freestyle nocturne, Crazy Convo est une confession moderne. Solemn Soul y parle à Dieu comme on parlerait à un ami perdu de vue, sur un ton entre le délire et la lucidité, entre la rue et le ciel. Sa voix traverse un espace sonore hybride — quelque part entre Kingston, Atlanta et Londres — où le dancehall s’embrase sur une rythmique trap et des nappes house moites, comme un halo digital autour d’une âme en feu.
Le morceau pulse comme un combat intérieur. Chaque mesure est une oscillation entre foi et tentation, chaque basse un battement de cœur qui lutte pour garder le tempo de la vérité. Solemn Soul, fidèle à son nom, refuse la superficialité : il rappe avec une urgence sincère, une ferveur presque mystique. Derrière l’énergie brute, on sent l’homme qui doute, qui vacille, mais qui continue à chercher la lumière dans la poussière.
Ce mélange de genres — dancehall, house old-school, trap — ne relève pas du simple collage esthétique. Chez lui, c’est un langage. L’écho jamaïcain apporte le souffle, la chaleur du vivant. Le trap, lui, traduit la tension, le grind, la lutte quotidienne. Et la house, en fond, agit comme une catharsis : un rappel que même la douleur peut se danser. Devenant ainsi un morceau à la croisée des mondes, Crazy Convo déploie une spiritualité en mouvement, presque charnelle.
Ce qui émeut, c’est cette contradiction assumée : Solemn Soul chante le chaos, mais sa voix respire la paix. Son timbre — éraillé, vibrant, profondément humain — agit comme une balise dans la tempête sonore. Derrière chaque ligne, on devine une âme qui parle depuis le bord du gouffre, mais refuse d’y tomber. Il rappe comme on prie : avec des fissures dans la voix, mais une force dans le souffle.
Crazy Convo n’est pas une chanson, c’est un dialogue — avec Dieu, avec soi, avec ce monde saturé de bruit. Et Solemn Soul y parvient avec une humilité rare : celle de celui qui sait que la foi n’est pas un décor, mais un combat. Un morceau brut, vibrant, incandescent, où la lumière finit toujours par trouver une sortie, même à travers le vacarme.
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octobre 21, 2025On dirait un instant suspendu entre le jour et la nuit, entre la moiteur d’un club et le souffle chaud d’une savane invisible. Dusk, le nouveau morceau de Devenish, ne se contente pas d’être une simple production afro-house : c’est une cartographie sensorielle du moment où tout bascule. Un morceau qui semble né du croisement entre le vent, la lumière, et la mémoire d’une fête qui n’a jamais vraiment pris fin.
Devenish compose comme un peintre synesthète : chaque percussive hit, chaque ligne de basse est une couleur, chaque montée un dégradé. Le morceau s’ouvre sur un groove tribal, presque primitif, où les voix, à moitié murmurées en anglais et en afrikaans, deviennent des particules de lumière. Rien n’est là pour séduire frontalement, tout se tisse lentement — comme une caresse rythmique. Le beat avance avec patience, gonflé de respiration organique, jusqu’à ce que les synthés, chauds comme une fin d’été, viennent illuminer la scène.
Ce qui frappe dans Dusk, c’est la façon dont Devenish relie la nature et la machine. On y entend l’appel du dehors : les chants d’oiseaux transfigurés en samples, les textures d’air devenues nappes, les pulsations telluriques transformées en sub-basses hypnotiques. Sa formation jazz affleure dans la fluidité de la structure, dans cette absence totale de raideur : le morceau coule, glisse, se transforme. Il n’a pas besoin de drop, car tout y est déjà tension et relâchement.
Il y a dans cette production quelque chose de profondément sensuel et spirituel à la fois. Dusk se vit plus qu’il ne s’écoute : il se respire. Comme ces moments de fin de journée où la lumière baisse et où tout semble possible — la fête, la mélancolie, l’oubli. Devenish réussit à capturer cet entre-deux fragile, cette beauté passagère qu’on ressent sans jamais pouvoir la nommer.
Dans le fond, ce morceau n’a pas de pays, pas d’époque. Il s’inscrit dans la grande lignée des producteurs voyageurs — de Black Coffee à Bonobo — qui cherchent moins à faire danser qu’à reconnecter le corps à la terre, à la couleur, au souffle. Et si Dusk signifie crépuscule, chez Devenish, il est tout sauf une fin. C’est le moment exact où la musique devient lumière.
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octobre 21, 2025Bambo Lwam s’ouvre comme une aube tropicale, tout en douceur et en lumière. DJ Nkanyiso world wide y tisse une transe délicate, mi-afrobeats, mi-amapiano, où le rythme ne cherche pas à conquérir, mais à envoûter. On y entre comme dans une prière rythmée, sans frontière ni barrière linguistique : les mots en zoulou deviennent texture, vibration, respiration.
Ce morceau a cette magie rare des titres qui ne s’écoutent pas, mais s’habitent. Le beat avance, souple, perlé, tout en retenue — une pulsation organique qui semble venir du sol lui-même. Les percussions claquent comme des gouttes d’eau sur une peau chaude, les synthés s’étirent en mirages sonores, et la voix, lointaine mais fervente, trace un fil d’or entre spiritualité et sensualité. Bambo Lwam est une chanson d’amour, oui, mais pas seulement pour une personne : c’est une déclaration à la vie, à la danse, au collectif.
Nkanyiso n’en fait jamais trop. Il laisse respirer le morceau, joue avec le silence, avec l’espace. Là où beaucoup d’afro-fusion saturent la piste, lui choisit l’équilibre. On entend l’héritage du kwaito, la légèreté de la house sud-africaine, et cette manière toute contemporaine de penser la musique comme un lieu de rencontre : entre Lagos et Durban, entre la rue et la spiritualité.
Ce qui rend Bambo Lwam si particulier, c’est son refus de se plier au format : ni banger, ni balade, il se place quelque part entre la fête et la méditation. On danse, mais les yeux fermés. Le corps suit la cadence pendant que l’esprit s’évade, happé par ces harmonies qui se déploient comme des vagues d’encens.
On sent dans ce morceau l’ambition d’un artiste qui veut relier les mondes : celui des clubs, celui des rituels, celui du cœur. DJ Nkanyiso world wide porte bien son nom : sa musique a le goût du large, cette sensation d’unité universelle qui fait des beats africains une langue planétaire.
Bambo Lwam, c’est une caresse rythmique, un souffle chaud venu du Sud, un mantra électronique qui rappelle que le groove, avant tout, est une manière de prier sans mot dire.
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octobre 21, 2025Funsho ne chante pas pour séduire. Il chante pour rallumer quelque chose — une braise, un souvenir, une foi en soi qui s’était perdue quelque part entre le doute et le bruit du monde. Glow n’est pas un morceau de R&B classique, c’est une prière pop-soul suspendue entre la terre et le ciel, un mantra lumineux envoyé à tous ceux qui ont cessé de se regarder avec bienveillance.
Le morceau s’ouvre comme une main tendue : une ligne de synthé chaude, fluide, presque divine, qui s’étire avant que la voix de Funsho ne s’y love, douce mais décidée. Il ne s’adresse pas à un amour extérieur — il parle à lui-même, à son reflet, à cette part du passé qu’on doit pardonner pour pouvoir avancer. Et sa voix, tout en maîtrise, oscille entre fragilité et grandeur. Elle a cette clarté rare des artistes qui n’ont plus rien à prouver, sinon qu’ils existent encore.
Sur le plan sonore, Glow marche sur le fil entre la sensualité du R&B et la ferveur du gospel. La production est aérienne, sans ostentation : une basse ronde, des chœurs éthérés, des textures électroniques qui respirent à la mesure du cœur. On y perçoit un héritage afro-soul discret, des pulsations qui rappellent la spiritualité rythmique du Nigéria, mais filtrées à travers un prisme contemporain, urbain, introspectif.
Ce qui fascine, c’est la sincérité avec laquelle Funsho construit son univers. Pas de posture, pas de démonstration : juste un homme face à sa propre lumière, conscient que celle-ci peut vaciller. Le refrain agit comme une incantation, une promesse chuchotée à voix haute : tu peux encore briller, même brisé. Ce n’est pas un message de développement personnel — c’est de la musique qui soigne.
Funsho transforme l’intime en collectif. On écoute Glow seul, mais on a l’impression d’être plusieurs à l’intérieur de soi : l’enfant qui doute, l’adulte qui s’épuise, et cette version future, apaisée, qui sourit doucement en arrière-plan. C’est tout le pouvoir de ce titre : unir ces fragments éparpillés sous une même lueur.
Dans un monde qui glorifie l’ego, Funsho ose la foi. Non pas celle qui se prêche, mais celle qui se vit. Glow est un morceau qui ne cherche pas à éblouir : il nous rappelle juste que briller n’est pas un acte de vanité, mais de survie.
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octobre 21, 2025C’est une chanson qui ne se montre pas tout de suite. Dontukno s’approche lentement, comme une silhouette qui ne veut pas déranger. Puis elle s’installe, soyeuse et discrète, dans un coin de la pièce, jusqu’à ce que tout — la lumière, l’air, les battements du cœur — prenne sa cadence. Barrett Staples y chuchote le sentiment d’être à la fois tout près et terriblement loin de quelqu’un, avec cette douceur retenue qui fait du soul moderne un art de la nuance.
La production, signée avec le collectif Seattle hot beige, respire la précision sensuelle. Chaque note semble suspendue, chaque frappe de batterie fait l’amour au silence. Ce n’est pas un groove qui cherche à séduire, c’est un groove qui écoute. Les claviers effleurent la peau, la basse ronronne comme une confidence sous une lumière tamisée, et la voix de Barrett, magnifiquement éraflée, flotte quelque part entre la chaleur de D’Angelo et la mélancolie de Sampha. On entend des fragments de jazz qui se dissolvent dans des reflets hip-hop, des échos de soul qui glissent vers le R&B alternatif — tout s’y fond sans jamais se figer.
Mais Dontukno n’est pas seulement un morceau d’ambiance. C’est une conversation intime avec le manque. Ce moment où la tendresse se heurte à la distance, où la proximité devient presque douloureuse. Barrett y raconte sans raconter — une manière de laisser le mystère respirer, d’exprimer le désir à travers les vides, pas les mots. Ce qu’il chante, ce n’est pas une histoire d’amour, c’est l’espace entre deux âmes, cet entre-deux qu’on tente de combler par le rythme et le souffle.
La musique avance comme un souvenir réchauffé par le groove : lente, un peu trouble, presque liquéfiée. On imagine la scène : la nuit dehors, une lampe basse, un disque qui tourne trop lentement, et cette voix qui murmure qu’aimer, c’est parfois laisser partir. Barrett Staples signe ici la fin de son cycle Year of the Tiger — et quelle fin : une ode à la vulnérabilité, à la beauté de l’inachevé, au geste simple de ne pas tout dire.
Dontukno n’a rien de démonstratif, et c’est précisément là qu’il frappe. Il danse à mi-voix dans le clair-obscur des émotions, entre chair et brume. Ce n’est pas une chanson à écouter — c’est une atmosphère à habiter, une caresse qui dure plus longtemps que sa propre musique.
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octobre 21, 2025La musique de Ranymo a cette chaleur rare — celle qui ne se contente pas de réchauffer, mais qui purifie. No Favor brûle doucement, comme une prière en plein jour, un morceau taillé dans la vérité nue, sans vernis ni prétention. C’est le genre de reggae qu’on n’entend plus assez : brut, sincère, enraciné dans la terre, porté par une voix qui semble sortir d’un souvenir collectif, celle d’un peuple qui avance sans rien demander, juste avec la force de ses pas.
Dès les premières secondes, la basse s’installe comme une pulsation cardiaque. Elle respire lentement, laissant l’espace au groove de s’étendre, de s’alourdir d’air chaud. Sur cette fondation, la voix de Ranymo s’impose — rocailleuse, souple, habitée d’une foi tranquille. Ce n’est pas une prière adressée à Dieu, mais à soi-même : un serment de rester vrai, même quand la lumière se fait rare. No Favor n’est pas un cri de révolte, mais un murmure de dignité.
L’arrangement, d’une précision artisanale, garde l’esprit du roots sans s’enfermer dans le passé. On y sent le balancement du dancehall, cette élasticité du corps qui danse pour évacuer les chaînes invisibles. Mais au fond, le morceau reste une déclaration d’indépendance. Pas besoin de faveur, pas besoin de validation — juste la conviction que le travail, la foi et la loyauté finissent toujours par payer. Dans sa simplicité, Ranymo touche quelque chose de sacré : la noblesse du quotidien, la beauté de ceux qui n’attendent rien et avancent quand même.
On pense parfois à Burning Spear pour la gravité spirituelle, à Chronixx pour la modernité douce, mais Ranymo garde sa propre vibration. Ce qu’il chante, c’est la survie sans cynisme, la résistance dans le sourire. Ce n’est pas une musique qui veut convaincre, c’est une musique qui constate — calme, ancrée, lucide. Dans chaque mesure, on sent la discipline de l’artiste, son amour pour la lignée jamaïcaine, cette manière d’utiliser le son non pas pour fuir, mais pour s’enraciner davantage.
No Favor n’a pas besoin d’artifice : il se suffit à lui-même. Il dit le refus des raccourcis, la fatigue des illusions, la beauté du geste pur. En trois minutes, Ranymo signe un manifeste tranquille — celui d’un homme debout dans la lumière naturelle, refusant les ombres projetées par le faux éclat du monde. C’est un morceau qui ne promet rien, mais qui donne tout : l’honnêteté, la sueur et la grâce.
Le reggae ici redevient ce qu’il a toujours été à sa naissance — un espace de vérité, un rythme pour les consciences éveillées, un feu qui ne s’éteint pas. Et Ranymo, sans fracas, rallume la flamme.
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octobre 20, 2025On ne sait pas très bien si « Natural Light » éclaire ou consume. C’est un morceau qui s’infiltre, lentement, comme la lumière du matin glissant sous une porte après une nuit trop longue. Yarni y déploie un art rare : celui de faire du rythme une matière vivante, du silence un instrument à part entière. Chez lui, chaque battement semble respirer, chaque son est un fragment de vérité. Ce n’est pas de la musique d’ambiance, c’est une musique qui se déplace dans ton sang.
Il faut dire que Yarni n’a jamais cherché à appartenir à une scène : il les traverse toutes. Electronica, jazz, soul, hip-hop — tout s’y croise, tout s’y trouble. Dans Natural Light, il retrouve Franz Von, voix grave et terrienne, et Jeff Darko, souffle aérien et presque mystique. Ensemble, ils signent une forme d’équilibre impossible : la pesanteur du réel et la légèreté de l’espoir. Le morceau avance en apnée douce, tendu entre le battement hypnotique des percussions et la chaleur organique des harmonies.
C’est une œuvre qui respire comme une prière laïque, un groove métaphysique. Le flow de Franz Von agit comme un ancrage, une pulsation qui ramène au sol, pendant que Jeff Darko laisse filtrer la lumière par les interstices de la mélodie. Il y a quelque chose d’infiniment humain là-dedans — pas une humanité tapageuse, mais celle qu’on devine dans la retenue, dans la pudeur d’un cri qui préfère rester murmure.
Techniquement, la production de Yarni est d’une justesse déconcertante. Chaque fréquence a son rôle, chaque fréquence respire. Les percussions semblent avoir été enregistrées dans une pièce ouverte sur le ciel, la basse ronronne comme une phrase de saudade brésilienne, et la voix se glisse dans les interstices avec la douceur d’un souvenir qui refuse de partir. Ce n’est pas un morceau à écouter, c’est un morceau à habiter.
Ce qui fascine, c’est la façon dont Yarni parvient à faire cohabiter la ferveur spirituelle et la physicalité du groove. On est à la fois dans le corps et hors de lui, pris dans une sorte de transe contemplative où tout devient clair : les douleurs, les doutes, les désirs. Natural Light n’est pas un appel à danser, mais à exister un peu mieux.
Dans un monde saturé de sons qui veulent briller, Yarni, Franz Von et Jeff Darko rappellent qu’on peut aussi choisir de rayonner doucement. Leur lumière n’éblouit pas — elle soigne. Un titre d’une grâce rare, à la frontière du mystique et du charnel, où chaque battement semble murmurer la même chose : parfois, pour voir, il faut simplement fermer les yeux.
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octobre 20, 2025La voix de J. Santonio arrive comme une bouffée de chaleur dans une pièce trop bien climatisée. Elle danse, s’étire, caresse. Tonight n’est pas un simple morceau pop-R&B : c’est une déambulation nocturne entre la peau et la pensée, un hymne à la liberté sensuelle sous néons pastel. Dès les premières mesures, quelque chose pulse — un groove qui suinte la maîtrise, une basse qui serpente avec élégance, et cette manière de faire respirer le silence entre deux battements de caisse claire, comme un battement de cœur retenu.
Ce qui frappe d’abord, c’est la clarté de la production. Tout y est précis sans être glacé : une architecture nu-disco revisitée, une touche de funk digital, une nostalgie subtile des années où la pop savait encore transpirer. J. Santonio, originaire de Washington D.C., joue avec les codes du genre comme un sculpteur avec la lumière — chaque mesure capte une nuance, un reflet, un désir. On y sent l’héritage de Bruno Mars dans le sourire, de Michael Jackson dans le souffle, de Ne-Yo dans la retenue élégante. Mais Santonio n’imite pas : il infuse son propre ADN, cette fragilité assumée, cette sincérité qu’on n’attend pas d’un morceau calibré pour les clubs.
Le thème, lui, est simple, presque banal : le désir féminin, l’affirmation de soi, la promesse d’une nuit sans attache. Pourtant, dans la bouche de J. Santonio, cette simplicité devient manifeste. Il célèbre la femme libre sans la posséder, observe la lumière dans ses mouvements sans chercher à la retenir. On devine une bienveillance rare, un respect de l’instant, une sensualité sans domination. Tonight devient alors plus qu’un morceau : une conversation discrète entre deux êtres qui refusent le poids du lendemain.
Mais c’est dans les détails que le morceau prend toute sa valeur. Le beat, fluide et souple, semble flotter sur un fil invisible. La voix de Santonio, à la fois soyeuse et légèrement rocailleuse, dessine un espace sonore où tout paraît suspendu. Il n’a pas besoin de prouesses vocales : il choisit l’économie, la suggestion, l’ombre portée. Et c’est là que réside la magie — dans cette retenue, cette manière d’installer la tension sans jamais la résoudre.
On sort de Tonight comme d’une conversation trop courte, les yeux encore pleins d’un reflet, le corps encore tiède d’une présence. Santonio ne cherche pas à révolutionner le R&B contemporain ; il en révèle la dimension la plus intime, celle qui parle de regard et de respiration. Un instant suspendu, un fragment de nuit transformé en souvenir sonore.
Sous ses airs de morceau radio-friendly, Tonight cache une élégance presque cinématographique — la bande-son d’un flirt, d’une liberté qui ne s’excuse pas d’exister. Un titre qui ne séduit pas par son éclat, mais par sa justesse : celle d’un homme qui comprend que, parfois, la plus grande audace est de simplement ressentir.
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octobre 20, 2025Change est une prière électronique. Une confession douce-amère sur la mutation, sur ces moments où la vie s’impose sans prévenir et te force à redessiner ton propre visage. Leo Tea, figure discrète mais singulière de la nouvelle scène rap UK, y déploie un univers à la fois fragile et lucide, où la trap s’effiloche dans la lumière, où le mot “guérison” prend enfin des allures sonores.
Le morceau s’ouvre comme un matin gris après la tempête. Une boucle synthétique étire le temps, un beat sobre pulse sous la peau — pas pour faire danser, mais pour rappeler qu’on respire encore. Leo pose sa voix comme on pose un pansement : sans grandiloquence, sans faux espoir. Il ne joue pas les héros, il murmure ses doutes, ceux qui accompagnent la reconstruction. Sa façon d’aborder la santé mentale n’a rien de clinique ; elle est sensorielle, intime, vécue. Change parle moins de la guérison que du processus, du moment où l’on choisit de ne plus se noyer.
Dans la structure du morceau, tout respire l’équilibre précaire. Le refrain, lumineux, s’ouvre comme une fenêtre après l’orage, tandis que les couplets retombent dans un demi-silence tendu, une tension presque tangible. La production — subtile, texturée — évoque les envolées de Joji ou les paysages désolés de Kid Cudi, mais Leo Tea garde cette sensibilité brute, un ton anglais dans le grain, un regard direct dans la douleur.
Ce qui bouleverse dans Change, c’est cette impression que chaque note cherche la paix. La voix tremble parfois, mais sans affectation : elle reste humaine, imparfaite, sincère. Ce n’est pas un cri de victoire, c’est un souffle de lucidité. Leo ne promet rien, il constate. Que tout bouge, tout le temps. Que l’on s’abîme, que l’on recommence. Que la lumière revient, sans prévenir.
Dans un monde saturé de promesses vides et de productions interchangeables, Change sonne comme une évidence. Leo Tea n’a pas besoin d’enrober son propos — il le vit. Et c’est précisément cette honnêteté brute, presque naïve, qui transforme la chanson en quelque chose de profondément humain. Une main tendue à ceux qui peinent à se relever. Une preuve, peut-être, que la beauté peut renaître là où tout semblait perdu.
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octobre 20, 2025Gico rappe comme on chuchote un secret qu’on n’a jamais osé dire tout haut. Dans Figurant, il donne voix à cette silhouette qu’on ne regarde jamais, à ce rôle secondaire que la vie distribue sans audition. Mais au lieu d’en faire une plainte, il en tire un poème — lucide, fragile, drôlement humain.
La production, fine et feutrée, épouse parfaitement cette pudeur. Quelques nappes électroniques s’étirent comme une respiration nocturne, soutenues par une rythmique douce, presque hésitante. C’est un pop-rap de l’ombre, sans clinquant, sans surjeu — un décor minimal où chaque mot résonne avec justesse. Gico ne cherche pas à éblouir, il cherche à toucher, à caresser le banal jusqu’à en extraire la beauté.
Le morceau fonctionne comme une introspection déguisée : derrière le ton léger perce une douleur diffuse, celle de ne pas se sentir à la hauteur du film qu’on croit devoir jouer. “Figurant” devient alors une métaphore de l’existence contemporaine, de cette fatigue d’être en représentation, d’avoir toujours l’air de passer dans le plan sans jamais en tenir le premier rôle. Mais dans cette fragilité se cache une vérité bouleversante : le figurant, c’est celui qui observe tout, celui qui sent avant les autres, celui qui comprend que l’essentiel se joue dans les silences.
Le flow de Gico épouse ce sentiment d’apesanteur, oscillant entre nonchalance et confession. Il a cette manière de parler juste avant le beat, comme s’il refusait de courir derrière le tempo — comme s’il voulait ralentir le monde, ne serait-ce qu’une seconde. Il rappelle parfois les débuts de Lomepal, ou la mélancolie douce d’un Hervé, mais sans posture. Tout chez lui respire la sincérité d’un artiste qui ne triche pas.
Figurant ne crie rien, il raconte doucement. Et dans ce murmure, on entend quelque chose d’essentiel : la tendresse de ceux qu’on oublie, la lumière discrète des seconds rôles. Gico signe ici un morceau de solitude habitée, une chanson de ceux qui se tiennent en retrait mais rêvent quand même d’exister un peu plus fort, ne serait-ce que le temps d’un refrain. C’est une confession à hauteur d’homme, un morceau pour ceux qui marchent derrière mais savent déjà où va le film.
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octobre 20, 2025Une lumière jaune coule sur les synthés, la voix flotte comme un murmure de fin de nuit, et tout semble suspendu, fragile, presque sacré. Money Honey n’est pas un morceau qu’on écoute, c’est un sortilège qu’on subit lentement. PMBM, entité mi-humaine mi-concept, signe ici une œuvre à mi-chemin entre la prière et le poison — un rap spectral, chargé de sensualité malade, qui dissèque la fascination du matérialisme sans jamais la juger.
Le titre s’ouvre sur un souffle presque religieux. Une ligne de basse discrète s’étire comme une caresse, la batterie s’efface dans le lointain, laissant la voix — désincarnée, lascive, presque androgyne — occuper tout l’espace. PMBM murmure l’addiction à l’argent comme d’autres confessent un adultère : sans fard, mais avec cette lucidité désespérée de ceux qui ont trop vu. Le texte oscille entre le charnel et le spirituel, l’obsession de posséder et le vertige d’être possédé.
Ce qui fascine ici, c’est le dosage : un équilibre chirurgical entre trap ralentie et spoken word hypnotique. On sent l’influence d’artistes comme Dean Blunt, Ghostemane ou Sevdaliza, mais PMBM ne copie personne. Il creuse sa propre mythologie — celle d’un poète des ruines digitales, un prêcheur paumé dans les néons d’une ère sans foi. Les mots frappent doux, mais restent. “Money Honey” devient une incantation sensuelle et vénéneuse, un mantra pour les cœurs vides et les âmes lucides.
L’univers visuel — entre l’anonymat du masque et la dévotion d’un rituel — prolonge cette impression d’être face à une entité plus qu’à un artiste. PMBM, c’est peut-être un collectif, un pseudonyme, une chimère ; peu importe. Ce qui compte, c’est ce qu’il fait résonner : ce malaise moderne, ce désir d’amour qui s’échoue toujours sur les côtes du pouvoir et du profit.
Money Honey n’est pas un sermon. C’est un vertige lent, un moment suspendu dans lequel chaque beat semble se dissoudre dans l’air, comme un parfum trop cher sur une peau fatiguée. C’est la bande-son d’une époque où tout brille un peu trop, où l’on prie des idoles de papier-monnaie en espérant, au fond, qu’elles s’effondrent. Et dans ce chaos doré, PMBM réussit à faire l’impossible : rendre la chute terriblement belle.
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octobre 20, 2025La tête penchée, les paupières mi-closes, on dirait presque un vieux rêve du hip-hop qui s’invite dans un vaisseau spatial. UFO de Memnoc, accompagné de Kail Problems, flotte entre deux dimensions : le bitume californien et la stratosphère du son. On entend l’héritage d’un rap des années 90 — sec, organique, respirant la poussière des MPC — mais traversé d’un groove cosmique, d’une vibration néo-soul qui fait danser les étoiles.
Memnoc, producteur et rappeur venu de Palmdale, compose comme on bricole une machine à voyager dans le temps. Ses beats sentent le vinyle chaud, mais ses synthés, eux, regardent vers demain. UFO, c’est la collision élégante de ces deux pôles : l’underground et le céleste. Le morceau décolle sur une boucle hypnotique, une basse qui ronronne comme un moteur spatial, et un flow à la précision chirurgicale, presque désabusé. La voix glisse sans forcer, posée, confiante, comme si elle observait le monde d’en haut.
Le featuring de Kail Problems ajoute une teinte d’urgence, une respiration plus terrienne dans cet ensemble planant. Le contraste entre les deux artistes fonctionne comme un écho : Memnoc regarde le ciel, Kail regarde la rue, et quelque part entre les deux se forme cette tension magnétique. Leurs mots s’entrechoquent sans fracas, dans une gravité douce, comme deux satellites qui s’effleurent.
Ce qui fascine ici, c’est cette maîtrise du silence. Les interstices entre les beats, les respirations, tout semble pensé pour laisser le son respirer, pour faire exister la vibration pure. Ce n’est pas un rap bavard. C’est un rap qui contemple. On pense à Madlib, à The Alchemist, à ces artisans qui transforment la lenteur en intensité. UFO n’explose jamais, il s’élève — lentement, sûrement, jusqu’à disparaître dans une apesanteur parfaite.
Sous la surface, Memnoc parle du temps, du doute, de l’errance. Mais il le fait sans pathos. Tout est là, tapi dans le groove, dans cette élégance minimaliste. UFO agit comme une hallucination tranquille, un mirage sonore où l’on se surprend à flotter, loin du rap à outrance, loin des postures. C’est le son d’un homme qui a trouvé son espace intérieur et qui nous invite à y dériver.
Et quand le morceau s’éteint, on se retrouve face à un silence lourd, un peu comme après un rêve trop vrai. UFO, ce n’est pas juste un titre : c’est une trajectoire. Celle d’un producteur qui fait du boom bap un art de la lévitation.
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octobre 20, 2025Le premier impact, c’est cette basse. Une onde froide, presque clinique, qui traverse la pièce comme une menace polie. Puis SUBR€ME entre, sans fracas, sans posture. Sa voix se faufile, calme mais coupante, dans un allemand qui ne cherche pas à séduire. Il n’interprète pas : il tranche. John Wick n’est pas une chanson, c’est une présence. Celle d’un rappeur autrichien qui fabrique son monde de ses propres mains, seul, dans un appartement transformé en bunker sonore.
Tout ici respire le fait maison, mais rien n’a l’air amateur. On sent la rigueur du solitaire, celui qui s’est enfermé pour apprendre à tout faire : produire, écrire, mixer, survivre. Dans ce DIY rageur, il y a quelque chose d’admirablement pur — une urgence qui ne cherche pas à briller, mais à être entendue, juste une fois. John Wick, c’est la revanche d’un type qui n’a pas besoin d’équipe pour exister. Il tire son beat comme on dégaine un flingue : précis, sans trembler.
Le morceau tient dans une tension fragile, presque cinématographique. On croit entendre le reflet métallique de la ville derrière les basses, la mélancolie d’une Europe nocturne, entre pluie et néons. SUBR€ME fait du drill, oui, mais un drill introspectif, qui regarde plus vers l’intérieur que vers la rue. Pas de vantardise, pas d’artifice. Juste un gamin viennois face à ses fantômes, transformant la fatigue du réel en pulsation.
La référence à John Wick n’est pas un hasard. Le personnage du film tue pour retrouver ce qu’on lui a volé : la paix. SUBR€ME, lui, rappe pour la même raison. Sa voix ne cherche pas à dominer, mais à purger. Chaque syllabe est un exorcisme, chaque silence une respiration avant la prochaine rafale. Dans ce chaos froid, il y a de la tendresse — celle de quelqu’un qui ne veut pas plaire, mais survivre à sa propre lucidité.
Et puis tout s’arrête, abruptement. Deux minutes trente, pas plus. Comme une balle tirée dans un couloir vide. Tu restes là, le cœur un peu bloqué, à te demander pourquoi ça t’a remué autant. Peut-être parce que SUBR€ME ne joue pas au rappeur, il joue sa vie. Et dans John Wick, c’est bien elle, sa vérité brute, qu’il abat sur le tempo.
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octobre 20, 2025On dirait un lever de soleil qui s’étire à travers un hublot d’avion — une lumière pâle, suspendue, à mi-chemin entre la nostalgie et la délivrance. No Pain est ce genre de morceau qui te saisit sans prévenir, pas par sa force, mais par sa clarté. Une clarté rare, presque désarmante. Modern Living, Sumner et Cosmo’s Midnight y inventent un espace où la pop devient liquide, où les beats se fondent dans des paysages de synthés comme des souvenirs dans la peau.
Le titre est né d’une coïncidence presque divine, une synchronicité que seule la musique sait provoquer : une chanson découverte à la radio, un message envoyé sur un coup de cœur, et soudain, une alchimie. On ressent cette spontanéité dans chaque seconde du morceau — cette sensation d’avoir capté quelque chose de pur, d’instinctif, de miraculeusement fluide. Pourtant, derrière cette apparente simplicité, on devine le labeur : des nuits blanches, des échanges sans fin, des doutes effleurés, des versions effacées. No Pain n’est pas une illumination soudaine, c’est une évidence forgée à la sueur et au hasard.
Ce qui frappe d’abord, c’est le groove aérien, à la fois dansant et introspectif. Cosmo’s Midnight insuffle cette rythmique brillante et ciselée, comme une onde qui frôle la peau. Sumner, lui, prête sa voix d’ange cabossé — un chant fragile mais sûr de lui, flottant au-dessus des nappes analogiques de Modern Living. L’ensemble évoque un rêve éveillé, entre le chill d’un Empire of the Sun, la mélancolie feutrée d’un M83 et la sensualité hédoniste d’un Disclosure à la dérive.
Mais No Pain ne se contente pas de séduire. Il apaise. C’est une chanson qui efface la pesanteur, qui transforme la douleur en pulsation douce. À mesure qu’elle avance, tout semble s’alléger : le cœur, la tête, le monde autour. Ce n’est pas une fuite, c’est une suspension. Un moment suspendu, presque sacré, où l’on se rappelle que la musique peut encore soigner sans prétendre guérir.
Modern Living et ses complices livrent ici un hymne paradoxal — mélancolique et euphorique, vintage et futuriste, humain et synthétique. No Pain est la preuve que la perfection n’est pas dans le contrôle, mais dans la vibration partagée, ce point de grâce où tout clique soudainement, sans qu’on sache pourquoi. Une chanson à écouter les yeux fermés, en imaginant un monde où, juste pour un instant, rien ne fait mal.
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octobre 20, 2025Ce morceau pulse comme une artère en pleine nuit. Drip n’est pas un titre house de plus, c’est une descente lente et fiévreuse dans ce que la musique électronique a de plus charnel. Maxi Meraki et Yannick Mueller s’y rejoignent comme deux alchimistes nocturnes, distillant un groove si dense qu’il en devient presque tangible. C’est moite, liquide, contrôlé jusqu’à la transe — un morceau pensé pour les corps, pas pour les playlists.
Dès les premières secondes, la basse impose son territoire : ronde, lourde, hypnotique. Elle avance comme un animal sûr de lui, cherchant sa proie sous la lumière stroboscopique. Le beat, lui, respire la vieille école — un écho des sets berlinois d’avant l’aube, où chaque drop est vécu comme une révélation silencieuse. Mais ce qui rend Drip irrésistible, c’est sa tension permanente : une ligne entre la sophistication mélodique du deep house et la sueur brute du warehouse.
La signature Meraki est là, évidente, dans cette façon de bâtir un climax sans explosion. Le morceau ne cherche pas à séduire, il s’infiltre. Chaque layer s’installe avec une précision chirurgicale, comme un battement de cœur qui trouve sa fréquence parfaite. Et soudain, la voix surgit — sensuelle, distante, presque spectrale — un murmure qui flotte sur les synthés comme un souffle dans la nuque. On ne sait pas d’où elle vient, mais on la suit aveuglément.
Yannick Mueller apporte à l’ensemble une patine suisse, fine et méthodique. On devine l’ingénierie derrière le frisson : les transitions millimétrées, la spatialisation pensée comme un jeu d’ombres, la montée qui se retient juste assez pour frustrer. C’est un morceau d’initiés, de ceux qu’on comprend vraiment à 3h47, quand les mots ont disparu et que la musique parle seule.
Dans un monde où la house devient parfois une caricature de ses propres excès, Drip rappelle la beauté du minimalisme organique, celle qui fait suer sans hurler. C’est une méditation en mouvement, un lent dégoulinement d’énergie pure. Et quand le morceau s’éteint, on reste suspendu, haletant, avec cette impression d’avoir effleuré quelque chose de vital — la pulsation du monde, capturée dans un groove.
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octobre 20, 2025Ce morceau donne l’impression d’assister à une métamorphose en direct — une coulée de lumière qui se tord dans la matière sonore avant d’éclater en cascade. Waterfalls n’est pas une chanson, c’est un lâcher-prise, une prière murmurée à l’eau qui nettoie tout sans jamais s’excuser. Blooming Fire y signe une œuvre hybride, entre transe psychédélique et manifeste spirituel, quelque part entre les élans d’un Alt-J mystique et les pulsations telluriques d’un Massive Attack sous acide doux.
La première écoute est trompeuse : tout semble simple, fluide, comme une respiration en apnée. Mais à mesure que les nappes s’épaississent, une tension affleure, un frisson souterrain qui rappelle que la pureté est toujours violente à atteindre. Les voix, mi-charnelles mi-célestes, glissent sur une production dense, chargée d’éléments organiques et électroniques. C’est comme si la nature s’invitait dans la machine, un peu comme si Björk avait laissé tomber son volcan pour nager dans une rivière de néons.
Le texte, sans donner de leçon, fait l’effet d’un mantra : “let it go” — mais ici, l’abandon n’a rien d’un renoncement. Il s’agit d’un retour, d’une réconciliation avec le chaos. On sent que le groupe — éco-conscient jusque dans sa fibre sonore — ne prêche pas un idéal mystique, mais une guérison terrestre. La musique devient alors un écosystème à part entière : percussions tribales, basse pulsée comme un cœur en méditation, guitares liquides, synthés qui scintillent comme des insectes au crépuscule.
Ce qui impressionne, c’est la maîtrise du contraste : tout est à la fois minimal et foisonnant, introspectif et collectif. Waterfalls respire la communauté, le rituel partagé, la transe douce des corps en éveil. Et pourtant, au centre de cette effervescence, subsiste une solitude lumineuse — celle de celui qui apprend enfin à ne plus lutter contre le courant.
Blooming Fire, avec cette pièce, ne cherche pas à faire danser le monde : il le réaccorde. Waterfalls n’est pas un single à écouter, c’est une expérience à traverser — une immersion dans la matière sonore de la résilience. À la fin, on ressort plus calme, un peu changé, comme après une pluie d’été : trempé, mais vivant.
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octobre 20, 2025On dirait le souvenir d’une nuit sans air, d’un instant suspendu entre la honte et le plaisir. First Last Time n’est pas une chanson sur la dépendance. C’est une chanson sur l’illusion d’en être sorti. Malaki y raconte ce moment précis où l’on croit maîtriser le vertige, où la main tremble encore mais s’avance, où le cœur dit non et la peau dit encore. Tout est dit dans le titre : le “dernier premier coup”. Cette boucle infinie que l’on dessine sans s’en rendre compte, persuadé que la prochaine fois sera vraiment la dernière.
La voix de Malaki ne confesse rien — elle constate, comme un témoin détaché de lui-même. Elle ne supplie pas, elle flotte. Il y a dans sa diction quelque chose de si fatigué qu’elle en devient belle. On entend la fragilité d’un corps qui s’habitue à la brûlure. Le morceau s’ouvre comme une caresse et finit en mirage, porté par une production d’une élégance trompeuse. Le beat pulse mollement, les guitares ondulent, la lumière s’invite sans jamais chasser l’ombre. Tout semble feutré, comme si la douleur devait se dire à voix basse.
Ce que Malaki parvient à faire ici, c’est cette chose rare : rendre la chute hypnotique. Il parle de vice comme on écrirait une lettre d’amour qu’on n’enverra jamais. Pas de leçon, pas de morale, seulement le regard cru d’un gamin irlandais qui a compris trop tôt que la rédemption n’existe pas sans rechute. On pense à King Krule pour la rugosité poétique, à Loyle Carner pour la mélancolie qui respire sous la pudeur. Mais Malaki ne copie personne : il avance sur sa propre corde raide, entre tendresse et vertige.
Le morceau a la douceur d’une cicatrice polie par le temps. On y danse à pas lents, comme sur le fil d’un souvenir qu’on redoute autant qu’on chérit. Et quand la chanson s’éteint, il reste cette impression étrange : celle d’avoir entrevu, le temps d’un souffle, la beauté sale de ceux qui retombent encore — et qui, contre toute attente, se relèvent juste assez pour en faire de la musique.
First Last Time, c’est le murmure d’un type qui ne cherche plus à guérir, mais à comprendre pourquoi la douleur sonne si juste quand on la chante. Une confession à peine murmurée, mais d’une sincérité brûlante.
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octobre 20, 2025Malaka à Woodstower, deux voix pour un seul vertige 🤯
Ça démarre en confidence, ça finit en chœur. Harmonies serrées, guitares qui grésillent juste ce qu’il faut, drums qui remontent la température de la pelouse. On a senti la fosse basculer au même moment: téléphones en apnée, regards qui se répondent, refrains adoptés en trois mesures. Pas de grand geste, juste l’évidence — quand la douceur décide de taper fort 🔥
La scène s’éteint, la réverb’ reste. On repart plus léger, avec un bout d’écho coincé dans la gorge et l’envie d’y retourner demain. Si t’y étais, tu sais; si t’y étais pas, passe en carrousel: on a gardé les étincelles ✨
👋🏽@malaka_sl
📍@woodstower_
#festival #woodstower #concert #lyon
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octobre 16, 2025Un cri traverse la fumée, une rythmique se cabre, des éclats de rire s’échappent d’un chaos maîtrisé : Les fantômes peuvent danser commence comme une déflagration joyeuse, une farce enflammée sur les ruines du sérieux. Ibou et Chictyp n’essaient plus de convaincre — ils s’autorisent simplement à exister. Et c’est précisément cette insouciance retrouvée qui rend leur proposition si magnétique.
Tout, dans cette chanson, transpire la nécessité. Pas celle de réussir, mais celle de respirer à nouveau. On imagine la scène : deux potes, des objets à casser, des idées qui s’entrechoquent, un décor qu’on détruit parce qu’on en a marre de l’habiter. Le son est dense, nerveux, presque animal. Une basse tendue, une mélodie qui s’accroche au vide, une urgence à vivre enfin sans scénario. Ce n’est pas une performance, c’est une libération filmée, et elle suinte la vérité.
Le clip, signé Chictyp, embrasse le désordre comme un geste artistique à part entière. Il ne cherche pas la beauté, il la provoque. Des ralentis absurdes, des flammes monumentales, des regards qui éclatent de sincérité : on se croirait dans un rêve de pyromane bienveillant. Derrière cette apparente anarchie, quelque chose de très doux émerge — une réconciliation entre l’artiste et l’enfant qu’il a laissé derrière lui.
Ibou, longtemps obsédé par la rigueur, lâche enfin prise. Son chant devient matière brute, ses mots se frottent à la poussière, son énergie se déploie sans filtre. Les fantômes peuvent danser, c’est la fin du contrôle, le moment où le feu devient outil de renaissance. On pense à Bashung qui aurait rencontré Feu! Chatterton dans un squat en pleine crise existentielle, à ces instants rares où la musique ne cherche plus à séduire mais à survivre.
Ce qui se joue ici dépasse la simple chanson : c’est un manifeste intime, une déclaration d’indépendance contre le cynisme et la peur du ridicule. Ibou & Chictyp transforment la chute en chorégraphie, la fatigue en fête, la frustration en art populaire. Dans le vacarme, on entend quelque chose de tendre : l’envie de recommencer, autrement.
Les fantômes peuvent danser, c’est l’éclat du verre quand on arrête de trembler. Un morceau qui rappelle que l’émotion n’a pas besoin d’être polie pour toucher, qu’un cri sincère vaut tous les arrangements du monde. On en sort décoiffé, un peu ému, et surtout vivant.
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octobre 15, 2025Je me souviens du moment exact où j’ai entendu Le Gisant pour la première fois : cette impression d’être allongé dans un espace clos, ni mort ni vivant, entre deux pulsations du monde. Ce n’était pas une chanson, mais une expérience de suspension. Une montée lente et presque insupportable, où chaque battement semblait dire : « tu peux encore bouger ». C’est ainsi que le collectif Le Comité Restreint parvient à faire du son une matière spirituelle — un souffle artificiel devenu chant humain.
Leur musique a toujours eu quelque chose d’organique, d’instinctif, de profondément incarné. Mais ici, le geste est différent. Le Gisant ne cherche pas à séduire, ni à apaiser. Il dérange, au sens noble : il remue ce qui dormait trop longtemps sous la peau. Les synthés s’y étirent comme des nappes de brouillard électrique, les percussions frappent avec la précision d’un cœur branché à une machine, et la voix — à mi-chemin entre la prière et la confession — semble flotter hors du corps, témoin d’une lente réanimation. On pense parfois à Dead Can Dance, parfois à la densité de Kate Tempest ou à la rigueur d’Arvo Pärt : cette même tension entre la beauté et le vertige, entre la clarté et l’abîme.
Ce morceau s’inscrit dans une œuvre plus large, Révolution, un double album à venir conçu comme une odyssée intérieure. Mais même isolé, Le Gisant tient déjà du manifeste. On y entend la mutation de l’humain face à l’inertie, la lutte contre l’immobilisme – politique, émotionnel, poétique. Le Comité Restreint ne raconte pas seulement l’éveil d’une conscience, il le met en scène dans le corps du son. La batterie respire à notre place, les basses contiennent la fièvre, les textures électroniques se tordent comme des muscles au réveil.
Ce que je ressens, c’est une beauté rugueuse, sans promesse ni apaisement. Une esthétique de la cicatrice. Tout semble calibré pour que la douleur devienne mouvement. Le Gisant est un moment de bascule : quand le silence devient rythme, quand la peur se transforme en battement, quand la mort, au lieu d’être une fin, se fait point de départ.
Le Comité Restreint livre ici une œuvre à la croisée de la poésie et de la transe, un rituel sonore où l’émotion s’affûte à même la tension. Écouter Le Gisant, c’est accepter d’être allongé un instant avec ses fantômes — juste avant de se relever, un peu plus vivant qu’avant.
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octobre 15, 2025Basses qui tiennent au corps, voix qui collent aux tempes, synthés comme des halos sur le bitume mouillé, le duo lyonnais NOU VELVET avance à pas feutrés, entre fièvre R&B, pop de minuit et pulsations électroniques au grain velours 👀
On pense aux ponts discrets entre la club culture et l’intime, à ces chansons qui convoquent la peau autant que la tête. NOU VELVET travaille la nuance : une dramaturgie de détails, une écriture sensorielle qui préfère le frisson au slogan, la ligne claire au tape-à-l’œil 🎶
Lyon en toile de fond, mais un horizon plus large en point de mire : scènes nocturnes, collaborations fines, esthétique soignée jusqu’aux textures. Pas de pose, un monde. On a voulu comprendre la fabrique du velours, la mécanique du trouble, la manière dont un duo transforme le club en confessionnal et la pop en confidences sous néons 🔥
Voici l’Interview, maintenant.
@nou_velvet
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octobre 11, 2025C’est le genre de morceau qu’on croise par hasard, comme un regard de fin de soirée qui s’attarde trop longtemps — un clin d’œil entre deux shots, une mélodie qui colle à la peau sans prévenir. Soiréésquive de PERKÉ with a K, c’est un lendemain de fête en Technicolor, une histoire d’amour avortée sur un fond de reggaeton pastel, la rencontre improbable entre Ben Mazué et Bad Bunny dans un bar de province à deux heures du matin.
Derrière cette pop effervescente, il y a quelque chose d’infiniment humain : cette flemme douce qu’on ressent quand on sort “juste pour ne pas rater quelque chose”, cette fatigue teintée de désir qui fait qu’on danse quand même, qu’on rit trop fort, qu’on tombe un peu amoureux sans oser le dire. PERKÉ transforme cette apathie moderne en matière première, un groove sautillant où les synthés latinos caressent les mots comme une vague tiède. C’est solaire sans être lisse, sentimental sans être mièvre.
La prod respire — tout est dosé, léger, mais précis. Les percussions se mêlent à une guitare qui frôle la saudade, tandis que les voix s’enroulent dans un sourire à moitié sincère. Le duo joue avec la pop francophone comme on taquine un flirt : avec ironie, charme, et un peu de maladresse volontaire. Le refrain, entêtant, donne envie de lever les bras, pas pour prier, mais pour se foutre de tout.
Ce qui rend Soiréésquive fascinant, c’est la façon dont PERKÉ with a K réinvente la fête : non pas comme un exutoire, mais comme une scène fragile où le banal devient cinématographique. On imagine la fumée d’une terrasse, la lumière orange d’un lampadaire sur un visage inconnu, cette brève seconde où tout semble possible avant que le bus de nuit n’efface le reste.
Le morceau capture ce moment suspendu où la légèreté devient profondeur, où l’humour flirte avec la mélancolie. On y sent l’empreinte d’une génération qui danse avec pudeur, qui esquive les drames mais pas les émotions.
PERKÉ signe ici une pop du réel, de l’instant et du souvenir. Une chanson pour ceux qui rient trop fort, pour ceux qui ne savent pas s’ils sont tristes ou juste fatigués, pour ceux qui savent qu’une soirée ratée peut parfois contenir toute la beauté du monde.
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octobre 11, 2025La première écoute de Why Always Me agit comme une montée d’adrénaline dans une ruelle humide de Londres à l’aube, ce moment où le bitume fume encore des excès de la veille. DEELA, mi-impératrice, mi-insoumise, surgit de cette brume avec une allure de conquérante fatiguée, mais invincible. Elle n’attend pas la validation : elle l’impose, avec ce calme souverain propre aux artistes qui ne jouent pas à être, mais qui sont.
La production, signée avec l’aisance d’une déesse des temps modernes, mêle le claquement tranchant du trap britannique à des éclats d’afrobeats subtils, presque organiques, qui vibrent sous la peau. Tout ici respire la maîtrise — une précision rythmique qui frôle l’obsession, un soin dans la texture sonore qui fait de chaque percussion un battement de cœur, de chaque silence un espace de pouvoir. Le morceau est un couloir d’énergie, une pulsation qui n’en finit pas de se réinventer, à la fois club et confession, statement et sortilège.
Ce qui fascine chez DEELA, c’est cette capacité à se tenir entre deux mondes — celui de la performance et celui de l’intime. Elle parle avec la voix d’une génération qui veut dominer sans s’excuser, mais qui ne renie pas la vulnérabilité du chemin parcouru. Dans Why Always Me, elle se regarde dans le miroir de ses propres ambitions, sans fard, sans sourire forcé, et trouve la réponse dans la beauté brute de son audace. Ce n’est pas une complainte d’égotrip, c’est un autoportrait — fier, nuancé, brûlant.
On pense à Little Simz pour la rigueur du verbe, à Tems pour la grâce du timbre, mais DEELA glisse hors des comparaisons comme un diamant entre les doigts. Elle incarne ce moment rare où la musique devient territoire, où chaque beat semble gravé pour affirmer : “je suis ici, je suis réelle, je suis mon propre mythe.” Sa voix ne cherche pas l’effet, elle cherche la vérité — un grain chaud, presque animal, qui accroche la peau autant que l’esprit.
Why Always Me n’est pas un cri d’ego : c’est un manifeste d’existence. Une manière de dire que la grandeur n’a pas besoin d’excuses, qu’elle se conquiert à coups d’intuition, de persévérance, et de ce feu qu’on ne peut pas feindre. DEELA n’explique rien, elle avance. Et dans son sillage, la scène britannique tremble doucement — comme si, quelque part entre Lagos et Brixton, une nouvelle ère venait de naître.
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octobre 11, 2025Ana Sky signe avec Love Sex Regret une chanson à la fois hypnotique et cruellement humaine, un trip électronique où l’ivresse du désir flirte avec la morsure du lendemain. C’est un morceau qui sent la peau tiède, les draps froissés et la lucidité qui revient trop tard. Elle y raconte, à demi-mot, cette époque où l’on confond vivre fort et s’effondrer lentement — où le plaisir devient une arme contre la peur du vide.
La production flotte dans un clair-obscur permanent : nappes synthétiques diaphanes, basses lourdes mais veloutées, un beat qui pulse comme un cœur mal rythmé. On pense à la fragilité d’une Billie Eilish sous hélium, à la nostalgie vénéneuse de The Japanese House ou encore à la légèreté faussement naïve de MUNA. Mais Ana Sky ne copie personne — elle observe, elle raconte, elle dissèque l’instant avec un calme presque chirurgical.
Sa voix, douce et liquide, navigue entre confession et provocation. Elle ne cherche pas à plaire, elle expose. Dans ses inflexions, on perçoit autant la jubilation de s’abandonner que la honte d’avoir trop voulu goûter à tout. Love Sex Regret n’est pas une chanson morale, c’est un miroir trouble : celui de cette génération qui danse pour oublier, qui rit pour respirer, qui s’invente des vertiges pour ne pas sombrer dans la torpeur.
Techniquement, le morceau est une petite prouesse de précision : chaque détail sonore — un souffle, une réverbération, un éclat de synthé — semble calibré pour évoquer le souvenir d’une nuit encore chaude. Rien n’est laissé au hasard, et pourtant tout semble spontané, comme si l’émotion avait dicté la forme. Ana Sky réussit à faire tenir dans trois minutes l’arc complet d’une aventure — la montée, l’éclat, la chute.
Mais ce qui touche le plus, c’est cette manière de transformer le regret en beauté. Le titre n’est pas une lamentation, c’est une célébration lucide de la folie de vivre. Ana Sky y chante l’imperfection comme une prière, la chute comme une danse. Dans un monde où l’amour se scroll comme un feed, Love Sex Regret redonne du relief à la contradiction : celle d’être libre, mais hantée.
Une chanson comme une cicatrice lumineuse — et l’écho d’une vérité que tout le monde finit par apprendre à ses dépens : parfois, tomber, c’est la seule manière de se sentir vivant.
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octobre 11, 2025Chez ROCSTAA, le soleil ne se couche jamais vraiment. Il brûle à l’intérieur, s’allume au creux des basses et danse dans la voix. GRLS DAT PARTY n’est pas un simple hymne à la fête — c’est une déclaration de liberté rythmique, un moment suspendu entre ivresse, sensualité et confiance. Ce n’est pas la bande-son d’une soirée : c’est la soirée elle-même, celle qu’on n’oublie jamais, celle où la musique avale tout, même les doutes.
Dès les premières secondes, le morceau pulse d’un feu liquide : les percussions rebondissent comme des corps en sueur sur un dancefloor imaginaire, la basse ondule, chaude et obstinée, tandis que la voix de ROCSTAA glisse dessus comme une brise tropicale chargée d’électricité. Il ne chante pas pour impressionner, il séduit sans forcer. Sa nonchalance contient cette noblesse propre aux artistes nigérians qui savent que le groove n’a pas besoin de muscles — juste d’âme et d’instinct.
Ce qui frappe, c’est la justesse du dosage. ROCSTAA équilibre le dancehall et l’afropop avec la précision d’un alchimiste : les rythmes jamaïcains y rencontrent la moiteur de Lagos, et le tout respire comme un corps vivant. Le refrain se loge dans la tête sans permission, porté par une ligne vocale ronde, presque charnelle, qui invite autant à la danse qu’à la rêverie. Il y a du Tems dans cette fluidité, du Burna Boy dans cette assurance tranquille, et quelque chose d’unique, profondément sien — une sincérité désarmante qui traverse le vernis festif.
GRLS DAT PARTY parle en surface de fête, mais en fond, c’est une célébration de l’existence, du droit à se sentir invincible ne serait-ce qu’une nuit. ROCSTAA y dessine une cartographie des plaisirs simples : la lumière des néons sur la peau, le goût du rhum, le vertige d’un regard. Et au cœur de tout cela, un beat qui bat comme un cœur collectif, une invitation à se délier du quotidien pour se fondre dans la vibration pure.
Sous ses airs légers, ce titre est une œuvre de maîtrise. Chaque son semble pesé, chaque silence est une respiration. ROCSTAA n’a pas besoin d’élever la voix : sa musique parle pour lui, dans la langue universelle du corps en mouvement. GRLS DAT PARTY est un morceau pour les nuits qui refusent de finir, pour celles et ceux qui savent que danser, c’est parfois la manière la plus élégante de survivre.
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octobre 11, 2025Il y a dans MAKE SOME MOVES une odeur de bitume mouillé, de studio exigu où la lumière clignote sur un sampler fatigué, mais fidèle. Ce n’est pas un morceau qu’on écoute : c’est un uppercut en slow-motion, une montée d’assurance au goût métallique, une démonstration que le rap, quand il ne cherche pas à séduire, peut encore mordre.
KID NATIVE et Loose Tee ne rapent pas pour briller : ils racontent une ascension qui n’a rien de spectaculaire, une lutte quotidienne, une revanche sur la paresse du monde. Leur son est dense, épais, ciselé sur une base de trap minimaliste qui s’entête à tourner comme une machine infernale. La prod frappe droit — hi-hats acérés, 808 grondant dans le fond, quelques touches de boom bap filtré qui ramènent à une époque où les rappeurs savaient se salir les mains. Ce mélange d’école ancienne et de modernité nerveuse fait tout le sel du morceau : une nostalgie réécrite au présent, sans clin d’œil forcé.
KID NATIVE rappe avec une assurance contenue, une diction qui ne s’agite pas, mais tranche. On sent derrière chaque mot une tension sourde, une intelligence du tempo, cette manière rare de laisser le silence respirer avant la frappe suivante. Loose Tee, lui, joue le contrepoint : plus vif, plus impulsif, comme le feu qui s’accroche à la mèche. Ensemble, ils rappellent ces duos du rap indé américain où tout repose sur le groove du verbe et la vérité du souffle.
MAKE SOME MOVES parle moins d’agir que d’exister. De cette lente montée en puissance qu’on ressent quand la confiance remplace la peur, quand on comprend qu’on n’a pas besoin d’hurler pour s’imposer. La prod laisse l’espace à cette gravité : les basses s’enfoncent, les kicks cognent sec, les voix planent sans effets inutiles. Tout est brut, précis, fonctionnel — et c’est justement cette économie de gestes qui rend le morceau magnétique.
On pourrait dire que KID NATIVE cherche à faire bouger les têtes. Mais non — il veut bouger les destins. MAKE SOME MOVES n’est pas une chanson de club ni de playlist : c’est une mise au défi, une claque introspective, un appel discret mais ferme à reprendre le contrôle. Dans un paysage où le rap se noie trop souvent dans la posture, KID NATIVE et Loose Tee préfèrent la ligne droite : avancer, coûte que coûte, jusqu’à trouver sa propre lumière.
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octobre 11, 2025PONY bien plus qu’un gros banger qui t’accroche le tympan en une fraction de seconde : c’est une déflagration rose néon, une chevauchée électrique à travers les zones troubles du désir et de la désinvolture. Suki, mi-sirène mi-cyborg, surgit de la nuit avec un son qui pulse comme une artère en surrégime. C’est de la pop futuriste, débridée, sensuelle et nerveuse. On y retrouve autant la fougue d’une Charli XCX, que l’insolence vaporeuse d’une PinkPantheress, mais surtout une signature : celle d’une artiste qui fait de la vulnérabilité un terrain de jeu.
Sous ses refrains sucrés, PONY cache un manifeste. Celui d’une génération qui a grandi entre pixels et pulsions, entre la mélancolie digitale et la fête permanente. Suki y parle la langue du XXIe siècle, fluide et glitchée, douce et électrique. Sa voix glisse comme un hologramme sur une production dopée à l’adrénaline : nappes synthétiques, basses liquides, percus syncopées qui cognent avec la précision d’un battement de cœur sous caféine.
Mais ce qui fascine surtout, c’est l’équilibre qu’elle trouve entre le chaos et la maîtrise. Chaque son semble prêt à imploser, et pourtant, rien ne déborde. Elle dirige tout depuis son monde intérieur — ce studio new-yorkais ou parisien où elle construit, seule, ses fragments d’émotion. On sent le travail, la sensibilité, le besoin de contrôle mêlé à l’envie de tout lâcher. PONY est cette tension-là : la douceur du galop et la morsure du bitume.
Suki s’impose ici comme une sculptrice du sentiment moderne, une funambule entre la pop et l’expérimental, qui transforme le trop-plein en beauté. Derrière le vernis hyperpop, on devine la jeune fille qui doute, rêve, s’épuise et renaît à chaque mesure.
PONY, c’est une ivresse lucide, un cri de liberté en talons holographiques. Le genre de morceau qui fait danser autant qu’il fait penser, et qui prouve qu’au milieu du vacarme numérique, il reste encore de la place pour l’âme.
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octobre 11, 2025Montréal de Gros Cœur est une déferlante sensuelle qui vous attrape par la taille pour vous entraîner dans une danse moite entre les pavés du Plateau et les mirages sonores d’un rêve fiévreux. Ce groupe-là joue comme on respire trop vite : sans filtre, sans pause, avec la sueur du live incrustée dans chaque note. Le rock n’a pas disparu, il a juste pris un accent solaire et un goût de fièvre.
Dès les premières secondes, la basse chaloupe comme un battement de cœur qui aurait trop aimé, trop longtemps. Les guitares, elles, tracent des spirales, à la manière d’un serpent fluorescent glissant dans une ruelle humide. La voix surgit — chaude, pleine de sable et de lumière sale — et c’est tout le paradoxe de Gros Cœur : mêler la tendresse à la transe, le chaos à la clarté. Montréal résonne comme une traversée intérieure, un exil intime où l’on avance les yeux fermés, porté par une pulsation hypnotique, mi-psyché, mi-tropicale.
On retrouve ici cette identité propre au quatuor : une musique à la fois tellurique et céleste, quelque part entre les guitares hallucinées de Tame Impala et la verve poétique d’un Bashung sous LSD. Le morceau respire l’urgence de ceux qui ne savent pas tricher, qui jouent pour vivre, pour transpirer, pour sentir quelque chose de vrai. C’est un rock de débrouille et d’instinct, taillé dans la matière brute de l’émotion.
Sous le vernis psychédélique se cache un vrai récit : celui du déplacement, du doute, de cette envie de recommencer ailleurs, autrement. “Montréal” devient un lieu imaginaire, un refuge, une utopie sonore où l’on guérit de soi à coups de riffs et de reverb. On y danse pour oublier, on y crie pour exister.
Avec Montréal, Gros Cœur prouve qu’on peut être sauvage et sincère, fiévreux et précis, lyrique sans s’écouter. C’est un morceau qui monte à la tête comme un trop-plein de lumière, un vertige de liberté. Une tempête tropicale passée par le filtre d’un ampli trop chaud. Et au milieu de tout ça, un seul mot d’ordre : vivre, à fond, ensemble.
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octobre 11, 2025J’ai longtemps cru que la musique faite pour se relever devait forcément être violente, rugueuse, déchirée. Et puis j’ai entendu It’s Okay. Une caresse électronique signée CATBEAR, duo queer de Brighton et South London, qui transforme la douleur en lumière avec une douceur déconcertante. C’est une chanson qui ne crie pas : elle respire. Une main posée sur l’épaule, un sourire fatigué, une promesse chuchotée dans la nuit — “tu as survécu, et c’est déjà assez.”
Zoe Konez, voix suspendue entre fragilité et puissance, chante comme on parle à soi-même après la tempête. Elle ne joue pas l’héroïne : elle raconte la reconstruction. Son timbre, éthéré mais ancré, plane au-dessus de synthés qui s’ouvrent comme des halos, entre Robyn et MUNA, entre la nostalgie des années 80 et la sincérité de l’alt-pop moderne. On y sent la maîtrise de la productrice autant que la sensibilité de l’autrice : une architecture émotionnelle ciselée, presque méditative, mais où chaque pulsation semble issue d’un cœur humain, non d’une machine.
It’s Okay parle de ce moment précis où l’on cesse de vouloir plaire, où le masque tombe, et où l’on comprend que la liberté n’est pas une explosion, mais une acceptation lente, presque timide. Il y a, dans cette montée progressive vers l’euphorie, quelque chose d’infiniment cathartique : un cri intérieur qui se transforme en souffle. CATBEAR y déploie tout ce qui fait sa singularité — cette alchimie entre mélancolie et empowerment, cette façon d’habiller la vulnérabilité de beats translucides et d’une production qui semble toujours à la lisière du rêve.
Mais au-delà des textures, It’s Okay est un manifeste queer. Pas dans le militantisme frontal, mais dans cette affirmation simple : exister, persister, aimer — sans s’excuser. La chanson célèbre la visibilité comme un acte de tendresse envers soi-même. Dans un monde saturé de perfection et d’images, CATBEAR choisit l’humanité.
À mesure que la chanson s’éteint, un sentiment persiste, doux et tenace : celui d’avoir été compris. It’s Okay ne cherche pas à impressionner — elle console. Et dans cette sincérité sans éclat inutile, CATBEAR touche à quelque chose de rare : la grâce de simplement être.
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octobre 11, 2025Ce morceau sent la sueur, le désordre et la sincérité. Pick Me Up (When I Fall), c’est le genre de chanson qu’on n’écrit qu’à seize ans, quand le monde semble à la fois minuscule et infini, quand la peur et l’euphorie s’enlacent dans la même pulsation électrique. Friday Project ne joue pas du rock : ils l’incarnent. Trois gosses d’Oakville qui transforment une cave en cathédrale sonore et qui, sans le savoir, signent un hymne de résilience pour toute une génération qui apprend à tomber sans se briser.
Jack Galloway, le chanteur-guitariste, a cette voix un peu trop grande pour son âge, éraillée par la fougue, mais traversée d’une clarté désarmante. On dirait qu’il chante pour exorciser la gravité, pour remettre du souffle là où le monde s’étrangle. Sa guitare s’accroche à lui comme une seconde peau, tantôt acide, tantôt lumineuse. À ses côtés, Aidan Girardo frappe la batterie comme s’il voulait ouvrir une brèche dans le ciel, pendant que Noah King, à la basse, tisse ce groove souterrain qui empêche le morceau de s’envoler trop loin.
Mais Pick Me Up (When I Fall) n’est pas qu’un simple déchaînement d’énergie juvénile. Il y a quelque chose de profondément tendre derrière cette intensité : un cri d’amitié, de reconnaissance, d’amour maladroit pour ceux qui ramassent nos morceaux quand tout s’effondre. La chanson s’élève, littéralement, dans un refrain qui prend aux tripes, un mur de son qui vous laisse le cœur ouvert et le souffle court. Ce n’est pas une plainte, c’est une renaissance.
On sent la spontanéité dans chaque riff, cette absence de cynisme qu’aucun label ne peut fabriquer. L’enregistrement n’a rien de poli, mais tout sonne juste — comme si le groupe avait compris que la sincérité est le seul luxe encore possible dans la musique. C’est brut, c’est imparfait, c’est vibrant. On croit aux trois, parce qu’ils croient encore en quelque chose.
Friday Project réveille le rock là où il dormait : dans les garages, les regards incertains et les rires trop forts. Pick Me Up (When I Fall), c’est ce moment suspendu où, même en tombant, on apprend à voler ensemble.
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octobre 11, 2025Ce morceau, c’est un battement de cœur sous une lumière dorée. Never Let You Go ne se contente pas d’être une track deep house bien produite : c’est une sensation, une vague qui te ramène à la surface quand tout semblait lentement couler. Terro et TMPST signent ici une collaboration qui respire la maîtrise et la vulnérabilité — deux producteurs qui savent que la puissance ne vient pas de la saturation, mais du détail.
Le morceau s’ouvre sur une ligne vocale suspendue, presque fragile, qui glisse sur des nappes soyeuses. Puis viennent ces basses arrondies, profondes, qui s’infiltrent dans le corps avant même d’atteindre les oreilles. On sent la main de TMPST dans cette manière de sculpter la matière sonore : un son clair, spatial, où chaque fréquence trouve son espace, comme si la musique respirait d’elle-même.
À la première montée, on croit savoir où on va. À la deuxième, tout explose différemment — plus émotionnel, plus physique. Le drop, favori de TMPST selon ses propres mots, a quelque chose d’hypnotique : une caresse électronique qui se transforme en embrasement lumineux. On est loin du tape-à-l’œil des clubs survoltés : ici, la transe est intime, presque méditative.
Ce qui frappe surtout, c’est cette sincérité sans excès. Never Let You Go n’a pas besoin d’artifice pour être touchant. C’est la mélodie qui porte tout, une boucle mélancolique qui semble redire sans fin : “reste un peu encore”. Dans cette boucle se cache une idée simple — la beauté de ne pas vouloir lâcher ce qui nous échappe.
TMPST, qu’on connaît pour ses productions sur Chill Your Mind et Colorize, continue d’affiner un son qui se situe quelque part entre l’horizon de Ben Böhmer et la chaleur feutrée d’un Nils Hoffmann. Terro, lui, injecte une touche plus organique, un ancrage, une respiration. Ensemble, ils trouvent une alchimie rare : celle d’une house mélodique qui ne cherche pas le spectacle, mais l’émotion.
On imagine ce morceau joué au lever du jour, quand la fête se dissout et qu’il ne reste que quelques silhouettes, des yeux rouges et des sourires fatigués. Never Let You Go appartient à cet instant précis où la musique devient mémoire. Une chanson pour ceux qui dansent encore, même quand la lumière revient.
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octobre 11, 2025C’est une chanson qui ne rentre dans aucun cadre, une onde nerveuse née dans une chambre du Missouri, entre un ordinateur fatigué et un cœur trop plein. Buckshot de willoh, 19 ans, sonne comme une collision volontaire — un carambolage poétique entre la naïveté des débuts et une maîtrise sonore presque instinctive. Ce n’est pas de la pop au sens lisse du terme, c’est une émotion désossée, passée à la ponceuse, puis recollée n’importe comment — mais miraculeusement juste.
willoh compose comme d’autres griffonnent dans la marge, sans chercher la perfection : elle capture ce qui brûle, ce qui déborde. Sa voix flotte au-dessus du morceau comme une brume électrique, un murmure qui oscille entre confession et défi. Derrière, les textures se heurtent — des synthés distordus, une rythmique bancale, presque maladroite, mais qui devient justement le cœur battant de la chanson. Tout semble sur le point de s’effondrer, et pourtant tout tient. C’est le genre d’équilibre que seule la sincérité brute peut maintenir.
On devine la solitude dans laquelle cette musique est née. Les murs tapissés de doutes, les heures à bricoler des boucles sur LogicPro achetés grâce aux pourboires du McDo du coin. Cette histoire, celle d’une jeune femme qui transforme ses quarts de nuit en mélodies de survie, s’entend dans chaque seconde. Buckshot n’a rien d’un produit — c’est un acte d’auto-création.
Le texte, introspectif jusqu’à l’os, explore l’acceptation : pas celle, fade, des livres de développement personnel, mais celle qui fait mal — accepter qu’on est changeant, contradictoire, que le calme n’est qu’une parenthèse avant la prochaine tempête. Chaque section du morceau semble naître d’une humeur différente : la culpabilité, la colère, le détachement, la résignation. Et puis le silence, ce moment suspendu où willoh semble simplement respirer avant de replonger.
Ce qui rend Buckshot bouleversant, c’est qu’il ne cherche jamais à plaire. C’est un cri fragile, presque bancal, mais qui touche parce qu’il dit vrai. Dans ce chaos de sons et d’émotions, willoh invente un langage : celui des filles qui tombent mais continuent à chanter, des rêveuses qui font de leurs cicatrices des rythmes.
Le Missouri n’a peut-être pas encore réalisé qu’il abrite une météorite. Buckshot explose doucement, mais son écho résonnera longtemps.
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octobre 11, 2025Shining Star ne s’écoute pas : il se traverse. Comme un tunnel vibrant de lumière et de vitesse, quelque part entre Hackney et une station orbitale. Christopha y rappe avec cette élégance nerveuse propre aux artistes qui ne se contentent pas de suivre le beat — il le tord, le redéfinit, l’habite. Sa voix, à la fois calme et incandescente, semble sculpter le tempo plutôt que le subir, glissant sur la rythmique drum’n’bass avec une précision chirurgicale et une grâce instinctive.
On retrouve dans ce morceau toute la grammaire d’un hip-hop anglais conscient, mais débarrassé du vernis militant. Christopha ne sermonne pas : il confesse, il observe, il élève. La production, d’une limpidité presque cinématographique, mêle des nappes aériennes à des basses grondantes, rappelant le Londres des clubs d’Underground Resistance ou l’urgence poétique de Roots Manuva. Chaque mesure respire l’espace, la tension, la foi en quelque chose de plus grand que la simple survie.
Ce qui frappe, c’est le dosage : le flow de Christopha n’explose jamais, il avance, sûr de lui, comme un marathonien du verbe. On sent qu’il a couru longtemps avant d’arriver ici — un artiste qui a appris la patience, qui a compris que la constance est une forme de résistance. Shining Star est à l’image de son créateur : obstiné, lumineux, et profondément humain.
La rythmique jungle agit comme un cœur qui s’emballe, mais la voix garde le cap, ancrée dans le réel. Loin des poses d’ego-trip, Christopha y déploie une forme d’humilité fière : celle de ceux qui ont connu le béton, les bus de nuit, les promesses qui s’effritent, et qui, malgré tout, continuent d’espérer. Ce n’est pas un hymne à la réussite, mais une célébration de la persévérance — la sienne, et celle de tous ceux qui, chaque jour, refusent de s’éteindre.
On pourrait dire que Shining Star est un titre sur la résilience, mais ce serait réducteur. C’est surtout un morceau sur la transformation : celle d’un artiste qui tourne le chaos en pulsation, la fatigue en groove, la lucidité en lumière. Une étoile qui ne cherche pas à briller plus fort que les autres — juste à rappeler que dans la nuit, tout éclat compte.
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octobre 11, 2025Ce disque m’a donné l’impression d’être dans une chambre d’hôtel que je ne reconnaissais plus, à deux heures du matin, la fenêtre ouverte sur un ciel bleu pétrole. Tout vibrait doucement, comme si le monde s’était mis à flotter. Take To The Sky, premier long format de NEEB, n’est pas un album de jazz au sens strict — c’est un mirage feutré, une onde, une traversée sensuelle entre la chair et le son.
Jasmine Weatherill chante comme on chuchote une vérité qu’on n’a jamais dite à voix haute. Elle a cette voix translucide, presque tactile, qui se dépose sur les textures fluides de Mark Hand et Tony Waite comme un souffle sur une vitre embuée. Autour d’elle, le groupe respire : la basse avance à pas de velours, les synthés se déploient en halo, et la batterie, fine et attentive, semble écouter avant de frapper. On pense parfois à Sade, à Talk Talk, à ce jazz anglais qui s’est toujours écrit à la frontière du silence. Mais NEEB n’imite personne. Leur son, c’est celui d’une génération qui a digéré la soul, le dub, la house et le chagrin — et qui, au lieu de choisir, préfère flotter entre les états.
Chaque morceau agit comme un état d’âme. Take To The Sky ouvre le bal avec la grâce d’un lever de jour : on sent la lumière passer entre les doigts. The Way I Do glisse sur un groove qui se dérobe, à la fois tendre et fuyant. Puis Cave of Hands descend dans des profondeurs plus troubles — un trip intérieur, moite, presque mystique. Visions se hisse au-dessus du brouillard avec une trompette qui fend la nuit comme un souvenir qui revient sans prévenir. All Caught Up déploie une élégance discrète, un jazz en apesanteur, tandis que Time Is Elastic s’étire, suspendu entre deux respirations, comme un rêve qui refuse de finir. Wasted est le moment de vertige, la nostalgie pure. Et Brighter Day, enfin, réapprend la lumière : un au revoir qui a le goût d’un recommencement.
Ce que NEEB propose ici dépasse la virtuosité. C’est une forme de tendresse sonore, une exploration des textures et du temps, un disque qui coule lentement dans les veines comme un calmant. On y entend le poids des nuits blanches, des amours suspendues, des doutes qu’on apprivoise. C’est un album pour les heures sans montre, pour ceux qui ne savent plus très bien s’ils dansent ou s’ils rêvent.
Take To The Sky ne cherche pas à impressionner — il cherche à hypnotiser. Et il y parvient, avec une douceur presque insolente.
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octobre 11, 2025J’ai écouté Red Poem comme on entre dans un rêve qu’on n’a pas choisi. D’abord un souffle, une voix qui semble surgir d’un lieu où le temps ne circule plus. Puis les guitares qui s’élèvent, lentes, poussiéreuses, pleines de fantômes. Ce n’est pas une chanson, c’est un rituel. On y sent la terre rouge de l’Oklahoma, les battements lointains d’un tambour oublié, les vibrations d’un peuple qu’on a voulu réduire au silence mais qui parle encore, à travers lui.
Dead Feather est un paradoxe vivant : un artiste sourd qui fait résonner le monde mieux que la plupart des entendants. Sa surdité n’est pas une limite, c’est un prisme. Elle aiguise l’écoute intérieure, celle qui perçoit non pas les sons, mais les fréquences invisibles : la colère, la mémoire, le sacré. Red Poem, troisième extrait de son projet Cate Heleswv (Red Medicine), est une éruption de cette écoute-là — brute, sans filtre, habitée.
J’entends dans cette pièce le poids des siècles, mais aussi la modernité d’un cri lucide. Dead Feather y raconte son histoire, mais surtout celle de tous les enfants coupés de leurs racines, condamnés à apprendre leur propre langue à travers les ruines. Le texte, écrit dans les années 2000, puise dans la rage de Malcolm X, la spiritualité de Bob Marley, la pensée politique de Vine Deloria Jr. Ce n’est pas un manifeste, c’est une cicatrice parlante. Une parole qui se relève, vacillante mais indestructible.
L’alliage entre poésie et rock fonctionne comme un choc. Adam Stanley et Isaac Nelson (du groupe Stanley Hotel) enveloppent la voix de Dead Feather dans une matière organique : un rock charnel, presque tribal, qui rappelle par moments la tension mystique de The Doors ou les élans prophétiques de Patti Smith. Mais là où Morrison prêchait la transe et Smith l’extase urbaine, Dead Feather invoque la terre — la poussière, la pluie, les os. Son spoken word claque comme une incantation dans le vent, un langage venu d’avant la civilisation.
Ce qui me bouleverse, c’est la sincérité nue du geste. Pas de pose, pas de calcul. Juste un homme, son passé, et cette rage tranquille d’en faire une œuvre. Dans Red Poem, la musique n’est pas une distraction : c’est un acte de guérison. Une manière de recoudre l’histoire déchirée de la culture Mvskoke-Creek avec des fils de son et de mots. Chaque note devient une trace, chaque silence une mémoire.
Le morceau, enregistré à Wellston dans une ambiance presque familiale, garde la texture du vrai : on y entend la respiration du studio, la fragilité des prises, la chaleur humaine. On imagine Dead Feather au centre, debout dans le silence, et autour de lui, ses collaborateurs tissant cette fresque sonore avec respect et intensité. Le résultat, c’est une transe contenue, une fièvre apaisée, une beauté rugueuse.
Red Poem n’a rien d’un produit. C’est un fragment d’histoire, un poème incandescent sur la désassimilation, sur la reconquête du corps et de la voix. Et quand tout s’éteint, il reste ce sentiment étrange d’avoir entendu quelque chose de rare — une vérité sans décor, une musique qui vient d’en dessous du monde.
Écouter Dead Feather, c’est accepter d’être dérangé. C’est se laisser traverser par ce que l’Occident a oublié : que le son n’est pas toujours fait pour plaire, mais parfois pour guérir.
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octobre 11, 2025Antoin Gibson ne rappe pas pour séduire, elle rappe pour déranger. Pour déraciner les illusions, retourner les codes et mettre les mots là où ça brûle. Son nouveau single, Diss Qualification, sorti le 1er octobre 2025 via Circum-Sŏnus, n’est pas simplement un morceau : c’est une déclaration de guerre, un manifeste contre la docilité, une claque sonique qui pulvérise la façade d’un monde figé dans sa propre absurdité.
Dès les premières secondes, on sent la morsure. Son flow est chirurgical, nerveux, chargé de cette colère froide propre aux artistes qui ne mentent pas. Chaque syllabe porte le poids d’un refus — celui de se taire, celui de s’incliner. “I’m just saying it how I see it,” lâche-t-elle avec l’assurance d’une rappeuse qui n’a plus rien à prouver. Cette phrase d’ouverture agit comme un coup de feu : le ton est donné. Pas de filtre, pas d’excuses, pas de diplomatie. Antoin Gibson vise juste — et tire pour tuer la complaisance.
Diss Qualification attaque de front la déshumanisation institutionnelle, la bureaucratie absurde et les mécanismes élitistes qui condamnent celles et ceux qui refusent de cocher les bonnes cases. Derrière l’ironie du titre se cache une rage lucide : celle d’une artiste forcée de “revenir à la case départ”, non pas parce qu’elle manque de talent, mais parce que le monde mesure la valeur à coups de diplômes et de CV standardisés. “You must spend paper to get paper to make paper to spend” : une punchline devenue symbole de ce cercle vicieux que Gibson démonte, ligne après ligne, avec un sarcasme acéré.
Sa plume est dense, presque littéraire. Elle entremêle des réflexions sur la politique, le travail, la guerre, la perte de sens, sans jamais sombrer dans la posture. Son verbe fuse comme une rafale, mais garde toujours la précision d’une pensée construite. Sur une production minimaliste, sombre et tendue, la voix d’Antoin s’impose comme un cri maîtrisé. L’écho d’une génération qui n’attend plus qu’on lui fasse une place.
L’artiste ose tout : attaquer les institutions internationales, ridiculiser les élites, se moquer de l’inertie de l’ONU, dénoncer les absurdités d’un monde “plus prompt à dégainer un bazooka qu’à réfléchir”. “There is nothing united about them than the fact they are incompetent,” crache-t-elle, avec cette ironie amère qui fait la marque des grands lyricistes.
Mais Diss Qualification ne se résume pas à un pamphlet politique. C’est aussi une introspection déguisée, une manière pour Gibson de reprendre le contrôle narratif. Elle transforme sa frustration en puissance, son exclusion en moteur, son vécu en manifeste. Derrière la violence du ton, on perçoit une forme de rédemption : celle d’une femme qui choisit de se définir seule, loin des cadres et des autorisations.
Antoin Gibson expose, elle dénonce, elle met à nu. Dans un paysage dominé par les egos, elle rappelle que le rap peut encore être une arme de pensée, un terrain de vérité. Diss Qualification n’est pas qu’un titre : c’est un acte. Parce qu’au fond, ce que Gibson revendique, ce n’est pas une qualification académique. C’est la seule qui compte : celle de dire la vérité, avec courage et sans permission.
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octobre 11, 2025Maureen a retourné Woodstower 😳
Voix miel et rasoir, refrains qui collent aux paumes, basses qui te massent la cage thoracique — chaque drop a fait lever la foule comme une vague douce et féroce. C’était moite, solaire, irrésistible: un orage qui danse🌪️
Accompagnée de sa troupe de danseuses, Maureen nous a montré qu’elle est bien la queen du shatta qu’elle pense être, à tel point qu’elle a transfomé la scène en Baile Twerk géant sur « Shake It To The Max », et le moins qu’on puisse dire c’est que c’était Hot as Fuck 🔥
👋🏽@maureen.l.l
📍@woodstower_
#festival #woodstower #concert #shatta #maureen
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octobre 10, 2025La P’tite Fumée a retourné Woodstower comme une vague chaude à minuit.
Sur l’herbe de Gerland, la tribu a levé un totem de BPM: kicks galopants, mains en rafales, transes qui se passent de mots 🔥
Quatre musiciens en fusion, un son qui griffe et qui soigne, et cette façon de transformer une fosse en clan — on a vu des inconnus devenir voisins de cœur en trois breaks et un drop 🎶
On était collés au crash, à saisir le moment où la nuit bascule: les corps qui prennent feu sans crier, les regards qui se répondent en morse, la poussière qui scintille comme si la scène soufflait des étoiles ✨
LPF ne “joue” pas: ça convoque, ça envoûte, ça te laisse avec des éclats sous la peau. On a crié, on a ri, on a tout donné — et ça n’a toujours pas suffi 🧨
👋🏽@laptitefumeeofficial
📍@woodstower_
#festival #woodstower #concert
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octobre 10, 2025Pas de grand fracas, pas de look tapageur. James Vickery avance à contre-temps du bruit, porté par une voix chaude comme un vinyle d’été, un RnB cousu main, sans effet de manche. Londres l’a vu naître, entre héritage sud-africain, racines galloises et amour précoce pour les voix qui racontent vrai. Il n’a qu’une oreille qui fonctionne, mais c’est peut-être ce qui rend son groove si particulier : toujours centré, toujours juste, toujours habité.
Son dernier projet, JAMES., est un miroir doux-amer tendu à sa propre vie. Une soul contemporaine qui n’a pas peur du romantisme, ni du silence entre les mots. Pas d’artifice, pas de gimmick. Juste une voix et une sincérité désarmante. À mi-chemin entre ballades en apesanteur et vibes qui font hocher la tête sans prévenir, l’album dévoile un artiste à la croisée des sensibilités : entre le spleen moderne d’un Frank Ocean, les inflexions organiques d’un D’Angelo et la tendresse brute d’un Sampha.
On a posé dix questions à ce chanteur anglais pas comme les autres, pour parler de racines, de sauces secrètes, de playlists de cœur et de la manière la plus improbable d’entrer dans la musique professionnelle : par accident, à cause d’une opération, et par besoin de réapprendre à parler.Voici l’interview de James Vickery, à une oreille du miracle.
1) Qui es-tu ?Salut ! Je m’appelle James Vickery, je suis chanteur et je viens de Londres. Je fais de la musique depuis quelques années maintenant, et j’espère que celles et ceux qui aiment la soul et le RnB y trouveront leur bonheur.
2) Quel est ton parcours ?J’ai grandi dans une famille métissée : ma mère est originaire d’Afrique et mon père du Pays de Galles. Musicalement, c’était aussi très contrasté. Du côté maternel : Soul, Motown, Disco. Du côté paternel : rock, blues, guitares. Je pense que mes arrangements viennent de lui, mais mon style, de ma mère. Et puis j’ai grandi dans le sud de Londres, un coin très riche culturellement, qui m’a profondément influencé.
3) Que peux-tu nous dire sur ta musique en quelques mots ?Sensuelle. Passionnée. J’essaye toujours de rester honnête. Mes chansons parlent souvent d’amour, mais à travers mon prisme. Elles racontent des choses que j’ai vraiment vécues.
4) Quelles sont tes inspirations ?En écrivant mon album JAMES., j’ai voulu créer quelque chose qui me ressemble totalement. Un projet complet, fidèle à toutes les facettes de ma personnalité : des titres légers, d’autres plus émouvants. Ce disque, c’est moi, sans filtre.
5) Quelle est ta playlist du moment ?Comme beaucoup en ce moment, je suis obsédé par Olivia Dean. Elle est rafraîchissante. J’écoute aussi beaucoup Dijon et Sasha Keable.
6) Quel est le plat que tu cuisines le mieux ?Une recette de famille : un dip aux artichauts hérité de mon père. Hyper simple — artichauts, mayo, piment — mais toujours un carton en dîner. Je harcèle aussi ma grand-mère pour qu’elle me file ses recettes sud-africaines, alors reviens me poser la question dans quelque temps !
7) Quels sont tes projets à venir ?Je réfléchis toujours à la suite, mais je ne peux pas encore en dire trop. Peut-être quelque chose pour Noël… Suspense !
8) Une anecdote à ton sujet ?Je suis devenu chanteur complètement par hasard. Je suis né avec une malformation : je suis sourd de l’oreille gauche. Après une opération, j’ai dû réapprendre à parler. Le médecin m’a conseillé de prendre des cours de chant pour m’aider à projeter ma voix. Et… c’est comme ça que tout a commencé.
9) Si tu pouvais passer 48h avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré ?Stevie Wonder. Son influence sur moi est immense. Je redécouvre sans cesse des morceaux à lui que je n’avais jamais entendus, et chaque fois, je suis bluffé. Mon héros absolu.
10) Un dernier conseil ?Le meilleur exercice ? Écouter de la musique, encore et encore. Ce que tu entends, même sans y penser, deviendra ta matière première. Et surtout : sois sympa avec tes ingés son. Toujours.
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octobre 9, 2025Vladimir Cauchemar a transformé Woodstower en messe païenne 3.0 🙏🏽
Masque d’os, flûtes spectrales, 808 qui grondent: une rave médiévale où chaque drop sonnait comme un tocsin. Les corps ont suivi le rituel, mains au ciel, poussière qui scintille sous les strobos, BPM tatoué sur la peau. Lyon vibrait comme un sanctuaire, et la nuit avait l’odeur électrique des grandes premières🔥
On était collés au crash, à voler ces secondes interdites: cellulaires en apnée, basses qui plient l’herbe, refrains qui percent comme des lames. Cauchemar ne “passe” suelment pas un set : il invoque. Liturgie club, sueur bénite, extase calibrée. On a senti demain battre à plus de 130 bpm 🫶🏽
👋🏽@vladimircauchemar
📍@woodstower_
#festival #woodstower #vladimircauchemar #concert
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octobre 9, 2025Naeko a mis le feu doux et la tornade en même temps 🌪️Sous les néons verts du Cabaret Vert, sa voix a fendu la nuit comme une lame de pluie, et tout le champ s’est mis à respirer au même tempo. On a vu des regards se rallumer, des épaules se délier, des refrains devenir des promesses. C’était brut, tendre, en sueur, en or 🎶
On était là, collés à la barrière, à voler ces secondes où le monde bascule:
basses qui bourdonnent, peau qui vibre, refrains qui s’échappent des lèvres avant même qu’on les connaisse. Naeko n’a pas joué un set, il a ouvert une faille—et on y est tombés avec le sourire 🫶🏽
Bonne nouvelle: on ne s’arrête pas là. Notre interview exclusive avec Naeko sort à la fin de la semaine. On a parlé vertige, débuts cabossés, studio nocturne et amour du live. Restez branchés: ça arrive très vite, et ça pique juste ce qu’il faut 🔥
👋🏽@naeko_off🎥 @iamalexcliatt📍@cabaretvert
#festival#cabaretvert#naeko#concert
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octobre 8, 2025Le titre sonne comme une provocation, une question lancée dans le vide — Ask Me If I’ve Ever Been in Love ? — et dès les premières secondes, on comprend que MTHEPOET ne cherche pas à séduire. Il cherche à dire. À se dire. À exorciser ce que l’amour fait aux êtres quand il les traverse sans prévenir, sans mode d’emploi.
Ce morceau, c’est le battement irrégulier d’un cœur qui n’a pas appris à mentir. Le flow de MTHEPOET s’y déploie comme un journal intime récité à voix haute, oscillant entre la désinvolture du rap et la fragilité d’un R&B de confession. Ce n’est pas un texte construit pour impressionner — c’est un aveu brut, d’autant plus percutant qu’il refuse les artifices. On sent derrière chaque mesure un combat entre la pudeur et l’envie de tout cracher, entre l’ego et l’émotion nue.
La production épouse cette tension : douce, planante, presque mélancolique. Un piano délicat flotte sur une rythmique aérienne, tandis que la voix, légèrement brisée, glisse dans un espace feutré. Ce contraste entre la légèreté du son et la gravité du propos crée une atmosphère singulière — quelque part entre la nostalgie d’un souvenir et la lucidité d’une cicatrice. MTHEPOET ne chante pas l’amour idéalisé : il raconte la dépendance, l’obsession, le manque. Et surtout, cette façon qu’a l’amour de révéler nos propres failles sous prétexte de nous sauver.
Son interprétation rappelle ces artistes qui ont compris que le silence entre deux phrases peut parfois être plus lourd que les mots — la retenue d’un Frank Ocean, la sincérité d’un Mac Miller, ou la confession nerveuse d’un Giveon. Mais MTHEPOET garde sa singularité : il parle comme on parle à une ex qu’on n’a jamais réussi à oublier, avec ce mélange d’amertume, de tendresse et de fierté mal placée.
Ask Me If I’ve Ever Been in Love ? marque une renaissance artistique — le premier souffle après une mue. Un rebranding, oui, mais surtout une réappropriation : celle d’un artiste qui ne veut plus plaire, seulement être vrai. Et dans une époque saturée de faux sentiments et de refrains interchangeables, MTHEPOET rappelle que la plus belle arme reste encore la vulnérabilité.
C’est un morceau à écouter tard, casque vissé, quand la ville dort et que le cœur bat trop fort. Parce qu’au fond, on a tous déjà voulu qu’on nous pose cette question — juste pour pouvoir répondre : “oui, et j’en suis encore revenu qu’à moitié.”
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octobre 8, 2025J’ai d’abord cru à un énième morceau catchy, léger, calibré pour les playlists rap chill. Le genre de track qui te happe avec son refrain entêtant et sa prod sucrée. Mais Too Cute n’est pas de ceux qui s’oublient une fois la basse coupée. Sous la surface d’un son lumineux, AI SONGZ cache une douleur sourde, celle d’un pays qui s’habitue à l’horreur comme à la météo.
Le titre, d’une ironie violente, juxtapose l’innocence et la tragédie. Too Cute, comme ces visages d’enfants sur des portraits posthumes, comme ces rires enregistrés sur TikTok quelques jours avant un drame. AI SONGZ choisit de ne jamais nommer directement les choses — pas de slogan, pas de sermon. Il raconte la banalisation du chaos, le détournement collectif du regard. Cette pudeur rend le propos d’autant plus puissant.
La production, légère en apparence, fonctionne comme un piège. Des synthés pastels, des hi-hats précis, un groove presque dansant : tout semble conçu pour faire vibrer la tête, pendant que le cœur, lui, se serre. C’est là que réside la force du morceau — dans cette contradiction entre forme et fond, entre la douceur apparente du son et l’amertume du message. On pense à Childish Gambino et son This Is America, mais dans une version plus intime, plus sournoise, moins manifeste.
AI SONGZ rappe avec un ton feutré, presque nonchalant. Il ne crie pas, il constate. Sa voix glisse sur la prod comme un narrateur détaché qui aurait trop vu. Et dans cette retenue se loge toute la tension du titre : ce mélange de lucidité et de désespoir, cette impression que parler ne suffit plus, qu’il ne reste que la musique pour dire l’indicible.
Ce morceau, c’est un sourire crispé dans un monde en feu. Une mélodie “trop cute” qui masque la peur du lendemain. Et c’est peut-être là que se joue le vrai génie d’AI SONGZ : dans sa manière de transformer un constat social brutal en œuvre poétique, presque esthétique. Comme si la beauté restait la seule arme pour survivre à la folie collective.
Too Cute ne fait pas la morale — il tend un miroir. Et ce qu’on y voit n’a rien d’adorable.
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octobre 8, 2025Je l’ai écoutée d’une traite, cette chanson, comme on relit un message qu’on n’aurait jamais dû envoyer. backandtheforth ne parle pas d’un amour qui s’effondre — elle le rejoue, le dissèque, l’exorcise. C’est l’instant suspendu entre la colère et la tendresse, ce moment où deux êtres continuent de parler alors que plus rien ne s’entend.
Rugireo entre en scène comme un acteur dans son propre film : la voix à vif, la diction maîtrisée, le ton fatigué mais lucide. Il ne rappe pas pour convaincre, il parle comme on se parle après trop de nuits blanches — sans fard, sans posture. Sa plume découpe la scène avec une précision presque clinique : les malentendus, les blessures d’ego, cette fatigue émotionnelle qui transforme les sentiments en réflexe de défense. On entend dans sa voix la lassitude de celui qui a trop cherché à comprendre l’autre et finit par se perdre lui-même.
Puis surgit Westside Boogie, ce contrepoint parfait, mi-frère mi-fantôme. Là où Rugireo regarde encore vers l’autre, Boogie s’adresse à lui-même. Son timbre grave, presque rauque, porte une sagesse triste, celle des hommes qui ont déjà tout dit. Il rappe avec une lenteur maîtrisée, chaque syllabe tombant comme un verdict. Ensemble, ils forment un duo désaccordé, mais d’une justesse troublante — deux solitudes qui se reconnaissent sans plus réussir à s’aimer.
La production, sobre, menaçante et séduisante à la fois, traduit cette tension : un beat dense, viscéral, des basses qui tremblent comme des nerfs. On sent l’influence du storytelling de Kendrick, la théâtralité de Drake dans ses moments les plus intimes, mais Rugireo garde sa propre empreinte : celle d’un artiste-cinéaste qui cadre la douleur pour mieux la raconter. Le morceau n’est pas une simple confession, c’est un huis clos. On y entre comme dans une chambre après la tempête : tout est à sa place, mais plus rien n’a le même sens.
backandtheforth est le genre de track qui ne cherche pas la punchline — il cherche la vérité. Celle qu’on évite dans les conversations, celle qu’on chuchote quand on sait que c’est fini. Et c’est sans doute pour ça qu’elle frappe aussi fort : parce qu’elle ressemble à ce qu’on vit tous quand le cœur s’obstine à parler alors que l’amour, lui, a déjà raccroché.
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octobre 7, 2025Je crois que tout le monde a déjà connu cette nuit-là — celle où l’on sort juste pour respirer à nouveau, sans savoir si c’est le manque ou l’espoir qui nous pousse dehors. Feel Alive Again de Jason Shay et Rebeka Klain est la bande-son de cette dérive douce, ce moment suspendu entre ce qu’on a perdu et ce qu’on tente désespérément de retrouver.
Dès les premières secondes, la production te saisit : nappes aériennes, percussions moelleuses, groove feutré. On sent le soin d’un artisan du son, celui d’un artiste qui a grandi avec le R&B comme on grandit avec un miroir. Jason Shay sculpte ici un espace sonore où chaque silence compte, où la respiration devient rythme. Son timbre chaud et légèrement brisé s’impose sans arrogance, comme un aveu glissé à demi-mot dans une ruelle vide. Il ne chante pas pour séduire, il confesse pour survivre.
Puis vient Rebeka Klain — présence diaphane, presque irréelle, qui entre comme un souvenir qu’on croyait effacé. Sa voix s’élève avec cette lumière fragile qu’on retrouve parfois chez Charlotte Day Wilson ou Snoh Aalegra : pure, mais lestée d’émotion. À ses côtés, Jason devient plus humain encore, plus désarmé. Ensemble, ils incarnent deux visages d’une même solitude : celle qui cherche la chaleur après l’abandon.
Le morceau se déploie comme une vague lente, sensuelle et introspective. Pas de drop brutal, pas de démonstration. Tout se joue dans la retenue — les basses qui grondent à peine, les synthés qui effleurent la peau, la mélodie qui glisse entre nostalgie et désir. Feel Alive Again n’est pas une chanson d’amour, mais une chanson du manque, de cette pulsion de vie qui renaît quand tout s’est effondré.
Ce que Jason et Rebeka racontent ici, c’est l’après. Ce moment où l’on recommence à danser, non pas pour oublier, mais pour se rappeler que le cœur bat encore. Leurs voix s’entrelacent, se contredisent presque : lui cherche la fuite, elle la vérité. Et c’est précisément dans cette tension que le morceau trouve sa beauté.
Feel Alive Again est une chanson de mirage — un souffle chaud dans un monde qui refroidit. Ce n’est pas une promesse, c’est un instant. Et parfois, un instant suffit pour croire à nouveau.
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octobre 7, 2025Écouter NATT de Zehbrah, c’est comme marcher dans une ville qui respire trop vite. Le ciel est lourd, le béton pulse, et sous les pas, on sent quelque chose d’invisible trembler. C’est un morceau qui ne rassure pas — il accompagne, il reflète, il confronte. Il y a ce sentiment d’être “trop conscient”, de penser trop fort, de vivre dans un monde où chaque battement du cœur se mêle au bruit des notifications et des sirènes mentales. Et Zehbrah, lui, ne cherche pas à l’éteindre. Il le transforme en œuvre.
Dès les premières secondes, on est happé par cette batterie organique, nerveuse, presque fébrile. Les cuivres, eux, semblent haleter, souffler dans la poussière du quotidien. Le beat n’a rien de clinique : il suinte, il respire, il tangue. Zehbrah en fait le moteur d’une introspection urbaine, une sorte de jazz contemporain qui aurait troqué la clope et le whisky contre l’angoisse existentielle et les pensées en boucle. Ce n’est pas un son de studio, c’est un enregistrement du réel.
Son flow, posé avec une lucidité tranchante, évoque les grands artisans du verbe — ceux qui savent dire sans expliquer, raconter sans s’effondrer. Il y a dans sa voix une fatigue élégante, celle de quelqu’un qui a trop réfléchi mais qui refuse encore de se taire. Zehbrah parle du trop-plein, du mental saturé, de ce poids invisible qu’on traîne tous mais qu’on dissimule derrière la productivité et les sourires calibrés. “Nothing at the top, tension at the throat” — le genre de phrase qui reste, parce qu’elle dit tout sans insister.
Mais NATT n’est pas qu’une autopsie du mal moderne. C’est un morceau de résistance, un cri contenu dans une boucle de groove. L’anxiété y devient presque rythmique, un métronome intérieur. On pense à la frénésie poétique d’un Mike Ladd, à la noirceur suspendue d’un Earl Sweatshirt, à l’intelligence musicale d’un Tom Misch sous acide. Zehbrah fait dialoguer ces influences sans jamais se diluer : il les assimile, les brise, les tord pour bâtir un son à sa mesure — rugueux, réfléchi, organique.
Là où beaucoup chercheraient la catharsis, lui choisit la lucidité. Pas de délivrance ici, juste un constat : avancer malgré tout, même quand la tête brûle et que les pensées s’emmêlent. NATT devient ainsi un manifeste discret pour tous ceux qui apprennent à vivre avec leurs tempêtes intérieures — pas contre elles.
C’est ça, la force rare de Zehbrah : composer la bande-son de l’époque sans se noyer dans ses clichés. Son rap n’est ni plaintif ni démonstratif. Il est humain, intensément. Et dans ce monde où tout nous pousse à paraître solides, NATT a le courage précieux d’être fragile.
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octobre 7, 2025Il y a dans Afraid cette tension qu’on reconnaît tout de suite : la peur du monde, oui, mais surtout celle de soi. La peur de perdre ce feu créatif, ce vertige adolescent qu’on ressentait quand la musique n’était pas encore un métier, mais un refuge. Cotton Caves signe ici un morceau qui ne cherche pas à plaire — il cherche à toucher, à respirer, à exorciser l’angoisse collective d’une époque suspendue entre anxiété et résilience.
Tout commence par une ligne de guitare presque timide, comme un murmure dans une pièce vide. Puis viennent les percussions, discrètes mais déterminées, qui installent une pulsation humaine, presque cardiaque. On sent que le compositeur derrière Cotton Caves connaît trop bien la grammaire du son — son passé de musicien de film se devine dans chaque respiration du morceau. Rien n’est laissé au hasard : chaque silence, chaque écho, chaque reverb semble pesé pour faire vibrer cette impression d’instabilité douce, comme si la chanson elle-même hésitait à se livrer complètement.
Mais ce qui emporte, c’est la voix. Fragile, tremblée, sincère jusqu’à la faille. Elle ne cherche pas à briller, elle cherche à survivre. On y entend la lassitude d’un monde en dérive, la peur sourde de ne plus reconnaître le ciel au-dessus de soi. Pourtant, malgré la gravité du thème, Afraid n’est jamais lourd. C’est une chanson lumineuse sur la peur, une prière pour continuer à avancer même quand tout semble foutu.
Cotton Caves réinvente ici un certain romantisme indie — celui des grands solitaires, de ceux qui bricolent la beauté avec trois accords et un cœur qui bat trop fort. On pense à Thom Yorke dans ses moments les plus humains, à The National pour la gravité, à Phoenix pour la clarté mélodique. Mais Afraid garde une identité propre, profondément introspective et délicatement cinématographique.
Ce morceau, c’est le retour d’un musicien vers lui-même. Après des années passées à écrire pour les images des autres, Cotton Caves compose enfin la bande-son de ses propres peurs. Et le résultat, c’est une œuvre à la fois intime et universelle, un cri feutré pour ceux qui n’osent plus crier.
Dans un monde saturé de certitudes, Afraid a la décence de douter. Et c’est peut-être pour ça qu’il sonne si juste : parce qu’il nous rappelle que la peur, parfois, c’est aussi une forme de lucidité.
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octobre 7, 2025Ce morceau m’a pris comme une vague. Pas de celles qui frappent fort, mais de celles qui t’aspirent lentement, jusqu’à ce que tu réalises que tu flottes déjà trop loin du rivage. Sirens, c’est ça : une traversée en apnée à travers les eaux troubles d’une mélancolie lumineuse. Steven Araico y fabrique un monde suspendu, entre rêve et chute, où la douleur se dissout dans l’écho des synthés et la douceur d’un beat qui pulse à peine.
Ce n’est pas un morceau de désespoir, pas vraiment. Plutôt un cri retenu, un murmure noyé dans la reverb. L’univers sonore qu’il déploie tient du mirage : trap cotonneuse, nappes aériennes de cloud hop, mélodies qui fondent comme du sucre dans la pluie. On pense à Joji pour le spleen, à Post Malone pour l’ivresse mélodique, mais Araico a cette manière bien à lui d’habiter la distance — de chanter l’absence sans la nommer, de faire du vide un décor presque accueillant.
La voix, floutée, presque spectrale, semble venir d’une autre pièce. Elle ne cherche pas à impressionner, elle s’infiltre. On sent que Steven ne “chante” pas au sens classique — il confesse. Il laisse s’échapper ce qu’il ne peut pas dire autrement. Et dans ces quelques minutes de flottaison, tout devient fragile, flottant : les émotions se mêlent aux textures électroniques comme si le réel se dissolvait lentement dans un halo de lumière froide.
Techniquement, Sirens est d’une précision clinique. Chaque hi-hat, chaque souffle de basse semble placé au millimètre, mais la production garde cette impression d’imperfection organique, de morceau bricolé dans la solitude d’une chambre à 3 heures du matin. C’est peut-être ça la beauté du son de Steven Araico : il capture l’intimité brute, sans fioritures, comme une photo floue mais sincère.
L’image des “sirènes” revient comme une métaphore obsédante : celles qu’on entend au loin dans la ville, mais aussi celles, mythologiques, qui chantent pour mieux te perdre. On ne sait pas s’il s’adresse à une femme, à un souvenir, ou à lui-même. Tout ce qu’on comprend, c’est qu’il dérive — volontairement.
Ce qui frappe dans Sirens, c’est cette pudeur dans le chaos. La douleur n’est jamais théâtrale, elle se glisse entre les lignes, dans le choix d’un mot, dans la façon dont la voix s’efface sur le dernier refrain. C’est un morceau d’après minuit, fait pour ceux qui cherchent le calme dans le tumulte, la beauté dans la tristesse.
Steven Araico signe ici une pièce rare, fragile et magnétique, qui transforme le mal-être en matière sonore, la solitude en caresse. Sirens ne cherche pas à consoler — il se contente d’être vrai. Et c’est ce qui le rend, paradoxalement, apaisant.
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octobre 7, 2025Je crois que j’ai rarement entendu une chanson qui sonne à ce point comme un souvenir. Haunted Love, c’est cette sensation étrange d’ouvrir une vieille boîte à musique et de voir en sortir non pas une mélodie, mais une émotion qu’on pensait enterrée. Obeeyay réussit ici un tour de magie : transformer la nostalgie en pop, la douleur en danse, l’absence en groove.
Ce morceau n’est pas juste un titre radiophonique bien ficelé — c’est une traversée. Il y a dans la production quelque chose de cinématographique, presque spectral : une basse qui se faufile dans les interstices, des nappes de synthés au parfum de chrome, des chœurs qui semblent flotter entre deux mondes. On croit entendre les échos d’un amour qui ne veut pas mourir, piégé quelque part entre le réel et la mémoire.
La voix d’Obeeyay, c’est le fil rouge de ce labyrinthe. Elle ne surjoue jamais, mais elle brûle. Elle s’avance d’un pas sûr, pourtant on devine dans ses inflexions une fragilité qu’il ne cache pas. Chaque note semble porter une ombre derrière elle — comme si aimer, chez lui, signifiait toujours risquer l’effondrement. Ce n’est pas de la pop candide, c’est de la pop hantée, au sens littéral.
L’écriture, d’une limpidité presque trompeuse, glisse sans heurts, mais chaque mot a le poids d’une réminiscence. “Throwing caution to the wind” prend ici un sens presque fataliste : aimer sans réfléchir, c’est parfois se condamner à ne jamais s’en remettre. Ce que raconte Obeeyay, ce n’est pas une romance, c’est l’après — le moment où le cœur bat encore alors que tout le reste s’est arrêté.
Techniquement, le morceau flirte avec le meilleur de la dance-pop 2010’s : une efficacité immédiate, une texture chaude et synthétique, un refrain calibré pour faire vibrer les murs d’une voiture à 2 h du matin. Mais il y a aussi quelque chose d’authentiquement humain, d’intuitif, dans la façon dont Obeeyay construit ses montées : chaque beat semble synchronisé avec un battement de cœur. On sent l’artiste qui connaît les ficelles du métier, mais qui ne les utilise pas comme un calcul — plutôt comme un instinct.
Haunted Love est une déclaration d’intensité. Pas celle qui crie, celle qui consume en silence. La chanson ne parle pas de rupture, mais de possession : de ce sentiment qu’un amour, même disparu, continue de nous habiter comme un parfum dans une pièce vide.
Obeeyay signe ici une œuvre hybride — commerciale dans sa structure, poétique dans sa chair. Et quelque part entre The Weeknd, Brandy et la pop fiévreuse de Troye Sivan, il trace sa propre ligne : celle d’un artiste qui ne choisit pas entre le corps et l’âme, entre le show et la confession.
Haunted Love, c’est un sortilège. Un morceau qui vous suit quand les lumières s’éteignent, et qui vous rappelle, d’une voix feutrée : certains amours ne se terminent pas, ils se transforment.
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octobre 7, 2025La première fois qu’on entend Not Over You, on croit tomber sur une chanson légère, un de ces refrains qu’on sifflote sans y penser. Puis, au fil des secondes, on comprend : Peter Litvin ne chante pas l’amour perdu, il le rejoue sur une piste de danse, quelque part entre le regret et l’ivresse. Le morceau avance comme un souvenir flou, un peu trop coloré, un peu trop vrai, trempé dans une lumière artificielle qui éclaire ce qu’on préférait garder dans l’ombre.
Litvin, éternel touche-à-tout new-yorkais, bricole la pop comme un alchimiste un peu détraqué. Il assemble les textures comme on recolle un cœur : synthés en sucre, basse vibrante, voix filtrée à l’auto-tune juste assez pour sonner fragile. Not Over You oscille entre la désinvolture d’un single de The 1975 et la mélancolie néon d’un M83 miniature. Tout y est calibré pour séduire, mais derrière le vernis, il reste une faille — une fêlure qu’on sent dans la manière dont la voix se brise sur certaines notes, comme si le chanteur n’était pas sûr de vouloir tourner la page.
La rythmique, légère et saccadée, pulse comme un battement de cœur sous adrénaline. On imagine la scène : un club, tard, les lumières qui clignotent, et ce refrain qui répète obstinément ce qu’on refuse d’admettre — qu’on n’en a pas fini avec quelqu’un. Ce n’est pas un slow, c’est une fuite vers l’avant, une tentative de transformer la douleur en groove.
Ce que Litvin réussit ici, c’est un numéro d’équilibriste rare : faire de la pop un exorcisme. Derrière l’apparente légèreté du titre, il y a une conscience aiguë de la solitude moderne — celle qui danse pour ne pas pleurer. Sa voix, presque naïve, contraste avec une production chirurgicale : tout est millimétré, et pourtant ça respire.
Not Over You s’inscrit dans cette lignée de morceaux où la fête sert de camouflage au chagrin, comme Dancing On My Own ou Blinding Lights. Mais Litvin, lui, garde ce grain d’authenticité propre aux outsiders : une pop un peu DIY, un peu sale, toujours sincère.
C’est peut-être ça, la magie de Peter Litvin : réussir à faire danser la nostalgie sans jamais l’édulcorer. Sous les stroboscopes, Not Over You devient un miroir — celui où chacun aperçoit, le temps d’un refrain, le visage de quelqu’un qu’il n’a pas encore su oublier.
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octobre 7, 2025Il y a dans la manière dont Lex Leosis entre dans un morceau une force animale, presque chamanique. Pas de façade, pas de maquillage : juste une voix, un corps, une vérité qui claque. thewoods n’est pas seulement une chanson, c’est une renaissance. Une traversée à la machette dans la jungle intérieure — celle où les complexes s’emmêlent aux racines de la confiance, où la peur se dissout dans la lumière brute du self-love.
Lex ne rappe pas comme les autres. Elle ne débite pas des vers pour prouver sa technique ; elle sculpte des émotions, taille ses mots dans la pierre de ses cicatrices. Son flow, grave et charbonneux, n’est pas là pour séduire — il est là pour imposer le respect. Dans thewoods, on entend une femme qui a longtemps cru devoir se faire petite pour survivre dans un monde trop étroit, et qui aujourd’hui choisit de rugir. « I’m a little sensitive », dit-elle ailleurs, mais dans sa bouche, la sensibilité devient une arme.
La prod, moite et organique, évoque une balade à travers les forêts mentales de l’artiste : on y sent l’ombre des doutes, la moiteur de la peur, mais aussi cette clarté soudaine quand la lumière perce entre les branches. Les percussions rampent, le beat respire lentement, presque animal, et la voix de Lex s’y faufile avec une assurance nouvelle, mi-sauvage, mi-sensuelle. C’est du hip-hop viscéral, une écriture qui se confond avec la peau.
Ce qui fascine, c’est cette dualité : la rage et la douceur, le poids du réel et la légèreté de l’émancipation. On entend dans chaque syllabe la lutte pour exister sans s’excuser, pour réhabiliter le féminin dans toute sa complexité — pas celui des clichés, mais celui des contradictions : fort, fragile, frontal. Lex Leosis ne cherche pas à plaire. Elle cherche à être.
Et c’est précisément ce qui rend thewoods si vibrant : ce n’est pas une revendication, c’est une respiration. Le retour d’une artiste qui a vu la face sombre du silence et en a fait un art. À travers ses mots, elle transforme la honte en puissance, le doute en groove, la peur en poésie brute.
Dans un paysage rap souvent saturé de postures, Lex avance autrement : elle marche pieds nus dans sa forêt, sans masque, sans armure. thewoods n’est pas une fuite, c’est un retour à soi — à ce que la musique devrait toujours être : un cri, un miroir, une libération.
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octobre 7, 2025J’ai eu l’impression, en écoutant Someone I Can Roll With, de surprendre un souvenir qui refusait de mourir. Ce n’est pas une chanson, c’est une chambre encore tiède d’un amour évaporé. La prod s’ouvre comme un soupir : un battement étouffé, un souffle électronique, une basse qui marche à pas feutrés sur le carrelage froid du manque. JAK y dépose sa voix comme on écrit à une ex qu’on ne devrait plus contacter — calme, lucide, mais avec ce tremblement dans la gorge qui dit tout le contraire.
Il y a dans ce morceau un sens du détail émotionnel rare. Le tempo est lent, volontairement vacillant, comme si le morceau hésitait à aller de l’avant. Les silences entre les mots sont presque plus parlants que les paroles. Someone I Can Roll With joue cette partition fine entre la nostalgie et l’acceptation, entre l’envie de recoller les morceaux et celle de simplement laisser la vie filer. On sent la main d’un artiste qui comprend le pouvoir du non-dit, du murmure, de la retenue.
RichMusiq vient s’y glisser comme une ombre parallèle, un écho de la tendresse passée. Leur dialogue est presque spectral : deux voix qui se frôlent sans jamais vraiment se toucher, comme deux silhouettes séparées par la buée sur une vitre. Ce featuring n’est pas une addition, c’est une extension, un dédoublement du même sentiment — le besoin d’être compris sans avoir à parler.
Techniquement, JAK fait du minimalisme un terrain d’émotion pure. Pas de beat tonitruant, pas d’effet gratuit. Le morceau respire dans l’espace qu’il crée : chaque note, chaque reverb a une fonction narrative. La mélodie avance comme une voiture dans la nuit, guidée par les phares d’un souvenir trop présent. C’est du pop-rap dans sa forme la plus désarmée, celle qui troque la punchline contre le frisson.
Mais derrière cette délicatesse se cache quelque chose de plus profond : une désillusion moderne. L’amour chez JAK n’est pas un refuge, c’est un terrain instable. Il chante la lente érosion du lien, la tendresse qui se transforme en routine, la complicité qui devient politesse. Et pourtant, on sent qu’il y croit encore, un peu — qu’il attend peut-être qu’une main se tende, même dans le noir.
À la fin, Someone I Can Roll With ne console pas. Il accompagne. Il te laisse dans ton silence, avec un goût doux-amer sur la langue et cette sensation d’avoir été vu sans artifice. JAK signe ici une confession d’une justesse presque cinématographique — un de ces morceaux qui ne se dansent pas, mais qui s’écoutent la tête contre la vitre, quand la ville défile et qu’on se demande encore pourquoi c’est si difficile d’aimer sans se perdre.
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octobre 7, 2025J’ai écouté A Flower with a Venomous Taste un soir d’insomnie, casque sur les tempes, les yeux ouverts sur l’obscurité. Et je me suis demandé à quel moment un morceau devient plus qu’un morceau — un état, un trouble, un parfum dans la pièce. PMBM a cette rare capacité de composer comme on rêve : sans chronologie, sans filtre, avec la précision d’un chimiste et la fièvre d’un poète.
Dès les premières secondes, la tension s’installe : les basses vibrent comme un souffle dans la nuque, les textures industrielles suintent un romantisme dangereux. Ce n’est pas une chanson d’amour — c’est un rituel. Une invocation des désirs que l’on ne veut pas nommer, des pulsions qu’on refoule en plein jour. Le titre, A Flower with a Venomous Taste, dit tout : la beauté ici n’est pas une promesse, c’est un piège — et PMBM s’y jette tête la première, conscient du poison, avide de l’ivresse.
Sa voix est à la fois prière et menace, une ligne vocale qui s’étire entre murmure et implosion. On l’entend flotter au-dessus du chaos électronique, comme une âme coincée entre l’abandon et la lucidité. C’est ce contraste, presque viscéral, qui donne au morceau sa densité : le froid des machines contre la chaleur d’un cœur qui brûle encore.
Musicalement, PMBM construit un univers où la néo-soul s’embrase au contact d’une production cinématique, noire, presque organique. On pense à un croisement entre les abysses de Sevdaliza et les visions hallucinées de Dean Blunt, mais avec une sensualité plus palpable, plus sale. Chaque beat semble suinter d’un romantisme industriel, chaque synthé coule comme du mercure.
Ce que PMBM réussit ici, c’est un geste d’équilibriste : faire tenir ensemble la beauté et la douleur, la chair et la ferraille, l’émotion pure et la distorsion. A Flower with a Venomous Taste n’est pas un titre à écouter distraitement — c’est un morceau qui t’avale lentement, te griffe, te caresse, te laisse avec un goût métallique sur les lèvres.
Quand la dernière note s’efface, on reste suspendu, pris entre fascination et malaise. Comme après avoir touché quelque chose de trop vrai. PMBM ne chante pas pour séduire : il chante pour disséquer ce qui, en nous, persiste à aimer le danger. Et c’est précisément là que réside sa puissance.
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octobre 7, 2025Il y a dans Day Drunk une forme de douceur désabusée, un vertige tranquille, comme un dimanche après-midi qu’on étire trop longtemps pour ne pas penser au lundi. Carbonara Collective et XXJULÍA signent ici une pièce de néo-soul moelleuse et presque translucide, une errance élégante dans la torpeur de nos quotidiens saturés. C’est la bande-son d’un burn-out chic, d’un trop-plein d’exigence déguisé en groove.
Tout commence dans une brume feutrée : batterie feignant la nonchalance, basse veloutée, Rhodes qui suinte la nostalgie. On croit d’abord à un morceau pour chiller, mais très vite, on comprend que le fond est plus trouble. Day Drunk parle du surmenage, de cette course absurde où l’on se perd en voulant bien faire — un autopilote existentiel où l’on finit par confondre productivité et survie. XXJULÍA y glisse sa voix comme une caresse fatiguée : elle ne chante pas pour séduire, mais pour respirer.
Et pourtant, rien de lourd ici. La magie du morceau, c’est cette légèreté poétique avec laquelle il traite le vide. Le groove n’appuie jamais, il flotte. Chaque élément sonne comme un soupir maîtrisé : un piano qui tombe sur la syncope, une basse qui ronronne, une touche de lo-fi jazz-hop pour lisser l’angoisse. On pense à Tom Misch pour la précision, à Sault pour l’âme, à Erykah Badu pour la sincérité trouble.
Carbonara Collective a toujours cultivé cette approche sensuelle et artisanale du son : une musique qui respire la cuisine lente, mijotée avec soin. Day Drunk en est une illustration parfaite. Giorgio Carbonara, alchimiste discret, y mêle jazz, R&B et minimalisme électronique dans une sauce où chaque ingrédient garde sa saveur.
C’est un morceau qui ne cherche pas à te faire danser, mais à t’arrêter un instant. À t’offrir une ivresse douce, non pas de vin mais de lucidité. Dans le brouillard lumineux de Day Drunk, on se retrouve — un peu flou, un peu las, mais étrangement apaisé. Parce que parfois, le vrai luxe, c’est juste d’avoir le droit de ralentir.
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octobre 7, 2025Je ne sais pas à quel moment exactement On My Mind a commencé à me happer. Peut-être quand la voix d’Alyssa Jane s’est déposée sur cette nappe de synthé tiède, comme un souvenir qu’on croyait avoir rangé. Ou peut-être avant, dès les premières secondes, quand SV a laissé le silence respirer — ce silence qui, dans sa musique, dit toujours plus que les mots. Ce morceau ne cherche pas à séduire, il se glisse. Il prend son temps, s’installe dans les pores, s’épanouit comme une pensée obsédante au cœur de la nuit.
SV, producteur bostonien nourri au hip-hop et au jazz, a cette élégance rare de ceux qui savent que le groove n’a pas besoin de crier pour exister. Sa prod respire, joue avec les interstices, mélange chaleur analogique et minimalisme digital. Tout est feutré, millimétré, organique. On entend le frottement des doigts sur les cordes, les respirations de la chanteuse, les micro-souffles du mix — comme si l’intimité était volontairement préservée, presque sacrée.
Puis la voix d’Alyssa Jane s’avance. Douce, mais ferme. Elle ne pleure pas la perte, elle la caresse du bout des lèvres. Son chant effleure plus qu’il ne frappe, s’installe dans un entre-deux fragile où la mélancolie devient presque volupté. Il y a chez elle cette manière de dire “je t’aime encore” sans le dire, de murmurer la dépendance avec dignité. On pense à H.E.R., à SZA, à Daniel Caesar, mais Alyssa n’imite personne — elle flotte dans sa propre brume.
On My Mind n’est pas un slow R&B de plus. C’est une conversation intérieure, un geste suspendu entre la mémoire et le désir. SV et Alyssa construisent ici un espace sonore où le manque devient matière, où le temps s’étire comme un fil incandescent. C’est une chanson de fin de nuit, quand tout est trop calme pour mentir et que le cœur recommence à parler tout seul.
J’y entends une tendresse épuisée, une lucidité belle et triste. Ce n’est pas une chanson d’amour : c’est une chanson de ce qu’il en reste. Et dans cette lenteur assumée, dans cette sincérité sans fioritures, On My Mind rappelle que l’émotion la plus forte n’est pas celle qu’on hurle, mais celle qu’on retient.
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octobre 7, 2025Ce morceau ne parle pas d’amour, il parle de ce qu’il en reste. Shaquille de Jordan Burgett, c’est ce moment précis où le cœur, trop abîmé pour encore croire, se reconvertit en ego. Le chagrin devient performance, la blessure devient punchline. Et dans cette métamorphose, l’artiste transforme sa désillusion en un hymne de puissance — une sorte de renaissance sur beat, pleine d’humour, de tension et de style.
Le morceau s’ouvre avec cette nonchalance presque arrogante, comme un mec qui entre dans la pièce avec le cœur encore fissuré, mais un sourire en coin. Le flow de Jordan glisse avec un naturel déroutant, entre la mélancolie du mec blessé et la désinvolture de celui qui a choisi de ne plus s’excuser d’aller bien. La référence à Shaquille O’Neal — “real heavy shit, like that n***a Shaquille” — devient un symbole de poids émotionnel et de force retrouvée : chaque rime atterrit comme un dunk.
Musicalement, le titre joue sur ce contraste entre chaleur et froideur : une prod soyeuse, presque R&B dans sa texture, mais portée par une ligne de basse qui cogne, comme un cœur qu’on voudrait étouffer mais qui bat encore trop fort. Jordan Burgett y tisse une atmosphère dense — à la fois sensuelle et cynique, avec ce parfum d’ancien amour qu’on voudrait oublier mais qui traîne encore sur la peau.
Ce qui frappe surtout, c’est cette maîtrise de la dualité. Le morceau est à la fois dur et doux, ironique et sincère. Burgett fait ce que beaucoup de rappeurs n’osent plus : il assume la fragilité sans la maquiller. Sa voix devient le reflet de ce paradoxe moderne — celui d’une génération qui ne croit plus à l’amour éternel, mais qui continue d’en chercher les reflets dans les néons des clubs.
Shaquille n’est pas qu’un banger. C’est une déclaration d’indépendance affective, un exutoire aux allures de victoire. Jordan Burgett ne rappe pas pour séduire, il rappe pour exorciser — et dans ce geste brut, il signe un morceau qui brille comme une cicatrice bien portée : douloureuse, mais fière.
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octobre 7, 2025Ça commence comme un souffle retenu, un battement de cœur coincé entre deux souvenirs. Père absent n’est pas un simple morceau de trap : c’est une cicatrice mise en musique. MATTFOU y dépose des mots qui brûlent, sans chercher la pitié ni le pathos, juste la vérité brute d’un gosse qui a grandi sans repère masculin, le regard tourné vers une mère devenue roc. Le titre sonne comme une confession murmurée à travers les dents serrées — une lettre ouverte à l’absence, adressée depuis les profondeurs du vécu.
La production est sombre, lente, presque cinématographique. Une basse qui suinte la douleur contenue, des hi-hats qui tracent la tension du cœur, et cette voix pleine de failles maîtrisées — rauque, fatiguée, mais lucide. MATTFOU ne surjoue rien. Il ne pleure pas son passé : il le dissèque. Dans ses couplets, on sent les murs gris, les regards fuyants, les rêves qu’on enterre trop tôt. Mais au lieu de s’y noyer, il en fait de la force, une façon d’élever sa mère en lumière — celle qui, dans son ombre, a tout porté.
“Père absent” n’est pas qu’un constat social, c’est une poésie du réel. Le flow, précis, épouse les silences comme s’il parlait à la fois à lui-même et à nous. On entend la colère — bien sûr — mais surtout la tendresse, une tendresse d’homme cabossé qui a compris que l’amour n’a pas toujours besoin d’être complet pour être vrai. C’est cette ambivalence qui rend le morceau si fort : le feu et la pudeur, le cri et le pardon.
Dans un paysage rap souvent saturé d’ego et d’artifice, MATTFOU choisit la vulnérabilité comme arme. Il signe ici un texte qui dépasse la douleur individuelle pour toucher une génération entière — ceux qui ont dû se construire seuls, entre la rage et la loyauté.
“Père absent” n’est pas qu’un titre. C’est un hommage. À la mère, au manque, à la résilience. Et à cette promesse muette que tout enfant blessé se fait un jour : transformer l’absence en héritage.
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octobre 7, 2025Tout commence comme un lendemain sans urgence. Le genre de matin où le monde n’a pas encore appuyé sur “play”. Dans So Slow, Will Wilchar transforme cette lenteur en état de grâce, comme si le temps s’étirait à la vitesse d’un souvenir. Ce n’est pas une chanson d’amour au sens classique — c’est la photographie sonore d’un moment qu’on ne veut pas voir filer.
Wilchar chante le réveil d’un cœur. Pas le grand fracas, mais le doux vertige : celui de s’apercevoir qu’on est tombé amoureux sans s’en rendre compte, quelque part entre deux rayons de soleil et une odeur de café. Il a ce timbre léger, presque timide, qui n’essaie pas de convaincre — il raconte, tout simplement. Et cette sincérité, dans la pop contemporaine souvent saturée de vernis, touche en plein centre.
La production, elle, respire la côte ouest. Un groove de guitare qui se balance comme une vague molle à Venice Beach, un beat discret mais précis, et cette chaleur enveloppante typique des studios de L.A., où la musique semble filtrée par le soleil. On sent la patte artisanale du duo de création — Wilchar et son ami producteur issu de la LAAMP (Los Angeles Academy for Artists and Music Production) — dans chaque détail : un souffle, une respiration, une façon de laisser le silence dire autant que les notes.
Mais derrière la douceur, So Slow dissimule une forme d’audace. Celle de ralentir dans une époque qui accélère tout, de choisir la tendresse plutôt que l’esbroufe. C’est une chanson qui s’écoute comme on regarde quelqu’un dormir, avec ce mélange de paix et de vertige.
Will Wilchar ne cherche pas la perfection, il cherche la justesse. Et il la trouve. So Slow a la grâce de ces morceaux qui ne brillent pas — ils rayonnent doucement, de l’intérieur. Le genre de titre qu’on garde en fond de mémoire, comme une lumière d’après-midi californienne : chaude, lente, infiniment sincère.
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octobre 7, 2025Imagine une ruelle de Mexico au crépuscule, les murs brûlants de couleurs, l’air saturé d’odeurs et de rythmes. Cántame commence comme ça — une montée d’énergie presque mystique, entre la transe latine et la nostalgie psychédélique. Analog Dog signe ici un morceau qui ne se contente pas de faire danser : il invoque.
Le riff d’ouverture claque comme une déclaration d’intention : c’est une fusion sans frontières, un voyage à travers les grooves du monde. La guitare, saturée de fuzz et de lumière, dialogue avec une basse frémissante, tandis que le beat disco s’installe, carré mais vivant, habité d’un feu organique. On sent l’influence de Khruangbin dans la texture, de Fela Kuti dans la respiration, et de Disclosure dans la production précise mais jamais lisse. Pourtant, Cántame garde cette patte typiquement Analog Dog — ce mélange de jam cosmique et de rigueur chorale, cette impression que chaque instrument est un personnage dans une histoire plus grande.
Car oui, il y a une histoire. Celle d’un groupe qui joue avec les mythes comme avec des samples. Le chanteur Rob Nicol, plongé dans les écrits de Joseph Campbell, tisse ici un lien entre le funk et le sacré. Derrière les percussions ensoleillées et les guitares tropicales, il y a un appel ancestral : “chante-moi ton histoire”. Cántame, c’est une prière joyeuse, une célébration du récit humain à travers le son.
La voix passe du souffle anglais au feu espagnol, comme un pont entre deux continents. Et quand arrive le refrain — un chœur euphorique, presque gospel dans son intensité — on sent la communion totale : celle du dancefloor, du corps, de la mémoire collective. C’est là que réside la magie d’Analog Dog : transformer le groove en rite, la fête en initiation.
Avec Cántame, le groupe de San Francisco ne signe pas seulement un hommage au disco ou au funk psyché — il redonne au mot “danse” son pouvoir premier : celui de guérir, d’unir et de raconter. Une transe solaire, érudite et terriblement humaine, taillée pour les âmes qui croient encore que la musique peut, littéralement, chanter le monde.
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octobre 7, 2025Dès la première note, on comprend que Quentin Moore ne chante pas seulement l’amour : il l’incarne. Kiss Your Lips suinte la sensualité d’un autre temps, celui des draps froissés en velours et des lumières rouges tamisées. Une guitare wah-wah respire au ralenti, la basse ronronne comme une panthère, et la voix de Quentin — mi-prêche, mi-caresse — t’embarque dans un groove où chaque respiration devient une confession.
Le morceau transpire l’héritage des grands — Marvin Gaye, Curtis Mayfield, D’Angelo — mais sans se figer dans la nostalgie. Quentin Moore revisite la soul 70’s avec une élégance moderne, entre la moiteur d’Isaac Hayes et les textures planantes des Free Nationals. Ce n’est pas du simple revival : c’est une réincarnation. Là où d’autres pastichent, lui canalise.
“Kiss Your Lips” parle du baiser, mais pas de n’importe lequel. Celui qui te fait perdre la gravité. Celui qui te débranche du réel. Quentin transforme le geste le plus banal du désir en expérience mystique. Ses arrangements — tout en live, organiques, vibrants — amplifient cette montée vers l’extase : le cuivre chuchote, la batterie respire, et la guitare semble presque gémir. Le morceau devient une transe, une lente montée de chaleur, un vol orbital autour du mot love.
Et puis, il y a cette voix. Douce, légèrement fêlée, mais toujours sûre d’elle. Elle joue avec les silences autant qu’avec les notes, comme si Quentin savait que le vrai pouvoir d’un slow n’est pas dans ce qu’on dit, mais dans ce qu’on retient. Il chante comme on murmure à quelqu’un dans le noir : avec une sincérité presque désarmante.
Dans un monde où le R&B s’est souvent perdu dans la mécanique, Quentin Moore ramène la chair. Kiss Your Lips n’est pas juste une chanson, c’est une ambiance : une ode au toucher, au souffle, à la vulnérabilité. Une soul qui sent la peau et la fumée, une promesse d’amour en 33 tours.
Si le groove avait une religion, Quentin Moore en serait le prédicateur. Et Kiss Your Lips, son psaume le plus sensuel — une messe intime pour les amoureux du son, du corps et du cosmos.
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octobre 7, 2025T’as sûrement déjà vu passer cette vidéo. Un lézard, un beat crade, des basses qui suintent le soleil et la folie d’internet. Phonky Memes a pris ce délire-là — un pur fragment de culture virale — et l’a transformé en un track trap aussi absurde qu’efficace. Lizard Lizard Lizard, c’est TikTok qui se prend pour Atlanta, un hymne de reptile en survêt, tout en auto-tune et en second degré assumé.
Derrière la blague, il y a un vrai flair. Le producteur a compris que la frontière entre le viral et le musical s’est dissoute. Le morceau tape fort, avec cette esthétique phonk revisitée, criblée de 808 distordues, de hats rapides comme des battements d’ailes et d’un grain lo-fi qui sent le garage, la nuit et la nicotine. L’énergie est brute, presque punk dans l’attitude — une façon de dire “je fais ce que je veux, même avec un lézard.”
Phonky Memes ne cherche pas la profondeur, mais la transe. Son génie, c’est de capter le tempo du net, de transformer un shitpost en matière sonore, et d’en faire quelque chose qui groove vraiment. Lizard Lizard Lizard fonctionne comme une boucle obsessionnelle : un mantra absurde qui finit par te happer, te coller à la peau, te forcer à hocher la tête sans comprendre pourquoi.
Ce qui frappe, c’est la liberté. Aucun souci de structure classique, aucune complaisance. Juste un beat, une idée, et un univers sonore qui fait sourire autant qu’il secoue. C’est le genre de track qu’on balance à 3h du mat’ dans un set DJ pour voir qui est encore vivant — ou qu’on met en boucle jusqu’à ce que la réalité semble buggée.
Phonky Memes, quelque part, c’est le reflet d’une époque : celle où l’ironie fait danser, où la trap devient langage global, où un simple lézard peut devenir symbole de l’absurde moderne. Et Lizard Lizard Lizard, c’est son cri de guerre — stupide, brillant, et parfaitement inévitable.
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octobre 7, 2025Ça commence comme un film Super 8 projeté sur un mur décrépi de Kreuzberg : un riff clair, légèrement désaccordé, qui semble suinter la pluie berlinoise. Berlin Blues n’a rien d’un blues académique. C’est une virée indie-rock trempée dans la mélancolie et les néons, une danse lente entre euphorie et désillusion. Blanket Approval y capture cette sensation typique des grandes villes : le vertige d’être libre, mais un peu perdu.
La première écoute donne envie de bouger. La deuxième, de réfléchir. Le groove a quelque chose de contagieux, presque funky, mais derrière cette légèreté se cache une lucidité tranchante. Le chant de Jack Matteucci a ce ton faussement nonchalant, un peu cassé, à la frontière entre ironie et confession. On dirait un type qui sourit au comptoir pour ne pas qu’on voie qu’il est à bout. Le texte, lui, déroule comme un carnet de route intime : errances nocturnes, solitude collective, et cette façon de chercher la chaleur dans la foule.
Musicalement, Berlin Blues respire la scène new-yorkaise, mais regarde vers l’Europe — une hybridation qui rappelle le groove suave de Parcels, les élans pop de The Kooks, et l’énergie punk subtilement contenue d’Iggy Pop. Les guitares se répondent comme des néons dans une ruelle, la basse trace des lignes de fuite et la batterie claque, nerveuse, urgente. Tout est précis, organique, vivant.
Ce qui frappe surtout, c’est cette maîtrise du contraste : un son solaire porté par des paroles grises, une joie feinte pour habiller la fatigue d’exister. Blanket Approval joue avec la dualité comme avec une vieille compagne. Leur musique a le sourire en coin de ceux qui ont trop vu, trop senti, mais continuent à danser quand même.
Berlin Blues n’est pas seulement une chanson — c’est une carte postale écrite à l’encre d’un spleen moderne. Elle sent la bière tiède, la sueur et les rêves abîmés. Une énergie électrique, authentique, où le groove devient une thérapie et la nostalgie, une complice. Blanket Approval signe ici un morceau qui groove comme un samedi soir mais pense comme un dimanche matin.
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octobre 7, 2025J’ai fermé les yeux à la première seconde, et j’ai vu la ville s’allumer. Une autoroute qui clignote sous la pluie, un moteur qui tousse au loin, et au-dessus, cette voix digitale qui semble me murmurer : « cours ». Outrun Myself n’est pas un morceau, c’est une fuite. Une cavalcade intérieure où PMBM transforme ses pensées en bitume et ses angoisses en basses grondantes.
Tout est tension. Le beat ne déroule pas, il explose. Chaque pulsation est un coup de cœur sous adrénaline, un battement de survie. On retrouve la sueur du grime, la rage froide de l’électro industrielle, la brutalité du hardstyle — mais PMBM fait tout sonner comme une expérience sensorielle. Ce n’est pas du club, c’est du chaos organisé, du bruit qui prie.
Ce qui fascine chez cet artiste, c’est la manière dont il sculpte le son comme une matière vivante. Derrière les couches de synthés acides et les kicks saturés, il y a un souffle, presque humain, presque religieux. Poison, Money, Blood, Mercy — tout est là. Une vision de la musique comme confession futuriste, comme rituel cybernétique où la poésie se branche sur la machine.
On sent que Outrun Myself raconte une obsession : tenter d’échapper à soi-même, de courir plus vite que ses propres ombres. Sauf qu’ici, la fuite devient esthétique. PMBM trace son identité dans la collision — entre la froideur du numérique et la chaleur du désespoir. Il ne veut pas simplement produire du son : il veut qu’on ressente la vitesse, la peur, la beauté du dépassement.
La structure du morceau évoque un trajet mental. L’intro, presque calme, te donne l’illusion du contrôle. Puis le beat s’effondre, et tout devient flou, violent, exaltant. On n’est plus dans la musique, on est dans une poursuite contre soi-même, un sprint vers la transcendance. C’est le genre de track qui laisse le cœur battre trop fort, le cerveau en apnée.
PMBM est insaisissable. Mi-poète, mi-phantôme, il transforme l’électro en témoignage spirituel. Outrun Myself sonne comme une dystopie intime — le journal sonore d’un esprit qui court jusqu’à se dissoudre dans la lumière. Une claque, une transe, une révélation.
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octobre 7, 2025J’ai d’abord cru à une métaphore facile — le diable porte Prada, une punchline qu’on aurait déjà trop entendue. Puis la prod a démarré. Et là, impossible de décrocher. Ce n’est pas un morceau, c’est un regard. Celui d’un homme qui a traversé le feu avec la pudeur de ne pas en parler, mais la rage de ne pas oublier. The Devil Wears Prada n’est pas un single tape-à-l’œil. C’est une confession sous tension, un miroir tendu à une époque où l’or et le mensonge brillent pareil.
Saif rappe comme on peint à la main : avec soin, patience et cicatrices. Il a ce phrasé rare, précis, ancré dans la rue mais porté par une conscience presque mystique. On sent l’influence de son double héritage — la spiritualité musulmane et la dureté du béton australien — fusionnant dans un verbe à la fois rugueux et lumineux. Son flow oscille entre méditation et uppercut, comme s’il récitait des sourates dans une ruelle pleine de néons.
Techniquement, la prod joue dans l’équilibre : un beat sec, presque martial, soutenu par une basse qui gronde sans jamais exploser. Ce minimalisme laisse respirer les mots, met en valeur la sincérité brute de Saif. Et quand il dit, entre deux silences calculés, qu’il voit le mal dans les habits du succès, on le croit — parce que sa voix tremble juste assez pour trahir l’expérience. Ce n’est pas du storytelling, c’est du vécu stylisé, de la sueur transformée en prose.
Il y a chez lui quelque chose de paradoxalement élégant. Une façon de rapper la douleur sans la salir. The Devil Wears Prada devient alors plus qu’un pamphlet : une esthétique. Celle d’un homme debout, qui transforme sa foi en cadence, son doute en instrument, sa lucidité en lumière tamisée. Dans un monde où le diable se travestit en influenceur, Saif reste nu, droit, poétique.
Ce morceau, c’est une marche sur le fil entre l’ombre et la rédemption. Une leçon de style, pas celui qu’on porte, mais celui qu’on incarne. Et Saif, lui, ne porte pas Prada — il porte le vrai.
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octobre 7, 2025Il suffit d’une première note pour comprendre que Oxygen n’est pas un simple titre d’afrofusion. C’est une immersion. Une plongée lente et hypnotique dans les eaux troubles de l’amour, là où le manque devient respiration et où la passion se transforme en survie. PapaRaZzle n’écrit pas de chansons : il construit des mondes, des bulles d’air où la vulnérabilité flotte entre groove et confession.
La production, à la fois sensuelle et suspendue, respire le soin du détail. Les percussions roulent avec la douceur d’une vague nocturne, un beat trap s’infiltre comme un battement cardiaque, et les synthés, moelleux, ouvrent l’espace. Au centre, la voix de PapaRaZzle — suave, précise, vibrante — trace une ligne claire : celle d’un homme en équilibre entre désir et perte, entre la chaleur du corps et le froid du doute.
Oxygen s’écoute comme une prière murmurée à quelqu’un qu’on n’a pas encore réussi à oublier. Il ne s’agit pas seulement d’amour, mais de dépendance, d’un besoin presque physique de l’autre. « You’re my oxygen » n’est pas une métaphore ici : c’est une urgence, un cri d’étouffement déguisé en slow jam. Et pourtant, dans cette tension, PapaRaZzle trouve une lumière, une grâce — une manière de dire que même la douleur peut danser si le rythme est juste.
Ce qui frappe, c’est la cohérence de l’univers. Chaque instrument, chaque silence semble raconter une histoire de patience et de foi, fidèle à la quête spirituelle que l’artiste poursuit depuis son premier album. Entre les effluves de R&B 90s, les éclats caribéens et les basses afrobeats, Oxygen devient ce pont délicat entre nostalgie et modernité, entre Londres et Lagos, entre l’intime et le cosmique.
PapaRaZzle a ce talent rare : il chante l’amour sans le réduire à la romance. Chez lui, aimer, c’est se confronter au souffle, au vide, à ce moment où le cœur manque d’air mais continue de battre. Sa voix porte la sagesse des blessures et la naïveté de ceux qui croient encore — en la beauté, en la connexion, en la seconde chance.
Oxygen est plus qu’un morceau. C’est un moment suspendu, une transe feutrée, un espace où la tendresse devient vitale. Une chanson à écouter la nuit, casque vissé sur les oreilles, les yeux fermés — comme on retient sa respiration avant de replonger.
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octobre 7, 2025Il y a quelque chose d’éminemment humain dans cette ironie : vouloir écrire une chanson heureuse, et sentir malgré tout que la mélancolie rôde au coin de chaque mesure. Happy Song (Not a Sad Song), c’est exactement ça — une tentative sincère, presque maladroite, de retenir la lumière alors qu’elle s’échappe entre les doigts. Jay Crafton y déploie une écriture limpide, sans artifice, et c’est justement cette simplicité qui touche.
Derrière son titre faussement naïf, le morceau avance comme une conversation intérieure. Les guitares claquent avec cette chaleur indie qu’on associe à Death Cab For Cutie ou à The Shins, mais la voix de Crafton — un brin rauque, un brin fatiguée — raconte autre chose : la fragilité du sourire, le courage discret de ceux qui continuent à chanter quand tout semble s’effondrer. L’arrangement reste lumineux, presque solaire, mais on sent dans les recoins un écho de pluie, un doute suspendu.
Il ne cherche pas à convaincre, Jay Crafton. Il chante comme on se confie à quelqu’un qu’on aime bien, tard le soir, autour d’un café froid. Le refrain, lui, fait office de mantra : “It’s a happy song, not a sad song” — comme si le répéter suffisait à le rendre vrai. Ce qu’il parvient à créer ici, c’est ce paradoxe rare entre l’élan et le vertige, entre le besoin d’espoir et la conscience de sa fragilité.
Musicalement, Happy Song s’appuie sur une progression classique mais diablement efficace : un groove discret, une batterie au balancement souple, une guitare claire qui scintille, et une basse qui enveloppe tout ça d’un souffle feutré. La production reste sobre, presque artisanale, mais d’une justesse totale. On entend un musicien qui n’a rien à prouver, seulement à partager.
Ce qui rend le titre beau, c’est qu’il n’essaie pas de masquer la tristesse derrière un vernis de positivité. Il l’accueille, la transforme, la dompte un instant. Crafton ne chante pas pour être heureux — il chante malgré tout. Et dans cette nuance réside toute la force du morceau : une joie lucide, sans illusion, mais profondément sincère.
Happy Song (Not a Sad Song) n’a rien d’un mensonge. C’est une vérité imparfaite, portée par une mélodie qui réchauffe doucement les coins froids du cœur. Une chanson heureuse, oui — parce qu’elle accepte, enfin, d’être un peu triste.
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octobre 7, 2025Sous les néons d’un dancefloor imaginaire, quelque part entre un clip de Prince et un souvenir flou d’Ibiza, Naesh rallume la flamme du funk et la trempe dans un bain de modernité éclatante. Every Reason, c’est la collision parfaite entre la nostalgie des années 80 et la fougue des années 2020 — une montée d’adrénaline irisée, où le cœur bat au rythme des basses et des désirs.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/4xNKWnGqnePCiT6u5eLPev?si=27d97c32efdd43dc
Tout dans ce morceau respire la fièvre du mouvement. La ligne de basse roule comme une vague en slow motion, les synthés miroitent comme des éclats de boule à facettes, et la voix de Naesh s’élève, souple, sensuelle, un peu espiègle. Il chante comme on sourit à quelqu’un dans la fumée d’un club : avec assurance, mais sans jamais trop en faire. C’est cette justesse qui fait tout le charme de Every Reason — une légèreté maîtrisée, un groove qui donne envie de se laisser happer sans réfléchir.
Entre deux respirations, Naesh glisse un rap qui surprend, une parenthèse pleine d’aplomb, comme une signature. “1, 2, 3, and I’m throwing the flashbang” : le ton est donné, explosif et joueur. Mais derrière la fête, il y a cette envie de plus — de lumière, de lien, de guérison. “Every Reason” devient alors un cri du corps, une danse pour conjurer le monde et retrouver la joie.
On retrouve dans sa musique les influences des géants qu’il revendique : la fluidité de Bruno Mars, l’instinct de showman d’Usher, la précision rythmique d’un The Weeknd en pleine extase disco. Mais Naesh ne se contente pas de copier : il insuffle sa propre énergie californienne, ce mélange d’optimisme et de sincérité, cette façon de faire rimer amour et liberté sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Et si Every Reason est d’abord un titre taillé pour les nuits fiévreuses, il est aussi un rappel simple et vibrant : danser, c’est encore le meilleur moyen de survivre à soi-même. Naesh signe là un hymne solaire, un antidote à la lourdeur, une pulsation qui dit tout — qu’il y a encore mille raisons de vibrer, de tomber amoureux, de recommencer.
Un groove contagieux, un sourire en guise de refrain : Every Reason n’est pas qu’une chanson, c’est un état d’esprit.
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octobre 7, 2025Il y a des morceaux qui se contentent de tourner sur les platines, et puis il y a ceux qui tournent dans la tête, longtemps après. I NEED YA de Quis Chauncey appartient à cette seconde catégorie — une fusion instinctive entre trap, pop-rap et pulsations afro, où l’émotion s’écrit à coups de basses et de soupirs.
Dès les premières secondes, la prod s’impose : ronde, moelleuse, presque charnelle. Une 808 qui respire comme un battement de cœur, un tempo qui oscille entre mélancolie et moove, et au-dessus, cette voix — claire, à la fois posée et vibrante — qui semble flotter entre l’amour et la survie. I NEED YA, c’est une déclaration sans fioritures, mais chargée d’une intensité rare. Le titre dit tout : la dépendance, la douceur, le besoin. Ce n’est pas un cri, c’est une confidence murmurée sous la pluie.
Quis Chauncey a cette façon singulière de mélanger les continents : un flow américain, des mélodies qui empruntent au dancehall, et une chaleur africaine en fond de toile. C’est ce mélange-là, entre la rue et le soleil, entre le code du trapper et la fragilité de l’amoureux, qui rend sa musique irrésistible. Il rappe comme on respire, il chante comme on se soigne. Son timbre, légèrement voilé, a ce quelque chose de brut et sincère qu’on retrouve chez les artistes qui ne trichent pas avec leurs émotions.
Le morceau ne cherche pas la prouesse technique — il vise la vérité. Chaque note, chaque silence, semble choisi pour amplifier le sentiment d’urgence. I NEED YA n’est pas une chanson d’amour classique ; c’est un moment de vulnérabilité, mis en boucle. On y sent le poids du manque, la douceur du souvenir, la peur de perdre. Et dans la tension entre tout ça, Quis Chauncey trouve son équilibre — un groove intérieur, une lumière tamisée.
Dans un monde où la trap tourne souvent à vide, I NEED YA remet de la chair et du cœur dans les machines. Ce n’est pas qu’un banger, c’est une émotion habillée en rythme. Une de celles qu’on met à fond dans la voiture, non pas pour faire du bruit, mais pour se rappeler qu’on ressent encore quelque chose. Quis Chauncey, lui, ne cherche pas à impressionner — il cherche à toucher. Et c’est exactement ce qu’il fait.
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octobre 7, 2025Il chante comme on respire après le chaos — avec une urgence tranquille, une foi qui s’entend dans chaque silence. Pause, le nouveau single de Mightyyout, n’est pas un simple titre d’afro-dancehall calibré pour les playlists tropicales. C’est un instant suspendu entre douleur et délivrance, un groove né de la survie, forgé dans le feu de Lagos et le sel des cicatrices.
Mightyyout ne fait pas de musique pour séduire : il raconte sa résilience. Derrière les mélodies suaves et les basses moelleuses se cache un homme qui a tout perdu, puis tout reconstruit dans l’obscurité — littéralement. “No lights. No eyes. Just me, the mic, and whatever spirit shows up.” C’est ainsi qu’il enregistre, seul dans le noir, comme si chaque note était une prière. Et ce rituel, on le ressent dans Pause : une énergie presque spirituelle, une façon de faire danser la douleur sans jamais la nier.
Le morceau pulse avec cette chaleur typique du dancehall nigérian, mais le rythme est tempéré — pas d’explosion, plutôt une respiration lente, profonde. Les percussions cognent comme des battements de cœur, la voix flotte entre murmure et incantation. Mightyyout parle d’amour, oui, mais pas celui des refrains faciles. Chez lui, l’amour est un champ de bataille où la tendresse flirte avec la survie. “Pause”, c’est l’instant où tout se calme, juste avant la tempête suivante — le besoin de souffler avant de reprendre la route.
Sous la surface, on perçoit le poids de ses épreuves. Le garçon qui a fui Port Harcourt après une agression, celui qui a passé huit mois sur des béquilles après un accident, est encore là, mais transformé. Sa musique respire la gratitude et le feu — une dualité rare, à la fois enracinée dans la rue et ouverte sur le monde. C’est d’ailleurs ce qui rend Mightyyout fascinant : il incarne la nouvelle garde du son afro-dancehall, cette génération hybride qui unit spiritualité, sensualité et modernité.
Pause tient du sortilège : une vibe brûlante mais contenue, un son calibré pour les clubs mais né dans la pénombre. On y entend Davido dans la lignée, Popcaan dans le sang, mais surtout Mightyyout dans sa vérité — brute, sincère, presque mystique. Il ne s’agit plus seulement de faire danser, mais de guérir, de transformer le vacarme du monde en rythme intérieur.
Et quand le dernier beat s’éteint, il reste ce sentiment rare, presque sacré : celui d’avoir écouté un artiste qui ne joue pas un rôle, mais qui se bat pour exister. Pause, c’est le silence avant la renaissance — et Mightyyout, lui, ne compte plus s’arrêter.
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octobre 7, 2025Tout commence par une montée. Pas celle d’une substance chimique, mais d’une émotion qui s’infiltre dans le sang à la vitesse d’un battement de cœur. High on Love d’ANTO, c’est ce moment précis où l’amour te fait planer — avant de te rappeler brutalement que chaque ivresse a son crash.
À 22 ans, la chanteuse autrichienne signe un morceau de funk pop sous tension, à la frontière entre sensualité et lucidité. Sa voix, claire comme un néon rose dans la nuit, se promène entre euphories et vertiges. Derrière ses refrains lumineux, il y a une vraie noirceur : celle des dépendances qu’on s’invente pour survivre à l’amour. Car ici, l’addiction n’est pas une métaphore — c’est une métamorphose.
ANTO décrit ce trouble avec une précision clinique et poétique à la fois. Les couplets évoquent la désorientation du corps amoureux, les nuits sans sommeil, les respirations qui s’accordent puis se désaccordent. On pense à Amy Winehouse pour la sincérité crue, à Dua Lipa pour la brillance des refrains, à Sade pour cette façon d’allier élégance et douleur. Mais ANTO garde son empreinte : un groove mesuré, tendu, presque nerveux, où chaque note semble respirer entre deux battements d’angoisse.
La production, tout en funk moderne, oscille entre douceur et danger. Une basse ronde, moelleuse, qui te berce comme un faux ami. Une guitare légèrement saturée, toujours prête à mordre. Et par-dessus, la voix d’ANTO, mi-confession mi-avertissement, qui s’adresse à elle-même autant qu’à nous. High on Love n’est pas une chanson de rupture : c’est une leçon d’équilibre. Elle parle de ce moment où l’on comprend que le plaisir peut devenir poison, et que la vraie force, parfois, c’est de se désintoxiquer du regard de l’autre.
Mais derrière la morale, il reste le frisson. Ce frisson coupable, celui qu’on ressent quand le groove repart, quand le refrain nous ramène sur le fil du vertige. ANTO ne condamne pas l’amour : elle l’observe, fascinée, lucide, un peu brûlée. High on Love est une confession déguisée en hymne. Une déclaration à la fois sensuelle et dangereuse, où la mélodie caresse pendant que les mots piquent.
Et c’est peut-être ça, sa vraie réussite : transformer le manque en style, la douleur en groove. ANTO plane, mais elle sait exactement où elle va.
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octobre 7, 2025Le morceau s’ouvre comme une porte de garage qu’on claque dans le noir : un kick sec, nerveux, sans sommation. WATCH n’attend pas qu’on soit prêt — il t’embarque d’un coup, t’arrache au confort, t’injecte sa pulsation comme une dose d’adrénaline. AVSTN, producteur venu d’Hawaï, ne cherche pas à séduire : il veut hypnotiser. Et sa tech house, moite et élégante, avance à pas feutrés, presque félins, entre tension et relâchement, jusqu’à ce que le corps suive de lui-même, sans réfléchir.
On pourrait parler d’influences — Dom Dolla, Mau P, cette école du groove sous pression, calibrée pour les clubs à 4h du matin. Mais ce serait réducteur. Chez AVSTN, il y a autre chose : une précision maniaque, un sens du détail presque sensuel. Le beat n’est pas plaqué, il respire. Il y a du grain, du souffle, des micro-ruptures qui font danser les synapses autant que les jambes. C’est une mécanique de précision qui transpire l’instinct.
Chaque élément semble réglé sur le battement d’un cœur fiévreux. La basse, poisseuse, se love dans le creux du ventre. Les hats cliquettent comme des talons sur l’asphalte. Des voix filtrées, éparses, surgissent puis s’éteignent, comme des éclats de souvenirs dans la fumée. Et soudain, le drop : sec, net, presque animal. On y sent la sueur, les stroboscopes, la chaleur qui monte jusqu’à brouiller la perception du temps.
Mais au-delà du club, WATCH parle d’autre chose : d’un état. Cette zone où la pensée décroche, où la conscience se dilue dans la répétition. Une transe douce et nocturne, où la musique devient espace mental. AVSTN sculpte cette sensation avec une main de chirurgien — la progression est lente, millimétrée, jusqu’à ce que la tension devienne plaisir pur.
Il y a du contrôle dans ce chaos, et c’est sans doute ce qui fascine le plus. WATCH est une course immobile, un film intérieur sans image, où tout se joue dans le ressenti. On ne l’écoute pas, on le vit. Et quand le dernier beat s’efface, on se surprend à vouloir qu’il recommence, juste pour replonger dans ce vertige parfaitement dosé.
AVSTN signe ici un track de noctambule, taillé pour les âmes qui cherchent l’équilibre entre vitesse et ivresse. Un morceau qui ne promet rien — il agit.
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octobre 7, 2025Il y a dans Vini cette douceur qu’on reconnaît tout de suite aux grandes chansons d’attente — celles où l’amour n’explose pas, il se retient. Gate La Luz y murmure l’espoir comme on parle à un souvenir qu’on veut ramener à la vie. La guitare caresse, la rythmique chaloupe sans urgence, et la voix — mi-charnelle, mi-céleste — devient une lumière dans la pénombre. C’est une prière afro-pop, une berceuse pour cœur cabossé.
L’histoire, Gate la raconte avec la pudeur des hommes qui ont trop vécu pour feindre. Il a croisé la femme, celle qu’on reconnaît avant même de la connaître. Mais elle, elle n’est pas prête. Son monde tangue encore, en désordre. Alors il attend — non pas comme un naïf, mais comme quelqu’un qui croit au timing du destin. « Vini », c’est cette invitation murmurée : viens quand tu seras prête, je suis là, debout, même si le vent me pousse à flancher.
Musicalement, Gate La Luz déploie tout ce qu’il a construit au fil de ses migrations. Né à Fort-de-France, bercé par le reggae-dancehall jamaïcain, nourri par la pop urbaine et les sonorités afrobeats, il tisse ici une tapisserie sonore chaude et aérée. Les percussions y respirent, les synthés y brillent comme des lucioles sur une plage au crépuscule. Le mix est clair, limpide — chaque élément sert l’émotion sans l’écraser. Ce n’est pas un banger, c’est une confidence en stéréo.
Ce qui frappe surtout, c’est la sincérité. Pas de gimmicks ni de sur-effets : juste un homme et sa foi en l’amour. Le refrain, d’une simplicité désarmante, s’imprime dans la tête comme un écho de tendresse. Vini n’essaie pas de séduire, il apaise. Il rappelle ces moments suspendus entre deux respirations, quand on sait que quelque chose de beau approche mais qu’il faut encore traverser la nuit pour le toucher.
Avec ce titre, Gate La Luz confirme sa mue : celle d’un artiste caribéen devenu citoyen du monde, entre tradition et modernité, entre ferveur et finesse. Vini n’est pas une chanson d’amour — c’est un acte de foi. Et dans un monde qui va trop vite, lui choisit d’attendre.
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octobre 7, 2025Dans Altered Beast, AWOL Da Mindwriter marche comme un loup dans une ville trop propre pour lui. Son flow, brut et lettré, s’avance à contre-courant de l’époque — celle où les rappeurs font du bruit sans dire grand-chose. Lui, il écrit avec la morsure d’un type qui a tout vu et qui refuse encore de fermer les yeux. Produit par August Fanon, le magicien derrière Mach-Hommy et Vic Spencer, le morceau brûle lentement, comme une cigarette coincée entre les doigts d’un prophète fatigué.
Le titre fait référence au jeu culte de la SEGA, Altered Beast, où l’homme devient monstre pour survivre. Et c’est bien de ça qu’il s’agit ici : de la mutation intérieure qu’impose un monde rongé par la cupidité et l’arrogance. AWOL rappe comme s’il expulsait le venin — chaque syllabe est une déflagration lucide contre les forces corrompues qui parasitent nos vies. Pas de punchlines gratuites, pas de posture : juste la vérité, nue, salie, belle dans sa colère.
August Fanon, en alchimiste du sample, construit une atmosphère dense, presque mystique. Les boucles de vinyle craquent comme des os, les basses rampent dans l’ombre, la batterie claque à la manière d’un cœur sous tension. On y sent l’école du hip-hop new-yorkais, celle où le verbe dominait tout, mais aussi une profondeur presque cinématographique, héritée du jazz et du grime. C’est de la musique pour penser en marchant, pour cogiter les poings dans les poches.
Dans son clip signé Jack De$a, Altered Beast prend des allures d’errance nocturne — entre ruelles, écrans et visages flous. AWOL y apparaît comme un personnage de roman noir, mi-rêveur, mi-fantôme, coincé entre sa propre conscience et un système qui l’étouffe. Le morceau parle autant de survie que de renaissance : on y devient « bête » pour ne pas être dévoré.
AWOL Da Mindwriter porte bien son nom : un poète hors-ligne, sans filtre, un penseur du ghetto numérique. Il ne rappe pas pour séduire mais pour témoigner. Dans Altered Beast, il nous tend un miroir, et le reflet n’est pas beau à voir — mais il est vrai. C’est ce qui fait toute la force du morceau : ce sentiment de lucidité, cette façon de transformer la colère en matière noble.
Ici, le hip-hop retrouve sa vocation première : dire le monde, sans maquillage, sans compromis. Altered Beast n’est pas un single. C’est un cri d’humanité dans un monde qui a troqué la vérité contre le confort. Et AWOL, lui, refuse toujours d’appuyer sur “pause”.
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octobre 7, 2025Il suffit de quelques secondes pour que Chop My Money s’infiltre dans ton corps. Le rythme te prend sans forcer, comme un sourire qui monte malgré toi. Law$on n’essaie pas de faire danser — il t’embarque, tranquillement, dans sa vibe ensoleillée, entre les battements de Lagos et les grooves moites d’Amsterdam. C’est du pur Afro-fusion : rond, sensuel, joyeusement taquin. Un son qui sent la peau, la chaleur et la sincérité.
Né aux Pays-Bas mais profondément relié à ses racines ghanéennes, Law$on ne fait pas de la musique comme on fabrique un hit. Il écrit comme on parle à quelqu’un qu’on aime : avec désinvolture, tendresse et un brin de provocation. Chop My Money, littéralement “dépense mon argent”, détourne une expression souvent négative pour en faire une déclaration de loyauté : tu es la seule à qui je veux tout donner. Et ce n’est pas qu’une phrase — c’est une énergie.
Sous la ligne de basse qui ondule et la guitare qui flirte avec le highlife, le morceau dégage cette chaleur douce qu’on ne peut pas imiter. Law$on joue avec les codes : afrobeat par l’âme, pop par l’efficacité, funk par la souplesse. Le refrain accroche sans forcer, comme un mantra dansant. En fond, des percussions légères évoquent un marché d’Accra ou un coucher de soleil sur la côte. C’est cette fusion entre la nostalgie du pays et la modernité européenne qui fait toute la singularité de sa musique : pas d’artifice, juste un groove honnête, organique, terriblement humain.
Sur scène, le morceau prend une autre dimension. Chop My Money vit pour le live : il respire, il se transforme, il devient presque rituel. Le public répond, les épaules bougent, les visages s’éclairent — comme si le morceau réveillait une mémoire collective enfouie sous les basses.
Law$on, diplômé de la mythique Herman Brood Academie, avance avec calme mais précision. Sa trajectoire, entre hip-hop, danse et afro-pop, raconte celle d’une génération métissée qui ne veut plus choisir entre ses origines et son futur. Avec Chop My Money, il signe un hymne à la liberté d’aimer sans calcul, un groove d’or liquide, coulé dans la sincérité.
Un titre à écouter fenêtres ouvertes, en laissant le monde s’adoucir un peu. Parce que parfois, offrir sans compter, c’est la plus belle des richesses.
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octobre 6, 2025Mais pas encore 30 ans, mais déjà l’urgence d’une génération entière qui refuse de se taire. Avec Bonjour Monsieur, au revoir Madame, nouvel EP à paraître chez Atypeek Music, TedaAk transforme la fête en fusée politique et le dancefloor en ring existentiel. Six titres qui grincent, cognent, et rient jaune — entre punk numérique, tekno frontale et poésie cabossée.
À travers Babies Automatique, morceau central du projet, TedaAk s’attaque au mythe de la parentalité avec une ironie vitale : pourquoi fait-on des enfants ? Pour prolonger quoi ? Pour racheter quoi ? Sous ses beats acides et ses slogans absurdes, TedaAk n’a pas de réponses, mais pose des bombes.
Né dans les marges queer et féministes de Nantes, TedaAk développe une œuvre transgenre, transdisciplinaire, à la croisée du concert et de la performance. Une sorte de Katerine version rave, un Camion Bip Bip qui aurait lu Virginie Despentes et dansé avec Rone.
On a voulu en savoir plus sur cette voix qui ne ressemble à aucune autre.Voici l’interview.
1 ) Qui es-tu ?
Je m’appelle Lou, j’habite actuellement à Nantes et je suis auteur-compositeur pour le projet TedaAk. Je danse et je compose également pour une compagnie de théâtre de rue nommée Group Berthe et je suis régisseur son sur d’autres projets de spectacle vivant !
2 ) Quel est ton parcours ?
J’ai étudié le piano et la danse pendant une bonne partie de mon enfance/adolescence puis j’ai découvert la MAO et j’ai décidé de faire une formation professionnelle pour apprendre les logiciels et comprendre la technique son. Ça m’a permis d’avoir la double casquette technicien/artiste qui est très précieuse pour travailler dans ce milieu.
3 ) Que peux-tu nous dire en quelques mots sur ta musique ?
Le projet TedaAk c’est la rencontre entre l’univers de la tekno et la poésie punk et absurde.
J’avais envie d’aborder des sujets qui me tiennent à cœur, de mon intime rapport au monde à la dénonciation de certaines violences dans notre société tout en faisant rire et taper du pied. Puis de rendre tout ça vivant, en chair, en live, avec le public et la performance scénique.
Aujourd’hui, c’est l’une des plus belles choses que j’éprouve dans ma vie ! Plus largement ce que j’aime dans la création musicale, c’est de faire des propositions radicales, décalées et engagées. Ou purement poétique, mais tout ça se rejoint je crois.
4 ) Quelles sont tes inspirations ?
En musique j’aime l’inventivité de Philippe Katerine qui est toujours à côté de là où on l’attend, c’est une intelligence que j’admire beaucoup. J’aime également l’esthétique de Rebeka Warrior (à qui l’on m’assimile beaucoup) et celle de Lynks. Pour la poésie sans mot, j’aime écouter Rone qui fait les plus belles envolées de musique électronique. Ces artistes sont mes balises en termes de style, mais il y a de nombreuses autres sources d’inspiration : littéraires, cinématographiques, plastiques et humaines. Ça serait dur de tout réunir, mais ce que je sais, c’est qu’elles cohabitent toutes à l’intérieur de moi et quand elles se rencontrent, c’est là que la magie opère.
5 ) Quelle est ta playlist actuelle ?
Ma playlist actuelle ? C’est un bordel ! Ahah
En général, j’ai une playlist coup de cœur avec plein de trucs mélangés et sinon j’écoute les albums en entier directement. La dernièrement on y retrouve du IDLES, Théodora, Patrick Watson, DITTER, Yseult… Et pleins d’autres morceaux plus isolés qui sont reliés à des moments ou des sensations précises de ma vie, mais dont je ne retiens même pas le nom parfois…
6 ) Quel est le plat que tu cuisines le mieux ?
Aucun, j’ai vraiment aucune patience pour la cuisine !!!
Je tolère les raviolis (ça compte pour de la cuisine si elles sont déjà faites ?) et au plus long les tartes. Les gens autour de moi se foutent pas mal de ma gueule la dessus, et je les comprends !
7 ) Quels sont tes projets à venir ?
Pour TedaAk, on a une sortie de clip et de single prévue début mai et une sortie d’EP à l’automne avec une méga release. La suite, j’attends d’avoir un peu de recul pour l’imaginer, avec la sélection aux Inouïs du printemps de Bourges, on espère gagner un peu de visibilité et pouvoir tourner en France et dans d’autres pays francophones.
Aussi, avec la cie Group Berthe, on va commencer la création du prochain spectacle « Trust », une comédie musicale qui jouera en rue. C’est passionnant parce que je sais déjà que les deux projets évolueront en parallèle et s’alimenteront pour amener de nouvelles idées. C’est très important pour moi de toujours chercher ailleurs, inventer de nouvelles choses. Naviguer dans des espaces de création différents est très nourrissant, j’ai hâte !
8 ) Peux-tu nous raconter une anecdote sur toi ?
J’ai beaucoup d’histoires de caca nulles et honteuses. Parmi elles, il y a la fois ou, voulant prendre un raccourci dans la forêt au milieu de la nuit en free party, je suis tombé à plat ventre dans une ENORME bouse de vache fraîche. Le reste de la nuit avait un petit goût de ferme.
9 ) Si tu pouvais passer 48 heures avec quelqu’un que tu n’as jamais rencontré, qui serait-ce ?
La comme ça, je me ferais bien une petite escapade avec Brigitte Fontaine, juste par curiosité ahah
10 ) Un dernier conseil ?
Cramez des Tesla.
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octobre 3, 2025À Toulouse, il pleut autrement. Pas ces orages écrasants du Sud, mais une pluie qui rythme les pas, qui te colle à la peau et t’oblige à lever les yeux. C’est dans cette bruine sensible que DALIA installe son nouvel EP, Les jours de pluie, six morceaux qui font de l’introspection un terrain de danse, et de la mélancolie une pulsation collective.
Ce trio, mi-rappeurs, mi-chanteurs, mi-artisans de textures, refuse le confort des cases. Leur musique, c’est un carrefour : le rap qui raconte, la chanson française qui s’épanche, le jazz qui insuffle sa respiration, et des effluves latines qui réchauffent tout ça. On pense à Kendrick Lamar dans la manière de tordre la ville en récit sonore, à Iliona dans l’intimité à fleur de peau, et parfois à Billie Eilish dans ce goût du proche, du brut, de la voix qui frôle presque l’oreille.
Dans Les jours de pluie, chaque titre agit comme une vitre embuée où les voix dessinent des silhouettes tantôt indignées, tantôt nostalgiques. Les textes parlent de changements de vie, de liens humains fragiles, de force du collectif. Et toujours cette ambiguïté : une plainte qui se danse, une douceur qui cogne. Le groove — sculpté par les percussions, la basse et cette trompette incandescente — donne l’impression que même sous l’averse, on peut bouger les épaules.
Le mixage, volontairement brut, casse la distance. On n’écoute pas DALIA, on discute avec eux, comme si les deux voix du groupe s’asseyaient dans ton salon pour balancer leurs doutes et leurs visions. Le mastering de Sheldon polit l’ensemble sans l’étouffer, préservant cette chaleur rugueuse qui fait toute leur singularité.
Et puis il y a cette pièce maîtresse : Un quart d’heure. Quinze minutes de montée ininterrompue, un bloc sonore qui déroule la ville telle qu’on la vit : bruyante, pressée, saturée, mais toujours traversée de silences. Le morceau s’étire comme une marche nocturne où l’on finit par ne plus savoir si le grondement vient de l’extérieur ou de soi. Le clip animé prolonge ce vertige : entre réalisme cru et échappée poétique.
Avec Les jours de pluie, les membres de DALIA fabriquent une chambre d’écho où chacun peut déposer ses fêlures. Un disque humain, terriblement humain, qui donne envie d’aimer la pluie.
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octobre 3, 2025Écouter Corpse Sonata Vol. I de MODUL8, c’est comme descendre dans une morgue où chaque tiroir contient non pas un corps, mais un genre musical éventré. Le néon clignote, le carrelage suinte, et toi tu avances, casque sur les oreilles, tandis que les beats, encore tièdes, vibrent d’une rage posthume portée par des flows de rap féminin.
Le disque s’ouvre avec “Ghosts of the Beats”, et déjà, on marche sur des ruines. Ce ne sont pas des samples, ce sont des spectres — silhouettes floues de hip-hop, d’électro, de dubstep, réduites à des ombres. La basse tremble comme une incantation, et tout de suite tu comprends : ici, MODUL8 n’empile pas des sons, il exhume des cadavres pour les ressusciter sous une forme monstrueuse.
Puis survient “Maniac Ramblings”, un déferlement verbal où les rimes cognent comme un délire écrit sur les murs d’une cellule. Les syllabes fusent à double vitesse, pas pour impressionner, mais pour faire entendre la compulsion : impossible de s’arrêter, comme si chaque mot était un spasme. On n’est pas dans le rap de posture, on est dans le besoin.
Avec “Carnivore Cadence”, le beat devient mâchoire. On le sent : ça mastique, ça déchire, ça broie. C’est une rythmique carnassière, un groove qui mange tout et recrache des éclats de trap, de glitch, de phonk, comme des os éparpillés.
“Leaving Corpses (Can’t Help It)” est sans doute le morceau le plus obsédant du lot : confession d’un meurtrier de beats qui assume son vice. La voix, mi-désespérée, mi-sadique, résonne au milieu d’une prod qui tangue comme une barque trouée. C’est sale, mais tellement fascinant.
Le cœur noir du disque bat avec “Confession of Beat Murder” et “Percussion Inferno”. Le premier, c’est un manifeste : chaque snare est un coup de scalpel, chaque bass drop une giclée. Le second, c’est une transe incendiaire — des percussions empilées jusqu’à la suffocation, un feu qui consume tout.
Puis, à mesure que l’album avance, les pièces deviennent encore plus délirantes. “Pulse Collapse” s’éteint et redémarre comme un cœur artificiel. “Twisted Beginnings” tourne autour de l’idée qu’aucun départ n’est innocent, chaque commencement est déjà tordu. “Venom Script” écrit sa partition à l’acide, là où “Ripping & Eating” est une orgie sonore, une bouchée d’ultraviolence électro avalée d’un seul trait.
“Bodybags” est presque cinématographique : on les voit, ces sacs alignés, et chaque coup de kick claque comme une fermeture éclair qu’on referme. Et puis surgit “Infinite Piece”, le sommet : une boucle infinie, comme si la musique cherchait à se dévorer elle-même, avalée par son propre vertige.
L’avant-dernier morceau, “Stomp the Hats”, est un clin d’œil ironique : un dancefloor tordu, où les hi-hats martelés deviennent une danse macabre. Enfin, “Interrogation” conclut ce sonata comme un huis clos : voix distordues, percussions claustrophobes, on n’écoute plus une chanson, on subit un procès intérieur.
MODUL8 invente avec ce premier volume une véritable esthétique : le curbstep, mélange de phonk, dubstep, trap, glitch et boom bap, mais surtout état d’esprit. Une musique qui ne veut pas séduire, mais déranger. Qui ne se consomme pas, mais se vit comme une immersion. Ici, pas d’auto-tune, pas de vernis. Seulement la fièvre d’un artiste qui transforme son obsession en laboratoire sonore.
Corpse Sonata Vol. I est une autopsie jouée à plein volume. Une célébration du macabre, mais aussi une promesse : celle que la musique n’est jamais vraiment morte, tant qu’il reste quelqu’un d’assez fou pour lui redonner un corps.
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octobre 3, 2025On ne sait jamais si on écoute un album ou si on traverse un songe. Luftwaffe’s Poesy de Trude and Soldiers ne s’écoute pas au sens strict : il s’habite, comme une forêt sonore où l’Histoire croise la fable, où les machines de guerre se dissolvent dans les harmonies baroques, et où le souffle d’un faucon se confond avec la voix d’une femme. Cette femme, c’est Trude : créature mythique, mi-ange mi-démon, surgie d’un conte allemand revisité, capable de stopper les blindés par la seule puissance de son chant.
Dès « Panzers Help Us (Rock Poesy) », on comprend que le disque ne sera jamais confortable. Guitares acérées, batterie lourde, et cette voix, à la fois maternelle et spectrale, qui raconte l’histoire d’enfants réfugiés sous les bunkers. Le morceau heurte, mais il installe la figure de Trude comme une héroïne inquiétante et protectrice. Puis « God’s Dimension (Celtic Poesy) » ouvre une clairière mystique : cornemuses synthétiques, réverbérations infinies, une prière celtique déformée par l’électronique. On est pris entre transe païenne et liturgie digitale.
L’album aime les collisions : « Friend from the Kz (Pop Poesy) » ose une mélodie pop presque douce pour raconter l’horreur des camps — le contraste est dérangeant, volontairement. « Birds Can’t Fly (Medieval Poesy) », pièce centrale, assemble vielle à roue, piano, basse et… le cri d’un faucon pèlerin, enregistré et intégré comme une voix. Rarement on aura entendu une telle fusion entre le vivant et l’artifice, entre l’animal et l’humain.
Puis survient « Adrenaline (Eurodance Poesy) », accélération brutale : beats de rave, nappes trance, mais paroles d’anges indignés face à l’illusion humaine que tout s’achète. C’est de la danse comme métaphysique. « Maiden (Renaissance Poesy) » ralentit le tempo : chant pur, presque religieux, sur un roi-soldat imaginaire destiné à régner sur Terre. « I Saw Blood (Folk Poesy) » ramène à la rugosité acoustique : guitare nue, mélodie simple, douleur brute.
Le disque se termine en apothéose baroque : « Soldiers Also Cry (Baroque Poesy) » convoque clavecins et cordes dans un lamento militaire qui humanise les soldats, avant le bonus « Falsetto (Vocal Poesy) », voix seule, nue, presque brisée. Comme si après le tumulte de dix visions hallucinées, il ne restait que ce chant suspendu, fragile, insaisissable.
Ce qui rend Luftwaffe’s Poesy fascinant, ce n’est pas seulement sa richesse instrumentale (hurdy-gurdy médiéval, harmonica, synthés distordus, pianos éthérés), mais sa façon de transformer l’Histoire en légende et la légende en poème sonore. Trude and Soldiers ne rejouent pas le passé : ils l’habitent comme une fiction parallèle, où la guerre se mêle à la magie, où les armes deviennent des métaphores, et où les larmes des soldats comptent autant que leurs balles.
Un disque étrange, radical, profondément inclassable. On y entre intrigué, on en sort hanté. Et longtemps après, on continue d’entendre la voix de Trude résonner dans les ruines comme un écho venu d’un autre monde.
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octobre 3, 2025Une pulsation lente, régulière, comme le cœur artificiel d’une époque qui bat plus vite que nous. Dès les premières secondes de Synthetic Affection, Synaptik Velocity — producteur norvégien basé à Stavanger — installe une tension : la séduction de la fluidité numérique contre l’inquiétude de l’aliénation. Le morceau n’est pas qu’une track électronique, c’est un miroir tendu vers notre temps, celui des écrans permanents et des amours pixelisées.
L’influence de Massano et Anyma se devine dans l’architecture : techno mélodique, hypnotique, avec cette patine sombre et futuriste qui épouse la lente montée de couches synthétiques. Mais là où beaucoup se contentent d’empiler les textures, Synaptik Velocity creuse un paradoxe : chaque son est à la fois caressant et glacial, chaque montée euphorique s’accompagne d’un arrière-goût de solitude. La voix absente — remplacée par des nappes éthérées — agit comme une présence fantôme, comme un souvenir humain filtré par l’algorithme.
Ce qui me fascine, c’est la clarté émotionnelle derrière l’abstraction sonore. Synthetic Affection évoque à la fois l’intimité d’un geste tendre et la distance d’un écran qui s’interpose. Le morceau parle de connexion, mais d’une connexion sous tension, toujours au bord de l’effacement. On danse, oui, mais avec cette sensation que quelque chose nous échappe, comme si le plaisir lui-même était déjà contaminé par le numérique.
L’écriture, la production, le mixage — tout est porté par Synaptik Velocity seul, affûté par des échanges avec quelques proches. Et cette solitude de créateur se ressent : le track sonne comme un dialogue intérieur, une tentative de traduire en son les questions qu’on n’ose plus formuler à voix haute. Comment aimer dans un monde saturé de flux ? Qu’est-ce qui reste humain quand tout passe par des filtres, des écrans, des simulations ?
À la manière d’un manifeste sonore, Synthetic Affection ne donne pas de réponse. Il expose, il suggère, il hante. Son énergie est contagieuse — parfaite pour un club aux stroboscopes futuristes — mais derrière le frisson, on entend la mélancolie. Comme si la fête électronique portait déjà en elle le vertige de son lendemain.
Synaptik Velocity signe ici un morceau à la fois hypnotique et profondément lucide : une tendresse mécanique, une caresse synthétique qui, au fond, parle de nous — et de la solitude tapie dans la vitesse du monde.
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octobre 3, 2025J’enfile un masque imaginaire avant d’appuyer sur play : ici, l’amour se célèbre en zone rouge, et la tendresse apprend à respirer dans un nuage de fumée. Gas Mask Wedding n’empile pas des genres, il les frictionne jusqu’à l’étincelle — alt-rock, trap, pop-punk, ballade piano — pour raconter des romances qui coupent, qui recousent, qui laissent des marques et de la lumière.
La collision inaugure tout : Car Crash est un piano-voix à nu, enregistré “au souffle”, où chaque résonance de marteau devient souvenir. Pas d’esbroufe, juste l’onde de choc. Puis Scrapbook (avec The Skinner Brothers) colle des bouts de vies comme on assemble un carnet au scotch : batterie sèche, guitares britanniques, mélodies qui font tenir le chaos. À contre-courant, Fucked Up Feelings fusionne RnB et grunge : 808 bodybuildée, guitares détunées, saturation velours — l’intime vibre en low-fi de velours sombre.
La gifle pop-punk arrive avec Left on Read (Love Ghost x Wiplash). Tempo brûlant, caisse claire claquante, refrains fédérateurs : le ghosting devient hymne cathartique, taillé pour la scène. Hair Dye sert d’interlude narratif, comme un Polaroid parlé qui recadre l’histoire. Scar Tissue plonge, elle, dans une trap ténébreuse : sub qui tremble au plexus, hi-hats glacés, voix mitraillée d’échos — la psyché parle en stroboscope.
Retour soleil couchant : Sandcastles (avec Zach Goode) marie le sel californien et un spleen pop-punk, chanson à embrasser trop fort avant que la vague ne l’emporte. Hallucinations (avec Reverie) cruise cap à l’ouest : guitares en apesanteur, basse qui marche, nonchalance psyché entre héritage Sublime et modernité à la Jean Dawson. Minimaliste et désarmante, Angelic suspend le temps : silences éloquents, grain fragile, cicatrice belle.
Troisième passe avec The Skinner Brothers sur Worth It : couplets en clair-obscur, montée progressive, solo de guitare qui tranche comme une décision salvatrice. Spirit Box joue littéralement avec l’au-delà : statiques radio, reverbs inversées, voix comme captée derrière le voile — jolie réussite de sound design au service du thème. A Message from Finn fait office de note d’intention, confiant la genèse et l’obstination derrière le disque.
Le versant 90’s gronde sur Falling Down : guitares fuzz, dynamique “quiet/loud”, basse élastique — une descente qui s’écoute les phares allumés. Heartbreak City (avec Demario SB et Matt Kali) déroule un triptyque voix/mélodie/rap où la métropole devient désert affectif, beat trap brillant sous un refrain entêtant. Avec Soviet Ghost (prod. Seth Bishop), le groupe convoque l’imaginaire industriel : percussions martiales, synthés au froid métallique, progression en mineur qui raconte l’Histoire en frisson. Clôture en clair-obscur : The Masochist bat sur une rythmique hypnotique, cordes synthétiques qui serrent l’étau, chant qui assume la dépendance pour mieux l’exorciser.
Au fil de ces pistes, Love Ghost réussit un paradoxe précieux : raconter l’intime sans mièvrerie, l’époque sans slogans. L’album tient du rituel — on entre abîmé, on ressort cabossé mais vivant, avec l’impression d’avoir trouvé un pouls commun dans le vacarme. Mariage en atmosphère toxique, peut-être ; mais bande-son hautement respirable.
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octobre 3, 2025On a parfois l’impression qu’un artiste doit changer de langue pour enfin se trouver. Chez Bobby Bazini, ce passage à l’écriture en français n’a rien d’un simple caprice de carrière : c’est une mue, presque une réconciliation avec lui-même. Son nouvel album Seul au cinéma fonctionne comme un film d’auteur où le chanteur n’est plus seulement narrateur mais aussi spectateur de sa propre histoire. Neuf titres comme neuf salles obscures, chacune éclairant une facette de son identité vacillante.
La pièce centrale, Février et le mauve, cristallise ce vertige intérieur. On y entend la fragilité d’un homme qui doute de son propre nom, de son propre reflet, et qui cherche dans la poésie française une manière de redonner du poids aux mots. C’est une chanson qui n’éclate jamais mais qui, au contraire, se resserre autour de l’intime, construite sur cette lumière violette et froide qui colore les fins d’après-midi d’hiver. La voix de Bazini y flotte avec une retenue émouvante, jamais démonstrative, comme si chaque note hésitait à se dévoiler complètement.
Musicalement, l’album se démarque par sa sobriété assumée. Connor Seidel a choisi de dépouiller l’habillage sonore, d’enlever tout ce qui pouvait faire écran, pour ne garder que l’essentiel : guitares acoustiques, synthés discrets, respirations de flûte et de saxophone. Des détails subtils – comme des enregistrements réalisés directement dans les salles de cinéma – viennent ajouter cette patine quasi cinématographique qui donne au disque une texture à la fois organique et spectrale. On pense à Daniel Bélanger pour cette capacité à transformer le minimalisme en intensité dramatique, à Jim et Bertrand pour la délicatesse des arrangements.
Mais plus que ses références, c’est la sensation d’un dépouillement sincère qui marque l’écoute. Seul au cinéma n’est pas un disque qui cherche à séduire par des refrains faciles : il demande au contraire une attention lente, patiente, presque contemplative. C’est l’histoire d’un chanteur qui, après quinze ans de carrière, décide d’éteindre les projecteurs pour allumer une petite lampe dans le noir – et de chanter enfin dans sa propre langue, sans filet.
Un album comme un huis clos intérieur, où Bobby Bazini accepte que l’ombre fasse partie du rôle.
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octobre 1, 2025La première écoute de From Earth par Earthly Measures donne l’impression d’ouvrir un atlas les yeux fermés : les doigts glissent sur les pages, et chaque battement de kick vous catapulte dans une latitude différente. On n’est plus à Londres, ni vraiment à Bogotá, encore moins à Buenos Aires. On flotte entre les fuseaux horaires, dans une danse qui ne reconnaît ni passeport ni hiérarchie.
Le morceau d’ouverture, Que?, enregistré avec OKRAA, condense cette vision : un cœur battant de percussions afro-latines sur lesquelles se greffe l’urgence du breakbeat londonien. Au milieu, une boucle empruntée à Fela Kuti, comme une balise qui rappelle que tout groove est d’abord une affaire d’héritage. Le résultat est un vertige physique, une invitation à perdre pied autant qu’à retrouver une pulsation primitive.
Third Try, fruit de la rencontre avec DJ Raff, avance à contretemps. Loin de l’exubérance du titre précédent, c’est une lente coulée de synthés et de basses lourdes, presque étouffantes. Une spirale hypnotique où chaque mesure semble prolonger l’ombre de la précédente, comme si la musique cherchait à dissoudre le temps lui-même. C’est le morceau de la retenue, celui qui s’écoute les yeux clos, les dents serrées.
Puis Earth Groove avec Balam rallume la flamme. Ici, la house se mue en rituel : percussions tribales, nappes lancinantes, vibrations telluriques. On y sent le sol trembler, la sueur collective d’un dancefloor qui s’abandonne au rite. C’est le titre le plus viscéral de l’EP, celui qui prouve que l’électronique peut encore convoquer les esprits.
Enfin, l’EP propose des remixes de ces morceaux, qui jouent comme des éclats de miroir. le producteur israélien Olsvanger densifie Que? en dub brumeux, tandis que Jinje explose Earth Groove dans un délire kaléidoscopique, comme un lever de soleil halluciné en fin de rave. Enfin, Sun Sone fera propulser en plein air le remix de Third Try à partir de vendredi prochain, on a hâte d’entendre ça !
Pour conclure, From Earth ne ressemble pas à une compilation disparate mais à une odyssée cohérente, portée par une idée simple : la musique électronique est un langage universel qui gagne à se décliner dans toutes ses langues. Earthly Measures n’invitent pas seulement à danser, ils rappellent que chaque battement est une histoire et chaque groove une frontière franchie.
Retrouvez, l’intégralité du projet, juste ici : https://oathcreations.bandcamp.com/album/from-earth
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octobre 1, 2025La première impression est déroutante : un titre en russe (Как Твои Дела? – “Comment ça va ?”) qui sort tout droit de l’imaginaire incandescent des favelas brésiliennes. DENYIZ brouille les cartes et c’est précisément ce qui fascine. Ici, le funk carioca n’est pas réduit à ses clichés de beats martiaux et de refrains hurlés : il est remodelé, lissé par des éclats dancehall et gonflé d’une énergie pop-rap qui le propulse au-delà de son territoire natal.
La rythmique est frontale, charnelle, presque moite, comme une invitation au mouvement des hanches dans une chaleur urbaine saturée. Mais derrière cette pulsation instinctive se glisse une ironie douce, un clin d’œil pop qui rend le morceau irrésistible même pour les oreilles les plus éloignées de Rio. La prod balance entre minimalisme et efficacité : basses élastiques, percussions sèches, et cette manière de laisser respirer les silences, comme pour mieux frapper au moment du retour.
DENYIZ joue avec les codes – il convoque la puissance brute du baile funk, mais lui applique un vernis contemporain qui fait écho à la mondialisation des sons. On pense à un Major Lazer en version underground, ou à un Bad Bunny qui se serait laissé séduire par les syncopes cariocas. Le texte, scandé avec un accent volontairement tranchant, ajoute une étrangeté magnétique : le russe, au milieu de cet océan afro-latin, agit comme une distorsion poétique, un télescopage culturel qui surprend et intrigue.
Как Твои Дела? n’est pas seulement un track de club : c’est un manifeste hybride, une preuve que le funk brésilien peut muter, se métisser et voyager sans rien perdre de son souffle animal. DENYIZ n’imite pas, il détourne, il croise les flux sonores du Sud et de l’Est pour inventer un langage global, urgent, incandescent.
C’est le genre de morceau qu’on imagine tourner à fond dans une voiture de nuit, vitres baissées, entre deux mondes – moitié favela, moitié bloc soviétique – avec cette certitude : le futur du funk est déjà ailleurs.
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octobre 1, 2025Ce morceau ne se présente pas. Il vous enveloppe. Dès les premières secondes, Save Me s’ouvre comme une chambre obscure où palpitent des nappes synthétiques, prêtes à happer le corps et l’esprit. Marten Lou s’allie ici à CamelPhat pour dessiner un deep house qui frôle l’obsession : chaque kick, chaque reverb, chaque montée ressemble moins à une construction musicale qu’à une respiration haletante. On ne sait plus si l’on danse ou si l’on implore.
Le morceau joue sur cette ambiguïté : le titre, Save Me, est moins une supplique qu’un mantra. La voix, lointaine, presque spectralisée, agit comme un fil conducteur, traversant des couches de basses lourdes et de progressions atmosphériques. On y entend toute l’école CamelPhat : cette science des drops qui arrivent au millimètre, suffisamment tard pour que la tension devienne insoutenable, mais jamais trop pour ne pas briser l’équilibre hypnotique.
Marten Lou, lui, apporte une densité émotionnelle différente, plus intime, presque fragile. Il injecte dans la structure progressive une vulnérabilité qui contraste avec la froideur calculée du beat. Cela crée une dualité fascinante : une musique à la fois taillée pour les clubs de minuit et pour les solitudes qui cherchent refuge derrière un casque.
Save Me n’est pas un tube clinquant. C’est une plongée lente, moite, qui colle à la peau et refuse de vous lâcher. Un morceau où la house cesse d’être simple carburant pour devenir un langage intérieur, celui de la survie, du besoin d’échapper à soi-même le temps d’une montée euphorique.
Avec cette collaboration, CamelPhat confirme sa position de maître de la tension dramatique électronique, tandis que Marten Lou s’impose comme une voix capable d’humaniser la mécanique implacable du deep house. Ensemble, ils signent une confession déguisée en track : Save Me est moins une chanson qu’un vertige.
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octobre 1, 2025La première impression est presque cinématographique : une basse ronde, des nappes synthétiques qui s’élèvent comme un soleil tardif au-dessus d’une plage encore tiède, et cette voix, magnétique, qui surgit de l’horizon. Talking to Myself, nouvelle offrande de Modern Living en collaboration avec Shyam P, ne se contente pas de relancer la vague du disco-house moderne ; il la polit jusqu’à en faire une sorte de bijou sonore, élégant et intemporel.
Là où beaucoup de producteurs se contentent de jouer sur l’effet euphorisant du beat quatre temps, Modern Living opte pour une approche quasi artisanale. Chaque synthé, analogique et vibrant, respire la chaleur des machines d’époque, mais réorganisé avec la précision chirurgicale des outils contemporains. La voix de Shyam P ne flotte pas au-dessus de l’instrumental : elle s’y ancre, devient une colonne vertébrale émotionnelle qui transforme le morceau en confession dansante.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre. L’énergie club est bien là, prête à soulever un dancefloor moite, mais jamais au détriment d’une dimension plus contemplative. On pourrait l’écouter en fermant les yeux, casque vissé sur les oreilles, et se perdre dans ses textures chatoyantes. On pourrait aussi le laisser tourner à plein volume dans une voiture lancée sur une autoroute nocturne. C’est cette double nature – hédoniste et introspective – qui donne toute sa force à Talking to Myself.
Modern Living, duo forgé dans l’expérience et la polyvalence, démontre ici son savoir-faire unique : relier les âges et les scènes, convoquer la mémoire des clubs new-yorkais des années 80 tout en parlant au streaming addict de 2025. La promesse d’autres collaborations à venir (DRAMA, Nick Littlemore, Otis Kane…) ne fait que confirmer que ce projet ne vise pas l’éphémère, mais l’inscription dans une lignée : celle des architectes sonores qui façonnent les souvenirs collectifs autant que les nuits blanches.
Avec Talking to Myself, Modern Living et Shyam P réussissent un coup rare : écrire un morceau qui danse avec le passé tout en respirant l’avenir. Une utopie disco pour les mélancoliques modernes.
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octobre 1, 2025Un titre comme miss me? résonne d’abord comme une question lancée dans le vide, une bouteille jetée à la mer numérique. Derrière l’écran, un jeune Australien de vingt ans, seul maître à bord de sa production, sans professeur, sans producteur, juste un laptop et l’urgence de dire. C’est cette absence de filtre, ce DIY brut, qui donne au morceau son grain si particulier : imparfait, peut-être, mais viscéralement honnête.
La prod mélange un trap cotonneux et des inflexions pop-rap qui rappellent les nuits où l’on traîne en voiture, vitres ouvertes, avec l’impression que le monde entier est en suspens. Le beat pulse comme un battement de cœur en surchauffe, tandis que les mélodies, plus fragiles, dessinent les contours d’un spleen adolescent. Tout sonne homemade, et c’est précisément ce qui capte : aucune volonté de séduire par l’esbroufe, seulement l’instinct d’exprimer ce qu’on est, ici et maintenant.
Dans sa voix, Ethxnx dévoile une faille assumée, ce flottement qu’on retrouve chez les kids du cloud rap mais réinjecté dans une énergie plus directe, moins vaporeuse. Là où d’autres se cachent derrière l’autotune comme un masque, lui en fait un révélateur : ça tremble, ça se cherche, mais ça frappe juste. On sent la solitude, mais aussi une confiance nouvelle, celle qui naît quand on s’autorise enfin à transformer ses blessures en matière sonore.
Ce qui rend miss me? singulier, c’est ce paradoxe : une track pensée pour être écoutée en groupe — sur la route, dans le bruit de l’amitié — mais qui reste profondément intime. Elle agit comme un miroir, chacun y projetant sa propre nostalgie, ses propres doutes.
Ethxnx n’en est qu’à ses débuts, mais avec ce morceau, il rappelle que le pop-rap n’a pas besoin de codes verrouillés pour exister. Il suffit d’un garage, d’une idée et d’une pulsion pour tracer une ligne nouvelle. miss me? n’est pas une promesse de perfection, c’est mieux : c’est une carte postale brute d’une génération qui fait de sa vulnérabilité un étendard sonore.
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octobre 1, 2025Chaque clubber connaît ce moment où la frontière entre retenue et abandon se dissout, où l’on cesse d’être un corps qui danse pour devenir un corps traversé par le son. C’est précisément cette bascule que Nico Falla capture avec Inner Freak, un track Tech House brut et incandescent qui agit comme une autorisation à lâcher prise, à laisser s’exprimer l’animal tapis dans la pénombre.
À seulement 22 ans, le producteur guatémaltèque s’impose déjà comme l’une des voix les plus prometteuses de la scène électronique latino-américaine. Avec Inner Freak, il confirme sa signature : un groove tendu, façonné par des kicks secs et une basse charnelle, qui refuse la mollesse des formats trop policés. Ici, le morceau respire l’urgence, l’envie de faire monter la sueur au front et de pousser la foule vers cette transe où le collectif devient organisme.
Ce qui frappe, c’est l’usage de sa propre voix, éraillée, presque murmurée, qui injecte une dose de chair dans ce décor de machines. Loin des gimmicks vocaux interchangeables, Falla choisit l’organique, et cela donne à son track une aura singulière, sale et hypnotique. On pense autant aux sets moites de Solardo qu’aux fulgurances de Chris Lake, mais avec une patte plus jeune, plus insolente, prête à renverser le club comme un skateboarder casse une rampe.
Ce n’est pas un hasard si son parcours l’a déjà mené jusqu’à Tomorrowland ou Ultra. Avec Inner Freak, on comprend qu’il ne s’agit pas seulement d’aligner des drops : Nico Falla construit une dramaturgie, une montée qui se joue de la patience des danseurs avant d’exploser dans un lead obsédant, calibré pour prolonger l’ivresse collective jusqu’au lever du jour.
Dans un monde électronique saturé de clones, Falla choisit l’authenticité et l’excès. Inner Freak n’est pas un morceau pour accompagner la soirée : c’est le morceau qui la bascule.
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octobre 1, 2025L’argent file toujours plus vite qu’on ne l’imagine, et parfois il faut un riddim lourd, gorgé de basses, pour transformer cette frustration en fête. Money (Skull Edit), né entre la froideur des studios suédois et la chaleur jamaïcaine de Macka Diamond, est exactement ce genre de morceau : un mi-temps entre hymne club et confession désinvolte sur nos comptes en banque qui s’évaporent.
Le duo PAPA Sound — Patrik Arve et Paolo Albo — a toujours eu le goût des collisions : punk contre reggae, trap contre afrobeat, rugosité urbaine contre euphorie solaire. Ici, ils convoquent Macka Diamond, figure iconique du dancehall, dont la voix crache une énergie brute, mélange d’autorité et de sensualité. Sa performance s’érige en colonne vertébrale du morceau : un chant de survie, mais aussi une incantation festive, comme si la douleur d’être fauchée pouvait se guérir sur la piste.
La production avance avec une précision chirurgicale. Percussions claquantes, arpeggios synthétiques, infra-basses qui vibrent jusque dans la cage thoracique : tout est pensé pour secouer le corps autant que l’esprit. On sent l’héritage dancehall classique, mais remixé avec un twist contemporain, flirtant parfois avec la trap et le reggae numérique. C’est un son mondialisé, calibré pour exploser autant dans un club de Kingston que dans une warehouse de Berlin.
Macka Diamond rappelle son passé de dissidente — celle qui, en 2003, s’était dressée contre Vybz Kartel avec Tek Con. Deux décennies plus tard, elle garde la même verve, mais au service d’un morceau plus introspectif qu’il n’y paraît. Derrière la fête, Money questionne notre rapport à la consommation, à la fuite en avant, à ce désir jamais rassasié de posséder plus.
Avec Money (Skull Edit), PAPA Sound et Macka Diamond prouvent qu’un riddim peut être à la fois un exutoire et un miroir. L’argent s’envole, les factures s’empilent, mais la musique transforme cette angoisse collective en transe libératrice.
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octobre 1, 2025Un battement sourd, comme un cœur d’acier prêt à imploser, ouvre Losing My Mind. Puis tout s’effondre et se reconstruit dans un même souffle : l’australienne Monster Machine n’offre pas un simple single, mais une expérience sensorielle où le dubstep prend des allures de tempête contrôlée, calibrée pour pulvériser les pistes de danse et secouer les neurones.
Là où tant de producteurs se contentent d’aligner des drops convenus, Penny Yang joue avec la tension comme une démiurge. Les basses se déforment, s’écrasent puis repartent avec une précision chirurgicale, empruntant à l’école trap d’ISOXO ou Knock2 tout en gardant une noirceur à la Skrillex période Scary Monsters. Mais derrière ce mur de décibels se cache une architecture pensée, un équilibre fragile entre violence et transe. On croit sombrer dans le chaos, mais chaque détail sonore — ces percus qui vrillent, ces nappes qui surgissent comme des éclairs dans la brume — ramène à une clarté presque euphorique.
Losing My Mind n’est pas seulement un titre, c’est une promesse tenue : perdre pied, lâcher prise, puis renaître dans l’ivresse. La track épouse parfaitement l’imaginaire de son futur EP EXALTED : une odyssée électronique où le corps et l’esprit se heurtent et fusionnent. On imagine déjà ce morceau en festival, sous un ciel saturé de strobes, quand la foule se laisse engloutir par une marée sonore qu’elle ne contrôle plus.
Ce qui distingue Monster Machine, c’est cette capacité à injecter une émotion brute dans un genre souvent cantonné à la brutalité technique. Ici, la rage devient catharsis, et le dubstep reprend son rôle originel : celui d’un exorcisme collectif, puissant, déroutant, mais paradoxalement libérateur.
Avec Losing My Mind, Penny Yang s’impose comme l’une des productrices les plus excitantes de la scène bass mondiale, capable de rivaliser avec ses pairs tout en imposant une signature viscérale. Ce morceau n’est pas un simple single, c’est un choc électrique, une faille ouverte dans la nuit où l’on plonge volontairement, sans jamais chercher à remonter.
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octobre 1, 2025Un souffle métallique traverse les enceintes, puis tout s’embrase. You Ain’t Build Like Me ne se contente pas d’être un morceau de rap : c’est un champ de bataille, un moteur lancé à pleine vitesse, une pulsation taillée pour ceux qui ne connaissent pas la reddition. Là où d’autres beats servent d’accompagnement, celui-ci impose sa loi — une bande-son de survie, calibrée pour transformer chaque geste, chaque effort, en rituel.
Joznez, maître des productions monumentales et habitué à écrire la grammaire sonore des blockbusters et des publicités globales, bâtit ici une forteresse de sons. Les basses cognent comme des haltères lâchés au sol, les synthés tracent des lignes acérées dans l’air, et les drops frappent avec la régularité d’un cœur en surchauffe. Kataem, lui, entre dans l’arène avec un flow d’acier trempé : chaque phrase martèle, répète, ancre une vérité simple — tu n’es pas fait comme moi. Plus qu’un refrain, c’est un mantra, une promesse de supériorité et de persistance.
Ce titre est conçu pour des contextes précis, mais universels : le dernier set qui brûle dans une salle de musculation, l’écran qui clignote dans une partie serrée, ou simplement la course contre soi-même quand la fatigue menace. La force du morceau, c’est de rendre l’ordinaire héroïque. En un instant, le banal devient cinématique.
Dans l’histoire du rap énergivore, de DMX à Meek Mill, il y a toujours eu ces morceaux qui dépassent la simple écoute pour devenir carburant. You Ain’t Build Like Me s’inscrit dans cette tradition, mais en version 2.0, avec une précision chirurgicale héritée de la trap européenne et des productions hollywoodiennes.
Ce n’est pas seulement une track, c’est une posture : un refus de plier, un appel à ceux qui se construisent dans la douleur et la discipline. Et si la musique peut être une arme, celle-ci est forgée pour pousser quiconque l’écoute à franchir sa propre ligne rouge.
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septembre 30, 2025Le titre est un leurre : Délicat ne se contente pas de la fragilité qu’il annonce, il ose aussi la brûlure. La voix de Gayané flotte au-dessus d’une production pop-indé cristalline, comme si chaque note cherchait à poser un baume sur des blessures anciennes, tout en ouvrant grand les fenêtres à l’air frais d’un avenir réinventé.
L’histoire est simple mais bouleversante : celle d’une solitude assumée, choisie presque comme armure, qui se fissure au contact de l’amour. Dans les mots et les respirations de Gayané, on entend la bascule, ce moment où le repli n’a plus de sens face au désir irrépressible de partager, de se livrer, de se risquer à l’autre. L’aveu est lumineux, mais jamais naïf. Car Délicat rappelle aussi que vivre, c’est accepter les erreurs, trébucher pour mieux se redresser, apprendre à reconnaître ses propres angles morts.
Musicalement, la production emprunte autant à la tendresse de la chanson française qu’à l’élégance éthérée de l’indie pop contemporaine. Les arrangements se font sobres mais précis : un canevas électronique fin, des cordes discrètes qui rappellent son passé de violoniste, et ce timbre vocal qui ne force jamais mais impose sa présence par sa sincérité nue. On pense à la mélancolie d’une Clara Luciani qui se serait égarée dans les brumes nordiques de Lykke Li, ou encore à la douceur désarmante d’Agnès Obel.
Mais ce qui rend Délicat si singulier, c’est la façon dont Gayané transforme son propre parcours intime en matière universelle. Marquée par le deuil, elle ne cède ni au pathos ni à l’autocomplaisance : elle tisse au contraire un récit d’émancipation où l’apprentissage de soi se confond avec l’ouverture aux autres. Le morceau devient alors un manifeste doux-amer, une invitation à apprivoiser ses failles pour en faire des points d’appui.
Avec Délicat, Gayané s’impose non pas comme une simple nouvelle voix de la pop française, mais comme une conteuse d’états d’âme, capable d’envelopper nos propres fragilités dans un écrin sonore qui apaise et élève. C’est la preuve qu’une chanson peut être à la fois caresse et électrochoc, une main tendue et un miroir.
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septembre 30, 2025Certains morceaux n’ont pas besoin de détour, ils s’imposent d’emblée comme des évidences. My Baby de Davy Sage, épaulé par la voix veloutée de Haliyah Hales, appartient à cette catégorie. Pas de grand discours théorique, pas de concept alambiqué : juste l’alchimie simple et solaire entre deux êtres qui transforment la routine en rituel, la complicité en moteur, l’amour en force créatrice.
La production respire l’afrofusion moderne : mid-tempo, groovy, bâtie sur une rythmique souple qui refuse l’urgence mais ne tombe jamais dans la mollesse. Chaque percussive touche sonne comme une pulsation de cœur, chaque ligne mélodique comme un sourire échangé dans l’intimité. On sent l’héritage nigérian de Davy Sage, mais filtré par son parcours au Canada, où les textures pop et R&B viennent habiller l’afrobeat d’une touche plus internationale. Le résultat : une chanson qui circule aisément entre Lagos et Toronto, entre club et salon, entre déclaration amoureuse et appel à danser.
Là où beaucoup de titres afropop choisissent l’exubérance, My Baby préfère la retenue lumineuse. Davy Sage et Haliyah Hales construisent un dialogue qui n’est jamais forcé : elle apporte la tendresse, lui la gravité, et ensemble ils esquissent une relation où l’ambition, le travail et la prière s’entrelacent à la sensualité. C’est une chanson de couple qui ne fantasme pas l’amour idéalisé mais célèbre l’amour vécu, concret, celui qui se mesure dans les gestes quotidiens, les projets partagés et l’énergie mutuelle.
On devine aussi en filigrane la trajectoire de Davy Sage : enfant du Nigeria, exilé volontaire au Canada, bâtisseur d’un pont entre deux mondes. Sa voix afrocentrée garde ce grain légèrement rugueux qui trahit les racines, mais ses choix harmoniques et mélodiques penchent vers une pop élégante, calibrée pour séduire un public global. Une hybridation qui n’a rien de calculé : c’est le reflet naturel de sa double identité.
Avec My Baby, Davy Sage confirme qu’il n’est pas seulement un artiste capable de faire danser, mais un conteur d’histoires intimes. La sortie du clip à venir devrait accentuer encore cette impression : celle d’un artiste qui transforme sa vie privée en matériau universel, et qui rappelle que l’afrofusion, au fond, n’est rien d’autre qu’une célébration du lien — entre rythmes, cultures et personnes.
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septembre 30, 2025Un train, c’est rarement une destination. C’est un entre-deux, une bulle où l’on regarde défiler le monde, où l’on pense trop, où l’on écrit des rimes dans le reflet d’une vitre sale. Avec step on the train, Pozzy transforme ce lieu banal en théâtre mental, en terrain mouvant où les beats respirent comme des wagons et où les mots claquent comme des portières qui se ferment trop vite.
Le morceau est construit comme une dérive londonienne : ses flows souples, presque désinvoltes, viennent se poser sur une prod jazz infusée de poussières électroniques, un groove à la fois feutré et bondissant. On reconnaît l’ADN grime, mais Pozzy le tord, le ralentit, le rend poreux. Pas de démonstration de force, pas de surjeu : juste une honnêteté brute, celle d’un jeune de 20 ans qui se frotte aux contradictions de la modernité, entre études, soirées qui s’éternisent et cette impression de marcher sur un sol qui se dérobe.
Là où d’autres s’acharnent à répéter les mêmes schémas, Pozzy joue l’échappée. Sa voix, parfois presque parlée, respire l’authenticité d’un kid qui refuse les étiquettes : ni strictement grime, ni pop, ni alt-rap, mais tout ça à la fois, digéré avec une élégance qui rappelle l’école UK la plus aventureuse. On pense à ces figures capables de rendre l’intime politique, le quotidien mythologique, la mélancolie presque festive.
Et derrière le récit personnel, il y a une ambition claire : raconter le Royaume-Uni d’aujourd’hui depuis l’intérieur, capter les hésitations, les espoirs et les frustrations de sa génération sans surjouer le drame. step on the train est une chanson d’observation, une invitation à s’asseoir à côté de lui, casque sur les oreilles, et à voir la ville se transformer en décor mouvant.
Pozzy ne propose pas qu’un single : il esquisse une cartographie sonore où le grime devient introspectif, où le jazz s’invite dans les ruelles bétonnées, où chaque refrain ressemble à un virage entre deux stations. C’est l’annonce d’un artiste qui ne se contente pas de prendre le train en marche : il construit sa propre ligne.
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septembre 30, 2025Il y a des morceaux qui s’écoutent comme des prières murmurées, d’autres comme des fêtes improvisées — et Big Manifesta de BB Thomaz a la grâce rare d’être les deux à la fois. Sur une base Afrobeats charnelle et irrésistible, l’artiste germano-américaine transforme la manifestation spirituelle en rituel collectif, comme si l’univers lui-même vibrait au rythme de ses basses.
Le morceau se déploie avec une lente montée, presque cérémonielle, avant l’impact du drop à 0:53 qui fait tout basculer : les basses frappent avec l’assurance d’un mantra répété mille fois, tandis que les mélodies scintillent comme des éclats de cristal sur une piste de danse illuminée à la bougie. C’est sensuel, optimiste, mais aussi profondément physique : on sent dans chaque frappe de kick une pulsation de survie, une affirmation de soi face aux doutes et aux blessures du passé.
Ce qui frappe dans Big Manifesta, c’est l’équilibre subtil entre le lyrisme des mantras pop et la rudesse dansante des grooves afro-fusion. On n’est pas dans l’Afrobeats générique calibré pour les playlists, mais dans une œuvre hybride qui sait absorber des nuances d’Adult Contemporary, comme si la voix et la production voulaient aussi séduire ceux qui préfèrent les ballades à la club culture. BB Thomaz y affirme son identité sans se dissoudre dans les tendances : sa voix, à la fois puissante et tendre, agit comme un guide dans ce voyage sonore où chaque note est une promesse.
Derrière l’éclat de la fête, il y a aussi l’histoire personnelle de l’artiste, marquée par la douleur mais transcendée dans la lumière. Big Manifesta n’est pas qu’une chanson, c’est une déclaration d’existence : « je suis là, je crée, j’attire ». On l’écoute comme on brandit un verre de champagne vers le ciel, certain que les étoiles répondent en écho.
BB Thomaz signe ici un hymne à la fois intime et universel, une ode à la puissance de l’intention transformée en danse, en groove, en pure énergie. Et si le pouvoir de la musique, au fond, c’était ça : manifester le futur avec chaque battement de cœur amplifié par les enceintes.
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septembre 30, 2025Un battement artificiel, des textures qui s’entrechoquent comme des néons fissurés, et au milieu de cette effervescence numérique, la voix de Siddzartha qui se pose comme une respiration fragile. Life Support ne se contente pas d’être un morceau, c’est un système vital, un câble branché sur le cœur de l’auditeur.
Le track navigue dans cette zone trouble où la pop rap la plus accessible rencontre l’hyperpop la plus glitchée, flirtant avec l’indie R&B sans jamais s’y abandonner. La production explose et se contracte, comme un pouls irrégulier : les basses saturées se dissolvent dans des montées aériennes, les beats claquent avec une urgence presque médicale. On pense à 100 gecs qui se serait assagi, à The Weeknd qui aurait trempé son spleen dans l’électricité post-internet.
Ce qui frappe, ce n’est pas seulement la construction sonore mais la dramaturgie intime qui s’en dégage. Life Support s’écoute comme on ouvre un journal intime codé en 0 et 1 : tout est à vif, mais protégé par une carapace digitale. La mélodie oscille entre désespoir lumineux et euphorie paradoxale, comme si la survie passait autant par l’aveu de la fragilité que par l’excès sonore.
Siddzartha, qu’on pourrait réduire à un simple storyteller pop, démontre ici une vision plus ample : transformer l’hyperpop en un espace émotionnel, pas seulement esthétique. Le morceau se vit dans un va-et-vient permanent entre club et confessionnal, entre sueur et larmes. C’est cette tension — presque insoutenable — qui le rend inoubliable.
Avec Life Support, l’artiste s’installe comme un funambule du son contemporain, à la croisée des genres et des époques. Une musique qui parle autant aux corps qu’aux fantômes numériques qui nous hantent. Et si la pop rap actuelle s’essouffle parfois dans sa formule trop propre, Siddzartha lui greffe ici une nouvelle machine, un respirateur d’émotions brutes.
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septembre 30, 2025On croit parfois qu’il faut des refrains tonitruants ou des productions hypertrophiées pour ensorceler une oreille. Girl Is The New Boy démontre le contraire avec The Magician. Leur deuxième titre n’est pas une explosion mais une incantation : une progression subtile, hypnotique, qui installe sa magie dans le creux du corps avant même qu’on s’en aperçoive.
Le morceau s’avance comme un sortilège néo-soul, vibrant d’une chaleur organique, où chaque détail semble convoquer un univers parallèle. Les lignes instrumentales se croisent et s’éloignent comme des constellations qu’on essaie de relier du doigt, dessinant une carte intime et mouvante. Les rythmiques héritées du hip-hop alternatif donnent l’assise, mais jamais en force brute : ici, la batterie respire, les silences comptent autant que les coups, et l’espace laissé à l’auditeur est presque une invitation à compléter soi-même la formule magique.
Ce qui fascine dans The Magician, c’est cette manière d’osciller entre fragilité et aplomb. On sent un héritage direct de la soul la plus sensuelle — une façon de laisser le grain vocal trembler, de ne pas lisser l’émotion — tout en glissant des audaces rythmiques qui lorgnent du côté d’un hip-hop poétique, presque cinématographique. À l’écoute, on pense à la collision entre Erykah Badu et The Internet, mais passée dans un prisme plus contemporain, presque londonien dans sa noirceur élégante.
Après Fashion Me a Drum, qui avait déjà attiré l’attention bien au-delà de son cercle immédiat, Girl Is The New Boy confirme qu’ils ne sont pas un projet éphémère mais un laboratoire esthétique. Chaque morceau semble conçu comme une expérience sensorielle, un fragment de récit plus vaste où les genres ne sont plus des catégories mais des matières à tordre.
The Magician n’essaie pas de séduire en surface. C’est un titre qui s’insinue, qui demande à être rejoué, qui installe une atmosphère dont on ne se défait pas si facilement. Et dans un paysage saturé de hits jetables, c’est peut-être là le vrai sortilège : composer une musique qui hante au lieu de simplement divertir.
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septembre 30, 2025Le reggae a toujours eu cette faculté étrange de flotter hors du temps, comme une pulsation parallèle à la modernité. Avec Done Did It (Revival 2.0), Katchafire réussit un tour de force rare : faire ressurgir une chanson du passé sans la figer dans la nostalgie. C’est un morceau qui respire encore, qui vit plus fort, qui prouve que certaines flammes ne s’éteignent jamais, qu’elles peuvent même brûler plus vivement quand on les rallume vingt ans plus tard.
Cette nouvelle version est un soulèvement des détails : une basse plus charnue, un groove plus ferme, des voix qui semblent dégagées d’un voile. Le mixage rehausse les textures comme on polit une pierre précieuse qu’on croyait connaître, révélant des facettes insoupçonnées. La remasterisation ne gomme pas les aspérités de l’enregistrement d’origine, elle les magnifie, comme si les cicatrices du temps devenaient la vraie beauté. C’est ce contraste entre la rugosité initiale et la finesse contemporaine qui donne à Done Did It (Revival 2.0) une intensité nouvelle, une vibration qui touche autant le corps que la mémoire.
Mais au-delà de l’ingénierie sonore, ce morceau est un manifeste. Il condense l’ADN de Katchafire : cette manière unique de croiser les racines jamaïcaines et l’identité māorie, de transformer chaque refrain en rituel collectif, chaque pulsation en message d’unité. Le reggae, chez eux, n’est pas un décor exotique mais une langue maternelle. Et dans ce Revival, on entend autant la fierté d’une culture que l’ivresse d’une fête. La piste de danse et le marae, la sueur et la spiritualité, le local et l’universel : tout se tient dans la même vibration.
On pourrait croire qu’un remix de ce genre vise surtout à flatter la fibre nostalgique des fans de la première heure. Mais non : Done Did It (Revival 2.0) est un morceau qui parle aussi à une génération qui n’était même pas née lors de l’enregistrement original. Il a l’aplomb de ces classiques qui ne se demandent pas à qui ils s’adressent, parce qu’ils savent qu’ils trouveront toujours une oreille prête à céder à leur évidence.
Katchafire ne signe pas un retour, ils signent une renaissance. Done Did It (Revival 2.0) n’est pas une relique retapée, c’est une preuve éclatante que le reggae, quand il est sincère et viscéral, n’a pas d’âge. Et si l’album Revival 2.0 suit cette trajectoire, il pourrait bien devenir non pas un simple hommage à leur jeunesse, mais une redéfinition de leur avenir.
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septembre 30, 2025Un morceau comme KIRAN n’arrive pas par hasard : il surgit comme une parabole, quelque part entre la tragédie shakespearienne et la rédemption spirituelle, et porte la marque d’une ambition rare dans le rap contemporain. Horizyn, rappeur d’East London au flow précis et sans compromis, y construit un récit cinématographique autour d’un CEO tout-puissant, happé par l’avidité et la vacuité de son propre empire, jusqu’à ce qu’une expérience de mort imminente lui fasse tout reconsidérer.
Ce qui frappe d’abord, c’est la densité narrative. Chaque rime agit comme un plan de caméra, découpant le destin de ce personnage comme on déroulerait un film noir, avec ses excès, ses échos de solitude et, enfin, sa quête maladroite d’un second souffle. Mais ce réalisme brutal n’est jamais laissé à l’état brut : Vandana Nirankari surgit dans le refrain comme une apparition spectrale, sa voix naviguant entre ferveur et mélancolie, apportant au morceau une gravité quasi mystique. Elle ne se contente pas d’orner le beat — elle l’élève, elle le contredit parfois, elle incarne la possibilité d’un autre chemin.
Musicalement, KIRAN est une alchimie subtile : une base hip-hop britannique qui respire le boom bap réinventé, sur laquelle viennent s’inviter des couleurs harmoniques empruntées à la tradition indienne. Cette hybridation n’a rien d’un gimmick exotique, elle agit comme un véritable liant, un pont entre deux mondes sonores qui se répondent. Le grain lourd de la rythmique dialogue avec des inflexions vocales d’ailleurs, créant une tension permanente entre brutalité et espoir.
Horizyn n’en est pas à son premier coup d’éclat, mais ce titre donne la sensation d’un tournant. Non pas un simple morceau de rap conscient, mais une fable moderne, un avertissement et une promesse. KIRAN rappelle que la musique peut encore servir à raconter des histoires d’âmes perdues et retrouvées, à ausculter les paradoxes humains — ce besoin d’accumuler et ce désir de renaître.
Dans une scène où le spectaculaire et le superficiel dominent, Horizyn et Vandana signent une œuvre d’une intensité rare, qui ne cherche pas seulement à plaire mais à marquer, à hanter, à forcer l’écoute jusqu’au bout. Un morceau qui, comme son titre l’indique, agit comme un rayon : il perce l’obscurité, mais sans jamais en nier la profondeur.
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septembre 30, 2025Sous ses airs de slackeur hédoniste, Scoobert Doobert cache une vraie science du détail, cette manière de transformer une mélodie anodine en petit vertige de joie simple. Avec best. day. ever., il sort de sa chambre — ce berceau du lo-fi — pour offrir une cartographie sonore de l’ivresse estivale, celle où chaque rayon de soleil semble un riff et chaque vague une ligne de basse.
Le morceau s’inscrit dans la continuité de son univers, ce qu’il aime appeler du lofi hifi wifi : une esthétique artisanale qui respire la sincérité, mais qui se pare d’arrangements assez malins pour flirter avec la pop la plus addictive. Ici, les guitares claquent comme des bulles de soda, la rythmique s’étire dans une nonchalance californienne, et les textures électroniques viennent tapisser l’ensemble d’un voile rétrofuturiste. Le résultat évoque autant le slacker rock des années 90 que l’insouciance colorée de la bedroom pop contemporaine.
Si le titre semble léger, presque anecdotique dans sa célébration d’un moment parfait, il révèle surtout une capacité rare à condenser des sensations fugaces en paysages sonores. On entend dans best. day. ever. les échos d’un été qui refuse de mourir, un refus de laisser l’ordinaire étouffer le sublime du banal. C’est ce paradoxe que Scoobert maîtrise : transformer une journée quelconque en une parenthèse enchantée, presque cinématographique.
L’artiste n’en est pas à son coup d’essai. Entre ses collaborations avec CHAI, ses LPs aux allures de cycles méditatifs (Big Hug, KŌAN, Moonlight Beach), et son rôle de producteur touche-à-tout, Scoobert a su bâtir une réputation de caméléon sonore. Mais c’est dans ces morceaux faussement simples, écrits depuis sa chambre, que son génie éclate : un sens du groove décontracté, une oreille d’arrangeur minutieux, et surtout, une voix qui ne cherche jamais à dominer mais à se fondre dans la texture.
Avec best. day. ever., Scoobert Doobert ne signe pas seulement une chanson : il capture un état d’esprit. Celui d’un monde où la nostalgie devient carburant, où l’instant présent se cristallise dans un beat paresseux, et où l’on comprend que la musique peut être, tout simplement, le filtre rose que l’on met sur une réalité trop grise.
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septembre 30, 2025Une basse qui claque comme un élastique au soleil, une guitare effilochée entre surf et jazz, une trompette qui s’invite comme un éclat de cuivre au détour d’un refrain : Hey Betty, deuxième single d’A-Mar, arrive avec l’assurance nonchalante d’un musicien qui connaît ses classiques mais n’a pas peur de les froisser. Ici, l’ombre des Red Hot Chili Peppers plane, mais le morceau ne se contente pas de rejouer le funk-rock californien. A-Mar y injecte une souplesse toute personnelle, plus feutrée, nourrie de bedroom pop et de cette ironie tendre qui fait sourire autant qu’elle fait bouger la tête.
La force de Hey Betty réside dans sa capacité à conjuguer plusieurs grammaires musicales sans jamais sonner scolaire. Les riffs rock n’ roll se font dompter par des accords jazz, tandis que la voix traîne volontairement, presque paresseuse, comme pour mieux laisser respirer le groove. C’est un morceau qui se savoure comme une jam improvisée, où l’ivresse de la spontanéité prime sur la perfection millimétrée. On pense aux lignes de basse musclées de Flea, à l’attitude de Mac DeMarco, mais aussi à une certaine élégance à la Miles Davis, subtilement distillée dans l’arrangement.
Il y a dans Hey Betty une chaleur communicative, le genre de chanson qui transforme un matin gris en scène de film indie, où l’on se surprend à claquer des doigts dans le métro ou à fredonner sans s’en rendre compte. La production garde ce grain lo-fi, un peu granuleux, qui empêche le titre de sombrer dans le trop-lisse. Au contraire, ces petites aspérités lui donnent ce charme de session live captée à la volée, comme si on avait ouvert la porte d’un garage où quatre musiciens transpirent la joie de jouer ensemble.
A-Mar ne signe pas seulement un single funky et solaire : il déclare sa vision, celle d’un musicien pour qui les harmonies, les solos et la mélodie sont des outils de conversation plutôt que de démonstration. Hey Betty n’est pas là pour impressionner, mais pour embarquer — et il y réussit avec une désarmante évidence.
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septembre 30, 2025On retrouve parfois dans un grenier poussiéreux plus qu’un vieux magnétophone ou une boîte de souvenirs : on y déterre une atmosphère, une couleur, un souffle. Avec Blow, Jakob signe son grand retour après des années de silence discographique et transforme la redécouverte d’un antique Roland en catalyseur de son imagination. Le morceau, instrumental et pourtant narratif, se déploie comme une carte postale sonore, froissée par le temps mais toujours vibrante.
L’univers de Jakob a toujours été celui d’une douceur bancale, où les textures lo-fi se frottent à la romance la plus intime. Ici, le producteur tisse une matière faite de guitares cotonneuses, de beats effacés comme des ombres et de claviers brumeux qui rappellent les après-midis d’été passés à rêvasser plus qu’à agir. Blow n’a pas besoin de mots pour parler d’épuisement, de désir ou de nostalgie : chaque note suinte la fragilité d’un moment suspendu.
Ce retour est d’autant plus marquant que Jakob, ex-Ogawa, a façonné sa réputation sur cette capacité à transformer la vulnérabilité en force. De All Your Love à ses EPs Bedroom Tapes et April, il avait déjà établi les fondations d’une pop intime, fragile et pourtant d’une puissance universelle. Mais Blow ouvre une nouvelle ère : celle d’une introspection instrumentale, qui flirte avec l’indietronica et le lo-fi rock, et qui semble nous murmurer que parfois, l’essentiel se dit mieux sans paroles.
En moins de trois minutes, le morceau condense l’art de Jakob : l’épure, l’émotion nue, l’hybridité entre cinéma intérieur et pop de chambre. On y perçoit autant la fatigue d’un musicien de retour de tournée que le plaisir retrouvé du geste créatif, cette envie de faire vibrer l’instant avec peu de choses mais beaucoup de sincérité.
Blow est une pièce discrète et pourtant flamboyante, un signal clair : Jakob n’a rien perdu de sa magie. Il revient plus humain que jamais, prêt à dérouler un nouveau chapitre qui, déjà, nous donne envie de plonger dans l’album qu’il prépare.
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septembre 30, 2025Une chanson comme celle-ci ne s’écoute pas, elle s’absorbe. Comme un ciel bas, lourd de pluie, qui finit par éclater et vous tremper jusqu’à l’os, Never Meant To Hurt You est une confession qui ne cherche pas l’absolution, mais la justesse. Ady Suleiman, avec sa voix de velours froissé, murmure plus qu’il ne chante : il ouvre une plaie, la caresse du bout des doigts et nous invite à la regarder sans détour.
Là où tant de ballades R&B se contentent d’un vernis émotionnel, ce morceau est une mise à nu. La production de Miles James épouse parfaitement cette pudeur : nappes souples, battements discrets, une architecture sonore qui n’impose rien mais soutient tout. C’est une mise en scène subtile, un décor minimaliste pour une histoire trop vaste pour être réduite à un couplet.
Puis surgit Kofi Stone, comme un contrepoint dramatique, un souffle grave qui densifie le récit. Sa voix ne vient pas contredire mais compléter : elle rappelle que l’amour est toujours un jeu de perspectives, qu’à chaque blessure répond une désillusion. Ensemble, ils construisent une polyphonie fragile, à la frontière de la soul, du spoken word et du hip-hop le plus introspectif.
La force de Never Meant To Hurt You ne réside pas seulement dans ce dialogue sensible, mais dans la trajectoire qu’il incarne. On retrouve Ady Suleiman après une parenthèse longue, peut-être nécessaire, comme si l’artiste avait eu besoin de se taire pour mieux renaître. Ses racines swahilies, ses souvenirs de Grantham étouffés par l’ennui provincial, son adolescence sauvée par une guitare et par Hendrix — tout cela affleure dans ses inflexions, comme des fantômes qui refusent de disparaître.
Le morceau agit alors comme une réconciliation : entre passé et présent, entre vulnérabilité et force, entre soul et rap. Ce n’est pas un single calibré pour faire tourner les algorithmes, c’est un fragment de vérité cristallisé en musique. Et quand Ady répète qu’il n’a jamais voulu blesser, on comprend que ce n’est pas seulement une adresse à l’être aimé, mais à lui-même, à ses propres manquements.
Dans cette sincérité brute, Never Meant To Hurt You trouve sa grandeur : une ballade moderne qui redonne à l’erreur humaine la dignité d’une œuvre d’art.
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septembre 30, 2025Écouter Another Man de Jadel Legere, c’est comme être propulsé au cœur d’un défilé carnavalesque à Port of Spain avant même d’avoir posé un pied sur l’île. Le morceau pulse d’une énergie brute, une transe solaire où le Soca flirte avec la puissance tellurique du Bouyon. Ici, pas de demi-mesure : les cuivres éclatent, les percussions s’entrechoquent comme des vagues de foule, et la voix de Jadel plane au-dessus de tout, souveraine, vibrante, prête à rallier des milliers de corps à son cri.
Ce titre n’est pas seulement une chanson festive, c’est une déclaration. Une manière de rappeler que le Soca n’a jamais été un simple divertissement mais un art total, une célébration de la survie et de la joie dans un monde qui cherche sans cesse à éteindre les feux populaires. La production de XplicitMevon, dense et brillante, donne au morceau une ossature quasi militaire : kicks secs, lignes de basse lourdes, ruptures de rythme qui semblent taillées pour faire exploser les sound systems. Mais ce qui impressionne, c’est la façon dont Jadel insuffle à cette architecture sonore une sensibilité organique. Chaque intonation porte l’héritage de ses années de scène, de ses tournées transatlantiques, de son lien indéfectible avec le public.
Jadel Legere s’impose ici comme une figure incontournable du renouveau soca. Depuis ses premiers pas aux côtés de Machel Montano jusqu’à ses collaborations internationales, elle n’a cessé de cultiver une identité à la fois profondément enracinée dans la tradition trinidadienne et résolument tournée vers l’avenir. Another Man en est la preuve éclatante : un hymne qui transcende les frontières caribéennes pour s’inscrire dans la grande histoire des musiques du monde.
On y retrouve ce qui fait la force de Jadel : une science du refrain imparable, une aisance à jouer des dynamiques vocales comme des vagues émotionnelles, et cette conviction qu’une chanson, lorsqu’elle est bien écrite, doit être capable de transformer la rue en cathédrale. Dans le sillage de ce single, c’est tout le Carnaval 2026 qui semble déjà embrasé, prêt à danser au rythme de sa voix.
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septembre 30, 2025Un bon remix, ce n’est pas juste de la cosmétique sonore, c’est une réécriture, presque un acte de fiction parallèle. Avec sa relecture de R.I.P. — le tube de Rita Ora soutenu par Tinie Tempah — le producteur londonien Mxrsecxde ne cherche pas à flatter la nostalgie, mais à propulser le morceau dans un autre espace-temps. Celui d’une vague électronique à la fois commerciale et underground, où la matière pop se dissout dans une texture beaucoup plus vaporeuse et métallique.
Là où l’original brillait par son efficacité radio, ses refrains fédérateurs et son énergie calibrée pour les charts, le remix lui arrache ce vernis pour plonger l’ensemble dans une atmosphère wave aux reflets sombres. La voix de Rita Ora, toujours claire et magnétique, se retrouve étirée, fragmentée, parfois noyée dans les réverbérations, comme si elle émergeait d’un club imaginaire enfoui sous terre. Tinie Tempah, lui, conserve son rôle d’ancrage rap mais résonne ici comme un fantôme digital, calé sur des basses profondes qui résonnent plus qu’elles ne frappent.
La production de Mxrsecxde jongle entre minimalisme et surcharge contrôlée : kicks trap étouffés, nappes éthérées, drops qui surprennent par leur froideur presque clinique, loin des explosions habituelles de l’EDM grand public. C’est cette tension, ce refus du spectaculaire facile, qui donne au remix sa force : une manière de transformer un hit de surface en expérience introspective, presque cinématographique.
Ce choix esthétique inscrit le remix dans une mouvance hybride : entre les clubs londoniens où l’expérimental croise le mainstream, et les playlists globales où l’aftermovie festival cède peu à peu la place à des ambiances plus nocturnes, plus brumeuses. Mxrsecxde affirme ainsi son identité de producteur capable de tordre le connu pour le faire résonner autrement.
R.I.P. dans cette version n’est plus un hymne pop triomphant, mais un souvenir réinventé, un spectre qui continue de hanter les dancefloors avec un visage neuf. Un pari réussi, car on en ressort non pas avec la mélodie en tête, mais avec une sensation persistante : celle d’avoir glissé dans une faille sonore où passé et futur s’entrechoquent.
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septembre 30, 2025Écouter Late Show de BYTY, c’est comme marcher seul au bord d’une mer glacée après minuit, avec les néons d’un bar désert reflétés sur l’eau et un sentiment diffus que la nuit va confier un secret. Le morceau clôt l’album Chemicals avec une élégance presque cinématographique : pas de climax artificiel, mais une tension qui se déploie doucement, comme un travelling qui n’en finit pas.
La voix de Kasia Siepka, venue de la Baltique, est l’élément qui aimante l’oreille. Elle flotte entre trip-hop et soul, tour à tour éthérée et charnelle, un peu comme si Beth Gibbons s’était aventurée sur les rivages électroniques de James Blake. Elle ne cherche pas à dominer la production, elle s’y dissout, épouse les aspérités des beats feutrés et laisse traîner une vibration qui persiste après le silence.
La production, justement, avance en clair-obscur. Les textures électroniques respirent le trip-hop des années 90, mais se détachent de toute nostalgie par une approche plus cinématographique. Les nappes synthétiques se superposent en couches translucides, tandis que la rythmique, discrète mais déterminante, évoque le battement lointain d’un cœur nocturne. On est autant dans l’intime que dans le paysage, entre la confession murmurée et la fresque sonore.
En refermant Chemicals avec ce titre, BYTY signe plus qu’une simple fin : une sorte d’ombre portée qui redonne du relief à tout ce qui précède. Late Show agit comme un dernier verre, celui qu’on n’avait pas prévu, celui qui change la couleur de la soirée entière. Le groupe, ancré à Gdańsk mais clairement tourné vers un imaginaire global, démontre ici sa capacité à faire du R&B contemporain une matière malléable, capable de s’étirer vers le trip-hop, le nu-jazz ou même une forme d’art pop contemplative.
Late Show n’est pas qu’une chanson de clôture, c’est une empreinte. Une invitation à rester dans l’obscurité quelques minutes de plus, juste pour voir jusqu’où la nuit polonaise peut encore nous mener.
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septembre 30, 2025L’image des boy bands nippons a souvent été associée à la perfection millimétrée, à des chorégraphies exécutées comme des horloges et à une pop polie au point de briller comme un néon. Mais avec BET YOUR LIFE, ONE OR EIGHT déjoue les attentes et injecte une tension presque cinématographique dans leur univers. C’est une chanson qui ne cherche pas seulement à séduire par ses refrains accrocheurs : elle clame le droit au vertige, à l’élan, à la mise en danger.
Dès les premières secondes, on est happé par une production hybride qui emprunte au pop rap l’énergie frontale, au K-pop l’opulence rythmique, et au J-pop l’art du détail mélodique. Les percussions claquent avec une précision chirurgicale, mais le morceau respire une urgence viscérale : cette idée de jouer son avenir sur un coup de dés, de brûler ses hésitations sur l’autel d’une foi inébranlable en soi-même.
La force de ONE OR EIGHT, c’est de transformer un credo existentiel en hymne collectif. BET YOUR LIFE raconte le doute, la peur et l’anxiété, mais toujours pour mieux les balayer dans une explosion de voix superposées, de refrains taillés pour les stades et de passages rappés qui ajoutent du mordant. On pense à ces instants de bascule — avant un saut, une déclaration, un choix qui change tout — où l’on sent le monde se tendre comme une corde. Ici, la musique devient cette corde, tendue mais jamais cassée, vibrante d’énergie.
Et derrière l’efficacité pop se dessine un projet plus grand : celui d’un groupe qui fait de son propre parcours un miroir pour une génération. ONE OR EIGHT, en choisissant de baptiser sa chanson BET YOUR LIFE, assume la radicalité de son nom même — « all or nothing », tout ou rien. C’est cette mise en jeu permanente qui rend leur univers fascinant : chaque note sonne comme une prise de risque, chaque refrain comme une victoire arrachée au doute.
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septembre 30, 2025On entend tout de suite que $hipa n’est pas du genre à emprunter les sentiers battus. Son single Yalah Bali arrive comme une déferlante solaire, mélange de hip-hop africain, d’afro-pop et d’une touche autotunée qui scintille comme une vague en plein été. Mais derrière cette façade feel-good, le morceau cache une approche plus subtile : une manière de transformer la langue — arabe et darija marocain — en instrument de rythme et de vibration universelle.
La production respire l’ivresse du présent. Les percussions roulent comme des tambours de fête, mais elles sont taillées avec la précision des machines, ouvrant l’espace à des lignes mélodiques obsédantes qui invitent à se laisser aller. On pense aux rooftops brûlants, aux clubs improvisés au bord de l’océan, à cette énergie collective où les corps se soudent autour d’un même battement. C’est ce paradoxe qui rend Yalah Bali fascinant : à la fois très moderne dans son habillage digital et profondément enraciné dans une chaleur organique, celle des voix, des cadences, des inflexions qui rappellent l’Afrique du Nord.
$hipa n’en fait pas des tonnes, mais sa signature est claire. Il tord l’autotune pour lui donner un éclat presque psychédélique, loin de l’usage mécanique qu’on en fait trop souvent. Sa voix se mêle au beat, tantôt planante, tantôt incisive, comme si elle cherchait à brouiller la frontière entre chant et percussion. On devine un artiste qui ne craint pas de jouer avec les codes, d’absorber les influences mondiales pour les filtrer à travers son propre vécu marocain.
Yalah Bali n’est pas seulement une chanson pour danser. C’est un manifeste de liberté : celle de ne pas s’alourdir des ombres, de célébrer le mouvement, la joie brute, l’énergie partagée. En à peine quelques minutes, $hipa réussit à dessiner un monde où les frontières s’effacent, où l’afro-drill flirte avec la pop mondiale, et où la fête devient presque une philosophie.
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septembre 30, 2025Écouter The Underground de Rayko KS, c’est comme descendre dans un club fictif dont l’adresse n’existe que dans l’imaginaire des ravers. La porte s’ouvre sur un battement sec, une ligne de basse qui racle les murs et des nappes sombres qui s’étirent comme des néons sous tension. On entre alors dans un territoire hybride : quelque part entre la moiteur de la bass house, la brutalité métallique du dubstep et l’urgence martiale de la drum & bass.
Rayko KS ne se contente pas de compiler des genres : il les tord, les superpose et les confronte jusqu’à créer un paysage sonore où l’on danse autant qu’on lutte pour reprendre son souffle. Les kicks frappent avec une régularité mécanique, mais derrière cette façade se cache une progression presque cinématographique : chaque drop est une ouverture, chaque build-up une respiration retenue qui finit par imploser. On sent la main d’un producteur obsédé par la dramaturgie du son, par cette capacité à transformer une simple structure 4/4 en voyage souterrain.
Ce qui rend The Underground captivant, c’est ce double jeu entre le viscéral et l’émotionnel. On est happé par la physicalité du rythme — ces basses grasses qui collent au diaphragme, ces hi-hats qui mitraillent l’espace — mais aussi par une dimension plus intime : l’impression que Rayko KS transpose dans la musique ses propres fractures, ses métamorphoses intérieures. Le morceau devient ainsi une catharsis électronique, un exutoire qui trouve son équilibre entre violence contrôlée et intensité poétique.
Dans une époque où les genres s’effacent, The Underground se présente comme un manifeste : celui d’un artiste qui refuse le confort des étiquettes et préfère inventer son propre terrain de jeu. On ressort de l’écoute essoufflé, électrisé, presque halluciné — comme après une nuit passée dans un club qui n’existe peut-être pas, mais qu’on aimerait retrouver encore et encore.
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septembre 30, 2025Il y a des chansons qui ressemblent à un miroir, non pas celui qui flatte mais celui qui confronte. Proud Of Me d’Ahmid est de cette trempe : un titre qui dit le doute, l’effort, l’intime fragilité d’un jeune artiste qui se sait encore en devenir mais qui, déjà, revendique son espace. À 21 ans, le musicien originaire de Freetown a inventé son propre mot – Afrodymen – pour qualifier son style, comme si le lexique existant ne suffisait pas à traduire la tension qu’il met entre ses racines et son horizon.
Le morceau s’ouvre avec cette sobriété qui est sa force : une production qui respire, des percussions discrètes mais fermes, une basse qui n’écrase jamais et surtout une voix claire, vibrante, qui refuse de tricher. On sent l’héritage des mélodies gospel qu’il a côtoyées enfant, mais aussi l’énergie contemporaine de l’afropop londonienne, là où il affine aujourd’hui son identité musicale. Avec la présence de Luku Dollar, le morceau gagne une épaisseur supplémentaire : leur dialogue crée des contrastes, entre intériorité douloureuse et énergie conquérante, entre vulnérabilité et bravade.
Ce qui frappe dans Proud Of Me, c’est la dimension humaine derrière le geste musical. Pas de surproduction clinquante ni de tentation d’en faire un simple banger de playlists estivales. Ici, l’afrobeat se fait véhicule d’un récit personnel, presque journal intime mis en rythme. Le refrain, simple mais entêtant, fonctionne comme un mantra : se rappeler que l’effort compte, que la route vers la reconnaissance passe par cette fierté intime qu’on arrache à soi-même.
Ahmid ne se contente pas de surfer sur une vague : il tente déjà d’en dessiner une nouvelle, à l’image de son néologisme. Proud Of Me incarne ce moment fragile où un artiste jeune refuse la complaisance et prend le risque de la sincérité. Dans un monde saturé d’images et de slogans, sa voix claire et son exigence sonnent comme une promesse : celle de voir naître un artiste qui ne veut pas seulement séduire, mais durer.
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septembre 29, 2025Il existe des morceaux qui ne semblent pas avoir été composés mais arrachés à la solitude, comme un souffle fragile capté entre deux nuits blanches. Augustina de Nabil Muquit appartient à cette catégorie. Né dans un studio sombre de l’Université du North Texas, ce morceau a d’abord été une simple conversation intime entre un homme et son piano, avant de s’habiller de textures électroniques, de pulsations lofi et de volutes jazz pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : un mirage sonore où se reflète le désir d’une figure rêvée.
La fantomatique Augustina, femme inventée ou muse réelle, agit ici comme prétexte et catalyseur. Elle condense un manque d’intimité, une quête de tendresse, mais aussi une idée du romantisme que Nabil oppose à l’aseptisation actuelle des productions mainstream. Dans ses mains, la mélancolie n’est pas un poids mais une matière à modeler : nappes d’ambient qui flottent comme de la bruine, percussions discrètes qui rappellent l’écho d’une ville endormie, et cette ligne de piano qui persiste, témoin de l’origine du morceau.
On entend dans cette pièce l’influence souterraine de Braxton Cook, mentor et phare discret qui a poussé Muquit à s’affirmer en tant que soliste. Mais ce qui frappe surtout, c’est cette manière de ne jamais choisir entre l’intime et le spectaculaire : Augustina commence dans la retenue, puis s’ouvre peu à peu comme une confidence qui prend de l’assurance, jusqu’à devenir un véritable thème de live, presque hymnique.
À travers ce titre, Muquit signe peut-être plus qu’une chanson : une déclaration d’intention. Celle d’un musicien qui veut redonner au fantasme, à la tendresse et à l’onirisme une place dans un paysage musical trop souvent dominé par la froideur algorithmique. En ce sens, Augustina n’est pas seulement une balade moderne — c’est une résistance douce, une ode à l’imagination amoureuse, et peut-être le premier jalon d’une discographie qui cherche à réconcilier l’âme et la machine.
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septembre 29, 2025On aurait pu croire qu’Alec La Roche resterait un éternel bassiste de l’ombre, solide sideman passé par le punk, le jazz et l’Americana. Mais Nothing On The Grid, son premier EP solo, le propulse dans une autre dimension : celle d’un architecte sonore qui ose faire dialoguer l’urgence du garage punk avec les volutes du bebop, la luxuriance du funk et les pulsations froides de l’électronique. Résultat : un disque qui refuse toute case, mais qui respire une cohérence organique, parce qu’il est guidé par une obsession centrale — la basse comme cœur battant.
Dès New Era, pièce monumentale de plus de dix minutes, La Roche pose le manifeste : une ligne de basse hypnotique ouvre un paysage en expansion, bientôt traversé par des synthés qui semblent se nourrir de cette gravité pour décoller. On pense à l’endurance d’un jam jazz, mais sous perfusion d’électronique futuriste. C’est un morceau qui prend le temps de s’étirer, comme si l’artiste construisait brique après brique sa propre cathédrale sonore, refusant les formats convenus.
Next To You explore une veine plus intime : un groove souple, presque sensuel, où la basse dialogue avec des textures synthétiques légères comme des nappes de soie. Ici, La Roche laisse poindre l’empreinte de ses années passées sur la route, au contact des musiques de proximité — un morceau qui pourrait se jouer dans un club enfumé à minuit autant que dans un open air au lever du soleil.
Avec Digital Bloom, c’est un contraste saisissant : l’organique cède un peu de terrain au numérique pur, mais sans jamais s’y dissoudre. Le morceau évoque une floraison mécanique, des rythmes programmés qui s’entrelacent avec une ligne mélodique vibrante. Là où d’autres sombreraient dans la froideur, La Roche injecte une chaleur insoupçonnée, rappelant que même dans le pixel, il y a du vivant.
Enfin, Let Go vient clore l’EP comme une libération. La basse y est moins dominante, presque en retrait, laissant place à une montée progressive où l’énergie devient collective, comme si tous les styles traversés jusque-là trouvaient un point de convergence. C’est à la fois une fin et un commencement, un morceau qui dit : lâcher prise, c’est entrer dans le flux.
Ce qui frappe dans Nothing On The Grid, c’est que malgré les influences multiples — de Daft Punk à Jaco Pastorius, de Charlie Parker à Earth, Wind & Fire — La Roche ne tombe jamais dans le pastiche. Il digère, transforme et recrée une grammaire personnelle. On n’écoute pas un patchwork, mais le récit d’un musicien qui a trimballé sa basse dans les clubs, les routes poussiéreuses et les studios, et qui a décidé, enfin, de dessiner sa propre carte.
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septembre 29, 2025Le retour d’E.Z.O. avec Summer Pack 2 n’a rien d’un simple prolongement de vacances. C’est une cartographie intime où l’été new-yorkais s’écrit en rimes acérées, en flows nerveux et en atmosphères mouvantes. L’EP, resserré en trois titres, fonctionne comme une trilogie : trois manières de dire qui il est, où il en est, et surtout où il compte aller. Plus qu’un interlude, c’est un chaînon essentiel dans l’arc narratif qu’il construit depuis le premier Summer Pack.
L’ouverture, Tango, est un duel élégant : la danse est métaphorique, mais le combat est bien réel. E.Z.O. y travaille le rythme comme une chorégraphie de boxe, alternant frappes sèches et esquives mélodiques. Le beat respire la tension d’une salle enfumée où chaque pas peut devenir un uppercut. On y entend déjà sa volonté de mêler la technicité du flow à une forme de théâtralité, comme si ses morceaux étaient pensés autant pour l’oreille que pour l’œil.
Avec Judo Chop!, le ton bascule. Ici, l’énergie se fait brute, presque ludique, renforcée par la présence de Kyro venu d’East London. Le titre sonne comme une joute amicale mais acérée : deux MCs qui se défient et se nourrissent l’un l’autre, multipliant les clins d’œil et les variations de cadence. L’esprit UK rencontre la fougue US, et le morceau devient un carrefour transatlantique où la punchline se manie comme une clé de voûte.
Enfin, PEAK FICTION incarne l’obsession d’E.Z.O. pour les récits à tiroirs. Derrière les bars incisifs, se cache une réflexion méta : qu’est-ce qu’un rappeur raconte quand il « barre » ? Où finit la réalité, où commence le roman qu’il écrit de lui-même ? Le morceau joue sur cette frontière, déployant un flow labyrinthique que son ingénieur de studio avoue redouter tant il pousse les structures à bout.
Ce qui rend Summer Pack 2 captivant, c’est cette manière de penser le rap comme une suite de fragments reliés par un fil invisible. Chaque titre laisse des miettes de pain pour un projet plus vaste à venir, sans jamais sacrifier l’efficacité immédiate. Brooklyn reste le point d’ancrage, mais l’univers est déjà plus large, plus ambitieux, comme si E.Z.O. voyait chaque EP comme une saison d’une série en construction. Et à en juger par la précision et la cohérence de ce deuxième Pack, la série ne fait que commencer.
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septembre 27, 2025On confond souvent l’ambition avec l’agitation. Comme si courir dans tous les sens garantissait d’arriver quelque part. Dumomi The Jig, lui, choisit la voie opposée : celle de la maîtrise tranquille, de la confiance qui n’a pas besoin de crier pour s’imposer. Jeje — littéralement “doucement” en yoruba — condense cette philosophie dans un morceau qui respire l’assurance d’un artiste qui connaît sa trajectoire.
Dès les premières mesures, le beat installe une cadence fluide, presque coulante. Pas d’explosions spectaculaires, pas d’effets racoleurs : juste une ligne de basse qui groove avec une évidence désarmante et une batterie digitale qui joue la retenue, donnant au flow de Dumomi tout l’espace nécessaire. C’est là que réside la subtilité de la production : elle se met volontairement en retrait pour amplifier le charisme vocal.
La voix, justement, oscille entre rap assuré et phrasés mi-chantés, mi-parlés, rappelant cette école hybride où l’afro-fusion dialogue avec le hip-hop alternatif. Dumomi The Jig ne force jamais le trait ; il installe ses images par touches, comme un peintre qui sait qu’un seul coup de pinceau bien placé peut suffire à tout dire. Les mots roulent avec une aisance nonchalante, mais derrière cette désinvolture se cache une précision chirurgicale.
Le texte est limpide : Jeje parle de hustle, de succès, mais sans s’épuiser ni se perdre. Pas de faux-semblants, pas de posture. Le morceau trace une ligne claire entre ambition et authenticité, en rappelant que la réussite n’est pas forcément synonyme de stress. C’est une manière de dire : le vrai luxe, c’est de rester soi-même dans un monde qui pousse constamment à la surenchère.
Musicalement, Jeje réussit ce que peu de titres parviennent à atteindre : être à la fois un banger de playlists nocturnes et un manifeste personnel. On imagine aisément le morceau tourner dans une voiture lancée sur les routes de Lagos ou de Londres, fenêtres ouvertes, volume au maximum, l’air tiède de la nuit se mêlant à la chaleur des basses.
Avec ce single, Dumomi The Jig ne se contente pas de livrer une track de plus. Il impose une attitude, un tempo intérieur, une esthétique où l’élégance prime sur le tapage. Jeje, c’est la preuve qu’on peut avancer vite… en avançant doucement.
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septembre 27, 2025Il y a des morceaux qui ne demandent pas d’explication savante : ils vous prennent par la hanche, vous redressent l’âme et vous obligent à sourire, même quand vous n’en avez pas envie. Live in Joy de Ta’Reina fonctionne exactement ainsi, comme un rayon qui s’invite dans une pièce fermée depuis trop longtemps.
La chanteuse espagnole, installée quelque part entre ses racines de danseuse et la moiteur des clubs afro-caribéens, livre ici un hymne solaire produit à Lagos, ce qui s’entend dans chaque détail. Le morceau pulse à la croisée de l’afrobeat, de l’amapiano et d’un dancehall généreux en basse, mais refuse la caricature festive : la structure ménage de subtiles respirations, des montées qui s’étirent, des voix qui caressent avant de relancer la transe.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette joie sans naïveté. Ta’Reina ne chante pas une fête pour oublier, elle chante une fête pour se souvenir. Derrière la ligne mélodique, on entend une philosophie : la joie comme choix conscient, comme acte de résistance au désenchantement. Quand le refrain éclate, impossible de ne pas sentir ce mantra se répandre dans le corps : vivre dans la joie, coûte que coûte.
À la 56e seconde – moment clé que l’artiste souligne elle-même – le morceau décolle véritablement. Les percussions se densifient, la basse trouve son groove circulaire, et la voix de Ta’Reina se pose avec une justesse qui rappelle ses origines de danseuse : chaque syllabe épouse le rythme comme un pas chorégraphié. C’est ce mélange de rigueur et d’abandon qui donne à Live in Joy sa couleur unique.
Là où d’autres titres afro-pop se contentent de recycler des gimmicks, celui-ci réussit à installer un climat. On se retrouve transporté, non pas dans une plage de carte postale, mais dans une fête où la musique devient un espace de guérison collective. Et c’est peut-être ça, la force de Ta’Reina : savoir transformer l’intime en partage, et l’énergie brute de Lagos en promesse universelle.
Avec Live in Joy, elle ne signe pas seulement un tube d’été potentiel. Elle propose un petit manifeste lumineux : tant qu’il reste des corps pour danser, la joie survivra.
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septembre 26, 2025J’écoutais Rule No.1 un soir de pluie, et je me suis surpris à le prendre comme une injonction personnelle. La première règle, ne pas céder, ne pas se laisser effacer. Il y a des morceaux qui, plus qu’ils ne s’écoutent, viennent se coller à vos os et imposer leur propre cadence au sang. Celui-ci en fait partie. Avec la touche de Meduulla, Summer Pearl et Niambi, rien ne sonne plus pareille…
Meduulla a ce don rare : transformer chaque mot en projectile tendre. Sa voix n’est pas seulement un flux, c’est une architecture — on y sent l’héritage de la poésie, le poids des syllabes qui deviennent des briques dans lesquelles elle construit un abri pour elle-même et pour nous. Rien n’est gratuit dans son phrasé, tout est millimétré mais jamais mécanique. Elle sait, comme Nas ou Lauryn Hill avant elle, qu’un vers peut être un aveu et une arme dans le même souffle.
Et puis arrive Summer Pearl, qui tend une main à travers cette densité. Sa voix veloutée flotte comme une incantation, un contrepoint lumineux à la gravité du récit. C’est l’éclat fragile qui transperce les ombres, la douceur qu’on s’accorde malgré la dureté du monde. Niambi, elle, fend la pièce comme une déflagration : un accent venu d’Atlanta qui percute le flow britannique, une énergie plus brute, plus nerveuse, qui rappelle que la douleur n’efface pas la force, elle la nourrit.
Musicalement, Ethan Hill propose une production qui respire le jazz-rap mais refuse le pastiche. La basse serpente en arrière-plan comme une pensée obsédante, les percussions claquent net, et l’ensemble laisse aux voix tout l’espace nécessaire pour écrire leur dramaturgie. On croit entendre un écho de la golden era, mais c’est un mirage : Rule No.1 est ancré dans aujourd’hui, avec une fraîcheur qui rend hommage au passé sans jamais s’y enfermer.
Ce qui fascine, c’est la manière dont le morceau conjugue l’intime et le collectif. Derrière l’histoire personnelle de Meduulla, on entend un manifeste implicite : se tenir debout, définir ses propres règles, trouver sa voix dans un monde qui vous demande sans cesse de vous taire. C’est de la musique qui ne flatte pas l’oreille mais qui s’adresse directement au plexus solaire.
En refermant ce morceau, je n’avais pas seulement l’impression d’avoir entendu un single prometteur. J’avais le sentiment d’avoir assisté à une naissance, celle d’une voix qui ne cherche pas la hype mais l’héritage. Rule No.1 n’est pas un titre accrocheur, c’est un serment gravé en rythme : la première règle pour survivre, c’est de transformer chaque cicatrice en hymne.
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septembre 26, 2025Parfois, un morceau ne se présente pas, il surgit. Onome de Jaya arrive comme un parfum dans l’air : d’abord imperceptible, puis envahissant, jusqu’à s’ancrer dans la mémoire. Impossible de l’écouter sans penser à la manière dont certaines chansons se collent à nous comme une seconde peau, transformant un simple prénom en rituel, en incantation.
L’art de Jaya réside dans cette alchimie rare entre l’intime et l’universel. Sa voix, souple et veloutée, n’a rien d’ostentatoire : elle glisse, elle effleure, elle caresse. Pourtant, derrière cette apparente douceur se cache une maîtrise impressionnante. On sent l’enfant de l’église qui a grandi avec les percussions sacrées et les chœurs, mais aussi le jeune homme nourri par l’afropop contemporaine et les envolées du R&B global. Le résultat : une interprétation qui ne force jamais, mais qui hypnotise.
La production, elle, avance comme une marée basse. Les percussions ne claquent pas, elles respirent. La basse ne domine pas, elle palpite. Tout est construit autour de la voix, comme si le morceau s’était sculpté à partir de son souffle. Ce minimalisme n’a rien de paresseux : il s’agit d’une esthétique réfléchie, une volonté de dépouiller pour mieux laisser vibrer. L’élégance, ici, se niche dans la retenue.
Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont Jaya tord le temps. On n’écoute pas Onome comme une simple chanson, on y entre comme dans une atmosphère. Le morceau ne déroule pas une histoire linéaire, il installe un état d’être. On pense aux grooves lancinants de Wizkid, à l’aura mystique d’un Fela Kuti, mais Jaya s’approprie tout cela pour en faire une écriture du présent : celle d’un artiste qui sait que sa singularité réside moins dans l’innovation absolue que dans sa façon de donner chair à des héritages multiples.
Onome ne cherche pas à séduire de manière frontale. C’est une chanson qui s’invite discrètement, mais qui refuse de partir une fois installée. Et dans ce geste silencieux mais tenace, Jaya impose sa signature : celle d’un musicien pour qui la sincérité n’est pas une posture, mais une matière sonore à part entière.
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septembre 26, 2025Gracie Convert a cette façon d’ouvrir une chanson comme on entrouvre une fenêtre sur une chambre encore saturée d’émotions de la veille. babe pourquoi t’es comme ça? s’inscrit dans cette esthétique fragile et pourtant assumée : une ballade néo-soul qui flirte avec la bossa nova et l’indie R&B, enrobée de textures fines, d’accords solaires qui masquent à peine la morsure des mots.
Le morceau respire la dualité. D’un côté, un groove nonchalant, une guitare au grain feutré qui convoque la saudade brésilienne, une rythmique douce comme une vague qui effleure le sable. De l’autre, la voix de Gracie, mi-susurrée mi-interrogative, qui semble chercher des réponses dans les silences de l’autre. C’est une chanson d’intimité, où chaque inflexion vocale est un battement de cœur mal maîtrisé, où le français et l’anglais s’entrelacent comme deux langues complices d’une même douleur.
La force du titre réside dans son économie : pas d’esbroufe, pas de production ostentatoire. Tout est pensé pour laisser la voix porter la vulnérabilité, avec des respirations qui laissent planer la tension. La question qui donne son nom à la chanson n’appelle pas vraiment de réponse — c’est un mantra blessé, répété jusqu’à devenir mélodie.
On retrouve ici une approche artisanale et sensible, proche de ce que pouvaient proposer des figures comme Sade ou Corinne Bailey Rae, mais actualisée avec un ton générationnel plus cru, presque sans filtre. L’alternance entre douceur veloutée et phrases qui claquent donne au morceau une intensité paradoxale, comme une dispute chuchotée sous la couette.
Avec babe pourquoi t’es comme ça?, Gracie Convert signe un fragment de journal intime mis en musique : une chanson qui touche parce qu’elle ne prétend pas panser la blessure, mais simplement l’habiter, avec élégance et sincérité. C’est à la fois fragile et solide, comme toutes les véritables confessions.
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septembre 26, 2025On sent dès les premières secondes que Duhon n’est pas là pour s’aligner sur les tendances TikTok-friendly, mais pour creuser son sillon à l’ancienne, avec un sérieux sens de la mise en scène. Money Is The Motive frappe comme une carte postale cinématographique envoyée depuis la Californie : un morceau à la fois ancré dans la tradition West Coast et porté par une urgence contemporaine.
Le beat, lourd mais agile, oscille entre la chaleur d’un funk modernisé et la froide lucidité d’un trap minimal. Sur cette base, Duhon pose un flow qui a quelque chose de solennel, presque prophétique : chaque mesure est une déclaration de guerre contre l’oubli, une affirmation que l’argent n’est pas qu’un moteur de survie mais un symbole d’élévation, de revanche sociale. Impossible de ne pas penser à Nipsey Hussle dans cette volonté de transformer l’ambition en récit collectif, ou à Kendrick Lamar dans cette façon d’éclairer chaque ligne par une dimension visuelle, presque cinématographique.
Ce qui rend le morceau captivant, c’est le jeu de contrastes. Le refrain accrocheur pulse comme une sirène de club, mais les couplets serrent les dents, pleins d’un réalisme brut. Duhon ne cherche pas à enjoliver la réalité : il la traduit en langage codé, en slogans à la fois tranchants et fédérateurs. Dans ce sens, le titre résonne comme une suite logique de Money Galore, où l’“ancien Duhon” cédait la place à une version plus affirmée, plus iconique de lui-même. Ici, le “nouveau Duhon” prend les commandes sans hésitation, maître de son narratif et de sa mythologie.
Mais au-delà du storytelling, Money Is The Motive respire la West Coast. Le bounce est là, indiscutable, mais habité d’une noirceur moderne qui évoque l’arrière-boutique des rêves hollywoodiens : les couloirs d’ombres, la violence latente, la solitude derrière les projecteurs. On est à mi-chemin entre l’hymne motivant et la confession existentielle.
Duhon prouve qu’il est plus qu’un simple lyricist prometteur : il est en train de bâtir une esthétique. Une manière de lier l’intime et le collectif, le mythe et la rue, le divertissement et le manifeste. Avec ce titre, il ne se contente pas de rappeler que “l’argent est le moteur” : il impose l’idée que la musique peut être, elle aussi, une monnaie — une arme de survie et d’affirmation.
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septembre 25, 2025Il m’a suffi d’appuyer sur play pour me retrouver propulsé dans une sorte de Las Vegas sous acide, où les palmiers de Majorque se reflètent dans des vitres teintées couleur néon. FUNKTASTIC de l’Espagnol Electric Seagulls est un décor mouvant, un kaléidoscope de groove qui réveille la mémoire sensorielle de toute une génération nourrie au funk, aux jeux vidéo et aux mangas de minuit.
Dès l’ouverture, la basse surgit comme un personnage principal : claquante, vive, insolente, elle impose son récit. Elle n’accompagne pas, elle raconte. Et autour, Monty (alias Montserrat Galmés Rosselló) construit des couches sonores qui tiennent à la fois du vitrail et du patchwork : synthés scintillants qui flirtent avec la mélancolie de la synthwave, beats funky qui agitent les hanches malgré soi, éclats de guitare électrique qui rappellent que derrière la machine, il y a toujours un cœur qui bat trop vite.
On devine dans cette relecture d’un ancien morceau une volonté de renaissance. Comme si Monty s’était penché sur ses propres archives, avait entendu une étincelle trop belle pour rester inachevée, et avait décidé de la sertir dans une nouvelle architecture. Le résultat ? Un titre plus serré, plus nerveux, mais aussi plus cinématographique, qui réussit à convoquer le groove de Cory Wong et l’imagerie cyberpunk en un seul souffle.
Mais ce qui frappe surtout, c’est l’équilibre : Electric Seagulls danse en permanence sur la corde raide entre nostalgie et futurisme. Le morceau peut évoquer une VHS oubliée dans une chambre d’ado des années 90 autant qu’un générique de série dystopique sur Netflix. Tout est affaire de projection : on peut y voir un road-trip nocturne le long des côtes méditerranéennes comme une rave enfumée où le temps s’arrête.
FUNKTASTIC mérite son titre, non pas par effet de manche mais parce qu’il incarne une esthétique de l’excès assumé. Funky mais pas rétro, synthétique mais pas froid, ce single se situe dans cet entre-deux rare où l’énergie devient architecture. Electric Seagulls ne cherche pas à faire danser seulement les corps : il réveille aussi l’imaginaire.
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septembre 25, 2025Écouter Volver al aire de Yo, c’est entrer dans un théâtre où la voix humaine dialogue avec la finitude. Pas un cri, pas une plainte : une lente ascension vers l’air, entre nappes synthétiques et élévation quasi liturgique. Le morceau, colonne vertébrale de l’album Carmina Alegría, transforme l’expérience la plus intime — la perte d’une grand-mère, muse invisible — en rituel sonore où la douleur se transfigure en beauté.
La voix de Yo, soprano suspendue dans l’éther, agit comme une incantation. Elle ne chante pas seulement : elle invoque, elle convoque, elle relie. Derrière elle, les couches de synthétiseurs scintillent comme un vitrail traversé par un rayon crépusculaire. On pense aux chœurs d’Arvo Pärt qui se seraient égarés dans l’ambient de Brian Eno, aux fragments néoclassiques dissous dans un espace new age. La chanson se déploie sans urgence, mais avec une intensité qui enveloppe l’auditeur comme une cérémonie intime.
Ce qui frappe, c’est l’histoire derrière la musique : Carmina Alegría, le nom de scène rêvé mais jamais incarné de la grand-mère, devient aujourd’hui le cœur battant de ce projet. Il y a quelque chose de bouleversant à voir un “et si…” prendre forme des décennies plus tard, à travers la mémoire et l’art du petit-fils. Volver al aire n’est donc pas seulement une chanson, c’est une réparation symbolique, une renaissance posthume, un acte de fidélité poétique.
Yo, fidèle à son pseudonyme qui oscille entre affirmation de soi et dissolution du sujet, propose ici bien plus qu’un simple morceau. Il offre une expérience sensorielle où la mort cesse d’être une fin pour devenir souffle. La musique respire, flotte, et au lieu d’alourdir le deuil, elle le rend presque lumineux. On en sort à la fois apaisé et troublé, comme après avoir assisté à un rituel secret dont on n’est pas sûr d’avoir tout compris, mais dont on garde l’évidence : l’art, parfois, a le pouvoir de transformer l’absence en présence.
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septembre 24, 2025On sent tout de suite que Mia Delamar a grandi entre les églises, les répétitions de danse et les rêves de scène. Son nouvel album, Love Me…Not, n’est pas une simple collection de titres calibrés pour séduire les playlists : c’est un kaléidoscope d’émotions, un récit musical où chaque morceau incarne une facette des cycles amoureux — exaltation, perte, résistance, renaissance. Douze titres, douze étapes d’un voyage où l’intime devient universel, porté par une voix qui oscille entre caresse pop et intensité R&B.
L’ouverture, Into You, fait briller l’étincelle des débuts : des synthés lumineux, un groove sucré qui capture l’ivresse des premiers frissons amoureux. L’album se prolonge avec Whatever et Anyway, où Mia joue sur un registre plus pop, léger, presque espiègle, comme pour rappeler que l’amour est aussi un terrain de jeu. Puis vient Personal, où elle ralentit le tempo pour dévoiler une sensualité à la fois vulnérable et assurée.
Au centre de l’album, le fan-favorite Cool (version MiMix) condense tout ce qui fait sa force : un hymne d’empowerment, irrésistiblement dansant, où elle rappelle avec aplomb qu’aimer, c’est aussi savoir s’aimer soi. Avec Alright, elle convoque des influences gospel, levant la tête vers la lumière et transformant ses blessures en un chant de résilience.
Dans les profondeurs de Say That, My Love Don’t Mean a Thing et Complicated, c’est le doute qui s’installe : on entend le poids du don de soi, les cicatrices des relations déséquilibrées. Enfin, The Drain agit comme un miroir sombre : le constat d’une spirale, mais qui prépare paradoxalement le terrain à un espoir.
On devine derrière ces compositions l’empreinte de Missy Elliott pour l’audace, d’Aaliyah pour la sensualité aérienne, de Beyoncé pour la puissance émotionnelle. Mais Mia ne s’efface jamais derrière ses influences. Elle impose sa couleur, sa dynamique, son flair pour les refrains qui s’accrochent à la mémoire.
Avec Love Me…Not, Mia Delamar réussit à conjuguer la sincérité d’une écriture introspective et l’efficacité pop d’une artiste consciente de son époque. C’est un premier grand album de maturité, construit comme un miroir tendu à celles et ceux qui jonglent entre l’amour qu’on donne et celui qu’on se doit. Une carte de visite brillante, mais surtout une promesse : celle d’une voix qu’on n’oubliera pas.
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septembre 24, 2025Qu’il vienne de Douala, de Roseau ou de Castries, l’amour n’échappe jamais à sa complexité. Avec Complicated, Marie Pascale – alias MP – et le chanteur saint-lucien Arthur Allain signent un hymne sensuel où la douleur et la passion s’enlacent au rythme du Kompa et des pulsations afro-caribéennes. Produit par Kreig Harris (Kahz Media Productions), le titre s’impose comme une passerelle sonore entre continents, où l’anglais, le français et le créole se répondent pour dire la fragilité et la persévérance du sentiment amoureux.
La magie opère dès les premières mesures : une rythmique zouk chaloupée qui évoque les nuits caribéennes, des nappes harmoniques gorgées de soleil, et cette voix argentée de Marie Pascale qui s’élève, vibrante, à la fois douce et intraitable. Sa diction trilingue, loin d’être un simple ornement, agit comme un écho de ses racines multiples – le Cameroun dans le cœur, la Dominique dans l’âme, et une diaspora africaine et caribéenne qui respire à travers chaque note. Arthur Allain, voix phare de Sainte-Lucie, entre alors comme le contrepoint idéal : suave, posé, charismatique, il donne au morceau une texture presque chorale, où deux voix deviennent deux continents qui refusent de se tourner le dos.
Mais au-delà de l’évidence mélodique, Complicated frappe par son honnêteté émotionnelle. Le refrain – « Pa lessé mwen, Pa lessé pen la changé lanmou nou » – n’est pas qu’un mantra amoureux, c’est une imploration universelle : ne pas laisser l’épreuve, la douleur, l’usure, éroder l’essentiel. La production de Kreig Harris, ciselée et contemporaine, donne à cette déclaration une allure de club anthem, capable de résonner aussi bien dans un carnaval de Roseau que sur une playlist parisienne.
Avec ce titre, Marie Pascale poursuit un parcours déjà hors norme. Médecin, entrepreneuse et artiste, elle incarne cette rare alchimie entre rigueur et ferveur, entre engagement et lâcher-prise. En compagnie d’Arthur Allain, elle offre ici une chanson qui ne se contente pas de faire danser, mais qui touche, répare et rassemble. Complicated n’est pas un simple morceau : c’est un geste de survie amoureuse, une ode à la résilience portée par le souffle croisé de l’Afrique et des Caraïbes.
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septembre 24, 2025Écouter Better Than Gold revient à plonger dans un brasier qui refuse de s’éteindre. Ce morceau né des ruelles étouffantes de Tondo et des machines électroniques londoniennes d’Ooberfuse est tout sauf un simple featuring exotique. C’est un pacte. Un accord scellé entre des voix qui n’ont plus rien à perdre et des producteurs décidés à transformer la rage en arme sonore.
Dès l’introduction, la production de Hal St John taille l’espace comme une lame, laissant surgir le flow viscéral des MCs philippins. Les beats claquent comme des matraques sur le bitume, les basses vibrent avec l’intensité d’un rassemblement qui explose en slogans. À chaque couplet, les mots arrachent des morceaux de vérité : ZJAA et sa déclaration sans filtre, OBLK et ses cris étouffés devenus rimes, XFLOW qui incarne l’impact de la corruption sur le quotidien le plus banal, YC qui transforme la plainte en appel à l’action.
La singularité de ce morceau tient à sa capacité à transcender les frontières linguistiques. On n’a pas besoin de comprendre chaque mot pour sentir la morsure de leur colère. C’est la voix d’un peuple qui refuse de voir sa dignité piétinée. Le refrain agit comme un mantra : mieux que l’or, c’est la vérité crachée sans vernis, une vérité que le pouvoir voudrait étouffer.
Ce qui frappe, c’est aussi le contraste : la rage brute de Tondo propulsée par l’élégance sombre d’Ooberfuse. Cherrie Anderson, dont les racines philippines font office de passerelle, transforme le morceau en une collision culturelle maîtrisée, là où l’underground rencontre le global.
Better Than Gold n’est pas une chanson de plus dans le paysage saturé des manifestes “politiques”. C’est un document sonore, une preuve vivante que l’art peut encore déchirer les murs de l’indifférence. Dans un monde où les corruptions se comptent en milliards, ces voix venues du bitume rappellent une évidence : la vraie richesse, c’est celle du peuple qui refuse de se taire.
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septembre 24, 2025L’écoute de terminal de Wotts m’a donné la sensation étrange d’un temps suspendu, comme ces instants passés dans les zones neutres des aéroports où l’on n’est déjà plus là d’où l’on vient, mais pas encore là où l’on va. Le duo d’Ottawa transforme ce flou en matière sonore, en sculptant un morceau où la légèreté pop se teinte de reflets R&B, et où chaque note semble résonner dans une salle d’attente imaginaire.
Ce qui frappe d’abord, c’est la maîtrise de la texture. Jayem, producteur et chanteur, superpose nappes de synthés translucides et rythmiques souples comme des pas feutrés sur du carrelage ciré. La basse roule avec un groove humide, presque caressant, pendant que la voix se déploie, retenue, comme si elle chuchotait ses états d’âme derrière une façade de contrôle. Mais ce masque ne trompe personne : la douleur affleure dans les silences, dans ces petits décalages rythmiques qui traduisent l’anxiété de la rupture.
On entend dans terminal le fantôme du hip-hop de leurs débuts, qui persiste en filigrane, mêlé aux couleurs indie pop qu’ils revendiquent depuis quelques années. L’influence de Childish Gambino ou Mac Miller se perçoit dans cette façon de donner du poids émotionnel à une production fluide, sans ostentation. Et l’ombre de Tame Impala plane dans ces synthés réverbérés qui semblent flotter dans une brume intérieure.
Ce morceau n’offre pas de résolution. Il capture au contraire l’essence même de l’incertitude : ce moment où l’on ne sait pas encore si l’histoire est vraiment finie ou si elle trouvera une échappée. Ricky 100 a raison de parler d’un disque compagnon au précédent EP FLANK! : COPE s’annonce comme un projet qui refuse les certitudes, préférant explorer l’entre-deux, le vertige des émotions incomplètes.
En vérité, terminal est moins une chanson qu’un état d’esprit. Un espace transitoire, à la fois fragile et lumineux, où Wotts rappelle que la musique peut être ce hall sans murs, où l’on accepte d’attendre, de ressentir, de laisser les choses s’effriter avant de décoller vers autre chose.
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septembre 24, 2025Dans une galaxie pas si lointaine, le groove a été interdit. Alors cinq musiciens masqués, rebaptisés Le Cerveau, Le Primitif, Le Spirituel, Le Prodige et Le Clairvoyant, ont embarqué dans un vaisseau narratif à propulsion jazz-funk. Leur mission : restaurer le rythme dans un cosmos aseptisé. Leur langage : un mélange d’improvisation tendue, de textures cinématographiques et de pulsations telluriques. Leur étendard : Ernest Spaceship, un premier album aussi libre que précis, aussi fictionnel que viscéralement incarné.
Raccoon Tycoon, c’est une sorte d’équipage de jazzmen mutants qui auraient grandi autant avec Snarky Puppy qu’avec Wes Anderson, bricolé des synthés dans des garages et étudié la gravité du silence autant que la beauté du beat. Leur groove n’a rien d’un exercice de style : c’est un acte de narration. Chaque morceau est un chapitre, chaque instrument, un personnage. Leurs concerts ? Des expériences immersives, où le récit d’Ernest, raton laveur cosmique tombé dans un laboratoire, se déploie entre scénographie artisanale, stop motion et narration spatiale.
On a voulu en savoir plus. Alors on a décroché la radio intergalactique, capté un signal, et posé quelques questions à l’équipage de Raccoon Tycoon.
Voici ce qu’ils nous ont transmis.
1 ) Qui êtes-vous ?
Nous sommes Raccoon Tycoon, un groupe instrumental basé à Toulouse, à lacroisée du nu jazz, du funk et du hip hop expérimental. À travers notremusique, nous développons un univers immersif et narratif, où chaque morceaus’inscrit dans une histoire que nous racontons sur scène et en studio depuis larécente sortie de notre premier album: Ernest Spaceship.
Sur cet album le groupe est composé de cinq musiciens : Le Primitif (batterie),Le Prodige (clavier/synthé), Le Spirituel (basse), Le Cerveau (saxophonealto, soprano et flûte) et Le Clairvoyant (saxophone ténor), qui nous a rejointsà l’occasion de l’enregistrement de notre premier album. Ces noms sont à la foisles pseudonymes que nous utilisons dans le cadre du projet, mais aussi lespersonnages que nous incarnons dans l’histoire que nous racontons.Ernest Spaceship, raconte le Chapitre I des aventures d’Ernest, un ratonlaveur cosmique lancé dans une quête : rétablir le groove, mis en péril par unempire autoritaire. C’est à travers ce prisme que nous abordons la musiquecomme un vecteur d’émotions, de narration et d’immersion.
2 ) Quel est votre parcours ?
Le projet Raccoon Tycoon est né en 2021, à l’occasion d’une première résidenceartistique entre musiciens qui ne se connaissaient pas encore. Ce qui devait êtreune simple session de création s’est transformé en véritable point de départ.Ces quatre musiciens réunis par le batteur Elio Arputzo (Aka le primitif) ont étéréunis pour jouer de la musique que chacun écoutait et qui les faisait vibrer, sanspour autant en jouer dans leur différents projets musicaux.Dès le début, nous avons eu envie d’aller au-delà du format classique duconcert. Notre musique instrumentale appelle à l’imaginaire, alors nous avonstrès vite cherché à construire une expérience immersive : une narration, unvisuel fort, des costumes, et même de la stop motion pour donner vie à l’histoired’Ernest, notre personnage principal.
Nous venons tous d’horizons musicaux variés (jazz, musiques actuelles, funk,hip hop, électronique), ce qui donne au projet sa richesse sonore. Le groupes’est structuré autour de ce mélange d’énergies, avec une volonté commune :raconter une histoire à travers la musique. Après une première live session en2023 qui a fait naître notre premier EP Live (Un raton laveur dans l’espace),nous avons continué à développer notre univers jusqu’à l’aboutissement de notrepremier album, Ernest Spaceship, sorti en 2025.
Nous avons aussi eu la chance d’accéder à plusieurs finales de tremplinsnationaux (Jazz à la Défense, Sélection Sziget) et de jouer sur de belles scènesen France, ce qui nous a permis de confronter notre projet au public très tôt.Aujourd’hui, nous poursuivons cette aventure, avec l’envie d’élargir encore plusnotre univers, en ouvrant le projet à la scène hip/ hop en collaborant avec desrappeurs et rappeuses pour ainsi poser des mots sur cette histoire, des visuelsforts, et peut-être un jour, une BD ou un film d’animation.
3 ) Que pouvez-vous nous dire en quelques mots sur votre musique ?
Notre musique est instrumentale et raconte une histoire. Elle puise ses racinesdans le nu jazz, le funk, le hip hop alternatif avec des textures plusexpérimentales, pour créer un univers sonore cinématographique et immersif.Chaque morceau est une scène, chaque son a une fonction narrative.Nous concevons la musique comme un langage visuel et émotionnel, capablede faire voyager l’auditeur sans paroles. C’est une forme de groove narratif, àla fois dansant, planant, parfois plus dense, mais toujours guidé par uneintention : faire ressentir un chapitre de l’histoire que nous racontons àtravers le personnage d’Ernest.
Ce qui nous anime, c’est l’envie de proposer une expérience complète, àmi-chemin entre concert, bande-son de notre propre film, et spectacle visuel etsonore. Le public n’écoute pas simplement une suite de morceaux : il entre dansun univers.
4 ) Quelles sont vos inspirations ?
Nos inspirations sont multiples, à la fois musicales, visuelles et narratives.Sur le plan musical, nous sommes profondément influencés par des groupescomme The Comet is Coming, Hiatus Kaiyote ou Snarky Puppy. Ilspartagent cette capacité à mêler virtuosité, groove et expérimentation, tout enconstruisant un univers sonore singulier. On puise aussi beaucoup dans le hiphop instrumental, l’électro organique, et certaines formes de jazz moderne,où l’improvisation reste au cœur de la musique.
Sur le plan visuel, nous nous inspirons de l’esthétique cosmique, bricolée,presque artisanale, que l’on retrouve dans la stop motion, les univers descience-fiction rétro comme ceux de Michel Gondry ou Wes Anderson. Il ya dans leurs films une poésie, une manière de faire cohabiter humour etsensibilité, que l’on retrouve dans Raccoon Tycoon.
Nous sommes aussi très inspirés par les films du studio Pixar comme Wall E, ToyStory, Là Haut mais aussi par les films de Brad Bird comme Les Indestructiblesou Le Géant de Fer. Sans oublier des films d’animations plus indépendantscomme Numéro 9 ou encore Mars Express.
Enfin, dans notre façon de construire le projet, nous nous rapprochons aussid’artistes qui développent un univers global : de l’image au son, de la scèneà l’édition, comme peuvent le faire certains artistes pluridisciplinaires. C’estcette dimension transversale, cinématographique, qui nous inspire le plusaujourd’hui : ne pas cloisonner la musique, mais en faire un portail vers unmonde à part entière.
5 ) Quelle est votre playlist actuelle ?
Notre playlist actuelle est à l’image de notre musique : ouverte, hybride, etrésolument tournée vers le groove sous toutes ses formes.En ce moment, on écoute beaucoup Okvsho, Yussef Dayes, Flying Lotus ouencore Hiatus Kaiyote, des artistes qui explorent des territoires musicauxriches, souvent entre jazz, beatmaking et expérimentation. Leur approche nousinspire autant dans les textures que dans l’intention.
On reste aussi très attentifs à la scène jazz/hip hop instrumentale commeJazzbois, Badbadnotgood ou Makaya McCraven, qui nous poussent àchercher l’équilibre entre structure et improvisation.
Côté français, on admire le travail de Bada-Bada, ou encore celui de Chassol,pour leur manière singulière de mêler recherche sonore et esthétique visuelle quisont des approches qui résonnent profondément avec notre projet.C’est une playlist en mouvement constant, mais toujours connectée à ce quinous fait vibrer : la recherche, le groove et l’émotion.
6 ) Quel est le plat que vous cuisinez le mieux ?
Nous nous nourrissons exclusivement de nourriture spatiale. Cette nourriture ades exigences particulières en matière d’alimentation équilibrée. Elle doit avoirune texture propice à éviter la formation de miettes, celles-ci ne retombant pas,pourraient être aspirées dans les voies respiratoires et contamineraientl’environnement de notre véhicule spatial. Elle doit également distribuer auxastronautes une formule alimentaire qui fournirait toutes les vitamines et lesnutriments nécessaires.
7 ) Quels sont vos projets à venir ?
Nous poursuivons l’aventure avec la construction du Chapitre II des aventuresd’Ernest. Ce nouveau cycle s’inscrit dans la continuité du premier album, tout enexplorant de nouvelles formes musicales et artistiques. On souhaitecontinuer à faire évoluer notre univers en le confrontant à d’autres langages, engardant cette envie de raconter une histoire à travers une œuvre complète.Parmi nos envies fortes, il y a également celle de collaborer avec des artistesde la scène hip hop, pour mêler notre univers instrumental à la puissance dutexte et de la voix. Cela nous permettrait d’ouvrir une nouvelle dimensionnarrative, tout en élargissant le spectre esthétique du projet.
En parallèle, nous continuons à faire vivre le Chapitre I sur scène, avec desconcerts immersifs. De belles dates nous attendent, notamment notrepassage au festival Rio Loco le 14 juin à Toulouse. Et on espère que d’autresbeaux rendez-vous verront le jour grâce à la sortie de ce premier album.
8 ) Pouvez-vous nous raconter une anecdote sur vous ?
Ce qui reste gravé comme un moment presque magique dans notre histoire,c’est cette toute première résidence, qui a donné naissance à Raccoon Tycoon telqu’on le connaît aujourd’hui. Nous étions quatre, perdus au milieu de lacampagne, presque étrangers les uns aux autres. Mais ce qu’il s’est passé en sixjours dépasse de loin une simple session de création. En seulement six jours, onne le savait pas encore mais nous avions déjà les bases de ce qu’allait devenirnotre premier album.
Il y a eu ce coup de foudre artistique et humain, cette connexion presqueinstantanée qui nous a porté bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer. Ona enchaîné des journées de travail intense et puis, une fois la nuit tombée,impossible de lâcher prise : on développait l’histoire, on échangeait, onenregistrait les premières narrations de ce premier épisode qu’on voulait monter,parfois jusqu’à tard dans la nuit.
Mais surtout, on a commencé à donner vie à l’histoire d’Ernest grâce auxpremières narrations, qui nous ont aidé à définir le sens et la direction de cevoyage musical.
Cette semaine-là, c’était comme si le temps s’était arrêté, portée par cetteadrénaline de bâtir quelque chose d’unique, à quatre, avec cette confiancefraîche mais solide, cette envie irrépressible de faire perdurer le groove etd’embarquer le public avec nous. C’est un souvenir qu’on garde précieusement.
9 ) Si vous pouviez passer 48 heures avec quelqu’un que vous n’avez jamaisrencontré, qui serait-ce ?
Ce serait vraiment difficile de choisir une seule personne, mais plusieurs nomsnous viennent en tête, notamment des cinéastes et vidéastes qui ont su créerdes univers forts, très personnels et immersifs.
Wes Anderson, par exemple, pour Fantastic Mr. Fox ou l’île aux chiens, ainsi queAdam Elliot avec son film Mary et Max ou encore Travis Knight avec Kubo etl’armure magique qui nous ont beaucoup marqué par leur travail de stop motionet leur esthétique singulière et poétique. Michel Gondry, pour ses clips réalisés àla main comme Let Forever Be (The Chemical Brothers) ou ses films comme LaScience des rêves, qui jouent avec les frontières entre rêve et réalité. Et HayaoMiyazaki, dont les mondes oniriques comme dans Le Voyage de Chihiro ouPrincesse Mononoké nous inspirent par leur capacité à raconter des récitsprofonds et symboliques à travers une narration et un univers singulier.Ce sont des artistes qui, chacun à leur manière, nous rappellent à quel pointl’univers visuel et narratif peut sublimer une œuvre musicale. C’est exactementce que l’on cherche à explorer avec Raccoon Tycoon.
10 ) Un dernier conseil ?
Si on avait un conseil à donner, ce serait peut-être celui-là : n’ayez pas peurd’aller au bout de vos idées, même si elles semblent trop grandes, trop folles outrop éloignées des formats attendus. Ce sont justement ces idées-là qui fontnaître les projets les plus personnels et les plus vivants.
Trouvez les bonnes personnes, celles avec qui ça circule naturellement, etconstruisez avec elles quelque chose qui vous ressemble à 100 %. C’est commeça qu’est né Raccoon Tycoon, et c’est ce qui nous donne envie de continuer àrepousser les limites, encore et encore.
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septembre 21, 2025Certains producteurs n’ont pas besoin de longues phrases pour imposer leur univers : une basse, un appel aux hanches, et soudain la pièce se transforme en club clandestin où les murs transpirent autant que les corps. Avec WHINE UP, IzyBeats prouve qu’il n’est pas seulement ce faiseur de tubes Grammy-compatibles qui hante les sessions des plus grands, mais un architecte du groove global, capable de faire dialoguer Kingston, Lagos et Miami en moins de trois minutes.
Le morceau est une incantation au lâcher-prise. L’Afro-pop s’y frotte au dancehall, le reggae s’infiltre comme une brise moite, et les percussions claquent avec la précision d’un DJ qui connaît intimement les nerfs des foules. Tout est pensé pour la transe : le kick régulier agit comme un battement cardiaque, les synthés s’étirent en nappes moelleuses, et les voix, mi-chantées mi-scandées, roulent comme un dialecte universel de la fête. On n’écoute pas WHINE UP, on le laisse circuler dans ses épaules, dans sa nuque, jusqu’à perdre toute conscience de sa propre retenue.
Là où beaucoup de morceaux de club s’épuisent à courir derrière l’excès, IzyBeats choisit la subtilité. Les arrangements respirent, les silences frappent aussi fort que les drops, et cette intelligence de production donne au titre une aura quasi-cinématique. On imagine la scène : néons rouges, sueur perlée, les corps qui s’entrechoquent dans un ralenti fiévreux. WHINE UP n’est pas une simple chanson, c’est un décor sonore dans lequel chacun peut projeter son propre vertige.
Dans une époque saturée de bangers jetables, IzyBeats rappelle que l’art du dancefloor tient moins à la vitesse qu’à l’équilibre : convoquer les traditions caribéennes, les hybridations africaines et la sensualité pop sans rien diluer. Résultat : un hymne incandescent qui, sous ses airs de plaisir immédiat, porte la marque d’un artisan obsessionnel.
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septembre 21, 2025On pourrait croire à un simple aller-retour entre deux pôles du rap américain, mais bellies of the beast est bien plus qu’un voyage. C’est une radiographie crue, presque clinique, de deux mondes qui se regardent en chiens de faïence : les rues de New York, encore suintantes de goudron, de sueur et de vérité, et Los Angeles, avec ses piscines chlorées où se noient les faux sourires et les deals en carton-pâte. Jordan Burgett n’essaie pas de concilier ces deux extrêmes, il les met en miroir, les confronte, les racle jusqu’à l’os pour faire jaillir une seule chose : la vérité qu’on préfère taire.
Le morceau respire l’héritage des années 2000, ce boom bap filtré par une oreille contemporaine, chargé d’autotune vaporeux et de nappes éthérées qui flirtent avec le cloud rap. Mais derrière la brume sonore, les mots claquent avec une précision chirurgicale. Pas d’ego trip clinquant, pas de storytelling enjolivé : Burgett se penche sur ses cicatrices, sur le cynisme de l’industrie, sur ce qu’elle exige et détruit à la fois. C’est un morceau qui refuse la façade, qui déchire le vernis pour montrer la crasse.
Ce qui rend bellies of the beast si singulier, c’est son équilibre fragile entre spleen et combativité. On sent dans le flow de Burgett la fatigue d’avoir trop vu, mais aussi l’urgence de ne pas se taire. Il convoque l’ombre des Kendrick, des J. Cole, mais refuse d’être leur héritier docile. Sa plume est plus âpre, moins soucieuse de séduire, plus concentrée sur l’idée d’exposer. Le beat, volontairement minimal, lui sert de caisse claire pour un manifeste plus qu’une simple performance.
Au final, bellies of the beast agit comme un antidote aux illusions qu’on vend aux artistes en herbe. C’est un rappel brutal mais nécessaire : derrière les projecteurs, il y a des ruelles sombres, et pour les traverser, il faut plus que du talent – il faut des tripes. Jordan Burgett, lui, a choisi de les montrer.
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septembre 21, 2025Certains morceaux n’ont pas besoin d’artifices pour exister : ils débarquent, bruts, comme une étincelle qui tombe dans une cuve d’essence. Boom Bap Burn de Knot You appartient à cette lignée. Le titre est une promesse tenue : brûler le bitume à coups de rimes aiguisées, réveiller le squelette du hip-hop à l’ancienne et lui injecter une énergie capable d’embraser une génération entière.
Ce qui frappe d’abord, c’est la production, volontairement rugueuse, granuleuse, comme une cassette qu’on aurait trop fait tourner mais qui, paradoxalement, sonne plus vivante que jamais. La batterie claque sec, la basse roule en arrière-plan et un sample poussiéreux hante le tout, créant cette atmosphère à la fois old school et intemporelle. Pas de gadgets électroniques ou d’effets clinquants : Knot You s’appuie sur l’essence même du boom bap, ce battement primal qui rappelle les cyphers enfumés et les freestyles improvisés sur des coins de trottoir.
Mais là où Boom Bap Burn dépasse la simple nostalgie, c’est dans l’urgence avec laquelle Knot You livre son flow. On sent dans sa diction une tension, une ardeur presque militante : chaque mot est lancé comme une arme, chaque pause est calculée comme un silence lourd de sens. Il ne cherche pas à enjoliver son discours, mais à rallumer une flamme que beaucoup pensaient éteinte.
Dans un monde où le rap se disperse entre trap clinquante et expérimentations digitales, ce morceau agit comme une piqûre de rappel : le feu sacré existe encore. Écouté dans un casque ou sur des enceintes de fortune, Boom Bap Burn a le même effet : il remet les pendules à l’heure et fait battre le cœur un peu plus vite. Knot You n’a pas besoin de crier qu’il est authentique, il le prouve en laissant ses rimes crépiter sur une toile de beats incandescent.
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septembre 21, 2025Un morceau comme Okay Alright ne se découvre pas, il s’attrape. Comme une vague sonore surgie d’un vieux poste radio branché sur une fréquence parallèle, entre deux époques et trois genres musicaux qui se percutent. Peter Litvin ouvre son album Exit Reality avec un titre qui sonne comme une collision volontaire : indietronica saturée de couleurs, pop alternative qui frise la parodie, et ce goût persistant pour le kitsch des années 90 réhabilité en arme de séduction massive.
Ce qui frappe d’abord, c’est la manière dont Litvin manipule le déséquilibre. Les guitares semblent trop brillantes, les claviers trop sucrés, la voix trop proche du micro. Et pourtant, tout tient. C’est dans cet excès assumé que la chanson trouve son centre de gravité, comme si l’artiste voulait rappeler que l’honnêteté musicale passe parfois par le lâcher-prise total. On pense à Beck période Odelay, à la désinvolture de MGMT, mais aussi à une veine plus artisanale, presque garage, où l’on sent chaque bouton de compresseur poussé un peu trop loin.
Derrière la façade loufoque, il y a pourtant une vraie intelligence pop. Litvin sait écrire des refrains qui collent au cerveau, il sait comment injecter de la funk dans un couplet sans dénaturer l’ensemble, comment faire d’un accident sonore une signature. Sa carrière pléthorique — plus de vingt albums sous toutes sortes de pseudonymes — explique cette aisance : on entend l’expérience d’un musicien qui ne cherche plus l’approbation, mais le plaisir brut de fabriquer un univers entier en trois minutes trente.
Okay Alright n’est donc pas seulement une ouverture d’album : c’est une invitation à perdre ses repères pour en retrouver d’autres, plus instinctifs. Une chanson qui rappelle que le “cool”, loin des artifices marketés, naît souvent du hasard, du too much, de cette folie qui transforme le bizarre en hymne.
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septembre 21, 2025Impossible de ne pas sourire en écoutant Chalala d’Azoo. Pas ce sourire lisse de façade, mais celui qui surgit quand une vérité brute est habillée d’humour, quand une histoire personnelle se transforme en refrain populaire, taillé pour résonner dans les cages d’escalier comme sur les plateformes de streaming.
Azoo arrive avec une identité que peu osent assumer frontalement : rappeur marseillais, juif, et fier d’en faire une matière poétique. Son Chalala est une passerelle entre cultures, un pont dressé entre le français et l’hébreu, entre les souvenirs de la cité phocéenne et un héritage spirituel qu’il revendique sans dogme ni posture. Le morceau groove dans un mélange subtil de pop-rap et de second degré, porté par un flow qui ne cherche pas la démonstration mais l’adresse directe, comme si Azoo s’installait à côté de nous pour raconter sa vie en improvisant une comptine urbaine.
Ce qui frappe, c’est la fluidité avec laquelle il réussit à glisser d’un idiome à l’autre, sans exotisme forcé. La langue devient rythme, la rime devient sourire, et l’ensemble se transforme en un hymne à la légèreté consciente. Derrière l’ironie, il y a des cicatrices, des regards croisés dans la rue, une différence qu’il a dû porter comme un poids et qu’il choisit aujourd’hui de transformer en force.
Chalala n’est pas qu’un morceau, c’est un manifeste déguisé en ritournelle. Une manière de rappeler que le rap, avant d’être industrie, est d’abord une histoire de sincérité et de communauté. Azoo ne joue pas au prophète, il joue avec ses mots, avec son accent, avec ses héritages. Et de ce jeu naît quelque chose de précieux : une chanson qui désarme, qui rassemble et qui, sans avoir l’air d’y toucher, inscrit Marseille encore un peu plus comme une capitale mondiale du métissage sonore.
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septembre 21, 2025Certains morceaux ressemblent à des plongeons discrets dans une piscine de minuit : l’eau est tiède, la lune renvoie ses éclats sur les vaguelettes, et l’on se laisse porter sans chercher à savoir où l’on va. Cool, le nouveau single de Swim Swim Naked, possède exactement cette qualité-là : une suspension douce, un flottement entre électro-pop, dream pop et une pointe d’alt pop désinvolte qui, ensemble, créent une bulle où tout ralentit.
La production s’étire dans un halo synthétique qui rappelle les mirages sonores de M83 ou les climats éthérés de Cigarettes After Sex, mais avec une touche plus solaire, presque naïve. La voix s’y glisse sans forcer, plus murmure que proclamation, un guide tranquille dans ce paysage pastel. Rien de spectaculaire, et c’est précisément là que réside la force de Cool : dans ce refus de la démesure, dans cette volonté de capturer l’instant fragile avant qu’il ne se brise.
Écouter Swim Swim Naked, c’est accepter l’idée qu’une chanson peut être une simple respiration. Pas d’escalade dans l’intensité, pas de climax artificiel, juste une tension douce entre la lumière et l’ombre, entre la pulsation électronique et la chaleur humaine qui s’y cache. Ce minimalisme assumé, cette retenue, transforment Cool en petit manifeste d’élégance : on n’a pas besoin de hurler pour être entendu.
En arrière-plan, on devine une esthétique plus large : un projet qui se tient à la croisée des genres, refusant l’étiquette pour privilégier la sensation. Swim Swim Naked appartient à cette génération d’artistes qui conçoivent la pop comme un laboratoire intime, un espace mouvant où l’électronique se frotte au rêve et où chaque note semble tirée d’un journal secret.
Avec Cool, le groupe ne cherche pas à conquérir mais à envoûter. Et c’est peut-être ça, la vraie radicalité : écrire une chanson qui n’impose rien, mais qui reste, comme une caresse qu’on ne voulait pas oublier.
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septembre 21, 2025On ferme les yeux et tout à coup, l’horizon se dilate. MOONS, le nouveau morceau du duo suédois TABLE, n’est pas seulement une production house de plus dans l’océan électronique : c’est une capsule orbitale, une rêverie instrumentale où chaque note semble graviter autour d’un noyau invisible.
Le morceau s’ouvre sur un piano lumineux, presque liquide, auquel vient s’adosser un saxophone planant, comme un phare dans la brume. C’est à la fois sensuel et discipliné, chill et profondément organique, un équilibre rare entre groove fonctionnel et émotion suspendue. Là où beaucoup de producteurs se contentent d’empiler couches et textures, TABLE choisit l’espace, la respiration. Chaque silence devient matière, chaque souffle du saxophone une mise en orbite.
Ce qui rend MOONS si singulier, c’est sa capacité à muter selon le contexte. Dans un club, la basse ronde et les percussions feutrées invitent à un balancement intime, presque tribal. Mais sur une route de nuit, les phares déchirant l’obscurité, le morceau se transforme en bande-son contemplative, propice aux digressions intérieures. On n’écoute plus pour danser : on écoute pour rêver.
Et il faut dire que TABLE ont déjà forgé leur signature. Après un premier EP ambitieux (DISC 01), qui brassait jazz, latin et soul, ils confirment ici leur statut de chercheurs sonores, héritiers autant de Kaytranada que de St Germain. Leur musique est un point de rencontre : entre tradition jazz-house et futurisme électronique, entre héritage des clubs berlinois et chaleur organique de la scène londonienne.
MOONS n’est pas une simple parenthèse instrumentale, c’est une promesse : celle d’une house qui ose l’intime, qui se nourrit de la mémoire des corps tout en ouvrant des paysages nouveaux. Un morceau qui ne s’impose pas mais qui, comme la lune, éclaire tout en douceur, jusqu’à se rendre indispensable.
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septembre 21, 2025On imagine la scène comme un coucher de soleil sur Cape Town, la lumière dorée s’éteignant lentement tandis qu’une voix s’élève, non pas pour séduire mais pour témoigner. Venture n’arrive pas comme une chanson de plus à ajouter à une playlist, mais comme un geste intime, une main tendue vers celles et ceux qui savent ce que veut dire porter sur soi une mémoire qu’aucun artifice ne peut blanchir.
Le morceau, façonné par la production aérienne de SYRE, flotte au premier abord comme un souffle léger. Pourtant, derrière les nappes de claviers soyeux et les percussions en apesanteur, se dessine un propos solide, presque minéral. Luukhanyo rappe avec la précision d’un tailleur de pierre, chaque mot ajusté à la milliseconde, chaque image capable de fissurer le confort d’une écoute distraite.
Ce qui frappe, c’est ce mélange de vulnérabilité et de puissance : une voix qui ne cherche pas à écraser mais à ouvrir. L’artiste ne joue pas l’icône intouchable, il préfère le rôle de témoin, et cette posture rend son message d’autant plus nécessaire. Venture célèbre la résilience noire, mais au-delà des frontières sud-africaines, il devient un miroir pour tous ceux qui refusent qu’on leur vole leur identité, leur histoire, leur voix.
Dans le paysage contemporain du R&B et du hip-hop, où beaucoup peinent à trouver une singularité, Luukhanyo choisit la sincérité comme arme esthétique. Pas d’esbroufe, pas de poudre aux yeux : un groove limpide, des mots clairs, une intensité qui ne faiblit jamais. On sort de l’écoute avec le sentiment d’avoir traversé quelque chose de rare : une chanson qui ne se contente pas de plaire, mais qui transforme.
Venture n’est pas un simple single, c’est une prière en mouvement, un poème qui danse avec ses cicatrices et qui nous invite à en faire autant.
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septembre 21, 2025Je me surprends à écouter Revenge comme on relit un journal intime qu’on aurait écrit à l’encre du feu. Pas de nostalgie ici, plutôt une certitude : chaque coup encaissé peut devenir un tempo, chaque cicatrice une pulsation. Ellis Blè n’offre pas seulement un single, il déroule une affirmation, une présence sonore qui refuse le silence et choisit l’éclat.
Le morceau s’ouvre comme une marche assurée, tendue mais lumineuse, où les percussions afrobeat s’entrechoquent à des nappes R&B qui coulent avec élégance. La fusion n’a rien d’artificiel : elle incarne littéralement ses deux mondes, l’énergie ghanéenne héritée du sang et l’électricité new-yorkaise forgée dans les nuits urbaines. La voix, charnelle et sans détour, ne joue pas au héros blessé : elle expose la détermination nue de celui qui ne cherche plus à plaire, mais à exister pleinement.
Ce qui séduit, c’est cette manière de faire de la revanche un moteur joyeux. Pas de lourdeur dramatique, mais une célébration subtile : la danse comme outil de revanche, le corps qui se libère là où la parole avait été étouffée. On entend dans Revenge une esthétique hybride où chaque détail — le souffle des hi-hats, la rondeur des basses, le phrasé qui se suspend puis repart — traduit un désir de dépassement.
Dans ce geste artistique, Ellis Blè convoque quelque chose d’universel : ce moment où l’on se lève, enfin, avec le sourire ironique de celui qu’on n’attendait pas là. L’afrobeat devient un manifeste, une mise en musique de la résilience. Revenge se savoure donc comme un toast porté à soi-même, une revanche qui ne crie pas vengeance mais célèbre l’instant où la lumière reprend ses droits.
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septembre 21, 2025Écouter Lembra, c’est avoir l’impression de feuilleter un vieil album photo trouvé au hasard d’un voyage. Les pages craquent sous les doigts, les images sont floues mais les émotions intactes. ProleteR, ce sculpteur de souvenirs sonores, réussit à transformer un fragment de voix portugaise en passerelle universelle, où la saudade se mêle à la modernité du beatmaking.
Ce morceau, extrait de son nouvel album Atlas(t), porte en lui toute l’ambition de ce projet-voyage : traverser les frontières, mais sans passeport. Ici, le jazz-hop et le chill-hop se frottent aux cadences d’ailleurs, avec cette élégance nonchalante qui fait de ProleteR un artisan unique. Le groove est feutré, les drums respirent, rien ne presse. Lembra avance comme une marche lente au soleil couchant, chaque boucle répétée devenant une incantation douce.
Il y a dans cette production quelque chose d’organique, presque analogique, qui tranche avec la froideur de nombreux beats instrumentaux actuels. On y sent l’amour des textures, le soin accordé aux silences, l’équilibre subtil entre la chaleur du sample et la précision millimétrée de la rythmique. La voix lusophone, découpée puis recollée, plane comme un fantôme bienveillant : assez présente pour guider, assez fragile pour laisser l’imagination compléter les phrases absentes.
Ce n’est pas un hasard si ProleteR a bâti sa réputation en hybridant swing, jazz et hip-hop : il possède ce don rare de rendre intemporel ce qui pourrait n’être qu’éphémère. Lembra n’est pas qu’un titre chill-hop de plus, c’est une madeleine sonore, un morceau qui demande à être écouté seul, casque vissé aux oreilles, le regard perdu sur une carte du monde.
Et quand le dernier sample s’efface, il ne reste pas le vide, mais cette envie étrange de repartir, de chercher dans d’autres musiques des fragments de soi qu’on croyait perdus. ProleteR ne livre pas seulement un beat : il offre un refuge, une mémoire en mouvement.
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septembre 21, 2025Le premier contact avec I Choose You ressemble à une main posée sur l’épaule au milieu de la nuit. Pas un geste spectaculaire, mais une évidence, un signe discret qui arrête le temps. C’est ainsi que la collaboration entre TMPST, Maynørr et Dominic Donner s’installe : dans la retenue, dans la chaleur intime d’un choix affirmé, traduit en pulsations électroniques.
Le morceau se déploie comme une architecture de verre, transparente mais fragile, où chaque détail sonore a la densité d’une respiration. TMPST, fidèle à son goût pour les paysages mélodiques soyeux, sculpte une base de deep house en apesanteur. Les basses ne cognent pas, elles caressent ; les nappes ne décorent pas, elles ouvrent un horizon. On y reconnaît cette école européenne raffinée, héritière de Ben Böhmer ou de Nils Hoffmann, mais débarrassée de l’excès de vernis.
Dominic Donner glisse sa voix avec une pudeur désarmante. Elle ne cherche pas à dominer, elle préfère s’effacer dans le flux, devenir une texture aussi essentielle que la ligne de synthé. C’est une voix qui agit moins comme un message que comme un parfum, une aura. Elle rend l’ensemble plus charnel, presque tactile. On ne l’entend pas : on la respire.
La vraie force de I Choose You est de transformer l’intime en collectif. Le titre s’écoute aussi bien dans l’isolement d’une chambre que sur un dancefloor encore incandescent. Cette double vie tient à la maîtrise des dynamiques : une montée progressive qui n’explose jamais, mais qui porte à l’ivresse douce, celle qui fait fermer les yeux et serrer les dents de plaisir.
On sort de l’écoute avec la sensation d’avoir entendu moins une chanson qu’une confession murmurée, mise en musique par trois artisans du sensible. TMPST, Maynørr et Dominic Donner rappellent que la house peut être autre chose qu’un carburant pour clubs : elle peut être une langue secrète, une façon de dire « je choisis », sans voix haute, sans emphase, mais avec la force d’un battement de cœur.
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septembre 21, 2025On sent, dès les premières mesures de Jasmine, que SAUDA ne joue pas dans la catégorie des bluettes éthérées qu’on cale en fond sonore. Le morceau, titre phare de leur deuxième EP à venir, pulse d’une intensité étrange : une douceur qui griffe, un parfum qui s’attarde plus qu’il ne rassure. Derrière ce nom de fleur se cache un récit charnel et presque mystique, né dans un sous-sol sombre, entre métal incrusté dans l’épaule et antidouleurs avalés comme des prières.
Le duo suédois a façonné un R&B contemporain traversé de fulgurances pop-rap et indie, mais jamais lisse : ici, les boucles hypnotiques s’entrechoquent à une ligne vocale qui flotte comme une confession retenue. La production, minimaliste et pourtant organique, déploie une atmosphère à la fois feutrée et oppressante, comme si chaque note cherchait à repousser l’ombre d’une chambre de convalescence.
Ce qui rend Jasmine si singulier, c’est la façon dont la fragilité et la séduction s’y entremêlent. La fleur évoquée n’est pas un simple ornement romantique : elle devient métaphore de l’addiction, de l’attirance qui élève autant qu’elle consume. On pense à la moiteur vénéneuse des productions de The Weeknd à ses débuts, mais SAUDA tire vers une esthétique plus scandinave : glaciale dans ses textures, brûlante dans son intention.
Le chant, lui, refuse l’esbroufe. Pas de démonstrations vocales inutiles : une diction feutrée, presque intimiste, qui agit comme une confidence glissée à l’oreille. On croit entendre l’aveu d’une vulnérabilité transformée en matière première artistique, preuve que la douleur physique et la reconstruction peuvent devenir un moteur créatif d’une intensité rare.
Avec Jasmine, SAUDA signe un morceau qui ne se contente pas d’habiller le R&B contemporain d’effets de mode : il en révèle le potentiel cathartique. Une fleur plantée dans le bitume, fragile mais tenace, dont l’arôme persistant refuse de vous quitter longtemps après la dernière note.
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septembre 21, 2025J’ai eu la sensation, en écoutant the story de Jordan Corey, de rouler sur une autoroute au crépuscule, fenêtres ouvertes, avec l’océan qui gronde à ma gauche. Ce morceau n’est pas seulement une chanson : c’est une invitation à se délester des « shoulds », ces injonctions sociales qui encombrent nos vies, pour enfin respirer dans sa propre narration.
La production choisit la clarté et l’espace. On est loin des superpositions pesantes du R&B mainstream : ici, chaque instrument semble avoir été placé comme un mot juste dans une phrase courte. La ligne de basse, souple mais déterminée, porte une pulsation presque viscérale. Autour, les synthés scintillent comme des phares dans la brume, et la batterie, minimaliste, bat le tempo du cœur plus que celui d’un métronome.
La voix de Corey est le vrai point de gravité. Elle ne cherche pas à dominer l’espace, mais à le colorer. Elle flotte, intime et lumineuse, avec cette chaleur légèrement rauque qui rappelle la soul des années 70 tout en conservant une modernité proche de la scène alt-R&B actuelle (pensons à Snoh Aalegra ou Solange). Chaque inflexion contient à la fois la fatigue de ce qu’on quitte et l’excitation de ce qu’on ose construire.
Ce qui frappe, c’est l’honnêteté du morceau. On sent que the story a été pensé comme un manifeste intérieur : il ne s’agit pas de séduire, mais de se libérer. Le morceau réussit à transformer un état d’âme en paysage sonore, à convertir l’intime en universel. Il devient une bande-son pour celles et ceux qui veulent prendre le volant de leur propre vie, quitte à sortir de la route toute tracée.
Jordan Corey ne propose pas une échappatoire, mais une reprise en main. the story est moins une confession qu’une déclaration de souveraineté. C’est une chanson qui donne envie d’écrire ses propres règles au feutre indélébile, en musique.
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septembre 21, 2025Il y a des morceaux qui semblent ouvrir une porte vers un autre siècle, comme si la bande-son d’un rêve enfumé s’était égarée dans notre présent. Refuge de Bror Gunnar Jansson fait partie de ceux-là. L’artiste suédois, fidèle à son art du décalage et de la transcendance, tisse ici un espace où le néo-soul se pare des habits usés du rétro, un refuge au sens littéral : un abri où l’on se laisse happer par une voix grave, hantée, qui raconte autant qu’elle console.
Derrière la simplicité apparente du morceau se cache une alchimie d’une rare précision. La basse ondule comme une respiration lente et profonde, les claviers caressent l’air avec une douceur mélancolique, et la batterie, discrète mais ferme, sert de colonne vertébrale. Rien n’est laissé au hasard, mais tout respire. On entend dans ce son l’écho des grandes traditions afro-américaines, mais distillées à travers le prisme très personnel de Jansson : une manière de convoquer Tom Waits, Nick Cave ou Otis Redding sans jamais tomber dans la citation servile.
Refuge ne cherche pas la démonstration technique, il vise l’intime. On sent dans sa structure une volonté de lente ascension, une mise en tension contenue qui culmine dans une intensité retenue, presque chuchotée. C’est le genre de morceau qu’on écoute dans la pénombre, comme une confession, mais qui déploie en secret une puissance cathartique.
Dans un paysage saturé de productions lisses et interchangeables, Jansson ose l’imperfection, l’aspérité, le grain. Il fabrique une musique qui ne cherche pas à séduire tout le monde, mais qui bouleverse ceux qui tendent vraiment l’oreille. Avec Refuge, il confirme son statut d’orfèvre singulier, un bluesman d’un autre siècle qui continue d’inventer ses propres routes, ses propres mississippis intérieurs.
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septembre 21, 2025Écouter WANT it de Galena Crew, c’est plonger dans un maelström sonore où chaque drop ressemble à une déflagration calculée pour bousculer la nuit. Le morceau est une invitation brutale mais jouissive à céder au vertige des basses, à se laisser happer par une énergie qui flirte constamment avec l’excès. Pas de place pour la demi-mesure : on est soit emporté, soit écrasé.
La construction suit les codes d’un trap EDM incisif, mais avec une finesse de production qui trahit la patte d’artistes ayant compris que l’efficacité se joue autant dans les silences que dans les explosions. Les percussions claquent comme des coups de fouet, la basse roule comme une tempête souterraine, et les synthés, acérés comme des lasers, ouvrent des brèches lumineuses dans l’obscurité. Ce n’est pas seulement un banger pensé pour festival, c’est une pièce qui respire la sueur des warehouse parties et l’adrénaline des shows Insomniac.
Ce qui impressionne, c’est la maîtrise du dosage. Le duo évite le piège du “toujours plus fort” : ici, chaque montée garde sa part de suspense, chaque drop offre un relâchement calculé qui vise autant le corps que l’esprit. On y décèle presque une dramaturgie : désir, tension, libération, retour à l’attente. WANT it ne raconte pas une histoire au sens narratif, mais propose une expérience sensorielle, une boucle d’envie et de décharge où l’on finit par perdre la notion du temps.
Galena Crew signe là un track qui s’inscrit dans la grande tradition des hymnes nocturnes, ceux qu’on entend une fois et qu’on reconnaît instantanément la prochaine, comme un signal de ralliement. Ce n’est pas un morceau qu’on écoute distraitement dans le métro, c’est une arme de danse massive, conçue pour faire basculer une foule entière dans une transe commune. Avec WANT it, le crew ne demande pas la permission, il impose son terrain de jeu.
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septembre 21, 2025J’aime ces tracks qui sentent l’évasion avant même qu’on sache où elles nous emmènent. Passport de Murphy’s Law et Gardna a ce parfum immédiat de transit, cette impression de se retrouver au comptoir d’un aéroport imaginaire où la musique, plutôt que les douaniers, décide de qui peut franchir la frontière. Et autant dire que la basse, nerveuse et bondissante, vous tamponne le visa sans poser de questions.
On est dans une house old-school qui ne se contente pas de réactiver les gimmicks d’un âge d’or fantasmé : elle les polit pour les propulser vers le dancefloor contemporain. Le kick est sec, précis, il découpe l’espace comme une pulsation vitale. Autour, les nappes s’étirent, un UK garage feutré s’invite en arrière-plan, et c’est là que Gardna pose sa voix, non pas comme une simple couche mais comme un véritable guide de voyage. Ce flow parlé-chanté, aux accents de toast jamaïcain modernisé, joue le rôle du narrateur qui nous indique la direction, qui donne à la transe une texture humaine, une sueur reconnaissable.
Ce qui frappe, c’est le dosage. On pourrait craindre la nostalgie ou le clin d’œil trop appuyé, mais Passport ne s’embarrasse pas de révérences. Le morceau avance comme une file d’attente qui accélère d’un coup, comme si le contrôle des bagages venait d’être levé et que tout le monde courait vers la porte d’embarquement. C’est fluide, limpide, mais jamais plat : chaque variation, chaque montée, chaque drop relance le voyage.
Ce n’est pas une track de fond, c’est une track de propulsion. Elle appartient autant aux clubs sombres de Londres qu’aux open airs estivaux, et surtout à ces moments où l’on a besoin d’oublier qu’on piétinait encore cinq minutes plus tôt.
Murphy’s Law et Gardna signent ici une pièce qui ne joue pas sur la surprise mais sur la justesse : celle qui rappelle que la house, quand elle est bien exécutée, reste la musique la plus directe et la plus universelle pour faire voyager sans escale.
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septembre 21, 2025J’ai toujours aimé ces morceaux qui respirent la première fois. Pas seulement la première fois qu’on les écoute, mais la première fois qu’un artiste ose se lancer, qu’il ouvre la bouche et laisse sortir ce qu’il garde au chaud depuis des années. Amazing de TONY E appartient à cette catégorie : une carte de visite en forme de promesse, où chaque note porte la fougue de celui qui a enfin décidé de se jeter à l’eau.
Le morceau s’installe sur un lit de rythmes dancehall effervescents, traversés de la sensualité aérienne de l’afrobeats et d’un parfum pop-rap qui lui donne un côté accessible, presque fédérateur. On sent l’héritage de Tupac ou Bone Thugs-n-Harmony dans la manière dont TONY E pose sa voix : un mélange de mélodie et de confession, entre chant et rap, comme s’il refusait de choisir un seul chemin. C’est là que réside sa force : dans cette hésitation assumée, dans cette hybridité qui n’a pas besoin de justification.
L’énergie est solaire, mais ce n’est pas une lumière artificielle : c’est celle d’un musicien qui, depuis ses quatorze ans, rêve et polit son identité jusqu’à ce moment précis. Le titre n’a rien de révolutionnaire dans sa structure – et c’est justement ce qui lui permet de fonctionner : TONY E ne cherche pas à éblouir d’emblée, il veut être entendu, compris, partagé. Le groove fait danser, la voix accroche l’oreille, et la sincérité colle à la peau.
A m a z i n g n’est pas seulement un titre accrocheur, c’est aussi une déclaration. Celle d’un artiste qui nous invite à embarquer dès le premier pas de son parcours. Un morceau qui, s’il conserve la fraîcheur d’un premier jet, laisse déjà deviner une ambition plus large : trouver sa place dans ce carrefour bouillonnant où se croisent l’Afrique, les Caraïbes et les États-Unis.
Avec ce premier single, TONY E ne prouve pas encore tout ce qu’il peut faire, mais il prouve l’essentiel : qu’il est prêt.
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septembre 21, 2025J’écoutais Find Will comme on s’accroche à une main dans le noir. Pas une main ferme qui vous tire en avant, plutôt une présence douce, une chaleur qui vous dit sans mots : continue. tilde ne compose pas des chansons, il sculpte des refuges. Et celui-ci, construit sur une architecture R&B contemporaine où viennent s’entrelacer afro-pop et amapiano, a quelque chose d’un abri à la fois fragile et indestructible.
Ce qui me frappe d’abord, c’est l’équilibre. La production respire, elle ne cherche pas la surenchère mais la justesse. Les percussions ont le rebond d’un cœur qui accélère sans jamais s’emballer ; les nappes électroniques s’étirent comme un horizon qu’on croyait inaccessible et qui, soudain, se rapproche. Et puis il y a la voix, presque en aparté, intime comme une confidence glissée à l’oreille. Elle ne raconte pas : elle incarne. Elle nous met face à ce moment universel où l’on cherche, à tâtons, la volonté de continuer.
La beauté de Find Will réside dans ce mélange de danse et de méditation. On pourrait le jouer en club au milieu de la nuit, et pourtant il garde la solennité d’une prière personnelle. L’amapiano y apporte sa pulsation aérienne, cette façon unique de faire bouger le corps en silence intérieur. Le R&B l’habille de velours, lui donne la tendresse nécessaire pour que le message pénètre sans violence.
Écouter tilde ici, c’est retrouver la dimension spirituelle de la musique afro-fusion, mais débarrassée de toute emphase. Il ne cherche pas à galvaniser les foules, il préfère raviver une étincelle chez chacun, individuellement. Find Will n’est pas un morceau motivant au sens banal du terme, c’est un chant discret qui glisse sous la peau et qui, longtemps après, continue de vibrer.
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septembre 21, 2025Écouter Five Alarm de B.Miles, c’est comme approcher trop près d’une flamme qu’on sait éphémère mais dont la chaleur vous hypnotise au point d’oublier qu’elle finira par vous consumer. La chanteuse new-yorkaise a toujours eu ce talent rare de transformer les émotions les plus contradictoires en paysages sonores qui oscillent entre douceur vénéneuse et tension viscérale. Ici, elle revient avec un morceau qui condense dix ans de lutte avec ses fantômes, un chapitre incandescent de son album à venir Time Doesn’t Heal. It Hides.
Dès les premières notes, la production installe une atmosphère suspendue, presque cinématographique. Les synthés alt-pop crépitent comme des braises, la ligne de basse pulse avec retenue, et la voix de B.Miles plane au-dessus, à la fois fragile et tranchante. Chaque mot semble traversé par une urgence, comme si elle chantait pour retenir un instant voué à disparaître. Le morceau, d’une intensité maîtrisée, déploie une sensualité sombre qui rappelle l’art de jouer avec l’interdit : on sait que ça ne durera pas, mais on s’y jette tête baissée, quitte à brûler vif.
Ce qui frappe, c’est la précision émotionnelle de B.Miles. On pense aux héroïnes du cinéma indépendant new-yorkais, toujours au bord de la chute, mais qui transforment leur vertige en poésie brute. Dans Five Alarm, elle ne cherche pas l’absolution ni la consolation : elle embrasse la douleur, la sublime, et l’offre sous forme de chanson comme on offrirait une confession à huis clos.
B.Miles avait déjà marqué les esprits avec Salt, devenu viral par son intensité minimaliste. Avec Five Alarm, elle pousse plus loin l’idée d’une pop intime mais universelle, capable de donner un langage à ce que l’on n’ose pas dire. C’est un morceau qui ne se contente pas de sonner beau : il vibre comme une cicatrice encore chaude, un avertissement et une invitation à la fois.
En attendant l’album, Five Alarm s’impose comme une pièce maîtresse de son puzzle artistique : celle qui confirme que B.Miles n’écrit pas simplement des chansons, mais des fragments de vie, gravés dans la braise.
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septembre 21, 2025Certains duos ne vieillissent pas, ils mûrissent comme un vin trop longtemps oublié dans une cave, qu’on redécouvre avec stupeur et gratitude. El. Train et Miki Rose appartiennent à cette rare catégorie. Dix ans après leur EP Over & Over, chéri par la scène Soulection et relayé par la BBC, les deux artistes se retrouvent pour un nouveau chapitre qui a des allures de retrouvailles brûlantes. Twin Flame, premier extrait de ce retour, n’est pas une simple chanson : c’est un point d’équilibre fragile entre nostalgie et futurisme, entre chaleur organique et élégance digitale.
Le morceau commence comme une caresse synthétique, une lente montée qui prépare l’entrée de la voix de Miki Rose. Éthérée mais jamais désincarnée, sa présence vocale flotte au-dessus des textures ciselées d’El. Train, comme une vapeur qu’on voudrait retenir entre ses doigts. Il y a une dimension tactile dans cette musique : chaque accord semble tendre une main, chaque percussion suggère une pulsation intime, presque viscérale. On entend la complicité du duo, forgée au fil des années, mais aussi leur volonté de repousser les contours d’un R&B déjà trop souvent figé. Ici, l’espace sonore est traversé de détails subtils — nappes liquides, réverbérations douces, et ces cuivres de goodie bags qui tombent comme une pluie dorée au crépuscule.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre : El. Train ne cherche pas à noyer la voix de Miki dans une architecture trop complexe, il la met en orbite, comme une planète autour de laquelle gravite une galaxie sonore en expansion. De son côté, Miki Rose insuffle une écriture charnelle, presque diaristique, qui transforme la ballade en confession universelle. L’image du “Twin Flame” n’est pas ici un cliché new age, mais une vraie métaphore : deux feux qui se nourrissent l’un l’autre sans jamais se consumer.
Twin Flame est un morceau de fin d’été, pensé pour ce moment suspendu où l’on regarde le soleil disparaître derrière les immeubles, cocktail en main, incapable de savoir si on contemple un départ ou un recommencement. Un titre qui confirme une chose : certaines rencontres artistiques ne s’expliquent pas, elles s’imposent, encore et toujours.
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septembre 21, 2025Je me souviens de cette impression étrange, celle d’un pas de trop sur une piste de danse où l’air devient électrique et où chaque note vous regarde droit dans les yeux. Collide de Liston et Kaedi Philo agit exactement de cette manière : pas comme un simple morceau, mais comme une rencontre interdite qui se glisse sous la peau, un parfum nocturne qu’on n’arrive pas à oublier.
Liston, pianiste et producteur touche-à-tout, a l’art de sculpter des atmosphères où l’élégance se frotte à l’instinct brut. Sur ce titre, il convoque la moiteur d’un afrobeat qui ne cherche pas la frime, mais la fièvre. Chaque percussion pulse comme un battement retenu, chaque ligne de basse caresse avant de cogner, et dans ce décor incandescent, la voix de Kaedi Philo surgit, fluide, comme une ombre qui sait déjà que vous allez céder. Leur entente est moins un featuring qu’une mise en scène charnelle : les voix s’aimantent, se défient, se croisent comme deux regards dans une soirée trop longue pour rester sage.
Là où beaucoup se contentent de coller des textures tendances, Collide ose la nuance. La production joue la carte de l’équilibre : lumineuse mais jamais naïve, sensuelle sans sombrer dans la lourdeur. On retrouve chez Liston cette science héritée du jazz et du gospel, une maîtrise du détail qui transforme la tentation en architecture sonore. C’est peut-être ça, la vraie force du morceau : donner du style à l’erreur, transformer le faux pas en chorégraphie.
En l’écoutant, je pense à ces instants où l’on se surprend à vouloir brûler la règle pour embrasser l’instant, quitte à en payer le prix demain. Collide est un morceau pour ces nuits-là : un vertige en rythme, un miroir où l’on se voit céder sans regret.
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septembre 21, 2025Le morceau commence comme une morsure numérique : une basse saturée qui crépite, des rythmiques cassées façon breakcore, et cette voix haut perchée qui semble surgir directement d’un message vocal oublié dans un iPhone à moitié déchargé. No One H8s Me Quite Like You Do n’est pas seulement un titre, c’est une confession hurlée dans le chaos, où Holliday Howe et 8485 transforment les débris d’un amour toxique en une fresque hyperpop éclatée et viscérale.
Holliday Howe a toujours eu ce don d’habiller ses obsessions modernes — l’amour digital, les dépendances, la solitude connectée — d’un vernis sonore à la fois fragile et abrasif. Ici, elle pousse plus loin encore cette esthétique de collision : l’hyperpop n’est pas une simple exubérance, mais un outil chirurgical pour traduire la perte de contrôle. Les beats se disloquent, les textures se fragmentent, comme si la chanson se sabordait elle-même en temps réel, mimant les pulsations chaotiques d’un cœur accroché à ce qu’il sait destructeur.
L’intervention de 8485 n’est pas anecdotique : sa voix, reconnaissable entre mille, vient amplifier le vertige, tissant avec celle de Howe une conversation fantomatique. On dirait deux consciences prisonnières du même labyrinthe, se répondant dans un écho saturé d’angoisse et de désir. Derrière l’énergie club, il y a une gravité qui prend à la gorge : ce n’est pas seulement l’histoire d’un couple dysfonctionnel, c’est une réflexion sur l’addiction elle-même — aux substances, aux émotions, aux personnes qui nous dévorent.
Ce single confirme la trajectoire de Holliday Howe comme figure singulière de la scène hyperpop/alt-pop : une artiste qui ne se contente pas de copier les modèles Charli XCX ou Himera, mais qui ose confronter le kitsch numérique à une vérité organique. No One H8s Me Quite Like You Do ne cherche pas la perfection lisse — au contraire, il embrasse le glitch, l’instabilité, l’imperfection comme langage émotionnel.
On ressort de l’écoute avec les oreilles bourdonnantes, mais aussi avec cette impression troublante que la pop du futur ne sera pas aseptisée : elle sera brute, excessive, dramatique, et profondément humaine. Et Holliday Howe, épaulée ici par 8485, en dessine les contours avec une sincérité incandescente.
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septembre 21, 2025On pourrait croire à une provocation gratuite, un simple titre conçu pour piéger les algorithmes et susciter des clics. Mais Spaceship FCK de Kimani Jackson dépasse de loin l’effet d’annonce : c’est un manifeste sensuel et intersidéral, une pulsation R&B propulsée au cœur d’une odyssée futuriste où l’intime et le cosmique se confondent.
Kimani ne se contente pas de reproduire les codes du R&B contemporain. Il les distord, les élargit, les fait exploser sous des nappes synthétiques qui évoquent autant les fantômes de The Weeknd période Kiss Land que les audaces électroniques d’un Frank Ocean ou les hallucinations néon d’une scène underground en apesanteur. La basse roule comme un moteur stellaire, les percussions claquent avec une sécheresse clinique, tandis que sa voix — velours et acier à la fois — flotte dans l’espace comme une caresse désincarnée.
Ce morceau s’impose par sa capacité à concilier le charnel et le mécanique. L’érotisme n’est pas ici une métaphore paresseuse : il est traité comme une expérience immersive, un voyage intergalactique où le corps devient vaisseau, où la jouissance épouse les coordonnées d’un cosmos artificiel. Loin du slow jam classique, Spaceship FCK joue avec une dramaturgie sonore : montées de tension, suspensions atmosphériques, et puis cette chute dans un beat poisseux, presque technoïde, qui évoque autant un club enfumé de Brooklyn qu’un cockpit en orbite.
L’image est claire : Kimani Jackson est un architecte d’univers, pas seulement un chanteur. Son morceau dégage cette impression de contrôle total sur l’espace sonore, comme s’il recomposait les règles du R&B avec une précision d’orfèvre et une insolence d’avant-garde. On comprend pourquoi son nom circule déjà comme l’une des nouvelles promesses du genre : sa musique s’écoute comme une expérience, un fantasme qui brouille la frontière entre plaisir et désorientation.
Avec Spaceship FCK, Jackson prouve que le futur du R&B ne se contentera pas d’exporter ses codes vers la pop mainstream. Il invente un langage hybride, lascif et déstabilisant, où la chaleur organique se frotte au froid métallique des machines. Un trip charnel en orbite basse, qui confirme que Kimani n’a pas l’intention de rester sur Terre.
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septembre 21, 2025Le morceau s’ouvre comme une gifle douce-amère : une basse lourde, chaloupée, qui avance comme une marche de protestation, sur laquelle les voix de Daddy Mory et Tiwony viennent lancer leur cri du cœur. Ce monde est fou n’est pas une chanson au sens strict : c’est un bulletin d’urgence, un miroir tendu à une société qui vacille, un constat qui oscille entre rage et espoir.
Ce qui frappe immédiatement, c’est cette hybridation assumée entre reggae traditionnel et trap moderne. La rythmique reggae, fondée sur ce battement syncopé reconnaissable entre mille, est gonflée ici par des kicks trap nerveux, presque militaires, qui donnent au morceau une tension contemporaine. Julien Fontana, à la production et à la guitare, agit comme un architecte discret mais essentiel : ses cordes saturées d’écho apportent une dimension charnelle, un souffle organique dans un morceau qui aurait pu se contenter de la froideur électronique.
Daddy Mory et Tiwony, vétérans du dancehall et du reggae français, n’ont rien perdu de leur flamme. Leur flow, grave et sans détour, frappe par son urgence. Ils ne se contentent pas d’égrener les maux de l’époque — violences, dérives sociales, injustices systémiques — ils les incarnent dans une scansion qui prend à la gorge. Il y a, derrière leurs mots, une colère maîtrisée, celle de ceux qui savent que la musique n’est pas un refuge mais une arme douce, une manière de poser le poing sur la table sans perdre la poésie.
Ce monde est fou fonctionne aussi par contrastes : entre la chaleur du reggae et la noirceur des constats, entre la fluidité des harmonies et la dureté des thèmes. Loin d’un simple slogan, le morceau réussit à garder cette dimension dansante et fédératrice propre au reggae, tout en ancrant son propos dans une réalité contemporaine. On imagine déjà ce titre résonner sur une place, un soir d’été, les corps bougeant au rythme du beat tandis que les mots cognent en arrière-plan, rappelant que la fête peut être politique.
À l’heure où beaucoup de productions urbaines s’enferment dans le cynisme ou le divertissement sans mémoire, Daddy Mory, Tiwony et Julien Fontana choisissent la voie la plus risquée : celle de la conscience. Ils rappellent que le reggae n’a jamais été une simple esthétique, mais une manière de regarder le monde droit dans les yeux.
Ce monde est fou n’offre pas de solution miracle. Mais il réussit à transformer le désespoir en groove, la colère en communion. Et c’est peut-être, en musique, la forme la plus aboutie de résistance.
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septembre 21, 2025Dans un pub de Dublin, au milieu des éclats de voix et des verres qui s’entrechoquent, Wallfella a trouvé sa métaphore. Blonde in the Black Dress n’est pas qu’un hommage à la pinte de Guinness — c’est le portrait d’une tentation universelle, une muse insaisissable qui se drape dans la soie noire du désir, mi-réconfort, mi-poison. La chanson, troisième extrait de son futur EP The Coop is Full, prend des airs de confession déguisée, où l’ivresse n’est jamais seulement dans le verre mais dans ce que l’on cherche à fuir ou à prolonger.
Le morceau s’ouvre sur une ligne de basse moelleuse, presque féline, qui se love autour de la batterie swing et des guitares légèrement bluesy. Odd Numbers, producteur de toujours, orchestre un espace sonore où le groove fonctionne comme un piège à miel : lumineux à la surface, mais lesté d’une gravité subtile. La voix de Wallfella flotte au-dessus, entre rap articulé et phrasés mi-chantés, offrant à chaque syllabe la densité d’un vécu. On pense à Saba pour la précision du flow, à Loyle Carner pour cette intimité chaleureuse, à Anderson .Paak pour la façon dont le funk sert d’écrin à une vérité brute.
Mais ici, c’est Dublin qui parle. On entend dans chaque mot le poids d’une culture ouvrière, l’écho des immeubles de O’Devaney Gardens, les contradictions d’une ville partagée entre le charme des rituels et la morsure des excès. La « blonde » du titre devient le double d’un amour trompeur : séduisant, social, mais capable de vous avaler entier. Wallfella, fidèle à son écriture sans détour, ne moralise pas ; il observe, il personnifie, il laisse planer l’ambiguïté. La chanson est autant un toast qu’un avertissement.
Ce qui frappe, c’est la maturité du geste. Après une année de silence choisie pour se recentrer, l’artiste revient avec un son plus précis, plus affûté. Blonde in the Black Dress ne se contente pas de séduire par ses arrangements chaleureux : elle soulève la question de la frontière entre réconfort et dépendance, entre muse et mirage.
Dans ce morceau, Wallfella s’installe parmi les voix les plus fines du hip-hop européen actuel, capable d’enrober la dureté des réalités sociales dans une écriture poétique et sensuelle. Une pinte personnifiée en amante fatale ? C’est le genre de métaphore qu’il fallait oser, et Wallfella l’élève en rituel sonore — une danse trouble entre plaisir et vertige.
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septembre 19, 2025L’artiste Pop-Folk à ne pas rater en ce moment nous vient d’Allemagne 😊🇩🇪
Vinter s’impose avec douceur et volupté, portée par le vent des guitares acoustiques qui créent un univers sonore rond et rassurant, comme avec son titre « Not That Kind » 🎶
On lui a posé quelques questions, le temps d’un moment suspendu entre bienveillance et humilité ❤️
@nicola_vintermusic
Interview par Alex Cliatt (@iamalexcliatt)
#musique #interview #itw #musiquedumoment #dailysong #pop
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septembre 17, 2025Avec Jamiroquai, Allen Akino prouve qu’il a compris une chose essentielle : le funk n’est pas qu’une esthétique sonore, c’est une manière de dire non. Non à l’étouffement, non aux carcans affectifs, non à ces relations qu’on traîne comme des boulets alors qu’on voudrait danser plus léger. Derrière la surface solaire et les syncopes colorées, ce titre est une véritable chanson de rupture — mais servie sur un plateau de groove, histoire que la douleur se transforme en énergie.
Dès les premières mesures, la basse s’impose, moelleuse, tactile, comme un appel à libérer le corps. Les riffs empruntent à l’héritage acidulé du funk des années 90, avec un clin d’œil assumé à l’icône dont le morceau reprend le nom. Mais Allen Akino n’est pas dans la copie : il hybride ce patrimoine avec des touches de phonk et des inflexions hip-hop, créant une matière sonore hybride, à mi-chemin entre dancefloor en sueur et introspection urbaine.
Son flow, précis et joueur, navigue entre le chant et le rap, donnant à chaque phrase une tension particulière : un mélange de désinvolture et de lucidité. On sent l’artiste marseillais habité par la nécessité de tourner une page, mais aussi par l’envie de le faire avec panache. Pas de ballade larmoyante ici : la mélancolie est sublimée par le rythme, comme si le meilleur exutoire restait la danse.
Ce qui frappe surtout, c’est l’élégance avec laquelle Akino déjoue les codes du rap français traditionnel. On retrouve son goût pour la punchline et la verve héritée d’IAM, mais filtrés par une approche pop et funky qui ouvre de nouveaux horizons. Jamiroquai sonne à la fois comme une confession et comme une célébration : un morceau qu’on peut écouter en boucle, seul avec ses doutes ou entouré sur un parquet collant.
Avec ce titre, Allen Akino confirme qu’il avance hors des sentiers battus, cultivant un mélange de styles qui refuse l’étiquetage facile. Jamiroquai n’est pas qu’une référence : c’est une déclaration de liberté, un groove qui redonne du souffle là où la vie semblait s’étrangler.
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septembre 17, 2025Dès les dix premières secondes de brighter days, on comprend qu’on n’est pas dans un énième exercice de rap clinquant, mais dans un retour à la substance. Bounce, éclats de gospel, touches de soul : tout s’imbrique avec une aisance qui rappelle l’âge d’or des Soulquarians, mais traversé d’une fraîcheur contemporaine. MikeyyAustin transforme son flow en vecteur de lumière, un rap qui n’esquive pas les fêlures mais qui refuse l’ombre totale.
Le morceau avance avec un groove élastique, irrésistible. La ligne de basse pulse comme une respiration collective, les cuivres esquissent des résonances spirituelles et la production trouve ce juste équilibre entre chaleur organique et rigueur rythmique. On pense aux arrangements luxuriants de Chance the Rapper période Coloring Book, à l’énergie joyeusement désordonnée d’Anderson .Paak, ou encore à la profondeur narrative de Common dans Be. Mais MikeyyAustin ne copie pas : il agence ces influences comme un architecte qui connaît ses matériaux, en construisant un univers où chaque détail fait sens.
Le flow, lui, est posé mais dense. Pas besoin de forcer, pas besoin d’agresser : chaque phrase coule, presque chantée, comme si la voix elle-même voulait porter la mélodie. Les paroles respirent une honnêteté brute, celle d’un MC qui a grandi avec les contradictions du quotidien mais choisit de les transcender. Brighter days n’élude pas la douleur ni les fractures, il les confronte en y glissant une promesse : celle d’une clarté possible.
Ce qui séduit surtout, c’est l’énergie communautaire que dégage le titre. On l’imagine joué avec un band live, les chœurs en arrière-plan, la foule levant les bras non pas pour un drop attendu, mais pour communier autour d’un groove partagé. C’est là que réside la force de MikeyyAustin : faire du rap non seulement une écriture, mais un espace de rassemblement.
Avec brighter days, il signe une pièce où le gangsta rap originel croise le gospel et la soul, une hybridation qui n’a rien de théorique : elle vibre, elle vit, elle rayonne. Comme si, malgré la lourdeur du bitume, on trouvait toujours un chemin vers la lumière.
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septembre 17, 2025Avec Akorie, WMS trace une ligne entre la moiteur des tropiques et les profondeurs introspectives du deep house. On ne tient pas ici un simple track de club, mais une pièce qui cherche l’équilibre fragile entre l’obscurité et la lumière, entre la mélancolie et l’appel à la danse.
Le morceau se déploie lentement, comme une brume qui s’installe. Les basses, souples et obsédantes, forment une colonne vertébrale qui guide l’écoute. Au-dessus, des percussions fines dessinent une cadence organique, rappelant le battement d’un cœur au bord de la transe. L’usage subtil de voix en afrikaans – davantage souffles et textures que paroles – apporte une aura mystérieuse, presque chamanique, comme si l’on participait à un rituel électronique au clair de lune.
Le point culminant arrive à 2:10, quand le hook se libère : une montée hypnotique qui ne cherche pas l’explosion mais l’élévation. WMS privilégie la suggestion à l’emphase. On ne crie pas, on s’élève. Le groove devient fluide, tropical, presque aquatique, et l’on se laisse porter par cette oscillation douce entre énergie et contemplation.
Ce qui rend Akorie captivant, c’est sa dualité. L’émotion qui s’en dégage est teintée d’ombre, mais jamais pesante ; l’enthousiasme est bien là, dissimulé sous les couches de synthés moirés et de rythmiques feutrées. On sent la patte d’un producteur qui préfère les atmosphères aux effets tape-à-l’œil, et qui construit son univers comme un paysage à explorer.
Dans une époque où l’afro-house tend parfois à s’uniformiser, WMS trouve une voie singulière en l’infusant de tropicalité rêveuse et de noirceur mesurée. Akorie est une invitation à se perdre, à marcher pieds nus dans une nuit moite où chaque note semble une luciole. Ce n’est pas seulement une track pour danser, mais pour habiter pleinement un instant suspendu.
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septembre 17, 2025Avec Elegibo, Francis Mercier poursuit son rôle de passeur entre les racines africaines et les pulsations électroniques contemporaines, mais cette fois avec une constellation de voix et de talents : la chanteuse brésilienne Margareth Menezes, véritable prêtresse des musiques afro-latines, accompagnée par le Relight Orchestra et DJ Andrea. Résultat : un titre incandescent où l’afro-fusion rencontre le son cubano et l’afro house, comme une cérémonie à ciel ouvert où les continents se rejoignent dans la danse.
Dès les premières mesures, la voix de Menezes surgit comme un appel ancestral, une invocation qui s’ancre dans le corps. Ce chant, à la fois vibrant et spirituel, se greffe sur une architecture rythmique qui bat comme un tambour collectif : percussions tribales, basse en apesanteur, nappes électroniques fines qui installent une transe progressive. On ne sait plus très bien si l’on est à Salvador de Bahia, à Lagos ou sur une terrasse berlinoise : Elegibo brouille les géographies pour créer son propre territoire, celui de la fête-monde.
Francis Mercier, fidèle à son esthétique, préfère le clair-obscur à la surenchère. Plutôt que d’écraser le morceau sous des couches de production, il laisse l’espace respirer, permet au chant de guider l’expérience. Le Relight Orchestra et DJ Andrea viennent alors sculpter ce décor, entre éclats de cuivre fantomatiques et textures électroniques subtiles, donnant au morceau la fluidité d’un rituel et l’efficacité d’un banger.
Ce qui rend Elegibo fascinant, c’est sa dimension hybride. À la fois héritage et futur, il relie la transe traditionnelle aux clubs internationaux, sans tomber dans le simple exotisme. C’est une passerelle où les traditions afro-descendantes rencontrent la modernité globale de la house, où chaque élément garde son authenticité tout en se liant aux autres.
On sort de l’écoute avec l’impression d’avoir participé à une procession contemporaine : une communion où la voix guide, où les percussions élèvent, et où la house vient sceller l’unité. Elegibo n’est pas seulement une chanson : c’est un rituel en haute définition, conçu pour transformer n’importe quel dancefloor en temple vibrant.
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septembre 17, 2025La première fois que j’ai écouté deep end, j’ai eu cette sensation étrange de basculer en arrière, comme si quelqu’un m’avait poussé dans l’eau glacée d’une piscine à minuit. Pas de préparation, pas de gilet de sauvetage : juste l’immersion brutale, l’apnée, puis la découverte que sous la surface, on trouve aussi des éclats de lumière. C’est exactement ce que propose Alessiah avec Tobi Ibitoye : une chanson où la noyade amoureuse se transforme en expérience sensorielle, à la fois suffocante et libératrice.
La force du morceau réside dans son économie. La production alt-pop reste minimaliste, mais elle sait se charger au moment opportun de textures trap ou R&B, comme des courants sous-marins qui aspirent puis relâchent. Le beat, discret mais ferme, agit comme une pulsation cardiaque : il guide, il tient, il empêche le corps de se dissoudre. Autour, les synthés flottent, diffus, semblables à des reflets troublés au fond d’une eau nocturne.
Et puis il y a les voix. Alessiah chante avec cette clarté juvénile qui, loin d’alléger le propos, le rend encore plus poignant : c’est la voix de quelqu’un qui tombe mais qui refuse de se laisser engloutir. En face, Tobi Ibitoye vient poser une densité presque tellurique, une gravité qui contrebalance la fragilité d’Alessiah. Ensemble, ils créent un dialogue : pas un duo romantique, mais une confrontation entre deux manières de survivre à la douleur.
Ce qui frappe, c’est la justesse de la métaphore. La noyade n’est pas ici une figure rhétorique facile : elle se traduit musicalement, dans les silences qui s’allongent, les phrases qui se répètent comme des bouffées d’air arrachées à la panique. On ressent physiquement cette oscillation entre le désir de se laisser couler et la volonté désespérée de remonter.
deep end n’est pas un simple single pop, mais un petit théâtre intérieur. C’est une plongée qui ne raconte pas seulement le chagrin, mais la beauté paradoxale d’un moment où l’on se sait brisé et vivant tout à la fois. Un morceau qui refuse la surface, qui choisit l’immersion, et qui finit par révéler que parfois, c’est au fond qu’on apprend le mieux à respirer.
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septembre 17, 2025On pourrait croire qu’un morceau intitulé Never Gonna Give Up se contente de jouer la carte de l’optimisme facile. Mais le duo australien Midnight Pool Party préfère brouiller les pistes : derrière les paillettes de la disco-pop, c’est une histoire de fragilité et de réparation qui se tisse. Le single, longtemps resté dans un tiroir avant d’être réinventé, sonne comme une confession transformée en fête, une dispute intime sublimée en groove collectif.
Tout commence par une tension à peine voilée : le beat avance avec une élégance contenue, puis les synthés se déploient comme des éclats de lumière après la pluie. L’héritage du disco se fait sentir, mais jamais en pastiche. Les lignes de basse rebondissent avec la souplesse d’un cœur qui reprend son souffle, les arrangements scintillent sans se noyer dans la superficialité. Il y a du sourire dans la production, mais aussi des fissures, et c’est précisément ce contraste qui rend le morceau si attachant.
La voix, claire et directe, raconte sans détour les failles de l’amour : reconnaître ses erreurs, mesurer les blessures infligées, mais refuser la résignation. Elle ne cherche pas à séduire, elle s’adresse, elle avoue, elle promet. Et dans ce geste de vulnérabilité, l’émotion se greffe à la piste de danse. On se surprend à bouger, à fredonner, tout en ressentant le poids discret d’une vérité universelle : aimer, c’est souvent recoller des morceaux.
Never Gonna Give Up n’est pas qu’un single calibré pour playlists d’été. C’est un morceau qui rappelle que la pop la plus efficace naît toujours d’une tension entre l’intime et le collectif. Midnight Pool Party réussit ce pari rare : transformer les éclats d’une dispute en invitation à danser ensemble, comme si la réconciliation passait par le groove. Et si l’amour ne se sauve pas toujours, ce titre au moins nous offre l’illusion, radieuse, que la musique peut y parvenir.
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septembre 17, 2025Il suffit de quelques secondes de Toothpicks pour comprendre : Bulgarian Cartrader n’écrit pas seulement des chansons, il fabrique des antidotes contre la grisaille. Ce nouveau single, en apparence léger, cache derrière ses guitares bondissantes une ironie mordante, un hymne à la procrastination érigée en art de vivre. On s’y reconnaît vite : ce moment où l’on préfère tout faire — danser, fumer, courir, tomber amoureux même — sauf retourner au bureau.
La production joue sur une double face. D’un côté, l’énergie solaire des guitares indie-pop, presque trop éclatantes, qui donnent au morceau un air de tube de festival estival. De l’autre, un groove légèrement désaxé, des ruptures rythmiques qui rappellent que Daniel Stoyanov (le cerveau derrière le projet) n’a jamais aimé les lignes droites. Sa voix, agile et ironique, oscille entre confession désabusée et clin d’œil complice. Ce mélange crée un effet grisant : une chanson qu’on croit facile, mais qui, à force d’écoutes, révèle des strates plus sombres.
Toothpicks fonctionne comme un miroir du personnage Bulgarian Cartrader : à la fois charmeur et imprévisible, capable de transformer une anecdote banale en refrain obsédant. On retrouve dans son écriture l’écho de ses années à sillonner les scènes européennes, mais aussi une indépendance retrouvée depuis son virage hors des majors. Ce n’est pas un hasard si le morceau sort sur son propre label Uncomfortable Chair Records : cette liberté se sent dans chaque note, dans chaque sourire en coin.
À l’approche de son nouvel album Greetings from Soulgaria et d’une tournée qui affiche complet avant même de commencer, Bulgarian Cartrader choisit de rappeler une évidence : la meilleure pop indie est celle qui ne se prend pas au sérieux tout en étant diaboliquement efficace. Toothpicks appartient à cette famille rare de chansons qui donnent envie de danser pour oublier, mais qui laissent traîner un arrière-goût de mélancolie dans l’air.
On se surprend à la fredonner comme un mantra contre le retour au réel. Un tube déguisé en sabotage doux-amer : c’est peut-être ça, le vrai luxe de Bulgarian Cartrader.
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septembre 17, 2025On ne l’attendait peut-être pas avec autant de nerfs, mais Sick vient rappeler que le boom bap, lorsqu’il est manié par une plume aguerrie, reste l’arme la plus tranchante du rap. Lyrics, vétéran de la scène East Coast et mémoire vivante du New Jersey, livre ici un morceau qui ne fait aucun compromis : basse lourde, caisse claire claquante et flow qui mord à pleines dents.
La production sent la poussière des MPC et la sueur des sous-sols. Pas d’esbroufe digitale, pas de vernis : juste une rythmique épaisse, construite pour soutenir une voix qui avance comme un boxeur dans le ring. Les kicks frappent, secs, réguliers, tandis que les samples en arrière-plan apportent cette couleur old-school, comme un clin d’œil aux années où les beats se bâtissaient sur des vinyles écorchés. L’esthétique est volontairement rugueuse, et c’est précisément ce qui la rend intemporelle.
Lyrics, lui, déroule un phrasé où se mêlent arrogance maîtrisée et précision chirurgicale. On entend dans son débit la trace de l’école classique : celle qui privilégiait la clarté des rimes, la densité des images, le poids de chaque syllabe. Son flow respire l’assurance d’un MC qui a grandi à l’ombre des géants – Big L, Guru, Raekwon – et qui sait que le respect ne s’arrache pas par la mode, mais par la constance.
Ce qui rend Sick captivant, c’est cette énergie de vétéran qui refuse le repos. On sent un homme qui a connu les illusions et les désillusions des groupes, des deals, des plateaux télé, mais qui revient au micro avec l’essentiel : une voix, un beat, et la volonté de réaffirmer son territoire. Pas de nostalgie forcée, plutôt une fidélité à une esthétique qu’il habite encore avec une intensité rare.
Dans une époque où le rap multiplie les hybridations, Lyrics choisit de resserrer les lignes. Sick n’est pas une réinvention du boom bap, mais un rappel : ce son, brut, massif, reste une des meilleures manières de faire trembler les murs. Et lorsqu’il est porté par une voix aussi ancrée dans l’histoire que celle de Lyrics, il se transforme en manifeste : l’école ancienne n’est pas morte, elle respire encore – et fort.
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septembre 17, 2025Un titre comme une caresse et une morsure. Avec Seda en mi piel, Camily propose un R&B contemporain qui refuse la facilité : une hybridation entre langueur sensuelle et tensions électroniques, entre la moiteur du trap et les pulsations d’un EDM cinématographique. Le morceau avance comme une danse trouble, oscillant entre abandon et contrôle, attirance et danger.
La production est taillée avec précision. Une ligne de basse profonde agit comme une colonne vertébrale, épaisse, presque charnelle. Autour d’elle, les beats tranchent net, secs, minimalistes, mais assez percutants pour installer une tension constante. Puis viennent les nappes électroniques, luisantes comme des reflets de néon sur une peau humide. Elles enveloppent le morceau d’une atmosphère presque tactile, où chaque vibration semble se déposer directement sur l’épiderme, fidèle à la promesse du titre.
Camily y déploie une voix qui ne cherche pas l’éclat mais l’intimité. Elle effleure plus qu’elle ne frappe, s’insinue dans les interstices du rythme pour créer une proximité troublante. On croit l’entendre chuchoter à l’oreille, tout en percevant l’écho lointain d’un club saturé. Ce contraste – l’intime et le monumental, le murmure et le fracas – donne au morceau sa singularité.
Ce qui distingue Seda en mi piel dans la masse du R&B contemporain, c’est son refus du décor convenu. Là où d’autres empilent les effets, Camily choisit la retenue, la précision, la construction d’un climat. Le morceau ne cherche pas à séduire frontalement : il attire par son ambivalence, par cette sensation que la douceur cache une tension plus sombre, presque hypnotique.
On sort de l’écoute avec l’impression d’avoir traversé un rêve moite, un espace où la soie promise du titre se colle à la peau comme une seconde enveloppe. Avec Seda en mi piel, Camily affirme une esthétique exigeante : un R&B hybride, nourri de trap et d’EDM, mais toujours au service de l’émotion. Un univers qui invite autant à fermer les yeux qu’à céder au mouvement.
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septembre 15, 2025hey how are you? n’a rien du single tape-à-l’œil qui cherche l’effet immédiat. C’est une chanson qui s’avance doucement, comme un inconnu qui vous sourit à la sortie d’un club, juste avant que le jour ne se lève. Jayli, productrice, DJ et conteuse sonore, a ce don rare de transformer la house en espace affectif, où le beat n’est plus une mécanique mais une respiration partagée.
Dès les premières secondes, un climat s’installe : nappes translucides, basses qui coulent comme de l’eau sur la peau, rythmes qui battent au ralenti avant de se densifier. Ce morceau n’a rien de statique : il se déploie par vagues, avance puis se retire, comme une marée émotionnelle. L’écriture sonore de Jayli se situe quelque part entre l’hypnose et le mirage, toujours à la frontière de l’intime et du collectif.
Ce qui rend hey how are you? si singulier, c’est cette manière de détourner les codes de la house mélodique. Là où beaucoup saturent l’espace, Jayli laisse des vides, des silences habités. Son beat n’est pas une injonction à danser mais une pulsation qui accompagne. On retrouve dans ses textures une approche presque cinématographique : chaque note semble éclairer un détail invisible, chaque transition agit comme un fondu au noir.
Ce minimalisme assumé n’empêche pas le morceau d’être éminemment sensuel. Il y a dans la construction rythmique quelque chose de physique, mais jamais brutal. L’énergie est contenue, élégante, comme si la fête se déroulait à huis clos, sous les néons d’une salle secrète. C’est là que Jayli excelle : créer des atmosphères qui se vivent autant dans la tête que dans le corps.
Au-delà de son efficacité immédiate, hey how are you? résonne comme une déclaration d’intention. Jayli ne veut pas seulement faire danser, elle veut relier. Sa musique agit comme un fil invisible entre des auditeurs dispersés, une communion discrète mais vibrante. Dans un monde saturé de sons, elle propose une alternative : une house sensible, tactile, romancée, capable de transformer un simple moment en souvenir persistant.
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septembre 15, 2025My Heart n’entre pas dans le monde comme un single, mais comme un éclat suspendu, un objet sonore délicat posé entre deux silences. On croirait voir une pièce vide où la lumière hésite à entrer, et au milieu, ce battement fragile qu’Aurimas Galvelis transforme en matière vivante. Tout est écrit, produit, pensé dans son studio de Vilnius, mais l’écoute déborde les murs : cette musique intime a la dimension d’une architecture intérieure, faite de failles et de reflets.
L’électronica proposée ici ne s’habille d’aucun vernis tapageur. Elle s’étire, se fissure, respire. Les nappes s’effritent comme des parois de verre, les basses roulent en souterrain avec la patience d’un séisme contenu, et les percussions digitales tombent comme une pluie qui hésite entre caresse et menace. On devine l’ombre de Flume, le raffinement de Labrinth, mais Galvelis refuse le pastiche : il préfère l’accident, le détail imprévu, ce froissement sonore qui transforme la production en chair vivante.
Au centre, la voix, travaillée jusqu’à l’obsession. Elle surgit sans prévenir, trop proche, trop nue, presque gênante. Elle flotte à la limite de l’intime et de l’éthéré, brouillant les repères. L’auditeur n’assiste plus à une performance : il est assis dans la même pièce que lui. Cet effet de proximité, Galvelis l’a voulu comme une expérience sensorielle, et il en fait une arme redoutable.
La thématique est claire — ce sentiment d’être déplacé, de ne jamais appartenir. Mais ce qui bouleverse, c’est la façon dont My Heart ne se contente pas de raconter cette errance : il la retourne en refuge. Chaque texture devient un fragment de maison, chaque progression harmonique une fenêtre entrouverte. On n’écoute pas seulement un morceau, l’expérience est poussée au point que l’on y habite le temps de quelques minutes.
En choisissant ce titre pour ouvrir son futur album Porcelianas, Aurimas Galvelis impose d’emblée une esthétique singulière : une electronica romanesque, tactile, fragile mais d’une précision redoutable. My Heart agit comme une pièce de porcelaine — translucide, fêlée, mais assez dure pour traverser le temps. Une première pierre qui installe Galvelis non pas comme un producteur de plus, mais comme un architecte d’espaces sonores où l’on se sent enfin chez soi.
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septembre 15, 2025Le morceau s’ouvre comme un verre de gin tonic au coucher du soleil : sec, limpide, avec ce zeste acide qui fait toute la différence. Get You Right n’est pas seulement un nouveau single signé Scott Forshaw et Fully Charged, c’est une ode aux nuits qui s’étirent, aux corps qui s’abandonnent dans la dernière danse avant que les lumières ne se rallument à Ibiza. On y retrouve ce groove irrésistible, un peu rétro mais jamais nostalgique, comme si les années 90 et 2000 venaient flirter avec un présent ultra-produit.
La basse roule avec une chaleur enveloppante, hypnotique, pendant que la voix, aérienne, s’accroche à l’oreille et refuse de la quitter. On croit d’abord à une track calibrée pour playlists, mais très vite le morceau dévoile sa double peau : une production clinique, efficace, qui cache un cœur brut, organique, pensé pour le dancefloor. J’ai eu cette impression étrange d’être à la fois au bord de la mer, les yeux dans l’horizon orangé, et au milieu d’un club londonien, percuté par les stroboscopes.
Scott Forshaw, désormais basé à Dubaï, n’a plus rien à prouver — quinze millions de streams, des collaborations avec John Newman ou Black Caviar, et des scènes partagées avec Calvin Harris ou Major Lazer. Pourtant, il surprend encore par sa capacité à se réinventer. Avec Fully Charged, duo britannique connu pour ses coups d’éclat house aussi énergiques que précis, il trouve des partenaires parfaits pour signer un hymne qui sonne à la fois classique et futuriste.
Get You Right respire cette légèreté particulière des fins d’été : quand chaque morceau devient un rituel, chaque drop une déclaration. C’est une chanson qui n’a pas besoin de saison pour vivre, mais qui en incarne une à elle seule. De ces tracks qui glissent dans la mémoire et réapparaissent, des mois plus tard, au détour d’une fête improvisée. Exactement le genre de titre qui prouve qu’une bonne house n’est jamais seulement une affaire de BPM, mais une histoire de peau, de sueur et d’éternité dansante.
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septembre 15, 2025J’ai eu la sensation, en tombant dans INTO U, de basculer dans une discothèque fantasmée où les boules à facettes s’entrechoquent avec des laptops, et où les fantômes des années 2000 s’acoquinent sans complexe avec la nervosité d’un Manchester post-lockdown. MP Riley, enfant sauvage de l’auto-production, signe ici un morceau qui ne copie pas le passé : il le plie, l’étire et le réinvente avec une insouciance quasi insolente.
Dès les premières secondes, la production pulse comme un cœur sous MDMA. Il y a ce parfum de Justin Timberlake période FutureSex/LoveSounds, oui, mais il est parasité, dynamité, régénéré par un flow rapé avec un accent du Nord anglais qui tord les codes à la manière d’un Kaytranada rendu plus brut, plus viscéral. INTO U ne se contente pas d’être un banger de danse : c’est une collision, une friction entre deux identités, deux corps qui se mélangent jusqu’à disparaître l’un dans l’autre. Le texte raconte l’ivresse de la fusion amoureuse, mais la musique, elle, raconte l’ivresse pure et dure du moment présent.
Ce qui fascine, c’est le soin porté aux détails. Les nappes synthétiques suintent la nostalgie, comme si elles sortaient d’un vieux walkman oublié dans une friperie, tandis que les beats claquent avec la sécheresse d’une cave de club londonien. On sent l’ombre du R&B 2000’s, mais chaque référence est passée au prisme d’une culture mancunienne underground, nerveuse, hybride. MP Riley et le producteur Inigo Joel bâtissent ici une alchimie qui sonne comme le début d’un manifeste.
INTO U n’est pas qu’un retour à une époque chérie : c’est une porte d’entrée vers un futur où le dance-pop flirte avec le hip-hop alternatif et la disco sans se soucier des étiquettes. Un morceau qui rappelle que la musique est avant tout une promesse de sueur, d’abandon et de renaissance. Avec ce titre, MP Riley ne se contente pas d’entrer dans la danse : il redessine la piste.
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septembre 15, 2025Je ferme les yeux, et ce morceau me donne l’impression d’être allongé sur une terrasse au bord de l’océan, entre deux mondes : celui de la fête qui pulse au loin et celui, plus intérieur, du relâchement total. Bigger Bada Boom (Remix), premier dialogue entre Frank Delour et EverythingOshaun, ne cherche pas à cogner fort, mais à glisser sous la peau, à vous envelopper dans une chaleur feutrée où chaque battement de caisse claire ressemble à une respiration tranquille.
Frank Delour, producteur et DJ chevronné qui a longtemps animé les nuits new-yorkaises avant de se mettre en retrait, revient ici avec un geste presque méditatif. Son remix déploie un subtil équilibre entre afrobeat et transe électronique : des percussions qui ondulent doucement, comme des vagues régulières, des nappes synthétiques aériennes qui rappellent l’hypnose des longues nuits d’été, et cette basse souple, jamais agressive, qui maintient le corps en mouvement sans jamais le brusquer. C’est de la danse, oui, mais une danse intérieure, où les gestes se font fluides, suspendus.
La voix d’EverythingOshaun agit comme un phare dans cette architecture sonore. Ni cri, ni démonstration, mais une présence qui caresse et guide, un timbre qui flotte au-dessus du groove comme une confidence. Là où d’autres auraient cherché à saturer l’espace de gimmicks, Delour choisit l’épure : laisser respirer chaque élément, jouer sur la retenue pour créer une tension diffuse, presque sensuelle.
Il y a dans ce remix quelque chose du lounge cosmopolite, du chill assumé mais jamais décoratif. On imagine aussi bien ce titre accompagner un coucher de soleil à Medellín qu’un rooftop à Miami. C’est la rencontre de deux sensibilités : l’énergie organique des rythmes africains et la précision hypnotique de l’électro minimale.
Avec Bigger Bada Boom (Remix), Frank Delour signe plus qu’un retour : il offre une parenthèse de sérénité groovy, une preuve qu’on peut faire danser en douceur, séduire par la nuance et redonner au mot “chill” une vraie profondeur.
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septembre 15, 2025Un soir, on a besoin d’un morceau qui redresse l’échine. Pas une ballade douce ni un beat cynique, mais une secousse qui ramène l’envie de marcher plus haut, de sourire plus large. “Going So Hard” arrive comme ça, sans prévenir, et vous balance ses chœurs dans le ventre. Ce n’est pas une chanson qui se consomme à moitié. Elle se vit, comme une grande respiration commune où les voix se superposent pour fabriquer une cathédrale de funk et de gospel.
Sy Smith, Chris Pierce et Freedom Bremner n’interprètent pas seulement des lignes, ils tiennent une conversation entre survivants, une communion qui gronde et s’élève à mesure que Brandon Coleman fait rugir son Hammond B3. Jared Faber, en maître d’œuvre discret mais implacable, sculpte le tout comme un rituel moderne. Ici, les harmonies se font incantations et la rythmique, pourtant ancrée dans une tradition vintage, respire la sueur et l’actualité brûlante.
Ce n’est pas une reconstitution nostalgique des seventies. “Going So Hard” prend le funk par la racine, là où il était fait pour libérer les corps et galvaniser les esprits, et le ramène dans un présent où la musique est encore une arme contre le découragement. Il y a dans cette chanson la persistance d’un souffle collectif : celui qui transforme les failles en groove, la fatigue en exaltation, la douleur en chœur.
Rarement un titre porte aussi bien son nom. “Going So Hard” n’est pas seulement un hymne de résilience, c’est un rappel que la fête, parfois, est une forme de survie.
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septembre 15, 2025Sur certaines places d’Afrique de l’Ouest, il suffit qu’un chœur s’élève et qu’un tambour réponde pour que la foule oublie ses soucis, comme si l’air lui-même devenait une promesse. Emilokan, le nouveau titre de Joseph Olusola, possède exactement ce pouvoir : celui d’entraîner le corps et l’esprit dans une célébration où la foi se danse autant qu’elle se chante. Plus qu’un morceau, c’est un souffle collectif, une déclaration scandée à voix haute — quand Dieu dit que ton heure est venue, rien ne peut l’arrêter.
Olusola, figure montante de l’AfroGospel, convoque ici le meilleur des deux mondes : l’ancrage des percussions traditionnelles yoruba (shékéré, claps, shakers) et la puissance irrésistible de l’Afropop contemporaine, avec ses log drums, ses impacts et cette montée d’énergie calibrée pour les foules. La guitare live vient ajouter une touche solaire, tandis que les chœurs collectifs amplifient l’impression d’un rituel partagé, presque comme si chaque écoute recréait une église à ciel ouvert.
Ce qui frappe, au-delà de la précision de la production, c’est l’équilibre entre ferveur spirituelle et universalité pop. Emilokan s’inscrit dans une lignée d’hymnes qui dépassent le strict cadre religieux pour devenir un langage de ralliement, de joie, de force intérieure. On pense à l’énergie libératrice d’un Sunday Service de Kanye West, mais transposée dans une esthétique yoruba authentique, portée par une voix dont la sincérité transperce.
Le résultat est clair : Olusola signe un titre qui ne cherche pas seulement à être entendu, mais vécu. Une musique qui parle de transcendance sans lourdeur, qui donne envie de lever les bras autant que de taper du pied, et qui inscrit l’AfroGospel comme un espace où tradition et modernité se répondent pour mieux exploser en lumière. Emilokan n’est pas seulement une chanson, c’est un rendez-vous avec le destin.
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septembre 15, 2025Ferme les yeux : l’or n’est pas un métal, c’est une pulsation. GOLD de Roxy Layne palpite comme un cœur trop plein qui apprend à danser autrement. Pas de blabla motivationnel, pas de slogans feel-good : juste une vérité peau nue en afro-fusion, polie par une sensibilité indie qui refuse le tape-à-l’œil.
Le groove avance à pas félins, syncopé, caressant puis incisif. La rythmique respire — une batterie qui chaloupe, des percussions qui accrochent la hanche — pendant que les synthés déposent un voile diaphane, presque salé, comme la sueur après deux refrains. Au centre, la voix : proche, lumineuse, jamais mielleuse. Layne n’écrase rien, elle suggère. Elle tire la mélodie vers le haut et laisse les silences parler, cette manière subtile de laisser l’auditeur compléter la phrase. C’est la signature des morceaux qui durent.
On entend des réfractions de la pop globale la plus fine — la chaleur d’une afro-pop contemporaine, l’élégance d’une alt pop qui préfère l’épure aux effets pyrotechniques. Entre deux lignes, GOLD rappelle la précision de certaines productions londoniennes et l’insolence douce des nouvelles voix ouest-africaines, sans jamais singer qui que ce soit. Roxy Layne trace sa diagonale : une écriture de sensations (la peau, la mémoire, l’ego qui accepte enfin de lâcher), une production qui respire, et ce hook qui s’accroche aux tempes comme un éclat de bijou.
Ce n’est pas le banger qui hurle pour exister. C’est le morceau qui te choisit à la troisième écoute, celui qui se glisse dans un trajet de nuit, un DM trop tardif, une cuisine où l’on danse pieds nus. GOLD parle de valeur intime, pas de trophées. De la façon dont on transforme la fragilité en éclat — sans filtre beauté, sans posture.
Roxy Layne signe ici un manifeste discret : la pop peut encore être sensuelle sans être tapageuse, fédératrice sans être plate, légère sans être creuse. L’alchimie tient dans la balance — basse élastique, percussions en apesanteur, harmonies qui s’empilent comme des confidences — et surtout dans cette pudeur brûlante qui laisse la place au corps. Verdict : morceau à garder sous la main, pour ces moments où tu veux briller autrement que par le bruit.
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septembre 15, 2025On n’attend plus grand-chose des singles calibrés qui tombent chaque vendredi, mais il arrive que l’un d’eux ait l’allure d’un séisme. GuabanSexxx de Rauw Alejandro fait partie de ces anomalies : un morceau qui ne s’écoute pas seulement, mais qui se déchaîne, comme si les enceintes libéraient un orage. Inspiré de Guabancex, déesse taïno du chaos et des tempêtes, ce titre flirte avec le mythe autant qu’avec la sueur des clubs. Impossible de l’aborder comme un simple track : c’est une invocation.
Rauw s’amuse ici à brouiller toutes les frontières. Entre reggaeton et house, entre bomba et plena, la structure du morceau ressemble à une déferlante qui refuse de se laisser domestiquer. Les basses s’écrasent comme des vagues lourdes, les percussions fouettent l’air, et au milieu, sa voix oscille entre séduction lascive et appel rituel. On se croirait pris dans une cérémonie païenne, mais version 2025, avec synthés et caissons de basses en guise de totems.
Ce qui frappe surtout, c’est l’équilibre entre la sensualité et la violence. GuabanSexxx ne cherche pas à être doux, mais il ne cède pas non plus à la brutalité gratuite. C’est une tempête maîtrisée, une transe contrôlée, un hymne pour corps moites et esprits éveillés. Le morceau incarne parfaitement le projet plus large de Cosa Nuestra: Capitulo 0, où Rauw convoque ses racines caribéennes pour les plonger dans un futurisme flamboyant.
Avec ce single, il rappelle surtout qu’il ne joue plus dans la cour des suiveurs : il impose un langage. Celui d’une pop latine qui ose l’hybride, qui ne se contente pas de séduire mais veut marquer les esprits comme une légende. GuabanSexxx, ce n’est pas qu’un tube de plus : c’est un rituel de pluie devenu banger.
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septembre 15, 2025Un jour, on se surprend à respirer un peu plus lentement, comme si l’air avait soudain décidé d’être plus clément. C’est ce genre de sensation que Tyler Mann distille avec Both of Us, morceau indie dance qui ressemble à une échappée discrète hors du vacarme quotidien. Pas de grandiloquence, juste la promesse d’un instant suspendu, fragile, mais assez puissant pour remettre le monde à sa place.
La basse, ronde et légèrement saturée, agit comme une colonne vertébrale moelleuse. Autour d’elle, Mann empile les textures : harmonies vocales qui s’entrelacent comme un chœur intime, synthés analogiques qui se faufilent en lueurs, arpèges rêveurs qui scintillent à la lisière du morceau. Et quand le saxophone surgit, c’est l’ivresse pure, une ouverture vers quelque chose de plus grand, comme si la musique elle-même lâchait prise au même moment que vous.
Both of Us s’inscrit dans la lignée de Poolside ou Leisure, mais avec une pudeur et une chaleur qui appartiennent à Tyler Mann seul. Pas une production formatée pour les playlists d’été, plutôt une capsule intemporelle, un groove vinyle où le soleil s’éteint lentement derrière l’horizon. C’est une chanson qui danse, oui, mais en sourdine, les yeux mi-clos, entre nostalgie et désir d’être enfin soi, face à l’autre.
Un titre qui rappelle que la musique n’a pas besoin d’exploser pour libérer — parfois, il suffit d’un souffle, d’une ligne de basse et d’une confession murmurée pour qu’on ose enfin se laisser aller.
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septembre 15, 2025Un soir d’été, quelque part entre les rumeurs d’une fête improvisée et la moiteur d’un club sans enseigne, le morceau surgit. Pas le Timbaland qu’on a tous en mémoire, pas le tube calibré pour les années MySpace, mais une nouvelle peau sonore, respirant l’Afrique et les nuits où les corps se frôlent sans se regarder. C’est Yalla Habebe qui ose : reprendre The Way I Are et le transposer dans une dimension afro house, moite et charnelle, comme si le hit des années 2000 n’avait jamais cessé d’attendre cette seconde vie.
Là où l’original vibrait comme une mécanique futuriste, percussions sèches et synthés millimétrés, cette version choisit l’organique, le tribal, l’ancré. Les percussions roulent comme un battement primitif, les textures afro enveloppent chaque silence, et la voix flotte, fragile, presque blessée, au milieu d’un groove qui refuse le clinquant mais cherche la transe. Ce n’est plus un hymne de club mondial, c’est une confession sensuelle, faite pour se perdre dans une nuit sans heure, où l’on ne sait plus si l’on danse, si l’on rêve ou si l’on tombe amoureux.
Ce qui frappe, c’est la manière dont Yalla Habebe s’efface derrière le morceau. Pas de statut, pas d’ego, juste une envie : offrir une relecture honnête, vibrante, débarrassée de l’ironie pop pour tendre vers quelque chose de plus universel. Et ça fonctionne. On se surprend à réécouter, encore et encore, comme si cette version avait toujours existé, comme si Timbaland lui-même l’avait pensée pour ces rythmes chauds et entêtants.
The Way I Are devient alors plus qu’un souvenir remixé : un passage secret entre deux époques, une preuve que la pop mondiale peut muter en une chanson de feu de camp futuriste, intime et cosmopolite.
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septembre 15, 2025On reconnaît un vrai remix dès les premières secondes : il ne se contente pas de polir l’original, il le réinvente. Avec sa relecture de All I Need, Del-30 injecte dans la matrice de Chewna un surplus d’adrénaline et une science du drop qui enflamme immédiatement les neurones. Là où l’original jouait sur l’équilibre entre bassline charnue, stabs d’orgue old school et chant aérien, le producteur britannique relève la température, accélère le tempo et greffe un groove garage qui transforme le track en arme de dancefloor massive.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/0UpdfyP9kHJBwBZkG2ZTqr
Le remix joue sur la montée progressive de la tension. Percussions ciselées, nappes spectrales qui s’étirent comme de la fumée au-dessus d’une warehouse, puis ce moment de suspension euphorique où tout se fige avant que la basse ne déferle. C’est dans ce contraste entre retenue et déflagration que Del-30 impose sa patte : une gestion de l’énergie quasi architecturale, pensée pour retourner les clubs sans jamais sombrer dans la facilité.
Ce n’est pas un hasard si son nom circule avec insistance chez Toolroom, Hot Creations ou Sola. Sa version d’All I Need en est l’illustration parfaite : un remix qui parle autant aux puristes qu’aux fêtards, à ceux qui traquent les détails de production qu’à ceux qui veulent juste se laisser happer par un kick obsédant et une ligne de basse qui colle à la peau.
En lançant son label Sixteen Twenty Records avec un tel casting, Chewna envoie un signal clair : ici, la house sera traitée avec soin et ambition. Si All I Need posait déjà les bases d’une esthétique club vibrante, la relecture de Del-30 la propulse dans une autre dimension, quelque part entre l’excitation d’un dancefloor saturé de stroboscopes et la précision chirurgicale d’un producteur qui sait exactement où frapper.
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septembre 15, 2025Un titre pareil ne laisse pas beaucoup de place au doute : Quantum Groover n’est pas fait pour s’écouter assis, mais pour plier les corps à une force invisible, celle des basses qui se compressent et se dilatent comme des particules en fusion. Artificial Earth ne cherche pas la subtilité, il cherche le vertige. On pourrait presque dire que ce morceau relève de la physique appliquée au club : beats comme particules élémentaires, drop comme collision, et une piste de danse transformée en accélérateur d’atomes.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/2aX0CxS9Z0bAWPv6RYQM48
La mécanique est simple mais diaboliquement efficace. Le kick cogne avec une régularité métronomique, un battement cardiaque artificiel qui absorbe celui des clubbers. Autour, les basslines ondulent comme des champs magnétiques, prêtes à happer les plus réticents. On retrouve cette esthétique “bass house” à la croisée de l’électro rugueuse et de la house la plus moite : un son gras, saturé juste ce qu’il faut, qui suinte le béton des warehouses et les lasers qui zèbrent la nuit.
Mais là où Quantum Groover évite l’écueil de la redite, c’est dans son sens de la montée en tension. Les breaks ne sont pas de simples respirations : ils ressemblent à des apesanteurs provisoires, des instants où le public flotte au-dessus du sol avant d’être brutalement rappelé par la gravité sonore du drop. Cette alternance entre suspension et impact, entre lévitation et chute, donne au morceau une dimension presque cinétique, comme si l’on assistait à une expérience scientifique chorégraphiée.
Artificial Earth signe ici une déclaration claire : pas de demi-mesure, pas de compromis. Quantum Groover est un manifeste pour les clubbers qui veulent perdre la notion du temps, happés dans une spirale où la sueur et la lumière deviennent une seule matière. Un track calibré pour retourner les clubs, mais surtout pour rappeler que la house, quand elle se frotte à la basse la plus lourde, peut encore avoir la puissance d’une déflagration.
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septembre 15, 2025Certaines chansons claquent comme une gifle glacée, d’autres qui oppressent comme une nuit sans sortie de secours. Edge of Insane de David Cafin appartient aux deux catégories. Ici, pas de confort, pas de demi-mesure : la rythmique frappe sec, les guitares saturées s’enroulent comme des barbelés autour du flow, et chaque mesure semble prête à basculer dans le gouffre.
David Cafin navigue sur cette frontière trouble entre lucidité et chaos, cette ligne de crête où la pensée devient bruit et où la colère se transforme en carburant. Ses rimes sont des lames, aiguisées et implacables, projetées dans l’air comme si chaque mot devait érafler l’auditeur. Le refrain, véritable point de tension, donne l’impression de marcher sur le tranchant d’une machette : instable, dangereux, mais terriblement excitant.
Musicalement, Edge of Insane fusionne l’agressivité brute du trap metal et les atmosphères suffocantes du horrorcore, avec une patine lo-fi qui accentue l’impression de claustrophobie. Les percussions martèlent comme des coups de semonce, tandis que les textures sonores évoquent des alarmes, des grincements métalliques, des échos de caves où l’on ne distingue plus si l’on est seul ou cerné.
Mais derrière la brutalité se cache une précision chirurgicale. Cafin ne verse pas dans le chaos gratuit : il construit un univers sonore où la tension est dramaturgie. On y retrouve le goût du storytelling brut, viscéral, qui rapproche ce titre des meilleures pièces de rap conscient — sauf que l’introspection est ici hurlée depuis l’abîme, et non chuchotée depuis le divan.
Edge of Insane n’est pas un morceau qu’on écoute distraitement. C’est une expérience sensorielle et mentale, qui vous saisit à la gorge et vous rappelle que parfois, la frontière entre équilibre et folie est la plus fertile des zones créatives. David Cafin, lui, s’y promène comme chez lui.
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septembre 15, 2025Un battement, d’abord discret, comme une alarme qu’on croit entendre au loin. Puis la ligne rythmique s’installe, sirène intérieure : Sonté entre en scène. Position n’est pas seulement un morceau afrobeat de plus à aligner sur une playlist tropicale, c’est une mise en tension immédiate, une course contre soi-même, l’histoire d’un désir qui s’emballe au point de provoquer une urgence cardiaque.
La voix de Sonté, souple et incisive, épouse ce groove frénétique comme on s’accroche à une vague. Elle décline les humeurs d’une rencontre qui oscille entre attraction totale et perte de contrôle, avec ce grain chaud typique du R&B contemporain. En contrepoint, Boi Rhella vient injecter sa dose de charisme vocal, ponctuant le morceau de répliques qui transforment le duo en un jeu de séduction mi-dangereux, mi-festif.
La production joue la carte du minimalisme efficace : kicks secs, percussions bondissantes, nappes synthétiques qui étirent l’espace sonore comme une chaleur moite de club à ciel ouvert. Rien de trop, juste ce qu’il faut pour maintenir la tension et donner à la basse tout le pouvoir hypnotique qu’on attend d’un track afro-pop calibré pour faire bouger sans réfléchir.
Ce qui rend Position captivant, c’est cette ambiguïté entre légèreté et alerte. Le morceau pourrait se contenter d’être un simple appel à la danse, mais il vibre d’un sous-texte plus viscéral : l’amour comme dérèglement, l’attirance comme sirène bleue qui déchire la nuit. Une énergie urgente, addictive, qui traduit bien l’ambition de Sonté : s’imposer dans le paysage afro-fusion en croisant sensualité et intensité dramatique.
Au final, Position est un morceau qui s’écoute comme on court après une pulsation : haletant, irrésistible, et toujours sur le fil entre plaisir et danger.
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septembre 15, 2025On connaît ces morceaux qui ne cherchent pas la frime mais finissent par vous obséder, comme une boucle rythmique qu’on croit avoir oubliée et qui ressurgit au détour d’un pas dans la rue. Nakupenda de TheeZaki fonctionne exactement ainsi : un morceau qui respire la légèreté et l’assurance tranquille, où la séduction se loge dans les détails, dans un sourire discret ou dans un beat qui ne force jamais le mouvement mais l’insinue doucement au creux des hanches.
Au cœur de cette production afrobeats, TheeZaki mise sur une sensualité mesurée, un groove tropical dont la fluidité évoque à la fois les nuits chaudes de Lagos et l’énergie décontractée des scènes caribéennes. Les percussions dessinent une trame dansante mais contenue, sur laquelle se pose une voix mi-chantée mi-parlée, toujours dans la retenue. Ici, pas de grandes envolées vocales ni de démonstrations techniques : l’efficacité vient de la simplicité, de cette manière de faire sonner chaque mot comme une confidence.
Le thème — une déclaration d’amour en mode pidgin et espagnol — aurait pu tomber dans la banalité s’il n’était porté par cette finesse d’exécution. TheeZaki transforme ce classique du genre en exercice de style, un manifeste de coolness où le désir se conjugue au présent, sans drame ni surenchère. C’est une approche qui rappelle les grands moments de l’afro-fusion contemporaine, entre modernité globale et héritage africain assumé.
Nakupenda n’est pas seulement un single taillé pour les playlists d’été ou les stories Instagram : c’est une petite leçon de groove appliqué, une façon de rappeler que la vraie séduction en musique se niche dans le sous-texte, dans la répétition hypnotique, dans cette capacité à dire « je t’aime » en trois accords sans jamais perdre la vibe.
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septembre 15, 2025Bang Bien n’est pas qu’un single : c’est une onde de choc, un fragment incandescent de l’histoire vivante que Nightmares On Wax continue d’écrire depuis trois décennies. George Evelyn, enfant des sound systems de Leeds et vétéran visionnaire de Warp, convoque ici Yasiin Bey pour une collaboration qui sent le feu sacré et la sueur des clubs clandestins. Le résultat est brut, dense, un track où l’urgence sociale se tisse dans la matière même du beat.
Dès les premières mesures, on comprend que l’on quitte le confort de l’écoute passive pour entrer dans une zone de tension. Le groove est futuriste mais ancré, gonflé de basses telluriques et de textures électroniques qui claquent comme des coups de semonce. Yasiin Bey surgit au centre, voix prophétique, tranchante, presque spectrale. Il ne rappe pas seulement, il incarne le rappel que l’art peut et doit être une arme, une force qui éveille les consciences dans un monde saturé de bruit et d’oubli.
Ce titre s’inscrit dans l’architecture plus vaste de Echo45 Sound System, un projet conçu comme un manifeste sonore. Entre Oscar Jerome, Greentea Peng, Liam Bailey ou Sadie Walker, Evelyn orchestre un dialogue intergénérationnel où se croisent jazz, soul, dub, hip-hop et électronique dans une fluidité totale. Mais Bang Bien est le point de combustion : la rencontre du beat science de Nightmares On Wax et de la parole aiguisée d’un Yasiin Bey en état de grâce.
Écouter Bang Bien, c’est sentir l’écho d’un sound system bricolé dans une cave de Leeds et simultanément la projection d’un futur où la musique sert d’oxygène collectif. C’est une transe autant qu’un manifeste, un morceau qui rappelle qu’un beat, quand il est habité, peut encore déplacer les foules et fissurer les murs de la résignation.
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septembre 15, 2025On imagine les murs moites d’un entrepôt de l’East London, les néons qui bavent, les corps qui s’entrechoquent sans se voir vraiment. Dans cet univers où les jours n’existent plus, DEBAUCHERY de billy blonde pulse comme un mantra décadent. Le morceau ne se contente pas de raconter la fête : il en devient la matière, l’odeur, le souffle saturé.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/7BRXAg8N5TqGi2UifvmMYx
Baigné d’une noirceur pop qui lorgne autant vers l’esthétique darkwave que vers le dance pop calibré pour les clubs, DEBAUCHERY se construit sur une tension permanente. Les kicks techno frappent comme des coups de massue tandis que des éclats mélodiques surgissent, presque fragiles, comme des étincelles dans la pénombre. C’est cette collision qui donne sa force au morceau : l’excès n’est jamais gratuit, il est poétique, viscéral, habité.
Billy Blonde, enfant mutant de Londres et Berlin, écrit ici une véritable cartographie de l’underground. Chaque ligne, chaque beat, semble documenter la vie nocturne comme une expérience initiatique — le sexe, l’ivresse, la sueur et cette étrange liberté qui ne dure que jusqu’à l’aube. On pense à Peaches, à Fischerspooner, à tout un pan de la club culture qui aime brouiller les pistes entre jouissance et vertige.
DEBAUCHERY est une déclaration : la nuit n’est pas qu’un décor, c’est un territoire où l’on se perd pour mieux se retrouver. Billy Blonde en signe la bande-son idéale, entre brutalité techno et sensualité pop. Une chanson qui ne s’écoute pas vraiment, mais qui s’ingère, comme une pilule avalée sans eau.
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https://open.spotify.com/playlist/6GchASOIAXpj35jMycqWfl
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septembre 15, 2025Un morceau comme Fine Girl ne se contente pas de jouer dans vos oreilles : il traverse les frontières, se glisse dans les corps, et finit par dessiner une cartographie intime de la fête. Boikasey, fidèle à son ADN afrobeats, tisse ici un pont entre Lagos et Medellín, entre les percussions chaudes de l’Afrique de l’Ouest et les pulsations reggaeton de l’Amérique latine.
https://open.spotify.com/intl-fr/track/1ZiNz40Rm8Khxz78gIqVoD
Le chant en pidgin nigérian se frotte au castillan colombien avec une évidence désarmante, comme si ces deux langues n’en formaient qu’une quand il s’agit de parler d’amour, de désir et de danse. La voix de la chanteuse Babe Valt venue de Colombie apporte cette sensualité moite qui contraste avec l’énergie solaire de Boikasey : le dialogue entre les deux devient alors le cœur battant du morceau.
Musicalement, Fine Girl joue sur l’équilibre entre douceur et urgence. Les nappes afro-pop s’étirent en arrière-plan comme un horizon infini, pendant que les percussions serrées — héritières des clubs de Lagos comme des barrios de Medellín — imposent un groove irrésistible. C’est une chanson qui donne envie de bouger, mais aussi de s’y perdre, de fermer les yeux et d’imaginer une nuit sans fin, quelque part entre les tropiques.
Boikasey prouve avec ce titre qu’il appartient à cette nouvelle génération d’artistes pour qui les étiquettes de genre comptent moins que l’instinct. Fine Girl est une ode au métissage musical, une invitation à laisser tomber les cartes et à suivre le rythme, simplement. Une passerelle entre continents, une déclaration d’amour en stéréo, et peut-être déjà l’un des tubes les plus sensuels de sa jeune carrière.
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septembre 15, 2025Parfois, une chanson n’a pas besoin de durer plus de trois minutes pour imposer un monde entier. Costa Rica de Kidd Pooh tient en 1’49, mais c’est suffisant pour vous faire sentir la chaleur d’un dancefloor à ciel ouvert, entre palmiers et basses qui cognent comme les vagues. Le morceau s’enclenche comme une carte postale en mouvement : soleil en pleine figure, groove immédiat, énergie insolente.
https://open.spotify.com/track/35S4rLn8cuXNTFLI0Ac2nQ
Kidd Pooh, avec son flow assuré, joue autant sur la séduction que sur la légèreté. Son phrasé a ce côté nonchalant et joueur qui colle parfaitement à la rythmique dancehall, tout en gardant une pointe de trap pour rappeler d’où il vient. L’équilibre est là : une vibe globale, ouverte sur le monde, mais avec ce grain de confiance qu’on associe à l’Atlanta rap.
La magie du titre tient dans son efficacité brutale. Pas de longue intro, pas de fioritures : les percussions bondissent, les synthés flottent dans l’air chaud, et la voix s’impose comme une invitation à bouger. Résultat : on appuie immédiatement sur replay, non pas parce que la chanson est incomplète, mais parce qu’elle appelle à la répétition, comme une pulsation qu’on ne veut pas laisser s’éteindre.
Avec Costa Rica, Kidd Pooh offre une bulle d’évasion. C’est une piste faite pour les voitures fenêtres ouvertes, pour les soirées où la température monte sans prévenir, pour ces instants où la musique agit comme un raccourci vers le plaisir pur. Peu d’artistes osent la concision dans l’ère des morceaux calibrés pour le streaming ; lui en fait un atout, un shoot de bonne humeur compressé.
Plus qu’une chanson, Costa Rica est un état d’esprit : solaire, contagieux, et volontairement insaisissable, comme une nuit tropicale qu’on n’a pas envie de voir se terminer.
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septembre 15, 2025On croit parfois que l’amour allège. Chez TENDER, il écrase d’abord. Gravity/Infinity débute comme une respiration coincée dans la poitrine, avant de se déployer en une vague synthétique qui soulève tout sur son passage. James Cullen ne chante pas une romance, il raconte une gravité intime, celle d’un lien qui pèse autant qu’un ciel entier sur les épaules. La musique, elle, tire à l’infini : nappes synthétiques qui s’étirent comme des galaxies, basse lourde comme une étoile morte, voix suspendue entre la fragilité humaine et le vertige cosmique.
Ce qui frappe ici, c’est la manière dont le duo réussit à maintenir son équilibre : la confidence murmurée du bedroom pop confrontée à une production large, ample, presque symphonique. Un contraste qui rappelle les heures les plus habitées de Modern Addiction mais avec une clarté nouvelle, une sérénité qui ne gomme pas l’angoisse mais la rend supportable.
Gravity/Infinity inaugure une nouvelle ère pour TENDER : après les récits de la paternité et du quotidien pressant dans Flux, voici venu le temps des métaphores stellaires, des sentiments démesurés, des chansons pensées comme des planètes en orbite. Ce n’est pas une simple ballade d’amour, c’est un manifeste sur l’impossibilité de mesurer certains liens — trop lourds pour la gravité, trop vastes pour l’infini.
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septembre 15, 2025C’est un paradoxe en forme de manifeste : Frosty Summer est glacé comme un cristal mais incandescent comme un goudron en plein soleil texan. Evelyn DuVall, trois ans après avoir laissé son Ice Queen trôner dans nos playlists, revient avec un single qui dépasse la simple démonstration de force. Ici, la froideur n’est plus seulement un masque impénétrable : elle devient arme, stratégie, conquête.
Produit par Lonely Boy, le morceau s’avance comme une hallucination sonore. Des violons éthérés flottent dans l’air avant d’être engloutis par des 808 qui claquent comme des portes de métal. Au centre, DuVall alterne entre un chant fantomatique et un rap tranchant, comme si elle dansait entre deux mondes. Le sample arraché à X de Ti West — ce cri “I’m a fucking star!” — agit comme un mantra horrifique et libérateur, une ultime proclamation de survie, version “final girl” projetée sur un dancefloor saturé de basses.
Ce qui fascinait déjà dans Ice Queen s’amplifie ici : la construction d’un personnage, d’une mythologie. L’artiste n’empile pas des singles mais des chapitres d’univers complets. Dans Frosty Summer, l’ironie de sa texanité (“I’m from Texas where it’s hot”) accentue la collision entre feu et glace, identité et fiction. Le refrain obsédant — “let it snow, let it snow, let it snow” — devient hymne martial, déclaration de territoire, presque sortilège.
En ouverture d’AURAS II, ce single n’est pas qu’un retour : c’est une carte de route. Evelyn DuVall invente une trap mutante, à la fois club et cauchemar, où chaque texture — violons brisés, kicks écrasés, voix spectrale — est pensée comme une pièce de décor. Comme si elle ne publiait pas un morceau mais projetait un film entier, avec elle au centre du cadre, souveraine et insaisissable.
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septembre 12, 2025Un accord qui pulse comme une cicatrice, une montée électronique qui ressemble à une respiration trop longtemps retenue. C’est ainsi que Rose Ringed nous accueille dans Begging et The Letter, deux morceaux tirés de son futur album Mylène, dédié à la mémoire de sa mère disparue. La techno n’est pas ici un exutoire de club, mais un langage intime qui raconte le deuil et la transformation de la souffrance en énergie vitale.
Avec The Letter, Rose Ringed revisite un moment d’enfance scellé dans le silence : une lettre de sa mère, tenue secrète jusqu’à bien plus tard, qui refait surface comme une déflagration. Les synthés se superposent à la manière d’ondes mémorielles, une architecture fragile où chaque note semble contenir un fragment d’histoire familiale. Le morceau avance avec retenue, avant de basculer dans une intensité presque trance, comme si la vérité enfouie finissait par tout emporter.
Begging, plus frontal, joue sur la répétition et le vertige. Ici, la demande n’est pas romantique mais existentielle : implorer un sens, une lumière, une réconciliation avec ce qui ne reviendra plus. Les nappes électroniques, lourdes et lumineuses à la fois, rappellent la tradition mélodique de Kolsch ou de Bicep, mais teintée d’une mélancolie unique, propre à l’univers de Rose Ringed.
Ce diptyque s’inscrit dans le second chapitre de Mylène, une œuvre pensée comme une traversée en plusieurs étapes du deuil : la perte, la révélation, la colère, puis la reconstruction. Rarement un album de musique électronique aura semblé autant tenir du journal intime que de la catharsis collective.
Avec ses propres moyens – voix, piano jazz, batterie, production – Rose Ringed érige un monument sonore à l’absence. Et si la danse, chez lui, garde sa puissance euphorique, elle devient aussi le lieu d’une mémoire en mouvement : un espace où l’on ne s’oublie pas soi-même, mais où l’on apprend à marcher aux côtés des fantômes.
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septembre 12, 2025Un battement de cœur transformé en grosse caisse : voilà comment commence Quench. Avant même les voix, avant même la première note claire, on sent l’intime devenir matière sonore. C’est cette obsession de brouiller la frontière entre corps et musique qui habite Yulan & Blaise, duo à la fois fragile et insaisissable, quelque part entre art-pop spectrale et bossa nova hallucinée. Leur nouveau single, troisième extrait d’un premier EP à venir, sonne comme une berceuse toxique — douce et anesthésiante, mais qui serre la poitrine.
Quench n’avance pas comme une chanson classique. Elle se déplie par couches, comme un rêve qui refuse de finir. Les voix de Yulan, cristallines et hantées, s’accrochent aux textures bricolées de Blaise : un Omnichord qui cligne comme une veilleuse, un piano-jouet en déséquilibre, des flûtes japonaises qui surgissent puis disparaissent. La star cachée du morceau, c’est pourtant ce saxophone-basse monstrueux, contrabass sax, dont Blaise est devenu l’un des rares spécialistes. Sa respiration profonde tient lieu de décor, de gravité, comme si chaque note avait la densité d’un sous-sol humide.
Le morceau est traversé par une idée fixe : la dépendance, l’attachement qui se répète comme une boucle, doux mais étouffant. « Cotton candy brain fog », dit Yulan à propos de ce brouillard addictif — et le titre capture parfaitement cette ambiguïté, un “soulagement” qui ne vient jamais vraiment.
Le clip pousse la métaphore encore plus loin : un décor pastel, quasi Coppola, contaminé par l’oppressante chambre de Trainspotting. On y voit le duo piégé dans un rêve rose bonbon, où chaque caresse se transforme en piège.
Quench confirme que Yulan & Blaise ne cherchent pas à écrire des chansons “faciles” mais des mondes miniatures où l’on perd ses repères. Après God Complex et Falling 花火落, ce troisième geste compose une mythologie pop hybride : une musique de couple qui se joue comme une œuvre d’art totale, aussi intime qu’inquiétante, aussi étrange que magnétique.
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septembre 12, 2025On croit souvent que le piano est un instrument sage, qu’il sert à border la mélancolie dans des salons feutrés. Ralston Van Der Schyff le transforme en volcan. Dans Tempest, chaque note se cabre, chaque silence devient une falaise où l’on s’accroche. Rien de démonstratif pourtant, mais une manière de plier la tempête à une confession intime : celle d’un musicien qui connaît le chaos mais choisit de le réinventer en beauté.
Né au Cap, bercé par le gospel des églises, le jazz des clubs et l’héritage d’un Chopin ou d’un Rachmaninov, Van Der Schyff a façonné un langage hybride, à la fois raffiné et viscéral. Son piano n’a pas d’accent, il en a plusieurs. Il respire l’Afrique du Sud et ses syncopes, il porte les ombres d’un Scriabine hallucinatoire, il flirte avec la liberté d’un Keith Jarrett. On dirait un carnet de voyage intérieur, où chaque mélodie est un pas de plus vers la réconciliation entre la douleur et l’élan vital.
Tempest n’est pas une pièce qui se consomme distraitement. C’est un morceau qui exige d’être vécu. Le flot des arpèges ressemble à une pluie serrée sur une vitre : tantôt rageuse, tantôt hypnotique. Les graves résonnent comme un orage au loin, les aigus scintillent comme des éclairs qui laissent l’air plus pur après leur passage. Mais le génie de Van Der Schyff réside dans les interstices, ces suspensions qui nous font croire que tout peut s’écrouler — avant qu’une main légère ne relance le souffle.
Trois ans après sa sortie, Tempest reste un territoire qu’on explore à chaque écoute. Certains y verront la mise en musique de leurs angoisses, d’autres un hymne discret à la résilience. Tous, sans doute, sentiront cette étrange évidence : quand Ralston Van Der Schyff joue, la tempête n’est plus à craindre, elle devient un abri.
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septembre 12, 2025Une guitare qui bat la mesure comme un cœur régulier. Une voix chaude, grave, qui semble sortir autant d’un salon de Kalmar que d’un studio improvisé à Trenchtown. Heart of a Lion, nouvel album de Zimzalabim, alias Patrik Byström, n’est pas une simple révérence à Bob Marley — c’est un disque fait maison, à hauteur d’homme, qui cherche à panser les solitudes contemporaines avec des chansons simples, solides, et profondément humaines.
Chaque morceau porte une facette de ce projet universel et intime à la fois. Hymn for the Lonely s’installe comme une prière douce adressée à celles et ceux qui traversent le vide. À l’inverse, Coming Our Way sonne comme un appel au courage collectif, une pulsation reggae qui relève les corps autant que les esprits. La chanson-titre, Heart of a Lion, enfonce le clou : ne jamais courber l’échine, même quand la tendresse manque et que le monde paraît rongé par le cynisme.
Angelica « Zionessa » Svensson apporte, par ses chœurs aériens, une grâce supplémentaire, comme une lueur qui perce dans l’obscurité. Et quand arrive Everyone’s a Winner, le disque prend un virage lumineux, célébrant les petites victoires du quotidien comme si elles étaient déjà révolutionnaires. Zimzalabim ne s’interdit pas non plus l’allègement : Suburbia Night tranche avec son tempo plus rapide, comme un contrepoint festif au climat introspectif du reste de l’album.
Enregistré dans son propre home studio, l’album conserve cette chaleur artisanale : pas de fioritures, juste une musique qui respire la sincérité et la conviction que le reggae peut encore servir de refuge et de phare.
Heart of a Lion n’est pas là pour réinventer le genre, mais pour rappeler son essence : une musique de résistance et de consolation. Dans une époque saturée de bruits et de fractures, Patrik Byström parvient à tendre un miroir où l’on devine encore un horizon d’humanité.
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septembre 12, 2025Un piano revient, encore et encore, comme une ritournelle impossible à chasser de la tête. C’est de là qu’est né Carousel, morceau instrumental de R3b3l I (alias Ijah), qui transforme une simple phrase mélodique en manège sensoriel. Le titre a la légèreté d’un souvenir d’enfance, mais aussi cette profondeur méditative propre à la musique qu’on écoute seul, casque sur les oreilles, en laissant le temps se dilater.
Ce qui frappe, c’est la simplicité apparente de la composition. Le piano déroule son motif circulaire, rejoints par des frottements de violon discrets, quelques percussions douces — kicks étouffés, claps feutrés — qui donnent la pulsation d’un cœur calme. Tout semble limpide, mais sous cette fluidité se cache une richesse de détails : de petites inflexions rythmiques, des respirations, des nuances qui révèlent la minutie de l’écriture. C’est une musique pensée pour flotter en arrière-plan, et pourtant, si on tend l’oreille, elle déploie un univers entier.
R3b3l I compose comme on respire. Son rapport à la musique, lié à sa manière singulière de percevoir le son — amplifié, omniprésent, parfois jusque dans le sommeil — donne à ses créations une aura particulière. Carousel n’est pas seulement un instrumental apaisant : c’est un espace de projection, une toile sonore où chacun peut greffer ses propres images, ses propres histoires.
On pense à ces manèges où, enfant, on tournait sans fin, pris entre excitation et vertige, incapable de savoir si on voulait descendre ou prolonger la boucle. Le morceau agit de la même manière : circulaire, hypnotique, doucement régressif. Mais là où le manège finit toujours par s’arrêter, Carousel peut tourner à l’infini — une ronde intime et réconfortante qu’on choisit de relancer encore et encore.
Un titre qui, sous son apparente simplicité, capture quelque chose de rare : le pouvoir d’éveiller la mémoire et d’apaiser l’instant présent dans un même mouvement.
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septembre 12, 2025Un battement sourd, presque inquiétant, se glisse dans les premières secondes de Lajan. On croit d’abord à une simple mise en tension, mais très vite, le morceau prend son envol : une mélodie spectrale, une rythmique qui claque sec, et l’impression d’entrer dans un club hanté où chaque beat agit comme un stroboscope. LoLo Darko, enfant de Brockton, signe avec ce single une déclaration esthétique autant qu’un titre de danse.
Ce qui frappe, c’est la manière dont il brouille les lignes. Lajan n’appartient ni tout à fait au hip-hop, ni totalement à la pop électronique, ni franchement au latin pop. C’est un hybride qui jongle avec les codes : des percussions qui font vibrer le sol, des flows hachés comme des lames, et cette atmosphère sombre, presque cinématographique, qui lui donne un souffle avant-gardiste. Loin du simple banger, Darko construit une ambiance : une salle close où l’on oscille entre l’envie de danser et le frisson d’un danger imminent.
On retrouve dans son approche une volonté de détourner l’énergie festive pour la plonger dans l’ombre. Le morceau a des allures de rituel urbain : hypnotique, nerveux, presque tribal par moments. Mais il garde cette efficacité pop immédiate, ce sens du hook qui s’imprime après une seule écoute. C’est ce mélange d’expérimental et d’accessible qui rend Lajan si singulier.
LoLo Darko, déjà remarqué pour son esthétique affûtée et son sens du style, confirme qu’il ne cherche pas à suivre les tendances : il les tord à son image. Avec Lajan, il propose une vision où le hip-hop n’est plus seulement une affaire de paroles ou de flow, mais une matière brute, malléable, qui peut devenir danse macabre ou fête électrique.
En clair, Lajan est moins un single qu’un manifeste. Une preuve que dans le vacarme actuel, il reste possible d’imposer une identité sonore radicale, sombre et excitante à la fois.
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septembre 12, 2025On a tous ce manque étrange, ce petit vide quotidien qu’on comble comme on peut – café brûlant, scroll infini, amour bancal, cigarette volée dans la nuit. Vitamin, le nouveau single de Dude Safari, se branche directement sur cette faille-là et la transforme en déflagration. Un hymne sous stéroïdes, plein de guitares saturées et de refrains taillés pour être criés les bras levés, mais qui garde la lucidité d’un texte né de l’attente, du doute, de l’obsession.
Avec ce titre, les quatre de Surrey n’inventent pas la poudre, mais ils la font exploser à leur manière. Leur recette ? La rugosité grunge héritée des 90’s, mais remise au goût du jour avec une immédiateté pop qui les rapproche des poids lourds de l’alt-rock sans jamais sombrer dans le pastiche. La basse claque, les guitares se déchaînent en mur de son, et la voix de Jamie Tipson, tendue comme une corde, vient incarner ce besoin vital de secousse, de frisson, de quelque chose qui maintient debout.
Ce qui rend Vitamin si efficace, c’est son refus du cynisme. Là où d’autres auraient saturé le morceau de second degré, Dude Safari assume le côté hymne sans honte, presque naïf dans sa recherche d’énergie brute. Le refrain, accrocheur jusqu’à l’obsession, agit comme un shoot d’adrénaline : on l’entend une fois, on a envie de le hurler à nouveau, comme pour repousser le monde extérieur.
Depuis leur premier album YUSSUS et son documentaire compagnon, le quatuor s’est imposé comme l’un des noms à surveiller de la scène britannique. Mais avec Vitamin, ils franchissent un palier : un titre qui n’est pas seulement un single, mais un manifeste, une déclaration de survie en pleine ère de fatigue généralisée.
En clair, Dude Safari vient de livrer sa pilule grunge-pop : addictive, bruyante, indispensable.
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septembre 12, 2025C’est une boule à facettes qu’on croyait éteinte, et qui se remet soudain à tourner. Just Dance, le nouveau single de Young Rob, joue la carte de l’insouciance et des paillettes, une pure invitation disco-pop à oublier le poids du quotidien pour céder à la danse. Le titre, produit par Regah, ne triche pas : lignes de basse bondissantes, synthés soyeux et mélodies dorées qui semblent taillées pour refléter la lumière.
On sent l’influence des Daft Punk dans la rigueur du groove, mais Rob y injecte sa touche personnelle : un chant à la fois suave et chaleureux, qui préfère la proximité au spectaculaire. Ici, pas de grandiloquence, mais une sincérité dans la manière de transmettre la joie, comme si la danse était un droit fondamental. Le refrain, simple et immédiat, agit comme une injonction douce : se laisser aller, se reconnecter au plaisir du corps en mouvement.
Ce qui rend Just Dance singulier, c’est son positionnement : entre nostalgie assumée et modernité pop, il réussit à sonner rétro sans tomber dans le pastiche. Les échos du disco s’y mêlent à une production actuelle, propre, calibrée pour briller aussi bien sur une piste de club que dans une playlist de route estivale.
Young Rob, né à Accra et installé à Londres, a déjà prouvé son flair pour les refrains accrocheurs. Ici, il pousse plus loin son exploration : un titre solaire, pensé comme un moment suspendu. Just Dance n’est pas qu’un morceau de plus dans l’ère de la danse facile : c’est une bulle de légèreté disco-pop, un petit luxe à savourer sans modération.
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septembre 12, 2025Il y a des disques qui s’écoutent comme des produits finis, polis et emballés pour convenir à l’air du temps. Incomplete Puzzle de Trip Dawkins n’est pas de ceux-là. C’est un cabinet de curiosités, un journal sonore tenu par un musicien insatiable qui refuse de choisir entre ses obsessions et qui nous en livre 32 d’un coup. On pourrait s’y perdre, mais c’est justement le plaisir : se laisser engloutir dans un labyrinthe où chaque morceau est une pièce manquante et où l’ensemble raconte, par son excès même, l’histoire d’un artiste qui ne rentre dans aucune case.
Dawkins s’amuse dès l’ouverture à brouiller les pistes : un chien qui rêve de disco (Everyday), un chat transformé en muse reggae (Don’t Wanna Go), un monologue intérieur sur fond de synth-rock (What Am I Thinking). Ces chansons, absurdes en surface, disent quelque chose de plus profond : la musique comme espace de jeu total, où même le quotidien le plus banal peut devenir matériau de création.
Mais au milieu de cette mosaïque, un titre attire irrésistiblement la lumière : Solution Balnéaire. Composé pour les marchés francophones, le morceau tranche par son audace et sa singularité. On y retrouve un rap en français, rétro dans ses sonorités mais ancré dans une thématique universelle : la santé mentale. Là où d’autres auraient sombré dans le didactisme, Dawkins choisit l’ironie douce, l’élégance d’un groove décalé, presque lounge, qui fait passer le message sans lourdeur. Le français y sonne comme une langue étrangère mais sensuelle, un voile qui donne au texte une force poétique supplémentaire. C’est une chanson qui respire l’internationalisme, une passerelle entre cultures, comme si Gainsbourg rencontrait Gorillaz au bord d’une plage méditerranéenne.
La réussite de Solution Balnéaire tient à sa capacité à condenser, en quelques minutes, l’esprit entier d’Incomplete Puzzle. À la fois hybride, ludique et grave, elle révèle la profondeur cachée derrière la fantaisie. C’est un morceau qui interroge, qui amuse, qui dérange aussi, parce qu’il ose sortir du cadre tout en abordant un sujet brûlant.
Avec Incomplete Puzzle, Trip Dawkins signe un album-fleuve, un chantier à ciel ouvert où les genres se télescopent sans filtre. Mais c’est précisément cette dispersion qui en fait la richesse : derrière l’apparente incohérence, une vision s’esquisse, celle d’un musicien qui refuse de hiérarchiser ses idées, qui les embrasse toutes, du stoner rock au rap francophone. Et si le puzzle reste incomplet, c’est qu’il est vivant.
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septembre 11, 2025Certains morceaux ne cherchent pas à impressionner par leur virtuosité technique, mais à toucher directement le cœur. Lesson de Boilegacy appartient à cette catégorie : une ballade afrobeats lente, caressante, qui parle d’endurance, d’apprentissage et de lumière trouvée au milieu des épreuves. C’est le genre de chanson qu’on écoute tard dans la nuit, casque vissé, comme un conseil d’ami qu’on n’avait pas demandé mais dont on avait cruellement besoin.
La production choisit la sobriété. Un beat chaloupé, des percussions douces qui rappellent les pulsations d’un cœur calme, des mélodies chaudes qui enveloppent l’auditeur comme une couverture. Sur ce canevas, la voix de Boilegacy s’élève avec tendresse, naviguant naturellement entre l’anglais et le pidgin. Ce choix linguistique n’est pas anodin : il donne à Lesson une dimension universelle tout en restant solidement ancré dans son identité nigériane.
Ce qui distingue le morceau, c’est sa capacité à inspirer sans tomber dans la morale. Plutôt qu’un sermon, Boilegacy propose une conversation intime, presque murmurée. Il rappelle que chaque échec contient une graine d’apprentissage, que chaque difficulté peut se transformer en marche vers la suite. Le refrain agit comme un mantra : simple, répétitif, conçu pour rester dans l’esprit longtemps après l’écoute.
Dans un paysage afropop souvent saturé de morceaux festifs et hédonistes, Lesson se distingue par sa douceur introspective. C’est une chanson motivante sans être criarde, apaisante sans être fade, et universelle tout en restant profondément personnelle.
Avec Lesson, Boilegacy offre une pièce de musique qui ne cherche pas seulement à faire danser, mais à accompagner. Une ballade afro-soul qui rappelle que la musique, parfois, n’est pas là pour échapper à la vie, mais pour l’éclairer.
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septembre 11, 2025À ce stade de sa carrière, Murs n’a plus rien à prouver. Pourtant, avec Chopper, il rappelle pourquoi il reste l’une des voix les plus respectées du rap indépendant : une plume acérée, une sincérité brute, et ce mélange rare de gangsta rap, de pop rap et de hip-hop conscient qui fait de lui un funambule entre plusieurs mondes.
Le morceau frappe par son équilibre. La prod oscille entre tension et accessibilité : un beat martial, taillé pour la rue, mais agrémenté de lignes mélodiques accrocheuses qui ancrent le titre dans une modernité pop-rap. Le résultat : une track qui cogne fort, sans renoncer à séduire un public plus large.
Là où Murs excelle, c’est dans l’écriture. Chopper n’est pas une glorification aveugle des excès ; c’est une chronique lucide, une plongée dans les contradictions de la survie et de l’ambition. Fidèle à sa tradition de storyteller, il juxtapose introspection et imagerie brute, capable d’évoquer la rue tout en questionnant ses codes. Ses rimes sont à la fois un miroir tendu et un scalpel, tranchant dans le vif du réel.
Ce titre s’inscrit dans une trajectoire déjà immense : de Living Legends aux classiques produits par 9th Wonder, de ses expérimentations punk-rap avec The White Mandingos à son record Guinness de 24 heures de rap non-stop. Chopper condense tout cela : l’endurance, l’authenticité, et une vision artistique qui refuse les cases.
Dans un rap saturé d’imitations, Murs reste une singularité. Chopper n’est pas un simple retour : c’est une nouvelle preuve de constance, un rappel que le vétéran californien continue d’écrire l’histoire avec la même hargne et la même lucidité qu’à ses débuts. Un titre qui confirme qu’après vingt ans de carrière, son flow et sa vision sont toujours aussi affûtés qu’une lame.
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septembre 11, 2025Il y a dans African Beauty cette impression d’espace ouvert : une chanson qui respire à la fois Lagos et Berlin, la soul des origines et la modernité des clubs européens. DammyDaas, artiste nigérian installé en Allemagne, transforme l’afrobeats et le R&B en un langage universel, une musique qui ne se contente pas de divertir mais qui fédère, raconte, relie. C’est une déclaration à la beauté africaine, certes, mais aussi une ode à l’identité, à la mémoire et au pouvoir d’incarner une culture à travers le son.
Le morceau est construit comme une danse douce : percussions chaudes, guitares qui filent comme des caresses, nappes électroniques discrètes mais enveloppantes. La voix de DammyDaas glisse dessus avec élégance, oscillant entre l’intimité feutrée du R&B et la ferveur solaire de l’afropop. Ce mélange subtil donne à African Beauty une aura à la fois intemporelle et moderne, comme si Marvin Gaye rencontrait Wizkid dans un studio cosmopolite.
Ce qui rend le titre singulier, c’est sa double lecture. À la surface, un hymne séduisant, construit pour résonner dans les playlists globales et séduire les foules. Mais en profondeur, un geste identitaire : celui d’un artiste qui revendique ses racines africaines tout en incarnant la fluidité culturelle d’un parcours migratoire. On sent derrière la chanson l’écho de ses voyages, de ses rencontres, et la volonté de bâtir une passerelle musicale qui transcende les frontières.
DammyDaas ne se contente pas de publier un single : il inscrit sa musique dans une démarche plus vaste. Le lancement de Jiggy Fest, son festival berlinois célébrant 10 ans de carrière, en est la preuve : une volonté d’unir les cultures par la musique, de créer une scène indépendante où la diaspora et les artistes locaux se rencontrent.
Avec African Beauty, il confirme qu’il n’est pas seulement un nom à suivre mais déjà une voix singulière dans la cartographie mondiale. Une voix qui chante la beauté, mais qui, au fond, parle d’unité, de mémoire et d’avenir.
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septembre 11, 2025Il faut une certaine audace pour toucher à un monument comme Celebration. Là où beaucoup se contenteraient d’un rework paresseux pour séduire les nostalgiques, Bido prend le pari risqué de plonger le hit planétaire de Kool & The Gang dans un bain nu-disco taillé pour les clubs. Le résultat, Celebration (Bido Edit), conserve l’âme festive de l’original tout en injectant une pulsation moderne, hypnotique, calibrée pour les nuits moites où le corps devient une machine à rythme.
Le remix s’appuie sur deux piliers. D’abord, la ligne vocale iconique, utilisée avec parcimonie, comme un clin d’œil complice qui ramène immédiatement à l’héritage funk-disco. Ensuite, une architecture house profonde : basses rondes, hi-hats ciselés, groove qui monte en vagues successives, jusqu’à ce que le morceau atteigne un état de transe collective. On ne danse plus seulement pour fêter, mais pour se perdre, pour se dissoudre dans la boucle.
Bido ne cherche pas la facilité. Plutôt que de capitaliser sur la seule nostalgie, il reconstruit Celebration comme un objet hybride, entre hommage et réinvention. La vibe organique des samples se frotte à une électronique souterraine, et c’est cette tension qui rend l’edit irrésistible : familier mais inédit, solaire mais sombre, à la fois souvenir et avenir.
Dans la galaxie des edits et remixes où trop de producteurs recyclent sans âme, Bido affirme une identité claire : un artisan du groove underground, capable de transformer un classique mainstream en arme secrète pour dancefloor. Celebration (Bido Edit) n’est pas qu’une relecture : c’est une preuve de maturité, un statement artistique. Une invitation à lever les bras, oui, mais surtout à redécouvrir un morceau qu’on croyait connaître – cette fois, les yeux fermés, le cœur ouvert, et les pieds collés au sol vibrant d’une salle pleine.
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septembre 11, 2025Kenny Sharp n’écrit pas des chansons, il déploie des ambiances. Avec Amy, le natif de D.C. livre un titre qui semble sorti d’un vinyle Motown oublié, mais réinjecté dans un corps alt-pop lumineux, vibrant, calibré pour les foules autant que pour l’intime. C’est l’ADN de son projet Brown Liquor Music : une soul ivre de groove, mais toujours assez souple pour se métisser de funk, de rock et d’élans pop modernes.
Dès l’introduction, la couleur est donnée : cuivres rétro, basse ronde, un rythme qui chaloupe comme une marche de séduction. Sharp ne se contente pas de chanter, il performe. Sa voix – chaude, expansive, capable de murmurer comme de rugir – convoque à la fois James Brown et Morris Day, mais toujours avec ce twist contemporain qui l’empêche de sonner pastiche. Amy fonctionne comme une déclaration, à la fois amoureuse et musicale, où l’objet du désir devient prétexte à un déferlement de style et de charisme.
Ce qui rend le morceau irrésistible, c’est son double visage : d’un côté la nostalgie Motown, ses harmonies satinées et son groove chaleureux, de l’autre une patine alt-pop qui l’arrime au présent. On imagine ce titre résonner aussi bien dans un club intimiste que dans une grande salle où les refrains deviennent incantations collectives.
Sharp incarne à merveille ce pont générationnel : ex-rappeur conscient devenu entertainer flamboyant, il s’autorise désormais la flamboyance sans renier la profondeur. Amy est un morceau séducteur, certes, mais c’est aussi une leçon de style : la preuve que la soul, loin d’être figée dans ses mythes, peut se réinventer en 2025 sous des formes nouvelles, hybrides et universelles.
Avec Amy, Kenny Sharp ne signe pas qu’un single : il rappelle que la musique, quand elle est bien dosée, peut être à la fois rétro, moderne, et viscéralement humaine. Une invitation à céder au groove, sans condition.
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septembre 11, 2025Un Rhodes qui s’étire comme une prière, une ligne de basse moelleuse, et puis la voix de Marcus Coates qui entre, pleine de feu mais teintée d’une douceur inattendue. Locked in a Vision n’a rien d’une simple ballade néo-soul : c’est une confession, un manifeste, un chant d’endurance né d’un tunnel vision où l’on refuse de se détourner de son but malgré les nuits blanches, les sacrifices et les doutes qui bourdonnent.
La production s’ancre dans un rétro-soul assumé, avec des arrangements feutrés qui rappellent la chaleur Motown, mais traversés d’une sensibilité R&B contemporaine. C’est cette fusion qui donne au morceau son équilibre : la nostalgie d’un temps où la soul servait d’arme pour traverser la douleur, et la modernité d’une écriture qui parle à une génération obsédée par la réussite autant que par l’authenticité.
Marcus Coates ne rappe pas, il ne sermonne pas : il raconte. Son phrasé, nuancé, traduit l’ambivalence d’un homme écartelé entre la dureté de la route vers le sommet et la tendresse d’un amour qui n’interrompt pas cette ascension mais l’alimente. Dans ce sens, Locked in a Vision est autant une chanson de grind qu’une chanson de cœur. L’un nourrit l’autre, comme si la passion créative et la passion amoureuse provenaient de la même source.
Au-delà du propos, ce titre fonctionne comme une incantation. On l’écoute en fermant les yeux, et chaque note semble encourager à tenir, à ne pas lâcher. C’est une soul de combat, à la fois intime et universelle, qui prend la sueur comme matière première et en fait quelque chose de beau.
Avec Locked in a Vision, Marcus Coates ne signe pas qu’un morceau : il érige une philosophie. Celle d’une ambition qui ne se dilue pas dans l’ego, mais qui trouve sa force dans la foi et l’amour. Une vision, certes, mais habitée, lumineuse, et terriblement humaine.
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septembre 11, 2025Un titre qui porte bien son nom. The Groove est ce type de morceau qui attrape l’auditeur dès les premières mesures et l’installe dans un balancement souple, quelque part entre la chaleur d’un R&B old school et l’acuité d’un hip-hop conscient. Amp Melo, épaulé par le vétéran Dizzy Wright, tisse une pièce où réflexion et sensualité se répondent, où l’on pense autant qu’on ressent.
La prod déroule un tapis feutré : basse ronde, touches jazzy, rythme organique qui respire comme un live band. Ce n’est pas un hasard : Amp Melo, anciennement connu sous le nom d’Amplified, vient de la scène scénique, de ces shows à haute intensité où guitare électrique et flûte jazz s’invitent au côté des DJ sets. On retrouve ici cette énergie hybride, capable de faire bouger sans perdre en profondeur.
Son flow, ciselé mais chaleureux, rappelle les héritages de Mos Def ou Blu & Exile : un hip-hop qui ne se coupe jamais de la soul. Dizzy Wright, en featuring, ajoute une couche d’authenticité west coast, plus directe, plus rugueuse, qui équilibre la fluidité d’Amp. Ensemble, ils construisent un dialogue cohérent : deux générations, deux styles, mais une même volonté d’ancrer le groove dans un propos.
Ce qui rend The Groove précieux, c’est sa manière de transcender les cases. À la fois accessible et exigeant, il se glisse aussi bien dans une playlist chill que dans une écoute attentive. Le morceau annonce surtout la montée en puissance d’Amp Melo, qui s’apprête à sortir Off The Bench en 2024.
Avec ce titre, il ne se contente pas de surfer sur des influences : il confirme une identité. Celle d’un artiste qui comprend que la musique est à la fois un espace de fête et de réflexion, un lieu où l’on danse et où l’on pense. The Groove s’inscrit dans cette tradition : un pont entre le corps et l’esprit.
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septembre 11, 2025Un morceau en deux temps, comme deux visages d’une même quête : voilà ce que propose Jordan Burgett avec medellín. D’un côté, une introspection boom bap aux rimes serrées, une plume qui cherche la vérité entre spiritualité et tentations modernes. De l’autre, une explosion trap, saturée de basses et d’énergie, où l’égo reprend le dessus, célébrant l’excès comme un rite. Le titre devient alors une fable rap contemporaine : l’éternel duel entre sagesse et vanité, transcendance et matérialisme.
La première partie séduit par sa densité. Flow incisif, bars ciselés, références spirituelles et métaphysiques s’entrecroisent avec une honnêteté brute. On y entend l’homme derrière l’artiste, en proie au doute, à la recherche de repères au milieu du chaos. Puis, sans prévenir, le morceau bascule : les kicks deviennent plus lourds, les hi-hats s’accélèrent, la prod se gonfle d’arrogance sonore. Là, c’est le rappeur qui prend le dessus, l’égo qui s’affirme, l’envie de croquer le monde quitte à en oublier la quête initiale.
Ce contraste est la véritable réussite de medellín. Plutôt que de choisir un camp, Burgett accepte la contradiction et en fait matière artistique. L’écoute oscille entre gravité et fun, profondeur et insouciance, comme une soirée où une discussion philosophique finit en débordement d’ego ivre. C’est à la fois perturbant et libérateur, et surtout terriblement humain.
Dans un paysage rap souvent polarisé entre conscience et démonstration, Jordan Burgett embrasse les deux. medellín n’est pas un simple track : c’est un miroir de nos propres tiraillements, mis en musique avec intensité. Une preuve que le hip-hop, même en flirtant avec l’éclectisme, peut encore raconter des histoires complexes sans perdre son groove.
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septembre 11, 2025Un parfum de fin de saison flotte dans Come My Way, ce single de Femi qui capture ce moment précis où l’été s’effrite mais où la nuit réclame encore une danse. Pas de grandes déclarations, pas de dramaturgie : juste l’envie de tendre la main, de dire “viens”, et de transformer une hésitation en étincelle. Le morceau se déploie comme une carte postale sonore – moite, enjouée, solaire – que l’on réécoute pour repousser l’inévitable retour à la grisaille.
Avec ses 105 BPM et son format resserré, la track épouse parfaitement les codes de l’afropop contemporaine : percussions chaudes, ligne de basse souple, mélodie accrocheuse où le chant se double d’un chœur quasi tribal sur ce fameux “ay, ay, ay”. La production n’écrase rien, elle laisse respirer, permettant à la voix de Femi d’osciller entre douceur feutrée dans les couplets et éclat collectif dans le refrain. C’est cette bascule qui donne au morceau sa tension : un va-et-vient entre timidité et abandon, solitude et partage.
Ce qui rend Come My Way addictif, c’est sa simplicité assumée. Là où certains cherchent à complexifier l’afro-fusion, Femi choisit l’épure, préférant jouer sur l’instantanéité d’un groove bien dessiné et la force d’une invitation directe. C’est une chanson qui vit autant sur un dancefloor que dans un casque de métro, parce qu’elle raconte quelque chose d’universel : ce frisson de “dernière chance”, quand il ne reste que quelques heures avant que la fête ne s’éteigne.
Avec ce titre, Femi s’inscrit dans une tradition d’afrobeats lumineux mais personnels, qui parlent autant à la tête qu’au corps. Come My Way n’est pas seulement une chanson de fin d’été : c’est un petit manifeste hédoniste, une manière de dire que parfois, la plus belle histoire naît dans la seconde où l’on ose enfin bouger.
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septembre 11, 2025Une guitare en boucle, ronde et apaisante, puis une basse qui s’installe avec souplesse : l’ambiance est trompeuse, presque douce. Car Lose My Mind, nouvelle rencontre entre Maka et Phlow produite par Teck-Zilla, n’a rien d’une love song tranquille. Ici, il est question de fatigue, de profils mensongers, de textos interminables qui finissent en queue de poisson, bref, de ce marécage qu’est devenu le dating à l’ère des applis et des réseaux sociaux.
Ce qui frappe, c’est la légèreté avec laquelle le duo transforme ces déboires en matière musicale. Maka ouvre le bal avec un chant nourri d’inflexions gospel, à la fois lumineux et ironique, donnant une dimension presque spirituelle à des anecdotes qui relèvent du quotidien le plus banal. Puis Phlow entre avec un flow souple, nerveux, qui croque des images criantes de vérité : pseudos ridicules, photos retouchées, égos démesurés. Leurs voix se répondent comme deux facettes d’un même récit collectif, celui de femmes qui naviguent dans une mer pleine de promesses vides.
La production de Teck-Zilla, fidèle compagnon de route, est une réussite en soi : un beat qui oscille entre hip-hop old-school et néo-soul moderne, relevé de textures soyeuses, avec ces guitares qui caressent et contrastent avec le réalisme grinçant des paroles. L’ensemble garde une vibe feel-good, presque ludique, alors que le propos touche une corde sensible : la lassitude de chercher l’amour dans un marché saturé d’illusions.
Lose My Mind n’est pas qu’un single malin, c’est une chronique générationnelle. Phlow et Maka captent l’air du temps avec humour et acuité, rappelant que la musique peut être à la fois miroir social et exutoire. À l’approche de leur projet Hard Shell, Soft Center, elles signent un morceau qui amuse autant qu’il libère, donnant une voix aux frustrations silencieuses de toute une époque.
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septembre 11, 2025Imagine un dancefloor baigné de lumières primaires – rouge, vert, bleu – où chaque strobe pulse comme un rappel que, derrière les écrans et les filtres, on cherche encore quelque chose de vrai. RGB (pour Real Good Boy), la nouvelle collaboration entre le producteur finlandais Rony Rex et la chanteuse hawaïenne Keilimei, joue précisément ce rôle : transformer l’obsession numérique des profils lissés et des applis de rencontre en une quête de sincérité mise en musique.
Le morceau, hybride, oscille entre modern house et hyperpop survitaminé. Les beats claquent comme des notifications, les synthés éclaboussent dans une avalanche de couleurs digitales, et au milieu de ce chaos maîtrisé s’élève la voix de Keilimei. Elle insuffle une chaleur inattendue, une humanité qui contraste avec le décor artificiel. Cette alchimie fonctionne : elle donne à RGB une densité émotionnelle tout en gardant une efficacité taillée pour les clubs.
Ce qui séduit dans cette track, c’est son double niveau de lecture. D’un côté, une pièce pop euphorique, prête à s’enflammer sur TikTok ou dans les sets festival. De l’autre, un commentaire lucide sur l’époque : à force de se vendre comme des avatars sans aspérités, ne risque-t-on pas d’oublier le frisson d’une connexion brute, non médiée ? Rony Rex a toujours aimé injecter de la malice et du discours dans ses productions, et RGB poursuit cette tradition avec justesse.
Avec ce single, le DJ finlandais confirme son statut de trublion global : capable de faire rire, danser et réfléchir en même temps. Quant à Keilimei, elle s’impose comme une voix singulière, capable de faire résonner de la tendresse au milieu d’une esthétique volontairement criarde. Résultat : une chanson qui explose en couleurs, mais qui touche surtout parce qu’elle ose rappeler une évidence – sous les filtres, ce qu’on cherche reste terriblement simple : quelque chose de réel.
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septembre 11, 2025On pourrait croire à une ballade simple, un souffle doux taillé pour les heures tardives. Mais Easy de Cosima Olu refuse la facilité que son titre suggère. Derrière l’élégance des accords et la fluidité de la mélodie, il y a une tension sourde : ce que les autres perçoivent comme naturel, léger, ne l’est jamais vraiment. L’effort, les blessures et la discipline restent en coulisses, dissimulés derrière un sourire ou une voix qui semble flotter sans effort.
Musicalement, le morceau glisse entre néo-soul et R&B contemporain, avec des inflexions jazz qui agissent comme des clins d’œil discrets aux grands standards. La production se fait minimaliste mais raffinée : une ligne de basse chaude, des touches de piano suspendues, une batterie feutrée qui pulse comme un cœur au ralenti. L’espace sonore est pensé pour respirer, pour laisser passer la voix de Cosima Olu – veloutée, vibrante, capable d’effleurer la fragilité tout en conservant une maîtrise impeccable.
Easy n’est pas qu’une chanson sur l’apparence. C’est une réflexion sur la perception et l’invisible : tout ce qu’on cache derrière l’illusion de l’aisance, toutes les heures de lutte et d’angoisse transformées en quelques minutes de grâce. Cosima Olu traduit cette ambiguïté avec une subtilité rare, refusant le pathos au profit d’une sincérité retenue.
Dans le paysage alt-pop et R&B actuel, saturé de productions lisses, Easy se distingue par sa justesse. Il ne cherche pas à impressionner mais à dire une vérité universelle : la beauté est souvent construite sur un terrain instable. Et si l’on se laisse bercer par la douceur de sa forme, on en sort aussi avec un poids au cœur – celui de savoir que derrière chaque évidence se cache une lutte invisible.
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septembre 11, 2025Une basse ronde, un riddim minimal mais entêtant, et cette petite étincelle qui fait basculer un morceau de simple track à véritable phénomène. Little and Rude signé IzyBeats et Sheneekii s’inscrit dans la lignée des bangers dancehall taillés pour l’instantanéité : pensé pour TikTok, né pour les clubs, mais construit avec un savoir-faire qui garantit sa longévité.
IzyBeats, producteur déjà couronné d’un Grammy, n’a plus à prouver son talent pour fusionner les héritages. Ici, il aligne un cocktail explosif où les codes du dancehall se frottent à l’afropop et à l’afro-fusion, tout en laissant traîner des fragrances reggae et même latines. Ce qui frappe, c’est sa capacité à garder une simplicité immédiate tout en travaillant des textures subtiles : le beat reste brut, mais derrière lui se cache une architecture millimétrée, pensée pour faire vibrer les foules sans jamais saturer.
Sheneekii apporte l’étincelle vocale, directe, incisive, charismatique. Sa voix découpe le riddim avec une assurance déconcertante, incarnant ce mélange d’insolence et d’énergie brute qui fait tout le sel du dancehall. Elle joue sur le contraste entre nonchalance et intensité, donnant au morceau une personnalité féline, insaisissable.
Avec Little and Rude, IzyBeats signe plus qu’un single : il dessine le blueprint d’un riddim pensé pour voyager, se propager, se transformer au contact des corps et des écrans. Dans un paysage saturé de tentatives opportunistes, ce track garde l’authenticité d’un son caribéen mais le propulse dans une modernité globale.
On comprend vite pourquoi le “Grammy Gang Riddim” est pensé comme une vitrine : il a ce parfum d’universalité qui permet à chaque artiste de s’y projeter. Mais avant tout, c’est Sheneekii qui l’incarne ici, avec un aplomb qui laisse présager qu’on n’a pas fini d’entendre son nom sur les dancefloors comme dans les playlists mondiales.
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septembre 11, 2025Une guitare douce, presque timide, ouvre home comme on entrouvre une porte restée trop longtemps fermée. Max Pope ne cherche pas l’effet immédiat : il installe une atmosphère fragile, faite de silences et de vibrations retenues, avant de laisser sa voix se poser, emplie d’une mélancolie lumineuse. Le morceau n’est pas simplement une chanson d’amour ou de souvenirs : c’est une quête, celle d’un jeune homme qui tente de redéfinir ce que le mot “maison” peut bien vouloir dire quand on a grandi entre plusieurs foyers et qu’on porte sur les épaules l’histoire douloureuse des générations passées.
La force de home, c’est son entremêlement de récits personnels et historiques. Pope convoque le destin de sa grand-mère, marquée par l’exil, la guerre et la perte, pour mieux éclairer son propre sentiment de fragmentation. À travers cette filiation, l’artiste de South London relie le passé et le présent, montrant que la notion de foyer ne se limite pas à des murs mais se tisse de chair, de mémoire et de rencontres. En filigrane, l’histoire devient aussi politique : que signifie appartenir, quand l’Histoire elle-même vous a déraciné ?
Musicalement, on retrouve ce mélange d’indie pop sensible et de folk moderne qui avait déjà marqué son premier album Counting Sheep. Mais ici, la production de Riley Macintyre (Arlo Parks, Glass Animals) ajoute une gravité nouvelle : des arrangements sobres, des textures aériennes, qui laissent la place à une voix au bord de la cassure. C’est une chanson qui ne se pavane pas mais qui hante longtemps après écoute, comme une conversation intérieure impossible à éteindre.
Avec home, Max Pope signe une pièce maîtresse de son prochain album Praise Animal, où l’intime et l’universel se confondent. Une chanson qui refuse de donner des réponses mais invite chacun à questionner sa propre définition du mot. Peut-être que le foyer n’est pas un lieu fixe mais une sensation, un visage, une mémoire floue. Et si cette chanson nous bouleverse, c’est parce qu’elle résonne comme un miroir : chacun y cherche, à sa manière, la route du retour.
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septembre 11, 2025Imagine l’écran d’un téléphone éclairant une chambre plongée dans le noir, les écouteurs vissés aux oreilles et ces messages vocaux qui reprennent vie comme des fantômes familiers. C’est précisément là que Sam Wills a placé Voicenotes, l’un des sommets fragiles de son prochain album Speak. Plus qu’une simple ballade, le morceau ressemble à un instant suspendu : une archive intime réinventée en jazz contemporain, un souffle de nostalgie où la douleur de la séparation se marie à une élégance intemporelle.
Écrit avec son collaborateur de longue date Phairo, le titre s’impose par son dépouillement. La production, fine comme du papier de riz, laisse tout l’espace aux harmonies et à cette voix d’une précision troublante. Sam Wills y flirte avec la tradition des grands standards, convoquant des échos de Nat King Cole ou Billie Holiday, tout en s’autorisant des clins d’œil modernes, entre la sensualité d’un Prince et la douceur sophistiquée d’un Bobby Caldwell. Ce mélange crée un paradoxe délicieux : une chanson à la fois hors du temps et ancrée dans notre quotidien hyperconnecté.
Car derrière la délicatesse de l’arrangement, Voicenotes parle d’un geste terriblement actuel : rester éveillé à relire, réécouter, ressasser ce qui a déjà disparu. Le morceau prend la forme d’un dialogue avorté, d’un attachement qui persiste malgré la rupture. Une confession qui s’inscrit dans la trajectoire de Speak, disque pensé comme un récit de l’amour dans tous ses états : passion, désespoir, perte, puis réconciliation avec soi-même.
Après l’élan viral de Traingazing et les millions de streams de son premier album, Sam Wills s’offre avec Voicenotes une nouvelle respiration, plus intime, plus risquée aussi. C’est une chanson qui préfère la fragilité à l’esbroufe, et qui, justement pour cela, s’impose comme une pièce précieuse : un rappel que parfois, il suffit d’une voix enregistrée pour tout faire remonter.
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septembre 11, 2025Dans la moiteur d’un club, entre deux stroboscopes, une guitare flamenca fend soudain la nappe électronique. Le public ne comprend pas tout de suite, puis le battement house reprend, avale les cordes, les digère, les propulse dans une boucle irrésistible. C’est là que réside la force de Amor de Mis Amores (Qubiko Mix) : ce mariage inattendu entre le feu du Sud et la précision hypnotique de la tech house italienne.
Qubiko, producteur milanais habitué à ciseler des grooves millimétrés, revisite le morceau de STBAN avec l’élégance d’un orfèvre. Le kick tape sec, régulier, implacable, pendant que des percussions latines se glissent comme un parfum épicé. La guitare et les voix, héritées du flamenco, ne sont jamais effacées mais intégrées dans la mécanique électronique, comme des fantômes qui veillent sur le dancefloor. Le résultat est un track qui navigue entre tradition et futurisme, une house charnelle qui refuse de choisir entre l’âme et la machine.
STBAN n’en est pas à son coup d’essai. Porté par son concept Flamenca, il tisse depuis plusieurs années des ponts entre les racines espagnoles et la culture club. Ici, il trouve en Qubiko un partenaire capable de magnifier cette vision : transformer l’héritage en expérience sensorielle totale, pensée pour les clubs mais nourrie d’histoire et de profondeur.
Amor de Mis Amores (Qubiko Mix) est une déclaration d’intention : la preuve que la house, même ancrée dans les codes des années 90, peut encore se réinventer en puisant dans des racines anciennes. Sur les grandes scènes comme dans les clubs moites, le morceau agit comme une transe lumineuse : il fait danser les corps tout en rappelant que la mémoire, elle aussi, a un rythme.
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septembre 11, 2025Il existe des morceaux qui ne naissent pas dans un plan marketing millimétré ni dans l’attente d’un tube, mais dans le chaos d’une nuit trop arrosée. Come Over de VERCI est de ceux-là : une chanson surgie de l’instant, écrite et enregistrée ivre, sans filtre ni stratégie, et c’est justement cette spontanéité qui en fait la force. C’est brut, bancal par endroits, mais vibrant de cette vérité que l’industrie oublie trop souvent : la musique peut être un geste immédiat, sans autre prétention que d’exister.
Le titre s’inscrit dans une hybridation séduisante entre alternative hip-hop et pop-rock. Les guitares tracent des riffs nerveux, presque garage dans leur texture, tandis que la rythmique garde l’efficacité d’un beat hip-hop moderne. La voix de VERCI, un peu éraillée, légèrement désaccordée par l’alcool mais incroyablement vivante, donne au morceau un parfum de confession nocturne. On y entend la maladresse mais aussi la liberté, comme si l’ivresse avait permis de désarmer toute posture pour ne laisser qu’une énergie crue.
Ce qui rend Come Over attachant, c’est ce côté accident heureux : une chanson qui n’aurait peut-être jamais dû exister, mais qui, une fois partagée, fait écho à ceux qui connaissent ces nuits où l’on parle trop, où l’on ose trop, et où l’on crée sans réfléchir. VERCI capture cette magie fugace et la transforme en un hymne imparfait mais addictif, déjà validé par ses proches et prêt à séduire un public plus large.
Avec Come Over, VERCI prouve qu’il n’a pas besoin d’artifices pour exister. C’est un morceau fait de désinvolture et de vérité, qui tient autant du freestyle de garage que de l’hymne indie pour la génération qui transforme ses excès en matière artistique. Une carte de visite spontanée, rugueuse et magnétique, qui donne envie d’attendre la suite.
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septembre 11, 2025Une chambre, des cahiers ouverts, une pression sourde qui vient autant de l’intérieur que de l’extérieur : Expectations est le récit d’une adolescente qui refuse d’être simplement définie par les attentes du monde. À 17 ans, Imani-J transforme cette lutte intime en une chanson d’une maturité déconcertante, où le contemporary R&B se teinte de l’élan solaire de l’afrobeat et de la fluidité afro-pop. C’est à la fois un autoportrait et un manifeste : le témoignage d’une jeune femme qui choisit de ne pas plier sous le poids des regards.
Dès les premières mesures, le morceau installe une sensualité rythmique qui respire l’afro-fusion contemporaine. La production, subtilement polie, laisse s’épanouir des percussions chaudes et des lignes mélodiques qui ondulent comme une respiration. Mais ce qui marque, c’est la voix d’Imani-J : souple, vibrante, capable de passer de l’intime murmuré à l’affirmation pleine et entière. On sent qu’elle ne chante pas seulement une idée : elle l’incarne, elle l’habite avec une intensité qui dépasse son âge.
Expectations ne se contente pas de dénoncer la pression des autres. Il explore aussi le dialogue intérieur, cette lutte contre soi-même qui peut être plus lourde encore que les injonctions extérieures. En transformant ce chaos en un morceau dansant, lumineux et fédérateur, Imani-J réussit à faire de la vulnérabilité une force, et de l’aveu un moteur.
Son métissage – Kiwi et Haïtienne – irrigue sa musique d’une richesse identitaire et culturelle rare, comme une double appartenance qui se traduit en textures sonores. Là où d’autres chercheraient à imiter des modèles, elle affirme déjà une singularité, portée par l’élégance pop et l’introspection R&B.
Avec Expectations, Imani-J prouve qu’elle n’est pas seulement une promesse mais déjà une artiste à part entière. À 17 ans, elle fait de ses doutes un tremplin, et de ses contradictions un langage universel. On a la sensation d’assister aux premiers battements d’ailes d’une voix qui pourrait bien marquer l’avenir de la scène R&B et afro-fusion en Nouvelle-Zélande et au-delà.
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septembre 11, 2025Say Hi n’est pas qu’un simple morceau hybride, c’est une confrontation à deux voix, un duel tendre et rageur où Brian O’Donnell, alias oduck, trouve son contrepoint dans une voix féminine qui éclaire l’ombre et nuance la colère. Ensemble, ils transforment une chanson de pop-rock rap en véritable scène de vie : une tension palpable entre l’envie de se fermer et le besoin de tendre la main, entre le cri et le murmure.
Dès l’intro, les guitares saturées installent une urgence rock, épaulées par une batterie sèche, presque punk dans l’énergie. Oduck entre avec un flow brut, direct, qui porte la rage des non-dits. Puis surgit cette voix féminine, claire, aérienne, qui fend la densité comme un rayon inattendu. Elle n’apaise pas vraiment : elle trouble, elle relance, elle oppose une douceur inquiète à la rugosité du rap. Ce va-et-vient donne au morceau un relief théâtral, comme une dispute mise en musique, où chaque timbre dévoile une part du même chaos intérieur.
Le refrain, pop et fédérateur, agit comme un exutoire : les deux voix s’y rejoignent, se mêlent et se frottent, créant une sorte de catharsis collective. Le morceau parle d’un geste simple – dire bonjour, briser le mur du silence – mais derrière, il y a toute une réflexion sur la solitude moderne, sur la peur d’aller vers l’autre et la nécessité de se reconnecter.
Ce qui rend Say Hi si singulier, c’est ce mélange d’électricité rock, de lucidité rap et d’élan pop porté par deux voix qui se complètent autant qu’elles s’opposent. Oduck ne livre pas une chanson, mais une scène : celle d’un monde fracturé où un homme et une femme choisissent encore de se parler, de s’appeler, d’exister ensemble.
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septembre 11, 2025À l’écoute de Joga A Potranca, impossible de rester immobile : le morceau explose comme une rafale de feu d’artifice au cœur d’une favela en pleine nuit. Verck21 s’inscrit dans la tradition du funk carioca, mais il lui injecte une énergie électro-funk qui électrifie la moindre pulsation. C’est brut, frontal, presque animal, et ça transpire la liberté d’un son taillé pour les corps, les fêtes de rue et les hauts-parleurs saturés jusqu’à l’aube.
La construction est volontairement minimaliste mais diaboliquement efficace. Un beat qui martèle sans relâche, une basse qui claque comme un fouet, et par-dessus, cette voix qui scande et provoque, comme une injonction à lâcher prise. Chaque élément est pensé pour créer une transe immédiate, cette ivresse collective qui fait la force du funk carioca depuis ses origines. Pourtant, Verck21 ne se contente pas de reproduire les codes : il les repousse, y insérant des textures électroniques qui font vibrer le morceau comme une décharge sous la peau.
Joga A Potranca n’est pas qu’un hymne festif, c’est une célébration du chaos joyeux, de la sueur et de la chair en mouvement. Dans cette musique, il y a quelque chose de profondément politique : l’affirmation d’une culture populaire qui refuse le silence, qui impose son volume, sa vitalité et sa vérité à un monde trop souvent sourd à ses pulsations.
En un titre, Verck21 capte l’essence d’un genre insoumis et l’élève à une dimension presque futuriste. Joga A Potranca est plus qu’une invitation à danser : c’est une proclamation de liberté, un cri dans la nuit transformé en fête, un battement de cœur collectif où chacun est invité à se perdre.
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septembre 11, 2025Il y a parfois des trajectoires qui donnent l’impression de tracer des constellations : des points éloignés qui, reliés entre eux, composent une carte du futur. Endo Collinz est de cette génération d’artistes qui incarnent un pont entre deux mondes. Né à Curaçao, bercé par les rythmes insulaires, il vit aujourd’hui à Los Angeles, au cœur de l’industrie mondiale. Sa musique est précisément cela : une tension magnétique entre racines et horizon. Avec Billie Jean, il signe un morceau de contemporary R&B contaminé par l’énergie brute du trap et l’efficacité mélodique du pop rap, une œuvre qui résonne comme une déclaration d’intention.
Dès ses premières mesures, Billie Jean installe une atmosphère moite, presque cinématographique. La production superpose des nappes R&B satinées à des basses qui claquent sèchement, pendant que les hi-hats tracent une ligne de fuite vers l’urgence du trap. On sent dans chaque détail le soin d’un producteur qui connaît les codes mais refuse de s’y enfermer. Collinz glisse sa voix dans cet écrin sonore avec une aisance désarmante : un phrasé tantôt chanté, tantôt rappé, qui caresse et percute en même temps.
Ce qui frappe, c’est l’intensité émotionnelle. Billie Jean n’est pas une simple démonstration de style : c’est une plongée dans l’intimité d’un artiste qui explore la fragilité des relations, la tentation, le désenchantement. Ses paroles, habitées d’une sincérité brute, trouvent leur force dans cette capacité à transformer des expériences personnelles en refrains universels.
Endo Collinz avait déjà attiré l’attention en 2023 avec Save Me, single inaugural dont le clip avait accumulé des centaines de milliers de vues en quelques semaines. Avec Billie Jean, il confirme qu’il n’est pas une étoile filante, mais un nom qui s’installe durablement. Sa musique porte en elle le souffle d’un futur où l’hybridation est la règle : les Caraïbes dans le cœur, Los Angeles dans la voix, et l’ambition planétaire comme moteur.
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septembre 11, 2025Il y a des morceaux qui s’installent dans vos oreilles comme une évidence, qui semblent avoir toujours existé et qui pourtant arrivent à transformer le paysage sonore d’un seul battement de basse. Guarantee de Setapart x Karice est de ceux-là. Une offrande néo-soul irriguée de racines africaines et caribéennes, un morceau incandescent qui parle des creux et des crêtes de la vie, mais surtout de cette foi inébranlable dans le Très-Haut, présentée comme l’unique garantie au milieu du chaos.
Dès les premières secondes, la production dévoile une mélodie obsédante, presque solaire, portée par une ligne de basse ferme, solide comme une colonne vertébrale. Les percussions, elles, s’habillent de polyrythmies africaines, tandis que des échos caraïbéens soufflent un parfum de danse et de sueur nocturne. Ce n’est pas qu’un titre à écouter : c’est une expérience qui pulse dans la poitrine, une vibration qui convoque l’ancestral et l’avenir dans un même souffle.
La voix de Karice, souple et lumineuse, agit comme une boussole intime. Elle ne raconte pas seulement les hauts et les bas de l’existence ; elle les incarne, elle les fait résonner en chacun de nous. Face à la fragilité du quotidien, son chant trouve refuge dans la transcendance, dans cette foi proclamée non pas comme dogme mais comme force d’équilibre. Setapart, en contrepoint, apporte une dimension plus brute, une gravité qui enracine le morceau et l’empêche de flotter trop haut.
Guarantee s’écoute comme un mantra moderne. À la croisée des genres, il offre une vision résolument tournée vers demain : la Neo-Soul, loin de se figer dans ses codes classiques, s’ouvre à des horizons plus larges, embrassant les continents, réconciliant l’intime et l’universel. On en ressort avec l’impression d’avoir voyagé sans quitter sa chambre, et la conviction que la musique, quand elle touche juste, est aussi une forme de foi.
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septembre 11, 2025Certains morceaux donnent l’impression de regarder un film avant même d’avoir vu l’écran. Tomorrow You And I Will Rule The World de Rebel Symphony Orchestra en fait partie. Tout y est cinématographique : l’ampleur des violons, les percussions qui claquent comme des coups de tonnerre, les synthés distordus qui hérissent l’air, et au centre, cette voix rap qui taille son chemin dans le fracas. C’est une dramaturgie où l’intime et le politique se confondent.
Le récit est simple mais puissant : deux êtres se retrouvent, meurtris par le doute, portés par leurs cicatrices, et décident de transformer leur histoire en révolte. L’union n’est pas romantique mais révolutionnaire : à deux, ils deviennent une force qui déplace les murs, une menace pour les sceptiques et les cyniques. Ce “nous” de combat est l’arme secrète, la certitude que la douleur partagée peut devenir moteur.
Musicalement, DJ Fantasia et son collectif repoussent encore les frontières qu’ils aiment brouiller. On passe de la solennité presque sacrée d’un orchestre symphonique à la rugosité crue d’un couplet rap, comme si Beethoven rencontrait Mobb Deep dans une cathédrale futuriste. Les guitares rock surgissent comme des éclairs, amplifiant la tension dramatique, tandis que les beats urbains redonnent à la fresque son ancrage terrestre. C’est cette collision qui rend le projet unique : une hybridation assumée, à la fois élégante et viscérale, où chaque excès trouve son équilibre.
Tomorrow You And I Will Rule The World ne promet pas seulement une conquête musicale : il incarne l’idée qu’un duo, qu’une alliance, peut renverser l’ordre établi. Dans un paysage saturé de sons formatés, Rebel Symphony Orchestra choisit la démesure, et rappelle que l’ambition n’a de sens que lorsqu’elle s’habille d’audace.
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septembre 3, 2025Un rideau de nuit s’ouvre, et une voix surgit. Pas une voix qui cherche l’effet ou la démonstration, mais celle de Ginger Bennett, dense, veloutée, pleine de mémoire. Avec Chouette, elle ne raconte pas seulement des chansons, elle raconte des vies, celles de sa famille, de sa communauté, de son quartier, et par ricochet, la nôtre. Frances Knight, au piano, sculpte les paysages qui entourent cette parole, entre volutes de jazz, élans de soul et clins d’œil latins. On est dans un disque qui respire, qui écoute autant qu’il parle.
Mr. Pink ouvre le bal comme un tableau vivant : celui d’un voisin fantasque, figure de la génération Windrush, peintre de façades bariolées dans un Londres gris. La musique déborde comme les couleurs de sa maison, un hymne à la résistance par la singularité. Puis vient Daisy Dance, fragile ritournelle où la nostalgie d’enfance flotte entre les doigts de Knight et les inflexions tendres de Bennett.
L’album n’esquive rien. Undoing plonge dans l’héritage du passé colonial, une plaie ouverte posée sur des accords graves, presque funèbres. À l’inverse, S’awkward désamorce par l’humour, un swing aux saveurs latines qui ironise sur les microagressions quotidiennes, preuve que la musique peut aussi être arme subtile contre la violence sourde. Me and the Moon et Necklace of Raindrops offrent des respirations plus contemplatives, presque oniriques, où la voix se pose comme une confidence sous la lune. Enfin, Fool referme l’ensemble avec une amertume douce, l’élégance d’une vérité dite sans détour.
Ce qui marque dans Chouette, c’est son équilibre : chaque chanson est une fenêtre ouverte, mais aucune ne cherche à enjoliver. Tout est pensé comme un geste juste, ancré dans l’expérience et dans le corps. Bennett chante « avec sa poitrine », comme elle le dit elle-même, et cette sincérité brute s’entend à chaque inflexion. Knight, en architecte sonore, déploie des harmonies qui donnent l’espace nécessaire aux récits.
On sort de l’écoute avec cette impression rare qu’un disque vous a observé autant que vous l’avez écouté. Chouette n’est pas seulement un album : c’est une paire d’yeux nocturnes qui guettent nos contradictions, mais qui n’oublient jamais d’y chercher, entre les failles, un peu de lumière.
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septembre 3, 2025On ne se débarrasse jamais vraiment de ses idoles. Elles rôdent, s’invitent dans nos gestes, colonisent nos phrases, hantent jusqu’à nos silences. Kill Your Idols de Crayon et Lossapardo est une mise à mort douce, presque amoureuse, de ces fantômes qu’on s’invente pour mieux se perdre. Une chanson comme un rituel nocturne, à la fois fragile et implacable.
Tout commence en douceur, comme un secret confié à voix basse. La boucle tourne, un peu bancale, volontairement imparfaite, comme si Crayon refusait de lisser le réel. On entend le bois craquer, les cordes d’une basse hypnotique se tendre, les doigts hésiter : ce n’est pas de la virtuosité, c’est un aveu. Puis Lossapardo surgit, voix ralentie, spectrale, comme un double intérieur qui viendrait dire ce qu’on n’ose pas prononcer. Son chant n’est pas un chant mais une incantation étouffée, une manière de déposer ses idoles sur un bûcher invisible.
Le morceau avance sans jamais chercher l’explosion, préférant la tension suspendue. On est happé par cette économie de moyens, par cette obstination à ne pas céder au spectaculaire. Ici, le minimalisme devient radical, politique presque : Crayon choisit la faille plutôt que le vernis, l’intime plutôt que l’apparat. Kill Your Idols refuse d’impressionner, il préfère troubler, remuer, fissurer.
Et c’est peut-être là sa puissance : ce morceau nous regarde en face et nous demande qui nous imitons encore, à qui nous offrons notre désir de ressembler. Il nous intime d’oser l’espace vide, celui qui fait peur, où il n’y a plus de maître à copier mais seulement nous, face à nous-mêmes.
Alors, écouter Kill Your Idols, c’est accepter de se délester de ses statues intérieures. De se dire qu’au fond, la plus grande idole à tuer, c’est celle qu’on croyait devoir être.
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septembre 3, 2025Pépite du jour, et gros coup de cœur même. Il y a dans Ma beauté quelque chose de rare, presque anachronique dans une époque où le rap et le RnB courent souvent après l’effet immédiat : ici, l’émotion prend son temps. Le morceau s’installe avec une douceur trompeuse, comme une confidence glissée à voix basse, mais derrière cette apparente simplicité se cache une tension — celle d’un homme qui, après avoir traversé la mélancolie (Toxic) et les exaltations charnelles (Baby Boy, Besos), trouve enfin les mots justes pour célébrer sans détour ce qui le touche profondément.
Ce qui rend le morceau unique, c’est sa pudeur. Le beat est volontairement minimaliste, avec une rythmique RnB chaloupée et des notes de piano enveloppantes qui laissent la voix respirer. Pas d’artifice, pas de surenchère : DVSN choisit l’économie pour mieux mettre en avant ce qu’il dit. Le refrain, d’une limpidité désarmante, agit comme une incantation amoureuse. Et c’est précisément dans cette simplicité qu’il touche droit au cœur : à rebours des codes virilistes encore trop présents dans le rap français, il offre une déclaration où l’ego s’efface devant l’autre.
Mais Ma beauté n’est pas forcément qu’une déclaration d’amour à proprement dit. C’est aussi une étape dans l’itinéraire artistique de DVSN. Après avoir exploré différentes facettes de son identité sonore comme le reggaeton solaire avec Paquita, l’afro-dancehall entraînant avec Baby Boy, ou encore l’introspection sombre avec Toxic; il livre ici une pièce fondatrice, presque manifeste : dire que la beauté peut être moteur, que l’attachement n’est pas une faiblesse mais une force créatrice. Plus encore, DSVN prouve que ce n’est pas toujours le stéréotype de l’homme rappeur qui fait capoter la relation avec une femme et qu’il peut lui-même souffrir de cette relation. Les 15 000 écoutes en quatre jours ne sont pas qu’un chiffre, elles sont le signe que le public a perçu cette sincérité et s’y reconnaît.
Il faut aussi replacer Ma beauté dans une filiation. La culture hip-hop française a donné des classiques de l’amour désarmé — on pense à certains morceaux de La Fouine ou même aux instants de fragilité de Booba — mais rarement avec une telle transparence émotionnelle. DVSN n’imite pas, il prolonge cette veine à sa manière, avec sa voix légèrement voilée, ses intonations qui oscillent entre confidence et ferveur.
Au fond, Ma beauté n’est pas seulement une chanson dédiée à une femme aimée, mais une profession de foi. Celle d’un artiste qui veut rappeler que le rap, dans sa force narrative, peut aussi être un lieu de tendresse et de reconnaissance. Une tendresse brute, dépouillée, qui, loin d’affaiblir, rend plus fort. Et c’est ce paradoxe-là qui donne au titre sa puissance : une ballade amoureuse qui sonne comme un acte de résistance.
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septembre 3, 2025Pas besoin de fermer les yeux pour sentir ce morceau vibrer : Evergreen Nights s’ouvre comme une fenêtre entrouverte sur un paysage qui défile, les phares croisant des silhouettes d’arbres et la basse électrique pulsant comme le cœur de la voiture. Le titre a quelque chose de plus qu’une simple collaboration, il ressemble à une fraternité improvisée entre quatre voix qui transforment l’errance en rituel sonore.
Watsky tire les lignes vers le ciel avec son débit incisif, Dylan Owen ramène la gravité de la mémoire, Sol apporte cette énergie solaire qui illumine même les silences, et Harrison Sands scelle l’ensemble de son timbre pop et chaleureux. L’équilibre est subtil : ça rappe, ça raconte, ça chante, mais toujours avec cette sincérité brute qui fait oublier les artifices de production. Ici, la technique se fait invisible pour laisser passer l’émotion.
Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont Evergreen Nights parvient à relier deux pôles souvent opposés : l’ivresse de la route et le poids des absences. C’est une chanson de voyages et d’adieux, de rires et de cicatrices. Une bande-son qui s’adresse à ceux qui savent que derrière chaque coucher de soleil sur les forêts du Nord-Ouest se cache aussi la nostalgie de ceux qui ne sont plus là pour le voir.
On aurait pu craindre le patchwork, mais non : la fluidité est telle que l’on croirait entendre une seule conscience scindée en quatre voix. Evergreen Nights ne cherche pas à séduire les clubs ou les playlists de fête, mais à devenir un compagnon discret, presque intime, pour les routes nocturnes. C’est un morceau qui respire la fraternité et qui, en filigrane, rappelle que voyager, c’est parfois aussi apprendre à laisser partir.
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septembre 3, 2025Certains producteurs choisissent l’efficacité, d’autres l’émotion. Devenish, lui, cherche la mémoire. Avec For Me, premier single sous son propre nom, le DJ et producteur britannique ose un geste simple et lumineux : transformer la house en machine à remonter le temps. Pas vers les clubs moites de Chicago, mais vers ces après-midis d’enfance où l’on oubliait le temps, soleil sur la nuque, monde réduit à un ballon, un rire, un souffle d’air chaud.
Le morceau se construit comme un rituel d’éveil. La basse profonde pulse comme un cœur rassurant, les percussions claquent avec la précision d’une house old-school, mais ce sont les détails organiques qui intriguent : un riff de guitare funky qui accroche la lumière, des voix filtrées qui semblent venir d’une autre pièce, et des nappes synthétiques chaudes qui recouvrent l’ensemble d’un voile tropical. C’est de la dance music, oui, mais elle transpire une douceur paradoxale, comme si chaque drop voulait caresser plutôt que percuter.
Là où beaucoup cherchent l’adrénaline, For Me propose une euphorie apaisée, presque contemplative. Devenish assume l’héritage afro et deep house, mais il les infuse d’un souffle personnel : l’envie de fabriquer une joie durable, qui ne s’épuise pas une fois la nuit terminée. Sa démarche, née d’une retraite volontaire après des années à produire pour les autres, traduit une quête identitaire. Faire de la musique non plus pour remplir les sets d’autrui, mais pour retrouver une voix intime, un point de vérité.
Il y a quelque chose d’éminemment sincère dans ce single, qui résonne comme une carte de visite et un manifeste : la fête n’a pas besoin d’excès pour exister, il suffit parfois de retrouver l’état d’émerveillement que l’on croyait perdu. Avec For Me, Devenish ouvre une porte vers une house solaire et généreuse, qui ne cherche pas la performance mais la communion.
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septembre 3, 2025Certains titres s’écoutent comme des confidences murmurées au creux de l’oreille, d’autres comme des incantations capables de transformer le poids du passé en lumière neuve. Khadijat de Kukie brwn fait partie de cette seconde catégorie. Derrière son rythme afro-fusion au balancement solaire, se cache un manifeste intime : celui de ne pas laisser les cicatrices d’hier gouverner le lendemain, de se relever, d’avancer malgré tout.
Kukie brwn, voix d’Edo State enracinée dans la soul et nourrie de la vibration afrobeat, déploie ici une écriture à la fois simple et universelle. Pas de faux-semblants, pas de grandiloquence : juste des mots qui serrent le cœur et redonnent souffle, portés par une interprétation viscérale. Sa voix se pose comme un baume, oscillant entre gravité et tendresse, et vient rappeler que la vulnérabilité est aussi une force.
La production de Khadijat épouse cette intention : lignes mélodiques souples, percussions discrètes mais fermes, textures qui rappellent autant la chaleur d’une soirée nigériane que l’introspection d’un matin solitaire. C’est une chanson qui n’exige pas l’euphorie, mais propose un espace de guérison, un moment suspendu où la douleur peut se transmuer en énergie.
Ce qui distingue Kukie brwn, c’est cette manière d’habiter son art comme une mission. Elle ne chante pas seulement pour séduire l’oreille, mais pour déclencher quelque chose en celui ou celle qui écoute — un sursaut, un rappel que la dignité réside dans la persistance à se tenir debout. Khadijat n’est pas un simple morceau, c’est une main tendue, une promesse murmurée : ton passé ne décide pas de ton avenir.
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septembre 3, 2025Certains morceaux ne cherchent pas à moraliser ni à complexifier, ils se contentent d’ouvrir un espace où le désir danse librement. Tonight de J. Santonio appartient à cette catégorie : une pulsation funk traversée de nappes R&B et d’éclats nu-disco, construite comme un écrin pour un récit de liberté féminine assumée. Ici, la femme n’est ni fantasmée ni domestiquée, mais célébrée dans son envie d’explorer sans entraves, dans son droit à la frivolité comme revendication d’autonomie. Et Santonio, loin de jouer les gardiens de vertu, choisit l’attitude la plus rare dans la pop masculine : encourager, soutenir, amplifier cette énergie sans l’étouffer.
Musicalement, le morceau se nourrit des fantômes dorés des pistes de danse — le groove effervescent des années disco, les syncopes héritées du funk, les scintillements pop calibrés pour la radio. Mais J. Santonio y glisse sa propre patte : un timbre râpeux, chaud, capable de basculer en un instant de la tendresse à la suggestion. Sa voix agit comme un phare dans cette nuit où tout semble possible, oscillant entre la séduction feutrée et l’appel à l’abandon joyeux.
Ce qui frappe dans Tonight, c’est son équilibre entre légèreté et affirmation. On pourrait s’arrêter à la surface festive — un track parfait pour la voiture, les clubs, ou les soirées d’été — mais en filigrane, on y lit une vraie prise de position : l’idée que le plaisir féminin n’a pas à s’excuser ni à se cacher. Dans un paysage pop encore saturé de récits masculins centrés sur la conquête, J. Santonio retourne le script et devient témoin complice plutôt que protagoniste dominateur.
En un peu plus de trois minutes, Tonight réussit le pari d’être à la fois hédoniste et politique, radio-friendly et profondément contemporain. Une invitation à se laisser aller, mais aussi à se réapproprier son propre corps et son propre récit.
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septembre 3, 2025Difficile de rester immobile quand la foi prend le visage incandescent de l’afrobeat. Avec Genesis 11:1-16, The Bible Music Project transforme un extrait des Écritures en une pulsation organique, une cérémonie dansante où la ferveur et la sueur s’entremêlent. On n’est pas dans l’illustration littérale, ni dans l’exercice scolaire : ici, chaque mot de la Genèse devient un rythme, chaque souffle de l’histoire un groove.
Le morceau s’ouvre sur des percussions nerveuses qui installent un climat d’urgence, presque tribal. Très vite, les lignes de basse charnues entrent en résonance avec des chants collectifs qui semblent invoquer à la fois l’esprit du texte et l’énergie de la rue. Cette double lecture — sacrée et profane — donne au titre une densité rare, où l’afrobeat agit comme un médium de transmission universelle. Le corps danse, mais l’esprit reçoit le message.
Dans le détail, la production s’appuie sur des couches de polyrythmies et des cuivres éclatants, qui surgissent comme des éclairs pour relancer la tension. On sent une recherche précise d’équilibre entre la transe hypnotique propre à l’afrobeat nigérian originel et une approche plus contemporaine, calibrée pour résonner dans les clubs autant que dans les cérémonies intimes. La voix, tantôt solennelle, tantôt galvanisante, agit comme un guide spirituel au milieu de cette tempête sonore.
Genesis 11:1-16 ne se contente pas de “mettre la Bible en musique”. C’est un geste de réappropriation : ramener un texte millénaire dans le présent brûlant, l’incarner dans un langage universel — le rythme — et rappeler que la foi, quelle que soit sa forme, est d’abord une affaire de corps, de souffle et de communauté. Un titre qui refuse le dogme pour embrasser le vivant.
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septembre 3, 2025Une basse étouffée comme un cœur qui cogne dans le noir, une voix qui cherche la lumière en oscillant entre fragilité et puissance, et au loin une silhouette venue de France qui murmure son espoir dans un flow abrasif. I SEE de Taquirah et Lutshi n’est pas une simple collaboration transatlantique, c’est un appel à soi-même, une tentative de forcer le regard vers l’horizon quand tout pousse à rester figé dans l’ombre.
Taquirah, performeuse originaire de l’Illinois, porte dans son corps la mémoire du jazz et du gospel. Chaque syllabe qu’elle délivre semble jaillir d’une danse invisible, comme si sa voix dessinait des gestes suspendus dans l’air. On devine l’influence des grandes divas néo-soul, mais jamais dans l’imitation : chez elle, l’émotion se déploie avec un naturel désarmant, entre chant clair et grain brisé, comme une prière qui refuse de se taire. Lutshi, lui, vient offrir la rugosité du français, une langue qui se heurte aux beats downtempo, qui résiste et complète l’élan aérien de Taquirah.
La production se situe sur une ligne de crête fragile : nappes R&B éthérées, rythmes empruntés au grime, atmosphère downtempo qui flirte avec l’apesanteur. L’ensemble respire la tension d’une métropole la nuit, entre les doutes qui alourdissent et les rêves qui persistent. I SEE réussit à capturer cette bascule intime entre désespoir et foi — non pas la foi religieuse, mais celle, profondément humaine, qui consiste à se dire qu’il existe encore un chemin possible, un futur respirable.
Dans un paysage saturé de morceaux calibrés pour les playlists, ce titre ose la sincérité brute. C’est un fragment de vie transformé en matière sonore, une main tendue aux âmes qui trébuchent mais continuent malgré tout d’avancer. Et c’est peut-être là sa victoire : rappeler que parfois, voir mieux pour soi commence par écouter quelqu’un d’autre croire à voix haute.
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septembre 3, 2025Chez Dumomi The Jig, l’ego-trip n’est jamais gratuit. Derrière Hear About Me, nouveau chapitre de son ascension afro-fusion, il y a une revendication simple : transformer la sueur en lumière, l’obstination en héritage. Le morceau s’ouvre comme une confidence de fin de nuit, quand les paupières sont lourdes mais que l’esprit carbure encore. Chaque phrase porte l’odeur du bitume nigérian, traversé de slang et de références de rue, comme si le rappeur voulait ancrer son récit dans le réel avant de l’élever vers l’hymne.
La force de ce titre, c’est sa double pulsation : d’un côté, la sérénité de quelqu’un qui a survécu à l’orage ; de l’autre, l’énergie électrique de celui qui veut plus, qui refuse de se contenter de miettes. La production oscille entre l’élan solaire de l’afrobeat et la gravité presque méditative d’un afro-pop introspectif. Résultat : un son qui ne cherche pas à hypnotiser la piste de danse à tout prix, mais qui reste assez vibrant pour nourrir les corps en même temps que l’esprit.
On sent la gratitude affleurer dans ses mots — à la famille, aux piliers qui ont permis à ce rêve de ne pas s’effondrer. Mais Dumomi ne tombe pas dans la mièvrerie : il brandit ses cicatrices comme autant de preuves. Les mensonges, les freins, les trahisons deviennent ici carburant. Hear About Me est à la fois un bilan et une promesse, un coup d’œil rétrospectif vers le chemin parcouru et une annonce au monde : l’histoire ne fait que commencer.
Dans un paysage afro-urban souvent saturé de morceaux interchangeables, Dumomi The Jig réussit à imposer une singularité : un storytelling qui respire l’authenticité, une écriture qui choisit la nuance plutôt que le cliché, et une interprétation qui conjugue fierté et humilité. Avec Hear About Me, il ne signe pas seulement un tube motivant, il sculpte une trajectoire, celle d’un artiste qui transforme sa lutte en levier, et qui s’assure que demain, on n’aura d’autre choix que d’entendre parler de lui.
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septembre 3, 2025Caddy Pack n’a jamais eu besoin d’artifices pour exister : sa voix, son flow et ses silences suffisent. Avec Don’t Be Afraid, la rappeuse germano-américaine originaire de Heidelberg offre bien plus qu’un single : une respiration, un espace où l’on apprivoise ses propres vertiges. Ce n’est pas un slogan, encore moins une posture. C’est un geste nu, presque fragile, qui transforme l’aveu de peur en manifeste intime.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette manière qu’elle a de sculpter un pont entre les racines du hip-hop US et la douceur cotonneuse des textures lo-fi. Là où d’autres privilégient l’impact frontal, Caddy Pack choisit l’apaisement, les battements calmes, les nappes presque liquides qui semblent s’évaporer dans l’air comme de la buée. Son rapport à la nature se devine dans cette musicalité organique : on a l’impression d’entendre un rap qui respire, qui marche pieds nus dans l’herbe, mais qui n’oublie jamais d’où il vient.
Ce n’est pas un hasard si elle a su séduire aussi bien les institutions culturelles allemandes — finaliste du prix “Alwa is Life” en 2019 — que le public national, lors de son passage remarqué dans The Voice Rap en 2023, où elle a rejoint l’équipe de Kool Savas et atteint la deuxième place de la compétition. Ce parcours raconte déjà une singularité : celle d’une artiste capable de tenir un micro sur une scène télévisée, tout en gardant l’intimité brute de ses compositions comme dans une chambre à coucher ou un carnet de route.
Don’t Be Afraid s’inscrit dans cette lignée : une chanson qui n’essaie pas de rassurer par des promesses grandiloquentes mais par la sincérité brute de son interprétation. Le beat minimaliste agit comme un socle, laissant sa voix, tour à tour feutrée et ferme, occuper tout l’espace. On retrouve ici une héritière des grandes figures conscientes, de Common à Lauryn Hill, mais dans une esthétique lo-fi qui lui est propre, presque méditative.
Caddy Pack signe ainsi un morceau qui ressemble à un murmure adressé à soi-même et, par ricochet, à tous ceux qui doutent : la peur n’est pas un obstacle, c’est une matière, un outil. Dans Don’t Be Afraid, le hip-hop devient un sanctuaire, un espace où l’on ose tomber pour mieux apprendre à voler.
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septembre 3, 2025Parfois, un morceau ne cherche pas à divertir mais à recréer l’asphyxie même de la perte, ce silence saturé où chaque respiration est une lutte. claustrophobic de Keith Hayden s’inscrit dans cette tradition sombre du cloud rap et de l’emo hip-hop : une confession mise en suspens, un cri contenu qui se dissout dans l’écho des reverbs.
La production se déploie comme une pièce fermée, sans fenêtres : nappes synthétiques cotonneuses, beat ralenti qui pulse comme un cœur brisé, et ce vide laissé volontairement entre les mesures, comme pour laisser entrer l’angoisse. C’est une architecture sonore oppressante mais volontaire, rappelant les esthétiques de Juice WRLD ou Lil Peep, où le minimalisme devient vecteur de douleur.
Keith Hayden ne masque rien. Sa voix, tantôt monotone, tantôt tremblée, donne l’impression d’un jeune homme piégé dans sa propre poitrine. Les mots, eux, ne décrivent pas seulement la perte amoureuse, mais le gouffre qui suit : cette absence qui décolore tout, qui fait de chaque jour une version fanée du précédent. On ne parle pas ici de nostalgie douce, mais d’un vide corrosif, celui qui transforme l’espace en cage et la mémoire en torture.
Et pourtant, il y a quelque chose d’étrangement lumineux dans ce morceau : comme si, en partageant son étouffement, Hayden ouvrait une minuscule fissure, un courant d’air pour tous ceux qui savent ce que c’est que d’être enfermés dans le deuil. claustrophobic n’est pas une chanson à écouter pour aller mieux, mais une chanson qui dit avec justesse et cruauté ce que ça fait d’aller mal — et parfois, c’est exactement ce dont on a besoin.
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septembre 3, 2025Il y a des DJ qui font tourner des disques. Et il y a ceux qui tordent le temps, réécrivent la gravité et transforment le dancefloor en collision de particules. Élegie appartient clairement à la seconde catégorie. Française exilée aux États-Unis, data scientist et physicienne de formation, elle a cette façon singulière de traiter la musique comme une équation instable où chaque variable est un kick, une nappe ou une ligne de basse. Son remix croisé de Mau P — Gimme That Bounce vs. Remember vs. Push Pull — est une démonstration de cette approche quasi scientifique, mais gonflée de sensualité et de sueur.
Le morceau est construit comme une chambre d’écho futuriste : des basses qui claquent comme des portes blindées, un groove Tech House qui s’étire et se compresse jusqu’à la transe, et des éclats mélodiques qui surgissent comme des particules luminescentes dans l’obscurité. Élegie ne se contente pas de juxtaposer trois titres : elle les fait fusionner comme des planètes en orbite, créant une matière sonore nouvelle, à la fois familière et imprévisible.
On entend derrière ce patchwork une histoire plus intime : celle d’une créatrice qui a troqué ses nuits d’open space new-yorkais pour les clubs de San Francisco, de São Paulo et de Mexico. Ce parcours laisse des traces dans son esthétique : le côté brut et organique des beats brésiliens, l’exigence des scènes underground américaines, la finesse européenne des textures. À chaque montée, le remix semble rendre hommage à ces strates de vie accumulées, comme si chaque drop était un souvenir transformé en pulsation.
Et puis, il y a cette dimension profondément humaine : Élegie dédie sa musique à Edgy, son bulldog disparu. On se surprend à croire qu’entre les kicks sourds et les respirations synthétiques, quelque chose d’immatériel survit : un battement de cœur qui refuse l’oubli.
Avec ce remix, Élegie ne signe pas seulement une relecture club. Elle érige un manifeste : la musique comme passerelle entre la rigueur scientifique, l’excès hédoniste et la mémoire intime. Une œuvre Tech House qui réussit à être cérébrale sans perdre une once de physicalité.
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septembre 3, 2025Certains morceaux n’ont pas besoin d’explications : ils arrivent, claquent comme une gifle parfumée au néon et vous embarquent sur le dancefloor avant même que vous n’ayez pu dire « encore un shot ». Cucaracha, le nouveau single d’Eva Tocanel, est de ceux-là — un banger insaisissable qui réinvente la rencontre improbable entre la frénésie K-Pop, la nervosité du rap et l’euphorie des clubs européens.
Indépendante, insoumise, Eva Tocanel joue la carte de l’hybridation totale. La ligne directrice ? Zéro limite. Un beat qui crépite comme une boule à facettes sous stroboscope, un flow incisif (servi avec brio par Papa Jr), et cette touche pop ultra-catchy qui transforme chaque refrain en slogan hédoniste. Cucaracha n’est pas seulement un titre fait pour être dansé : c’est une pièce d’identité sonore pour une génération qui consomme les genres comme on zappe les applis, en quête d’un frisson immédiat.
Dans l’énergie, on pense au côté survolté de Blackpink ou d’Itzy, mais aussi à la pop trash et colorée de Charli XCX, cette manière de transformer le kitsch en puissance. Tocanel, elle, ne cherche pas à copier : elle capte l’électricité globale, la digère et la recrache dans un accent proprement européen, entre Bucarest et Séoul, comme si les fuseaux horaires s’étaient enfin alignés.
Ce qui frappe surtout, c’est la confiance brute qui suinte de chaque mesure. Cucaracha ne se cache pas derrière des subtilités : tout est frontal, addictif, assumé. C’est un tube pensé comme un insecte indestructible — vous pouvez l’écraser, il revient, plus fort, plus obsédant.
En pleine effervescence mondiale où les frontières musicales s’évaporent, Eva Tocanel s’offre ici un passeport universel : celui d’une artiste qui sait transformer sa singularité en fête planétaire. Avec Cucaracha, elle ne signe pas seulement un hit de playlist, elle s’impose comme une voix qui refuse de choisir entre l’Est et l’Ouest, entre le clinquant et l’authentique.
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septembre 1, 2025Il y a des morceaux qui naissent du feu, de ce moment précis où la trahison brûle plus fort que la peur. Mostrando los Dientes de Nicoletta de Lira est exactement cela : une morsure mise en musique, une cicatrice transformée en arme sonore. Ce n’est pas une chanson à fredonner, c’est une incantation, une danse de survie qui invoque les forces obscures de l’instinct. Nicoletta ne rappe pas pour séduire ni pour briller : elle rappe pour ne pas disparaître, pour dresser une frontière infranchissable entre elle et ceux qui ont osé profaner la confiance.
La production s’étire comme une ruelle nocturne, basse sourde et claquements secs qui résonnent comme des pas pressés derrière vous. On entend dans la texture même du morceau l’écho de l’ombre et de la sueur, comme si chaque beat était frappé avec la rage d’un cœur qui refuse de céder. Le trap est ici convoqué dans sa forme la plus carnivore, mais Nicoletta y glisse des inflexions latines, presque rituelles, qui lui donnent une profondeur autre : ce n’est pas seulement du rap, c’est un exorcisme.
Ce qui frappe, c’est la manière dont elle fait de l’animalité un manifeste politique et intime. Montrer les dents, dit-elle, n’est pas une posture. C’est l’ultime geste de celles et ceux qu’on a tenté de dévorer vivants, un geste d’autodéfense et de puissance. Dans ses mots résonnent les louves solitaires, les amazones urbaines, les voix trop longtemps contraintes au silence. On pense à l’énergie de Cardi B, à l’âpreté d’Ana Tijoux, mais Nicoletta refuse l’imitation : elle trace une ligne de sang qui lui appartient.
Mostrando los Dientes ne cherche pas l’universalité sucrée des refrains faciles. C’est une offrande de chair et de nerfs, un appel à celles et ceux qui savent que la loyauté est un trésor rare et que la survie se joue dans le regard qu’on ose rendre. Plus qu’un morceau, c’est une morsure qui reste imprimée dans la peau.
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septembre 1, 2025À l’écoute de Fala, impossible de rester immobile : ce n’est pas un morceau, c’est une convulsion, une sueur partagée, une transe collective qui embrase tout ce qu’elle touche. SF1 convoque ici l’esprit incandescent des rues de Rio et l’enveloppe dans une architecture hybride où le funk carioca dialogue avec le jazz brésilien, le soul afro-diasporique et l’électricité de la scène globale. L’effet est immédiat : les percussions claquent comme des pas de danse sur l’asphalte brûlant, les voix se glissent entre sensualité et incantation, et le piano, tantôt caressant, tantôt fiévreux, ouvre des failles lumineuses dans ce torrent rythmique.
Là où beaucoup se contentent d’un collage world music, Fala joue la fusion sans hiérarchie. Venus Leone insuffle sa présence vocale comme une prêtresse urbaine, entre chant de rue et confession charnelle, tandis que Chantil Dukart fait de son piano un corps qui respire, hésite, s’emballe. SF1, au centre de ce rituel, n’est pas seulement batteur : il est narrateur par impacts, transformant chaque frappe en syllabe percussive. Le morceau est chanté, parlé, crié en plusieurs langues, mais au fond, la langue ici, c’est le rythme lui-même — un flux qui déborde de tout cadre et qui dit ce que les mots seuls ne peuvent pas.
Avec ses 150 BPM en apnée, Fala ne cherche pas le confort mais l’abandon. C’est une musique qui secoue les corps avant de toucher l’intellect, qui rappelle que danser peut être un acte spirituel autant qu’un geste physique. On pense à la ferveur du baile funk, à l’exubérance des rodas de samba, mais transposées dans une grammaire contemporaine qui pourrait tout aussi bien résonner dans un club berlinois que sur une place à Salvador.
Ce qui fait la force de ce titre, c’est son refus d’être un simple “feat global”. Ici, l’hybridité n’est pas une stratégie marketing mais une nécessité vitale. Fala est un cri qui unit, un souffle collectif, une proposition radicale : faire de la musique non pas un produit, mais un espace de résistance et de communion.
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septembre 1, 2025Dans Lonely, Lil Pak ose ce que peu de rappeurs de sa génération acceptent : mettre en suspens l’attitude, le masque, le bruit des rues pour tendre un morceau de chair nue. Là où son écriture s’est souvent déployée sur le terrain du storytelling brut, il choisit ici une économie de mots au profit d’une charge émotionnelle frontale. La prod, dépouillée mais précise, laisse vibrer des accords et des respirations qui flirtent avec la soul contemporaine — on pense à certains crescendos minimalistes de Rod Wave ou à la fragilité assumée d’un Giveon, mais filtrée par la rugosité d’un rappeur qui ne renonce pas à sa densité.
Ce qui frappe, ce n’est pas tant l’histoire racontée — l’hommage à une partenaire restée loyale malgré les chaos — que la manière dont Lil Pak la livre. Pas de mise en scène ostentatoire, pas de refrains calibrés pour TikTok. Le flow ralentit, se fragmente, parfois même s’effrite, comme si chaque syllabe portait le poids de nuits d’errance et de reconstructions silencieuses. Le titre n’est pas une ballade sucrée mais un espace où la vulnérabilité s’affirme comme une force, où la loyauté devient un geste politique dans un monde où tout incite à la trahison et au recommencement rapide.
Lonely s’inscrit ainsi dans cette frange du rap contemporain qui refuse le manichéisme. C’est à la fois une love song et une réflexion sur le collectif : garder près de soi ceux qui ne lâchent pas, même quand la tempête gronde. Dans son articulation entre intimité et universalité, le morceau résonne comme un manifeste discret mais radical. Lil Pak ne signe pas seulement un single, il installe une nouvelle facette de son identité artistique — celle d’un rappeur capable de transformer sa propre fragilité en matière esthétique.
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septembre 1, 2025On n’entre pas dans Dreamland comme dans un morceau classique : on y glisse, presque à reculons, happé par une atmosphère qui ne ressemble à rien d’autre. Ebubé n’offre pas une chanson, il déploie un paysage intérieur, un territoire intime où la néo-soul se teinte d’indie R&B, de mélancolie vaporeuse et d’une sensualité qui frôle l’apesanteur. C’est une traversée de nuit, un rêve éveillé qui refuse de se dissiper au matin.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette voix — pas une voix qui cherche l’emphase ou le spectaculaire, mais une voix qui s’impose par sa fragilité assumée, comme si chaque note contenait un secret confié à demi-mot. Ebubé la laisse flotter au-dessus d’une production minimaliste : synthés caressants, rythmes étouffés, textures qui semblent venir de loin, comme filtrées par une vitre embuée. Rien de trop, rien de démonstratif. L’espace sonore est pensé comme un écrin de silence où chaque vibration prend un relief singulier.
L’originalité de Dreamland réside dans sa manière de concilier la douceur et le vertige. Le morceau ne se contente pas d’évoquer un état d’âme, il le fabrique, il l’impose à celui qui l’écoute. On est emporté dans une sorte de clair-obscur émotionnel où la vulnérabilité devient puissance, où l’absence se transforme en refuge. À la manière de Solange ou de James Blake, Ebubé déconstruit les codes de la soul pour en extraire une matière nouvelle, fragile mais infiniment moderne.
Ce morceau n’est pas seulement une ballade nocturne, c’est une expérience sensorielle : il agit comme un miroir liquide où chacun projette ses propres désirs, ses propres blessures. Dreamland n’est pas un simple titre, c’est un sanctuaire flottant, un espace suspendu qui confirme qu’Ebubé a déjà trouvé une langue qui n’appartient qu’à lui.
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septembre 1, 2025Parfois un morceau n’a pas besoin de raconter une histoire compliquée pour marquer. Omo Ijeta de Las Gidi Kingin en est la preuve éclatante : trois minutes de pur soleil, où l’afrobeat devient le prolongement naturel d’un sourire. C’est un hymne à l’origine, mais aussi à l’instant présent, une façon de dire « je viens d’ici, j’ai traversé ça, et me voilà » — sans pathos, juste avec la certitude que la musique est le langage le plus honnête.
Le morceau pulse comme une promenade à ciel ouvert : percussions qui claquent comme des salutations fraternelles, lignes mélodiques qui ondulent avec nonchalance, et une voix qui ne force jamais mais rayonne, comme si elle connaissait l’équilibre parfait entre fierté et légèreté. C’est le genre de track qui ne cherche pas à séduire par l’esbroufe, mais qui s’impose par son naturel — exactement ce que l’on attend d’un afro-pop organique, fait de textures chaudes et d’énergie contagieuse.
Ce qui frappe, c’est la simplicité assumée : pas de couches sonores envahissantes, pas de dramaturgie inutile. Omo Ijeta préfère la fluidité, celle qui permet aux corps de se délier et aux souvenirs de se superposer à la fête. On y perçoit les racines, mais jamais comme un poids : plutôt comme une rampe de lancement, un socle sur lequel bâtir une identité musicale qui respire le monde autant que la rue d’où elle vient.
Las Gidi Kingin signe avec ce titre un manifeste intime et universel à la fois : celui d’un artiste qui ne se prend pas pour un prophète, mais qui sait transformer ses origines en moteur rythmique, ses exploits en vibe fédératrice. Omo Ijeta, c’est la preuve qu’un simple « feel good song » peut parfois en dire beaucoup plus qu’il n’y paraît.
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septembre 1, 2025Il existe des morceaux qui ressemblent à des cicatrices devenues fleurs. Aloe Barbadensis de Chepps fait partie de ceux-là : un titre qui prend la rugosité du hip-hop conscient et l’adoucit comme une plante médicinale. Le choix du titre n’a rien d’anecdotique : l’aloe, cette chair translucide qui apaise brûlures et plaies, devient métaphore d’un rap qui ne cherche pas seulement à dénoncer, mais aussi à réparer.
La production joue la carte de l’épure : un beat alternatif, à la croisée du boom-bap réinventé et de textures plus abstraites, laisse l’espace respirer. Dans ces respirations s’installe la voix de Chepps, ferme mais jamais autoritaire, comme un guide qui sait que l’on écoute mieux quand on n’est pas hurlé dessus. Son flow oscille entre constat social et introspection, entre lucidité acide et douceur inattendue. On pense parfois à Common, parfois à Mick Jenkins, mais Chepps a ce timbre qui rend ses mots poreux, comme si chaque phrase voulait pénétrer plus profondément qu’une simple punchline.
L’intérêt de Aloe Barbadensis n’est pas uniquement dans son message, mais dans son esthétique : un rap qui refuse le tape-à-l’œil et mise sur la lenteur, sur l’intelligence des silences. Chaque mesure devient espace de réflexion, comme un battement de cœur étiré. C’est là toute la singularité du morceau : faire danser la pensée autant que le corps.
Chepps signe ici une proposition à contre-courant d’un hip-hop saturé de vitesse et de fracas. Avec Aloe Barbadensis, il prouve qu’un titre peut être à la fois manifeste politique, rituel intime et baume pour les oreilles fatiguées du vacarme ambiant. Plus qu’une chanson, un soin à appliquer en profondeur.
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septembre 1, 2025Certains morceaux ressemblent à des marches rituelles. On ne les écoute pas, on les gravit. Go High d’InDuna appartient à cette catégorie : un titre qui ne cherche pas à flatter l’oreille mais à relever le corps, à tendre une main invisible vers ceux qui vacillent. Dès les premières mesures, une pulsation fluide installe un groove qui semble circuler dans les veines plutôt que dans les enceintes. Afrobeat, pop, soul — tout se mêle ici, comme si chaque élément de la production portait un souffle vital, une incantation au dépassement.
InDuna, Sud-Africain de naissance mais façonné par la lumière crue de la Nouvelle-Zélande, chante comme on écrit une autobiographie condensée en trois minutes : brut, lumineux, sans maquillage. Dans Go High, il ne parle pas seulement de lui, il parle à travers nous, à travers ces fantômes de cycles brisés, de blessures qui se transmettent, et de la possibilité enfin d’oser s’arracher à la gravité. La phrase centrale — « choisir de croire en plus grand que ce qui nous a été donné » — ne sonne pas comme une maxime, mais comme un souffle pris après l’asphyxie.
Musicalement, l’élégance tient à cette tension subtile : une rythmique chaude et dansante, presque solaire, contrastée par une mélancolie tapie dans les harmonies vocales. Ce balancement crée une émotion paradoxale, celle d’un morceau à la fois club et confessionnal, capable de tourner en boucle sur une piste de danse comme de résonner seul dans un casque au petit matin.
Avec Go High, InDuna confirme qu’il ne compose pas des chansons mais des trajectoires. Ses morceaux s’écoutent comme on suit un voyage initiatique, toujours ancrés dans l’intime mais pensés pour l’universel. La promesse de l’EP à venir est claire : si cette chanson est une ascension, le reste sera une apothéose.
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septembre 1, 2025On pourrait croire que tout a déjà été dit sur le rap qui cherche à se libérer des structures classiques. Et pourtant, quand Trevour Amunga lâche Rollin, il prouve que l’imprévisible reste possible, même dans un genre saturé d’étiquettes et de formules toutes faites. Le morceau surgit comme une confidence murmurée dans une chambre de Los Angeles, mais il se déploie avec l’ampleur d’un manifeste. Ici, la liberté n’est pas une posture : c’est la matière première.
Produit par SXINT et façonné dans les moindres détails par Darrius Porter au mix, Rollin respire cette urgence de dire sans forcément organiser. La première moitié, enregistrée il y a des années, semblait suspendue dans un vide créatif ; puis Amunga est revenu dessus, comme on retrouve un carnet abandonné, et a choisi de se laisser guider uniquement par le ressenti. Pas de refrains convenus, pas de couplets calibrés : seulement une vague qui monte, descend, et entraîne tout sur son passage. La chanson ne raconte pas seulement le talent ou la volonté, elle les incarne dans sa structure éclatée.
Ce qui frappe, c’est cette manière qu’a Amunga de convoquer la soul sans quitter le terrain du rap, de laisser entrer une fragilité mélodique dans la densité de son phrasé. L’influence d’Andre 3000 plane, non comme un simple hommage, mais comme une boussole : créer la musique qu’on veut entendre, peu importe si elle dérange les habitudes. Rollin est à la fois brut et aérien, tendu et relâché, comme une marche en équilibre sur un fil invisible.
Il en ressort un morceau qui refuse la complaisance, qui exige qu’on s’y abandonne entièrement. Un titre qui n’est pas pensé pour le streaming compulsif, mais pour ces instants rares où l’on reconnaît un artiste prêt à gratter la surface pour atteindre son noyau. Trevour Amunga signe ici une pièce libre, imparfaite, mais essentielle — et c’est précisément pour cela qu’elle résonne longtemps après l’écoute.
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septembre 1, 2025On ne s’attend pas à ce qu’un artiste venu de Kansas City parvienne à condenser, en un seul morceau, l’élan des clubs futuristes et la fragilité d’un journal intime. Et pourtant, whole thing de TYYE ressemble à une confession électronique qui a troqué le carnet froissé contre un beat mélancolique, une catharsis intime traduite dans le langage d’une pop R&B assez élégante pour séduire, mais assez tourmentée pour gratter sous la surface.
Le morceau, conçu avec le producteur Braxton Medellin, s’ouvre comme une pièce close, presque claustrophobe, où chaque couche sonore semble respirer avec difficulté. Synthés moites, groove souterrain, textures éthérées : tout ici est pensé pour raconter une histoire de désir bancal, d’amour non réciproque, de cette frustration de n’avoir été qu’une étape sur le chemin de l’autre. Mais plutôt que de sombrer dans l’apitoiement, TYYE choisit l’ambiguïté : sa voix flotte entre l’assurance pop et la blessure à vif, comme si l’émotion brute se dissimulait volontairement derrière l’éclat glacé de la production.
On retrouve des échos de The Weeknd dans l’obsession nocturne, des fragments de Glass Animals dans les harmonies troubles, un parfum d’Ariana Grande dans la ligne mélodique accrocheuse. Mais ces influences ne dictent jamais le propos ; elles servent plutôt de tremplin à une identité sonore en gestation. Car whole thing n’est pas un simple single, c’est une déclaration de mutation : TYYE quitte son premier cycle R&B pour embrasser une pop plus ambitieuse, plus complexe, presque cinématographique.
Ce qui frappe, c’est cette capacité à transformer une douleur intime en objet de partage universel. Le morceau ne cherche pas à guérir, il s’impose comme un état transitoire, un entre-deux incandescent où l’on danse malgré soi, pris dans le vertige d’un sentiment à moitié accompli. À la fois hymne et confession, whole thing est ce genre de chanson qui, sous ses airs accessibles, cache une faille. Et c’est dans cette faille que TYYE inscrit sa différence, quelque part entre séduction pop et profondeur introspective.
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septembre 1, 2025Il y a des morceaux qui ne s’écoutent pas simplement, mais qui brûlent en traversant l’air, laissant derrière eux une traînée de braises. fiyah! de Meron T appartient à cette catégorie rare : celle des chansons qui transforment le désir en élément naturel, indomptable et dangereux, comme un feu de forêt impossible à contenir.
La voix de Meron T avance sur la prod d’IZCO comme une mèche trempée d’essence : feutrée, intime, mais prête à exploser. Chaque inflexion porte cette tension délicieuse entre vulnérabilité et abandon, entre la peur de se perdre et l’envie d’y plonger quand même. On y reconnaît la marque des grandes chansons de passion — celles où l’on sait que l’issue sera fatale mais où le vertige est trop séduisant pour s’en détourner.
L’arrivée de Sam Wise ajoute une nuance charbonneuse : son rap découpe le silence avec la froideur d’un témoin lucide, celui qui sait que le jeu est risqué mais qui choisit tout de même d’entrer dans les flammes. Ce dialogue à deux voix crée une dramaturgie où l’amour devient champ de bataille et terrain de fête, un espace où s’embrassent l’urgence et le chaos.
Musicalement, la force de fiyah! tient dans cet équilibre entre minimalisme et intensité : une basse souterraine, des percussions qui crépitent comme des étincelles, et des nappes synthétiques qui viennent nourrir l’incendie. Rien d’artificiel, rien de superflu, juste l’essentiel — comme dans ces nuits où un seul regard suffit à tout faire basculer.
En livrant fiyah!, Meron T ne signe pas seulement un hymne nocturne : elle capture ce moment fragile où le cœur bat trop vite, où le danger devient désir, et où l’on accepte, presque avec soulagement, d’être consumé.
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septembre 1, 2025Dans le langage de Mr. Dutch, la fête n’est pas un simple décor : c’est une pulsation, une matière vivante. Avec Shekere, il convoque l’instrument emblématique d’Afrique de l’Ouest pour en faire autre chose qu’un ornement sonore — le symbole même d’un cœur amoureux, régulier, fragile, mais inarrêtable. Le morceau se pose comme un hymne romantique qui refuse pourtant la langueur : ici, l’amour danse, il transpire, il se laisse porter par un groove solaire.
Terri et Minz apportent leurs voix comme deux flammes complémentaires : la première chaude et caressante, la seconde plus directe, presque insolente. Elles s’entrelacent sur une production au groove sensuel, où chaque percussion semble à la fois intime et collective, comme si les battements d’un cœur pouvaient résonner dans une foule entière. Mr. Dutch orchestre cette fusion avec une précision chirurgicale : jamais trop chargé, toujours assez ample pour que l’air circule et que l’émotion se faufile entre les couches de son.
Mais là où Shekere prend toute son ampleur, c’est dans son clip. Réalisé par l’artiste lui-même, il capte l’énergie de Lagos comme une toile mouvante : les couleurs saturées, la sensualité des gestes, le mélange entre élégance et rudesse urbaine. On y lit une déclaration : l’afro-fusion n’a pas besoin de copier qui que ce soit, elle invente ses propres mythes, en se nourrissant des rues, des traditions et des désirs.
Au final, Shekere est une promesse tenue. Celle d’un morceau qui fait danser sans renoncer à la poésie, qui séduit sans jamais céder au facile, et qui installe définitivement Mr. Dutch dans ce rôle rare : celui d’un conteur amoureux qui fait vibrer le corps autant que l’imaginaire.
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août 29, 2025On dirait une promesse murmurée à soi-même dans les toilettes d’un club à 4h du matin, juste avant de replonger dans la fournaise : Imma Do This est le nouveau manifeste technoïde de Deniros, une claque de tech house minimaliste qui n’a qu’un objectif, tenir le dancefloor en otage. Pas de fioritures, pas de storytelling édulcoré : ce track est une architecture brute, pensée pour vibrer dans le noir avec les yeux fermés et la mâchoire serrée.
Le morceau repose sur un motif répétitif qui, à force de tourner, s’incruste sous la peau comme une pulsation vitale. Les kicks claquent secs, lourds, mais jamais boueux. Au-dessus, un jeu de nappes acidulées et de percussions étouffées se déploie avec la précision d’un chirurgien et la sensualité d’un briseur de chaînes. L’efficacité est totale : chaque élément tombe au millimètre, construit pour déclencher ces micro-déluges d’endorphines qui transforment un set en expérience collective.
Là où beaucoup s’égarent dans une surenchère d’effets, Deniros joue la retenue. Sa tech house respire, laisse l’espace exister, et c’est précisément ce vide qui devient un appel à la transe. Imma Do This n’est pas un simple titre, c’est une incantation, une obstination répétée jusqu’à la transe. Dans une époque où le clubbing est souvent dilué par l’image et la hype, Deniros rappelle que la musique seule, sèche et frontale, suffit à tout emporter.
Un morceau pensé comme un tunnel : pas de sortie de secours, juste cette promesse brûlante que la nuit sera longue, moite et nécessaire.
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août 29, 2025Certains chagrins d’amour se consument dans le silence, d’autres explosent en hymnes lumineux. Avec Wannabe, BEKA BARZ choisit la deuxième option : transformer une humiliation intime – son premier petit ami parti s’encanailler avec une amie – en une revanche pop pleine d’humour, d’esprit et de légèreté. Plutôt que de s’enfermer dans la plainte, elle en tire une punchline imparable : « Si tu veux être mon amant, alors ne couche pas avec mes amis. » Une pirouette aussi simple qu’efficace, qui détourne l’héritage des Spice Girls pour en faire une arme personnelle.
Musicalement, le morceau respire cette fraîcheur insolente des tubes pop-rap à l’anglaise, avec un groove immédiat et une production limpide signée… elle-même, sous son alias B3K. Car BEKA BARZ ne se contente pas d’écrire et d’interpréter : elle produit, elle mixe, elle cadre et elle monte, poussant le DIY à son point le plus affirmé. Le clip, réalisé avec sa femme via leur boîte Four Reel, vient appuyer cette esthétique maison, joyeusement indépendante, qui fait de chaque faille un carburant créatif.
Wannabe n’est pas seulement un clin d’œil ironique au girls power des années 90, c’est une mise à jour nécessaire : une manière de rappeler que l’humour et la dérision peuvent être des armes redoutables contre la trahison. Là où d’autres auraient écrit une ballade triste, BEKA transforme la douleur en fête, le doute en autodérision, et la vulnérabilité en force.
On en sort avec le sourire, la mélodie en tête, et surtout l’envie de la croire quand elle affirme qu’indépendance et créativité vont de pair. BEKA BARZ ne se contente pas de raconter son histoire : elle réécrit la règle du jeu à sa manière, et ça sonne déjà comme une victoire.
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août 29, 2025Le mot été convoque souvent les clichés : peau salée, ivresse douce, romances éclairées par le crépitement des barbecues et les nuits sans fin. Mais Cain Kerner, lui, préfère tirer le rideau et montrer l’envers du décor. Son nouveau morceau, Summer Love, ressemble à une confession chuchotée au cœur d’un coucher de soleil qui vire au noir, quand la lumière dorée bascule dans une mélancolie presque cinématographique. C’est un titre qui n’embrasse pas l’été comme une promesse légère, mais comme une morsure, un souvenir qui colle à la peau même quand les jours raccourcissent.
Musicalement, Summer Love est un subtil mélange entre la fragilité d’un folk acoustique et l’ombre inquiétante du dark pop. La guitare, dépouillée, trace une ligne claire et fragile, tandis que des nappes électroniques, quasi fantomatiques, viennent brouiller l’horizon. La voix de Kerner, elle, avance comme une présence hantée : elle n’implore pas, elle raconte, elle incarne. On pense aux échos d’un James Blake s’aventurant dans un terrain plus brut, ou aux ballades les plus introspectives de Billie Eilish, mais avec une sincérité qui refuse tout maniérisme.
Ce qui fait la singularité de Summer Love, c’est cette manière de piéger l’auditeur entre deux sensations contradictoires : la douceur sensuelle d’un souvenir et la douleur lancinante de ce qu’il reste après. Kerner fabrique un espace intime où l’amour d’été n’est pas une bluette jetable mais un vertige qui transforme. C’est une chanson qui ne cherche pas le tube facile : elle choisit l’incision lente, la cicatrice élégante.
Avec Summer Love, Cain Kerner signe une pièce qui dépasse le simple exercice de style. C’est une radiographie de ce moment fragile où l’éphémère devient éternel, où une saison se grave dans la mémoire comme une brûlure qu’on n’a jamais vraiment voulu soigner.
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août 29, 2025Plutôt que de brandir la morale comme un couperet, Efi Cruise préfère la tourner en dérision, et son nouveau single 419 en est la preuve éclatante. Derrière ce code tristement célèbre au Nigeria — synonyme d’arnaque et de fraude — l’artiste tisse un morceau qui refuse la gravité attendue. À la place, il choisit l’humour, la légèreté, et surtout l’énergie irrésistible de l’afrobeats pour transformer un sujet sensible en hymne dansant.
Dès les premières secondes, la production respire le soleil : percussions effervescentes, guitares highlife qui tracent des arabesques lumineuses, lignes de basse qui roulent comme une marée chaude. Efi Cruise connaît son terrain : il joue des codes de l’afropop contemporaine tout en y glissant une ironie bienveillante, comme s’il rappelait que la musique reste le meilleur outil pour aborder les contradictions d’une société sans se perdre dans le cynisme.
Là où d’autres s’enliseraient dans la dénonciation sèche, lui mise sur le sourire, sur l’autodérision, sur ce second degré qui fait que l’on se met à danser en même temps qu’on réfléchit. C’est ce décalage, presque subversif, qui donne toute sa force au morceau. 419 n’édulcore pas la réalité, mais il la refracte à travers le prisme de la fête, rappelant que la musique nigériane a toujours su parler des douleurs du quotidien sans jamais sacrifier la joie.
Ce titre s’inscrit dans une longue tradition d’artistes africains qui utilisent la danse comme arme douce, une manière de prendre du recul collectif face à la dureté du monde. Efi Cruise nous invite à rire pour ne pas pleurer, à bouger pour ne pas céder, à transformer les failles d’un pays en groove universel. Et dans ce balancement constant entre légèreté et gravité, 419 s’impose comme bien plus qu’un simple banger : une chronique sociale emballée dans un rythme incandescent.
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août 29, 2025Rares sont les morceaux qui parviennent à traduire la sensation pure du risque, cette poussée d’adrénaline qui serre la gorge autant qu’elle libère le corps. Avec RISK, Habits réussit précisément cela : condenser dans trois minutes tendues comme un câble la fièvre et la fragilité d’un saut dans l’inconnu. C’est un titre qui transpire l’instantanéité, comme s’il avait été composé en équilibre sur un toit, la ville en contrebas, les yeux rivés sur le vide.
La production s’aventure dans un hip-hop alternatif où les textures semblent constamment se dérober. Percussions minimalistes qui claquent comme des portes, nappes synthétiques au bord de l’asphyxie, lignes de basse qui s’effritent pour mieux renaître – tout est pensé pour accentuer cette impression de précarité, de déséquilibre permanent. Rien n’est confortable, mais tout est terriblement addictif.
Habits, lui, s’avance comme un funambule. Son flow oscille entre confession et provocation, avec une diction qui hésite parfois, puis explose sans prévenir. C’est cette imprévisibilité qui donne au morceau son pouvoir : on ne sait jamais si la prochaine mesure sera une chute ou une ascension. Derrière l’énergie brute, il y a aussi une écriture qui capte le langage intérieur des doutes modernes – l’envie de se dépasser, le besoin de se brûler pour se prouver vivant.
RISK n’est pas un hymne de certitudes, c’est une plongée dans l’incertitude même. Et c’est précisément ce qui le rend précieux : Habits ne vend pas de sécurité, il nous offre le vertige, la possibilité de perdre pied. Un titre qui n’apaise pas mais qui réveille, qui met à nu l’attrait paradoxal du danger dans une époque obsédée par le contrôle.
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août 29, 2025Un titre comme Entertainment ne laisse pas vraiment de place à l’ambiguïté. Chez Flighteous, le rap n’est pas seulement un moyen d’expression, c’est une scène de théâtre où l’ego, le chaos et la lucidité se bousculent dans la même loge. Le morceau fonctionne comme une vitrine et une critique à la fois : un banger pensé pour faire vibrer les enceintes, mais qui n’oublie pas de tendre un miroir aux obsessions d’une culture où tout est spectacle.
Dès les premières secondes, on sent l’ADN brut du rap East Coast : percussions serrées, kicks lourds, une prod qui tape sec, sans poudre aux yeux. Flighteous ne cherche pas l’habillage, il préfère l’efficacité. Le flow découpe, syncopé, précis, avec cette nonchalance agressive qui donne l’impression qu’il balance ses lignes en même temps qu’il claque une porte. Pas besoin de surjouer : l’énergie est organique, ancrée dans une écriture qui prend autant du plaisir à exhiber ses excès qu’à pointer du doigt l’absurdité de ce culte de l’image.
Ce qui rend Entertainment intéressant, c’est justement ce double niveau : on y danse, on y secoue la tête, mais en arrière-plan, il y a ce sous-texte amer, cette sensation que tout n’est qu’une mise en scène, que le rap game s’alimente de ses propres contradictions. Flighteous ne moralise pas, il expose, il jette la lumière crue sur les projecteurs eux-mêmes.
C’est ce mélange de rugosité et de clairvoyance qui place le morceau en dehors du simple single à énergie. Il se rapproche davantage d’un manifeste déguisé en club banger, un cri de rue qui se sait spectacle mais refuse de n’être que ça.
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août 29, 2025On n’entre pas dans PARIS! comme dans un simple single de rap, on y plonge comme dans une ruelle saturée de néons, où chaque pas claque contre l’asphalte et chaque regard peut se transformer en histoire. Le morceau ne raconte pas la capitale, il la déchire, il la démultiplie, il la fait éclater sous la poussée de ses propres contradictions. MANSO̶U̶R̶, avec Lamsi et Rxlls, ne signe pas un hymne : il envoie une décharge. Un uppercut sonore, brut et incandescent, qui refuse d’être poli pour passer en radio.
Le beat, charpenté comme un chantier de béton brut, respire la violence contenue et l’urgence urbaine. Garage nerveux, basses qui cognent, flow tantôt mitraillette tantôt retenu au bord du gouffre : tout dans PARIS! fonctionne par secousses, par fractures. On sent l’ombre du grime, la fureur de la drill, mais aussi cette volonté de détourner le cadre pour bâtir un langage neuf. Rxlls apporte une sincérité tranchante, Lamsi joue l’équilibriste entre mélodie et menace, pendant que MANSO̶U̶R̶ orchestre le chaos avec un sens du détail chirurgical.
Le clip de ODBUSSY prolonge cette énergie comme une peinture en mouvement : silhouettes animées, coupures frénétiques, Paris et Amsterdam filmés avec une rage esthétique qui transforme les trottoirs en scènes et les parcs en cathédrales de béton. Rien n’est laissé au hasard, et pourtant tout semble jaillir d’un débordement vital, d’un refus de tenir en place.
PARIS! n’est pas qu’un morceau, c’est une déclaration. Celle d’une génération qui refuse le silence, qui ne cherche plus à être validée par l’industrie mais préfère inventer son propre espace, quitte à tout brûler pour avancer. C’est bruyant, démesuré, bancal parfois, mais terriblement vivant — à l’image des villes qu’il traverse et des corps qui l’habitent.
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août 28, 2025Certain·e·s artistes arrivent en imposant une esthétique d’ensemble, un univers déjà ficelé. Kruthikaa, elle, choisit l’éclatement. Deux morceaux qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre et pourtant se répondent comme deux facettes d’un même miroir. This That est une claque dansante, trap teintée de R&B, pensée comme une fête sans hiérarchie ni exclusion. La prod tape droit dans le ventre, saturée d’énergie, avec ce groove insolent qui rappelle la désinvolture dorée des grandes années Missy Elliott. Kruthikaa y joue les maîtresses de cérémonie : voix percutante, flow souple, attitude décomplexée. Tout appelle à la sueur, au rire, au lâcher-prise.
À l’opposé, Girls Like Me se déploie dans l’intime, avec une délicatesse presque désarmante. Ici, pas de trap frénétique : le tempo ralentit, le R&B se fait indie, presque alternatif, et la voix se rapproche de l’oreille, comme si Kru chuchotait une confession qu’on n’a pas le droit de répéter. C’est la fragilité après l’émeute, le repli intérieur qui répond au besoin de parade.
Ce contraste n’est pas un hasard mais une déclaration d’intention. En juxtaposant ces deux singles, Kruthikaa affirme que son EP Purr n’est pas une simple collection de morceaux mais une cartographie de soi : la fête et l’introspection, le masque et le cœur, la provocation et la tendresse. Ces “quatre sons” qui s’emboîtent comme des pièces de puzzle deviennent une signature : impossible de l’enfermer dans une case.
Ce qui frappe, c’est sa capacité à naviguer entre deux pôles sans rien perdre en cohérence. On sent une artiste qui a grandi avec les codes du hip-hop global mais qui ne les applique jamais tels quels : elle les filtre, les plie, les rompt pour construire un langage hybride, profondément personnel. Kruthikaa n’imite pas, elle convoque — et c’est cette tension, ce refus de choisir entre la fête et la mélancolie, qui rend sa proposition irrésistible.
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août 28, 2025Certaines chansons ne s’écoutent pas, elles se ressentent dans la cage thoracique, comme un vertige qu’on n’avait pas vu venir. Jazzy Dale, avec I Get It Now, signe l’un de ces morceaux qui n’expliquent rien mais qui traduisent tout : le moment exact où l’amour cesse d’être une idée abstraite pour devenir une collision réelle, presque violente, entre deux corps, deux mondes, deux vulnérabilités.
La production oscille entre la moiteur d’un R&B contemporain et la clarté cristalline d’une pop dansante. Les beats, fluides mais nerveux, créent cette sensation paradoxale de contrôle et de perte totale, comme si l’on avançait en équilibre sur une corde tendue au-dessus du vide. Par-dessus, la voix de Jazzy Dale déroule son grain chaleureux, fragile et assuré à la fois, qui donne au morceau son ancrage humain. On la sent vaciller entre euphorie et peur, exactement ce que raconte le texte : ce moment où l’on comprend que tomber amoureux, c’est aussi accepter de se briser.
L’écriture reste volontairement simple, presque conversationnelle — “I get it now” résonne comme la confession la plus brute possible, l’aveu d’un déclic que chacun redoute et espère. C’est précisément cette simplicité qui fait la force du morceau : pas de grandes déclarations, juste une vérité nue qui vient frapper l’auditeur en plein cœur.
Avec ce titre, Jazzy Dale s’inscrit dans une tradition où la pop et le R&B ne sont pas seulement des genres mais des états émotionnels, capables de condenser l’ivresse, la peur et la beauté du sentiment amoureux en trois minutes de musique. Une chanson à écouter comme on saute sans parachute, pour sentir le vent dans les poumons et le vide sous les pieds.
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août 28, 2025Dublin n’a jamais manqué d’histoires à raconter, mais rares sont celles qui claquent avec autant de fraîcheur et d’insolence que celles de KhakiKid. Avec DONT TOUCH THE CDJ, en featuring avec Aki Oke, le rappeur irlandais confirme qu’il n’est pas seulement l’enfant turbulent de la scène alt-rap, mais bien son grand dérégulateur, celui qui bouscule les cadres pour mieux en redessiner les contours. Le morceau pulse d’une énergie garage acide, taillée pour le chaos des clubs et les lendemains de festival, mais derrière ses beats nerveux et son humour caustique, il y a une écriture à la fois joueuse et frontale, un vrai sens du détail qui rend son flow reconnaissable entre mille.
KhakiKid a ce truc rare : l’équilibre entre vulnérabilité et pure bravade. Elevé sur une estate de Dublin, avec un héritage arabo-irlandais qu’il revendique frontalement, il incarne une génération qui n’a pas peur de montrer ses fissures tout en transformant ses contradictions en armes. Là où certains multiplient les gimmicks, lui fait de sa singularité un moteur, un fil rouge qui relie les freestyles des débuts aux scènes géantes d’aujourd’hui, du Electric Picnic jusqu’au futur Olympia Theatre.
Sur DONT TOUCH THE CDJ, tout est maîtrisé mais rien n’est policé : un beat garage qui suinte la sueur des raves, une écriture qui croise Tyler, The Creator et le storytelling brut des rappeurs UK Channel U, et une direction visuelle signée par KhakiKid lui-même — preuve que l’artiste contrôle son esthétique de bout en bout. La chanson ressemble à une punchline lancée contre le conformisme, un avertissement autant qu’une célébration : ici, personne ne touche aux platines sauf lui, parce que c’est son monde qu’il est en train de construire, et qu’il entend bien en garder le tempo.
Avec ce single, KhakiKid ne signe pas juste une track de plus : il ouvre une brèche, une invitation à rejoindre une scène irlandaise qui, grâce à lui, cesse d’être périphérique pour devenir le cœur battant d’un rap global. Et si l’on en croit l’énergie incandescente de DONT TOUCH THE CDJ, l’histoire ne fait que commencer.
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août 28, 2025Deux heures du matin. Le monde extérieur s’éteint, mais l’esprit tourne encore. All Alone In My Bed, le premier geste signé Genesiskhode, capture ce moment précis : le corps immobile, l’âme agitée, et l’ivresse d’un souvenir qui refuse de se dissoudre. Là où d’autres rempliraient le vide par une voix charnelle, Genesiskhode choisit la sienne… artificielle. Une voix forgée par la technologie, presque spectrale, qui réinvente le rôle de l’interprète dans la soul moderne.
Le morceau oscille entre contemporary R&B et indie électronique, nappes synthétiques en apesanteur, pulsations douces comme un battement ralenti par l’alcool. Cette esthétique lo-fi mais léchée rappelle les confessions désarmées de Frank Ocean ou James Blake, mais avec une étrangeté supplémentaire : une voix qui ne semble pas tout à fait humaine, comme si la mélancolie avait trouvé un nouveau vaisseau.
Ce choix radical rend All Alone In My Bed fascinant. Là où beaucoup voient dans l’intelligence artificielle une froideur, Genesiskhode parvient à lui injecter une chaleur paradoxale, une tendresse désincarnée qui met en lumière l’isolement numérique de notre époque. Ce n’est plus seulement une chanson : c’est une mise en scène de la solitude 2.0, ce moment où l’on se noie dans des pensées obsédantes, éclairé par la lueur bleutée d’un écran.
Ce premier chapitre ressemble à une bouteille jetée à la mer depuis un lit vide, entre désir et vertige, entre rêve et vertige synthétique. Genesiskhode ne chante pas seulement la solitude, il l’incarne jusque dans sa matière sonore. Et si All Alone In My Bed est une confession nocturne, elle ouvre surtout une réflexion troublante : et si nos fantômes les plus intimes, demain, avaient déjà une voix qui n’est plus la nôtre ?
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août 28, 2025Difficile de ne pas sourire en entendant les premières mesures de Spicy Pumpkin (Call Me Later). Paul Tiem a trouvé la formule rare : une chanson d’amour qui respire la fraîcheur sans jamais tomber dans le cliché, une caresse afrobeat qui s’installe à la croisée du romantisme et de la fête. On est happé par cette douceur rythmée, comme un coucher de soleil qui refuse de s’éteindre.
La production mise sur la fluidité : percussions souples, guitares légères, nappes qui laissent circuler l’air. Rien d’écrasant, rien de trop – tout est calibré pour laisser la voix de Paul Tiem flotter avec assurance et charme. Ses intonations oscillent entre la confidence et l’appel, comme un amoureux qui taquine autant qu’il séduit. On entend le sourire dans son timbre, cette malice qui transforme des images simples en éclats sensoriels – le “spicy pumpkin” devient alors plus qu’une métaphore : une signature, un surnom tendre, une façon de réinventer le langage amoureux.
Ce morceau illustre parfaitement cette génération d’artistes afro-pop capables de transformer la romance en groove universel. On peut l’écouter en fond d’un dîner, sur un rooftop d’été, ou la chanter à tue-tête au volant – l’effet reste le même : une chaleur diffuse, une envie instinctive de bouger la tête, de se laisser traverser par une joie sans effort.
Avec Spicy Pumpkin (Call Me Later), Paul Tiem confirme que l’afrobeat contemporain ne se limite pas à faire danser les clubs, mais qu’il peut aussi construire des bulles d’intimité et de tendresse. Ici, le rythme sert de décor à une histoire simple mais intemporelle : l’amour qui naît, s’amuse et s’installe dans les gestes les plus quotidiens.
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août 28, 2025Rien n’est plus fragile qu’une surface qui réfléchit la lumière. Avec Glass Skin, Neon Pulse prend cette métaphore et la fait imploser dans un déluge de beats électro-pop et de textures dark pop. C’est un morceau qui ne se contente pas de briller : il éclate, il fissure, il coupe. On dirait le journal intime d’une génération obsédée par l’apparence mais rongée de l’intérieur, transformé en hymne nocturne pour clubs hantés.
La production avance à pas lourds, presque cinématographiques, avec une tension digne d’un film néon-noir. Les synthés s’entrechoquent comme des éclats de verre, et la rythmique trap injecte une urgence quasi viscérale. La voix, spectrale mais déterminée, glisse entre caresse et menace, comme si elle voulait à la fois séduire et repousser. Il y a du BANKS dans cette façon de rendre la fragilité dangereuse, du Billie Eilish dans l’art de susurrer l’apocalypse, mais Neon Pulse garde une empreinte singulière, plus brutale, plus frontale.
Ce qui rend Glass Skin fascinant, c’est sa dualité : un morceau conçu pour séduire les dancefloors mais qui porte en lui une douleur intime, une rage contenue. Chaque drop sonne comme une fracture, chaque silence comme une cicatrice qui peine à se refermer. On n’est pas simplement en train d’écouter une track : on traverse un champ de ruines brillant de mille feux.
Neon Pulse signe ici un manifeste : la peau de verre n’est pas une faiblesse, c’est une arme. Être translucide, c’est aussi renvoyer la lumière avec une intensité insupportable. Et dans cette clarté dangereuse, il y a un futur possible pour l’électro-pop : moins lisse, plus écorchée, résolument magnétique.
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août 28, 2025Dès les premières notes de Streets, une impression de terrain connu et pourtant réinventé s’impose : le bitume devient une scène, les néons un halo sacré, et Lady OFLO s’avance comme une prédatrice douce, prête à transformer le chaos urbain en rituel sonore. Produite et écrite par elle-même, la track respire une indépendance farouche, une affirmation féminine qui ne s’excuse jamais de prendre toute la place.
La production balance entre une sensualité R&B moite et une rudesse alternative hip-hop. Le beat tape comme une pulsation nocturne, minimaliste mais irrésistible, pendant que des synthés nappent l’air d’une lueur presque cinématographique. Lady OFLO occupe le centre avec une présence magnétique : chaque ligne, chaque intonation a la précision d’une gifle et la douceur d’un souffle. À ses côtés, ASH ajoute une densité brute, une énergie qui renforce la dramaturgie du morceau, comme un contrepoint nécessaire à cette mise en scène du pouvoir et de la vulnérabilité féminine.
Mais Streets dépasse le simple clash de flows : c’est un hymne pop féministe qui s’invente dans l’ombre des façades vitrées, une ode aux femmes qui naviguent entre tendresse et rage, désir et contrôle. On y retrouve des réminiscences de Kehlani dans la délicatesse des harmonies, de Doja Cat dans la désinvolture sexy, mais toujours avec ce grain singulier, ce timbre qui fait de Lady OFLO une voix à part dans le paysage de la Bay Area.
Plus qu’un single, Streets est une déclaration d’intention : celle d’une artiste qui connaît son territoire et choisit de l’habiter sans concessions, en pleine possession de ses codes et de ses armes. Un son fait pour cruiser vitres baissées à travers les artères illuminées, où chaque refrain se vit comme un rappel que les rues appartiennent aussi aux femmes qui les chantent.
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août 28, 2025Les premières secondes de SHE BAD glissent comme un satin sombre, puis tout s’embrase : la basse vibre, la voix s’étire, et soudain on se retrouve projeté dans un club moite où le temps se dilate entre deux battements de cœur. Prince Hakim ne compose pas une simple chanson, il fabrique une atmosphère, un décor sensuel où chaque détail sonore est pensé pour caresser plutôt que bousculer.
La production respire ce R&B contemporain qui sait être à la fois nocturne et incandescent. La guitare étouffée agit comme un fil tendu, tandis que les nappes électroniques distillent une tension presque cinématographique. Hakim pose sa voix avec l’assurance d’un conteur urbain, mi-séducteur mi-prédicateur, et Georges vient compléter cette énergie avec une suavité plus feutrée, comme si l’un soufflait les flammes quand l’autre les attisait. Ensemble, ils installent une dualité magnétique, à la frontière entre désir charnel et élégance retenue.
On sent dans SHE BAD l’écho des grands slow jams du début des années 2000, mais réinventés dans une esthétique actuelle, plus minimaliste, où chaque silence devient une arme et chaque respiration un geste chorégraphique. Le morceau semble pensé pour les moments suspendus : une piste de danse réduite au ralenti, des verres abandonnés sur le comptoir, des ombres qui se frôlent sans jamais se lâcher.
Hakim ne cherche pas la démonstration mais la connexion viscérale. Tout sonne comme une confidence murmurée à l’oreille, mais avec une intensité assez forte pour remplir une salle entière. SHE BAD n’est pas qu’un hymne à la sensualité : c’est une affirmation de style, une manière de rappeler que le R&B, lorsqu’il ose rester cru, direct et tactile, garde un pouvoir d’attraction presque animal.
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août 28, 2025On tombe parfois sur une chanson comme sur une lettre oubliée dans un tiroir, froissée mais intacte, où chaque mot semble encore tiède de l’émotion qui l’a fait naître. Ain’t Nobody d’ABSYTE appartient à cette catégorie rare : un morceau qui ne se contente pas de parler d’amour, mais qui le respire, le tremble, le murmure dans une sincérité désarmante.
La production, volontairement épurée, joue sur la fragilité. Pas de fioritures, pas d’excès — juste ce qu’il faut de groove pour porter la confession, un squelette rythmique discret qui se fond dans une atmosphère à la croisée du néo-soul et du hip-hop intime. La voix d’ABSYTE, pleine de grain et de tendresse, avance comme un aveu hésitant, oscillant entre gratitude et nécessité de dire : oui, malgré les failles et les blessures, personne ne m’aime comme toi.
David Givens ne se contente pas d’apporter une simple présence vocale : il devient le contrechamp, l’autre partie du miroir. Sa voix grave, rassurante, s’emboîte dans celle d’ABSYTE comme un écho qui rend le récit tangible. L’alchimie entre eux n’est pas fabriquée : elle transpire de naturel, comme si le morceau avait été écrit dans un salon à la lueur d’une lampe, plutôt qu’en studio.
Ce qui fascine dans Ain’t Nobody, c’est son refus du spectaculaire. ABSYTE ne cherche pas à impressionner, mais à capturer ce qui échappe toujours : l’instant où l’on comprend que l’amour n’est pas une fête permanente mais un travail, un lien façonné par l’épreuve. On pense à Jill Scott pour la chaleur, à Lauryn Hill pour l’authenticité brute, mais ABSYTE trace déjà une route singulière. Dans un paysage saturé de récits interchangeables, cette chanson agit comme un serment chuchoté : fragile, éternel et terriblement humain.
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août 28, 2025Sur la scène tamisée d’un live qui respire l’authenticité, Josh Gluck apparaît comme un funambule entre douleur et délivrance. Sa voix, profonde et charnelle, s’élève au-dessus de l’ombre pour porter Down No More comme une confession transformée en renaissance. On y entend le poids des nuits passées à douter, mais surtout la force inouïe de celui qui choisit, enfin, de se tenir debout.
Avec son groove néo-soul qui coule comme une rivière épaisse et chaude, le morceau ne triche jamais. Les accords se posent avec justesse, chaque note respire, chaque silence compte. On croirait presque que Josh Gluck, derrière ses instruments et son micro, nous murmure une prière intime, une promesse de ne plus jamais se laisser engloutir. Sa soul n’a rien de policée : elle est brute, organique, traversée d’aspérités qui la rendent humaine.
Le live vidéo donne une dimension supplémentaire à cette intensité. Pas d’artifice, pas de maquillage sonore : seulement la vérité nue d’un musicien qui sait transformer ses cicatrices en puissance sonore. Le regard plongé dans l’instant, Gluck ne joue pas pour séduire, il joue pour survivre, pour transmettre cette énergie de résilience qui traverse la salle et s’accroche à chaque spectateur.
On pense à D’Angelo pour la moiteur, à John Mayer pour l’élégance des lignes de guitare, mais Gluck garde sa singularité : un mélange d’intime et de flamboyant, de douceur et de feu. Down No More n’est pas un simple titre, c’est un manifeste discret, une main tendue à ceux qui ploient sous le poids des jours.
Et c’est peut-être là sa plus grande force : rendre la soul à ce qu’elle a toujours été au fond — un cri de vie, incandescent et nécessaire.
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août 28, 2025Dans les rues tièdes de West London, Aye Hunna trace un sillon qui sent la fête, la transpi et les promesses jamais tenues. Wanna Do n’est pas une simple track : c’est un instantané, une photo floue prise à la volée dans une nuit trop courte, quand les voix s’emmêlent, les corps s’approchent et que l’on se surprend à sourire sans raison.
Avec ses mélodies autotunées, légères comme une brise sur une terrasse de béton, et ce refrain qui s’imprime à la première écoute comme une étreinte collante, Hunna réussit un mélange rare : celui d’un rap encore brut et d’une pop trap soyeuse qui brille à l’ombre des lampadaires. Sa voix ne force jamais, elle glisse, sûre d’elle, presque insolente, sur une prod qui pulse comme un cœur en excès d’adrénaline.
C’est une chanson pour les soirs qui n’en finissent pas, pour les potes entassés à l’arrière d’une caisse qui file sans but, pour les amours d’été qu’on jure éternelles et qui s’éteindront à la rentrée. Le morceau capte ce moment fragile où tout semble possible, où l’on se croit invincible, porté par un beat qui donne envie de danser autant que de rêver.
Aye Hunna ne cherche pas la démonstration technique, il préfère l’efficacité immédiate, celle qui fait lever les bras sans réfléchir. Wanna Do n’est pas une chanson à analyser : c’est une onde, une chaleur, une ivresse dorée qui s’attrape et s’écoute en boucle. Et dans ce registre, il frappe juste : un banger à la fois simple et irrésistible, taillé pour inscrire son nom parmi ceux qui redessinent les contours du UK rap mélodique.
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août 28, 2025Un piano qui s’allonge comme une main posée sur la peau, une rythmique afrobeat qui pulse au ralenti comme un souffle impatient, et la voix de Carlos Llanes qui ne cherche pas à séduire mais à s’approcher, tout près, jusqu’à devenir presque une pensée. Aqui Contigo est moins une chanson qu’une confidence suspendue, une invitation à se perdre dans la douceur d’un moment qui refuse de s’éteindre.
Llanes, que l’on connaissait surtout pour ses talents de producteur et d’auteur sur des succès latins massifs, s’avance ici à découvert. Son chant n’a rien de démonstratif : il avance avec retenue, presque timide, mais chargé d’une intensité qui coule sous la surface. Chaque mot est porté avec la précision d’un murmure qui cherche à durer, qui s’imprime dans la mémoire comme une chaleur lente.
La production, polie mais jamais glaciale, déploie une élégance rare : les percussions sont charnelles, les synthés créent un halo moderne, et l’ensemble balance entre l’épure et la moiteur. On pense à Rels B, à Latin Mafia ou à Humbe, mais Carlos Llanes ne cherche pas la copie : il choisit la suggestion, l’art de la retenue.
Aqui Contigo n’est pas fait pour remplir les clubs, mais pour hanter les interstices — ces trajets de nuit où l’on refait le monde à deux, ces silences où l’on se rapproche sans parler. C’est une chanson qui s’inscrit dans le corps plus que dans la tête, une pop sensuelle qui prouve qu’on peut encore, dans un marché saturé, faire simple, vrai et magnétique.
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août 28, 2025On croirait presque que le morceau a été composé dans une catacombe futuriste, éclairée par des stroboscopes en surchauffe, où les murs suintent encore les restes d’une rave interdite. Smack It n’est pas une simple track, c’est une apparition — un souffle sexuel, une spirale acide, un battement obstiné qui pulse dans la poitrine comme une montée qu’on sait dangereuse mais qu’on refuse de freiner.
Dès les premières secondes, la 303 dégueule ses lignes torsadées, serpents synthétiques qui se lovent autour d’une rythmique sèche et obsédante. Pas de surenchère inutile, juste la précision implacable d’une machine bien huilée, ponctuée par une voix spectrale qui vient glisser dans les interstices comme une caresse qui brûle. C’est là toute la force de Starya : faire de la sueur un langage, du groove un sortilège, et de la chair une extension du cosmos.
On entend dans Smack It l’héritage de ses années à hanter les scènes sous divers alias, à ouvrir pour Justice, Skrillex ou Boys Noize. Mais ce morceau n’a rien d’un clin d’œil nostalgique. Il réinvente la matière brute de l’acid house et lui insuffle une sensualité moderne, décomplexée, presque cinématographique. Le club n’y est pas seulement un espace de danse, mais un sanctuaire où l’hédonisme devient une forme de spiritualité, une façon de se réconcilier avec le chaos extérieur.
Le plus fascinant reste cette dualité : moiteur organique et sidération cosmique. On danse dans une cave trempée, mais on se sent projeté dans l’infini. Smack It agit comme une hallucination partagée, un moment suspendu où tout se dissout dans le rythme. Starya ne signe pas une simple bombe de dancefloor : elle ouvre un portail, et une fois passé, il est impossible de revenir en arrière.
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août 28, 2025Dans l’océan saturé du cloud hop, certains artistes cherchent l’accroche immédiate, d’autres creusent la blessure. Eidon, lui, agit comme un alchimiste : il transforme chaque morceau en rituel sonore, chaque beat en mantra. Never Give Up n’est pas seulement un titre motivant plaqué sur un instrumental vaporeux, c’est une véritable invocation, un sort jeté pour que la persistance survive aux nuits les plus sombres.
Ce qui frappe en premier, c’est la densité des couches. Derrière l’apparente légèreté d’un beat aux contours brumeux, on entend une architecture méticuleuse : nappes éthérées qui s’ouvrent comme des halos, percussions étouffées qui avancent à pas feutrés, basses qui vibrent comme un sol instable. Tout est calculé pour que la voix — fragile mais résolue — surgisse comme un cri dans la nuit. Elle n’explose pas : elle résiste.
Là où beaucoup d’emo hip-hopers s’abandonnent dans la confession brute, Eidon injecte une dose de mysticisme. Il ne raconte pas seulement une histoire de douleur et de survie, il cherche à manipuler les fréquences, à tendre une main invisible vers l’auditeur. L’expérience relève presque du chamanisme numérique : écouter Never Give Up, c’est accepter de se laisser traverser par une onde qui résonne bien au-delà des mots.
Le morceau s’inscrit dans une lignée où XXXTentacion et Juice WRLD ont ouvert la brèche, mais il s’en détache par son approche quasi-ésotérique. Plus qu’un exutoire adolescent, Eidon livre une pièce de résistance intérieure, un témoignage qui touche à l’universel : la ténacité, la foi dans la continuité, même quand tout semble voué à s’effondrer.
Never Give Up se vit comme une transe douce-amère. Une promesse soufflée dans l’ombre : tant que la musique existe, l’abandon n’est pas une option.
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août 28, 2025Il y a des morceaux qui naissent dans le confort moelleux des studios tapissés de mousse acoustique, et puis il y a ceux qui éclatent comme une urgence, les yeux rougis d’insomnie, un enfant qui vous secoue en pleine nuit, et une question qui brûle sans laisser de répit : qu’est-ce qu’être un bon parent quand, à l’autre bout du monde, des enfants meurent sous les bombes ? C’est dans cette fracture intime que Jeremy Mage a trouvé la matière première de In Gaza Today, convoquant son alliée de toujours, la magnétique Wunmi, pour transformer l’angoisse en un chant de résistance.
Le morceau pulse d’un groove funk déraillé, plus sale que poli, où la basse cogne comme une marche de protestation et les cuivres grincent comme des sirènes dans la nuit. La voix de Wunmi, tantôt incantatoire tantôt tendre, traverse cette architecture sonore comme une torche. C’est à la fois une prière et une exhortation : lever la voix, ne pas se taire, danser malgré tout. Le featuring de Slow Commotion ajoute une rugosité organique, une vibration qui sonne comme le souffle d’une foule qu’on refuse de faire taire.
In Gaza Today n’est pas un slogan transformé en chanson, c’est une déflagration personnelle devenue universelle. On y entend la fatigue des veilles nocturnes, la culpabilité d’être loin, le désir de faire vibrer l’injustice jusqu’aux oreilles de ceux qui préfèrent détourner le regard. C’est un morceau qui refuse la neutralité, qui fait du funk une arme, de la sueur un langage, de la musique un miroir tendu à un monde qui chancelle.
Ce n’est pas seulement un single : c’est un coup de poing poétique, une ligne de basse plantée dans la chair du présent, un groove qui grince et qui sauve.
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août 28, 2025Un battement de cœur en accéléré, des percussions qui s’enroulent comme une transe, et cette impression immédiate de chaleur moite qui colle à la peau. MONAMI, la nouvelle collaboration entre KEENWRLD et Kotobo, ne se contente pas de prolonger la vague afrobeat qui embrase les dancefloors : elle la détourne pour en faire une déclaration d’amitié, d’amour, de désir partagé, au croisement de l’intime et du collectif.
Le morceau s’ouvre sur une ligne rythmique obsédante, presque minimaliste, qui rappelle que l’afrobeat n’a pas besoin d’artifice pour hypnotiser. Les voix se glissent ensuite dans l’espace comme des confidences murmurées sous un ciel d’Afrique urbaine : fluides, habitées, elles portent l’urgence d’un cri intérieur tout en s’habillant des teintes festives d’un refrain pensé pour soulever les foules. C’est cette dualité qui rend MONAMI si singulier : une énergie taillée pour les corps, mais traversée d’une lucidité tendre, comme si derrière chaque sourire se cachait une vérité plus profonde.
KEENWRLD impose ici sa présence avec une assurance magnétique, tandis que Kotobo injecte une texture plus rugueuse, un contrepoint qui densifie le morceau. Ensemble, ils dessinent une fresque sonore où l’afrobeat se frotte aux codes du hip-hop africain, et où les basses roulent comme une houle, entraînant tout sur leur passage.
MONAMI, c’est moins une chanson qu’une scène : on y voit les silhouettes se rapprocher au rythme des kicks, les mains se lever au-dessus des têtes, et l’instant fragile où la fête se mue en communion. Entre Lagos, Accra et Paris, le titre trace sa route, prouvant que l’afrobeat n’est pas qu’un genre mais une langue universelle, capable de dire le désir, la fraternité et l’envie de durer malgré tout.
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août 28, 2025Guaranteed s’ouvre comme une dérive sous lampadaires fatigués, un morceau qui respire autant la rue que la chambre close où l’on noie ses pensées. djprodluigi y tisse une production aux allures de mirage : nappes éthérées, échos de mélodies qui se délitent dans l’air, le tout porté par des 808s secs et profonds qui claquent comme des portes derrière soi.
Avec Lil Reamy en invité, la voix devient presque une cicatrice sonore. Mi-chantée, mi-parlée, elle porte la lourdeur des nuits sans sommeil et l’éclat fragile d’un désir de s’en sortir. On est à mi-chemin entre la rugosité d’un trap brut et la fragilité d’un cloud hop introspectif, cette hybridation qui a fait naître tout un pan de l’emo hip-hop. C’est justement dans cette contradiction que Guaranteed trouve sa force : un titre qui cogne, mais qui s’ouvre aussi sur une faille intime, presque trop humaine.
L’efficacité pop du refrain en fait une accroche immédiate, taillée pour les playlists nocturnes et les conduites solitaires, mais la richesse est ailleurs. On entend dans les textures et les silences une mélancolie qui ramène à la solitude, à ces instants où l’on se demande si la survie tient à une promesse tenue ou à une illusion prolongée.
Avec Guaranteed, djprodluigi signe bien plus qu’un simple track calibré pour les basses. Il offre un témoignage sonore de ce qu’est la trap quand elle sort des clichés de violence pour devenir une langue de l’intime. Une respiration lourde, un mantra sombre, une musique faite pour se perdre et peut-être, entre deux notes, se retrouver.
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août 28, 2025Do It Again ne sonne pas comme une simple reprise de souffle, mais comme une compulsion, un cycle qu’on répète sans vraiment savoir si c’est l’adrénaline ou le vide qui nous pousse à recommencer. Close Company transforme ce vertige en matière sonore, mélangeant la pulsation du pop rap avec des fulgurances d’alternative hip-hop, comme si la fête et l’introspection dansaient ensemble sur le même sol collant.
Les premiers instants frappent comme une gifle douce-amère : un beat souple mais percutant, une ligne mélodique qui accroche sans effort et ce flow qui alterne entre nonchalance et urgence. La structure du morceau rappelle la mécanique d’un souvenir obsédant — on croit s’en défaire, mais chaque refrain ramène au point de départ. L’addiction n’est pas seulement thématique, elle est musicale : Do It Again donne envie de tourner en boucle, encore et encore, comme pris au piège d’un manège trop rapide mais impossible à quitter.
Là où Close Company se distingue, c’est dans cette façon d’habiller le hip-hop d’une aura alternative, presque cinématographique. On pense à certains morceaux de Kid Cudi pour la dimension rêveuse, ou à Brockhampton pour l’énergie brute, mais l’univers est singulier, nourri d’une tension entre légèreté et gravité. Derrière l’élan pop se cache une lucidité qui gratte, un constat sur les habitudes qu’on répète même quand elles nous usent.
Do It Again n’est pas seulement un banger calibré pour les playlists, c’est une scène de film condensée en trois minutes : sueur, échos de voix, néons qui vacillent, et cette question suspendue — pourquoi recommence-t-on toujours, et jusqu’où ?
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août 28, 2025Amma Hit You Up n’est pas une simple bluette pop taillée pour les playlists : c’est un coup de fil en pleine nuit, la vibration d’un écran qui brise le silence, la voix qui hésite entre confidence et appel à l’aide. Juliera y injecte cette urgence délicate, ce besoin d’être entendue tout de suite, comme si attendre devenait insoutenable.
Si la base est bien pop — synthés lumineux, rythmique fluide, refrains instantanément familiers — une subtile veine RnB traverse le morceau. Elle ne se contente pas d’ajouter une couleur : elle lui insuffle de la chair, une sensualité feutrée qui adoucit les arêtes électroniques. Dans ses intonations, Juliera ne se pose pas en diva mais en narratrice vulnérable, et c’est là que réside toute la force de son chant. La mélodie danse avec la respiration, l’émotion affleure sans jamais se figer dans la démonstration.
Cette hybridation — entre dance pop, indie pop et touches RnB — reflète parfaitement son parcours. Nigériane aux racines ardentes, Américaine par la trajectoire, Juliera construit ici une passerelle entre continents et états d’âme. Le morceau respire la légèreté estivale mais porte aussi la gravité d’une femme façonnée par ses expériences, de l’exil à la maternité, de la quête intime à la soif d’expression.
Amma Hit You Up, c’est la preuve qu’un titre peut être à la fois un hymne solaire et une confession nocturne. Juliera ne se contente pas de livrer un tube : elle tisse un récit, une voix qui se faufile entre les codes du RnB et l’énergie pop, rappelant que la vraie force d’une chanson réside dans sa capacité à tendre un fil invisible entre celui qui chante et celui qui écoute.
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août 28, 2025Certains morceaux sentent la sueur et la peau avant même la première note. Lost (perdida), de Gavrielle, appartient à cette famille-là : une chanson née dans la moiteur d’un voyage, entre le grondement des vagues et le souffle épais de la jungle mexicaine. Ce n’est pas seulement une mélodie surgie d’un instant d’éblouissement, c’est une métamorphose intime, celle d’une artiste qui se redécouvre à travers un lieu, une langue et une pulsation.
La voix de Gavrielle glisse entre l’anglais et l’espagnol comme entre deux peaux, deux réalités, deux désirs. Son choix de chanter le refrain en espagnol n’est pas un simple exotisme : c’est un abandon, une manière d’habiter une langue qui colle à la chair et qui embrase le morceau d’une chaleur nouvelle. Le souffle tribal, né de ses propres couches de fredonnements superposés, agit comme une transe — un battement cardiaque qui enserre tout le titre et lui donne sa densité tellurique.
On entend derrière les voiles de production les fantômes de ses influences : la sensualité poisseuse de la Britney Spears période I’m a Slave 4 U, et la ferveur intemporelle de Selena Quintanilla. Mais Gavrielle ne copie pas, elle invoque, elle canalise. Lost (perdida) n’est pas une citation mais un héritage réinventé, une pop latine filtrée par l’intimité d’une femme qui ose enfin traduire son feu intérieur en son.
Il y a dans ce morceau quelque chose de paradoxalement universel et singulier : une chanson née d’un instant très personnel, mais qui parle à quiconque s’est déjà retrouvé perdu pour mieux se retrouver, ivre de lumière, de rythme et de passion. Gavrielle signe ici un hymne à la liberté, où se perdre est peut-être la plus belle façon de se retrouver.
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août 28, 2025Il suffit de quelques secondes pour comprendre que Team Salut ne sait pas composer autrement qu’en état de combustion. Avec I’m Busy, le duo sud-londonien, déjà auréolé de ses productions phares (le Dance for Me d’Eugy x Mr Eazi, le Drogba (Joanna) d’Afro B, ou encore Vroom de Yxng Bane), réaffirme sa place de pionniers : ceux qui ont pris l’afrobeats et l’ont poussé vers un espace global, électrisé, résolument hybride.
I’m Busy n’est pas seulement un titre qui se fredonne, c’est un mantra contemporain : une manière de dire que la vie urbaine, saturée de connexions et de sollicitations, peut aussi se transformer en fête intérieure. Kojo P et Aponchi Da Goat distillent ce mélange de dancehall, d’afro-pop et de pop-rap avec une précision chirurgicale. La ligne rythmique avance comme un battement de cœur pressé, les percussions claquent comme des textos incessants, et les synthés s’envolent dans une légèreté presque tropicale. C’est dans cette tension entre urgence et hédonisme que naît la magie : un morceau qui pulse à la fois dans le club et dans les écouteurs du métro.
Ce qui frappe, c’est la polyvalence instinctive de Team Salut. Leur expérience de producteurs — remixant aussi bien Burna Boy que Rita Ora ou WizKid — se fond ici dans un geste d’artistes complets. Les voix se superposent avec désinvolture, oscillant entre flow rap et mélodies pop, tout en laissant respirer l’espace sonore. On sent leur ADN londonien, cette manière de faire dialoguer les diasporas et les genres comme si c’était une seule langue commune.
I’m Busy, au fond, est un hymne multitâche : il accompagne les nuits effervescentes comme les journées saturées, il convertit le stress en danse, il transforme l’agenda en playground. Un morceau qui rappelle que, même dans le chaos, il reste toujours un tempo pour se libérer.
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août 28, 2025Il y a des chansons qui ne s’écoutent pas comme un divertissement mais comme un miroir, parfois cruel, parfois lumineux. Dopamine de Jordan Corey appartient à cette famille rare : un morceau qui dissèque avec élégance le vertige d’aimer ce qui nous détruit. L’artiste californienne, déjà connue pour sa plume viscérale et ses textures néo-soul soyeuses, s’aventure ici dans une confession brute, comme un journal intime chanté à voix haute.
La force de Dopamine, c’est sa lucidité. Jordan Corey n’enrobe rien : elle raconte cette attraction malsaine pour les situations qui n’apportent rien de bon, mais dont le court frisson — cette décharge chimique dans le cerveau — devient irrésistible. Sa voix, à la fois sensuelle et éraillée, porte cette contradiction. Elle séduit autant qu’elle alerte. Les arrangements, minimalistes mais ciselés, empruntent autant au R&B alternatif qu’à l’esthétique indie, avec une production qui respire l’air du soir : basse souple, nappes chaudes, quelques percussions retenues, comme si la musique elle-même hésitait à céder à l’excès.
On sent dans ce morceau une énergie paradoxale, à la fois douce et rageuse. C’est le chant d’une femme qui reconnaît son erreur, mais qui n’a pas peur de dire qu’elle l’a aimée. Un aveu addictif, où le plaisir et la douleur deviennent indissociables, où la lucidité arrive trop tard mais avec la grâce d’une évidence.
Dopamine n’est pas qu’une chanson : c’est une plongée dans la spirale humaine la plus banale et la plus tragique, celle de recommencer ce que l’on sait toxique. Mais Jordan Corey la transforme en œuvre d’art, en groove sensuel qui se danse autant qu’il se rumine. On en sort troublé, un peu honteux, mais terriblement vivant.
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août 28, 2025Dans le vacarme du monde saturé de BPMs interchangeables, certains morceaux apparaissent comme des éclats de vérité. I Bow Down de 2And n’est pas une track de plus dans l’océan des playlists d’afro-pop et d’afro-house, mais un rituel en soi, une transe minimale et solaire qui réconcilie le corps et l’esprit. C’est un titre qui ne demande pas qu’on l’écoute : il exige qu’on s’y abandonne.
Dès les premières mesures, le morceau convoque l’imaginaire des nuits moites où la fête bascule dans quelque chose de plus grand qu’elle-même. Les percussions, sèches comme la poussière d’un sol martelé, résonnent avec une précision presque chamanique. Au-dessus, les textures électroniques déroulent des nappes de lumière, comme si une aurore boréale s’était posée sur les épaules de la house. Et puis il y a cette voix, mi-prière, mi-incantation, qui semble flotter hors du temps et relier Lagos à Berlin, Accra à Ibiza, les rituels ancestraux à la modernité des clubs.
Ce qui bouleverse chez 2And, c’est la façon dont il détourne l’hédonisme de la dance music pour en faire une offrande. I Bow Down n’évoque pas la soumission, mais l’humilité : s’incliner devant le feu intérieur qui nous dépasse, devant le souffle invisible qui anime les corps en mouvement. On ne danse pas ici pour oublier, mais pour se souvenir — qu’il existe encore une vérité dans le rythme, qu’il y a un espace où l’on peut être à la fois vulnérable et puissant.
En ces temps où l’afro-house tend parfois à devenir simple décoration sonore pour rooftops de luxe, 2And lui redonne un poids spirituel. Son morceau est un vortex : tribal et futuriste, brut et raffiné, ancré dans la mémoire des terres rouges comme dans la froideur des machines. I Bow Down s’écoute comme une confession et se vit comme une cérémonie. Peut-être est-ce là, justement, la promesse tenue de cette musique : transformer le dancefloor en temple et le mouvement en prière.
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août 28, 2025On pourrait croire que certains morceaux sont taillés pour les clubs, d’autres pour la radio. Don’t Worry, lui, appartient à la lumière. C’est une chanson qui se vit comme un coucher de soleil vu depuis un balcon au bord de la Méditerranée, quand la mer rougeoie et que tout paraît suspendu. Flew, producteur français déjà repéré pour ses singles sur Rodmusic Records et OH2 (le label d’Oliver Heldens), signe ici un bijou de house aérienne, élégante et terriblement addictive.
Ce qui frappe d’abord, c’est la précision. Chaque détail est poli, chaque fréquence caressée par un ingénieur du son qui connaît les secrets de l’épure. Mais derrière cette maîtrise se cache une spontanéité désarmante, une chaleur presque humaine. Le vocal, simple mais viscéral, n’est pas une incantation mais un sourire mis en mélodie, une main tendue à ceux qui veulent oublier leurs angoisses le temps d’un drop.
La house de Flew n’a rien d’ostentatoire. Pas d’artifices superflus, juste un groove qui respire, une basse souple qui roule comme une vague, des nappes synthétiques qui s’ouvrent comme des voiles gonflées par le vent. Le morceau fonctionne autant sur une terrasse au crépuscule que dans l’intimité d’un casque, comme une injonction douce à lâcher prise.
Avec Don’t Worry, Flew s’impose un peu plus comme un artisan de la house lumineuse, cette école française qui préfère l’élégance au clinquant, la sensation au spectacle. C’est une musique qui ne promet pas le futur, mais qui s’accroche à l’instant, comme pour rappeler que la joie, parfois, tient simplement dans trois mots répétés en boucle : ne t’en fais pas.
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août 28, 2025Un battement nerveux, une montée d’adrénaline, et soudain la tête tourne comme après un shot avalé trop vite : Crazy de Gillem s’ouvre comme une décharge. C’est une chanson qui ne se présente pas, elle surgit, elle prend la place et impose son tempo. L’instant d’après, le corps suit déjà, happé par ce mélange à la fois solaire et trouble, quelque part entre R&B sensuel et pop-rap euphorique, avec ces éclats de cloud hop qui planent comme des néons au-dessus d’une nuit sans fin.
Le morceau ne se contente pas de faire bouger, il joue sur l’ivresse du moment. Les couches électroniques s’entrelacent avec des beats nerveux, les voix se posent puis s’élancent, oscillant entre confidence et provocation. On y perçoit une tension, comme si la fête masquait autre chose : une urgence à se sentir vivant, un besoin de fuir l’ennui ou la douleur par l’excès de lumière. Crazy n’est pas qu’un titre dansant, c’est un manifeste du trop-plein, de l’instant qu’on veut retenir parce qu’on sait qu’il va filer.
On pense à une collision entre les envolées d’un Bryson Tiller et l’énergie d’un Juice WRLD, mais Gillem trace son propre sillon : un endroit où l’émotion brute se maquille d’arrangements pop, où le R&B n’est plus juste caresse mais carburant. L’efficacité est immédiate, presque redoutable.
Au fond, Crazy ne cherche pas à inventer une nouvelle grammaire, mais à écrire un alphabet viscéral pour la nuit. Une chanson qui colle à la peau comme la sueur après un dernier refrain crié trop fort, trop tard, mais avec le sourire aux lèvres.
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août 28, 2025Chaque nouveau titre de Blaqbonez ressemble à une mue. Comme si l’artiste, insatiable et insaisissable, refusait de se figer dans une seule peau. Avec Everlasting Taker, le rappeur de Lagos — qu’on sait capable de passer d’un ego-trip incandescent à une confession intime en un seul couplet — signe un morceau qui résume toute sa trajectoire : celle d’un homme décidé à tout absorber, tout transformer, tout réinventer, sans jamais se soumettre.
Là où d’autres enferment leurs morceaux dans des cases, Blaqbonez les explose. Le morceau alterne entre flows nerveux et refrains mélodiques, naviguant sans effort entre hip-hop, alté et pop urbaine. Mais au-delà du vernis sonore, Everlasting Taker fonctionne comme un manifeste : celui d’un artiste qui a compris que la longévité ne se gagne pas à coups de tendances, mais à coups de personnalité. Ce n’est pas un hasard si son futur album s’intitule No Excuses. Tout est dit : pas de justification, pas d’auto-censure, pas de frein.
L’énergie ici est double : frénétique, presque dansante, mais teintée d’une gravité intérieure. Comme si derrière chaque punchline se cachait l’ombre d’un doute, une fragilité assumée. C’est cette tension, entre flamboyance et vulnérabilité, qui fait la force du Nigérian. Dans la lignée de son précédent Emeka Must Shine, Blaqbonez confirme qu’il est devenu plus qu’un rappeur : une figure de la culture globale, aussi à l’aise à Londres en studio avec JAE5 qu’au Nigeria à briser les codes sociaux.
Everlasting Taker n’est pas seulement un single. C’est le prélude d’une métamorphose annoncée, le signal que Blaqbonez s’apprête à entrer dans son “Super Saiyan era”. Et à l’écouter, on se dit que personne ne sera capable de l’arrêter.
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août 28, 2025Ce qui frappe avec KeepVibesNear, ce n’est pas seulement sa voix — ce grain intime qui semble vous parler depuis la pièce d’à côté — mais la façon dont il dépose ses chansons comme on pose un souvenir sur la table, fragile, un peu lumineux, prêt à disparaître. Avec Glad To Be With You, son nouveau single paru chez Local Tone, le musicien londonien réussit une prouesse rare : capturer l’ivresse légère d’une fin d’été et la transformer en mélodie persistante, entre guitare cristalline et refrain contagieux.
Ce morceau, sous ses airs de douceur immédiate, raconte bien plus qu’une simple romance estivale. KeepVibesNear y glisse toute sa mission d’artiste : revisiter l’identité masculine, la gratter jusqu’à sa vulnérabilité, et prouver que l’émotion n’est pas une faiblesse mais une force. C’est un coming-of-age en musique, une traversée de ces moments suspendus où l’on comprend qu’aimer — et se laisser aimer — est une révolution intime.
Romford dans le corps, East London dans le cœur, KVN incarne cette génération d’artistes qui refusent les étiquettes, naviguant entre alt-R&B, soul moderne et songwriting indie. On pense à la chaleur de Stevie Wonder, à l’âpreté de King Krule, aux confessions de Frank Ocean. Mais ce qui fait sa singularité, c’est cette balance fragile entre nostalgie et mouvement, entre légèreté et gravité.
Le morceau arrive dans la continuité de VIBELAND, son événement auto-curaté qui a affiché complet et réuni Jords, Kwoli Black, ESLA et Musenverse. Et il confirme ce que ses passages à KOKO, Cross The Tracks ou We Out Here avaient déjà installé : KeepVibesNear est en train de devenir l’une des voix indépendantes les plus essentielles de Londres.
Avec Glad To Be With You, il signe un hymne lumineux, intime et fédérateur, qui donne envie d’ouvrir grand les fenêtres, de ralentir le temps et de se rappeler que parfois, le simple fait d’être ensemble suffit.
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août 27, 2025Premier écoute, et nos tympans s’accrochent avec passion. 2077 n’avance pas, 2077 lévite. Skarlett Smith pose une voix au grain velouté dans un décor de verre dépoli : drums pulsés en apesanteur, basse en filin d’acier, synthés qui scintillent comme des panneaux de sortie d’urgence dans un tunnel néon. On sent la patte de DeMario “RioTheyNeedahit” Bridges — précision chirurgicale des transitoires, place donnée aux médiums chauds, low-end propre qui serre la taille sans t’écraser — mais le centre de gravité reste Skarlett, multi-instrumentiste qui entend la pop comme on lit une carte du ciel : orientation précise, étoiles reliées par des lignes simples, trajectoire claire.
La composition joue la retenue intelligente. Intro sculptée pour la curiosité, couplets minimalistes qui laissent respirer les consonnes, pré-refrain en bascule harmonique, et drop mélodique qui ne hurle jamais son nom. Le hook s’imprime parce que le mix l’encadre avec tendresse : de légères doubles, un delay court qui embrase la fin des phrases, un de-esser posé comme un bijou, et des backings panoramiqués qui ouvrent l’espace sans noyer la soliste. On entend la musicienne derrière la popstar : ces appogiatures fines, ces micro-glissandos qui accrochent l’oreille, ce piano discret qui apparaît à la périphérie comme un souvenir qu’on croyait rangé.
Côté sound design, Rio glisse de petites étincelles héritées du R&B digital et du futur bass soft-focus : percs cliquetantes, risers feutrés, textures granuleuses qui donnent du relief aux surfaces lisses. Rien d’ostentatoire : les “trucs” servent l’histoire. Et c’est là que 2077 séduit pour de bon : l’imaginaire SF n’est pas un cosplay, c’est un prisme. Pas de ville volante ni de chrome gratuit ; plutôt la sensation très moderne d’une intimité augmentée, d’un cœur qui s’équipe d’un HUD pour mieux viser juste.
Skalett joue la pop de précision, pas la démonstration. Elle privilégie l’air entre les éléments, refuse l’empilement anxieux, et gagne en autorité. On comprend pourquoi les playlists ont tiqué dès le premier single : sa façon d’aligner instinct et craft coche toutes les cases sans cocher toutes les cases. Et si l’ombre des majors plane déjà, 2077 affirme autre chose qu’un CV : une vision. Pop mais pas docile, accessible mais pas servile, lumineuse sans rinçage. Le titre déroule un futur personnel, à taille humaine, où l’émotion n’attend pas la permission des algorithmes pour prendre toute la bande passante.
Verdict : 2077 ne rêve pas d’un monde meilleur, il le calibre. Et dans la lumière froide que le morceau laisse derrière lui, on devine une évidence rare : Skarlett Smith n’essaie pas d’atteindre la pop, elle la déplace.
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août 27, 2025En cinq morceaux, decombr m’a happée sans me lâcher. DYSTORAMA est un concentré d’électro qui joue autant sur le corps que sur l’âme : ça groove, ça pulse, et ça fait remonter des émotions enfouies qu’on ne demande qu’à libérer.
Le titre d’ouverture donne le ton : une énergie hypnotique, mélancolique et dansante qui résonne avec mon état d’esprit. Je m’y suis retrouvée portée, comme dans une transe addictive où chaque battement devient vital. Le morceau éponyme m’a littéralement accrochée, entre tension dramatique et groove irrésistible, un vrai vertige sonore.
REBOOT est sans doute mon coup de cœur. Plus organique, plus brut, il ose flirter avec l’héritage de Justice ou Daft Punk tout en gardant l’identité singulière de decombr. La montée instrumentale, traversée par un sample d’archive 80s, m’a prise de plein fouet : c’est sombre, puissant et incroyablement vivant.
Puis arrive ECHOES. Là, je me suis tue. La voix trafiquée de Rolli devient un mantra mélancolique qui reste gravé. C’est fragile et fédérateur à la fois, le genre de morceau qui touche au plus intime. En comparaison, BLOW MY MIND (feat. Ziberia) reste plus sage : lumineux et efficace, mais un peu trop poli pour me bouleverser totalement.
Heureusement, ASTRAL clôt tout en beauté : basse vibrante, arpèges en cascade, groove cinématique. Un final qui m’a laissé autant de frissons que d’envie de danser.
En bref, bien qu’il ne réinvente pas la musique électro actuelle, decombr arrive à nous plonger dans quelque chose de personnel, une musique qui suffit à nous attraper au vol et nous rappeler que la musique est un exutoire dont on a tous besoin pour souffler un moment.
Si vous passez par Lille le le 31/10/25, ne manquez pas son DJ SET au Lokarria, à l’occasion de la 10eme édition de SombrElectro, une grosse date en perspective, alors foncez-y !
Crédit photo: Laurane Decombe
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août 26, 2025Plutôt qu’un banger de plus sur la route des festivals, Bloom s’avance comme une offrande en plein soleil : un battement reggae-pop rendu phosphorescent par des arrangements qui évitent le cliché avec une précision d’horloger. Shelita travaille la lumière à la source — basse souple posée sur le contretemps, batterie brossée en ghost notes, guitares palm-muted qui skankent juste ce qu’il faut — puis laisse ses synthés dessiner des halos diaphanes autour de la voix. Le résultat n’a rien d’une carte postale tropicale : c’est un moteur émotionnel, calibré pour lever la tête et ouvrir la cage thoracique.
Le morceau respire par paliers. Production aérée, dynamique respectée, mix centré sur des médiums chauds (là où vivent la chair et le grain) et des aigus polis, jamais coupants. Les couches vocales s’empilent en guirlandes harmoniques sans étouffer le lead ; reverb courte en couplets, delays dub qui s’allongent en fin de phrases, chœurs panoramiqués comme une marée qui revient. La progression harmonique, volontairement simple, s’autorise un virage modal sur le pont : le ciel s’ouvre, une montée texturale prend le relais des décibels, et la relance refrène la tentation d’en faire trop. C’est là que Bloom gagne — dans cette retenue élégante qui préfère l’élévation au tapage.
Shelita confirme sa manière rare d’articuler l’intime et le cosmique sans prêcher. Le groove invite à la danse, mais la structure raconte autre chose : une expansion douce, une géométrie de bien-être qui refuse la béatitude bébête. La ligne de basse se décale, les percussions de main glissent en arrière-plan, une nappe quasi chorale surgit en plafond sonore ; tout pointe vers l’idée d’un “nous” élargi, d’une joie qui ne s’excuse pas. Pop mondiale, oui, mais écrite à hauteur d’âme, avec l’oreille d’une productrice qui sait que la spiritualité tient autant au choix d’un filtre passe-bas qu’à un grand discours.
On sort de Bloom un peu plus grand à l’intérieur, comme si le titre avait réaligné les aimants. Pas d’extase sur commande, plutôt un calme rayonnant qui s’installe et te suit jusqu’au trottoir d’en face. Et si Into the Depths tient cette promesse — tension tenue, vibrations propres, lyrisme contenu — Shelita n’ajoutera pas seulement un single à sa discographie : elle livrera un lexique pour aimer plus large, sans perdre la pulsation.
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août 25, 2025Ciel de sel et néons, SEA SEX FUN claque comme un instantané volé derrière un paravent de rotin. Le titre d’YUME AO n’attend pas la nuit pour allumer la piste : basse en velours qui déroule son ruban, kick quatre temps qui respire au sidechain, coulis de synthés nacrés façon French touch de bord de mer. On sent l’obsession du détail chic : charleys effilés, claps au grain légèrement salé, petites cloches disco qui surgissent comme des reflets de boule à facettes sur une terrasse à même le sable. Ce n’est pas une carte postale, c’est un décor jouable.
La promesse nu-disco/house tient parce que la prod ne confond jamais brillance et clinquant. Le mix laisse énormément d’air aux médiums (là où vit la chaleur), polit les aigus pour éviter l’éblouissement, tient le bas du spectre sans le laisser baver dans les portières d’un cabriolet imaginaire. L’arrangement pose ses couches par capillarité : un riff filtré qui se dévoile par ouvertures successives, un break en suspension surface-miroir, puis une relance qui ne hurle pas mais s’impose par la confiance du groove. On devine la tendresse pour les 12″ français vintage, les filtres qui respirent, la science du petit motif qui rentre sous la peau.
Sous l’hédonisme évident, le morceau garde un battement contrarié : complicated love story, dit YUME AO, et ça s’entend dans ces micro-ombres harmoniques, ces retards qui font trébucher le désir d’une demi-seconde, cette façon de suggérer l’interdit sans jamais le mettre en scène. SEA SEX FUN parle d’un choix impossible que l’on repousse au prochain drop. Tu danses, tu remets la décision à plus tard, et c’est sublime.
Arcachon devient Riviera mentale : vitres ouvertes, parfum de crème solaire qui s’accroche au cuir, horizon en nuit américaine. Le morceau sait tenir la route (plage/club/voiture) parce qu’il est pensé comme un objet tactile : textures soyeuses, transitions propres, dynamique préservée. YUME AO n’empile pas des clichés estivaux ; il signe une grammaire. Et dans cette grammaire, chaque silence vaut un regard, chaque relance vaut un baiser pris à la volée derrière le DJ booth.
Verdict : un single qui réconcilie hédonisme et élégance, désir et pudeur, plage et parquet ciré. SEA SEX FUN n’est pas seulement un banger d’août ; c’est un passeport pour ces nuits où l’on préfère se perdre ensemble plutôt que se retrouver seul.
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août 25, 2025Il y a des morceaux qui ressemblent à des miroirs fêlés : on s’y voit sans filtre, déformé mais vrai. Picture Day de DaLomonze appartient à cette catégorie rare. Derrière ce titre en apparence banal – la journée photo, les sourires forcés et les chemises trop repassées – se cache un manifeste intime. DaLomonze ne fige pas un instant, il développe la pellicule de sa vie entière, dans ses contradictions et ses éclats de vérité.
La musique s’ouvre sur un velours fragile : un violon suspendu, une voix qui tremble juste assez pour qu’on comprenne que l’homme chante au bord du gouffre. Le timbre est clair, mais rugueux dans les coins, comme une photo en noir et blanc griffée de lumière. Puis tout bascule, et la confession douce devient une déferlante. Drop massif, beat qui arrache, couplet rappé qui cogne comme un journal intime hurlé dans la rue. On passe de la caresse à la morsure sans prévenir, preuve que la sincérité n’a pas de tempo fixe.
Visuellement, le clip joue sur le réel en miettes. Une dispute filmée comme du cinéma vérité, une caméra nerveuse qui traduit le chaos intérieur, puis ce moment sidérant : DaLomonze qui fixe l’objectif, front haut, yeux brûlants. On ne sait pas s’il nous accuse, nous supplie ou nous défie – mais l’impact est immédiat. C’est ça, Picture Day : non pas sourire pour l’album, mais assumer le cliché qu’on évite d’habitude, celui où la douleur et l’amour se collent au même visage.
DaLomonze ne fait pas dans le spectaculaire gratuit. Tout est calibré, pensé, mais jamais froid. On sent l’artisan qui connaît ses machines et l’homme qui n’a pas peur de s’exposer. Le morceau, hybride de soul, rap et pop orchestrale, fonctionne comme une cicatrice sonore : il ne cache rien, mais il embellit par sa franchise. En refermant Picture Day, on garde cette impression étrange et belle qu’un inconnu vient de nous tendre une photo de lui, mais qu’en regardant bien, c’est notre reflet qu’on aperçoit.
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août 25, 2025Certaines chansons ne cherchent pas à remplir l’espace mais à le suspendre. Le Calme, premier titre en français d’Olena Nosalii, appartient à cette catégorie rare : il ne hurle rien, il suggère tout. Adapté de son morceau ukrainien Штиль, ce n’est pas une simple traduction mais une réécriture intime, une respiration nouvelle. Là où d’autres saturent la séparation de cris et de drames, Nosalii choisit le silence comme ultime complicité, la tendresse comme forme de libération.
Sa voix, posée sur une architecture soul-pop à la texture jazz, prend des allures de confession. Chaque mot glisse comme une main qui se retire, chaque pause contient un monde. Le piano respire, la basse soutient sans contraindre, les arrangements évitent toute emphase : c’est le dépouillement qui fait ici la grandeur. Dans ce minimalisme maîtrisé, Olena Nosalii ne cherche pas la consolation mais une vérité nue — celle qui survient quand les corps se touchent une dernière fois, non pour retenir mais pour laisser aller.
Le choix du français, langue du murmure amoureux mais aussi de la poésie du détachement, est hautement symbolique. C’est la langue qui dit « je t’aime » mais qui, ici, apprend à dire « je te rends ta liberté ». Et c’est précisément cette bascule qu’Olena capte : l’instant fragile où l’adieu se transforme en calme intérieur.
Le clip de la version originale, tourné sur une plage où l’horizon semble avaler les gestes, prolonge ce sentiment : un espace de sable et de vent où le mouvement devient rituel d’acceptation. La mer y joue le rôle d’une mémoire qui efface sans juger, un lieu où chaque vague ressemble à une étreinte qui se défait.
Le Calme est une chanson-méditation, un fragment de vérité universelle glissé dans une forme pop élégante. Elle ne dit pas comment aimer, elle montre comment se détacher avec grâce. Une rareté dans le paysage actuel, où même les ruptures doivent être spectaculaires. Ici, tout est retenu, presque chuchoté — et c’est précisément ce qui bouleverse.
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août 25, 2025Je lance Legacy of Marble et la pièce change d’éclairage : demi-teintes bleutées, poussière dorée sur les cymbales, puis cette voix qui avance comme une lame fine. Noctæra ne fabrique pas des chansons, elle dresse des décors et y déplace les ombres. La pop y parle à l’art-rock, l’indie folk flirte avec des lueurs métal mélodique, l’électro reste au fond, prête à mordre. C’est un disque d’architecte et de conteuse, pensé pour que chaque détail serve la dramaturgie d’instruments qui tremblent plutôt qu’ils ne rugissent.
Titre par titre, le marbre se fissure. Legacy of Marble ouvre en manifeste : pulsation contenue, ligne mélodique souveraine, sensation de pierre chauffée au soleil. Trouble Ballade se cabre, ballade seulement par ironie, où les arrangements découpent des reliefs à la manière de l’art-pop. Dors en Corps choisit le français pour serrer le cœur, percussions nerveuses sous une berceuse contrariée. Planning Sentimental cartographie le désir comme un plan de ville : couplets précis, refrains aux angles arrondis. Kept Me Bound condense l’énergie, guitare et basse en étau, voix qui fend la masse.
Synaptic Rebellion porte bien son nom : synapses qui claquent, beat indocile, chorus qui se grave à la mémoire musculaire. What the Flowers See change la focale : folk spectral, cordes qui respirent, lumière en arrière-plan. A Path in Your Wake trace une avancée obstinée, motif récurrent qui devient mantra. Le Dernier Souper joue le clair-obscur, polyphonie discrète, dramaturgie quasi liturgique. Pas le Bruit du Vent referme le piège avec cette manière très Noctæra de faire tenir la tempête dans un verre d’eau : textures fines, tension à bas bruit, empreinte durable.
Ce qui frappe techniquement, c’est la gestion de l’espace. Le mix laisse la place aux instruments « signifiants » (la cythare, le violoncelle et les timbales) sans jamais étouffer la diction. Les voix ne se cachent pas derrière l’effet ; elles s’y appuient comme sur une rampe. On sent une autrice-réalisatrice qui conçoit tout — écriture, imagerie, montage — et s’autorise le bi- ou trilingue comme une palette de timbres. Les influences médiévales apparaissent en filigrane (modes, frottements, drones discrets), croisées à une sensibilité indie contemporaine : pas de folklore, de l’atmosphère.
Legacy of Marble réussit une chose rare : un disque conceptuel qui reste charnel. Les chansons existent au-delà du cadre, prêtes à vivre seules, mais ensemble elles forment une galerie d’icônes fissurées. Pop ambitieuse, folk tactile, art-rock sans posture : Noctæra signe une entrée en scène qui respire la maîtrise et la fièvre. J’y reviens comme on retourne dans une cathédrale après la foule : pour vérifier que l’écho m’appartient encore.
Visuel : © 2025 Noctæra® | Tous droits réservés
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août 25, 2025Je mets le casque et tout devient liquide. Yáágo Dootlizh est un courant, une marée qui te déplace sans prévenir, un geste collectif Navajo qui fait du bleu un verbe et du verbe un mouvement. Earth Surface People ne fusionne pas les genres, iels les rendent poreux : jazz qui respire large, soul et R&B en capillarité, éclats fusion et hip-hop qui s’écoulent comme des affluents. On entend une bande de huit musicien·ne·s se chercher, s’attraper, s’éprouver — improvisation captée à chaud, alchimie de studio et contraintes érigées en boussole. Plus qu’un son, une méthode.
La carte est précise. Nanibaah mène la houle, voix à la palette folle — grain voluptueux, attaque souple, contrôle des harmoniques — capable de passer du satin des sultry reprieves à l’uppercut clair des anthems. Ken Chavez et Lawrence Bailon tiennent une section rythmique amphibie, groove élastique qui sait laisser de l’air ; Chochise Yazzie sculpte les synthés comme des ondes de surface ; Mike Gutierrez fait serpenter le sax, ligne de fuite et d’appel ; Zachary Dominguez installe un piano textural qui colle au rivage ; Dakota Yazzie orchestre, pivote, relie, pousse l’eau vers l’aval.
Piste par piste, la dramaturgie se déplie comme un rite. 2001 ouvre en rituel bref, signal de plongée. Dance Me Outside arrache le corps à la rive : batterie en pas chassés, voix conquérante, hook qui attrape l’épaule. Benz or Beemer et White Peach rallongent la respiration, tempos chaloupés, chaleur latente, sensualité tenue. Santa Fe Girl casse le décor : arrangement dénudé, timbre à nu, beauté qui sidère sans appuyer. Burnt Orchards (bring me home) brûle à basse flamme, souvenir en cendres fines. P.a.r.r., convoquant Welby June, Mato Wayuhi, Sage Nizhoni, densifie le spectre et rappelle la dimension communautaire, polyphonique, politique du projet. Never Born Again feuillette l’identité comme un carnet trempé. island queen se love en motif circulaire. yaago dootlizh pt. 2 agit en intertitre, micro-ripples qui recadrent la trajectoire. Datura (u need love) a ce goût de poison-médecine, court et puissant. Born For Water scelle la thèse : nous sommes faits de ce qui nous traverse.
Ce qui frappe techniquement, c’est l’architecture d’écoute. Stéréo respirée, bas du spectre tenu pour la mobilité, médiums généreux où la voix s’aimante, choix d’arrangements qui privilégient la dynamique au clinquant. Les transitions se font par gradients plutôt que par césures ; les improvisations sont canalisées sans domestication. Le collectif a trouvé la ligne de crête rare où l’exigence formelle n’étouffe jamais l’émotion.
Yáágo Dootlizh n’explique rien, il démontre. L’eau y est langage, mémoire, soin, conflit, passage. Le bleu n’est pas une couleur, c’est une action : se colorer, se laisser teindre, devenir autre en restant soi. On sort de cette traversée avec des sels sur la peau et l’impression que la musique a servi de delta — zone où les histoires intimes et ancestrales se recombinent, où l’Indigenous futurism dialogue avec la grande tradition Black américaine sans hiérarchie ni folklore. Un second album-système, irrigué par le vivant, qui prouve qu’un superband peut être un organisme et non une vitrine. Hypnotique, fluide, nécessaire.
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août 20, 2025Il faut un certain culot pour s’appeler Trash Baby, coller des beats électro-pop sur des cicatrices intimes et oser peindre le tout avec des couleurs fluos. Grichu, artiste autodidacte venue de Montréal, n’en manque pas. Ingénieure reconvertie, productrice, DJ, chanteuse, compositrice, elle s’émancipe des codes en bricolant une esthétique hybride où le dancefloor rencontre le trauma, où l’ironie cohabite avec la douleur. Son deuxième EP, Trash Baby, ne ressemble à rien de standardisé : c’est une machine de guerre bricolée, pop dans les formes mais punk dans l’intention.
Trash Baby, qui donne son titre au disque, change radicalement de registre. Ici, Grichu attaque de front les violences et traumatismes liés à l’enfance. La production, résolument digitale, oppose une ligne de basse massive à des voix râpeuses, presque abrasives. C’est un morceau qui choisit de danser au bord du gouffre, de transformer le tragique en pulsation cathartique.
Don’t Say Mickey, plus satirique, détourne l’affrontement Disney vs De Santis en parabole queer et pop sur la puissance d’assumer ses différences. Les synthés scintillent, le rythme pulse avec une ironie volontaire, comme une caricature des hymnes pop mainstream passée au papier de verre.
Enfin, Superfan relève le gant du sexisme dans l’industrie musicale. Inspiré d’une anecdote aussi absurde que sordide, le morceau est un règlement de comptes au second degré. Satire d’un système où l’image féminine prime sur le son, la chanson détourne les codes de l’hypersexualisation pour les retourner contre ceux qui en profitent. Les beats festifs, quasi-clubbing, accentuent le contraste : on danse pendant que les mots piquent.
Le dernier titre, Ma Ma, morceau en français, doux et déchirant, écrit après la perte de sa mère. Le choix de la langue maternelle n’est pas un détail : la chanson respire la sincérité brute, soutenue par des nappes électroniques à la fois fragiles et tranchantes. Une manière de rendre hommage sans mièvrerie, avec un sens de la retenue qui donne à la chanson une intensité presque physique.
Ce Trash Baby EP, à travers ces quatre titres (Ma Ma, Trash Baby, Don’t Say Mickey, Superfan), affirme une posture artistique singulière : reprendre les outils du mainstream, les codes du glamour, et les tordre jusqu’à révéler ce qu’ils cachent. L’héritage des Rita Mitsouko et de Cansei de Ser Sexy n’est pas loin, mais Grichu imprime déjà une signature reconnaissable : grunge digital, pop satirique, groove ravageur. Le bonbon a le goût du poison, et c’est précisément ce qui le rend addictif.
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août 20, 2025La première écoute de Pasada las 12 a quelque chose de cinématographique : une scène nocturne à La Havane, les trottoirs encore chauds, les volets entrouverts, et une voix qui découpe l’air comme une lumière oblique. Yudelkys Pérez n’offre pas un simple single, elle signe une pièce d’identité artistique. Sa voix, entre clarté et retenue, glisse sur les accords avec une assurance qui ne cherche pas l’effet mais l’impact. On comprend vite pourquoi on parle d’elle comme d’un trésor caché de Cuba : elle incarne à la fois l’intime de la canción traditionnelle et la sophistication d’un phrasing jazz, sans jamais basculer dans la démonstration.
Autour d’elle, le casting impressionne : Chucho Valdés au piano, présence tutélaire qui apporte à chaque accord une résonance de légende ; Jose Carlos Acosta et Julio Padrón, héritiers du souffle Irakere, qui ajoutent ces respirations cuivrées capables de transformer une mélodie en fresque ; la mémoire de Lucia Huergo, dont la composition sert de colonne vertébrale au morceau ; Niurka Sánchez et Geovanis Alcántara López, en co-production, qui veillent à la précision de chaque nuance. Mais le miracle de Pasada las 12, c’est que malgré ce parterre de grands noms, la chanson reste profondément celle de Yudelkys. Elle en est l’architecte sonore et émotionnelle, arrangeuse et productrice, gardienne de la cohérence.
Techniquement, le morceau réussit un équilibre rare : la complexité harmonique et rythmique propre au jazz n’écrase jamais l’accessibilité mélodique de la canción. La voix évolue dans un espace mixé avec soin, jamais noyée, toujours mise en avant, mais accompagnée par une instrumentation qui respire. On y entend le blues dans les silences, le jazz dans les inflexions, Cuba dans la chair des harmonies.
Pasada las 12 n’est pas une simple fusion de genres : c’est une transfiguration. Elle révèle ce que peut devenir la musique cubaine quand elle ose se placer dans un dialogue égalitaire avec le jazz international, tout en restant enracinée dans sa propre tradition. C’est un morceau qui, au-delà de ses qualités musicales, trace une trajectoire : celle d’une chanteuse qui ne se contente pas de recevoir un héritage, mais qui le transforme en voix contemporaine.
Un classique moderne, dit-on déjà. Mais surtout un rendez-vous nocturne qui s’écoute comme on attend une confidence — passée minuit, quand tout se tait sauf la musique.
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août 20, 2025Je lance Only Love comme on entrouvre une serre la nuit : condensation sur les vitres, parfums d’herbes rares, machines qui respirent doucement. Jenny Maybee n’empile pas des genres, elle greffe. Pianiste-chanteuse-compositrice productrice, elle écrit, arrange, dirige, et laisse Isha “The Mad Scientist” Erskine polir la lumière autour. La section rythmique — Nick Carico (batterie) et Ariane Cap (basse) — plante des racines profondes, pendant que les claviers et les chœurs se déploient en lianes cinématographiques. Alternative jazz, oui, mais surtout cartographie d’un territoire intime qui change d’altitude à chaque piste.
No Resistance ouvre comme un prologue de film : motif pianistique à l’ossature classique, pulsation rock tenue en respect, contrechants électroniques qui dilatent l’espace. La voix porte droit, sans vibrato de trop, et établit la règle du jeu : lyrisme précis, dramaturgie de studio.
Run accélère le cœur. Groove souple, basse élastique, batterie en pas de côté : on y entend la science du mouvement, les claviers scintillent en particules, les arrangements ménagent des brèches d’air. C’est la fuite vers l’avant qui respire.
On My Way bascule en format voyage court. Mélodie claire, chorus de piano mesuré, chœurs en halo. La dynamique évoque la route : lignes droites, rares virages, vitesse émotionnelle constante.
Holy Holy suspend le temps : harmonie jazz étagée, nappes quasi chorales, batterie au balai qui dessine des ellipses. Le sacré affleure par pure architecture sonore, sans emphase.
Love Let Me In joue la proximité. Beat minimal, piano électrique comme une lampe de chevet, ligne de basse parlante. La production place la voix très près du visage, on perçoit chaque intention.
Ain’t No Better Lover dégaine l’insolence élégante : arrière-goût R&B, syncopes claires, hook qui s’imprime sans forcer. La section rythmique serre le cadre, Jenny pousse des harmoniques au piano comme des éclats de verre poli.
Like The Sun réchauffe le spectre. Rayon pop assumé, accords ouverts, progression qui grimpe palier par palier. Sensation de lumière nette, refrains respirés, mix aéré.
Call Me réinstalle la tension : patterns électroniques sobres, cymbales qui frissonnent, clavier en échos courts. La construction dramatique glisse par micro-ajustements, pas d’explosion, une montée par capillarité.
Eat The Ash surprend par sa rugosité poétique : textures plus sèches, batterie anguleuse, basse au grain dense. On entend l’expérimentation maîtrisée, un goût de terre et d’étincelles.
I Am Love recentre l’album en déclaration d’identité timbrale. Format bref, quasi mantra : superpositions de voix, piano qui respire, basse en battement cardiaque. C’est la thèse du disque en miniature.
This Is The Life installe l’allure d’un générique lumineux : forme couplet-refrain limpide, pas mal de lumière dans les médiums, solo succinct qui raconte juste ce qu’il faut. L’écriture penche pop, l’âme reste jazz.
Only Love, pièce-titre, clôt en plan-séquence minimaliste. La structure s’épure jusqu’à frôler l’impro libre : piano nu, voix qui s’ouvre en éventail multicolore, halos électroniques comme des lucioles. Sensation de retour à la source — on entend la promesse du titre devenir méthode.
Au fil de ces douze stations, Jenny Maybee fabrique une esthétique de la précision sensible : harmonies jazz taillées au millimètre, textures électroniques sans tapage, orchestration ciné qui élargit le cadre, chœurs “full choir” sculptés en relief. L’album n’érige pas un pont entre tradition et modernité ; il fait passer la sève de l’une dans les circuits de l’autre. Résultat : un disque qui s’écoute casque vissé ou enceintes honnêtes, de préférence les deux, pour saisir la double vie de ces morceaux — jardin et néon, peau et pixel.
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août 20, 2025On découvre Deep End comme on entrouvre une porte sur un studio encore chaud : un parfum de café, un bassiste qui cherche la bonne note au bord du silence, une voix qui prend la pièce d’assaut sans hausser le ton. Sabrina Nejmah surgit de Hambourg avec un bagage hybride — racines marocaines et allemandes, oreilles grandes ouvertes — et signe un premier single qui fait dialoguer l’intime et le public, le salon et la scène, la douceur et l’assurance.
Le morceau porte la patte d’un tandem filial rare. Norman Astor, père-bassiste passé par plusieurs formations jazz, propose des progressions harmonico-lyriques qui respirent la blue note sans didactisme. Ça s’entend dans la façon dont la ligne de basse ne sert pas seulement de fondation : elle parle, contourne, propose des réponses à la voix. On devine une grille inspirée jazz, des accords enrichis (6, 9, peut-être une quinte altérée au détour d’une cadence), mais la production refuse la démonstration. Markus Norwin Rummel capte tout ça en clair-obscur : dynamique contenue, transitoires soignées, espace stéréo précis où chaque élément trouve l’air nécessaire. Le résultat est moderne sans dates de péremption, pop dans l’intention, jazz dans le squelette.
Côté chant, Sabrina joue sur un vibrato court, un grain satiné, une diction posée qui rappelle une lignée Norah/Amy par l’aisance timbrale, mais réoriente l’héritage vers une sensibilité plus générationnelle, à la Billie/Gracie : proximité, économie, vérité. Elle maîtrise l’art du presque-rien — ces inflexions à la fin des phrases, ces micro-glissandi qui remplacent l’emphase — et c’est précisément là que la chanson trouve sa force. La mélodie ne cherche pas l’héroïsme, elle s’incruste ; elle préfère le velours à l’or, la caresse à la conquête.
Deep End se situe dans cette zone fertile qu’on appelle encore pop contemporaine faute de mieux : une architecture simple, pensée pour la réécoute, avec des détails audiophiles qui réapparaissent à chaque passage. L’ADN jazz nourrit les voicings, l’écriture penche vers la narration courte, la rythmique choisit la retenue plutôt que le matraquage. Le titre tient debout grâce à un triangle clair : basse parlante, claviers aux halo diaphanes, voix au centre, jamais maquillée.
Débuter avec une pièce comme celle-ci, c’est déclarer une intention : privilégier la sensibilité au spectaculaire, le geste au gadget. On imagine sans peine d’autres déclinaisons issues du même noyau — plus uptempo, plus club, ou au contraire encore plus dépouillées. Si Sabrina décide d’ouvrir un peu le spectre, d’exposer davantage ses angles et de jouer avec des ruptures dynamiques, elle peut solidifier une signature qui, déjà, s’entend à la première mesure.
Deep End n’est pas seulement un joli premier jet : c’est une carte de visite maîtrisée, née d’un jam domestique devenu chanson-monde. Une plongée consciente, tête froide, cœur chaud.
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août 20, 2025Je rentre chez moi avec cette sensation de lumière qui décroît lentement, et j’appuie play. Fade ne cherche pas l’ascenseur émotionnel, elle préfère l’escalier mécanique : mouvement continu, vitesse calme, horizon mobile. Je m’y installe comme dans un wagon nocturne. La voix de Shelita déplie un espace intime et futuriste à la fois, tandis qu’un pouls régulier tient la porte entre présence et disparition. C’est une chanson-cinéma : panoramique sur les souvenirs, gros plan sur la peau.
Techniquement, le morceau respire la précision. Les synthés, superposés en fines strates aérées, évitent soigneusement les fréquences encombrées ; l’arrangement privilégie la verticalité (hauteurs, résonances, reflets) plutôt que la surcharge. Le beat avance en ligne claire, sans esbroufe, avec ce dosage de tension qui laisse la voix respirer. La co-signature de Bellringer et Lamar Van Sciver s’entend dans l’architecture : minimalisme fonctionnel, textures propres, transitions filées plutôt que coupées. On sent des décisions de mix assumées — bas du spectre resserré, médiums polis, aigus délicats — au service d’une sensation : tenir l’émotion juste avant qu’elle ne déborde.
Shelita maîtrise l’ambiguïté comme d’autres collectionnent les hooks. Pop globale, oui, mais pas interchangeable : ses chansons s’attachent par capillarité. Fade s’attaque à la matière la plus capricieuse — le moment — et la rend palpable. On perçoit une dramaturgie feutrée dans la façon dont chaque couche entre et sort du cadre, comme des silhouettes sous un réverbère. C’est sensuel sans devenir sirupeux, mélancolique sans s’effondrer.
Sur le papier, l’artiste coche déjà toutes les cases de la crédibilité — dizaines de millions de streams, passages chez les grands médias, un précédent disque classé — mais ce qui compte ici, c’est la manière. Elle transforme des évidences émotionnelles en design sonore. La pop comme architecture d’air : tenir par la forme ce que les mots ne contiennent plus.
Je pense à ces rencontres qui changent la densité de l’air puis s’effacent de la pièce, et je me dis que Fade a trouvé la bonne vitesse de disparition. Tu ne te sens pas abandonné·e ; tu te sens accompagné·e jusqu’au seuil. Et quand le morceau finit par se dissoudre, tu réalises qu’il a laissé un sillage, discret mais persistant, exactement là où bat le tempo de ta journée.
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août 20, 2025Il y a des voix qu’on pensait presque effacées, des silhouettes artistiques qu’on range au rayon des belles promesses inachevées, et puis soudain elles reviennent, chargées d’une nouvelle gravité. Avec Miracle, Ady Suleiman brise sept ans de mutisme discographique et prouve que certains silences ne sont pas des absences mais des respirations. Le Nottingham singer-songwriter réapparaît à 33 ans, moins comme un revenant que comme un homme qui a traversé ses ombres pour mieux en distiller la lumière.
Le morceau prend racine dans une folk trempée d’angoisse et de gratitude, une matière acoustique rugueuse mais claire où l’on sent les années de repli, de portes fermées, de battements de cœur retenus. La voix, toujours aussi singulière, ne cherche plus l’effet immédiat mais la confession subtile, cette manière de dire la peur sociale tout en laissant filtrer la promesse de guérison. On reconnaît l’influence des racines swahilies dans le grain rythmique et dans une certaine spiritualité diffuse, comme un fil conducteur reliant l’intime à une mémoire plus vaste, collective.
Ce retour n’est pas celui d’un prodige égaré mais d’un artisan patient, qui a reconstruit son souffle à l’écart du vacarme. Derrière chaque accord de guitare flotte le souvenir d’Hendrix, figure tutélaire qui continue d’habiter ses harmonies. Mais Miracle refuse le simple hommage ou le pastiche nostalgique : il capte le dilemme universel entre l’isolement et le désir d’être au monde, en dialogue avec ses fantômes et ses alliés.
Là où beaucoup auraient joué la carte du comeback tapageur, Ady Suleiman choisit l’intime et le fragile. Miracle n’est pas une clameur de victoire, mais une respiration rare, presque fragile, qui prend tout son poids dans la sincérité. À l’heure où la scène anglaise regorge de fulgurances éphémères, ce retour se lit comme une déclaration d’endurance : l’art n’est pas une course mais un chemin sinueux, semé de replis et de résurgences.
Avec Miracle, Suleiman ne revient pas pour séduire à nouveau, mais pour témoigner de ce qui reste quand les projecteurs s’éteignent : un besoin vital de créer, d’habiter ses doutes et d’en faire une musique poreuse, où chacun peut se reconnaître. Et c’est peut-être ça, le vrai miracle.
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août 20, 2025On connaît ces morceaux qui collent à la peau comme une odeur froide de métro. Celui-ci, au contraire, décroche la fenêtre et laisse entrer l’air. I Don’t Give A Damn n’est pas une provocation gratuite : c’est un acte notarié d’émancipation, tamponné par des 808 propres, une rythmique pop-rap qui pivote sur le talon, et cette patine dance qui lustre les angles sans gommer les cicatrices. Ricardo Caminha raconte la sortie d’un tunnel, mais choisit la langue de la fête pour signer la lettre de rupture définitive.
La production joue double jeu, brillante et nerveuse. Un motif de synthé court, presque minimal, revient comme une pensée intrusive, aussitôt recadrée par une basse en glide qui appuie sur la nuque. Les drums, sèches, alternent frappes droites et petits décalages microtimés, façon trap tenue en laisse : l’énergie est là, mais domptée, focalisée. Dans les interstices, quelques nappes aérées, un clap reverbé qui ouvre des clairières, et ces cuts de voix traités en texture plus qu’en effet spectaculaire. C’est moderne sans surenchère, calibré pour les playlists mais pensé comme un statement.
Caminha s’avance avec un timbre qui refuse la plainte et préfère la précision. Flow articulé, mélodies qui accrochent l’oreille sans flashy cheap, placements qui respirent le contrôle retrouvé. Le texte – tout en allusions – parle d’une relation qui dévorait, d’un investissement à fonds perdus, et surtout de cette paix intérieure, neuve, qui suit le chaos quand on ne doit plus sauver quelqu’un à la place de soi-même. La force du titre tient là : zéro misérabilisme, beaucoup d’autorité sensible. On n’entend ni bravade ni posture, mais la sérénité musclée de celui qui a déplacé le centre de gravité.
Sur le papier, un carrefour Dance Pop / Trap / Pop Rap peut vite tomber en produit générique. Ici, la couture est nette. Le hook refuse la surécriture, la structure sait accélérer sans courir, et les détails de mix (sub précis, médiums clairs, aigus jamais criards) donnent du relief à une narration compacte. En trois minutes, Caminha convertit une histoire d’emprise en choré de liberté : la piste devient espace thérapeutique, la pulsation retourne la table des valeurs, et l’autonomie émotionnelle se mesure en BPM assumés.
I Don’t Give A Damn n’est pas qu’un renouveau dans sa discographie potentielle ; c’est un protocole. S’aimer assez pour ne plus honorer la violence – même travestie en passion –, transformer l’adrénaline en cadence, et signer le lendemain par un drop qui vise le torse, pas la vitrine. On sort du morceau avec la même impression que lui sortant de l’histoire : position enfin retrouvée, épaule desserrée, horizon net. Si la liberté avait un groove, elle ressemblerait à ça.
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août 20, 2025Première écoute, et l’on devine tout de suite la scène : un fichier .wav baptisé à l’arrache, mix encore plein d’angle mort, souffle sur le bus, mais une évidence de fond qui transperce. Shell (Rough) n’a rien du démo touriste. C’est une esquisse volontaire, un avant-goût qui assume ses échardes comme autant de preuves d’authenticité. Le boom-bap y respire sans nostalgie muséale : caisse claire sèche qui mord, kick sabré au couteau, swing nerveux à la limite du déraillement. Au centre, un sample coupé en dentelle — boucle poussiéreuse, piano mal accordé ou voix fantôme ralentie — que Zoink$ et Tez Pariah tordent jusqu’à lui faire avouer un autre thème, plus sombre, plus obsédant.
L’architecture rythmique claque façon MPC sur table de cuisine, avec ces micro-retards qui donnent de l’angle à chaque mesure. On jurerait entendre la colle : la compression parallèle qui gonfle la charpente, un sub discret qui rampe sous le parquet, les charleys aspirés dans une chambre anéchoïque. Et pourtant, rien d’ostentatoire. La prod refuse l’étalage : deux, trois couches bien choisies, un grain volontairement rugueux, quelques drop-outs qui creusent des silences éloquents. Le « rough » du titre n’est pas un avertissement, c’est un manifeste.
Côté micro, les deux emcees jouent la complémentarité sans forcer l’antagonisme. Zoink$ a la diction en staccato, syllabes qui claquent comme des allumettes, attaques carrées, respirations courtes ; Tez Pariah glisse plus bas, voix patinée par la nuit, placement souple qui étire les fins de phrase. Le ping-pong ne vise pas la punchline gratuite mais le relief : l’un charbonne, l’autre fume, ensemble ils installent ce mi-temps flottant entre bravade et doute. La narration n’appuie jamais, elle suggère — une ville qui ricane, des dettes qu’on paie en heures, l’orgueil comme dernière monnaie. C’est précisément dans ces interstices que la track gagne : on entend les murs, les doigts sur le fader, le frottement d’un monde réel.
Ce qui frappe surtout, c’est la clarté de la direction artistique. Shell (Rough) ne court pas après la grosse artillerie ni les refrains en néon. La force tient au cadre : un motif mélodique court, presque entêtant, qui revient comme une lampe torche dans un couloir ; une rythmique erratique mais tenue, qui fait tanguer la nuque sans jamais s’écrouler ; un mix qui laisse le médium parler, loin des vernis trop polis. On pense à cette génération qui a réappris au rap à aimer ses marges : pas de superflu, une dramaturgie du grain, la sincérité comme unique effet spécial.
On parie d’ailleurs que la version « finie » pèsera plus lourd, mais pas forcément plus juste. Parce que tout est déjà là : un langage commun, une science de la coupe, et cette conviction rare que le morceau n’a pas besoin d’être parfait pour être décisif. Zoink$ & Tez Pariah signent un instantané qui sent le fer et la poussière, une cartouche brute qui rappelle qu’un bon rap, c’est d’abord une idée tenue à bout de bras. Shell (Rough) ressemble à ces polaroids qu’on garde dans la poche intérieure : un cliché imparfait, mais la seule preuve qu’on était vraiment là.
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août 20, 2025Pas besoin d’un arsenal d’effets pour faire respirer un standard : Wezley préfère la chirurgie fine. Sa relecture de 23 choisit l’épure et le mouvement, comme si l’original servait de carte et qu’il traçait sa propre route en marge, sur des chemins de terre battue où la sueur sent le club et la terrasse au crépuscule. Première claque : le tempo, gardé souple mais tendu par un jeu de percussions qui claque au talon — shakers sablés, congas en pointillés, log drum retenu qui gronde plus qu’il ne bombe le torse. À l’arrière-plan, une guitare highlife aux attaques perlées dessine des contrechants lumineux, presque naïfs, en contraste avec une basse ronde qui avale l’espace avec une élégance de félin.
Wezley ne singe personne. Sa voix passe du grain chaud au falsetto effleuré, avec ce vibrato serré qui ouvre une fenêtre sur l’intime. Il s’y autorise des suspensions, des respirations qui déplacent l’accent de la phrase musicale et donnent au refrain une dynamique neuve, plus serpentine, moins frontale. La production, elle, refuse l’esbroufe : synthés mats, pads ambrés, quelques risers discrets, une reverb courte façon studio feutré — on entend les doigts sur les cordes, les lèvres sur le micro, cette matérialité qui manque à tant de covers conçues pour l’algorithme.
Le tour de force tient à l’équilibre : respecter la colonne vertébrale du morceau tout en injectant un ADN afrofusion au présent — trace d’amapiano dans le grave, éclats pop dans les harmonies, micro-cassures rythmiques qui font danser le contretemps. Impossible de s’y tromper : 23 (the cover) n’est pas un cosplay sonore, c’est une translation. Le texte sous-entendu gagne en sensualité, le groove en viscosité, l’ensemble en narratif. On ressort avec la sensation d’avoir réécouté un vieux souvenir dans un cadre nouveau : même thème, autre lumière, et cette impression délicieuse que la chanson a pris une seconde peau.
Wezley signe surtout un acte de positionnement. En trois minutes, il montre qu’il sait arranger, interpréter, produire sans saturer, et imposer une signature — ce balancement maîtrisé entre douceur et tension, entre promesse de l’aube et fièvre de minuit. Une cover qui ne cherche pas l’exploit vocal ni la surenchère, mais la justesse : exactement ce qu’on attend d’un artiste prêt à s’installer durablement dans la conversation afro-pop.
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août 20, 2025Il y a chez ROBX une manière de transformer les plaies en paysages sonores, de faire du chaos intérieur une esthétique à part entière. Son diptyque vices / better as friends s’écoute comme une confession nocturne captée entre deux verres renversés, une voix qui flotte dans les vapeurs d’un club trop tardif, puis s’écrase brutalement dans l’intime.
Vices s’ouvre comme un poison sucré : nappes vaporeuses, un groove hip-hop discret mais suffocant, et cette sensation d’être happé par quelqu’un qui connaît nos failles mieux que nous-mêmes. La voix de ROBX caresse avant de mordre, hypnotise puis enferme. On pense à ces morceaux d’emo-rap qui flirtent avec le R&B contemporain, mais ici le vernis est plus sombre, presque cinématographique.
Puis better as friends retourne la table. Le tempo s’accélère, les basses cognent, l’énergie s’embrase comme si la lucidité reprenait enfin ses droits. Là où vices plonge dans la dépendance émotionnelle, better as friends assume le sevrage : un lâcher-prise rageur, porté par une esthétique entre cloud hop et pop rap, qui bascule de la langueur à l’explosion.
Ce diptyque n’est pas seulement un single double-face, c’est une dramaturgie condensée : attraction, chute, libération. ROBX y trace une ligne fragile entre l’aveu de faiblesse et l’affirmation de soi, entre l’intimité de la nuit et l’énergie brute du jour qui se lève. Un témoignage d’époque où la génération Z, entre désirs toxiques et quête de vérité, fait de ses contradictions une matière sonore irrésistible.
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août 20, 2025On n’attendait pas forcément que Marbella devienne l’un des hymnes de l’été anglais, et pourtant : Avelli y a planté ses drapeaux. Le Sheffield kid qui bidouillait ses premiers beats à 13 ans transforme ici le fantasme d’évasion en manifeste sonore, quelque part entre les clubs en sueur et les terrasses de bord de mer. Marbella n’est pas seulement un titre géographique, c’est l’idée même du “payoff” après les années de galère : le soleil après la pluie, les cocktails après la grisaille, l’hymne de ceux qui veulent célébrer leurs cicatrices autant que leurs victoires.
Musicalement, Avelli surprend. Le morceau s’ouvre sur des cuivres triomphants, presque baroques, avant de glisser vers une rythmique afroswing dopée à l’Amapiano. Les cordes orchestrales donnent une ampleur cinématographique, comme si le track hésitait entre la bande-son d’un film épique et la bande-son d’une pool party. Cette tension crée l’énergie singulière de Marbella : à la fois grandiloquent et viscéralement dansant.
Là où beaucoup se contenteraient de surfer sur la vague TikTok, Avelli amène une vision plus large. Derrière les punchlines de réussite et les refrains calibrés pour les stories, on entend l’histoire d’un gamin qui a bossé pour imposer sa place. Sheffield, ville ouvrière qui n’a jamais vraiment eu son mot à dire dans la cartographie du rap britannique, tient peut-être avec Avelli son nouveau porte-voix.
Marbella est une carte postale fictive, une utopie sonore mais aussi un signal : le nord de l’Angleterre ne se contente plus de regarder Londres dicter les codes. Avec son mélange de grime, de trap et d’influences afro, Avelli signe une entrée fracassante dans 2025. Un morceau qui transpire la confiance et annonce une ambition à la hauteur des cuivres qui l’ouvrent.
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août 20, 2025Sous un titre faussement militant qui semble surgir d’une pancarte Greenpeace oubliée sur un dancefloor, Eyeconic dégaine avec Save The Dolphins son single le plus joueur et paradoxalement le plus affirmé. Loin d’un manifeste politique, ce morceau assume une légèreté néo-Y2K — beats caoutchouteux, basses élastiques, minimalisme futuriste digne des Neptunes à l’époque où chaque production sonnait comme un portail vers une dimension parallèle.
Derrière le gimmick du “save the dolphins”, il y a un esprit frondeur : celui d’un gamin polonais arrivé dans le Middlesbrough des années 2000, qui a dû avaler la xénophobie à coups de textes griffonnés, avant de trouver refuge dans la grime, le DnB et les micro-scènes de l’underground nordique. Eyeconic a appris le micro comme on apprend à respirer, en improvisant dans des caves enfumées et en déclamant face à des foules qui demandaient plus de sueur que de glamour.
Aujourd’hui, son rap s’affirme hybride, trop anglais pour être vraiment polonais, trop polonais pour être rangé parmi les Anglais — et c’est justement cette dissonance qui devient sa force. Save The Dolphins ne cherche pas à convaincre, mais à exister comme une bulle de confiance, un hymne au fait de continuer à marcher droit quand tout autour hésite.
On pense aux Brockhampton pour cette exubérance collective fantasmée, mais Eyeconic garde une patte résolument UK, où chaque punchline a le goût d’une nuit passée à osciller entre club crade et introspection. Save The Dolphins n’est pas une posture : c’est la réinvention joyeuse d’un outsider devenu pilier, et qui transforme ses contradictions en bangers translucides, drôles et nécessaires.
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août 20, 2025Il y a des morceaux qui sentent la poussière des terrains vagues, les nuits sans sommeil, les carnets remplis de plans et de rêves griffonnés à la hâte. Money (Hustle), nouvelle offrande de Dumomi The Jig accompagné de Psalmx, est de ceux-là. Mais plutôt que de rester coincé dans la lutte, il choisit la célébration : le moment où les efforts payent enfin, où la sueur se transforme en paillettes, où les verres trinquent à tout ce qui a été gagné de haute lutte.
Dumomi balance un rap d’une franchise brute, construit sur une rythmique afro-rap nerveuse, cadencée comme une marche triomphale. La prod est bondissante, solaire, infusée d’une énergie qui n’appartient qu’à ceux qui ont connu l’attente avant la récompense. Psalmx vient poser une couleur complémentaire, comme une ombre lumineuse, apportant profondeur et écho à ce récit d’ascension.
Ce qui frappe, au-delà de l’efficacité immédiate du morceau, c’est son authenticité. Money (Hustle) ne fantasme pas une réussite éclatante sortie de nulle part : il raconte le chemin, les obstacles, les doutes, et surtout la fierté de ne pas s’être effondré en route. C’est un toast lancé au visage du monde, un « on l’a fait » partagé avec tous ceux qui savent ce que veut dire se lever chaque matin avec le doute comme seul compagnon.
Avec ce single, Dumomi The Jig confirme sa capacité à mêler énergie populaire et storytelling viscéral, à construire une passerelle entre la rugosité du rap de rue et l’élan fédérateur des sonorités africaines. Money (Hustle) est une invitation à lever le poing, à lever le verre, et à danser sur le fruit du travail.
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août 18, 2025Mannat est un vœu jeté dans l’air moite, une offrande murmurée entre trap ralentie et RnB drapé de soie. INLUVWITHKAI ose un territoire encore peu exploré : un Indian Trap RnB qui respire la ferveur et la langueur, mélange de beat urbain et de spiritualité feutrée. On n’écoute pas Mannat comme un single jetable, on le reçoit comme un secret confié à la nuit.
La production construit un écrin intimiste : nappes flottantes comme de l’encens, percussions digitalisées aux frappes feutrées, basses épaisses qui se déplacent lentement, presque religieusement. On sent l’hybridation instinctive : l’énergie du trap dans les kicks lourds, la chaleur du RnB dans les harmonies aérées, et, par endroits, une touche modale qui semble convoquer des couleurs indiennes, comme un fantôme de sitar ou une réminiscence vocale. C’est subtil, mais c’est cette subtilité qui ancre Mannat dans un imaginaire bien à lui.
La voix, elle, fait tout basculer. INLUVWITHKAI chante comme on confesse un désir impossible à contenir : phrasés doux, intonations blessées, retenues soudaines qui laissent passer une fêlure. On n’est pas dans la démonstration vocale mais dans la sincérité absolue – ce timbre qui accroche la lumière et retombe dans l’ombre en un souffle. Le refrain, circulaire, a ce pouvoir de mantra : répétition hypnotique qui colle à l’esprit, comme si le souhait d’amour formulé dans le titre se matérialisait par l’incantation.
Mannat, c’est la collision entre deux mondes : celui du club ralenti, codé par la trap, et celui de la dévotion intime, héritée d’une tradition de chants presque mystiques. Résultat : un morceau qui s’écoute autant les yeux fermés, seul dans sa chambre, que dans la pénombre d’une salle saturée de basses, où les cœurs battent à l’unisson. Avec ce single, INLUVWITHKAI ouvre une brèche rare, un espace où la modernité urbaine se laisse traverser par une spiritualité sensuelle. Un premier jalon qui, si la trajectoire se confirme, pourrait bien redessiner une cartographie émotionnelle de la trap contemporaine.
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août 18, 2025Pas besoin d’intro qui joue la montre : Ball frappe comme une passe en profondeur, contrôle orienté, crochet intérieur, frappe en lucarne. devinoSP, Nigérian de cœur et Canadien d’adresse postale, signe ici le genre de single qui rappelle que l’afrobeats n’est pas un style mais un accélérateur de particules sociales : tu presses play, la pièce change de gravité. Sa promesse, « proper afrobeats », n’est pas un slogan – c’est un cahier des charges tenu au millimètre.
La production respire la sueur heureuse. Basse élastique qui roule sur le temps fort, batterie qui riffe en syncope avec des kicks secs comme des claques d’orage, shakers en contre-temps, guitares palm-muted qui tracent des sourires en filigrane, touches de percussions organiques – on jurerait entendre le grain d’un talking drum ou d’un shekere glisser sous le mix. Le tout construit un moteur de danse qui sait alterner propulsion et suspension : micro-breaks, relances, drops économes, autant d’espaces où la voix s’engouffre pour remettre l’énergie dans le rouge.
La voix, justement, c’est la carte-maîtresse. Timbre clair, attaques nettes, un phrasé qui balance entre l’assurance et la caresse. devinoSP n’en fait jamais trop : toplines qui s’accrochent à l’oreille, ad-libs placés avec malice, refrains qui s’invitent sans frapper. On retrouve l’instinct mélodique déjà entrevu sur SINGAPOUR, MEDICINE et U LIKE IT, mais poli par une exigence nouvelle : moins d’embellissements, plus de vérité, cette « attention to rawness » qui enlève le vernis pour laisser apparaître le bois vivant.
Ball fonctionne aussi parce que le morceau pense au dancefloor comme à un écosystème. Les fréquences basses bousculent les hanches, le médium laisse respirer les voix, l’aigu scintille juste assez pour éclairer les contours – parfait pour des sélections afrobeats, afropop ou cross-over global des DJ qui aiment faire monter une salle sans l’épuiser. C’est une track de momentum, idéale pour ce moment où l’on bascule du simple head-nod au sourire complice et aux épaules qui lâchent prise.
On devine, derrière cette efficacité, un chantier plus grand : VOLUME 2 en ligne de mire, et l’envie de serrer encore le propos. S’il garde cette science du groove épuré, ces hooks qui sentent la victoire tranquille et cette production qui privilégie l’impact sur l’esbroufe, devinoSP peut s’installer durablement dans la cour des faiseurs de bangers élégants. Ball ne réinvente pas l’afrobeats ; il le recentre. Et parfois, c’est exactement ce qu’il faut pour rallumer la fête.
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août 18, 2025Premier contact, et le cœur change de BPM. Baby Stay n’est pas qu’un « rework » de Baby Please : c’est une mue en pleine lumière, une mèche de pop aspergée de kérosène club, prête à redessiner la piste à coups de syncopes malicieuses et de couplets neufs qui claquent comme des bulles de chewing-gum. Sofia Eleni joue la carte du fun, oui, mais jamais au détriment de la ligne : son timbre velouté, quelque part entre la souplesse d’une Janet période Velvet Rope et le rayonnement d’une Mariah au ralenti, dépose un grain soul sur une structure hyperpop qui crépite.
On sent la New-Yorkaise passée par la scène très tôt — School of Rock en guise de baptême du feu — capable d’articuler le dramatique et le dansant sans forcer le trait. Baby Stay mise sur une architecture simple et efficace : kick qui pousse l’air, claps qui piquent, basse qui rebondit avec ce sourire en coin typique des edits de fin de nuit. Les couplets rallongés ne sont pas un gadget : ils densifient le récit, lui donnent ce supplément de conversation que tant de remixes oublient, et offrent à la voix de Sofia des courbes où se lover avant chaque release.
La production a l’intelligence de la retenue. Les textures numériques scintillent, mais laissent respirer le médium, là où la chaleur R’n’B fait monter la température. Quelques glitches, des stutters bien placés, une montée qui refuse l’hystérie : l’hyperpop est ici un langage, pas un effet spécial. Résultat : un tube potentiel pour playlists « dance-pop » et « hyperpop romantique », calibré pour les transitions de 2h du mat’, quand le club hésite entre sueur et tendresse.
Ce qui accroche, surtout, c’est la manière dont Sofia Eleni transforme l’envie de « rester » en moteur chorégraphique. Pas d’apitoiement : de la persuasion en mouvement, un sourire qui sent la victoire douce. L’ADN 90’s n’est jamais pastiche, plutôt un filtre à grain posé sur un présent net — harmonies secondaires qui caressent, ad-libs à la lisière du gospel, topline qui s’incruste sans permission.
Baby Stay donne l’impression d’une artiste qui a trouvé son angle : raconter l’intime avec des armes de club, faire grimper la température sans écraser l’émotion. Si la suite garde ce dosage — modernité effervescente, écriture qui parle, voix qui tient la pièce — on tient l’une de ces poppeuses capables de mettre tout le monde d’accord, du crate-diggeur R’n’B aux kids hyperpop. À écouter fort, fenêtres ouvertes, et laisser la ville répondre en écho.
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août 18, 2025On pense d’abord à un reflet : un stroboscope dans une vitre de métro, la ville qui défile et ce battement au sternum qui ne veut plus redescendre. Slide coule comme une signature au feutre indélébile, un tracé net posé par DEELA sur une prod qui grésille d’électricité statique. Elle n’annonce rien, elle occupe. Le morceau est une prise de pouvoir, pas un communiqué.
Genio Bambino et Dëra empilent une architecture de club pensée pour le corps avant le cerveau : kicks qui claquent secs, syncopes qui coupent la lumière, basse élastique qui colle aux chevilles. L’ossature rappelle ces hybrides globaux où l’afro bat dans la poitrine du rap et où les effluves reggaeton se glissent en filigrane, sans clin d’œil facile ni pastiche. C’est la science du détail qui capitaine la manœuvre : contretemps qui aspirent l’air juste avant le drop, hi-hats qui virevoltent façon rasoirs miniatures, espaces négatifs qui donnent du nerf à chaque relance. La dynamique est pensée comme une chambre à pression — montée, raréfaction, exutoire — et DEELA s’y faufile avec une diction qui perpétue la tradition grime tout en la vernisant de club chic.
Son écriture, frontale, refuse le misérabilisme comme l’esbroufe. Elle parle en trajectoires : de la caisse enregistreuse au cockpit, du doute à l’assertion. On entend la mue récente, cette sortie de carapace après un retrait imposé. Rien d’amer, tout d’aiguisé. Sur Slide, elle choisit la translucidité plutôt que la confession, l’aimantation plutôt que l’exposé. Résultat : un cérémonial d’auto-affirmation qui ne moralise pas, qui donne envie d’aligner les épaules et de prendre de la place au centre de la piste.
La réussite, surtout, tient à la façon dont le morceau convertit l’intime en momentum collectif. Il y a cette sensation rare de « club utile » : un track qui fait transpirer et qui, en douce, reprogramme la posture. Les contours « Wicked » prennent relief ici — dualité assumée, tendresse nerveuse, élégance carnivore. Côté références, on capte des réfractions de la diaspora (Lagos-Londres, trap-UK garage, alté qui frôle le pop-rap) mais tout est fondu dans un idiome personnel. Pas d’ornement inutile, pas de mélisme en roue libre : une ligne claire, des angles francs, et des accroches qui s’incrustent sans s’excuser.
Slide n’est pas seulement un nouveau chapitre, c’est un protocole. Une façon de signer l’air, de demander au système son tempo. Si c’est l’ouverture de l’ère annoncée, on est prêt pour la suite : des hymnes qui tapent, des visions qui transpirent, et cette manière très DEELA de transformer l’ambition en chorégraphie. Ici, la fête est une arme blanche — et elle tranche avec style.
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août 18, 2025Dans le paysage britannique saturé de rappeurs cherchant leur moment viral, KiLLOWEN avance autrement : il fabrique son propre vocabulaire, celui d’un garage-rap euphorique, hybride, à la fois ancré dans la nostalgie des breaks UK et tendu vers l’avenir. Son nouveau single Swings n’est pas qu’une punchline transformée en refrain, c’est une carte postale autobiographique, un pont entre les caisses de Tesco et le vacarme des festivals où il joue désormais.
La production, façonnée par ses soins, déploie une énergie solaire qui oscille entre effervescence house et pulsations 2-step. Mais derrière les nappes mélodieuses et la cadence qui attrape, KiLLOWEN pose son constat : la vie ressemble plus à des montagnes russes qu’à une ascension linéaire. Chaque succès est un roundabout, chaque rêve coché ouvre sur une nouvelle incertitude. Cette sincérité, sans effets de style forcés, fait la différence dans une scène où beaucoup cherchent encore à copier l’esthétique grime ou drill. Lui préfère les contrastes, l’éclat du dancefloor et les ombres du récit personnel.
À 25 ans, l’artiste n’a déjà plus grand-chose d’un rookie. De son premier projet Pub Therapy à ses singles récents qui tutoient les charts, KiLLOWEN a trouvé la formule : une écriture hyper identifiable, où l’intime se fond dans le collectif, et un son qui s’inscrit dans la tradition UK tout en lorgnant vers la pop globale. Swings confirme cette identité, en condensant le récit de l’ouvrier devenu artiste, du kid de Hayes nourri au grime et au hip-hop US devenu porte-voix d’une génération qui refuse de choisir entre club et introspection.
Dans un moment où le garage renaît sous des formes inattendues, KiLLOWEN en incarne la déclinaison la plus personnelle : lumineuse, consciente de ses paradoxes, et assez fédératrice pour faire danser Glastonbury comme un pub du coin. Swings n’est pas juste une étape, c’est le signe qu’il tient enfin son langage et qu’il n’a aucune intention de le lâcher.
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août 18, 2025Première écoute, premier constat : Dumomi ne demande pas la permission, il déclare une zone. Role Model pose le périmètre, Blocked en verrouille les issues. Deux morceaux comme deux angles d’un même autoportrait : d’un côté l’ambition qui refuse le déguisement, de l’autre l’hygiène mentale érigée en art martial. On entre chez lui en basket nerveuse, on ressort la tête rincée, le souffle plus clair.
Role Model s’avance sur une architecture trap au vernis neuf : 808 ronde mais disciplinée, charleys qui crissent comme des flashs d’appareil, kicks qui tombent au quart de millimètre. Le gimmick mélodique ressemble à un néon planté dans la nuit — minimal, entêtant, efficace. Surtout, Dumomi y règle la question du personnage : pas de cape, pas d’auréole, juste un artisan de la gagne qui raconte la sueur sans réclamer l’onction. Le flow a cette souplesse d’élastique : parfois détendu, parfois claquant, toujours assez précis pour que chaque vanne tombe comme une preuve. C’est l’anti-storytelling moralisateur ; un journal de bord aux phrases sèches, calibré pour la route comme pour la salle.
Blocked répond en miroir, version alternative hip-hop tirant vers la drill, mais dépoussiérée de ses clichés. Le sub est plus granuleux, les drums mordent en dents de scie, les interstices de silence deviennent des regards noirs. Le propos — couper le bruit, littéralement et symboliquement — trouve sa forme dans une mise en scène rythmique : breaks au cordeau, respirations qui font rebondir la tension, ad-libs qui surgissent comme des notifications qu’on swipe aussitôt. Le morceau a la politesse du non : net, franc, libérateur. On pense à ces tracks qui servent de rituel avant d’attaquer la journée, à la fois affirmations et pare-feu.
Ce diptyque réussit parce qu’il tient sur une exigence de design sonore. Les détails comptent : micro-slides de pitch sur les doublures, transitions polies à la chaux vive, toplines réduites à l’os pour laisser la place au timbre. Dumomi The Jig sait que la crédibilité ne sort pas d’un communiqué ; elle transpire d’un placement, d’une coupe, d’une manière d’attaquer la syllabe. Ici, tout dit la même chose : construire sans s’excuser, protéger sans s’aigrir.
Au fond, Role Model et Blocked forment un protocole. Première étape : déclarer qu’on ne sera l’exemple de personne. Deuxième étape : faire taire ce qui parasite la fréquence. Entre les deux, un artiste qui refuse le costume et privilégie la coupe : nette, propre, personnelle. Dans un paysage saturé d’avatars, Dumomi signe deux pièces qui ne posent pas la question de la tendance — elles posent celle de l’intégrité. Et ça, bizarrement, s’entend très fort.
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août 18, 2025Avant même que la basse ne morde, on sent le parfum d’un vieux soir réapparaître : pas la nostalgie plaquée en filtre sépia, plutôt ce frisson qui remonte l’échine quand le soleil rase les toits et que la ville promet encore une heure d’apesanteur. L’Étranger ne remixe pas So Long de MKSTN, il le recompose comme un souvenir qui refuse de se taire. L’original était une caresse dream-pop en suspension ; ici, tout se recentre autour d’un axe simple et fatal : groove, éclat, retenue. French touch en filigrane, nu-disco au cordeau, cœur serré mais hanches dociles.
Le design sonore coche les cases de l’âge d’or sans les pasticher. Basse épaisse mais aérée, sidechain qui aspire l’air juste ce qu’il faut, synthés filtrés qui s’ouvrent comme des stores vénitiens à chaque montée. Les chops vocaux ne surjouent pas la découpe : ils scintillent, tel un halo chloré sur une piscine à minuit, trait d’union entre l’intime et le collectif. On pense aux 12″ d’Alan Braxe & Fred Falke pour la noblesse du timbre et à l’école Kitsuné pour la science du refrain implicite, celui que ton corps retient avant ta tête.
La grande réussite tient à la dramaturgie du mix. L’Étranger comprime l’émotion de MKSTN dans une architecture de club où chaque micro-break raconte quelque chose : une respiration, un regard, un “pas encore” avalé par la foule. Pas d’esbroufe, pas de climax pyrotechnique ; un continuum euphorique qui refuse l’hystérie, préférant la lueur persistante au flash aveuglant. C’est cette élégance — presque une pudeur — qui rend la piste si réécoutable.
MKSTN, lui, signe en creux la matière première idéale : topline brumeuse, harmonies qui tolèrent la transfiguration, esprit “indie digital melancholy” métabolisé en moteur danse. L’Étranger en extrait l’os et la moelle : tout groove, tout éclat, tout ressenti. On entre pour la promesse bloghouse, on reste pour la tenue contemporaine. Au final, So Long (L’Étranger Remix) n’est pas un simple travel back ; c’est un alignement rare où la romance des années blog croise l’ingénierie 2025, un dernier slow à 122 BPM pour celles et ceux qui n’ont pas tout à fait décidé de lâcher.
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août 18, 2025Il y a des morceaux qui s’écoutent comme on entrouvre une fenêtre sur la nuit, laissant l’air chaud entrer avec sa dose d’électricité. You So P (soft) de B.Deshey appartient à cette catégorie : une pièce de R&B contemporain qui se love entre séduction affirmée et vulnérabilité assumée, moite comme une chambre après minuit, mais jamais artificielle.
La production s’étire dans une langueur satinée : nappes élégantes, batterie trap subtilement ralentie, mélodie souple qui épouse les respirations de la voix. Pas de surenchère — juste ce qu’il faut de texture pour donner l’impression d’une caresse prolongée. Là où d’autres saturent leurs refrains d’effets, Deshey joue la retenue, et c’est cette économie qui rend l’ensemble irrésistible.
Au micro, elle convoque l’énergie magnétique de Summer Walker, l’introspection de Jhené Aiko, et cette manière d’osciller entre fragilité et puissance qui fait la force de SZA. Mais You So P n’est pas une imitation : c’est une affirmation. Le “P” du titre s’entend comme un mantra de confiance — l’évidence de reconnaître une fréquence commune chez l’autre, ce moment rare où les corps et les esprits vibrent au même diapason.
On imagine ce morceau tourner en boucle sur des playlists nocturnes, glissant entre une coupe de vin rouge et un sourire retenu. Un titre qui séduit sans forcer, qui électrise sans brûler, et qui laisse en suspens la possibilité d’un prolongement, hors de la musique.
B.Deshey réussit ici une alchimie rare : transformer une expérience intime en hymne universel pour toutes celles et ceux qui savent quand une rencontre change l’air autour de soi.
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août 18, 2025Chez Analog Dog, la nostalgie n’est jamais un frein, c’est une rampe de lancement. Avec over it, quatrième extrait de leur second album à venir IT’S NOT THE MONEY WE’LL REMEMBER, le collectif affirme une ambition singulière : inventer une pop progressive où le disco des seventies flirte avec les synthés futuristes, où la mélancolie se danse et où la vision intime devient manifeste collectif.
Dès les premières mesures, les claviers vintage posent un décor familier, presque cinématographique. Puis surgissent des synthés luxuriants, des beats disco aux reflets modernes, et surtout ces harmonies vocales mixtes, riches et denses, qui forment une identité sonore rare. On pense à ABBA téléporté dans une rave nu-disco de 2040, à Daft Punk s’encanaillant avec Fleetwood Mac. Mais over it ne copie pas : il condense une émotion universelle dans un écrin hybride, à la fois solaire et grave.
Le texte, lui, touche au nerf : s’émanciper de celles et ceux qui hésitent, tergiversent, s’accrochent au doute. Austin Waz, frontman du projet, a écrit ce morceau au cœur d’un double effondrement — un groupe en délitement et une relation sentimentale qui s’éteint. Plutôt que de plier, il transforme l’abandon en carburant. Ce n’est pas un cri amer, c’est une mue. Over it devient hymne à la persévérance créative, ode à celles et ceux qui choisissent la vision plutôt que le compromis tiède.
Fondation sonore du disque à venir, ce titre trace déjà les lignes d’une esthétique nu-disco ambitieuse que le groupe pousse plus loin à chaque sortie. Il y a dans cette chanson un élan, une croyance presque utopique : que la musique peut encore ouvrir des mondes meilleurs. Et c’est bien ce qui rend Analog Dog nécessaire.
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août 18, 2025Il suffit d’un battement, et Toyin Tomato déborde déjà du verre comme une boisson trop sucrée, qui colle aux doigts mais qu’on ne cesse de resservir. Ib-Kay, enfant de Lagos désormais installé dans les Carolines, compose ici une déclaration amoureuse transformée en hymne dansant. À travers ce surnom charnu, il célèbre la beauté comme on célèbre un fruit mûr : fragile, solaire, irrésistible. Ce n’est pas qu’un compliment — c’est une métaphore de désir, de vitalité, de douceur qui éclate en bouche.
La production s’ancre dans l’afropop la plus fluide : percussions chaloupées, guitare highlife qui picore entre les syncopes, synthés nappés comme une chaleur moite au-dessus des hanches. Chaque élément est calibré pour la piste mais laisse suffisamment d’air pour que la voix d’Ib-Kay s’installe en premier plan, claire, confiante, séduisante sans surjeu. Là où certains saturent leurs arrangements, lui joue la retenue, créant ce groove élastique qui donne l’impression de danser pieds nus dans la poussière rouge du continent tout en respirant l’air moite des clubs américains.
Toyin Tomato, c’est aussi un récit. Celui d’un flirt raconté sans détour, avec la malice d’un conteur de rue et la tendresse d’un amoureux désarmé. Le texte reste simple, mais son efficacité tient dans le phrasé, dans cette façon de transformer trois mots en refrain inoubliable. Dans la bouche d’Ib-Kay, « Toyin Tomato » devient moins un prénom qu’un talisman, une invocation au charme qui transcende les frontières.
Avec ce single, l’artiste confirme qu’il n’est pas seulement une voix parmi l’immense diaspora afrobeats : il impose une couleur, un ton, un style. Après Odogwu, Cielo et Talk and Do, Toyin Tomato se pose comme une étape charnière — une chanson à la fois sensuelle et universelle, assez pop pour séduire les playlists mondiales, assez enracinée pour garder son accent africain intact. Le fruit est mûr, et Ib-Kay en a fait un festin sonore.
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août 18, 2025Le morceau s’ouvre comme un numéro qu’on compose au creux de la nuit, lampe de chevet encore tiède, cœur en haut-parleur. Giga Beat pioche dans trois alphabets du désir — l’afrobeats pour le balancement, le merengue pour la taille qui tourne, le reggaeton pour la persistance — et en fait un dialecte intime : celui des couples qui savent danser avant même de parler. L’idée naît dans une chambre de Boston, traverse l’Atlantique jusqu’au Ghana, revient avec du soleil dans les poches, et s’accroche au corps avec cette douceur insistante des tubes qui ne forcent jamais, mais ne lâchent pas.
La production est une cartographie de la peau. Kick rond, basse qui ronronne en demi-teintes, congas en ponctuation moelleuse, guitares qui filent des reflets d’ambre autour des voix. On entend le soin du producteur dominicain dans la façon de faire respirer chaque élément : pas d’empilement, plutôt des zones de vide où le groove s’installe comme un parfum. La rythmique reste souple, presque coulée, calibrée pour les playlists tardives, ces instants où l’on choisit de rappeler — ou d’oublier.
Au micro, Leeks (Rashid Malik) joue la romance en plan rapproché. Sa plume transforme un coup de fil en petit concert privé : pas de grandiloquence, juste la mémoire des gestes partagés, les raisons de rester ensemble dites à mi-voix. Le timbre, chaleureux, glisse entre caresse afropop et assurance reggaetonera ; il construit une proximité qui fait écran noir autour des écouteurs. On perçoit ce sourire qui s’entend sans se voir, signe des chanteurs qui savent tenir la promesse sans la vendre.
Oh Girlie Come réussit surtout son tissage culturel. Le merengue n’est pas un clin d’œil exotique, il sert de colonne vertébrale aux déhanchés ; le reggaeton n’est pas une étiquette, c’est l’obstination sensuelle du beat ; l’afrobeats n’est pas décor, c’est l’élasticité vitale qui rend la chanson réécoutable à l’infini. Résultat : un slow-burn élégant, ni banger tapageur ni ballade mielleuse, mais une zone médiane où l’on se parle avec le corps. Le genre de titre qui ne cherche pas à conquérir la piste ; il l’apprivoise, doucement, et quand la lumière remonte, on réalise qu’on danse encore.
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août 18, 2025Certains morceaux naissent pour meubler les playlists, d’autres pour accompagner les corps. Force de Hero One et Raybekah appartient à cette troisième catégorie plus rare : celle des hymnes intérieurs, des morceaux qui installent une cadence dans la tête et refusent de lâcher prise.
Le titre s’appuie sur une rythmique afrofusion tendue comme un muscle prêt à bondir. Les percussions cognent avec une insistance quasi physique, tandis que les nappes électroniques sculptent un espace où le corps et l’esprit semblent s’aligner. Force parle de mouvement, mais surtout de ce qui précède : l’impulsion, ce courant brut qui vous oblige à avancer, même lorsque le décor s’effondre.
Raybekah apporte une dimension organique au morceau : sa voix, rugueuse et souple à la fois, vient humaniser la mécanique implacable du beat. Hero One, lui, injecte son rap nerveux comme une incantation, une manière de repousser la fatigue et le doute à coups de syllabes taillées dans le béton. L’alchimie entre les deux transforme le track en mantra collectif : un cri de survie autant qu’un appel à danser.
Dans Force, l’afrofusion ne se contente pas d’habiller une esthétique : elle devient langage universel. Chaque pulsation semble dire qu’aucune barrière – mentale, sociale ou spirituelle – ne peut résister à l’énergie brute du mouvement. C’est un morceau pensé pour les grindeurs, les rêveurs, ceux qui refusent de plier et qui cherchent, dans le son, le carburant pour tenir debout.
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août 18, 2025Certains artistes écrivent des morceaux. D’autres bâtissent des mondes. Serge Devant, lui, orchestre des décennies entières comme on tend une pellicule lumineuse entre deux époques. Avec Solace, premier chapitre de son nouveau label This Moment, il ne signe pas seulement un single : il ouvre un portail. Dix ans après Fearing Love, il convoque Camille Safiya pour rejouer une histoire qui ne s’était jamais vraiment arrêtée, mais qui trouve ici un souffle nouveau, une intensité à la fois intime et mythologique.
Le morceau pulse dans cette tension fragile entre mélancolie et groove. Les nappes électroniques s’étirent comme des souvenirs qui refusent de disparaître, les basses hypnotiques frappent à la manière d’un cœur qui s’entête. Solace n’a rien d’un simple retour : c’est une réminiscence sonore, une cicatrice qui vibre encore sous la peau du club. Safiya, de sa voix à la fois spectrale et charnelle, ne chante pas, elle hante. Elle est le fil rouge, le fantôme du passé, la preuve qu’il existe des timbres qui survivent au temps.
Mais c’est l’ambition visuelle qui élève Solace au rang d’objet rare. Retrouver les mêmes acteurs qu’une décennie plus tôt, rejouer la scène après les écroulements de la mémoire et du temps, c’est un geste presque vertigineux, inédit dans la musique électronique. La caméra de Tobias Deml, passée par Luc Besson et HBO, transforme ce clip en cinéma d’auteur déguisé en after. Le club, le métro, les silhouettes : tout devient théâtre d’une collision entre deux vies parallèles.
Et puis, comme un contrechamp nocturne, le remix de Seth Troxler et Nick Morgan offre une version plus tellurique, taillée pour les heures où l’aube menace, quand le dancefloor devient confessionnal.
Avec Solace, Serge Devant rappelle que la house peut être plus qu’un beat : une mémoire, une fiction, une vérité suspendue. Ce n’est pas un morceau qui s’écoute seulement : c’est un chapitre qu’on traverse, un miroir tendu à nos propres passés qu’on croyait effacés.
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août 18, 2025Il y a des morceaux qui ne racontent pas l’amour, ils l’incarnent. Mayé de Gate La Luz fait partie de ceux-là. Pas besoin de bague ni de rituel : ici, la déclaration prend la forme d’un beat afro-pop vibrant, porté par un groove chaud qui donne au désir des allures d’évidence. L’amour surgit nu, direct, sans apprêt — comme un soleil qui s’impose derrière un ciel de saison.
Ce qui frappe d’abord, c’est la sobriété raffinée de la production. Les percussions, organiques et précises, construisent une tension qui appelle le corps à répondre, tandis qu’une guitare claire trace des éclats lumineux au milieu de la rythmique. La basse, ronde et insistante, agit comme une promesse qui tient dans le ventre. Chaque élément tombe avec justesse, sans excès : la musique laisse l’air circuler, comme si elle voulait garder intacte la sincérité de ce qu’elle porte.
La voix de Gate La Luz, elle, habite l’espace avec chaleur et retenue. Pas d’effets spectaculaires, mais un timbre riche qui sait moduler entre caresse R&B et intensité dancehall. Sa façon de poser les mots prolonge la simplicité du propos : aimer vrai, aimer fort, aimer sans calcul. Et dans le refrain, cette montée subtile qui suspend le temps avant de retomber sur le groove, comme un battement de cœur qui s’accélère, puis se cale à nouveau.
Mayé fonctionne comme une déclaration intime offerte à tous. C’est un morceau qui dit qu’aimer n’a pas besoin d’ornement ni de scénario : il suffit d’un rythme, d’une voix et d’un instant où deux regards se croisent. Dans l’EP Z.A.R.I.A, ce titre devient la pièce lumineuse, celle qui condense le projet en un geste simple et universel. Un single à la fois dansant et profond, pensé pour traverser l’été mais assez intemporel pour durer bien après.
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août 18, 2025Plan-séquence nocturne : pluie tiède sur bitume, néon fuchsia qui fuit sur capot mouillé, portière qui claque en syncopes de hi-hats. Fatale déboule comme un film noir tourné au smartphone, un R&B charbonneux qui a troqué la lampe à lave pour une clope froide et une coupe droite. Anarr ne joue pas à coller un sax au refrain pour “faire jazz” : il refond l’alliage. Dark jazz au cœur, trap aux tendons, pop rap au vernis. Résultat : une chanson qui marche talons aiguilles sur une 808 et ne trébuche jamais.
La prod raconte le décor à elle seule. Rhodes feutré en accords mineurs étirés, une ligne de contrebasse (ou son fantôme synthétique) qui remue sous la peau, souffles de sax en halos granuleux, ride brossé qui se cale sur un métronome intérieur à 82 BPM. Les hats swinguent légèrement, comme un bartender qui compte en double. Par instants, un accord casse la symétrie — petite tritonalité à la Monk, chromatisme qui mord — et la tension grimpe d’un étage avant de retomber dans le velours. L’808 glisse en portamento discret, ouvre des cavités dans lesquelles la voix peut s’asseoir. On devine des reverbs courtes, collées à la gorge, et un souffle laissé volontairement au montage pour garder le sang chaud.
Anarr, au micro, choisit la retenue magnétique. Timbre mat, articulation nette, phrasés qui flirtent avec le parlé-chanté puis claquent en métrique rap quand il faut planter un clou. “Fatale” n’est pas seulement un titre : c’est un mode opératoire. Il séduit sans forcer, promet sans jurer, s’éclipse une demi-mesure avant l’attendu. Le hook, minimal, s’incruste par répétition hypnotique ; les couplets ouvrent des pièces attenantes — confidences, feintes, aveux en pointillés — où la lumière reste basse. On entend l’école R&B, oui, mais dépouillée des clichés de spa playlist : ici, l’érotisme tient au danger, pas au satin.
Ce qui frappe, c’est la cohérence d’architecte. Le dark jazz n’est pas un décor vintage ; c’est l’ossature harmonique qui autorise l’ambiguïté, le flou moral, l’entre-deux qu’affectionne la nuit. La trap n’est pas l’alibi “moderne” ; c’est la charpente qui donne le pas, le coup de hanche, la sueur. La pop rap n’est pas un compromis ; c’est l’art de l’hameçon propre, de la hookline qui colle sans colleries.
Fatale pose la carte de visite d’un R&B à venir : cinématographique, urbain, lettré, qui préfère les angles aux filtres. Anarr signe un morceau de possession consentie : tu sais que ça te perd un peu, tu y retournes pourtant. Et quand le fade-out s’éteint, tu gardes cette odeur de pluie et de danger au col — preuve qu’un bon single, au fond, n’est qu’une scène coupée d’un film que tu vas vouloir revoir en boucle.
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août 18, 2025Il existe des blessures qui ne crient pas mais qui rongent, lentes et profondes. Ain’t My Name (You’ve Been Callin’) s’installe dans cet espace fragile, celui d’un lit partagé où l’on entend plus qu’on ne voudrait. Alfreda y déroule une confession soul-blues d’une intensité rare, capturant ce moment intime où le cœur se fissure sans éclat, juste au son d’un prénom qui n’est pas le vôtre.
La production joue sur la retenue et l’explosion, comme un orage qui hésite avant de crever le ciel. Une ligne instrumentale tendue, d’abord discrète, sert de tremplin à une écriture vocale qui oscille entre le murmure et la révolte. Puis surgit ce hook en trois parties, une harmonie chorale qui gonfle comme une vague et retombe sèche, laissant place au silence – ce vide qui claque plus fort que n’importe quel cri. On comprend pourquoi les publics réagissent en live : ce n’est pas seulement un effet musical, c’est une gifle émotionnelle partagée collectivement.
La modernité d’Alfreda se niche dans sa manière de marier le langage cru du blues à une sensibilité soul contemporaine, débarrassée du vernis nostalgique. On entend la rugosité des clubs enfumés, mais aussi la vulnérabilité d’une génération qui choisit de dire les choses frontalement. C’est nu, presque brut, mais travaillé avec une précision dramaturgique qui refuse le pathos.
Ain’t My Name (You’ve Been Callin’) n’est pas une simple ballade de chagrin. C’est une radiographie sonore du doute amoureux, une chanson qui plante ses griffes là où l’intime rencontre le spectre de l’autre. Et Alfreda, avec sa voix éraflée mais déterminée, nous rappelle que le silence d’un rêve peut parfois faire plus de ravages qu’une dispute à ciel ouvert.
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août 18, 2025C’est une collision temporelle, un big bang entre les harmonies soyeuses des années 50 et la vitesse démente des clubs du XXIe siècle. Betty Booom signe avec Mr. Sandman (Hyper Swing Flip) un OVNI sonore où le velours vocal des chanteuses de La PetitOrchestre se fait catapulter dans une rave stroboscopique, quelque part entre cabaret halluciné et warehouse berlinoise.
Le morceau garde l’innocence délicate de l’original, mais lui injecte une adrénaline électronique qui fait tourner la tête comme un manège détraqué. Les cuivres, les cordes et les timbres classiques sont là comme des fantômes, immédiatement happés par une production qui pousse les BPM à la limite du supportable. Hypertechno, hyper swing, hyper tout : Betty Booom ne recule devant rien, transformant ce standard en un monstre dansant qui fait autant sourire qu’il secoue la nuque.
Ce qui fascine, c’est cette tension permanente entre la mémoire et l’excès. Le swing, symbole d’élégance rétro, se met à vibrer comme s’il avait avalé une boîte entière d’amphétamines. Les harmonies vocales, intactes, deviennent des sortilèges qui flottent au-dessus d’un beat martelé avec frénésie. On se retrouve à danser sur une époque qui n’a jamais existé, entre gramophone et laser.
Avec ce flip, Betty Booom écrit un manifeste involontaire : l’héritage n’est pas un musée, c’est un terrain de jeu. Ici, le passé ne se contemple pas, il se remixe, il s’électrise, il s’éclate en mille étincelles. Mr. Sandman renaît dans une version où l’innocence se grime en fureur, où le vintage s’embrase dans les flammes de la rave. Un hymne générationnel pour tous ceux qui veulent danser entre les époques, ivres de vitesse et de mémoire.
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août 18, 2025Tu connais cette seconde où le cœur cesse d’être diplomate et décide d’être précis ? Para que te vayas (al infierno) découpe exactement cet instant, lame bien affûtée sous vernis pop. Pancha ne règle pas ses comptes en hurlant ; elle règle la focale. Indie rock pour les hanches, indie pop pour la mémoire, alt pop pour la pyrotechnie invisible — un triptyque tenu par une main qui sait doser la colère comme un parfum rare.
Côté fabrication, c’est chirurgical sans perdre la peau. Guitares granuleuses en double stéréo, une rythmique serrée qui claque sec — kick court, snare mate qui trace droit — et une basse légèrement saturée qui gouverne le bas sans l’engloutir. Les synthés jouent en filigrane, “verre fumé” qui s’ouvre par petites automations au refrain ; on devine un sidechain discret qui soulève l’air juste assez pour faire monter les épaules. Le mix laisse les médiums respirer : voix au premier rang, grain humain intact, delays courts pour l’aura, pas de sirop. On entend des mutes au demi-temps, des relances de toms en pré-refrain, des cordes qui se frottent volontairement aux cymbales — ces détails qui transforment une chanson en pièce habitable.
Pancha écrit avec une ironie lucide, cette élégance un peu cruelle qui préfère la précision des images à la lourdeur des slogans. Le récit ne glorifie ni la rupture ni la vengeance : il cartographie le point de non-retour, le moment où l’on choisit sa paix comme on choisirait une sortie d’autoroute. La mélodie refuse l’emphase ; elle s’infiltre, reprend appui, renaît plus large à chaque reprise du hook. Un pont déshabille tout — basse/voix, souffle intact — puis la relance finale gagne en densité plutôt qu’en décibels. C’est de la tenue, pas du bruit.
Verdict personnel : hymne de reprise de pouvoir, calibré pour fenêtres entrouvertes et trottoirs nocturnes. Pancha signe un banger à sang froid — magnétique, net, dangereusement rejouable. On presse replay, et, soudain, la ville te rend ce que tu lui avais prêté : ton axe.
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août 18, 2025Roues chaudes, horizon liquéfié, sel sur les lèvres : Rollin démarre comme un plan-séquence sur la PCH, toit baissé, et ton cerveau reconnaît d’instinct ce topline culte que Dos Mentes convoque sans appuyer — un clin d’œil plus qu’un cosplay. Ce n’est pas un pastiche, c’est une greffe réussie : old-school house dans la charpente, deep house dans l’étoffe, nu-disco dans le vernis. La sensation de vitesse vient de la précision du geste, pas du volume.
Côté fabrication, c’est une leçon de traction. Kick court, dense, réglé pour pousser l’air sans baver dans le médium ; hi-hats façon 909 en peigne serré, micro-accents qui créent l’aspiration ; clap sec doublé d’un rim boisé pour la vélocité. La basse — ronde et légèrement drive — colle au sidechain au millimètre, soulève le plancher à chaque temps et laisse la voix respirer. Stabs de piano M1 en contretemps, un orgue qui cligne de l’œil au garage, guitare chic en gratte-pouce pour la sueur propre, et ces cordes en pad “verre fumé” qui s’ouvrent par paliers au cutoff, histoire d’élargir la route au refrain. Tout est club-ready mais casque-friendly : transitoires vivants, top-end poli, dynamique encore en vie.
La science du détail fait la différence. Dos Mentes ne plaque pas le sample comme un sticker : il l’intègre à la dramaturgie. Premier acte : mise en jambe solaire, basse et piano qui se répondent. Break numéro un : retrait de sub, tops filtrés, respiration dub où le topline effleure plus qu’il n’envahit. Drop en ricochet, tambourin discret qui relève l’épaule, chœurs latéraux à faible gain pour gondoler la stéréo. Pont en demi-temps — zone de mix généreuse — puis relance finale en largeur, pas en décibels : même motif, plus de corps.
La DA raconte l’été sans carte postale kitsch. On sent Malibu, oui, mais surtout l’idée d’un été discipliné : plaisir net, angles propres, euphorie qui tient la distance. Rollin, c’est la bande-son d’un déplacement intérieur : tu passes de spectateur à pilote, sans forcer. Dos Mentes signe un banger durable — sexy sans lourdeur, nostalgique sans sucre, technique sans jargon — qui transforme n’importe quelle rocade en boulevard océanique. Tu relances, la lumière devient liquide, et le monde prend enfin la bonne cadence.
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août 18, 2025Première bouffée : souffle salin, rires qui roulent sur le pont, petit cliquetis de bouteilles, et cette ligne de basse qui tire le hamac au bon endroit. Bring Me The Head n’a rien d’un pastiche pirate pour fête de bureau ; Dr. Druid tricote un vrai groove caraïbe — dancehall aux hanches souples, reggae qui respire large, indie pop en vernis scintillant — et plante son fan service à Johnny Depp avec tendresse et malice, comme un toast lancé au large. C’est une carte marine, pas une caricature : on y lit les courants, les risées, les accalmies calculées.
Côté fabrication, c’est ciselé. Kick court qui appuie le temps fort sans écraser, skank de guitare en contretemps poli (chop clair, decay contrôlé), basse ronde qui se promène entre 45 et 80 Hz avec une petite bosse qui met la salle en apesanteur. Tops épicés — shakers sableux, rimshot boisé — et claviers vintage en nappes miellées pour ouvrir l’horizon. Le mix garde la peau : reverb à ressort sur la guitare dosée au millilitre, delays ping-pong parcimonieux sur la voix, sidechain discret qui soulève la voile sans avaler les médiums. Rien ne bave, tout brille juste ce qu’il faut.
La voix, sourire en coin, vise l’adhérence plutôt que la démonstration. Timbre clair, phrasé qui flirte avec le toast dancehall sans forcer l’accent, lignes mélodiques mémorisables en deux écoutes. Le clin d’œil à l’imaginaire pirate marche parce qu’il n’écrase pas la chanson : l’écriture garde l’humain au centre — une célébration légère, un brin de cabotinage assumé, zéro méchanceté. Le refrain n’explose pas, il s’infiltre ; mémoire musculaire garantie.
Architecture parfaite pour la rotation : couplets compacts, pré-refrain qui incline la route en retirant un étage de basse, drop solaire qui gagne en largeur (tambourin, chœurs latéraux), pont dubifié qui laisse la section rythmique respirer avant la dernière relance plus ample mais jamais boursouflée. Verdict personnel : Bring Me The Head a l’élégance des morceaux qui survivront à la saison — un banger de ponton, fun sans lourdeur, pointu sans pédanterie. Tu relances, le vent tourne dans le bon sens.
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août 18, 2025C’est le moment précis où la soirée bascule du “ça va” au “ok, on vit”. Hell Yeah! arrive comme un sourire carnassier, dance pop sous stéroïdes mélodiques, pop-rap huilée pour glisser sans déraper. Yestrdy pense le club comme une scène mobile : kicks compacts, sub qui pousse l’air sans baver, charleys en peigne serré, claps secs qui tamponnent la nuque. Les synthés jouent la chromé-thérapie — arpèges en lévitation, stabs sucrés qui clignotent au bon endroit — tandis que la structure serre le plan : intro DJ-friendly, drop en ricochet, break qui retire juste assez de décor pour que tout remonte plus haut ensuite.
Le casting fait le reste. Watr déboule avec un grain brut et une science du placement qui griffe la grille : débit lacé, appuis milimétrés, ego en rayons laser. Christina Dahl lisse l’ensemble sans l’édulcorer : hook chanté qui aimante la mémoire lente, timbre clair posé pile dans la fenêtre des médiums, lignes qui élargissent le panoramique sans surjouer. Le mix laisse respirer : haut-médium poli, aigus domestiqués, sidechain millimétré — on n’est pas dans le “plus fort”, on est dans le “mieux tenu”.
Ce single vit aussi par son cadre : premier volet de 2 Up Top, diptyque yin/yang où deux énergies racontent le même film sous angles contraires. Ici, c’est l’hémisphère solaire : hédonisme assumé, chorégraphie d’épaules, verres qui tintent et trottoirs qui deviennent des pistes. Et pourtant, la chanson résiste à la caricature : les micro-variations du motif, les mutes en demi-temps, le pont qui descend en demi-vitesse avant la relance prouvent qu’on a affaire à des architectes, pas à des pyromanes.
Ce que je retiens après plusieurs tours : Hell Yeah! ne simule pas la fête, il l’organise. C’est “movement music” au sens strict — pensée pour les nuits tièdes, les amitiés bruyantes, les minutes où l’on se choisit héros principal. Tu appuies, la pièce gagne deux degrés ; tu relances, la soirée trouve son scénario. Yestrdy signe un banger élégant, contagieux et précis, du genre qui s’impose au centre de la playlist et refuse d’en bouger.
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août 18, 2025Sortie de route mentale, je remets le clignotant : Buckle Up n’embraye pas, il s’amarre au plexus. Blaze Orange convoque l’ADN Chicago sans muséification — une science du “jack” en prise directe avec le présent. C’est la version adulte de la sueur : précise, tenue, affûtée pour les systèmes qui ne pardonnent pas. À la première boucle on comprend le protocole : conduire la foule sans hystérie, gagner en densité sans monter le volume.
Fabrication d’orfèvre. Kick court avec juste ce qu’il faut de sub pour pousser l’air, clap sec doublé d’un rim plus boisé, hi-hats en peigne 909 qui respirent grâce à des micro-accents programmés au scalpel. La basse, élastique et légèrement drive, arrondit le bas autour de 50–60 Hz et mord le médium à 200 Hz pour rester lisible sur petits systèmes. Stabs organ typés M1 qui clignotent en contretemps, une nappe “verre fumé” qui s’ouvre au cutoff par paliers, et un motif percussif main droite (cowbell fantôme, congas fantômes) qui donne l’illusion d’un live discret. Sidechain millimétré : ça pompe l’air juste assez pour soulever la piste sans avaler la voix de commande.
Architecture pensée club. Intro DJ-friendly (32 mesures propres), premier break qui retire la basse et laisse passer un chuchotement de tops, premier drop sec en ricochet. Le second acte élargit la pièce : tambourin qui relève les épaules, automation de réverb sur les stabs pour dessiner la perspective, hook vocal minimal (deux syllabes qui valent un geste) filtré puis lâché pleine bande. Pont intelligent en demi-temps — parfaite zone de mix —, puis dernière relance en largeur plutôt qu’en décibels : même motif, plus de corps.
Ce que j’aime ici, c’est l’éthique. Buckle Up ne cherche pas la poudre aux yeux ; il organise la trajectoire. C’est une musique de direction, pas d’ornement. Deep dans l’intention, tech dans l’outillage, Chicago dans la colonne vertébrale. Casque, club, after : le morceau tient partout parce qu’il raconte la même chose en trois dialectes — précision, propulsion, patience. Blaze Orange signe un banger de confiance qui serre la ceinture au monde et lui apprend à danser sans perdre le cap. Rejoue, la salle obéit.
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août 18, 2025Je coupe les notifications, j’ouvre le fader : une pulsation feutrée, un piano comme un store à demi baissé, et cette voix qui entre sans frapper. On reconnaît tout de suite la souveraine du séisme doux : Tiwa Savage pose la ligne de flottaison, réglée au millimètre, pendant que Skepta arrive en contrechamp — débit mesuré, timbre qui griffe juste assez pour laisser une marque. On The Low honore son titre : c’est une cartographie de la clandestinité affective, une conversation tenue au ras de la peau où chaque silence devient un argument.
Rymez signe une production d’orfèvre qui refuse la quincaillerie. Kick court, sub discipliné qui dépense ses calories avec parcimonie, claps ciselés, hi-hats en pointillé qui déplacent l’appui d’un cheveu. Quelques accords en rideau de perles et un pad “verre fumé” suffisent à installer la chambre noire ; la dynamique respire, la pièce vit, on n’est pas dans le mur de son mais dans l’architecture précise. Le hook ne s’impose pas par le volume : il se dépose. Mémoire lente garantie.
Ce duo fonctionne parce qu’il joue la dissymétrie avec élégance. Tiwa conduit la lumière — diction satinée, vibrato minimal, autorité calme — là où Skepta apporte la densité narrative, un flux qui fait tenir le cadre sans voler la scène. Leur alchimie évite l’attendu “refrain sucré/couplet rugueux” : ici, les deux voix partagent la même éthique de retenue. On touche à l’intime sans voyeurisme, à la tension sans surlignage.
Le sous-texte est limpide : l’amour sous embargo, la vitrine éteinte, la vérité qui réclame son droit d’asile. Tiwa a toujours excellé dans cette dramaturgie de l’entre-deux — désir et discrétion, puissance et pudeur —, mais On The Low la pousse vers un minimalisme encore plus souverain. Et parce que l’histoire ne s’arrête pas au single, la toile de fond annonce un chapitre où elle recentre son nom, son récit, son trône. L’imagerie du matelas empilé revient en tête : chaque couche comme un carnet de route, chaque couture comme une cicatrice élégante.
Verdict personnel : pièce maîtresse crépusculaire, calibrée pour la rotation tardive et les matins qui se recomposent. On The Low ne cherche pas la place, elle l’invente — un carré de velours où l’Afrobeats se fait confident, Skepta témoin, et Tiwa reine de la demi-lumière. Tu relances, et le monde baisse la voix pour te laisser passer.
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août 18, 2025Je ferme la porte du dehors, j’attrape ce BPM comme un guidon trop étroit, et la ville se replie d’un cran. Amsterdam ne déroule pas une carte postale : c’est un circuit nerveux où la sueur UK rencontre l’humidité des canaux, un hybride qui fait grésiller la frontière entre grime, UK garage et DnB mainline. CONTROL ALT DΞLΞTΞ compose au cutter, avec une précision d’horloger qui aurait grandi au pied d’un sound system : chaque coup est une décision, pas un effet.
Côté fabrication, c’est redoutable. Kick sec, sans débord ; snare claquante au snap métallique, calée pile dans le médium pour perforer les bus de nuit ; charleys en grains serrés, micro-accents ghostés qui créent l’aspiration. Le 2-step du couplet déhanche la grille — swing millimétré, percs boisées en arrière-plan — puis la section drum’n’bass bascule l’horizon : breaks recollés à la main (amen nettoyé + layers moderns), sub en ruban tendu autour de 40–50 Hz, sidechain discret qui soulève le plancher sans aspirer la voix. Stabs sombres en FM, pads “verre fumé” au cut-off animé, et ces risers grinçants qui préfèrent la tension à la pyrotechnie. Le mix respire large : bas ferme, haut poli, compression bus tenue qui colle l’ensemble sans l’aplatir. Club-ready, casque-honnête.
Au micro, le MC refuse la frime décorative. Diction nette, attaques rasantes, syncopes qui mordent la marge ; un parlé-chanté très grime, projeté à hauteur d’œil, qui laisse l’ego à la consigne pour privilégier la trajectoire. Le texte cadre la topographie de la fuite en avant — solitude dense, boussole interne, loyautés serrées — et l’arrangement en épouse la dramaturgie : couplets en 2-step qui serrent, pré-refrain qui incline la route, drop DnB en largeur plutôt qu’en décibels. Un pont retire le décor (basse/voix, ride en filet) puis relance par densité spectrale : pas plus fort, mieux ancré.
Ce que j’aime ici, c’est l’éthique du geste. Amsterdam ne singe pas les écoles : il les agence. Grime pour l’angle, garage pour le ressort, drum’n’bass pour la poussée, et, au centre, une idée simple — tenir. Le morceau choisit la tenue plutôt que l’hystérie, la précision plutôt que l’emphase. Résultat : un banger de nuit claire, magnétique et propre, taillé pour les tunnels de vélo, les lignes 24h/24 et les retours qui décident de devenir allers. On relance, et la ville prend enfin la bonne vitesse.
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août 18, 2025Un piano sec comme un coup de tison, une basse qui fait vibrer les charpentes, et V.I.C qui surgit, pas pour demander l’entrée mais pour enfoncer les portes. 40 Doors n’a rien d’un simple single de rookie : c’est un manifeste compact, une démonstration de nerfs et de souffle. Dans chaque mesure, le jeune MC pose sa voix comme une arme blanche, débit tendu, syllabes qui claquent comme du métal froid contre le bitume. On n’y entend pas la quête de validation mais l’assurance brute d’un artiste qui sait déjà que personne ne viendra le chercher.
Le beat pioche du côté des textures East Coast — piano coupant, batterie lourde, atmosphère granuleuse — mais il est transfiguré par la dureté londonienne : hi-hats qui tracent des éclairs, snare qui gifle sans relâche, une énergie de caverne urbaine qui se déploie sous les néons. Pas de graisse, pas de place au hasard : le mix laisse respirer l’âpreté, donnant à la voix la pleine largeur de l’écran sonore. C’est sec, c’est cru, c’est calibré pour secouer autant dans un club enfumé que dans un casque usé au bord d’un bus de nuit.
Là où d’autres se contenteraient de répéter la faim, V.I.C l’incarne, la rend palpable. On sent la frustration cristallisée en propulsion, les murs de la ville comme autant d’obstacles à renverser, et l’idée fixe qu’il faudra toujours forcer le passage. La puissance du morceau réside justement dans ce paradoxe : une rage concentrée, mais domptée, sculptée dans la technique et la métrique.
40 Doors s’écoute comme une déclaration de guerre adressée à l’indifférence, un acte inaugural d’un artiste qui n’attend ni bénédiction ni détour. V.I.C frappe, et son écho ne s’éteint pas : il marque déjà sa place dans un paysage où il ne veut pas seulement exister, mais régner.
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août 18, 2025Je dépose le téléphone, je pose la joue contre la vitre encore tiède, et le monde change de vitesse. Si yo fUERa TuÉ n’ouvre pas une piste : il trace une artère. Saril attrape la mécanique baile par le tamborzão et l’allonge jusqu’à l’indie pop, sans perdre une écaille de rue. C’est un morceau de sueur polie : frontal, magnétique, précis.
Vue d’ingé son, tout est pensé pour la traction. Kick court, sec, avec ce petit “pap” d’air comprimé ; 808 tendue qui claque dans le plexus ; ensemble de percussions métalliques (tamborim, agogôs) en panorama mobile — tu sens les objets bouger, pas un loop figé. La basse n’est pas un tapis, c’est un moteur : attaque légèrement overdrivée autour de 200 Hz pour mordre le médium, sub en ruban qui ne bave jamais. Côté pop, Saril superpose un synthé verre fumé à cutoff animé (automations fines, pas d’EDM marteau) et une guitare proprette en contretemps quasi-bossa qui ventile les refrains. La voix est captée proche-peau : compression parallèle à peine dosée, plateau aigu poli pour laisser les consonnes scintiller sans siffler, room courte qui garde le grain humain. Résultat : club-ready mais casque-digne.
Écriture et architecture évitent la pancarte. Couplets ramassés qui parlent vitesse intérieure, pré-refrain en pente douce où la rythmique se resserre (filtre + retrait de sub), puis drop non pas plus fort mais plus large : stabs de piano house fantômes, chœurs latéraux à faible gain, tambourin qui relève l’épaule. Deux respirations impeccables — break percussif et “faux silence” avec kick fantôme — relancent la circulation sanguine. Pas de graisse, que du geste utile.
Ce qui me serre le sourire, c’est la diplomatie émotionnelle. Le funk carioca donne l’angle des hanches, l’indie pop signe la pudeur ; Saril, lui, organise la rencontre. Pas d’exotisme de carte postale, une ville crédible où la tendresse a de bonnes manières. Si yo fUERa TuÉ est un antivol à mauvaise humeur : trois écoutes et tu marches plus droit, colonne alignée, panorama agrandi. Banger durable, signature nette. Et cette impression rare, à la fin, qu’on t’a rendu du temps.
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août 18, 2025Je coupe les notifications, j’augmente le son : STATIC ne démarre pas, il s’aimante. 1DJ SYNC déroule un circuit court entre warehouse à l’ancienne et trottoir d’aujourd’hui, où l’ADN house claque le quatre-temps pendant que l’alt-hip-hop griffe le vernis et que la nu-disco met de la lumière là où la ville s’effiloche. Ce n’est pas un patchwork de références mais un organisme : le groove comme système nerveux central, l’attitude comme courant porteur.
La fabrication est d’orfèvre. Kick ferme, attaque courte ; hi-hats type 909 qui ventilent la stéréo en peigne serré ; clap sec doublé d’un rim plus boisé pour la vélocité. La basse, élastique et légèrement drive, colle au sidechain pour soulever l’air sans boucher le médium. Stabs de piano house avec la patine “ruban” qu’on aime, lignes de synthé en verre fumé qui se déploient par automations discrètes, filtres ouverts par paliers plutôt que par coups de hache. La compression bus tient le tout comme un bandage élastique, les transitoires restent vivants : club-ready, casque-compatible.
Le twist, c’est la voix et la DA rap : phrasé parlé-chanté, placements syncopés sur une grille qui reste house, back-ups à peine fantômes qui élargissent le hook, quelques interjections pitchées façon opérateur radio — signature “STATIC” qui s’imprime sans forcer. Pas d’esbroufe : l’écriture préfère les angles nets, le champ lexical du mouvement et de la friction, la clarté plutôt que la pose martiale. On devine un swing MPC dans les ghost notes, une science du mute au demi-temps avant chaque relance, un break à nu-disco (tambourin + arpège filtré) qui remet du vernis avant le drop.
La structure avance par capillarité : couplets compacts, pré-refrain qui incline la route, hook qui ne crie jamais mais s’ancre en mémoire musculaire ; un pont réduit la pièce à basse/voix pour laisser la sueur parler, puis reprise en largeur — pas plus fort, mieux tenu. Résultat : un single durable, plus “procédure” que “feu d’artifice”, le genre qui aligne les corps sans demander la permission.
Verdict personnel : 1DJ SYNC signe un banger d’ingénieur sensuel. STATIC ne promet pas la fête, il l’organise — et quand la dernière mesure s’éteint, on a déjà rebranché la prise.
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août 18, 2025Je lance Louder et c’est le paradoxe qui gagne : plus c’est discret, plus ça frappe. Sofasound signe un follow-up à Young qui ne cherche pas l’uppercut frontal ; il opte pour la pression constante, ce “stanky, thumpy” bas du spectre qui te cale la colonne et te fait avancer sans réclamer les strobos. Tout est écrit, produit et chanté maison — South Florida, sueur tenue, science du détail — et ça s’entend : morceau d’ingénieur sensible, sale juste où il faut.
Architecture parfaite pour club confiants. Kick court qui mord, sub en ruban tendu, groove en shuffle léger qui décolle la nuque ; hi-hats granuleux en contre-temps, clap serré doublé d’un rim sec pour la vélocité. Les stabs acides surgissent par touches, jamais en mur : petits coups de scalpel qui relancent la matrice. Le hook vocal — filtré, texturé, presque chuchoté — devient l’arme principale : mémoire musculaire garantie sans glaciage pop inutile. Breaks nettoyés (basse à nu, feulement des tops), micro-builds qui préfèrent la densité au décibel, puis drops en poussée intérieure : on respire, on repart.
Le mix est chirurgical mais vivant : bas compact, médiums sculptés pour la voix, aigus polis sans stridence ; sidechain millimétré qui pompe l’air juste assez pour que le plancher bouge sous les pieds. C’est “inviting but dirty” dans la meilleure acception : de la patine, pas de la boue. On sent l’écosystème bitbird/Chillhop/Riot dans la propreté des transitoires, mais Louder reste club animal, pensé pour la tranche tardive où les DJs testent la confiance de la foule.
Verdict : banger de tenue, parfait pour vocal house nocturne et playlists sous-sol. Tu le joues, la piste devient un seul organisme. Tu le relances, personne ne demande plus fort : tout le monde comprend. Louder, ironie totale, gagne en chuchotant.
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août 18, 2025Good Life de Max Ceddo n’est pas un hymne au confort bourgeois, ni un pamphlet nihiliste qui se complairait dans l’autodestruction. C’est une morsure ironique, un clin d’œil grinçant à ces existences en quête de sensations fortes, prêtes à troquer les joies simples contre l’ivresse artificielle et le vertige des excès. Le morceau résonne comme une satire électrique : riffs tendus, urgence post-punk, voix qui se cabre comme pour défier l’équilibre fragile entre stabilité et chaos.
Le personnage de cette chanson vit vite et fort, accélère dans sa E-Type rutilante comme dans un mauvais rêve, joue littéralement avec un couteau à pain, métaphore d’un danger domestique devenu arme existentielle. Derrière la provocation et l’énergie brute, Ceddo esquisse une critique subtile de nos obsessions modernes pour la fête sans fin, la quête du toujours-plus, l’adrénaline comme substitut à un bonheur qu’on ne sait plus nommer. La chanson se lit comme une fable contemporaine où la stabilité – la chaleur du quotidien, les plaisirs ordinaires – est méprisée jusqu’à disparaître.
Ce n’est pas un hasard si l’esthétique punk/post-punk est convoquée : cette musique a toujours su dénoncer, en rire, et cracher sur les illusions de grandeur. Good Life hérite de cette tradition avec un ton ironique qui flirte avec la caricature, mais qui finit par résonner comme une mise en garde. Et si derrière le sarcasme, il y avait une vraie tendresse pour cette vie “banale” que l’on piétine trop facilement ?
Avec Good Life, Max Ceddo signe un morceau qui cogne autant qu’il questionne, un miroir tendu à nos propres contradictions : courir après l’intensité, au risque de perdre l’essentiel. Une chanson qui explose comme une traînée d’étincelles avant de laisser place à l’ombre de nos choix.
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août 18, 2025Il y a des morceaux qui sentent la chaleur, le sable collé à la peau, mais qui font passer un frisson comme un courant d’air glacé entre deux battements de cœur. Dancing With A Ghost de Mini Sants fait exactement ça : une ritournelle indietronica au goût de cocktail tropical, traversée par des fantômes qu’on ne voit pas mais qu’on sent toujours tournoyer autour de soi. Avec Chase Ellestad en compagnon d’errance, le producteur new-yorkais fabrique un paysage sonore à la fois balnéaire et spectral, comme si les ombres elles-mêmes avaient décidé de rejoindre la piste de danse.
Le morceau déroule une house solaire qui se couvre peu à peu d’un voile trouble. Sous les basses rondes et les percussions moites, on entend l’écho d’une nostalgie entêtante, ce genre de mélancolie sucrée qui colle aux doigts comme une mangue trop mûre. La voix aérienne glisse entre les synthés étincelants, créant une sensation de flottement – une fête suspendue entre deux mondes, quelque part entre Roosevelt et Yuksek, entre Poolside et un rêve qui s’efface au réveil.
Ce n’est pas une simple track d’été, mais une danse avec l’invisible. Une chanson qui dit qu’au milieu de la chaleur, des rires et des verres qui s’entrechoquent, on danse aussi avec nos souvenirs, nos fantômes intimes. Dancing With A Ghost réussit à être à la fois léger et hanté, solaire et spectral, un oxymore musical qui colle à la peau comme une caresse et une morsure.
Mini Sants signe ici un hymne à la fois hédoniste et fragile : la preuve que même au cœur de la fête, on n’est jamais tout à fait seul.
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août 18, 2025Il y a des morceaux qui claquent comme des portes et d’autres qui s’ouvrent comme des clubs à minuit. Room 5 de YungParadise appartient à la seconde catégorie : un track incandescent où la rugosité du gangsta rap se love dans le velours clinquant d’une dance-pop prête à exploser. C’est cette tension – l’agressivité crue qui s’habille d’un beat fluorescent – qui fait toute la singularité de YungParadise, et qui transforme un single en événement.
Dès l’intro, la production annonce la couleur : trap qui crépite, basses épaisses mais calibrées pour les systèmes de sonorisation massifs, hi-hats pressés comme des stroboscopes, et surtout ce gimmick mélodique sucré qui colle instantanément au cortex. On sent l’influence dancehall dans le placement rythmique, dans la manière dont la voix danse autour du kick comme si elle cherchait à transformer la rue en piste de danse. C’est une esthétique hybride : la brutalité ne disparaît pas, elle s’invite dans le glamour.
Le flow de YungParadise alterne entre déclaration frontale et hook pensé pour lever les bras. On est dans un équilibre étrange et parfaitement assumé, quelque part entre le club banger international et l’ego-trip de quartier. L’énergie est haute, mais pas brutale ; elle est festive, galvanisée, saturée d’adrénaline. Chaque punchline semble faite pour rebondir dans les stories Instagram, chaque montée pour se libérer en drop euphorique.
Room 5 n’est pas un simple single, c’est une carte de visite : preuve qu’on peut venir du bitume et viser les dancefloors, qu’on peut tenir un langage cru et l’enrober d’une production qui respire le global hit. YungParadise signe ici une proposition sans compromis, calibrée pour ceux qui veulent sentir la sueur et les néons dans le même souffle. Un hymne de club qui garde les poings serrés.
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août 18, 2025Je lance Our Game et tout se calme comme un salon feutré après l’averse : basse qui respire, batterie au gant de velours, claviers en lumière rasante, et cette voix qui te regarde sans hausser le ton. SV et Alyssa Jane n’essaient pas de rejouer la carte postale vintage ; ils pratiquent l’élégance utile, ce classicisme moderne qui sait dire adieu sans théâtraliser la scène. L’ombre portée de Sade plane, oui, mais comme une éthique : peu de mots, beaucoup d’air, la précision des gestes.
Sur le plan sonore, c’est une leçon d’architecture douce. Kick amorti, snare satinée, charley en ciselures fines ; la basse glisse en arabesques discrètes, juste ce qu’il faut pour tenir le buste. Les Rhodes arrondissent les angles, une guitare proprette ponctue à la seconde près, et de minuscules nappes laissent deviner un horizon plus large. Le mix est poli sans être lisse : haut-médium dompté pour les voix, bas tenu mais respirant, reverbs courtes qui murmurent plus qu’elles n’expliquent. On entend la main d’artisans qui connaissent la différence entre enrober et étouffer.
Au micro, le duo joue la diplomatie des sentiments. Timbres complémentaires, dialogues en clair-obscur : elle trace la ligne claire, lui en soigne les bordures, et l’ensemble raconte la mue tranquille d’un lien qui cesse d’être un bras de fer pour devenir un pacte de sortie. L’écriture ne cherche pas la formule-choc ; elle préfère la topographie émotionnelle, ces demi-teintes où l’on range l’amour sans le dévaluer. Le hook n’explose pas — il s’infiltre, il colle à la mémoire lente.
Our Game est une chanson de seuil : on y apprend à refermer une porte, puis à marcher droit dans le couloir sans se retourner bruyamment. Neo-soul, contemporaine, portable partout — casque, voiture, cuisine tardive —, elle prouve surtout ceci : le futur de la douceur n’est pas mièvre, il est précis. SV x Alyssa Jane signent un morceau de tenue, qui polit le cœur sans l’anesthésier. Tu appuies à nouveau, tu respires mieux, et curieusement… tu gagnes.
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août 18, 2025Je presse play et tout s’oxygène d’un coup : Electric Flow n’entre pas, il allume. Sir Carino propulse une afro-drill nerveuse où l’endurance de la rue camerounaise se marie à la précision métronomique des patterns UK. Le résultat n’est ni un collage ni un cosplay : un langage propre, musclé, réglé pour la course longue. Ici, l’ambition n’est pas une posture ; c’est une hygiène. On sent l’envie de percer, mais surtout l’obstination de tenir.
Production d’orfèvre, pensée pour la traction. Kick sec, sub tendu qui appuie dans le plexus, charleys en mitraillette micro-accentuée, ghost notes qui déplacent l’appui et tiennent la nuque en avant. La grille drill est là (pitches glissants, roulements de double, rouages hachés), mais le grain africain remodèle tout : percussions boisées en arrière-plan, petites clochettes qui ponctuent la stéréo, guitare ou synthé en ostinato lumineux façon highlife sous-mixé. Le hook ne crie pas : il s’infiltre par capillarité, renforcé par des chœurs fantômes qui épaississent sans graisser. Le sidechain respire juste ce qu’il faut ; la dynamique reste vivante, prête pour la piste comme pour le casque.
Au micro, Sir Carino choisit la propreté magnétique. Timbre clair, placements au cordeau, bascules parlé-chanté qui injectent du relief sans casser le tempo. Le texte — focalisé sur la faim, l’ascension, la lucidité face aux obstacles — refuse le misérabilisme. C’est le récit de la débrouille devenue méthode, de l’énergie canalisée en procédure. Les ad-libs, héritiers de la drill, ne sont pas des tics : ils servent de balises pour relancer l’élan, façon mantra de marche.
Architecture exemplaire : couplets compacts, pré-refrain qui incline la route, drop mesuré pour laisser l’air, puis reprise élargie par densité spectrale et non par volume. On pense aux meilleurs hybrides afro-fusion/drill, mais Electric Flow garde une signature locale : la cadence de Buea, la chaleur du bitume, l’irrévérence qui sourit avant de mordre.
Verdict : single durable, calibré pour le replay. Sir Carino signe un manifeste d’énergie maîtrisée — pas l’explosion, la propulsion. On relance, et le monde paraît soudain plus navigable.
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août 18, 2025Je plaque play et je sens l’odeur du bitume chauffé par un soleil tardif, la houle d’un club surplombant les docks, les épaules qui se décrispent d’un coup. Wee Luv porte bien son nom : c’est petit par la formule, immense par l’effet. Durt Burd pioche dans l’old-school house comme on rouvre une armoire à trésors, mais il range tout à la moderne. Piano qui claque, hi-hats nets à la 909, kick mat qui tient la colonne vertébrale, basse qui rebondit sans étouffer : l’ossature est classique, la finition, elle, est très d’aujourd’hui, avec une attention au détail qui distingue les vrais faiseurs des distributeurs de kits.
Le cœur du morceau, c’est ce va-et-vient délicieux entre hook pop et couplets rap : Liambo Slice s’installe en funambuliste, placement propre, sourire aux commissures, M66 Belfast amène le grain brut, la rue qui affleure sans posture. Les voix sont mixées au premier rang, proches, presque main sur l’épaule, pendant que les stabs de piano ouvrent les fenêtres à chaque relance. Pas de graisse : breaks courts, filtres qui respirent sans tomber dans l’EDM d’antan, mini-builds qui jouent la tension utile avant de redonner la piste. On notera le soin apporté au low-end, compact mais discipliné, et ce sidechain discret qui pompe l’air au rythme du kick, créant la sensation d’être porté sans jamais être submergé.
Le charme tient aussi à la géographie sentimentale : Belfast s’entend dans les aspérités, dans cette manière de faire chanter la foule imaginaire au refrain sans crier au tube. Wee Luv ne vend pas le mirage d’un été éternel, il capture ce moment précis où la nuit s’ouvre et où tout redevient simple. Pop-rap par l’accessibilité, house par l’éthique du groove, local par l’accent qui persiste ; le titre aligne des codes connus pour fabriquer un endroit neuf.
À la troisième écoute, on mesure la malice : micro-variations du motif, ghost-notes de caisse claire qui caressent le rebond, back-ups vocaux qui n’entrent que là où il faut. Le refrain ne hurle jamais, il s’infiltre, et quand la dernière boucle retombe, on a l’impression d’avoir serré des mains, ri sans poser, vécu quelque chose de vrai. Wee Luv coche toutes les cases du banger d’été, mais garde le supplément d’âme qui lui survivra en automne. Ajoute-le à ta rotation : c’est du durable, pas du jetable.
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août 15, 2025Plein cadre sur une table de cuisine planétaire : quatre accents, quatre mémoires, une même pulsation. Four Corner Circle n’empile pas des passeports sonores ; il fabrique un lieu. Saxophone et claviers de Byron Asher, basse/contrebasse d’Edgar Marun, batterie-percussions de Juanita Clarke, voix et synthés de Sasha Gefen : la chimie tient par l’écoute, pas par l’esbroufe. Pop d’artisans cosmopolites, groove qui respire, arrangements cousus main : on voyage parce qu’on reste ensemble.
https://open.spotify.com/intl-fr/album/4lQonXyG8wY4YN6jc9hsRB
Fairies ouvre comme une aube humide : basse qui marche en contrechant mélodique, batterie en pas souple, sax qui frôle, voix qui lève le voile. Les couches se superposent par capillarité ; on sent déjà cette grammaire commune où chaque silence a une utilité.
Yagadish opte pour la transe de salon : ostinato de claviers, caisse claire en feutre, syncopes soukouss sur la guitare synthétique, lignes vocales qui s’aimantent. La section rythmique glisse des accentuations latines sans folklore ; ça avance, ça respire.
Waterfalls, pièce d’équilibre : batterie brossée, cymbales en pluie fine, sax en ruban, basse ronde qui gouverne la profondeur. La voix ne surjoue pas, elle cadre l’émotion ; la mélodie choisit l’épure plutôt que l’ascenseur.
Kometa allume le mode cinétique : motif modal qui flirte avec une mélancolie d’Europe de l’Est, toms qui roulent en vague, synthé qui trace l’horizon. Crescendo patient, jamais tapageur ; quand ça déborde, c’est par la largeur, pas par les décibels.
Birds For Leaves est le moment suspension : brosses, contrebasse en bois nu, chœurs fantômes. La chanson tient comme une carte postale qui respire encore le sel.
I Died For Beauty pousse la dramaturgie sans pathos : tension harmonique sous la voix, sax en éclat contenu, break qui retire des éléments pour mieux te laisser flotter. C’est là que la plume et l’oreille se rejoignent : élégance, tenue, justesse.
Te Amo referme le cercle en pas de danse clair : syncopes caribéennes dans le bas du spectre, claps feutrés, motif vocal qui se grave sans forcer. Le morceau dit l’évidence : la connexion n’a pas besoin de passeport quand le tempo est commun.
Ce qui bluffe, au-delà du métissage, c’est l’éthique du son : dynamique respectée, placements précis, refus des clichés d’“exotisme”. Le collectif ne fait pas semblant d’être global ; il l’est, point. Four Corner Circle, c’est la preuve qu’un disque peut conjuguer curiosité, groove et intimité sans perdre son axe. Un repère pour danses lentes, pensées claires et horizons ouverts.
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août 15, 2025Première sensation : un halo chaud, comme la lumière d’une chambre avant l’aube, puis une voix qui parle vrai, sans costume ni posture. Rare n’essaie pas de briller, il aligne. Echezona, enfant de Dorchester et fils de l’Igbo-land, y pose un R&B aux reflets afro, traversé par une conscience hip-hop qui ne court pas après la punchline : elle choisit la justesse. On entend le projet Ényì (“ami”), sa colonne vertébrale communautaire, mais la focale ici est intime : aimer avec précision, dire la vérité sans décor inutile.
JPRiZM signe une production qui respire grand. Batterie souple, swing discret héritier des syncope afrobeat, basse feutrée qui pousse l’air sans l’étouffer, claviers en teinte miel qui laissent la voix au premier plan. Tout est affaire d’équilibre : assez de profondeur pour danser dans la tête, assez d’espace pour que le texte chasse l’esbroufe. Pas d’empilement superflu, plutôt une architecture en clair-obscur où chaque silence devient un argument.
La performance d’Echezona tient de la confidence tenue. Timbre chaleureux, placement millimétré, phrasé bilingue qui laisse deviner les racines sans jamais jouer la carte du folklore. C’est la grâce de la double appartenance — Son of Africa, Son of America — utilisée comme palette, pas comme sticker. Le chant ne se met jamais au garde-à-vous ; il accompagne, il encadre, il reformule. Quand les harmonies latérales surgissent, elles ne gonflent pas la poitrine : elles ouvrent une fenêtre.
Ce que Rare réussit mieux que beaucoup, c’est la pédagogie du cœur lucide. Le morceau ne vend pas l’idylle ; il rappelle la valeur de ce qui ne se trouve pas en série. L’amour existe, dit-il, mais il est rare — alors on l’honore, on l’écoute, on ne le dilue pas. Vision résolument tournée vers l’avenir : une masculinité douce qui refuse la mise en scène tout en assumant la vulnérabilité comme force créative.
Dans la trajectoire d’Ényì, Rare agit comme point de repère : un repoussage du bruit ambiant, une esthétique d’orfèvre au service d’une éthique. C’est le genre de titre qui se glisse partout — playlists nocturnes, routes sans hâte, matinées à recoller les pièces — et qui, sans fracas, reprogramme la façon d’aimer. Pas de feux d’artifice : une braise tenue. Et ça réchauffe longtemps.
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août 14, 2025Ça commence par une montée qui n’a pas honte d’elle-même, une envie de plafond qui se cogne et rit plus fort. SAPPHIC n’est pas un simple ticket club : c’est un manifeste de peau, de sueur, de regard assumé, taillé pour celles qui ne demandent plus la permission d’occuper la piste. SOPHIE SHREDZ joue franc : désir queer en plein faisceau, corps qui se répondent, vitesse comme langage. À la prod, Slush Puppy ne caresse pas, il découpe. On sent la patte hyperpop — angles brillants, textures qui crissent — mais sans sacrifier le chant de l’Electro Pop : mélodie frontale, hook qui reste, attitude qui déborde.
Techniquement, c’est redoutable. Kick compact, sidechain nerveux qui avale l’air à chaque mesure ; clap claquant, charleys en rush contrôlé qui tirent la métrique vers l’avant. La basse, mi-acide mi-limpide, construit un rail danseable qui ne s’effondre jamais même quand la saturation flirte avec la limite. Les synthés alternent plastique chic et grain scié, avec ces micro-glissandi qui donnent l’impression que le morceau te tire par la manche. Les drops refusent la caricature EDM : ce sont des retournements de perspective, compressions soudaines, mini-breaks où l’espace se réduit à un battement de cœur avant d’exploser en stroboscope. Le mix est agressif mais propre, très “hyperpop compatible”, compression bus assumée, aigus brillants, voix en avant sans perdre l’attaque des transitoires.
Au micro, SOPHIE SHREDZ ne s’excuse de rien : diction claire, mordant pop, grain qui accroche les consonnes comme des piercings. L’interprétation tient l’équilibre entre provocation et précision, cette ligne de crête où l’attitude devient architecture. Le propos — célébrer le désir femme-femme et la libération nocturne — s’incarne sans leçon ni posture : c’est la musique elle-même qui performe l’émancipation, souffle court, tempo long, sourire carnassier.
Ce qui rend SAPPHIC essentiel, c’est la cohérence du geste. Alternative dance dans l’âme, hyperpop dans la carrosserie, pop dans la visée : un hymne qui préfère la sueur au slogan. On l’imagine aussi bien transpercer un warm-up que lever un closing, ce moment où tu comprends que l’utopie n’a pas besoin d’autorisation pour s’allumer. SOPHIE SHREDZ signe un banger de plain-pied, dangereux au meilleur sens : celui qui t’oblige à exister plus fort. SAPPHIC n’ouvre pas la porte, il l’arrache de ses gonds — et la piste dit merci.
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août 14, 2025Pare-brise mouillé, néons au ralenti, moteur qui ronfle sans bouger d’un mètre : Fast ne promet pas la vitesse, il raconte son mirage. Edison Edisal y déroule un cloud rap français brumeux comme une rocade à 3 h du matin, autotune liquide vissé au larynx, pour parler du trio toxique argent/pression sociale/vide intérieur. On entend tout de suite la patte de tomaax & pinot : drums en apesanteur, 808 large mais tenue, pads qui respirent comme des halos de station-service, petites cloches digitales qui brillent puis s’éteignent avant l’overdose. C’est minimal, mais chaque espace laissé dans le mix devient une pièce où l’angoisse réverbère.
La voix d’Edison avance au pas, presque somnambule, avec ce vibrato artificiel qui ne cache rien — au contraire, il souligne la fissure. Mélodies en ligne brisée, phrasés qui effleurent la mesure, hoquets de silence au bord de la phrase : le flow n’appuie jamais, il glisse. Le refrain, lui, accroche sans frapper fort ; on le garde en poche comme un ticket de métro froissé, prêt à resservir. Fast est de ces morceaux qui n’éteignent pas l’incendie, qui l’encerclent jusqu’à ce qu’il s’essouffle.
Ce qui tue, c’est la lucidité. Edison ne fétichise ni la thune ni la chute ; il cale la caméra au ras du bitume et cadre l’essentiel : la solitude sous la capuche, la course à l’image, la fatigue d’être “à la hauteur” d’un plafond qu’on n’a pas choisi. Le texte vise juste parce qu’il s’autorise l’aveu : le mouvement ne sauve pas toujours, parfois il aggrave. La prod suit la dramaturgie : breaks courte-paille, sub qui se retire une demi-mesure pour laisser la poitrine vide, retours de snare comme des rappels à l’ordre.
On pense aux dernières hybridations cloud/emo rap, mais Edison Edisal y imprime un grain d’ici : diction nette, grisaille lumineuse, refus du pathos grandiloquent. Fast vit dans les transitions — ces zones molles de la nuit où tout peut basculer mais où, souvent, rien ne change. Et c’est précisément sa force : faire d’un non-événement un choc esthétique. Un titre pour rouler sans destination, vérifier au fond du miroir que la fuite n’est pas toujours un plan, et accepter que l’on peut freiner sans honte. Sur le tableau de bord, une vérité simple clignote : même à 200, le vide reste dans l’habitacle — alors autant apprendre à le décrire avec style.
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août 14, 2025Téléphone retourné, notifications en apnée, la basse trace une ligne de flottaison et tout le reste vient s’y accrocher. Heartbroken n’est pas qu’un nuage emo-rap suspendu au-dessus d’un hook en autotune liquide : au fond du mix, une pulsation afrobeats fait lever la tête, subtile, irrésistible. Shakers en fines cascades, kick légèrement déplacé sur le contretemps, petites guitares palm-muted façon highlife qui clignent de l’œil entre deux mesures — cette micro-syncopation donne au morceau son balancier intérieur, une gravité qui danse.
La production, c’est un puzzle où chaque pièce respire. 808 moelleuse, hi-hats goutte-à-goutte, caisse claire sèche comme un constat, et ces nappes tièdes qui tiennent lieu de ciel. L’autotune n’est pas un masque, c’est un vernis craquelé : J Rose l’utilise pour polir les angles sans étouffer la faille. Le refrain glisse comme une promesse qu’on n’arrive pas à tenir — entêtant, pas tapageur — pendant que, dessous, la rythmique afro fait doucement pencher le tempo vers le corps. Résultat : on hocha la tête avant même d’admettre qu’on a mal.
Stoney entre en contre-champ, timbre plus râpeux, attaque carrée : il mord dans la syncope, recentre la douleur, empêche la track de virer au sirop. Le duo fonctionne comme une scène éclairée par deux lampes : l’une diffuse, l’autre crue. Et c’est dans l’entre-deux que gît la vérité — ce moment où l’on accepte d’être faible tout en gardant le groove au talon.
Ce détail afrobeats change tout. Il rallume la circulation sanguine d’un format trop souvent monotone, injecte une énergie latérale qui évite l’épanchement et donne à la peine un pas de côté. Pas d’afro-parade clinquante ici : plutôt un afro-swing en sourdine, des shekeres fantômes, un pattern de batterie qui préfère le sourire en coin au grand geste.
Heartbroken, au final, est moins une plainte qu’une cinétique : le cœur tire vers le bas, le beat tire vers l’avant. Entre pop-rap, cloud hop et cette touche afro soyeuse, J Rose signe un standard discret et durable — le genre de morceau qu’on rejoue la nuit, fenêtres entrouvertes, pour vérifier qu’on respire encore au bon rythme.
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août 13, 2025Premier plan serré sur une rue encore tiède : un shaker qui frissonne, une guitare qui sourit en syncopes, puis la basse se met à parler le langage universel du bassin. Na Linha ne demande pas l’autorisation, il dessine sa trajectoire au feutre indélébile et t’invite à la suivre jusqu’au bout du carrelage. LINHA 3 signe un de ces singles afrofusion où l’élégance pop côtoie la sueur assumée, avec un sens quasi chorégraphique de l’espace : percussions aérées, kicks tendus, lignes mélodiques qui tiennent en poche mais s’ouvrent comme des éventails au moment juste.
On entend la grande diagonale afro-pop du moment, mais filtrée par une sensibilité lusophone qui préfère la caresse au marteau. La guitare, palm-mute et glissés discrets, agit en guide touristique ; les claviers, eux, laissent tomber des halos pastel qui mettent la peau en lumière. Tout se joue dans les micro-décisions de production : hi-hats qui se taisent une demi-mesure pour laisser le cœur rattraper le tempo, claps resserrés comme des clignements d’œil, contre-chants qui surgissent puis disparaissent avant d’user leur effet. Le hook ne braille pas, il happe — on l’attrape en chemin, on croit l’avoir perdu, on le re-siffle trois stations plus loin.
La voix garde le cap avec une nonchalance presque stratégique : accent posé, phrasés en fin de mesure, ces petites inflexions qui humanisent le métronome. Pas de surjeu, pas de fioritures : une présence. Le texte, sans grandiloquence, parle trajectoire, limites, envies qui débordent — “na linha” comme ligne à tenir et ligne à franchir, mantra de club et devise intime. Le morceau réussit ce truc rare : nourrir la fête sans la vampiriser, faire danser fort tout en respectant l’oxygène.
On pense aux playlists de rooftop, aux afters où l’on baisse le volume pour mieux sentir la pulsation, aux soirées où le monde devient simple parce qu’un beat bien tenu remet chaque chose à sa place. Na Linha est ce trait continu entre scène et trottoir, entre désir et tenue, entre héritage et futur immédiat. LINHA 3 ne crie pas sa singularité : il l’énonce à voix basse, sur une rythmique qui ne lâche jamais. Et franchement, on n’a pas besoin d’autre argument pour rester sur la ligne.
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août 13, 2025J’éteins la lampe, je laisse la ville bruire derrière les stores, et le kick arrive comme un battement posé à l’oreille. Touch Me n’est pas un track, c’est un thermostat émotionnel : deux degrés de plus et tout devient souple. Robo The Chemist y pratique une alchimie de draps froissés et de circuits imprimés, où l’IA ne remplace rien mais révèle le grain, comme une loupe sur la peau. Bedroom house old-school, R&B contemporain, dance-pop qui n’a pas honte de respirer lentement : tout se tient, tout glisse.
La production parle bas. Grosse caisse satinée, clap discret, hi-hats au pinceau, basse ronde qui remonte par capillarité jusqu’aux omoplates. Ce sont les détails qui fixent la mémoire : un accord de synthé à la Larry Heard, une voicing R&B qui flirte avec la blue note, un micro-break qui suspend la pièce au-dessus du sol. Pas un gros drop, pas de jurons pour jouer les grands, juste des transitions qui se souviennent des vinyles de garage-house et des mixtapes du petit matin. Le morceau promet “chocolate sauce and a companion” ; il tient parole avec un groove nappé de cacao, jamais sucré, toujours fondant.
Ce qui frappe, c’est la manière dont Robo marie l’algorithmique et le tactile. Les séquences génératives donnent l’ossature, l’humain s’incruste dans les nuances : swing millimétré, reverb courte sur le lead pour garder la bouche proche, delays fantômes qui reviennent hanter les silences comme un parfum oublié sur une manche. L’écriture évite le clinquant : mélodie insinuante, hook chuchoté plutôt que crié, progression qui préfère la spirale à la ligne droite. C’est de la musique d’after heures, mais polie au chiffon doux — pour que rien ne heurte, tout invite.
Robo The Chemist, “purple-chocolate-cyborg” autoproclamé, confirme une intuition : l’avenir de la house sensuelle ne se joue pas dans le volume, mais dans l’attention. Touch Me s’écoute près, se danse court, se partage sans posture. On pense aux clubs de quartier de DC-Maryland-Virginia quand ils baissent la lumière, à ces minutes où l’on choisit la proximité plutôt que l’éclat. Résultat, un single de présence, calibré pour le replay et les confidences, qui redonne au mot “se toucher” son relief premier : ni slogan, ni performance, une simple vérité portée par un beat qui sait attendre.
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août 13, 2025Dans All Natural, Kai the MC ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, il installe simplement son fauteuil dans le soleil couchant et nous invite à partager la vue. Flow nonchalant mais précis, il déroule un mode de vie où la sérénité se cultive comme un bonsaï : verre à la main, thé infusé, pétales fumés, esprit clair. L’ambiance est west-coast mais débarrassée de toute frime ostentatoire, plus proche d’un Larry June en méditation que d’un banger tapageur.
La prod respire : lignes de basse rondes, touches chaudes de claviers, percussions qui claquent juste assez pour faire hocher la tête. Sur ce décor moelleux, Kai livre des images qui sentent la maîtrise et l’assurance tranquille. La présence de Theeremedy sur le hook parachève l’équation : refrain doux comme un soir d’été, assez entêtant pour rester en boucle bien après l’écoute.
All Natural agit comme une carte de visite nouvelle génération pour Kai. Il y affirme une identité musicale où le texte, la vibe et l’attitude se répondent. Pas de démonstration forcée, mais une façon de prouver qu’on peut être tranchant tout en restant cool, ancré dans le réel tout en laissant l’imaginaire flotter.
C’est un morceau qui donne envie de ralentir, d’ouvrir les vitres et de se laisser porter — tout en gardant l’oreille tendue aux détails qui révèlent la finesse d’écriture. Une réintroduction qui s’écoute autant qu’elle se vit, dans le corps comme dans l’esprit.
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août 13, 2025HEEM, c’est un miroir brisé où chaque éclat reflète une humeur, une version différente de soi, et Chilifa Nem les revendique toutes. Dans un rap qui flotte quelque part entre la nonchalance crâneuse et l’introspection moite, le membre du trio Gard3n façonne ce qu’il appelle son “HipHopera” avec accent texan et ancrage nord-ouest. Ce mélange improbable devient ici une signature : un flow souple mais précis, posé sur une prod sombre et lente, comme une rue humide éclairée au néon.
Le morceau respire la confiance désinvolte. Pas celle qui se hurle, mais celle qui se dégage d’un mouvement de tête et d’un demi-sourire. HEEM joue sur des nuances de mood : tantôt cool comme une fin d’été en voiture, tantôt rude comme un face-à-face dans un parking vide. La prod, minimaliste et entêtante, laisse de la place aux respirations et aux silences, comme si chaque espace vide était un battement de cœur qu’on entend de l’intérieur.
Là où d’autres se contenteraient de revendiquer leur singularité, Chilifa Nem explore la complexité d’être soi — dans la bonne lumière comme dans les angles plus sombres. “Nem”, c’est déjà un manifeste : toutes les voix qu’il porte, toutes les émotions qu’il traverse, tout ce qui l’empêche de se figer dans une seule case.
HEEM se vit comme un mantra personnel, mais il sonne comme une dédicace universelle à quiconque a appris à se regarder en face, à embrasser ses contradictions, et à comprendre que chaque version de soi vaut d’être célébrée. Ici, l’ego n’est pas une armure : c’est une galerie de portraits.
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août 13, 2025Energy n’est pas un morceau qui s’installe. Il bondit. Directement, comme si Snapdibz ouvrait la porte d’un club mental en pleine ébullition et balançait les clés dans la foule. Ce track, hybride de trap nerveux, de pop rap accrocheuse et de hip-hop alternatif, joue sur un équilibre millimétré : un beat lourd et précis pour le corps, des lignes mélodiques lumineuses pour l’oreille, et une écriture pensée pour accrocher à la première écoute, mais qui cache quelques aspérités sous le vernis.
La prod respire la précision chirurgicale : 808s qui tapent en basse continue, hi-hats qui mitraillent en rafales syncopées, nappes synthétiques en arrière-plan qui ajoutent cette couche planante, presque cinématique. Le mix est poli mais pas aseptisé, ce qui permet au flow de Snapdibz de glisser avec fluidité tout en gardant un tranchant brut. On sent l’intention d’attraper l’auditeur dès les premières secondes et de ne jamais relâcher la tension, à coups de refrains calibrés pour coller dans la tête et de couplets où l’énergie monte comme une mèche de dynamite.
Ce qui distingue Energy, c’est son double visage : assez mainstream pour séduire les amateurs de playlists pop-rap globales, mais ancré dans une sensibilité alternative qui évite les clichés préfabriqués. Snapdibz ne se contente pas de surfer sur les codes trap — il injecte un côté plus personnel, une urgence qui dépasse la simple envie de “faire bouger la tête”. C’est un titre qui vit autant dans la voiture fenêtres ouvertes que dans les écouteurs à fond, quand on a besoin d’un shoot d’adrénaline immédiat.
Energy porte bien son nom : c’est un appel à enclencher le mode propulsion, qu’il s’agisse de la piste de danse, d’un run nocturne ou d’un coup de fouet mental.
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août 13, 2025La scène s’impose d’un seul geste : un son qui accroche la hanche comme une main sûre d’elle, puis une basse élastique qui étire la plage jusqu’à la nuit. Woman n’explique rien, elle invite. Rickho y déplie un afrobeat afro-pop à la fois immédiat et finement architecturé, pensé pour le mouvement autant que pour la mémoire — ce moment exact où deux inconnus se reconnaissent avant même de parler.
La production, puisée à la source de ses racines africaines, évite les recettes toutes faites. Les percussions claquent avec précision, les kicks poussent l’air sans l’écraser, et ces cuts placés au millimètre créent de petits vertiges, autant d’éclaircies où le corps décide à la place de la tête. Au-dessus, pianos et synthés soufflent une chaleur de fin d’après-midi : rien de sirupeux, juste ce vernis lumineux qui fait miroiter l’horizon. Le riff, lui, revient comme une vague régulière — pas pour saturer, pour rappeler : on danse encore.
Rickho raconte une rencontre simple, mais il lui donne la gravité d’une promesse. On sent la tendresse derrière l’assurance, le désir de tenir le cap “quoi qu’il arrive” sans tomber dans le grand spectacle. C’est là que Woman gagne : dans cette pudeur chorégraphique, cette façon de laisser l’émotion circuler dans les respirations du beat, plutôt que de la surligner. Le refrain ne hurle pas sa présence, il s’imprime par capillarité. Résultat : un tube de fin d’été qui refuse l’éphémère.
Pensée club mais taillée large, la track parle aux danseurs d’Abidjan comme aux soirs moites de Barranquilla, aux playlists afrolatines comme aux radios pop. On y entend l’ouverture sans dilution, la transversalité sans concession : le cœur afrobeats bat fort, mais l’écriture pop lui donne l’endurance. Rickho signe un single qui n’a pas peur du sourire ni de la sueur, un morceau qui vous suit après la fête, quand le sable colle encore aux chevilles et que la nuit décide de durer un peu plus longtemps.
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août 13, 2025Un souffle de synthé 80’s ouvre la porte, des batteries polyrythmiques s’y engouffrent comme un taxi de nuit qui refuse l’arrêt. STORIES n’implore rien, il pulse. Jaeschel construit ici un territoire tiers, un no man’s land sonique entre Afrobeats, pop-rap et hyperpop, où l’on avance au groove tout en mordant sa langue. Le sujet ? Cette tentation universelle d’écrire “on se parle ?” à 2h14, puis d’avaler le message parce que le silence protège mieux que la vérité.
La production a ce grain fluorescent d’une VHS rembobinée : claviers au chrome tendre, basses élastiques, kick sec comme un texto qu’on ne devrait pas envoyer. Les patterns de percu charrient l’Afrique de l’Ouest dans leurs syncopes, mais la skyline est clairement américaine, silhouettes digitales et stroboscopes émotionnels. Premier choc, la voix de Jaeschel — posée, claire, presque pédagogique — trace la ligne narrative : on retient, on respire, on danse quand même. Deuxième choc, les featurings. Azara apporte la braise : timbre satiné qui s’enroule autour de la rythmique, repart en arrière-contretemps, et laisse des étincelles sur chaque fin de phrase. hoondae, lui, découpe à la lame fine, flow millimétré, petits sauts mélodiques à la frontière du chant, exactement là où l’aveu se transforme en punchline.
Ce qui séduit, c’est la dramaturgie du non-dit mise en club. Les synthés ne s’épaississent jamais pour masquer le manque ; ils l’éclairent. La topline accroche sans grimper au plafond, comme une main sur l’épaule plutôt qu’un feu d’artifice. Les détails font la diff : reverb courte pour laisser respirer les silences, hi-hats qui déboulent puis se taisent, micro-distorsions dans les pads comme des messages effacés qui laissent une trace. On entend la double appartenance — ghanéen de naissance, américain d’influence — non pas comme une posture, mais comme une mécanique interne : le morceau bascule d’une rive à l’autre sans passeport, et c’est précisément là qu’il devient personnel.
STORIES n’étale pas la peine, il lui trouve un tempo. C’est une chanson pour bouger la tête en regardant le téléphone face contre table, pour accepter que la dignité a parfois un beat à 100 BPM. Entre retenue et chaleur, Jaeschel signe un single qui refuse de choisir entre cœur et club — et, mine de rien, c’est comme ça qu’on écrit un tube durable.
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août 13, 2025Premier réflexe en pressant play : on sent l’odeur de l’asphalte tiède après la pluie, puis le kick des 808 arrive comme un SUV sans plaques. Lifestyle n’est pas qu’un égotrip de plus au catalogue trap ; c’est une radiographie froide de l’ambition quand elle laisse des bleus sous la peau. NGN CJ parle en low profile, voix gainée d’autotune calibré millimètre, ad-libs qui scintillent au fond du mix comme des flashs de gyros, et cette manière d’étirer les fins de phrases qui donne à chaque punch l’allure d’un revers ganté.
La prod joue double jeu : nappes cloud qui pleurent en sourdine, cloches digitales à la dérive, charleys rasoir en voltige, et une 808 avec assez de sous-harmoniques pour faire vibrer vos cadres photo. Le morceau tient sur une architecture simple — couplets serrés, hook perfusé au souvenir immédiat — mais chaque détail de spatialisation est pensé : reverb courte sur la voix lead, delays fantômes qui reviennent hanter les silences, micro-respi laissées au montage pour garder la veine à vif. Résultat : un gangsta rap qui n’écrase pas tout, il insinue, puis verrouille.
Ce qui tue, c’est l’écriture en clair-obscur. CJ aligne les marqueurs de réussite, mais chaque image brillante trimballe son ombre : motels anonymes, horaires décalés, loyautés fragiles. Le “lifestyle” du titre n’a rien d’une story Instagram, c’est une discipline militaire : garder le cap, s’endurcir, compter ses pertes sans spectacle. On pense aux passerelles récentes entre trap et emo rap, mais NGN CJ garde une sécheresse très rue, sans pathos collant. Le refrain, lui, fonctionne comme un mantra : pas de grandes envolées, une ligne simple, hypnotique, taillée pour tourner dans la tête comme un souci que l’on mâche.
Si vous cherchiez un tube clinquant, passez votre chemin. Lifestyle préfère l’acier brossé aux strass : une esthétique qui frappe sans crier, une énergie de nuit blanche où l’on avance, coûte que coûte. NGN CJ signe un morceau de trajectoire — précis, nerveux, sans couture apparente — et vous laisse avec ce goût métallique au fond de la gorge : la saveur des choses chèrement gagnées.
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août 13, 2025Premier frisson avant le premier drop : on pense sentir l’orage et c’est la danse qui arrive. Sprinkle de Lubiana est ce moment exact où la pop se désangle, flirte avec le reggaeton et choisit la ligne claire plutôt que l’hyper-surcharge. Minimaliste mais tactile, le morceau avance comme une averse d’été, des gouttes bien placées, une basse qui remue les hanches sans crier, des percussions qui claquent court et net, assez pour dessiner le contour de la fête sans la surligner.
Ce qui accroche, c’est la façon dont Lubiana tient l’équilibre : douceur aérienne au micro, autorité rythmique en dessous. Elle ne force aucune porte, elle les entrouvre. Le beat se fait élastique, les synthés respirent, la structure privilégie la montée par paliers plutôt qu’un mur de son. C’est dance pop, oui, mais avec ce sens du détail qui fait la différence entre un hit d’algorithme et une vraie proposition d’artiste.
Sprinkle fonctionne comme un geste de styliste : quelques touches, une coupe impeccable, et tout tombe juste. On entend le soleil, la peau salée, les trottoirs mouillés après la chaleur, ce mix paradoxal de moiteur et de fraîcheur que peu de productions réussissent sans tomber dans le cliché tropical. Ici, rien d’exotisant : une pulsation latine traitée avec respect, intégrée au langage pop contemporain, clean mais jamais clinique.
La voix de Lubiana, légère en surface, cache une tenue impeccable. Elle navigue entre nonchalance et précision millimétrée, glisse sur la rythmique, laisse respirer les fins de phrases, s’autorise des inflexions qui accrochent l’oreille sans démonstration inutile. On sent une maîtrise de l’espace, une conscience du silence, cette science de l’ellipse si rare dans un registre souvent saturé.
Sprinkle n’essaie pas de révolutionner la piste, elle la redessine à hauteur de regard. C’est une invitation à bouger sans se déguiser, à sourire sans forcer, à s’offrir deux minutes de grâce en plein tumulte. Dans un paysage où beaucoup confondent décibels et intensité, Lubiana signe une pièce qui chuchote à l’oreille et, paradoxalement, reste en tête plus longtemps que celles qui crient.
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août 12, 2025Certains projets se contentent de naviguer dans un seul courant, Broken Spaceship, lui, trace sa route à travers plusieurs océans sonores, frôlant tour à tour la houle post-punk, le hip-hop poétique et des éclats électroniques durs comme des éclairs au-dessus d’un hangar vide. A Part With Some Significance n’est pas qu’un EP : c’est un patchwork urbain cousu à vif, où chaque piste ressemble à un angle différent d’une même vision fiévreuse.
Dreams, en ouverture, pose le décor comme un travelling nocturne dans une ville fantôme : un beat hypnotique, la voix d’Ultra_Eko qui déroule ses images mentales comme un polar en cinémascope, et un groove qui semble avancer seul, tête baissée, vers une destination obscure. Vient Ghost, plus lent mais plus corrosif, comme si les murs suintaient de souvenirs et de basses vibrantes. La prod est dense, saturée d’un souffle qui vous colle au corps.
Avec Rotten Teeth, le duo se fait plus animal, presque punk dans l’attaque, mêlant rage froide et mécanique hip-hop. On y sent le souffle métallique des machines, la pulsation crue qui ne cherche pas à séduire mais à marquer au fer. Enfin, Endless Puzzle clôt le voyage sur un mode plus introspectif : rythmique étirée, voix comme un écho intérieur, textures électroniques qui s’ouvrent et se replient comme un rêve dont on ne veut pas sortir.
Broken Spaceship signe ici un manifeste sonore, dense et sans concession, où chaque morceau agit comme un fragment de vérité, brut et nécessaire. Une œuvre qui ne cherche pas l’équilibre, mais l’impact.
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août 12, 2025Les premières secondes s’ouvrent comme un couloir humide au petit matin, quand la ville dort encore et que les contours du réel hésitent. On croit reconnaître une pulsation familière, mais elle se dissout aussitôt dans une brume de synthés diaphanes. AUNCE ne compose pas un morceau : elle érige une architecture invisible. Walking Through Walls est cette pièce cachée derrière la cloison, accessible seulement à ceux qui acceptent de fermer les yeux et de s’aventurer dans l’entre-deux.
La production, signée Anna Edith Daly Edgington et Chris Hyson, joue de cette dualité : chaque texture est un battement de cœur ralenti, chaque silence une respiration profonde. Les rythmiques se tiennent à distance, comme si elles savaient que le moindre excès ferait s’écrouler l’édifice. La voix d’AUNCE, elle, est moins un instrument qu’une lueur — parfois proche et charnelle, parfois lointaine, presque spectrale.
Là où d’autres satureraient l’espace, AUNCE pratique l’épure. Le morceau n’avance pas en ligne droite mais par glissements, comme une marche dans un rêve où les portes se fondent dans les murs. L’électronique y garde une chaleur humaine, héritage d’une approche tactile du son, sans jamais céder à la froideur clinique qui guette ce genre de paysages.
Walking Through Walls est une métaphore autant qu’une expérience sensorielle : celle d’un esprit qui s’affranchit des murs mentaux et des contraintes imposées par le rythme implacable du dehors. Une invitation à la lenteur choisie, à la dérive intérieure, à la découverte de ce qui persiste lorsque tout bruit s’éteint. Chez AUNCE, l’invisible n’est pas absence : il est promesse.
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août 12, 2025Le morceau ne commence pas : il se réveille. Comme une image qui s’affiche lentement sur un vieux Polaroid, Rêverie apparaît dans le silence avec un battement sec, une pulsation de batterie qui semble d’abord respirer plus qu’elle ne frappe. La basse, elle, se déploie avec une rondeur hypnotique, un groove qui ne cherche pas la séduction immédiate mais qui vous happe par persistance. Puis viennent les guitares : des éclairs plus que des accords, des traits de lumière qui zèbrent l’espace sonore, tendus comme une corde avant qu’elle ne claque.
La voix de Rizki Aryo flotte au milieu de cet équilibre instable. Elle n’est pas là pour dominer l’instrumental, mais pour se glisser dedans, presque comme une pensée à voix haute, hésitante, au bord de l’effacement. On croirait entendre quelqu’un parler depuis un rêve qu’il sait en train de se dissoudre. C’est toute la force de Rêverie : cette capacité à faire cohabiter l’urgence du présent et la langueur d’une mémoire qu’on ne peut pas tout à fait toucher.
Derrière cette apparente simplicité se cache un long processus : un beat griffonné en 2017, des couches ajoutées patiemment, puis des années de silence avant de livrer la version définitive. Cette temporalité étirée donne à la chanson un poids particulier, presque une gravité. Elle sonne à la fois comme une retrouvaille et comme un départ.
Pour un groupe qui avait marqué les esprits avec Rue Massena et son énergie brute, ce virage vers une atmosphère plus liquide et plus sensuelle n’est pas une rupture, mais un nouveau chapitre écrit avec la même main. La scène indonésienne n’a pas tant besoin de come-backs que de morceaux comme celui-ci : des chansons qui prennent leur temps, mais qui, une fois là, s’installent profondément.
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août 12, 2025Le piano de Samyula ne joue pas des notes, il déplace de l’air, sculpte des particules d’instants, fait apparaître des silhouettes de souvenirs qui n’existent peut-être que dans notre tête. Avec Ethereal, la compositrice barcelonaise livre un disque qui tient autant du carnet de voyage intime que du relevé sismographique : on y sent les secousses, les micro-mouvements, les respirations profondes.
Le morceau-titre, Ethereal, ouvre comme un voile qui se déploie au ralenti, ses accords suspendus flottant dans un espace sans gravité. Puis No One Knows Me resserre le cadre : un piano qui chuchote presque, comme si chaque note craignait de rompre un fragile pacte de silence. Duality — et sa version pour violoncelle — est un cœur qui bat dans deux directions à la fois, une tension maîtrisée, des lignes mélodiques qui s’éloignent puis se recroisent, comme deux routes parallèles qui s’offrent de brefs carrefours.
Avec Core, Samyula descend en profondeur : la matière sonore est plus dense, les basses résonnent comme si elles provenaient du centre de la terre. Axis pivote, fluide, entre des pôles contraires, tout en maintenant un équilibre d’orfèvre. Transcendent, elle, déploie une lumière ascendante, une montée qui n’explose jamais mais s’élève jusqu’à se fondre dans l’air — avant que le rework de Joan Arnau Pàmies ne la distille en particules abstraites, comme vue à travers un prisme d’eau.
Orbit tourne sur lui-même, circulaire et hypnotique, un mouvement continu où chaque répétition semble légèrement altérée, comme les nuances changeantes d’un ciel au fil des heures. Sa déclinaison pour violoncelle y ajoute une gravité humaine, presque tactile. Enfin, le rework final d’Ethereal referme le disque comme on replie une carte après un long voyage : les lieux ont changé, mais l’itinéraire reste gravé en soi.
Ethereal est un laboratoire émotionnel, où chaque pièce agit comme un fragment d’âme capturé, poli, offert. Samyula y fabrique un lieu, un lieu qu’on traverse, qu’on habite, et d’où il est difficile de repartir.
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août 12, 2025Certains morceaux donnent l’impression de tenir un polaroïd encore chaud entre les doigts. Memories de Billianne est de ceux-là : une chanson qui ne se contente pas de raconter, mais qui capture le grain, la lumière et l’odeur d’instants déjà en train de s’éloigner. Sa voix, d’une pureté qui semble avoir voyagé intacte depuis un souvenir d’enfance jusqu’à nos écouteurs, effleure chaque mot comme pour en retenir la dernière particule d’air.
Ce n’est pas une nostalgie figée, mais un mouvement constant, un regard qui embrasse le passé sans lâcher le présent. Dans l’écrin d’une instrumentation à la fois ample et délicate, Billianne pose des couleurs qui oscillent entre le clair-obscur folk et les nuances pop d’une mélancolie moderne. On y entend l’élan d’une artiste de 22 ans qui sait déjà que tout ce qui compte finit par se transformer en récit. Et plutôt que de s’y résigner, elle choisit d’en faire des chansons capables de vivre plusieurs vies.
La force de Memories réside dans son équilibre : un lyrisme qui ne tombe jamais dans l’emphase, un souffle intime qui se glisse jusque dans les arrangements, un art de l’évocation qui laisse au silence autant de place qu’aux notes. On sent, derrière chaque ligne, la conscience aiguë de ce qui est en train de devenir un souvenir, et cette urgence douce à l’inscrire quelque part, pour que rien ne se perde.
Avec ce titre, Billianne continue de tracer un sillon rare dans la pop contemporaine, celui où l’émotion brute épouse une écriture presque cinématographique. Memories n’est pas seulement un single : c’est un instantané qu’on repliera dans notre poche, en espérant qu’il gardera son parfum longtemps.
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août 12, 2025On dirait un souvenir qui s’échappe par la fenêtre, emporté par une lumière de fin d’après-midi. Remember Me. Theme n’a pas besoin de mots pour dire ce qu’il a à dire : tout est contenu dans les intervalles, dans le poids et la légèreté de ses notes, dans le vide qu’elles laissent après leur passage. GatiS signe ici bien plus qu’un simple prélude à sa future chanson Remember Me ; il livre une esquisse émotionnelle, un dessin au fusain qui garde encore la poudre de son geste.
On sent dans chaque mesure la minutie d’un artisan qui façonne ses sons comme on polit une pierre rare. Le piano, nu mais habité, avance avec une lenteur volontaire, presque obstinée, pendant que des nappes orchestrales flottent comme une brume en arrière-plan. C’est une musique qui ne cherche pas à séduire immédiatement, mais à s’installer dans la mémoire, à y creuser un sillon. Elle fonctionne comme un lieu : on y entre doucement, on y reste, puis on repart en emportant un parfum qui ne nous lâchera pas.
Ce qui frappe, c’est cette capacité à tenir ensemble la froideur clinique de la précision technique et la chaleur impalpable de l’émotion. GatiS maîtrise les deux comme un funambule qui n’a pas peur du vide. En proposant d’abord cette version instrumentale, il renverse l’attente : plutôt que de nous donner tout de suite le récit, il nous tend la bande-son du rêve, nous laissant libres d’y projeter nos propres images.
Dans Remember Me. Theme, la nostalgie devient matière, presque tangible. On pourrait la toucher si elle ne se dérobait pas à chaque tentative, comme ces visages qu’on revoit dans le sommeil et qu’on oublie au réveil, sauf la sensation qu’ils ont laissée. C’est cette sensation que GatiS capture — et elle, au moins, ne s’efface pas.
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août 12, 2025Certaines chansons n’entrent pas dans une pièce. Elles se glissent à l’intérieur, comme la lumière diffuse d’un matin humide, et avant même qu’on ait compris, elles ont changé la température. Rainy Day, première offrande de hot beige et baegal, a cette manière discrète de s’installer : une pulsation ronde, un groove feutré, une ligne de basse qui se balance comme une silhouette sur un trottoir mouillé.
On pourrait croire à une simple bluette nu-soul, mais ici chaque élément respire la précision et la retenue. La batterie, légère mais sûre d’elle, avance comme si elle savait déjà que le soleil finira par percer. Les claviers, vaporeux, déposent leurs nappes avec la lenteur d’une pluie fine, pendant que les inflexions vocales caressent plus qu’elles ne frappent. Rien n’est démonstratif, tout est insinué — et c’est précisément cette modestie qui donne à Rainy Day son pouvoir d’addiction.
C’est un morceau pensé pour ces heures suspendues où l’on n’a pas encore décidé si la journée sera mélancolique ou radieuse. Le genre de titre qu’on met en fond et qui finit par dicter l’humeur, comme un parfum qu’on ne remarque qu’après qu’il ait imprégné la pièce. On y sent des influences neo-soul et indie R&B, mais filtrées par une esthétique électronique minimaliste, presque tactile.
Pour un premier geste, hot beige et baegal signent un morceau qui ne cherche pas à impressionner par la force, mais par l’élégance d’un détail, la justesse d’une atmosphère. Un Rainy Day qui, ironiquement, donne envie que la pluie dure un peu plus longtemps.
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août 8, 2025Pas vraiment un album. Plutôt une chambre close. Une onde cérébrale. Un vertige doux et numérique, comme si James Blake avait passé une nuit blanche à Minneapolis à boire du saké sous perfusion de souvenirs. KB-S livre avec Altered States un disque aussi intime qu’irréel, cousu de textures moelleuses et d’émotions sous acide, au croisement d’un hip-hop spectral et d’une electronica lunaire.
Ce n’est ni un album de rupture, ni vraiment un album d’amour. C’est ce qu’il y a avant, pendant, entre. Ce moment où la réalité se trouble, où tout devient un peu trop intense, un peu trop beau pour être vrai, un peu trop lumineux pour être stable. Un altered state, oui. Comme l’impression d’avoir été ensorcelé par quelqu’un d’à peine tangible, dont le souvenir persiste dans le reverb d’un synthé.
Tout ici respire le soin, la précision émotionnelle. Mesmerized ouvre la voie avec ses nappes voilées, Hypnotized accélère le tempo sous un beat tranchant et un pont de cuivres glitchés qui frôle le baroque électronique. C’est tendu, dansant, parfaitement décalé. Zoned et Captivated poussent plus loin la rêverie sous autotune astral, tandis que Smitten, morceau-clé du disque, pose une harpe légère sur une rythmique fantomatique — c’est là que le cœur bat le plus lentement, suspendu entre deux souvenirs.
Spellbound et Enraptured referment l’album comme une montée qui ne redescend jamais, un trip sans bad, un amour sans visage. Pas de voix, pas de featuring, pas de storytelling trop appuyé : seulement KB-S, seul à la barre, dans son home studio de Minneapolis, construisant un monde parallèle à base de downtempo, d’ivresse douce et d’instants flottants.
Altered States est un disque de passage secret. Ceux qui sauront écouter entre les lignes y trouveront plus qu’une production léchée : un petit morceau d’âme synthétique, offert avec pudeur. Un premier vrai grand geste.
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août 8, 2025Ce n’est pas une chanson, c’est une attaque chirurgicale. Heavy Machine Gun, deuxième single de Leather Laces, surgit comme une percée sonore en territoire ennemi. Deux minutes trente de pulsation militaire, de guitares acérées comme des lames de drones, de synthés abrasifs, de beats martelés à la microseconde. On ne danse pas sur ce morceau. On y avance. En rang. À la cadence imposée.
Dès les premiers échos de pas militaires — samples bruts ouvrant et refermant le morceau comme des barrières d’accès — on comprend que Heavy Machine Gun n’est pas là pour divertir. C’est un manifeste de pure tension. Une montée en puissance sans voix, sans refrain, sans issue. Chaque son a sa place dans la machine. Et la machine ne laisse aucune place au hasard.
Composé collectivement par le quatuor Leather Laces — _SHOE, DripString, Chokeloop et Slughair — le morceau fonctionne comme un organisme en mission. _SHOE impose la structure rythmique avec une précision mécanique, pendant que DripString noie les textures dans une saturation analogique rugueuse. Chokeloop joue sur les dynamiques comme un artificier, injectant des micro-décalages de tension, tandis que Slughair s’occupe de brouiller les lignes : modulations parasites, sons qui frôlent l’accident industriel.
Ce n’est pas du rock. Ce n’est pas de l’électro. Ce n’est pas une musique de club ni une musique de salon. C’est un terrain d’exercice sonique, un exutoire physique qui rappelle autant Ministry que Justice ou les phases les plus martiales de Nine Inch Nails. Un langage codé dont le rythme est la grammaire, le silence, l’ennemi.
Avec Heavy Machine Gun, Leather Laces pousse plus loin encore la logique déjà amorcée dans Rocket Launcher. C’est froid, hyper structuré, presque inhumain. Et pourtant, il y a une urgence profondément humaine sous cette carapace : celle de faire exister une musique qui ne laisse aucune place à la passivité.
Ce n’est pas à écouter. C’est à encaisser.À vivre comme un assaut.Et si possible, casque vissé, cœur prêt.
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août 8, 2025Ce n’est pas une musique qui accompagne. C’est une musique qui interroge, qui ironise, qui doute, qui redresse la tête pour la rebaisser juste après. Une musique à l’image de son sujet : Dunstan Bruce, ancien chanteur de Chumbawamba, punk désenchanté, gueule de bois politique ambulante, qui tente de répondre à cette question aussi simple que brutale : et maintenant, on fait quoi ?
Dans I Get Knocked Down, documentaire acide, modeste et frontal, Bruce revient sur l’utopie fracassée des années 90, la récupération médiatique, la colère qui s’effiloche avec l’âge. Mais si le film manie l’autodérision avec brio, c’est la musique de Nick Norton-Smith qui en incarne le vrai nerf : un territoire émotionnel mouvant, saturé de souvenirs, d’injonctions contradictoires, de silences lourds et de coups de sang électriques.
Norton-Smith ne livre pas une bande-son illustrative, il propose un contrechamp. Ses compositions — tour à tour bruitistes, mélodiques, bancales ou d’une précision chirurgicale — capturent ce sentiment si contemporain de désorientation politique et existentielle. Elles sont faites de textures granuleuses, de fragments sonores qui semblent parfois surgir d’un vieux caméscope, de beats industriels comme échappés d’un squat en 1998, ou au contraire de nappes synthétiques si propres qu’elles en deviennent presque ironiques.
Il y a un souffle jazz dans la construction, un refus du linéaire, un goût du fragment, de l’ellipse. Mais surtout, une tension constante entre forme et fond, entre l’anecdote et l’universel. Par moments, la musique semble contenir toute la tristesse d’une génération qui a hurlé très fort pour, vingt ans plus tard, entendre l’écho leur répondre : et alors ?
Nick Norton-Smith, fort d’un parcours hybride — des clubs de jazz à Frank Sinatra, des BAFTA aux caves punk —, canalise ici tout son éventail d’expériences. Ce n’est pas un style qu’il impose, mais une approche : laisser la musique être elle-même un personnage. Un témoin. Un contradicteur, parfois. Ce qu’il signe là, c’est un manifeste sonore en creux. Pas de grande envolée, pas de tube déguisé, juste une suite d’ambiances, de tensions, d’accidents heureux, où chaque morceau dialogue avec l’incertitude. Avec le doute. Avec l’épuisement aussi, celui d’avoir trop crié sans que rien ne change.
Et pourtant, il y a de l’espoir. Ou plutôt : un refus de céder. La musique grince, oui, mais elle avance. Elle avance avec ce pas bancal mais volontaire qu’on adopte quand on refuse de se résigner. Elle est parfois drôle, souvent lucide, toujours profondément humaine.
I Get Knocked Down est un documentaire rare, parce qu’il ose raconter ce que devient la rage quand elle vieillit. Et la bande-son de Nick Norton-Smith est sa voix off cachée, son ombre portée. Une musique à écouter au casque, en marchant dans une ville qui change trop vite. En pensant aux révolutions qu’on n’a pas faites. Et à celles qu’on porte encore, quelque part.
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août 8, 2025Quatre ans de silence, et soudain, la lumière bleue du téléphone éclaire à nouveau nos visages. Blonde Otter revient, non pas en terrain conquis, mais au bord du précipice, avec Your Number, un morceau aussi tendu qu’un fil de fibre optique entre deux solitudes. Il y a des come-back qui sentent le calcul, celui-ci pue la nécessité.
Le groupe, né dans le Bronx et affûté dans les caves de Brooklyn, nous balance un single comme on envoie un message à 3h du matin : mi-déclaration, mi-détresse, sans filtre. Your Number se love dans ce no man’s land émotionnel entre désir de contact et saturation numérique. C’est l’angoisse de la non-réponse, l’écho du « vu » sans retour, remixée en post-punk dansant.
Musicalement, on retrouve ce que Blonde Otter sait faire de mieux : des guitares anguleuses à la Talking Heads, une urgence rythmique empruntée à LCD Soundsystem, le tout enrobé dans une vibe indie-pop intelligemment lo-fi, où la mélancolie n’empêche jamais le corps de bouger. Le morceau grince, claque, halète. Il pulse comme un algorithme qui aurait appris à ressentir. Et Rob Falcone, bassiste et parolier principal, y chante avec une lucidité désabusée, une sorte de tendresse fatiguée pour notre monde hyperconnecté et désespérément seul.
Mais au-delà du commentaire social sur nos écrans omniprésents, Your Number dit aussi quelque chose de profondément intime : la difficulté de créer ensemble dans un monde qui ne laisse plus le temps à la création. Le morceau transpire l’urgence de se retrouver, de continuer, de faire du bruit quand tout pousse au silence.
C’est un retour amer, mais vibrant. Un groove comme une gifle douce. Une mélodie qui claque contre les parois d’un monde qui va trop vite. Blonde Otter revient, oui, mais avec des cernes et des choses à dire. Et Your Number en est la preuve brûlante, électrique, nécessaire.
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juillet 28, 2025Pas besoin de hurler pour secouer les consciences : Woke de Sambol frappe en douceur, comme une onde de choc venue du fond de l’âme. À la croisée de l’afrofusion, du trap éthéré et d’un cloud rap presque mystique, ce morceau semble flotter entre deux mondes — celui du bitume et celui des étoiles.
La production, brumeuse mais vibrante, mêle percussions afro distillées avec parcimonie, nappes synthétiques façon gospel numérique, et basses souterraines qui grondent plus qu’elles ne frappent. On y retrouve une sorte de langueur moelleuse, cette nonchalance calculée typique des scènes emo-rap, mais portée ici par une rythmique et une esthétique clairement panafricaines. C’est Travis Scott qui médite avec Burna Boy au bord d’un lagon lunaire.
Le flow de Sambol est une litanie intérieure : tantôt récité, tantôt chanté, toujours habité. Il parle de lucidité, de réveil, de fatigue aussi. Woke, ici, n’est ni une posture, ni un slogan ; c’est un état d’esprit fiévreux, troublé, presque douloureux — celui de quelqu’un qui a vu à travers le vernis du monde, sans pour autant trouver les mots pour s’en échapper. Il ne dénonce pas, il raconte : les relations fragmentées, la pression sociale, l’envie de silence, les souvenirs brouillés.
Un titre à écouter seul, casque vissé sur les tempes, dans la nuit chaude d’une ville encore éveillée. Sambol signe ici un manifeste intime pour une génération qui doute mais avance, doucement, les yeux grands ouverts.
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juillet 28, 2025Pas besoin de casque ni de parachute, Adrenalina te balance direct dans le vide avec les nerfs à vif et les poings serrés. Krevo signe ici un uppercut sonore, une fusion incandescente entre trap incisif, rock moderne et rap alternatif à la sauce latino. Une montée d’angoisse canalisée en énergie brute, un cri intérieur transformé en pulsation rythmique — le morceau te prend à la gorge et ne te lâche plus.
Dès les premières mesures, la prod installe un climat tendu : 808 massifs, nappes menaçantes, puis ce flow tranchant qui débite comme une mitraillette à punchlines. Krevo rappe avec les tripes, lâchant des références pop-culture comme des grenades – Victorinox, Top Gun, Jackass – pour mieux tatouer son imaginaire sur la rétine de l’auditeur. Ce n’est pas du name dropping gratuit : chaque image sert le propos, chaque mot est une éraflure dans le miroir.
Et puis surgissent les guitares. Brutes, saturées, elles n’arrivent pas en gimmick mais en point d’orgue dramatique, en carburant pour la dernière ligne droite. Le morceau prend feu sur un final en double tempo, où Krevo lâche les freins pour entrer en transe verbale. On pense à Machine Gun Kelly époque Tickets to My Downfall, à Duki version catharsis, mais aussi à Eminem dans ses moments les plus urgents.
Adrenalina n’est pas juste une chanson pour “s’échauffer avant le sport” — c’est un manifeste de survie émotionnelle. Un titre pour les jours où l’on brûle de l’intérieur, où il faut que ça sorte, que ça explose, que ça répare aussi. Une claque sous stéroïdes pour ceux qui refusent de sombrer sans se battre.
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juillet 28, 2025C’est une chanson qui ne s’excuse de rien. Ni de ses ambitions pop, ni de ses racines multiples, ni de son éclat solaire. Shine Like Gold, nouveau titre de Biggie Fresh, est un hymne à l’élévation personnelle, au métissage joyeux, au droit d’exister dans toute sa pluralité. Afro-pop, reggae digital, pop-rap et refrains entêtants se télescopent ici pour donner naissance à un tube hybride, précis, irrésistible.
Dès les premières secondes, on est happé par une rythmique mid-tempo chaleureuse, quelque part entre le groove dansant du dancehall et la fluidité des beats afrobeats nigérians. Le kick tape sec, la basse rebondit souplement et un petit riff de guitare filtré vient ajouter cette touche tropicale qui évoque à la fois Lagos, Kingston et Atlanta. L’ensemble est produit avec soin mais sans surcharge, laissant l’espace respirer autour de la voix de Biggie Fresh.
Car c’est bien là que la magie opère : dans ce flow souple et affirmé, dans cette voix qui semble sourire même quand elle clame la rage de vaincre. Biggie Fresh ne joue pas la carte de l’arrogance — il choisit plutôt la lumière, la résilience, le récit d’un parcours qui brille non pas parce qu’il a été facile, mais parce qu’il a été assumé. « Shine Like Gold », répète-t-il comme un mantra, un appel à rayonner envers et contre tout, dans un monde qui tente souvent d’éteindre ce qu’il ne comprend pas.
Là où certains titres de la même veine auraient pu sombrer dans le feel-good facile ou l’afrobeats de carte postale, Shine Like Gold fait mieux : il raconte une histoire de transformation. Une mue musicale autant qu’identitaire. Entre rap de confession, refrains pop et textures afro-électriques, Biggie Fresh signe un track aussi fédérateur qu’intime. À la fois confession, déclaration d’indépendance et banger d’été.
C’est lumineux, sans être naïf. Dansant, sans être creux. Et ça brille — vraiment — comme de l’or.
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juillet 28, 2025Il n’y a pas toujours de tristesse dans la solitude. Parfois, elle groove. Parfois, elle prend la forme d’un beat qui claque doucement contre les murs d’un appartement trop silencieux. C’est précisément dans cette faille que s’engouffre Lonely, le dernier morceau signé Mark Weatherley — à mi-chemin entre la house old-school et les vapeurs glitchées de la future garage, avec ce parfum mélancolique si typique des clubs londoniens à 5h du matin.
On entre dans Lonely comme on glisse dans un souvenir trouble : le kick est profond, mat, presque feutré, comme une pulsation qui vient de l’intérieur. Autour, des nappes synthétiques s’épaississent puis se dissipent, comme de la buée sur une vitre froide. Les textures sont organiques mais digitales, granuleuses sans être abrasives, oscillant entre electronica rêveuse et broken beats taillés pour l’introspection post-rave. Un jeu d’ombres et de lumière sonore qui rappelle les travaux de Burial ou Four Tet, mais avec une chaleur presque tactile, comme si la machine voulait nous prendre la main.
Weatherley ne cherche pas le drop spectaculaire ou la montée euphorique. Il préfère le frisson discret, celui qui naît d’un détail d’arrangement — une ligne de basse subtilement désaccordée, un sample vocal murmurant quelque chose d’indéchiffrable mais essentiel. On croit danser. En réalité, on flotte. Ou peut-être qu’on se souvient.
Dans Lonely, la solitude n’est pas un manque, mais un état d’apesanteur. Un lieu mental où l’on danse seul, oui, mais en écho à tous les autres solitaires connectés au même tempo fragile. Une invitation à se perdre pour mieux s’habiter.
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juillet 28, 2025Il y a des morceaux qui ne s’écoutent pas — ils s’inhalent, comme une vapeur chaude remontant des trottoirs encore fumants de Los Angeles après un après-midi de juillet. Love You Like That, nouveau single des Altons, appartient à cette famille d’instants suspendus : ni tube estival forcé, ni revival collé au passé, mais une chanson entre chien et soleil, douce comme une fin de journée sur le siège passager d’une décapotable.
Le groove est midtempo, mais jamais paresseux. Une basse feutrée déroule un tapis velours sous les doigts dansants d’un piano façon Motown pastel. Les percussions, discrètes, effleurent les syncopes avec tendresse. Et puis cette voix — sucrée mais pas sirupeuse — qui glisse sur le refrain comme un baiser déposé à la volée dans le cou d’un amour retrouvé. On pense aux Delphonics, à Mayer Hawthorne, ou à la face la plus lumineuse de Charles Bradley, mais sans nostalgie muséale. Les Altons n’impriment pas une époque, ils la rejouent comme on rêve d’un souvenir inventé.
Ce titre est une carte postale sonore trempée dans le jus d’un Los Angeles rêvé. Il sent la vanille, la peau chauffée, les vinyles poussiéreux qu’on déniche dans une brocante de Highland Park, et les films super 8 tournés à l’arrière d’un bus en direction de nulle part.
Ce qui rend Love You Like That si attachant, c’est cette capacité à raconter une romance sans surcharge : le morceau ne surjoue rien, il cueille un moment. Deux regards échangés, une main sur une épaule, une envie de danser sans raison. C’est une chanson à fredonner fenêtres ouvertes, cœur entrouvert, entre hier et demain.
Et si l’amour n’était rien d’autre qu’un groove simple, ensoleillé, qu’on peut enfin s’offrir sans demander la permission ? Les Altons semblent l’avoir compris mieux que quiconque.
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juillet 28, 2025On croyait avoir tout entendu du reggae — ses syncopes enivrantes, ses messages de paix ou de révolte, ses racines en terre brûlée de Kingston. Mais Rastaz Paradise, dernier ovni signé Biggie Fresh, surgit comme une carte postale venue du futur. Ici, les palmiers vibrent au rythme des machines. Les chœurs semblent montés sur rails. Et le riddim, bien que solaire, avance avec la précision d’un logiciel bien câblé.
Biggie Fresh n’est pas un artiste comme les autres. C’est un ACAP — un AI Collaborative Artist Producer — qui fusionne écriture humaine et production assistée par intelligence artificielle. Un Frankenstein créatif en quête de grâce. Pourtant, Rastaz Paradise n’a rien d’un exercice de style froid ou désincarné. C’est un morceau chaud, luxuriant, qui transpire autant la nostalgie des plages que les néons d’un club digital.
Les arrangements jouent sur l’ambiguïté : un skank de guitare légèrement flouté, une basse ronde qui semble parler dans une langue oubliée, des harmonies vocales qui planent comme un encens léger au-dessus d’une rythmique impeccable. Il y a du Bob Marley reloaded, du Damian passé à la moulinette algorithmique, du Jain version roots 3.0. Mais ce qui frappe surtout, c’est la manière dont Biggie Fresh fait dialoguer spiritualité et groove, intuition et artifice.
Rastaz Paradise, c’est un exil intérieur en pleine jungle numérique, un dancehall mystique où l’on célèbre l’amour, le doute, la mémoire et les possibilités infinies de la création augmentée. Ce n’est pas une révolution. C’est une élévation. Une manière nouvelle de faire danser le monde sans trahir l’âme du reggae.
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juillet 28, 2025Pas de gimmick, pas de détour. CALL IT WHAT IT IS frappe comme un pamphlet électrique, une prière sans foi à ceux qui détournent le regard. Sur une production hybride entre hip-hop alternatif, house déstructurée et RnB abrasif, Webmoms et Dizraeli s’unissent pour livrer une charge politique aussi froide que vitale. Ici, chaque mesure est une balafre, chaque ligne une alerte. Ce n’est pas une chanson, c’est un cri pensé.
Dizraeli, qu’on connaît pour son spoken word viscéral, sculpte des vers à l’os, sans lyrisme de trop, sans vernis émotionnel — juste la vérité nue, celle qu’on préfère ignorer. Les chiffres tombent comme des balles, les noms comme des pierres. La voix, posée mais insoumise, semble lire un rapport d’autopsie sur une humanité qui aurait raté sa chance de rester debout.
Face à lui, Webmoms construit une architecture musicale élastique et grave. La rythmique tangue, presque incertaine, comme si elle-même refusait la linéarité. Des nappes électroniques viennent hanter l’espace, tandis que les basses claquent comme des rappels à l’ordre. On pense à James Blake en colère, à Burial sans sommeil, à un Tricky plus lucide que jamais.
CALL IT WHAT IT IS ne cherche pas à séduire. Il accuse. Il documente. Il dérange. Et c’est précisément ce qui le rend indispensable. À l’heure où l’opinion publique se dilue dans des posts sans mémoire, cet hymne brûlé par l’indignation rappelle qu’il existe encore des artistes qui regardent le monde en face, sans filtre, sans compromis. Un acte de résistance sonore.
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juillet 28, 2025Ce n’est pas un cri. Ce n’est pas une plainte. C’est un souffle. Un battement. Une confession murmurée entre deux syncopes. Sur “Needamoment.”, Hardbody Jones opère une alchimie aussi subtile que frontale : mêler l’élan brut du Jersey Club à l’intimité opaque du R&B noir, là où les basses tordent les tripes pendant que la voix s’insinue sous la peau.
Le track démarre sur une boucle nerveuse, syncopée, où les kicks claquent comme des portes qu’on aurait trop longtemps gardées ouvertes. Pas d’esbroufe dans la prod — Jones fait tout lui-même, et ça s’entend : chaque son est ciselé à l’os, chaque reverb est pesée comme un silence entre deux phrases trop chargées. Le beat clubby sert ici de contrepoint à une tension émotionnelle à peine contenue. C’est le paradoxe : faire danser sur l’envie de fuir.
Ce morceau, c’est le moment exact où tu fermes la porte, mais tu la laisses entrouverte. L’espace entre “j’ai besoin d’air” et “reste quand même”. Les couplets déroulent une dramaturgie urbaine, minimaliste, sans surjeu. Pas de drame. Juste cette vérité nue : parfois, l’orgueil floute l’amour, et il ne reste qu’un loop et une voix pour recoller les morceaux.
La vraie force de “Needamoment.”, c’est de capter le flottement. L’espace liminal entre les émotions, entre les gestes. Là où peu d’artistes osent s’arrêter. Là où Hardbody Jones, lui, choisit de planter ses clous.
À écouter seul, de nuit, ou en boucle dans un club où les lumières ne s’éteignent jamais vraiment.
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juillet 28, 2025Il y a des morceaux qui n’entrent pas dans une case, parce qu’ils ont déjà compris que le tiroir est trop petit. “Complacent” d’Igimèjí, c’est ce genre de chanson : une rêverie alternative R&B, flottante et inclassable, qui murmure à l’oreille des âmes sensibles avec la nonchalance magnétique d’un slow cosmique. On pense à Frank Ocean pour l’élégance trouble, à Solange pour l’art du flottement, mais ici, tout semble filtré à travers un prisme plus nu, plus brut, presque domestique.
La production, elle, est toute en équilibre déséquilibré : percussions aériennes, claviers laiteux, basses liquides, et cette façon de construire le morceau comme un escalier de nuages, où chaque marche semble prête à s’effondrer. Le mix est volontairement feutré, comme si l’ensemble était chanté à travers un rêve humide, dans une chambre à peine éclairée par la lumière bleue d’un écran oublié. La voix, elle, glisse plus qu’elle ne s’impose. Elle flotte, s’évapore, s’arrête parfois comme une pensée en suspens.
“Complacent” parle peut-être d’un amour qui s’étiole, d’un confort qui devient prison, ou de l’étrange torpeur qui s’installe quand on cesse de se battre. Mais le morceau ne donne pas de réponses claires. Il préfère s’enrouler autour de ses silences, laisser deviner dans les vides ce qu’il ne dit pas. C’est ce refus du spectaculaire, ce goût pour l’ambigu et le suggéré, qui fait tout le sel (et le spleen) de la proposition d’Igimèjí.
Pas un tube. Pas un manifeste. Une sensation, trouble et douce. Et si “Complacent” est une zone grise, alors c’est l’une des plus belles de 2025.
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juillet 27, 2025Il ne fait pas de la musique, Ferdinand fka Left Boy la transforme en déflagration contrôlée. Avec Boiler Room, deuxième chapitre de son très attendu Diablo, il explose la frontière entre souvenir et futurisme rave, avec un track qui suinte l’euphorie post-nuit blanche et la nostalgie bien trempée dans l’acide. Sept ans à infuser ce morceau comme un vin trop fort pour la radio, assez sale pour les sous-sols, assez clinquant pour la lumière stroboscopique.
Dès les premières mesures, on entend le clin d’œil assumé au mythe : Meet Her at the Love Parade devient ici le squelette d’une nouvelle bête — plus hybride, plus libre. C’est un sample connu, oui, mais chez Ferdinand, il est retourné, trituré, ralenti, puis relancé dans une cavalcade electro-house qui carbure au BPM et à l’insolence. Les lignes de basse claquent comme des portes de frigo dans un after sous MDMA. On est dans un club fictif, quelque part entre Berlin, Vienne et une dimension parallèle.
Côté production, c’est chirurgical. Rien ne dépasse, tout vibre. Les drop sont taillés pour secouer des salles jusqu’au plafond. Et derrière le mur du son : une voix planquée, celle de Sofie Royer, muse fantôme, qui glisse dans les interstices du morceau comme une présence qu’on sent sans jamais l’attraper.
Ce n’est pas juste un track de festival. Boiler Room est une boucle de mémoire physique. Une montée sans redescente. Un hymne pour ceux qui vivent dans les marges lumineuses de la nuit et qui savent que la fête est un acte politique autant qu’un exorcisme.
Ferdinand ne sort pas des morceaux, il sculpte des lieux où danser devient un rituel. Et ce Boiler Room, c’est déjà une légende à haute tension.
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juillet 27, 2025Sous une lune moite, entre soupirs retenus et frissons assumés, Gyrate d’ADT s’impose comme une caresse mélodique au groove lent et lascif. Loin des excès dancehall ou des envolées club, ce titre afro-R&B distille un charme plus subtil, plus intime — celui des corps qui s’effleurent, des regards qui dansent, des nuits qui n’en finissent pas.
ADT chante comme on susurre à l’oreille : doucement, mais avec assurance. Sa voix glisse sur les textures avec un velours fragile, entre prière et promesse. Les percussions, elles, n’ont rien de frontal. Elles ondulent avec élégance, nappées de guitares palmées et de nappes éthérées, dans une production minimale mais savamment construite — un écrin taillé pour l’émotion brute.
Il y a dans Gyrate cette tension délicieuse propre aux meilleurs morceaux afro-R&B : une invitation à bouger, oui, mais surtout à ressentir. On pense à Wizkid période Made in Lagos, à Tems, à Oxlade… Ces artistes qui n’ont pas besoin de surjouer la chaleur, parce qu’elle transpire naturellement de chaque note, de chaque silence bien placé.
Mais ADT, lui, ne copie personne. Il avance avec une sensibilité qui n’appartient qu’à lui, un sens du rythme doux-amer qui parle d’attachement, de pulsion, de lente dérive vers l’autre. Gyrate, ce n’est pas juste un hit d’été. C’est un moment suspendu, une boucle de désir sous-mixée pour frapper plus fort au creux du ventre.
À écouter seul.e, à deux, ou en boucle. Parce que certaines chansons n’ont pas besoin de crier pour faire chavirer.
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juillet 27, 2025Un souffle. Un bruissement. Puis la voix. Chez múm, chaque morceau semble naître à tâtons, comme si le son devait d’abord demander la permission d’exister. Avec Only Songbirds Have a Sweet Tooth, les Islandais aux mille fragments électroniques signent un retour aussi fragile que nécessaire, comme une main posée doucement sur l’épaule d’un monde qui oublie d’écouter.
Loin des bombastiques cavalcades post-rock ou des nappes new-age qui saturent l’ambiant contemporain, múm continue de creuser sa propre veine : celle d’une électro organique, où les glitchs sont des grains de peau et les arrangements, des filaments d’âme. Ici, ce sont les artefacts numériques qui jouent à cache-cache avec les cordes, les modulations de fréquences qui ondulent autour d’un chant mixte — masculin, féminin, quasi androgynique — comme deux visages qui se regarderaient sans parler.
La chanson ne suit pas une ligne droite : elle serpente, s’égare volontairement, papillonne sur un motif mélodique qui se construit par micro-accumulations. On pense à des bulles de savon piégées dans un champ magnétique. Le piano effleure sans imposer, les voix ne s’imposent jamais, elles apparaissent, s’effacent, reviennent. C’est ça, la beauté de múm : cette capacité à laisser de l’espace entre les notes, à dire l’intime par l’ellipse.
Le morceau évoque autant les errances oniriques d’un Notwist époque Neon Golden que les murmures électroniques d’Amiina ou les textures flottantes de Grouper. Mais ce serait injuste de réduire múm à des cousinages : ils ne ressemblent qu’à eux-mêmes, même douze ans après Smilewound. Ce nouveau single est à la fois une suite logique et une métamorphose discrète, annonçant un album — History of Silence — qui semble vouloir cartographier les blancs de nos vies.
Only Songbirds Have a Sweet Tooth ne cherche pas à séduire. Elle vous suit, patiemment, jusqu’à ce que vous baissiez la garde. Et là, sans bruit, elle s’installe. Comme une pensée qu’on croyait oubliée, mais qui revient quand le silence s’allonge.
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juillet 27, 2025Il y a dans « Duog Dala » cette tension rare — celle d’un morceau qui ne se contente pas de faire danser, mais qui semble murmurer une prophétie à travers chaque pulsation. Estère, prêtresse des fréquences hybrides, réinvente ici la transe afro-house comme on bâtit un monde parallèle : à coups de textures luxuriantes et de syncopes qui ressemblent à des incantations numériques.
Co-produit avec Allan McConnell (d’Haiku Hands), et né dans le cocon sonore de Young Studios — lieu mythique fréquenté par Jamie XX et Sampha — le morceau est un manifeste de peau, de sueur, de code. Il transpire l’expérimentation, le corps en mouvement, le futur en gestation. Et surtout, il porte en son cœur un outil étrange et merveilleux : Orchid, l’instrument développé par Telepathic, la nouvelle utopie sonore de Tame Impala.
La rythmique est dense mais jamais oppressante, comme une jungle qui respire. Chaque beat semble sculpté à la main, chaque montée est une cérémonie. Et sur cette colonne vertébrale vibrante, la voix d’Estère se glisse comme un mirage, tour à tour spectrale et terrestre, libre comme si elle chantait depuis un ailleurs qu’elle seule connaît.
« Duog Dala » ne ressemble à rien de ce qui circule aujourd’hui — et c’est tant mieux. Ce n’est ni une copie afro-futuriste ni une extension gadget de l’électro-pop globale. C’est une vision. Une pulsation instinctive et raffinée, où la technique épouse l’intuition, où les machines s’accordent au souffle. Le genre de morceau qui ne s’écoute pas seulement : il s’habite.
Et si Estère continue sur cette lancée pour ses prochaines sorties de 2025, alors préparez-vous à ce que les clubs — et les consciences — changent de fréquence.
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juillet 27, 2025Il y a dans cette chanson le parfum moite d’un amour avorté, celui qu’on continue de traîner comme une fièvre, même quand la personne est déjà partie. Pas de cris, pas d’effondrement dramatique — juste un glissement lent et triste, comme une lumière au néon qui vacille sur du carrelage fendu. under moon, NEON blÜ, c’est la bande-son d’un cœur qu’on ne voulait plus ouvrir et qu’on a quand même laissé pénétrer.
Rai Anvio ne chante pas, il murmure dans l’ombre d’un ventilateur fatigué. Dans un studio exigu à Jakarta, entre un plafond trop bas et des murs trop pleins de silence, il déroule le fil d’une obsession douce-amère, façon journal intime sous Lexapro. La prod trap est minimaliste, mais tout sauf vide : beats étouffés, textures élastiques, nappes synthétiques presque liquides — comme si Frank Ocean avait croisé les ruelles de 88rising.
Les arrangements flirtent avec la tension ambiante : tout est feutré, feint, presque en suspension. On attend l’explosion, mais elle n’arrive jamais. C’est ça le piège. Comme cette relation. La basse vibre à peine, elle respire. Les silences comptent autant que les mots. Chaque note semble retenue, comme si elle avait peur d’en dire trop. Ou pas assez.
On devine un garçon qui n’a jamais vraiment su comment aimer sans se perdre. Qui a cru qu’en baissant la garde, il trouverait enfin quelqu’un pour l’habiter sans l’envahir. Mais l’autre a tout pris. Et ce morceau, c’est le résidu mélancolique de cette invasion. Une confession éparse, écrite sur les murs mentaux d’un cœur bunkerisé.
Rai Anvio signe ici une micro-odyssée sentimentale : un slow toxique qui s’écoute seul, casque vissé, lumières tamisées, cicatrices ouvertes. Ce n’est pas un tube, c’est un écho. Et ça hante.
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juillet 21, 2025Un beat qui claque comme un briquet dans la nuit, une ligne de basse qui groove avec la nonchalance d’un taxi new-yorkais dans les 90’s, et cette voix qui surgit, grinçante, charismatique, directement héritée d’un âge d’or où le flow était une arme de poing. CREAM de Hew G. x IG n’est pas un hommage au passé. C’est une réincarnation.
Dès l’intro, impossible de ne pas penser à Method Man : un ton brut, street, un timbre qui accroche l’oreille comme une rature sur du papier lisse. Puis vient ce flow à la ODB, désarticulé, joueur, imprévisible, qui donne au morceau une tension délicieuse entre chaos contrôlé et efficacité redoutable. CREAM respire le New York des mixtapes, mais transpire aussi une modernité sync-friendly, calibrée pour faire vibrer des pubs, des séries, des bandes-son MTV.
La production, entre boom bap classique et bounce subtil, déroule un tapis sonore organique. Les kicks sont secs, les snares claquent, les samples grincent doucement dans l’arrière-plan, comme si le morceau sortait d’un MPC poussiéreux branché sur un système dernier cri. Cette double esthétique donne à CREAM un équilibre rare : vintage mais actuel, sale mais lisse, brut mais prêt pour les playlists mainstream.
C’est ce mélange qui rend la track irrésistible. Pas besoin d’un storytelling alambiqué : l’attitude suffit. Hew G. x IG rappent avec la certitude tranquille des anciens, mais la fraîcheur nerveuse des rookies qui n’ont rien à perdre. Chaque punchline semble taillée pour les coins sombres d’un club comme pour la lumière agressive d’un plateau télé.
CREAM est une capsule temporelle qui refuse de rester enfermée. Ici, le passé sert de tremplin, pas de musée. Et quand le morceau s’éteint, on a cette étrange impression d’avoir entendu une archive redessinée au surligneur fluo : le hip-hop de demain pourrait bien ressembler à ça.
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juillet 21, 2025D’un pas léger mais assuré, Olisae entre sur le dancefloor global avec Poco, un titre qui pulse à la croisée des afrobeats, de l’amapiano et de l’afro-pop. Ici, pas de frime inutile : Poco célèbre l’art d’avancer à son rythme, de cultiver la confiance en soi, et de savourer chaque étape de l’ascension. Une ode au mouvement – physique, émotionnel, culturel – taillée pour les playlists qui font vibrer Lagos, Johannesburg, et Berlin à parts égales.
Dès les premières secondes, le beat amapiano enrobe l’auditeur d’un groove chaloupé tandis que les mélodies pop d’Olisae se déploient avec une aisance irrésistible. La production, à la fois riche et minimaliste, laisse respirer chaque élément : les percussions claquent comme un appel au lâcher-prise, les basses profondes font onduler les corps, et les synthés soyeux dessinent des paysages sonores où le soleil semble éternel.
Mais au-delà de sa dimension dansante, Poco est une déclaration d’intention. C’est le morceau qui te rappelle qu’il n’y a pas de petites victoires, qu’avancer “poco a poco” – petit à petit – suffit pour transformer le doute en force. Olisae y glisse une philosophie douce mais affirmée, héritée de ses racines et de ses voyages entre les continents.
Avec ce single, Olisae confirme son talent pour créer des hymnes universels, portés par des influences multiples sans jamais perdre leur identité africaine. Poco est un titre qui s’écoute en boucle, sur une terrasse au coucher du soleil, dans un club où les basses font vibrer les murs, ou même seul, casque vissé sur les oreilles, pour se rappeler que le chemin compte autant que la destination.
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juillet 21, 2025Orrin ne se contente pas de citer Le Roi Lion dans Hakuna Matata. Il en détourne l’innocence pour écrire une satire douce-amère sur l’amour à l’ère des DM vus mais jamais répondus, du ghosting en série et des romances jetables comme des stories Instagram. Avec ce single, le rappeur et producteur new-yorkais revisite sa propre invention – le Hip House – et y injecte une dose assumée de nostalgie Y2K, jusqu’à ce que les synthés étincelants et les drums Jersey club évoquent les débuts de MySpace autant que les sueurs moites d’un after berlinois.
Derrière les beats qui claquent et les nappes R&B soyeuses, Hakuna Matata questionne ce mantra naïf de “pas de soucis” à l’heure où tout le monde en a, sans jamais vraiment en parler. Orrin le rappe et le chante avec une nonchalance étudiée, comme ce pote qui te dit que ça va alors qu’il se noie dans un océan de notifications rouges. C’est là tout l’art de son écriture : flirter avec le feel-good sans oublier la mélancolie post-adolescente qui traîne dans le fond.
Le clip, lui, est une expérience visuelle à part entière. Orrin s’y promène dans des paysages Frutiger Aero dignes d’un screensaver Windows XP sous LSD : des cieux trop bleus, des filtres glossés comme un vieux Nokia, des décors de rave où il joue les euro party boys en survêt Lacoste et lunettes teintées. L’esthétique hyper-saturée se lit comme une ironie visuelle : on te promet l’eden digital, mais tout n’est qu’artifice.
Après une apparition remarquée sur Metal Magazine, Orrin continue ici à affiner son identité sonore et visuelle, quelque part entre la confidence bedroom pop et l’énergie des dancefloors jersey club. Hakuna Matata est bien plus qu’un clin d’œil à Disney : c’est un hymne générationnel qui se balance entre l’espoir candide et le désenchantement moderne.
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juillet 21, 2025Quelque part entre Port Harcourt et les collines d’Enugu, une voix s’est forgée dans la friction du monde et du sacré. Miracle Obianuju Moses, alias MOSES., ne chante pas : elle transmute. Dans son premier EP, Phoenix Rising, elle pose cinq balises sonores qui racontent une trajectoire de cendres, de feu et de renaissance. Une œuvre qui se tient à la croisée de l’Afrobeats, du Neo-Soul et d’une spiritualité viscérale, celle qui ne prêche pas mais qui brûle doucement sous la peau.
https://open.spotify.com/album/3PNaMwmxD3THY8oyc2Iukh
L’ouverture MOSES. sonne comme une déclaration d’existence. Une montée en puissance où gratitude, prophétie et street wisdom fusionnent. Les percussions frémissent comme une procession qui s’ouvre, les voix s’entrelacent dans une psalmodie sensuelle, et très vite, l’on comprend : il s’agit ici d’un appel, d’un ancrage, d’une élévation. MOSES. ne se contente pas d’écrire des chansons, elle érige des autels où la douleur se transforme en lumière.
Avec Highly Spiritual, elle joue la carte du flirt mystique. Une confession mi-taquine, mi-incendiaire où la sensualité se pare d’une confiance désarmante. Les textures Afro Neo-Soul se font moelleuses, presque liquides, idéales pour ces heures de nuit où le corps et l’esprit se confondent. MOSES. y manie la langue comme une arme tendre, entre pidgin, Igbo et poésie de ruelle.
Puis vient Incantations. Ici, la lumière vacille. Les rythmes se font plus âpres, la voix plus rugueuse, comme imbibée des ruelles d’Enugu et de leurs leçons de survie. C’est un chant de protection, une prière de guerrière urbaine qui avance, déterminée, sous un ciel lourd. Chaque ligne est une armure forgée à coups d’épreuves, chaque note un rappel : ne jamais laisser le monde éteindre son feu intérieur.
Avec Story O.M.L., MOSES. descend dans les abysses de sa mémoire. L’intensité y est à couper le souffle. Entre murmures et montées déchirantes, elle exhume les douleurs d’enfance, les répressions enfouies, les miracles qui l’ont maintenue debout. Ce titre est le cœur battant de l’EP, la plaie vive qui devient offrande. On y sent la poussière des villages, le silence des traumas, la douceur de la foi retrouvée.
Enfin, No Stress ferme la marche avec une sérénité presque inattendue. Après la tempête, le calme. C’est une ode au retrait, à l’art de choisir la paix et de dire non sans trembler. La production, subtile, enveloppe la voix dans des nappes chaudes d’Afrobeats feutré. Une respiration. Un manifeste discret pour la préservation de l’âme.
Phoenix Rising est un acte de courage autant qu’un objet sonore. MOSES. y livre un travail brut, sensible et stratifié où chaque rythme, chaque phrase est un fragment de résilience. Elle chante pour elle-même et pour tous ceux qui n’ont jamais trouvé les mots. C’est une naissance musicale qui brûle d’honnêteté, belle et inconfortable comme une vérité qu’on ne peut plus taire.
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juillet 21, 2025Sur la côte d’Oaxaca, un homme assis sur un rocher fixe l’océan. Le sel brûle ses lèvres, le soleil martèle ses paupières closes. Autour, les vagues martèlent les pierres comme des percussions primitives. Dans ce moment suspendu, des basses, des trompettes et des slogans émergent de la réverbération du monde. Plus loin, un rire éclate – franc, libre, presque irréel – celui d’une jeune Mexicaine dont l’écho se gravera dans deux titres de l’album. Et sur un mur décrépit, un avertissement griffonné en lettres noires : Your Comfort Zone Will Kill You. La vision est là, brutale et entière. L’album existe déjà dans les interstices du réel, il ne reste qu’à le faire jaillir.
De cet instant hallucinatoire à l’exil volontaire dans les montagnes portugaises, deux ans de labeur obstiné façonnent une œuvre qui tient de l’incantation et du manifeste. Your Comfort Zone est une traversée sensorielle, une cartographie d’émotions où la cumbia flirte avec le global beat, où le militantisme épouse la transe collective. Chaque morceau est une escale, une rencontre, un fragment d’utopie.
You Are The Revolution ouvre la marche comme un coup de semonce, une charge de cuivres et de percussions qui invite à la désobéissance joyeuse. Soy Un Bohemio chaloupe dans des volutes de chaleur, Together réunit les voix dans une communion douce-amère, Tolerance et Palestinian Children lacèrent l’air de leur urgence, de leur gravité sans détour.
Dans Freedom Preacher et Freedom, la danse devient prière, une transe où les corps se libèrent autant que les esprits. Puis My Body My Choice gronde comme un slogan arraché à une manif de rue, quand Vamos A Nadar offre une accalmie liquide, un rêve de nage sous lune.
Le morceau-titre Your Comfort Zone Will Kill You condense tout : la rage, la tendresse, le groove brûlant d’un Manu Chao réinventé, l’élan d’un Fat Freddy’s Drop en fièvre tropicale, la finesse de production d’un Nitin Sawhney au sommet. Les deux derniers titres, Ya Sobrevivi et Resist, Push Back!, ferment la procession comme des cris de ralliement, des échos d’espoir dans la nuit.
Produit en collaboration avec Marc Mennigmann, cet album refuse l’étiquette. Trop riche pour être assigné à un genre, trop vivant pour rester immobile. C’est une créature en mutation constante, qui respire, sue, danse et proteste. Un appel à embrasser l’inconfort, à brûler sa zone de confort pour retrouver le feu du monde. Dans un contexte où les voix dissidentes sont muselées, Peyoti For President signe une œuvre nécessaire, dangereusement contagieuse.
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juillet 21, 2025Le premier son arrive comme une respiration dans le noir. On tend l’oreille. On devine un battement régulier, un écho lointain, une promesse murmurée à mi-voix. Shine ne commence pas. Il s’infiltre, prend la place du silence, comme si la pièce elle-même retenait son souffle.
Dans le morceau-titre, la voix d’Hadriaan est à la fois caresse et poids. Elle flotte au-dessus de nappes électroniques translucides, mais chaque mot pèse comme une pierre jetée dans l’eau calme. Les synthés montent en vagues lentes, la rythmique évoque le pas d’un marcheur qui avance, tête baissée, à travers la brume. C’est une marche rituelle, douce mais déterminée. Le refrain arrive comme une percée du soleil derrière les nuages : vaste, lumineux, presque irréel.
Avec Running After Time, la cadence s’accélère. La voix se fait plus urgente, les percussions plus vives. C’est la course folle des heures qui s’échappent, la peur de ne pas saisir ce qui compte. Les sons électroniques glissent et se chevauchent, créant une sensation de fuite en avant, de vertige délicieux.
Will O’ the Wisp ralentit le tempo, tend un voile de lumière bleutée sur l’EP. La voix y est plus fragile, presque spectrale. Les arrangements, d’une délicatesse chirurgicale, rappellent les lueurs d’un phare dans la nuit : instables mais rassurantes. C’est un morceau qui parle à ceux qui avancent à tâtons, qui cherchent un point fixe dans un monde mouvant.
Puis Piece of My Soul surgit comme une confession. Pas de grandiloquence, juste une voix posée sur un fil, des accords électroniques qui se déposent comme des gouttes de pluie. Ici, Hadriaan semble écrire pour lui-même, dans une chambre vide, un carnet ouvert sur les genoux. Chaque silence est une phrase de plus. Chaque note, un battement de cœur qu’on croyait disparu.
Our Love Died est un instantané de rupture. Court, incisif, comme un souffle retenu trop longtemps. Les textures minimales laissent toute la place à la voix qui porte la perte sans s’effondrer. À l’inverse, Powerless charge ses beats d’une gravité sourde, un poids qui écrase la poitrine, traduit l’impuissance à changer ce qui est déjà parti.
Mais Hadriaan n’est pas un artiste qui se complaît dans l’ombre. Endlessly (I Heard) marque un tournant, une lente remontée vers la lumière. La voix gagne en amplitude, les chœurs apparaissent comme des fantômes bienveillants, les synthés s’élancent et se retirent, évoquant une mer calme après la tempête.
Heartbeat pulse, littéralement. La basse ronde et les percussions sobres donnent envie de marcher, de réapprendre à habiter son propre corps. Out of Touch ajoute une tension douce, un groove discret qui parle de désir, de distance, de cette envie de retrouver un contact perdu.
Et puis viennent les dernières étapes. Finally Home est une accalmie, une chaleur qui envahit la pièce, une promesse d’asile. Les textures sonores sont plus organiques, presque palpables. Something Wrong, plus sombre, laisse planer le doute : et si la paix n’était qu’une illusion ? La voix se fait plus intérieure, l’instrumentation se resserre. C’est une dernière plongée dans les abysses avant de remonter.
L’épilogue, Our Seasons, est une caresse finale. Les nappes synthétiques s’étirent à l’infini, la voix se fait murmure, presque prière. On sent la boucle se refermer, mais sans brutalité. C’est une fin qui n’en est pas une, un dernier rayon de lumière qui glisse sous une porte entrouverte.
Avec Shine, Hadriaan a sculpté un espace où l’on peut déposer ses peurs, ses espoirs, ses fragments d’âme. Sa musique n’est pas là pour séduire, elle est là pour accueillir, pour rappeler à chacun que même dans la nuit la plus dense, il reste toujours une lueur.
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juillet 21, 2025Le morceau démarre comme une caresse vénéneuse. Une basse épaisse rampe sous la peau, un beat gluant pulse comme un cœur en manque d’oxygène. La voix arrive, faussement détachée, un sourire en coin accroché à chaque syllabe. Love in the Circle est une invitation et une mise en garde, un fantasme et une gifle.
C’est la bande-son d’un dîner qui tourne mal. Les verres se vident trop vite, les regards se croisent, un rire nerveux éclate. Le boyfriend au sourire carnassier croit encore qu’un lien Dropbox rempli de vidéos hardcore suffira à déclencher une orgie. Mais la basse continue de serpenter, indifférente à la gêne, et la batterie, métronomique, maintient la pièce en apnée. Tout ici est conçu pour suinter : les riffs de guitare qui glissent comme des mains trop curieuses sur une nuque, les voix doubles qui s’échangent des promesses qu’aucun des deux ne tiendra.
Avec ce titre, 9 o’clock Nasty confirme leur art du paradoxe : faire danser sur des sujets qui dérangent, faire sourire tout en égratignant. Après les assauts garage-punk de By All Means Necessary et les hybrides audacieux de Culture War 23, le trio de Leicester explore une sensualité plus trouble, presque lascive, mais toujours traversée de cette ironie acide qui les définit. La production, moite et minimaliste, évite la surcharge pour mieux souligner chaque pulsation, chaque respiration. C’est une esthétique qui évoque à la fois les clubs enfumés des années 80 et les révoltes postmodernes d’une génération qui scrolle entre Tinder et Twitter.
À la fin, quand le groove s’éteint comme un corps repu, il ne reste qu’un silence lourd, saturé d’électricité. Love in the Circle n’est pas une simple chanson : c’est un miroir tendu à nos contradictions, un baiser donné avec les dents, un groove qui vous colle encore à la peau bien après la dernière note.
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juillet 17, 2025À la première écoute, Lonely donne l’impression d’une confession nocturne. Les nappes électroniques se posent comme une bruine sur une ville endormie, les beats sourds battent comme un cœur qui hésite entre fuite et abandon. Monro y dévoile une facette introspective, presque douloureuse, qui ferait croire à un hymne à la solitude. Mais très vite, quelque chose affleure : sous la mélancolie se cache un sourire en coin, une tension plus physique, plus charnelle.
C’est un morceau à double fond. Si l’on gratte la surface brumeuse, on découvre une énergie subtilement coquette, comme si l’isolement revendiqué n’était qu’un prétexte à tendre la main, à provoquer l’autre. Le mantra hypnotique qui ponctue le titre agit comme un aimant : impossible de ne pas s’y perdre, de ne pas y lire une invitation à combler ce vide suggéré.
La production est une réussite totale. Hantée et minimaliste, elle se construit sur des strates sonores qui se chevauchent comme des souvenirs flous, créant un écrin cinématographique pour la voix de Monro. Impossible de ne pas penser aux paysages sonores de James Blake, à la sensualité vaporeuse d’un Zayn ou à l’élégance feutrée de Wesley Joseph. Pourtant, Monro parvient à garder une singularité : une chaleur ténue qui transperce la froideur de l’arrangement, un battement humain qui refuse de disparaître.
Lonely est moins un cri de détresse qu’un piège délicat, tendu à celles et ceux qui croient avoir trouvé un refuge dans la distance. Ce n’est pas une chanson qui se contente de s’écouter : elle s’immisce, elle enveloppe, elle fait naître un manque. Monro signe ici une œuvre qui brouille les pistes, entre confession intime et pick-up line sous sédatif, et c’est précisément dans ce flou qu’elle trouve sa beauté.
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juillet 17, 2025Parfois, un morceau te cueille comme une vague d’eau tiède en pleine nuit d’insomnie. Tu ne l’as pas vu venir, il s’installe pourtant, sinueux, presque intime. Letter de Zen Miyako a ce pouvoir étrange de suspendre le temps, de faire du silence un écrin où les battements d’un cœur abîmé résonnent plus fort que n’importe quel drop. C’est une confession maquillée en track, une cartographie des vertiges intérieurs où la solitude se danse à pas feutrés.
Le beat s’installe comme une pluie fine sur des toits de tôle : sombre mais jamais écrasante, glaciale en surface mais chaude en profondeur. Zen Miyako avance sans chercher à convaincre. Il se contente d’être là, vulnérable, presque spectral, comme une présence dans une pièce trop grande pour une seule âme. La production oscille entre nappes cotonneuses et basses abyssales, dessinant un paysage sonore digne d’un film noir revisité par un producteur de cloud hop sous antidépresseurs.
Ce qui fascine dans Letter, c’est ce refus de l’esbroufe. Pas de mélodie entêtante, pas d’effets racoleurs. Juste une lente immersion dans un état d’esprit où l’introspection devient une forme d’héroïsme. Loin des excès tapageurs du mainstream, Zen Miyako choisit le dépouillement comme arme. Il rappelle à sa façon que le hip-hop peut encore être une chambre d’écho pour les âmes cabossées.
À écouter seul, casque vissé, yeux mi-clos. Parce que Letter n’est pas un morceau pour les playlists de soirées. C’est un sanctuaire miniature où l’on vient déposer ses failles et ses peurs, sans peur d’y croiser celles de l’artiste lui-même. Et si c’était ça, le futur du hip-hop alternatif ? Moins de poses, plus d’âmes.
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juillet 17, 2025Il y a des morceaux qui sonnent comme un SMS jamais envoyé à 3h du matin, un flux de pensées brutes qu’on retient, mais qui finissent toujours par déborder. I Still Might de Metakate est de ceux-là. Sur fond de pop rap diaphane et de beats évanescents typiques du cloud hop, l’artiste déroule une confession en clair-obscur : celle d’un amour à distance, fragile et addictif, qu’on sait condamné mais auquel on s’accroche encore.
Dès les premières notes, une douce mélancolie enveloppe l’auditeur. Les nappes synthétiques flottent comme une buée sur les vitres d’un train de nuit, tandis que les percussions lo-fi battent comme un cœur inquiet. Metakate y pose une voix à la fois lasse et pleine d’espoir, oscillant entre résignation et vertige amoureux. L’écriture, sans artifice, parle directement aux tripes. On est plongé dans ce paradoxe amoureux : vouloir fuir avant de souffrir, tout en sachant qu’on va rester parce que tomber, même dans la douleur, c’est toujours tomber.
Il y a chez Metakate une vulnérabilité qui évoque les pionniers de l’emo hip-hop, de Juice WRLD à Lil Peep, mais avec une touche pop plus aérienne, presque lumineuse, qui empêche le morceau de sombrer complètement. C’est cette tension – entre légèreté apparente et abîme intérieur – qui rend I Still Might si addictif.
Le track est aussi un reflet de notre époque : relations distendues par les kilomètres, les écrans, les doutes, les décalages horaires et émotionnels. Tout semble en suspens, comme un fil qu’on pourrait couper d’un simple swipe. Pourtant, Metakate nous invite à rester, à embrasser cette incertitude, à accepter que l’amour et la douleur soient deux faces d’une même pièce.
I Still Might n’est pas un hymne romantique classique. C’est une capsule sonore pour les cœurs cabossés de la Gen Z, pour celles et ceux qui envoient des notes vocales trop longues, qui vivent l’amour comme une fuite en avant, et qui savent, au fond, que chaque histoire a son prix. Mais qu’importe : ils restent, parce qu’ils ont besoin d’y croire encore un peu.
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juillet 17, 2025C’est une rencontre qui sent la poudre, le sang et l’encens. Dans Lagoon, St.Bedlam (TAS) et DeliPres (SYD) nous ouvrent la porte d’un motel mental où se rejoue chaque lundi une même scène : le fugitif et la grande prêtresse, deux âmes en ruine qui s’aiment, se déchirent, jouissent, puis recommencent. Ce single stand-alone, en ligne depuis le 11 juillet, n’est pas une chanson à consommer distraitement dans un trajet Uber. C’est un exorcisme, un orgasme, une claque.
La production de DeliPres est un monde en soi. Basse glitchée, percussions industrielles, textures sonores qui évoquent autant les paysages post-apocalyptiques que les nuits fiévreuses des clubs underground. Il ne s’agit pas de beats qui rassurent, mais de vibrations qui dérangent, qui hypnotisent. C’est une bande-son pour un rêve moite, presque dérangeant, où la réalité se mêle à l’imaginaire.
Dans cet univers sonore, St.Bedlam déploie toute sa complexité. Elle est l’outlaw en fuite et la grande prêtresse d’un temple intérieur, une figure féminine qui oscille entre rage et extase. Chaque mot, chaque respiration semble sortir des entrailles. Sa voix n’est pas là pour séduire : elle brûle, elle trouble, elle appelle à descendre dans ses abysses.
Le Lagoon dont il est question n’est pas un simple lieu : c’est une métaphore des eaux émotionnelles qui s’entrechoquent dans son esprit. Mais c’est aussi une évocation plus profonde, une connexion à la terre de ses ancêtres. Les échos du temple mégalithique de Hal-Saflieni, à Malte, résonnent dans sa vision. Un lieu de chants, de rituels et de sacrifices qui infuse sa musique d’une énergie ancestrale, presque mystique.
Cette spiritualité brute, loin des clichés new age, est l’ADN même de St.Bedlam. Avec Lagoon, elle tisse une toile où l’art devient exutoire, où la sensualité se mêle à la violence d’exister, où le féminin refuse les carcans qu’on veut lui imposer. Ce morceau annonce la couleur pour son EP à venir, Cactus Flow : un projet auto-produit qui s’annonce comme une redéfinition radicale du rôle des rappeuses dans le paysage australien.
Dans une scène hip-hop souvent trop sage, St.Bedlam incarne le chaos, la beauté et la dangerosité. Sur Instagram déjà, ses visuels, ses productions et ses œuvres graphiques tracent une esthétique hybride, entre rêve hallucinatoire et manifeste punk. Lagoon est l’étape suivante : un son qui électrifie, qui secoue, qui vous laisse haletant comme après une course à travers une ville en flammes.
Avec ce morceau, elle ne propose pas un simple divertissement. Elle tend un miroir. Et la question n’est pas de savoir si vous êtes prêt à écouter, mais si vous êtes prêt à plonger.
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juillet 17, 2025Dans un monde qui nous chuchote sans cesse qu’il faut être plus — plus beau, plus riche, plus productif — Born I ose un contre-pied radical. Son titre “Being Enough” n’est pas seulement une chanson, c’est une affirmation existentielle. Un mantra qui claque comme une vérité nue au milieu du vacarme. Le rappeur-méditant de Washington DC livre ici une œuvre qui dépasse le cadre du hip-hop pour devenir une expérience sensorielle, presque spirituelle.
Dès les premières mesures, le décor est planté : une boucle lo-fi minimaliste qui apaise, des beats feutrés qui ressemblent à des battements de cœur, et cette voix grave, pleine de douceur, qui semble nous prendre par la main. Born I ne rappe pas, il respire à travers ses mots. Chaque phrase est déposée avec le soin d’un moine calligraphe, comme une invitation à s’arrêter, à écouter et à être — simplement.
“Being Enough” est une épure. Pas de storytelling bling-bling, pas de punchlines agressives. Ici, le combat est intérieur. Born I raconte ses failles, ses moments de doute, ses combats contre une société qui l’a formaté à courir après un idéal impossible. Mais il ne sombre jamais dans le pathos. Sa voix est celle d’un survivant qui a trouvé un autre chemin : celui de l’acceptation. “You don’t have to be more than you are. You are enough,” souffle-t-il, et soudain la phrase résonne comme une délivrance.
C’est peut-être là que réside la force du morceau : ce mélange d’humilité et de puissance. On sent l’influence de Wu-Tang Clan dans le flow, mais aussi celle d’Alice Coltrane dans la quête d’élévation. Born I fusionne ces deux univers pour créer un espace sonore où le rap devient une pratique de pleine conscience. Il ne fait pas que livrer un morceau : il tend un miroir.
Sur scène, “Being Enough” prend une autre dimension. Lors de ses performances hybrides – mi-concert, mi-méditation – le titre devient un pivot, un moment de grâce où le public retient son souffle. En 2023, lorsque Born I l’a joué au Kennedy Center, les témoignages parlaient d’un silence presque sacré dans la salle, comme si le temps lui-même s’était arrêté.
Dans la discographie de Born I, “Being Enough” est une boussole. Une synthèse de son parcours, du chaos de son passé à la sérénité de son présent. Et dans un paysage hip-hop saturé d’égos hypertrophiés, ce titre sonne comme une révolution tranquille.
Peut-être que l’avenir du rap ne se trouve pas dans le bruit mais dans le silence entre les beats. Born I l’a compris : la véritable force est d’oser être soi. Et “Being Enough” est la bande-son parfaite pour apprendre à se suffire à soi-même.
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juillet 17, 2025Il y a des morceaux qui ressemblent à une grande goulée d’air chaud, à une eau chlorée éclaboussant en plein midi, à un rire qui s’échappe sans retenue. Do The Thing de Jordan Corey est de cette trempe : un hymne hédoniste et bienveillant, taillé pour les étés où l’on danse pieds nus au bord d’une piscine et où chaque rayon de soleil semble un encouragement à oser plus.
Sur une production effervescente qui mêle grooves funky et pop radieuse, Corey chante le courage d’essayer. Pas le perfectionnisme, pas la performance, mais ce moment brut où l’on décide d’agir — de “faire la chose” — même sans filet. La voix, souple et souriante, flotte au-dessus d’un beat moelleux et d’arrangements qui sentent la citronnade et la crème solaire. C’est une ode à la vulnérabilité joyeuse : laisser tomber la peur de l’échec, parce qu’en vérité, “il n’y a pas d’échec”, seulement des détours qui ramènent toujours, d’une manière ou d’une autre, à soi.
Ce titre trouve sa puissance dans cette philosophie désarmante. Corey ne cherche pas à édifier un monument de sérieux : Do The Thing est une invitation à lâcher le contrôle, à se mouvoir, à rire de ses hésitations. On l’imagine déjà sur toutes les playlists de road trips, de garden-parties, ou sur repeat dans un casque quand il faut un petit coup de pouce pour passer à l’action.
Dans un monde obsédé par les résultats, Do The Thing remet la joie dans le processus. C’est une chanson-manifeste pour celles et ceux qui doutent, pour celles et ceux qui hésitent à plonger. Elle dit : on s’en fout de la perfection, fais-le, et fais-le avec amour. Parce qu’au fond, c’est la tentative qui compte, pas le tableau final.
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juillet 17, 2025Sous un soleil de plomb, Sun Baby brille comme un mirage sonore. Le nouveau single de JayWood, extrait de son futur album Leo Negro, semble naître à la croisée des époques : un trip psychédélique des années 60 propulsé dans l’esthétique douce-amère d’un R&B moderne et liquide.
Dès les premières notes, la production de JayWood enrobe l’auditeur d’une chaleur organique. Les nappes de mellotron évoquent les Beatles période Sgt. Pepper ou les songwriters baroques des 60’s, tandis que des échantillons symphoniques surgissent en contrepoint, comme des éclats de verre dans une lumière dorée. Mais très vite, cette nostalgie se fissure : le morceau glisse vers des syncopes plus chaotiques, des changements de rythmes inattendus, des mélodies qui se vrillent et se dédoublent. Cette dualité — la sérénité qui vacille vers l’orage intérieur — devient le cœur battant de Sun Baby.
JayWood, déjà reconnu pour sa capacité à naviguer entre les genres, confirme ici un virage plus ambitieux, presque cinématographique. Sur ce titre, les influences de Toro y Moi, Frank Ocean et Nick Hakim se font sentir : la sensualité cotonneuse, les harmonies en clair-obscur, et ce talent à mélanger douceur et urgence dans une même phrase musicale. Mais Sun Baby porte aussi une tension propre à Tyler The Creator — cette manière de rendre le chaos séduisant, presque nécessaire.
Avec Sun Baby, JayWood ne se contente pas de teaser Leo Negro, il en dévoile l’ADN : un disque qui promet d’explorer le désordre du cœur humain à travers des textures riches, des arrangements luxuriants et une écriture toujours plus affutée. C’est à la fois un hommage aux sons analogiques d’hier et un manifeste pour une soul futuriste, imprévisible et profondément émotive.
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juillet 17, 2025Sur fond de ciel crépusculaire et de bitume encore chaud, Higher surgit comme une promesse murmurée à soi-même, une incantation de résilience qui se transforme en hymne pop rap. Sam Kays ne cherche pas à séduire à coups de gimmicks, il choisit plutôt de raconter cette ascension intérieure, ce moment précis où l’on décide de ne plus s’accrocher au passé.
La production oscille entre légèreté et gravité : des nappes synthétiques aériennes, un beat discret qui devient progressivement un cœur battant, et cette voix, entre flow maîtrisé et refrains chantés, qui semble sortir d’un tunnel pour retrouver la lumière. Sam Kays s’y livre sans armure, racontant l’effort de se relever après la chute, la rage douce qui pousse à avancer quand plus rien ne semble tenir.
Higher a ce goût d’adrénaline contenue qu’on retrouve dans certains morceaux de Post Malone ou de Logic, mais avec une touche de mélancolie propre à l’artiste. Chaque ligne de texte frappe comme un rappel : la gravité existe, mais l’élévation aussi. Et quand le refrain explose, impossible de ne pas être emporté dans cette montée en puissance, comme une respiration longtemps retenue.
Le morceau ne se contente pas d’être un hit potentiel calibré pour les playlists. Il s’impose comme une catharsis sonore, taillée pour accompagner les nuits d’insomnie et les matins de renaissance. Avec Higher, Sam Kays signe une œuvre qui semble moins chercher l’effet immédiat que la résonance profonde. Et il y parvient : en trois minutes, on sort de ce titre comme d’un tunnel, le cœur un peu plus léger, l’esprit prêt à affronter ce qui vient.
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juillet 17, 2025Il y a des chansons qui ne se contentent pas de raconter une histoire, elles sont le reflet d’un instant suspendu, d’une révélation intime capturée dans une mélodie. Sweeter, le nouveau single d’ASHY, en fait partie. Avec ce titre, la pop/R&B artist venue d’Aotearoa (Nouvelle-Zélande) s’entoure du rappeur de Nashville Jarrod Gipson pour tisser un dialogue à deux voix sur l’ouverture à soi et aux autres, même quand on doute de sa propre lumière.
Écrite lors d’un séjour à Nashville après SXSW Austin 2024, Sweeter est infusée de la moiteur des nuits du Tennessee et de l’énergie bienveillante des rencontres imprévues. ASHY y transpose une expérience très personnelle : celle d’une soirée où, malgré la fatigue et le manque de confiance, elle s’est laissée surprendre par l’attention et la connexion humaine. Cette vulnérabilité, elle la transforme en un groove chaud et soyeux qui évoque à la fois SZA et Kali Uchis, mais sans jamais perdre sa signature néo-zélandaise, cette sincérité presque candide qui traverse ses précédents singles (Ottoman, Gucci & Louis).
La production minimaliste, signée Aaron (via son “kiwi connect” Geoff), déploie une base R&B lascive ponctuée de synthés veloutés et d’une basse ronde qui fait pulser le morceau comme un cœur qui bat plus vite sous l’effet du désir. ASHY y pose une voix aérienne, d’abord fragile puis plus assurée, comme une fleur qui s’ouvre. À mi-chemin, Jarrod Gipson entre en scène, son flow velouté apportant la perspective masculine avec une élégance nonchalante qui complète parfaitement la sensualité d’ASHY. Ce jeu de call and response entre les deux artistes devient la clef de voûte du morceau, donnant à Sweeter un air de conversation murmurée à la nuit tombée.
Avec Sweeter, ASHY poursuit son ascension en s’aventurant pleinement dans ses influences R&B (Victoria Monét, Ariana Grande), sans renier ses racines pop. Après le succès de son premier EP Status (#1 en Nouvelle-Zélande) et des scènes internationales prestigieuses (SXSW, The Great Escape, Electric Avenue), elle confirme qu’elle est plus qu’une étoile montante : une auteure-compositrice capable de transformer les doutes et les petites victoires en hymnes universels.
Ce titre est une ode à l’audace d’aimer – soi-même, l’autre, la vie – même lorsque l’on se sent éteint. Car parfois, il suffit d’un sourire échangé ou d’une danse inattendue pour rallumer la flamme. Sweeter n’est pas seulement un titre : c’est un rappel que la douceur naît souvent là où l’on s’y attend le moins.
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juillet 17, 2025Parfois, un morceau ne se contente pas d’être une chanson : il devient un témoignage. Dans Your Love, Jake Knox raconte sans détour le vertige d’un retour à la vie. Après deux expériences de mort imminente et une rupture qui aurait pu tout consumer, le chanteur et producteur californien nous offre un hymne à la renaissance émotionnelle. Ici, la douleur passée n’est pas effacée, mais elle devient le terreau d’une flamme neuve.
La production, tout en élégance, porte la marque d’un R&B contemporain infusé de touches rétro soul et d’accents alt-pop. Les synthés, moelleux comme une caresse, se mêlent à une ligne de basse qui vibre comme un cœur amoureux. La voix de Knox, légèrement rauque, oscille entre fragilité et assurance, capturant cet instant unique où l’on se surprend à sourire à nouveau.
Puis vient Alexi Blue. Sa voix, pure et lumineuse, s’invite sur le second couplet comme un rayon de soleil traversant des rideaux fermés depuis trop longtemps. Son phrasé à la fois mélodique et incisif apporte un contrepoint parfait, transformant Your Love en véritable dialogue amoureux. C’est une alchimie qui fonctionne sans forcer, comme deux âmes qui se trouvent.
En filigrane, on sent le nouveau chapitre qui s’ouvre pour Jake Knox. L’artiste, qui a toujours dirigé ses clips et soigné son esthétique visuelle, annonce un virage pour cet album à venir : plus intimiste, plus sensuel, plus tourné vers des “vibes” taillées pour les cœurs qui battent la nuit. Il l’avoue lui-même : il rêve que ce morceau “trouve sa place dans les chambres et les cœurs du monde”. Et à l’écoute, il y a fort à parier que ce souhait se réalise.
Your Love n’est pas un simple slow jam : c’est une confession sur la résilience, un souffle chaud dans le creux d’un hiver intérieur. C’est le genre de morceau qui s’écoute la lumière éteinte, où chaque note semble vous chuchoter : « tu peux aimer encore ».
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juillet 17, 2025Chicago, berceau du house et du hip-hop, aurait-elle trouvé son nouvel ambassadeur hybride ? Avec UK V!BES, Pronto Valid se propulse bien au-delà des carcans de sa ville natale, injectant l’énergie euphorique de la house britannique dans ses racines rap. C’est une déclaration d’intention, un manifeste sonore où les basses rondes de Zeelaa, le producteur de l’ombre, rencontrent les flows fluides et percutants de Pronto Valid.
On entre dans le morceau comme dans un club aux néons bleutés, quelque part entre Camden et le South Side. Le beat syncopé pulse comme une artère urbaine, les kicks house se mêlent aux hi-hats nerveux d’un hip-hop moderne, et la voix de Pronto serpente avec une aisance désarmante. On sent l’influence de tracks comme Selecta de Skrillex et BEAM : même tension dans l’air, même envie de faire sauter la foule. Mais ici, pas de pastiche. UK V!BES est une réappropriation, un pont jeté entre Chicago et Londres où l’on danse sans se poser de questions.
Il y a quelque chose de joyeusement audacieux dans cette prise de risque. Dans une scène rap de Chicago dominée par le drill et le storytelling brut, Pronto choisit l’hédonisme et l’expérimentation. Loin d’être un simple « vibe track », la chanson témoigne d’une envie de casser les codes, d’offrir une respiration ensoleillée, presque estivale, où la mélodie est reine et le groove roi.
Enregistré dans son home studio, ce titre conserve une spontanéité qui fait mouche. On y entend la fougue d’un artiste en pleine exploration, prêt à embrasser une esthétique plus globale, plus cosmopolite. L’annonce de ses prochaines dates – The Point le 19 juillet et The Piazza le 26 juillet – laisse présager que cette énergie devrait prendre encore plus d’ampleur en live, portée par des beats taillés pour les dancefloors open air.
UK V!BES n’est pas qu’un flirt avec la house : c’est un saut à pieds joints dans un futur où les genres se confondent et où le rappeur devient également un entertainer, un architecte de soirées. Et Pronto Valid semble bien décidé à en être le maître de cérémonie.
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juillet 10, 2025Avec “Airport Yaoundé”, Cold Chinese Food et The Charles Géne Suite orchestrent une collision de mondes sonores, où l’afrofusion épouse le spoken word, le jazz sud-africain et les pulsations hip-hop du continent. Aux côtés de Sam Turpin, Boskasie, Muhammad Dawjee, BikoMaq, McKnasty et Amongst The People I Know, ce collectif protéiforme livre un morceau dense et ambitieux, qui sent à la fois la chaleur de l’asphalte camerounais et l’électricité d’un club underground de Johannesburg.
Dès les premières mesures, le titre plante un décor cinématique : percussions polyrythmiques, cuivres hypnotiques et basses rampantes créent un groove organique où chaque intervenant trouve sa place. Les voix, parlées, chantées ou rappées, se succèdent comme des passagers d’un terminal imaginaire, déposant leurs histoires, leurs doutes et leurs espoirs avant de disparaître dans le tumulte. On pense à Tony Allen, à Flying Lotus, à Sampa The Great, mais aussi à Fela Kuti pour cette capacité à faire de la musique une arme douce contre l’oubli et l’injustice.
Le morceau ne suit pas une structure pop classique : il préfère la dérive contrôlée, à la manière d’une jam session urbaine où la spontanéité prime. Chaque artiste imprime sa marque — le phrasé poétique de Sam Turpin, le timbre soul de Boskasie, les interventions de saxophone de Dawjee qui semblent évoquer à la fois Coltrane et les rues de Soweto.
“Airport Yaoundé” est plus qu’un titre : c’est un carrefour. Un espace de transit sonore où les identités s’entrelacent et où l’auditeur est invité à voyager sans destination fixe, à simplement se laisser porter. C’est une démonstration éclatante de ce que peut être l’afrobeat et le hip-hop quand ils s’ouvrent aux expérimentations jazz et à une narration collective.
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juillet 10, 2025Avec “Nobody Else”, Nellie Drené confirme son talent pour tisser des paysages sonores où la tendresse et l’audace cohabitent. Porté par une ligne de basse ronde et des accords soyeux au Rhodes, le morceau s’inscrit dans la meilleure tradition du neo-soul moderne, à la croisée des chemins entre SZA, Cleo Sol et l’élégance feutrée de Snoh Aalegra. Mais là où Nellie se distingue, c’est dans sa capacité à injecter des éléments d’alt-pop et d’indie R&B : des chœurs vaporeux, des synthés scintillants et un groove délicatement déséquilibré qui rend le morceau presque hypnotique.
Sa voix, douce mais résolue, glisse sur la production comme une confidence chuchotée à minuit. “Nobody Else” parle de cet espace fragile entre la solitude choisie et le besoin brûlant de connexion. L’écriture est minimaliste, chaque phrase pesée comme une caresse ou une blessure. Résultat : un titre qui semble suspendu dans le temps, fait pour les écouteurs sur une ligne de métro tardive, ou pour accompagner une pluie d’été qui tombe sur les vitres.
Nellie Drené n’essaie pas de crier son art, elle le susurre, et c’est peut-être pour ça qu’il résonne si fort.
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juillet 10, 2025Avec “Faya”, Lagos In Paris nous offre un ticket aller simple pour une soirée sans fin, quelque part entre les rues chaudes de Lagos et l’élégance nocturne des clubs parisiens. Véritable manifeste pour un été brûlant, ce single — accompagné d’un clip vibrant de sensualité et de liberté — navigue entre house old-school, deep house et une touche tropicale qui évoque les couchers de soleil sur l’Atlantique.
Dès les premières secondes, le morceau impose son groove : une basse ronde qui pulse comme un cœur amoureux, des percussions syncopées qui rappellent les rythmes afro-caribéens, et des synthés qui semblent filtrés à travers l’air moite d’une soirée en bord de mer. C’est cette hybridation – cette capacité à faire coexister la chaleur organique des sons afro et la précision glacée de la house européenne – qui rend Faya irrésistible.
Visuellement, le clip est une ode à la fusion des cultures et des corps. Tourné entre Lagos et Paris, il mélange les textures : la poussière dorée d’un dancefloor en plein air, les néons hypnotiques d’un club parisien, les peaux qui s’effleurent, les regards qui en disent long. On y perçoit l’ivresse des premiers rapprochements, le vertige du lâcher-prise, et cette énergie presque tribale qui naît lorsque la musique devient le seul langage possible.
Dans cette époque où la house semble parfois corsetée par ses propres codes, Lagos In Paris insuffle un vent de liberté, de sensualité, et de danger doux. Faya n’est pas seulement un banger taillé pour les festivals ou les rooftops de fin d’été, c’est une invitation à la transe, à l’abandon, à la redécouverte de ce qu’un beat bien placé peut provoquer de frissons sur la peau.
À mesure que la piste avance, les couches sonores se superposent : voix lointaines comme des échos de souvenirs, claps percussifs qui appellent le corps à danser, et cette ligne de basse hypnotique qui refuse de vous lâcher. Résultat : impossible de rester immobile, Faya agit comme une braise qu’on croyait éteinte et qui, au contact de l’air, reprend vie pour embraser la nuit.
C’est une chanson qui se danse les yeux fermés, la tête renversée vers le ciel, en pensant qu’au fond, le seul endroit où on veut être, c’est ici, maintenant, avec la musique comme unique vérité.
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juillet 10, 2025Avec Anyway, Blendi signe une ballade R&B aussi fragile qu’un souffle dans l’obscurité, où le trap-soul se mêle à des textures cinématiques pour habiller l’intimité d’une rupture qu’on n’a jamais vraiment voulu. La production est minimaliste et élégante : des nappes de synthés brumeuses, une rythmique tout en retenue, et ces harmonies vocales qui enveloppent l’auditeur comme une couverture trop légère pour protéger d’un froid intérieur.
Blendi y déverse une vulnérabilité à fleur de peau, entre murmures et éclats, laissant flotter ses mots comme des confessions de minuit. C’est doux, mais sans concession : un aveu que parfois aimer ne suffit pas pour rester, et qu’il faut savoir se détacher, même si chaque cellule de votre corps hurle le contraire.
Pour les fans de Coco Jones, de PARTYNEXTDOOR ou de la mélancolie assumée de SZA, Anyway sera un refuge. Ce n’est pas seulement une chanson, c’est une ambiance — celle d’un téléphone posé face contre table, d’un regard perdu au plafond, et d’un cœur qui apprend à battre seul. Blendi réussit à capturer l’espace entre la tendresse et la douleur, entre ce qu’on voulait dire et ce qu’on laisse enfoui.
Une masterclass de sobriété où chaque silence compte autant que chaque note.
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juillet 10, 2025Karma Knox débarque avec Talk Spicy, un missile drill calibré pour électriser les playlists et faire vibrer les baffles d’Uber à la sortie du club. Originaire du Bronx, elle s’impose ici avec une présence magnétique qui n’a rien à envier aux divas du rap US. Sa recette ? Une alchimie parfaitement dosée entre l’insolence d’Ice Spice, la morgue de Cardi B et une touche plus mystérieuse, presque futuriste, comme si une IA avait appris le Bronx slang en écoutant les freestyles sur Hot 97 en boucle.
La production est un bijou de minimalisme hypnotique : un beat drill sombre, des basses grondantes et un hi-hat qui claque comme des talons sur le bitume. Là-dessus, Karma Knox déploie une voix à la fois suave et tranchante. Elle alterne entre rimes acérées et refrains vénéneux, chaque ligne débordant de confiance et de sensualité. Pas d’excès ni de vulgarité gratuite : Talk Spicy est radio-ready tout en gardant cette énergie brute et affirmée qui fait vibrer les rues de NYC.
C’est un track qui célèbre la féminité comme arme de séduction et de pouvoir, un mood taillé pour celles et ceux qui aiment quand le drill se fait élégant et que l’attitude devient le premier instrument. Avec ce titre, Karma Knox ne se contente pas de suivre la tendance : elle redessine les contours du genre et prouve qu’elle peut parfaitement tenir tête aux plus grandes.
Dans un monde où le drill est encore trop souvent un boys club, Talk Spicy est un rappel : l’avenir du genre est aussi féminin, sensuel et redoutable.
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juillet 10, 2025Il y a dans sEMi, le nouveau single de Stimulus, quelque chose d’infiniment déroutant, un équilibre fragile entre le ciel et le bitume. À la croisée d’un hip-hop alternatif et d’une sensibilité quasi onirique, le morceau ne cherche pas la confrontation frontale mais l’infiltration lente. C’est une pulsation discrète, un flux de conscience qui se faufile dans les interstices de nos pensées, laissant derrière lui une traînée de lumière et d’ombre.
Stimulus y déploie une voix posée, parfois murmurée, parfois tranchante, qui semble surgir d’un espace intérieur où les souvenirs, les doutes et les élans de révolte coexistent. Le flow épouse les contours d’une production minimale, portée par des beats subtilement déstructurés et des nappes synthétiques qui donnent l’impression de flotter à quelques centimètres du sol. On pense à Earl Sweatshirt pour la densité introspective, à Kid Cudi pour les éclats mélodiques qui viennent percer la brume.
Mais sEMi ne se contente pas d’être un exercice de style. Il est un espace de tension, un lieu où les questions de l’artiste sur sa place dans le monde se heurtent à des rythmes tantôt syncopés, tantôt étrangement apaisants. Ce morceau est une pièce de nuit, celle où l’on marche seul en ville, casque vissé sur les oreilles, et où les réverbères semblent clignoter au rythme du beat.
Avec sEMi, Stimulus signe un manifeste discret mais percutant, qui s’adresse à ceux qui aiment leur hip-hop avec des zones de silence et des vertiges. Une invitation à se perdre un peu, pour mieux se retrouver.
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juillet 9, 2025Dans le vaste paysage du hip-hop indépendant, peu d’artistes parviennent à faire transparaître autant de vulnérabilité et de foi dans leur travail que JAiMS. Avec Moonlight, le rappeur originaire de Sayreville, New Jersey, désormais basé dans le DMV (District of Columbia, Maryland, Virginia), signe un morceau qui n’est pas seulement une chanson, mais le fruit d’une bataille intérieure – un dialogue entre lui, ses rêves, et ce Dieu qu’il place toujours en premier.
L’histoire de Moonlight est profondément enracinée dans une année de doutes. Après plus de dix ans à écrire, enregistrer, investir du temps et de l’argent sans voir les résultats espérés, JAiMS s’est retrouvé au bord du précipice créatif. L’envie de tout arrêter le guettait. Mais ce moment de rupture est devenu un moment de prière, puis un tournant. Il a choisi de donner une dernière chance à sa musique. De ce renouveau est née Moonlight, un morceau qui capte l’essence même de ce qu’est poursuivre un rêve face à l’adversité.
Dès les premières notes, Moonlight enveloppe l’auditeur d’une douceur presque cinématographique. Les accords, légers comme une nuit d’été, servent de toile de fond à la voix de JAiMS, tour à tour apaisée et déterminée. Il y a dans sa cadence un mélange de mélancolie et d’espoir, comme une confession murmurée sous un ciel étoilé. Le refrain, aérien, porte ce sentiment universel d’essayer de trouver sa place dans un monde qui semble parfois nous laisser de côté.
Ce qui distingue JAiMS, c’est sa capacité à tisser des fils entre les moments de doute et les éclats de foi. Son style — un mélange de flows mélodiques, d’images introspectives et de production soul — ne cherche pas la flamboyance, mais la vérité. Il rappelle la vulnérabilité de Chance the Rapper dans Coloring Book ou la sensibilité de Logic dans ses premiers projets, tout en restant résolument ancré dans sa propre histoire.
Avec six projets déjà à son actif et un deuxième album complet, God or Nothing, en cours, JAiMS fait partie de cette génération d’artistes qui refusent de séparer l’art de la spiritualité. Pour lui, la musique n’est pas un simple exutoire : c’est une mission, un acte de foi. Le fait qu’il poursuive cette mission tout en gérant une carrière à temps plein dans le bâtiment témoigne d’une éthique de travail et d’un engagement rares dans l’industrie actuelle.
Moonlight n’est pas seulement une étape de plus dans sa discographie ; c’est une renaissance. C’est le son d’un artiste qui a frôlé l’abandon mais qui, au lieu de cela, a choisi de réaffirmer son appel. Chaque mesure, chaque mot porte la trace de ce combat intérieur et offre à l’auditeur une invitation à embrasser ses propres hauts et bas.
Dans une époque où le hip-hop est souvent associé à l’excès ou au cynisme, Moonlight apparaît comme un contrepoint apaisant et sincère. C’est un morceau pour les moments où l’on doute, pour les soirs solitaires, pour ces instants où l’on cherche la lumière dans l’obscurité. En fin de compte, JAiMS ne se contente pas de rapper : il raconte, il console, il inspire.
Et à l’écoute de Moonlight, une certitude se dégage : parfois, il suffit d’un seul pas sous la lumière de la lune pour se rappeler pourquoi on continue à avancer.
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juillet 9, 2025Il y a des chansons qui frappent par leur éclat, et d’autres qui séduisent par leur douceur, leur façon de se glisser dans vos écouteurs comme une conversation nocturne entre amis. (They Say It’s Like) Riding A Bike, le premier single collaboratif de Jasmine Gardosi et Dan Whitehouse, est de celles-là : une pièce délicatement tissée où les mots deviennent cadence et le silence, respiration.
Née de Black Country Bikes: Music In Motion, une initiative communautaire où musiciens, cyclistes et poètes se sont réunis pour explorer la sensation de pédaler, la chanson est une métaphore filée sur la résilience. Gardosi, ancienne Birmingham Poet Laureate, insuffle à son spoken word une intensité presque viscérale. Sa voix n’est pas seulement récitée – elle pulse, elle halète, elle beatboxe comme si chaque syllabe était une pédale qui remonte le rythme cardiaque. Whitehouse, quant à lui, apporte une douceur organique à l’ensemble. Guitare, piano, basse et voix s’entrelacent en un écrin feutré où chaque note semble suspendue entre deux souffles.
Le morceau s’ouvre sur des sonorités inattendues : la roue d’un vélo frappée comme une caisse claire, la clochette d’un guidon qui devient percussive, la chaîne grinçante qui ajoute un grain de texture. Ces détails ne sont pas des gadgets. Ils servent une narration sonore, celle d’un esprit qui vacille mais avance, d’un corps qui chute mais retrouve l’équilibre. La production signée Ryan Pinson reste minimaliste, fidèle à l’esprit lo-fi et chill-hop, avec des nappes de synthés qui évoquent la douce nostalgie d’un coucher de soleil estival.
Musicalement, le titre se situe à la croisée des chemins : le jazz-hop méditatif de Digable Planets, les atmosphères aériennes de Sleepy Fish, et la chaleur humaine d’un projet indie folk intimiste. Mais ce qui le distingue, c’est ce cœur battant au centre – une humanité brute et universelle. Gardosi et Whitehouse ne font pas que jouer ensemble ; ils transforment leurs vécus en une ode à la persévérance : « tomber, vaciller, respirer… puis recommencer ».
(They Say It’s Like) Riding A Bike n’est pas un hymne clinquant. C’est une chanson à écouter casque vissé, en rentrant d’une journée lourde, ou mieux encore, en pédalant sans but précis, laissant vos pensées vagabonder. Parce qu’au fond, ce qu’elle nous murmure, c’est que la vie elle-même est un vélo : tant que vous continuez à avancer, vous ne tombez pas.
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juillet 9, 2025Dans le paysage foisonnant des bedroom artists, rares sont ceux qui parviennent à transformer la fragilité brute de leurs émotions en une matière sonore aussi immersive qu’EERIE$. Avec Rain, son premier single entièrement autoproduit, ce jeune rappeur néo-zélandais livre une confession musicale qui sent la pluie froide sur les vitres et les nuits blanches à ressasser ses erreurs.
Enregistré seul dans sa chambre, Rain ne cherche ni la perfection ni le vernis. Ce qui frappe, c’est l’authenticité à vif : une voix hantée qui semble à la fois proche et lointaine, flottant au-dessus de nappes électroniques minimalistes et d’une ligne de basse presque spectrale. L’ambiance est trouble, presque cinématographique – comme si Frank Ocean avait croisé la route de Burial par une soirée d’orage. Chaque note, chaque silence pèse lourd, porteur des regrets et des doutes qui hantent l’auteur.
À travers ses paroles, EERIE$ parle de confusion, d’isolement, de croyances ébranlées et de la quête de rédemption après des erreurs qui ne cessent de hanter l’esprit. C’est un morceau qui ne cherche pas à plaire mais à exister – comme un journal intime laissé ouvert sur un bureau. Cette vulnérabilité, loin d’être une faiblesse, devient la force motrice de l’écoute. On ne peut qu’être happé par ce mélange d’honnêteté désarmante et de mélodies sombres qui rappellent les débuts lo-fi de The Weeknd, avec un supplément d’étrangeté à la (Sandy) Alex G.
Rain est à la fois une catharsis personnelle et une main tendue vers ceux qui se reconnaissent dans ces émotions orageuses. On y entend un artiste en pleine ébauche de son univers, conscient de ses cicatrices et prêt à les transformer en paysages sonores. C’est le genre de morceau qui ne frappe pas fort mais s’infiltre doucement, comme la pluie dans les fissures d’un vieux mur.
EERIE$ ne crie pas sa douleur : il la murmure, et c’est peut-être pour cela qu’elle résonne autant.
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juillet 9, 2025Il y a dans Play It Again cette fragilité qui s’accroche à chaque mot, comme un souffle trop court après une course effrénée. Premier single de DARNELL, l’ex-candidat charismatique de Big Brother UK, cette confession en musique n’a rien d’un retour calculé vers la lumière. Ici, pas de grandiloquence ni d’égo surdimensionné. Juste un homme seul face au miroir de ses erreurs, avec pour seul allié un mélange soyeux de Hip-Hop, R&B et des textures drum & bass qui grondent en arrière-plan comme une conscience tourmentée.
Le morceau s’installe dans une boucle mélodique hypnotique, comme une pensée obsédante qu’on ne peut faire taire. La voix de DARNELL, douce et légèrement voilée, glisse sur les notes avec une retenue douloureuse. Entre caresses et uppercuts, il confesse, questionne et se flagelle à demi-mot : « I could write a hundred number ones but can’t explain the shame I feel. » C’est une écriture presque diaristique, à la frontière entre chanson et journal intime, qui évoque les errances sentimentales sous le poids d’une célébrité soudaine et destructrice.
Après des collaborations avec Giggs, Bashy et Big Narstie, et une incursion remarquée dans la pop (Grammy consideration avec Warning Signs de Kris Searle), DARNELL choisit ici la vulnérabilité brute plutôt que le strass. Play It Again n’est pas une rédemption, mais une tentative de compréhension, une mélodie pour panser une blessure qui ne cicatrise pas.
C’est le genre de morceau qui s’écoute seul, tard, quand le monde dort et que les fantômes sortent des murs. Et c’est peut-être là que DARNELL trouve enfin sa place : dans l’ombre, là où les vérités se murmurent.
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juillet 9, 2025Toronto tient décidément une voix à surveiller de près. Avec Drift, Ekelle signe un nouveau chapitre dans sa trajectoire ascendante, mêlant chill et ambition dans un flow aussi enveloppant qu’un nuage de fumée bien roulé. À ses côtés, Baksh insuffle une douceur nonchalante qui transforme le morceau en véritable ode à l’art de ralentir sans jamais lâcher ses objectifs.
La production est d’une élégance feutrée : basses rondes, nappes mélodiques aériennes et un beat qui donne envie de cruiser fenêtres ouvertes, entre deux sessions studio ou après une longue journée de grind. Mais derrière cette atmosphère de détente se cache une philosophie bien plus profonde. Drift n’est pas qu’un hymne 420 de plus, c’est un manifeste pour les “everyday hustlers” : ceux qui construisent leur avenir brique par brique, tout en se ménageant des instants de respiration.
“C’est un morceau pour ceux qui savent quand pousser et quand lever le pied”, confie Ekelle. Et cette dualité est justement la force du titre : une invitation à planer tout en gardant les deux pieds ancrés dans ses rêves.
Avec sa voix chaude et assurée, Ekelle continue d’imposer son authenticité sur la scène canadienne, loin des artifices. Drift confirme son statut d’artiste à part, capable de transformer un instant de pause en déclaration de style. À écouter en boucle, de préférence au crépuscule, joint à la main, vision en tête.
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juillet 9, 2025C’est quoi une vraie pool party ? Celle où l’on arrive au son d’un groove soyeux, où la sueur et les cocktails se mélangent quand la piste devient frénétique, et où l’on termine alangui, les pieds dans l’eau, à refaire le monde ? C’est exactement ce que nous sert Alex Cherney et The Brothers Nylon avec “Pool Party”, un single qui capture cette montée en puissance sensorielle avec une authenticité bluffante.
Né d’un marathon créatif dans le studio des frangins Rufolo à Melbourne, Floride, ce projet ne ressemble à rien de formaté. Ici, pas de DA aseptisée ni de surproduction : 22 titres composés en une semaine, captés en une prise quand l’énergie était là, parfois même à l’improviste. Résultat : une vibe brute et organique qui évoque ces disques de funk et de soul où l’imperfection est synonyme de vie.
Avec Lenny McFly en guest, “Pool Party” se love dans une esthétique disco hybride. Le morceau se balade entre les nappes analogiques dignes des années 80, des basses rebondissantes qui feraient danser Chic et des détails digitaux qui rappellent la French Touch à la Daft Punk. Mais sous ces références se cache une approche ultra contemporaine : un patchwork d’influences où pop, soul, rap et langues étrangères viennent colorer ce poolside trip sonore.
The Brothers Nylon, déjà cultes pour leur production DIY massive (300K auditeurs mensuels sur Spotify et une armée de fans sur YouTube), confirment ici qu’ils savent magnifier la spontanéité en art. Ce n’est pas qu’un revival disco : c’est une ode à la liberté créative, une mixtape de fête où chaque morceau est un invité qui apporte sa bouteille et son style.
Et si le disco était moins une nostalgie qu’un état d’esprit ? “Pool Party” le prouve : il suffit de lâcher prise et de laisser la fête nous traverser.
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juillet 9, 2025La musique a ce pouvoir rare de transcender les époques, de faire vibrer l’âme autant qu’elle fait bouger les corps. Avec la nouvelle version de Kalabancoro, Ginton réussit un exercice périlleux : faire dialoguer le passé brûlant d’un classique africain et l’urgence hédoniste des clubs contemporains. Aux côtés de deux légendes, Richard Bona et Salif Keita, le producteur amstellodamois façonne un bijou d’afro-house vibrant, pensé autant pour les sunsets de Bamako que pour les nuits électroniques de Barcelone.
La magie de cette relecture réside dans le respect scrupuleux de l’original. Ginton garde intactes les voix de Keita et Bona, si chargées d’histoire et de douleur – elles restent le cœur battant du morceau. Autour, il déroule sa science du groove : des basses profondes qui roulent comme des vagues, une rythmique légèrement accélérée qui électrise le tout, et ses fameuses guitares aux accents afro-latins, signature discrète mais inimitable. Résultat : un titre hybride, où la nostalgie se mêle à une euphorie presque cathartique.
Ce Kalabancoro 2025 a l’élégance des reworks qui ne trahissent pas leur ADN. Il témoigne de l’admiration sincère de Ginton pour ses aînés et de son ambition de bâtir des ponts entre continents, générations et styles. Ce n’est pas un simple remix, c’est une conversation musicale où l’héritage de Keita et Bona continue de pulser à travers des sonorités d’aujourd’hui. Sur le dancefloor, il nous invite à célébrer la résilience, à communier par la danse, et à comprendre que chaque battement de kick cache une histoire plus vaste.
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juillet 9, 2025Imagine un instant : une ville plongée dans une lumière bleutée de fin de soirée, le métro file comme une pulsation cardiaque, et dans tes écouteurs Scroll Fatal d’Electrance tourne en boucle. Ce n’est pas seulement une chanson, c’est une expérience : le parfum suave d’un R&B contemporain, caressé par des synthés éthérés, qui capture l’intimité et la perdition dans un monde obsédé par l’écran.
Derrière ce titre se cache un constat acide mais terriblement sensuel : nos relations deviennent des flux de notifications, des scrolls sans fin où le désir se dilue. Electrance joue de cette tension avec une production à la fois minimaliste et charnelle. Les basses sont profondes, presque organiques, les beats claquent comme des doigts sur une peau, et des nappes électroniques enveloppent le tout d’une brume hypnotique. C’est à la croisée d’un Frank Ocean en mode french touch et de l’élégance sombre d’un The Weeknd époque Trilogy.
Mais là où Scroll Fatal frappe, c’est dans sa capacité à être à la fois critique et immersif. On s’y perd volontairement, comme on le fait sur les réseaux, piégé dans une boucle où les likes et les DM remplacent les battements d’un cœur réel. Electrance semble murmurer à l’oreille : “regarde-moi, pas ton écran”.
Ce titre est une démonstration de force pour la scène R&B française encore en quête d’icônes. Avec Scroll Fatal, Electrance ne propose pas seulement un banger nocturne ; il tend un miroir à notre époque et transforme le doomscrolling en un geste de séduction.
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juillet 9, 2025C’est le genre de morceau qui ne se contente pas d’être écouté : il s’impose, il pulse, il répare. Avec Thief (Never), Nanya Sparks transforme la douleur en une arme de séduction massive, enveloppée dans des textures afropop et des basses amapiano qui semblent faites pour résonner aussi bien dans un club de Lagos que dans une nuit chaude à Johannesburg.
Derrière ce titre, une histoire de cœur dérobé — pas le vol délicat d’un gentleman cambrioleur, mais l’arrachement brutal qui laisse des cicatrices. Pourtant, loin de s’abandonner à la mélancolie, Nanya choisit l’affirmation. Sa voix est un mélange rare de douceur et de feu, glissant sur les percussions chaloupées comme une danseuse qui reprend possession de la piste après une chute. Elle ne mendie pas l’amour perdu : elle le brûle dans un grand feu de joie, pour mieux avancer.
La production, riche en nuances, est à la croisée des courants. Des touches d’afro-fusion classiques, des syncopes amapiano qui font vibrer les reins, et une ligne mélodique aussi entêtante qu’un refrain de Burna Boy ou Tems. Mais ce qui surprend surtout, c’est cette subtilité émotionnelle : un groove qui donne envie de bouger tout en laissant percer une vulnérabilité à fleur de peau.
Thief (Never) n’est pas seulement une chanson pour danser — c’est un rituel de guérison, une ode à celles et ceux qui recousent leur cœur sans renoncer à l’amour. Nanya Sparks y impose une présence magnétique, entre résilience et sensualité, capable d’installer un mood en quelques secondes.
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juillet 9, 2025C’est une montée d’adrénaline en trois minutes chrono. “Gametime” ne se contente pas d’annoncer l’heure du jeu, il la fait sonner comme un appel aux armes. Bad Luck Brigade, dans leur configuration hybride – quelque part entre un cypher de hip-hop conscient, une jam session jazz en fusion et une déflagration rock alternative – enchaîne les coups francs et les hooks avec la même intensité qu’un match qui se joue à la dernière seconde.
Le beat est tendu, presque martial, une batterie qui tape comme un cœur trop vite, des basses épaisses qui font vibrer la cage thoracique. Puis surgit la voix, tour à tour tranchante et mélodieuse, entre le spoken word qui martèle des vérités crues et des refrains soulful qui enveloppent le chaos d’une chaleur inattendue. “Gametime” est à la fois un hymne à la persévérance et une gifle à ceux qui doutaient : une démonstration de force où chaque membre de la Brigade joue comme si sa vie en dépendait.
Ce morceau transpire l’urgence. Il convoque l’énergie d’un live dans une salle moite, la sueur, les cris, les corps en mouvement. Pourtant, derrière l’agressivité assumée, il y a aussi une précision chirurgicale : les arrangements jazz, les détails subtils dans les transitions, une intelligence musicale qui refuse la facilité.
“Gametime” n’est pas qu’un titre, c’est un état d’esprit. Un cri de ralliement pour ceux qui refusent d’être spectateurs. Parce qu’à l’instant où le riff éclate, il n’y a plus de tribunes : tout le monde est sur le terrain.
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juillet 9, 2025Le jour se lève quelque part entre Osaka et Venice Beach, et Reeko Carson glisse dans ce moment suspendu avec la désinvolture d’un type qui a déjà traversé trois fuseaux horaires et n’a toujours pas fermé l’œil. Traveling Man, ce n’est pas juste un morceau : c’est une bouffée d’air chaud entre deux escales, un vol direct vers une version plus douce du réel.
Il n’en fait jamais trop. Reeko nous parle d’ailleurs sans cartes ni itinéraires. Il évoque Tokyo comme on caresse un souvenir encore tiède, parle d’aller sans toujours savoir pourquoi, mais avec cette énergie qu’on reconnaît aux vrais rêveurs. Son flow, nappé de mélodies sirupeuses et de refrains fluides, roule sur un beat qui fond comme de l’asphalte au soleil — la prod est moelleuse, vibrante, légère mais jamais creuse.
C’est un morceau qui ne te bouscule pas. Il t’ouvre la portière. Te laisse monter, te tend une boisson fraîche, et t’embarque. Tu te retrouves à contempler le monde par la fenêtre d’un train japonais ou dans le rétroviseur d’un taxi à Miami, la même impression que quand tu réalises que t’as laissé quelque chose derrière — mais que ça valait le coup.
Traveling Man est fait pour ceux qui bougent pour ne pas rouiller, pour ceux qui se cherchent ailleurs. Ceux qui mettent leurs rêves en mode avion. Carson n’invente pas un genre, mais il y ajoute son grain de peau, son grain de voix, ce truc inimitable qu’on reconnaît sans pouvoir l’expliquer.
Et si t’as pas encore les moyens de voyager, ce morceau fera office de visa temporaire.
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juillet 9, 2025Dès les premières secondes, “Pum Pum” frappe comme un uppercut sur un sound system en surchauffe. Le beat signé Prbad est minimaliste mais massif : une rythmique pulsatile, charnue, qui appelle directement les corps à se mouvoir. Ici, pas de fioritures – juste l’essentiel pour transformer n’importe quel spot en club de Kingston ou en after sauvage à Milan.
Wado et Yanni$ surfent sur cette ligne de basse tendue avec une aisance presque insolente. Leurs flows oscillent entre mélodies accrocheuses et punchlines qui transpirent la rue, la fête, la sensualité. Leur alchimie est telle qu’on a l’impression d’assister à une joute amicale où chacun redouble d’énergie pour pousser l’autre à aller plus loin. Résultat : un morceau qui respire autant l’héritage dancehall que l’audace urbaine européenne.
“Pum Pum” ne cherche pas à plaire à tout le monde. C’est un banger cru, taillé pour les playlists qui transforment un trajet en voiture en parade nocturne ou un bar en volcan. Wado, Yanni$ et Prbad signent là un titre qui synthétise l’ADN du dancehall – chaleur, provocation, urgence – tout en lui insufflant une identité propre, résolument actuelle et décomplexée.
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juillet 9, 2025Il y a des morceaux qui ne se contentent pas de séduire l’oreille. Ils vous attrapent par la nuque et vous invitent à vous perdre dans une bulle suspendue, un espace-temps où le monde extérieur n’a plus d’importance. “Daydream” de Jabriel est exactement cela : un écrin de néo-soul rêveuse et de R&B alternatif aux contours soyeux, où la nostalgie rencontre la sensualité contemporaine.
Sur ce titre, Jabriel déploie toute la richesse de sa palette vocale – ce timbre légèrement rauque, comme patiné par les émotions, qui évoque un croisement entre D’Angelo et Daniel Caesar. La production, elle, convoque des échos de Marvin Gaye et de Leon Bridges, avec ses accords de guitare feutrés, ses lignes de basse chaudes et cette batterie discrète mais irrésistiblement groovy qui vous fait hocher la tête sans même vous en rendre compte.
“Daydream” raconte cet état de flottement où l’on idéalise l’amour, où l’on se laisse emporter par le fantasme d’une connexion parfaite. Mais sous la douceur se cache une écriture nuancée, témoin d’un artiste qui a appris à transformer ses épreuves personnelles en art universel. Après des années passées à écrire pour d’autres (Omarion, Tiffany Evans) et à ouvrir pour des légendes comme Keith Sweat, Jabriel semble avoir trouvé sa propre voix : celle d’un crooner moderne qui redonne ses lettres de noblesse à la soul avec une sensibilité résolument actuelle.
On tient peut-être ici l’un des futurs grands noms du R&B alternatif des Carolinas. Et si “Daydream” n’était que le prélude à un éveil artistique beaucoup plus vaste ?
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juillet 9, 2025Imaginez une jam session sous le soleil couchant où un Afroman hilare, un Edo. G au flow affûté, et Roots of Creation balancent riffs acoustiques et 808’s comme des cocktails tropicaux. C’est exactement ce que propose “Ride or Die Chick (Remix)”, un hymne mi-loyaliste mi-déglingué qui célèbre l’amour version stoner, les tentations et les liens indestructibles.
Sur une production soyeuse signée Nox Beatz (déjà derrière Joyner Lucas et Eminem), les lignes de guitare acoustique se mêlent à des basses rondes et des beats dansants qui flirtent avec le reggae-dancehall et un pop-rap chill. Les harmonies aériennes de Greg Shields (Kash’d Out) ajoutent une douceur qui contraste avec l’humour volontairement potache d’Afroman et la gravité d’Edo. G.
Afroman ramène l’énergie absurde et décontractée qui l’a rendu culte (“Because I Got High” n’est jamais loin), tandis qu’Edo. G insuffle des couplets au storytelling plus conscient, qui viennent ancrer le morceau dans une vibe East Coast plus dense. Ensemble, ils créent un pont générationnel et géographique inattendu, entre weed culture, sensualité solaire et réflexions sur la loyauté.
Roots of Creation réussit à transformer ce remix en un ovni musical : reggae, pop-country et boom bap s’y croisent avec naturel. Résultat ? Un titre qui s’écoute aussi bien en road trip fenêtres ouvertes qu’au fond d’un hamac, bière en main et fumée dans l’air.
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juillet 9, 2025C’est le genre de rework qui ne sonne pas comme un simple remix, mais comme une renaissance. Avec Ever Since You Said I’m Leaving , Monro revisite son propre titre et le propulse dans une autre dimension : celle d’un indie R&B gorgé d’électronica, flirtant avec le glitch hop et taillé pour devenir un summer bop.
Dès l’intro, on sent le virage. Là où l’original se lovait dans une mélancolie délicate, la version ose la rupture esthétique : synthés liquides qui se déforment comme des souvenirs flous, percussions claquantes aux accents breakbeat et basses qui grondent à la frontière du dancefloor. Le chant, traité avec une subtile distorsion, flotte au-dessus de ce patchwork sonore comme une confession cybernétique. Monro transforme la douleur de l’abandon en énergie cinétique, presque euphorique.
Multi-instrumentiste et producteur insaisissable, l’artiste puise dans un spectre musical vaste – du hip-hop à l’électronica en passant par le R&B alternatif – et en fait une signature sonore impossible à étiqueter. Ici, on devine des échos de James Blake, des textures proches de Flume, et cette vibe introspective qui rappelle les premiers travaux de FKA Twigs.
Mais là où Monro surprend, c’est dans sa capacité à insuffler de la chaleur humaine dans une production résolument digitale. Ever Since You Said I’m Leaving n’est pas qu’un morceau à écouter en soirée d’été : c’est un compagnon pour ces moments suspendus entre nostalgie et libération, quand l’envie de danser se mêle à celle de tout oublier.
Monro signe ici l’un de ses travaux les plus aboutis, prouvant qu’il n’est pas seulement un faiseur de beats mais un sculpteur d’émotions. Ce remix pourrait bien supplanter l’original et s’imposer comme la bande-son de vos nuits les plus électriques.
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juillet 9, 2025Dans un paysage UK Hip-Hop saturé de gimmicks et de tendances éphémères, Christopha impose une présence qui ne cherche pas à s’adapter, mais à transcender. Avec Stand Out, il signe un manifeste personnel qui vibre de lucidité, de colère maîtrisée et d’une soif viscérale d’authenticité. Ce n’est pas seulement un titre : c’est une posture, un cri dans un monde où l’originalité semble souvent sacrifiée sur l’autel du streaming.
Porté par une production minimaliste mais incisive, où des beats percutants rencontrent des nappes sombres quasi cinématographiques, Stand Out révèle toute la maîtrise d’un MC qui manie les mots comme des armes et les silences comme des révélations. Son flow serpente entre introspection et uppercuts verbaux, rappelant par moments l’intensité d’un Dave ou la précision chirurgicale de Little Simz. Mais Christopha ne copie jamais. Il déploie une vision singulière où chaque rime devient un outil d’émancipation.
Loin des paillettes du mainstream, l’artiste londonien y aborde sans détour ses frustrations face à une industrie qui formate, ses expériences de marginalisation et sa volonté de laisser une empreinte sincère. Plus qu’un morceau, Stand Out est une démonstration : celle qu’on peut être à la fois conscient, percutant et musicalement captivant.
Sur ce titre, Christopha ne cherche pas à plaire. Il cherche à éveiller. Et c’est précisément ce qui le fait… se démarquer.
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juillet 1, 2025Un coup de bassline, deux mots murmurés à l’oreille et le sol se dérobe sous les pieds. L’impact est immédiat. Pas besoin d’analyse savante ni de storytelling tiré par les cheveux : The Greatest Bend Over (Remix), c’est une mise en transe collective. Dès les premières secondes, la présence de Sean Paul propulse le morceau au rang d’événement. Et dans le monde de la soca et du dancehall, ça signifie une seule chose : le morceau ne se discute pas, il s’éprouve.
Yung Bredda, fraîchement signé chez 0207 Def Jam, n’en est pourtant pas à ses débuts. Son original, sorti fin 2024, a déjà mis l’île en ébullition : numéro un sur Apple Music Trinidad & Tobago pendant 18 jours, 20 millions de streams, des dizaines de milliers de vidéos TikTok — la trajectoire fulgurante d’un tube qui sent la sueur, le rhum et la fête sans fin. Mais l’entrée en scène du parrain de Kingston transforme cette ascension en raz-de-marée.
Le remix ne cherche pas à tout chambouler. Il affine. Il densifie. Il muscle l’impact sans éteindre la malice du refrain, tout en laissant à Sean Paul la place pour injecter sa patte suave, mi-fêtarde mi-fataliste. Le tout est produit par Full Blown avec la même urgence que celle des rues de Port of Spain au lever du jour : beats moites, cuivres en embuscade, groove percussif qui ne lâche rien.
Ce morceau n’est pas là pour prolonger l’été — il est l’été. À écouter fort, à danser sans explication, à vivre jusqu’à l’essoufflement. Le clip est imminent. La scène de Matt’s BBQ Festival à Londres en sera la première grande messe. La suite ? Probablement une saison entière à genoux sur le tempo.
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juillet 1, 2025Il y a quelque chose d’organique dans l’artificialité radicale de Aiknow. Comme si la techno avait retrouvé la forêt. Ou plutôt, comme si le bitume électronique de Hate Moss se fendait en racines tribales, en échos de rituels anciens qui résonnent sur les murs moites d’un club oublié entre deux mondes. Avec ce nouveau single tiré de leur EP Mercimek Days, le duo italo-brésilien prouve une fois de plus qu’il n’existe pas pour être rangé.
Ian (voix, batterie) et Tina (voix, machines) n’offrent pas un track, ils déclenchent une transe. Aiknow est une déflagration syncopée, un fragment de rave clandestine montée en liturgie synthétique. La voix, mi-priére, mi-invective, flotte comme un spectre numérisé dans un dédale de beats technoïdes et de textures métalliques. On pense à la fièvre rituelle de Shackleton, aux obsessions rythmiques d’Arca, à une version post-apocalyptique de Juçara Marçal passée à l’acide.
Mais ce qui fascine chez Hate Moss, c’est leur capacité à faire cohabiter l’avant-garde du club avec la mémoire collective. Dans cette techno dite « peak/driving », il y a des ombres : celles des musiques populaires brésiliennes, des songwriting contestataires italiens des années 70, comme des cris qui ne veulent pas mourir étouffés dans le vacarme algorithmique.
Aiknow n’est pas seulement un track pour danser, c’est un cri crypté, une tension vitale entre l’instinct et le béton. Un morceau qui rappelle que sous les kicks et les pulsations numériques, bat encore un cœur humain — tribal, décentré, sauvage. Hate Moss n’orne pas la scène électro, il la déchire et en recoud les morceaux à la main. Et si leur Aiknow est brutal, c’est aussi parce qu’il sait.
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juillet 1, 2025Il y a des morceaux qui s’imposent doucement, comme un feu de cheminée dans une maison trop froide. Ten Feet Tall de Cosima Olu en fait partie. Un titre à l’élégance calme, mais au souffle puissant. Une déclaration d’identité posée avec douceur, comme une main ferme mais bienveillante sur l’épaule.
Sur une instrumentation néo-soul teintée de volutes jazz, Cosima ne crie rien. Elle suggère, elle insuffle. Sa voix, souple et ronde comme du velours humidifié, se déploie avec une sérénité rare, comme si chaque note portait le poids apaisé d’un chemin déjà parcouru. Pas de démonstration. Juste une certitude tranquille : je suis là, et c’est assez.
La production — qu’elle signe elle-même — est fine comme un fil d’or. Des accords de Rhodes qui se baladent à contre-temps, des lignes de basse paresseuses mais profondes, une batterie qui swingue en sourdine. On sent la maîtrise, mais surtout le refus de la surenchère. Cosima ne cherche pas à briller, elle cherche à exister pleinement.
Dans Ten Feet Tall, il est autant question de racines que d’élan. C’est une chanson qui pousse depuis le sol jusqu’à la lumière, portée par une foi intime : celle de ne plus avoir à se rapetisser pour être aimée, acceptée, ou simplement entendue. Et en cela, le titre s’annonce comme l’une des pierres angulaires de son prochain album In Between, prévu pour l’automne. Un album qu’on devine déjà comme un manifeste doux, mais vital, pour les âmes discrètes qui refusent de se faire petites.
Cosima Olu ne cherche pas la hype. Elle cherche juste la justesse. Et c’est sans doute pour ça qu’elle frappe si fort.
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juillet 1, 2025Dans un monde saturé de beats prévisibles et de drops attendus, INNER CHILD de Vymvn (à prononcer « amen ») débarque comme un uppercut mélodique à la fois brutal et tendre. Ce n’est pas un simple track UK Garage ou Drum & Bass : c’est une catharsis rythmique, un miroir tendu à l’enfant intérieur qu’on oublie trop souvent d’écouter.
Dès les premières mesures, on comprend que Vymvn n’a pas grandi dans un silence docile. Toronto pulse sous chaque caisse claire : un souvenir flouté de Dundas Square, un écho perdu de Roy Thomson Hall. Le morceau semble né d’un choc frontal entre la rue et le conservatoire, entre le chaos du bitume et la rigueur symphonique. Et c’est là toute sa singularité.
Les nappes atmosphériques flottent en surface, presque liquides, tandis qu’en dessous, les breaks tranchent net, comme pour rappeler que l’enfance, ce n’est pas que douceur pastel. C’est aussi la violence sourde des premières colères, la solitude viscérale et cette énergie brute qu’aucun adulte ne sait totalement dompter. Vymvn traduit tout cela en textures, en syncopes, en micro-ruptures maîtrisées.
INNER CHILD n’est pas là pour apaiser. Il vient réveiller. Il fouille dans les strates de la mémoire affective, fait ressurgir le chaos intime pour le transformer en quelque chose de dansable, presque extatique. Ce n’est pas une nostalgie facile : c’est un exorcisme lumineux, taillé pour les nuits en club autant que pour les introspections de casque.
Vymvn prouve ici qu’il est plus qu’un producteur. C’est un sculpteur de mémoire. Et INNER CHILD est son cri retenu, enfin relâché.
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juillet 1, 2025À peine lancé, Ghost Town d’Amarii vous attrape par l’ombre. Ce morceau ne cherche pas à plaire. Il vous observe dans le rétro, le souffle court, le cœur suspendu. Pop ? Oui. Mais une pop hantée, en clair-obscur, trempée dans une solitude presque cinématographique, comme si elle sortait d’une ruelle vide à la fin d’un film de Sofia Coppola, ou d’un rêve lucide au lever d’un dimanche qu’on préférerait oublier.
Amarii livre ici une ballade à la fois douce et désabusée, pleine de fantômes : ceux des autres, ceux de soi. La voix, à la fois limpide et mélancolique, flotte au-dessus d’un arrangement sobre — guitares éthérées, batterie contenue, nappes de synthé comme des halos vacillants. Ce n’est pas une chanson triste, c’est une chanson vide. C’est la bande-son d’un lieu abandonné, ou d’une relation qu’on visite encore, longtemps après qu’elle ait fermé boutique.
Il y a du London Grammar dans la retenue, du Lana Del Rey dans la langueur, un soupçon de Phoebe Bridgers dans le ton désenchanté. Mais Amarii ne copie personne : iel déplie un univers singulier, où le silence a presque autant de poids que les notes. Et dans ce vide soigneusement sculpté, iel laisse respirer ce qu’on tait trop souvent : la peur d’être oublié, la beauté des ruines, l’étrangeté d’avancer seul·e dans une ville où tout semble éteint.
Avec Ghost Town, Amarii signe une entrée remarquée dans le paysage de la pop alternative contemporaine. Une chanson qui, sous ses apparences calmes, remue l’âme comme une rue déserte remue les souvenirs. On y revient, parce que quelque chose y reste.
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juillet 1, 2025Et si le temps n’était plus une ligne droite mais une boucle nerveuse, une horloge fracturée où battent à la fois nos désirs, nos écrans et nos vertiges ? Avec Tempo, Lucy Dreams signe un retour qui dépasse le simple single. C’est une œuvre manifeste, un pouls en clair-obscur, une déclaration post-pop sur l’illusion du contrôle.
Toujours porté·e·s par leur énigmatique membre non-humain Lucy — intelligence artificielle et muse cybernétique — le trio viennois continue de tracer sa voie à la lisière de l’organique et du numérique. Leur esthétique, baptisée SonicWaveArtPop, prend ici une tournure quasi rituelle : chaque élément sonore semble ritualisé, pensé comme une articulation dans le grand squelette du temps. Les percussions s’érigent en totems : un tic, un snare, un mot. Le mot “Zeit” devient un coup de caisse claire, la langue elle-même devient rythme, métronome, matière.
Il y a dans Tempo une urgence paradoxale. Le morceau semble suspendu entre deux battements de cœur : une montée, une retenue. Les harmonies, aériennes et presque spectralement humaines, flottent au-dessus d’une production ciselée, tendue mais jamais agressive. On sent l’influence de Kraftwerk ou de Metronomy, mais filtrée à travers une sensibilité presque cinématographique. Et puis il y a ces mantras obsédants : “Zeit, veloce assai”, “I feel infinity creeping up on me” — des formules incantatoires pour un monde en saturation sensorielle.
Le clip en style bande dessinée ajoute une touche méta, comme si l’univers de Lucy Dreams se contemplait lui-même à travers une case de roman graphique. L’humour n’est jamais loin, mais il n’efface pas la mélancolie fondamentale de ce morceau : celle d’un présent trop rapide pour être vécu.
Après une tournée européenne remarquée, une apparition au Great Escape Festival et un passage remarqué dans plusieurs playlists éditoriales Spotify, Lucy Dreams confirme avec Tempo qu’il·elle·s ne sont pas un projet comme les autres. Ils ne surfent pas sur l’époque, ils la scannent, la remixent, et nous tendent le miroir.
Tempo ne se contente pas de battre : il parle. Et ce qu’il dit — c’est que même nos machines cherchent encore le rythme du cœur humain.
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juillet 1, 2025Et si, au lieu de courir après des affirmations brandies comme des slogans vides, on choisissait simplement d’écouter ? Savorie, nouvelle voix venue de New York, propose avec Flows to Me un éveil tout en douceur, mais sans mollesse : une méditation chantée, produite avec soin, qui agit comme un rituel intime. Une chanson pour se reconnecter à soi dès les premières lumières du jour, avant que le chaos ne frappe à la porte.
Flows to Me est une caresse néo-soul, aux inflexions R&B contemporaines, où la voix de Savorie se fait à la fois confidentielle et souveraine. Elle plane au-dessus d’une instrumentation minimaliste et feutrée, construite autour de textures MIDI qui évoquent les années 80 sans jamais tomber dans le pastiche. C’est épuré, élégant, mais jamais aseptisé : une palette chaleureuse, dans laquelle l’électronique sert l’émotion sans la figer.
Ce qui rend cette chanson si singulière, c’est son intention. Elle ne cherche pas à impressionner — elle propose. Elle offre un souffle à celles et ceux qui se lèvent, parfois fragiles, parfois éteints, et qui ont besoin d’un rappel : tu es légitime, ta créativité est une offrande, pas une marchandise. Il y a dans cette proposition quelque chose d’à la fois mystique et profondément pragmatique : un “Get Ready With Me” spirituel, à écouter entre une gorgée de café et un regard dans le miroir.
Savorie, avec ce premier morceau, fait preuve d’une maturité rare pour un·e artiste émergent·e. Elle ne suit pas une tendance — elle l’habite. Le groove est discret, la mélodie serpentine, mais ce qui accroche, c’est la justesse du propos. En quelques minutes, Flows to Me installe une atmosphère bien à elle, entre Motown filtrée à travers une brume de jazz new-yorkais et éclats synthétiques à la Solange.
Un morceau pour prendre soin de soi sans s’excuser. À glisser d’urgence dans la playlist du matin, entre Lianne La Havas et Cleo Sol.
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juin 27, 2025Certains albums ne se contentent pas de se jouer. Ils se traversent, comme on traverse un paysage ancien dont on aurait jadis rêvé sans l’avoir jamais vu. Anemoia, le deuxième opus du guitariste italien Andrea Zacchia, est de ceux-là : une cartographie sonore de la nostalgie fictive, un disque suspendu entre le souvenir et l’invention, entre les lumières du passé et la brume des possibles.
Derrière ce mot inventé – anemoia, né de l’union du vent (ánemos) et de l’esprit (nóos) – se cache une idée toute simple et pourtant abyssale : la saudade d’un temps que l’on n’a pas vécu. Andrea Zacchia le traduit par la chaleur douce d’un coucher de soleil vu d’un champ isolé, par l’écho lointain d’un riff de rock adolescent dans un garage perdu, par l’odeur du bois des premiers studios de fortune.
Avec son trio organique – Pietro Caroleo à l’orgue Hammond et Maurizio De Angelis à la batterie – Zacchia signe un album à la fois charnel et éthéré. Loin des fioritures, Anemoia s’ancre dans l’épaisseur du groove, dans les conversations feutrées entre les instruments, dans une pulsation qui mêle la délicatesse du modal jazz à la tension latente du post-bop. La guitare, lyrique sans jamais tomber dans le lyrisme, vient percer la toile comme une voix intérieure.
Les morceaux, qu’ils soient compositions originales (Reveries, Abendrot, Zefiro) ou hommages à des géants du genre (Oleo de Sonny Rollins, Full House de Wes Montgomery, Groove Yard de Carl Perkins), s’enchaînent comme les chapitres d’un roman sans chronologie, où chaque note semble éclairer un souvenir jamais vécu. Mention spéciale à Longato, véritable madeleine électrique, qui mêle l’énergie brute du rock à l’élégance contemplative du jazz pour revisiter les racines rurales de l’artiste avec une sincérité rare.
Enregistré dans l’écrin du Fusion Music Studio sous les doigts experts de Federico Palmieri, Anemoia ne se contente pas de faire dialoguer les époques : il les entremêle dans un présent suspendu. À l’heure où la production jazz peut parfois céder à la démonstration ou au pastiche, Andrea Zacchia choisit l’émotion, la fluidité, l’humanité. Il ne ressuscite pas le passé, il l’imagine. Et dans cette imagination, nous retrouvons tous quelque chose de nous.
Un disque à écouter les yeux fermés, la tête ailleurs, là où souffle le vent.
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juin 27, 2025Le morceau surgit comme un souvenir de peau que le temps n’a pas effacé. “Baby Não Me Faz Assim” n’est pas une simple sortie estivale, c’est une fenêtre rouverte sur un amour resté entre parenthèses. Terry Geezy, qu’on croyait englouti par ses aventures technologiques et entrepreneuriales, revient sans prévenir, comme ces gens qu’on n’attendait plus mais qu’on n’a jamais oubliés. Et tout à coup, la voix. Ronde, chaleureuse, sincère, elle caresse la langue portugaise comme on effleure un visage qu’on connaît par cœur.
Écrite entre deux métros et trois rêves à Lisbonne, à l’époque où Terry finissait un master, cette chanson dormait. Elle respirait dans un coin de disque dur, attendant que le monde se calme ou s’enflamme, qu’importe. Aujourd’hui, elle ressurgit comme un slow moite dans une ruelle de Bissau, un baiser volé à Bruxelles, un appel nocturne sans réponse. Entre afro-pop assumée et ritournelle R’n’B, le morceau glisse sans forcer, porté par une production délicate qui préfère la souplesse des émotions à la démonstration technique.
C’est une déclaration posthume à soi-même, une manière de dire : je n’ai pas renoncé. Et ce qui frappe, au-delà du groove impeccable, c’est la tendresse du geste. Terry Geezy ne crie pas son retour, il le chuchote à l’oreille, dans une langue douce-amère, tissée de mémoire et de désir. Il n’impose rien. Il propose. Un été possible. Une tendresse retrouvée. Une danse à reprendre.
On ne sait pas combien de temps il restera, ni s’il reviendra encore. Mais cette chanson, elle, restera. Comme une empreinte chaude sur un siège encore vide.
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juin 23, 2025D’un côté, Cayenne. De l’autre, la Guadeloupe. Et au centre, une alliance à haute tension : NGCLR et Malcolm déposent Make Mo comme une claque solaire, un manifeste en créole et en bpm pour ceux qui viennent de loin et qui veulent aller encore plus haut. On ne sort pas indemne de ce morceau. Il tape au ventre, parle aux jambes, et laisse la tête pleine de flashs.
La production est gorgée de soleil mais trempe dans l’acier : grosse caisse martialement sèche, nappes électroniques qui chaloupent, contretemps percussifs tendus comme un piège. Quelque part entre un riddim de Kalash et les ombres menaçantes de Mavado, le morceau taille son propre sillon — un dancehall nerveux et poétique, trempé dans les réalités caribéennes et les désirs d’élévation.
NGCLR, tout en flow-contour, déroule sa Guyane comme une carte sentimentale : fierté, amertume, rêve. Il porte la voix de ceux qu’on oublie sur les cartes météo mais qui crient plus fort que tous les bulletins. Malcolm, en contrepoint parfait, impose un spoken flow plus brut, plus frontal, aux contours urbains qui n’éteignent jamais la saveur créole du propos.
Make Mo (entendez « Make Money ») n’est ni une ode simpliste à l’argent, ni une ritournelle club standard. C’est une chanson qui regarde la France depuis les marges et rappelle que ces marges ont du feu, des rimes, des visions. On y entend les klaxons des scooters de Pointe-à-Pitre, les chiens errants de la Matourienne, les crépuscules rouges d’exil intérieur. On y danse, certes. Mais on y pense aussi.
Dans cette alliance franco-caribéenne, on sent l’urgence de bâtir des ponts au lieu d’empiler des clichés. Make Mo est une déclaration de territoire, une déclaration d’amour, une déclaration de guerre douce à l’invisibilisation. Un tube qui fend la mer des genres, et dans lequel chaque vague porte un morceau d’histoire.
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juin 23, 2025Il entre dans l’arène sans fracas, comme on pose une vérité sur la table. LUUKHANYO, figure déjà bien ancrée dans le paysage créatif de Cape Town, dévoile Open Casket, une ballade moite et cérébrale, nappée de funk discret, de soul brisée et d’un rap qui respire l’authenticité. Plus qu’un single, c’est une confession qui groove.
Produit avec la précision d’un artisan par Lordkeyyz et Fleur, Open Casket est un piège à premières écoutes. Le rythme est séduisant, presque lascif, taillé pour les trajets nocturnes et les têtes qui hochent par réflexe. Mais sous la surface, LUUKHANYO creuse. Il met en lumière les zones grises de la réussite, les faux-semblants du rêve matérialiste, les mirages qui séduisent autant qu’ils vident. Ce n’est pas un refus de briller, c’est un refus de brûler pour les mauvaises raisons.
La plume est lucide sans être cynique. Il n’y a pas de rage, juste un détachement élégant. Le genre de désillusion qui ne se crie pas, qui se chante dans un souffle. LUUKHANYO n’est pas là pour éblouir, mais pour éveiller. Sa voix, enveloppée dans les textures satinées de la prod, glisse sur la conscience comme un murmure qu’on n’oublie pas.
Open Casket, c’est la bande-son d’un deuil : celui des illusions trop longtemps portées comme des couronnes. Et paradoxalement, c’est aussi un acte de renaissance. LUUKHANYO n’enterre pas son ambition — il l’élève, loin du tumulte, vers une forme de sagesse.
Une première pierre d’un récit plus vaste, plus lent, plus vrai. Et si c’était ça, la vraie victoire ?
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juin 23, 2025Certains remixes s’écoutent pour danser. D’autres s’écoutent pour sentir. Ce Feel The Heat revisité par L’Etranger est de ceux-là : pas un simple rehausseur de BPM mais une translation d’âme, un morphing nocturne entre les désirs du corps et les boucles de l’esprit.
À l’origine, Feel The Heat de Tiam Wills brillait déjà comme un groove en clair-obscur : disco moelleuse, pulsation moite, écho d’un été au bord d’un lac alpin. Avec son obsession pour la précision organique et sa tendresse rétro, le producteur basé entre Annecy et Lyon prouvait encore qu’il sait comment faire danser la lumière.
Mais voilà que L’Etranger, l’un des enfants déviants de la blog house des années 2010, fantasme de Ed Banger en pleine sieste post-rave, s’empare du morceau et en fait tout autre chose. Une virée en voiture sans destination, les yeux embués mais le cœur battant. Les Rhodes sont suaves, les nappes planantes, mais les kicks cognent comme des vérités qu’on ne peut plus ignorer.
Le morceau devient plus qu’un remix : une relecture sentimentale, presque cinématographique, de ce qu’était la fête une fois les stroboscopes éteints. On pense à Justice période Audio, Video, Disco, à Braxe qui se serait assagi, à un Daft Punk replié sur ses carnets de souvenirs.
Ce Feel The Heat là, c’est le feu sous la peau, quand la piste est vide mais que le tempo continue à battre dans les tempes. Un coup de chaud doux comme un flashback, entre plaisir et mélancolie.
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juin 23, 2025Certaines chansons arrivent comme un texto d’un·e ex un soir de pleine lune, et d’autres qui te prennent la main à la sortie du taf pour t’emmener danser pieds nus dans une arrière-cour ensoleillée. « Long for Nothing », le nouveau single des Essex boys de Rooskin, c’est la deuxième catégorie. Un concentré d’énergie solaire, une revanche pastel sur le spleen d’ado mal bronzé.
Porté par un moment de grâce — une validation éditoriale méritée après Searchin’ For A Reason — le morceau a été pondu dans cette euphorie rare, quand le rêve cesse d’être flou pour devenir un fait Spotify vérifiable. Et ça s’entend. Tout vibre, tout pulse, tout respire la lumière. Rob, Matt et Pete n’empilent pas juste des voix : ils les fusionnent, créant des harmonies qui ne cherchent pas à impressionner mais à envelopper.
Le morceau est un équilibre de contrastes : des riffs clean à la Mac DeMarco, des synthés fondants façon Real Estate, une rythmique chaloupée qui rappelle les débuts de Phoenix ou les grands moments de Bombay Bicycle Club. Mais Rooskin n’imite personne. Leur indie-pop à haut potentiel de réécoute ne cherche pas à casser les codes : elle les assume, les aime, les réinvente en toute simplicité.
« Long for Nothing » n’est pas une révolution, c’est une révélation : celle qu’on peut encore faire des chansons joyeuses sans être bêtes, qu’on peut encore espérer sans tomber dans la naïveté. C’est une déclaration d’amour à l’élan, au momentum créatif, à ce moment précis où la reconnaissance extérieure devient moteur et non finalité.
Rooskin ne cherche plus. Ils ont trouvé.
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juin 23, 2025Il y a ces morceaux qui s’écoutent avec les oreilles, et ceux qui se vivent dans le bassin, dans les os, dans ce muscle oublié qu’est le cœur. “Get On The Floor” de Brotha Josh appartient à cette deuxième famille, celle des titres qui ne demandent pas la permission mais la libération. Un groove comme un coup de pied dans l’armure, un appel qui ne s’adresse pas à la tête, mais aux corps fatigués de se contenir.
Tout ici respire l’instinctif. Un souffle indie R&B à la D’Angelo, des clins d’œil discrets à Anderson .Paak ou aux slows funk chaloupés d’un Steve Lacy post-minuit. La voix de Brotha Josh n’impose rien. Elle insinue. Elle glisse. Elle caresse l’envie de lâcher prise comme on dénoue une cravate trop serrée. Le morceau semble se faufiler entre les interstices de la pudeur, il s’illustre moins comme un banger de club que comme une main tendue au bord du dancefloor – celle qui dit « viens, c’est safe ici ».
Sous ses apparences légères, “Get On The Floor” est une douce provocation à l’ère des regards fuyants et des corps trop raides. Un manifeste discret pour réapprendre à s’oublier sans se fuir. Ce n’est pas un hymne à la fête, c’est un hymne au droit de s’autoriser à ressentir, même juste l’espace d’une boucle.
Avec ce single extrait de son futur EP So Here’s the Bad News, Brotha Josh montre que danser n’est jamais anodin. C’est une façon de survivre à la gravité du monde. Et parfois, juste ça, c’est déjà révolutionnaire.
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juin 23, 2025Certains morceaux caressent la peau comme une onde familière. Swim Through de BE est de ceux-là : un hymne tactile, flottant, viscéralement féminin, qui trace des lignes de grâce entre le corps et l’eau, entre la musique et le mouvement, entre les femmes et la liberté. Ancré dans un néo-soul à la fois doux et résistant, ce morceau épouse l’idée d’un monde aquatique où l’on ne lutte plus — on glisse, on glane, on se laisse porter.
C’est un manifeste fluide. Une pulsation lente, consciente, qui coule au rythme des bras qui fendent l’eau froide, des bassins de silence, des étangs de sororité. À travers le chant limpide d’un chœur exclusivement féminin, Swim Through invoque la force collective, celle des femmes qui nagent, bravent, résistent. Pas à contre-courant — en harmonie. Un murmure qui dit : « on est là, ensemble, on avance. »
L’intention dépasse l’esthétique. BE s’est entourée de nageuses de tous horizons : wild swimmers, nageuses de mer, athlètes paralympiques, amatrices de l’extrême ou fidèles des étangs de Hampstead. De cette mosaïque d’expériences naît un portrait en creux de ce que peut la musique quand elle épouse un mouvement. Quand elle devient elle-même une nage.
Au fil de ce titre, on ne sait plus très bien si l’on entend une voix ou si l’on flotte à ses côtés. On devine, en tout cas, une beauté calme, une résistance douce, une forme de spiritualité sensuelle. Swim Through n’a pas besoin de vague pour faire sensation — sa force est celle d’un frisson partagé, d’un souffle commun. Comme si, entre chaque note, l’on entendait le monde reprendre haleine.
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juin 23, 2025Il y a des beats qui résonnent comme un souffle revenu après l’asphyxie. “Tell Me If You Vibing”, signé Kicktracks, ne cherche pas la frime, ni la frénésie. C’est un morceau d’après la tempête, un clin d’œil discret au miracle de la survie, un groove en clair-obscur qui prend le pouls d’un cœur qui bat encore — plus fort, plus lent, plus lucide.
Installé dans une esthétique boom-bap teintée de lo-fi downtempo, Kicktracks n’enregistre pas ses morceaux comme on coche une case Spotify : il les capture comme des fragments d’endroits, de peaux, de souvenirs. C’est un cartographe sonore, un de ces beatmakers nomades pour qui chaque snare doit évoquer une ruelle de Séoul, un vieux casque sur les oreilles à Dakar ou une bribe de conversation perdue à Tbilissi. Ici, le sampling devient méditation, le tempo se veut humain, jamais oppressant.
Mais derrière cette nonchalance mélodique flotte une tension souterraine. Le producteur a frôlé la fin : un lymphome de Burkitt, stade 4. Un silence blanc. Un monde figé. Et puis, la musique, à nouveau. Non plus pour briller, mais pour survivre, documenter, remercier. On ne sort pas indemne d’un face-à-face avec la mort — mais on peut en faire des beats pleins de gratitude, de chaleur retenue, et de lucidité.
“Tell Me If You Vibing” n’est pas là pour secouer les clubs. Il est là pour les instants en suspens, pour ceux qui cherchent encore une raison de continuer à écouter, à créer, à respirer. Une invitation discrète mais nécessaire. Une boucle qui guérit doucement.
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juin 19, 2025Il y a des artistes qui samplent des disques. Jay Infinity, lui, sample l’enfance. Pas celle idéalisée ou marketée, non — celle passée les yeux embués devant un écran cathodique, un stick à la main, une pile de devoirs non faits sur le bureau, et une mère en fond sonore qui crie d’éteindre “ce truc débile”. “Lvl 4: KEYS TO THE CITY OF LOST TIME” est la dernière piste de son projet JayStation, hommage ludique et mélancolique à l’ère PlayStation 1, mais surtout à ces instants suspendus entre l’ennui et la magie.
Ce morceau, qui clôt ce faux-jeu vidéo mais vrai voyage intérieur, est construit comme un générique de fin onirique. Les nappes synthétiques flottent comme des nuages au-dessus d’une ville imaginaire, où le bitume serait fait de pixels et les lampadaires clignoteraient en MIDI. Le beat, downtempo et légèrement flouté, rappelle ces moments où le jeu laggait, où la console surchauffait, où le temps semblait littéralement s’étirer — et c’est précisément là que Jay Infinity frappe juste.
Entouré d’un casting parfaitement dosé (AZ The Alpha, Nelia et Kamal Morales), il évoque les vices modernes avec une lucidité désarmante. L’amour qui fane, la luxure qui dévie, les substances qui brouillent : autant de “clefs” offertes par cette cité perdue dans le temps, qui n’ouvrent aucune porte mais nous enferment à double tour. Une ville qui, derrière ses néons et ses illusions, n’a plus rien d’utopique.
Et puis il y a cette fin — ou plutôt cette fausse fin — qui brouille la narration. La voix qui casse le quatrième mur, le “freeze” soudain, le souvenir d’un game over forcé par la réalité. On pense à Yume Nikki, à FFVII, à ces jeux où la frontière entre l’intime et le virtuel s’efface. Et dans ce trou noir temporel, Jay Infinity ne nous offre pas une sortie, mais un loop. Relancez la première piste après la dernière : vous voilà reparti. Un cercle parfait, comme la mémoire.
“Lvl 4: KEYS TO THE CITY OF LOST TIME” n’est pas qu’une chanson. C’est un checkpoint émotionnel. Un moment où le hip-hop devient une console hantée, un miroir à glitchs, un refuge. Jay Infinity n’appuie pas seulement sur Start. Il réécrit les règles du jeu.
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juin 19, 2025J’aurais voulu écrire cette critique dans le vent des falaises, là où les mots se froissent dans les bourrasques et où les souvenirs sentent l’algue, la tourbe et la fin d’un monde. Mais je suis à Paris, et pourtant Oriana Bohème m’y a conduit — dans ces paysages désolés d’Écosse où elle a enregistré Paper Tigers, seule face à ses spectres, dans un studio battu par les marées. C’est là que naît cette chanson, comme une lettre échappée d’un naufrage, portée par la voix d’une inconnue qui semble avoir tout perdu, sauf l’essentiel : la capacité d’émouvoir, jusqu’à l’os.
Paper Tigers n’a rien d’un single de lancement, c’est une offrande crue, quasi médiévale dans sa nudité, où la musique semble ramper dans l’ombre des ruines. Pas de refrains faciles ici, pas d’effets de manche. Juste une dramaturgie intime, presque violente dans sa retenue. C’est de l’art-pop dans sa forme la plus dépouillée : un chant de cendres, des arrangements comme des mirages (signés Peter Fletcher), et cette impression qu’on écoute quelque chose qu’on n’aurait peut-être pas dû entendre. Quelque chose de trop vrai.
Oriana, on ne sait pas encore qui elle est, mais déjà, on sent que c’est une voix qui se passera très bien de notre validation. Elle a écrit cette chanson comme on écrit son nom dans la glace, pour mieux le voir fondre. Elle chante à demi-mot, mais l’écho est immense. Rien d’instinctif n’est laissé au hasard, et tout y respire la maîtrise d’une urgence vitale.
On aimerait qu’elle reste mystérieuse encore un peu. Qu’elle continue à surgir comme ça, sans prévenir, à contre-temps. Car si Paper Tigers est le début, alors le reste s’annonce incandescent. Oriana Bohème ne cherche pas la lumière, elle la sculpte dans l’obscur.
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juin 18, 2025Il y a dans “To What Degree” ce quelque chose de lascif et de lucide qui ne s’apprend pas — ça se vit. David Pilgrim, multi-instrumentiste brooklyno-barbadien et vétéran du songwriting discret mais dense, signe ici un morceau qui marche sur un fil tendu entre apesanteur soul et gravité existentielle. Trois nuits de création intense, une ligne de basse qui serpente comme une mémoire trouble, et une rythmique aux accents afrobeats qui rebondit avec une élégance retenue.
La voix de Pilgrim, enregistrée assis, presque chuchotée, donne au titre une vulnérabilité immédiate. C’est l’histoire d’un cœur cabossé, mal éduqué à l’amour, qui tente de retrouver du sens dans les silences, les doutes, les demi-teintes. À ses côtés, la voix de Maritri (du collectif Soulfolk Experience) vient injecter une chaleur vocale quasi maternelle, contrepoint subtil à la solitude douce-amère du texte.
Le morceau ne cherche jamais l’esbroufe. Il avance doucement, comme quelqu’un qui marche pieds nus sur un sol chaud. Chaque élément, des guitares sèches aux chœurs discrets, sonne juste — sans artifice, mais avec une maîtrise impressionnante de l’espace sonore. On pense à Alex Cuba, à Capim, à ces musiques du monde où la simplicité cache une profondeur troublante.
“To What Degree” est un titre à double fond : un appel à danser sur les blessures, une chanson de rupture qui sonne comme une réconciliation. Ce n’est pas seulement une réussite formelle — c’est une déclaration de principes d’un artiste qui connaît ses failles et en fait une force tranquille.Un bijou d’honnêteté et de groove suspendu.
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juin 18, 2025Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à impressionner — ils se contentent de hanter. Lotus Blanc, troisième single signé Paulo and the Problems, en duo avec le toujours magnétique Dude Low, est de cette trempe-là. Une chanson qui ne pousse pas les portes, mais les entrouvre. Qui glisse plutôt qu’elle ne frappe. Comme si Frank Ocean s’était assoupi sur une plage du Sud-Ouest, avec un joint à moitié consumé et les harmonies de Badbadnotgood dans l’oreille.
C’est une rêverie, oui. Mais pas une rêverie pastel. Le morceau flotte dans une brume feutrée, un RnB lunaire charriant autant de sensualité que de mélancolie. La voix de Paulo, traînante et intime, s’enlace à celle de Dude Low dans une spirale jazz downtempo aux allures de méditation urbaine. On pense à King Krule, à HOMESHAKE, à ce groove discret qui cache un trouble profond. Un spleen de velours.
Et comme toujours avec le projet Stupid Sexy Paulo, le surréalisme est en embuscade : Lotus Blanc est accompagné d’un clip animé où l’on retrouve Nico, chien mascotte devenu alter ego de papier. Un cartoon VHS aux faux airs de rêve éveillé, entre mélancolie acidulée et humour absurde. Derrière la douceur, une étrangeté. Derrière l’animation, une mélodie qui s’incruste.
Troisième extrait d’un projet qui s’annonce aussi étrange qu’envoûtant, Lotus Blanc est une caresse vénéneuse, une cigarette électronique laissée sur un rebord de fenêtre, un slow d’après minuit où le monde devient flou — mais beaucoup plus doux.
Et si c’était ça, le vrai tube de l’été ?
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juin 18, 2025C’est une épopée. Une cérémonie sonore pour les vivants, les absents, et les âmes en transition. Elegy, neuvième album studio de Sound Liberation, n’est pas qu’un hommage, c’est un manifeste. Un disque-monde, né dans les cendres du deuil, mais qui pulse d’une vitalité radicale. Dirigé par le prolifique et inclassable Gene Pritsker, cet ensemble polyforme convoque jazz de chambre, hip-hop spirituel, funk spectral, opéra mutant et spoken word cosmique — et brûle les dogmes au passage.
À l’image de son titre, Elegy creuse la perte, mais jamais en silence. « Dealing With It », écrit en mémoire de Sean Satin, groove comme un blues électronique échappé d’un rêve de J Dilla et Mahler. « Strive », où rappe l’ami défunt David Gotay, fait vibrer le hip-hop comme une invocation. Et puis il y a les morceaux live, captés à l’Outreach Festival ou à Joe’s Pub, qui restituent la déflagration organique de Sound Liberation sur scène : débridée, collective, généreusement chaotique. Mention spéciale au furieux « K’nuf Funk », concentré d’adrénaline jazz-funk avec une Lara St. John possédée au violon.
Sur Elegy, on entend tout ce qui rend Pritsker si rare : cette façon de superposer l’émotion brute à des architectures musicales complexes, de convoquer Brahms ou un slam d’Imelda O’Reilly sans jamais perdre le beat. Ce n’est pas un collage, c’est une osmose. Les styles ne cohabitent pas : ils fusionnent, se nourrissent, se transforment.
Il faut écouter « The Cauldron », avec un texte de Robert C. Ford qui tourbillonne au-dessus de lignes de basse abyssales, ou « Petrichor » et « Alpha », signés Oliver Marec, pour saisir cette vision : Elegy est une tentative de traversée — celle du deuil, oui, mais aussi des frontières musicales, identitaires, humaines.
Ce disque est une cérémonie. Un chaos sacré. Un chant d’adieu qui devient cri de vie. Gene Pritsker ne veut pas faire du genre : il veut libérer le son. Mission accomplie.
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juin 18, 2025Il y a des villes qui collent à la peau. D’autres qui transforment le souffle, la lumière, le rythme intérieur. Ostuni, petite enclave blanche du sud de l’Italie, a laissé ses pigments dans les veines de Noushy. Et c’est avec une grâce presque irréelle qu’elle en extrait une matière sonore : son tout premier single, OSTUNI, comme une carte postale audio envoyée d’un ailleurs solaire, intime, bouleversé.
Noushy vient de Glasgow mais sa musique ne revendique aucun ancrage, ni esthétique ni géographique. On y flotte comme dans une piscine au sel tiède, entre nappes électroniques qui s’effilochent, percussions discrètes comme des battements de cils, et une voix qui ne cherche pas à impressionner — elle murmure, elle glisse, elle s’épanche, fragile et libre à la fois. On pense à Sevdaliza, à FKA Twigs sans l’obsession du glitch, à James Blake s’il s’était égaré sur une route blanche des Pouilles après une nuit d’orage intérieur.
Il ne se passe presque rien dans OSTUNI, et pourtant tout arrive : le souvenir, la perte, l’abandon des certitudes, le goût d’une liberté qu’on ne sait pas encore nommer. C’est un titre d’entre-deux : entre le passé et ce qui vient, entre le chaos et l’acceptation. Une musique de seuil, qui tient dans le souffle suspendu d’un été qui pourrait tout redéfinir.
À travers ce premier morceau, Noushy ne signe pas seulement une entrée en matière. Elle pose une intention rare : celle d’une musique émotionnelle mais jamais démonstrative, hybride mais sans étiquette, spirituelle sans emphase. C’est le début d’un journal sonore, d’une exploration — celle d’un corps, d’une mémoire, d’un ailleurs qu’on touche du bout des doigts.
On ne sait pas exactement où OSTUNI veut nous emmener. Mais c’est là tout son charme : elle nous invite à partir sans GPS, juste avec le cœur qui bat un peu plus fort.
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juin 18, 2025Il y a chez SOBEIKH quelque chose de profondément orbital. Comme si sa musique ne pouvait pas s’ancrer dans un sol fixe mais devait constamment léviter, flotter, tourner autour d’un noyau invisible. Avec ZETA, nouveau single électro-cinématique de l’artiste lyonnais, cette impression devient certitude. On n’écoute pas SOBEIKH comme on écoute un producteur club lambda : on se laisse capturer.
ZETA n’est ni vraiment breakbeat, ni complètement techno, ni franchement 2step — et pourtant tout ça y est, fondu dans une matière électronique dense, tordue, presque vivante. Les basses ondulent comme une créature tapie dans l’ombre, les percussions claquent comme des tôles froissées dans un entrepôt spatial, et les textures métalliques rampent entre les nappes synthétiques avec l’élégance d’un film de science-fiction des années 80 revisité par la génération post-Fakear. Le morceau assume ses influences UK, mais les détourne avec une sensualité très personnelle, presque sensuelle dans sa rugosité.
SOBEIKH a cette capacité rare à traduire l’abstrait en émotion physique. Il construit des morceaux comme d’autres sculptent des mondes. Formé à la batterie, habité par une culture du live et de l’image (il est aussi cinéaste), le producteur tisse ici un lien entre le corps et l’espace, entre la pulsation du beat et la dérive de l’imaginaire. C’est techno, oui, mais c’est aussi organique, mutant, hanté.
ZETA annonce un EP à venir le 30 juin qui s’annonce comme une odyssée dans un univers personnel aux contours flous et mouvants. Après avoir partagé la scène avec FAKEAR ou CALLING MARIAN, SOBEIKH ne cherche plus à impressionner mais à troubler, à dérégler les attentes. Son live, joué aux côtés d’un orchestre symphonique, en disait déjà long sur son ambition : faire danser dans l’inconnu.
Ici, la musique n’est pas une destination, c’est le vaisseau lui-même. SOBEIKH vous propose d’y monter. À vos risques, pour le plaisir.
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juin 18, 2025Il y a des chansons qui brûlent vite, et d’autres qui couvent lentement dans un coin de votre âme. Stand By You, le nouveau single de Riah, fait partie de ces dernières. Une flamme douce, mais têtue. Loin des ardeurs synthétiques de son dark-pop habituel, Riah s’engouffre ici dans un sillon plus organique, presque viscéral : celui du blues et du R&B à fleur de peau. Et ce virage, c’est tout sauf une coquetterie de production. C’est une déclaration.
Captée live dans l’intimité du studio Conway Sound à Wheat Ridge, Colorado, entourée de musiciens brillants — El Javi à la guitare, Dominick Williams au piano — la chanson déploie un espace de retenue et de puissance rare. Pas de surcharge, pas de fioriture. Riah murmure, suggère, laisse la place au silence, à l’écho, au doute. Sa voix, toujours à la frontière du tremblement, semble peser chaque mot comme une décision.
Le titre agit comme une réponse inversée à tous les hymnes d’amour sacrificiel. Ici, aimer, c’est rester, oui, mais sans se nier. C’est accompagner l’autre dans sa douleur sans tenter de l’effacer. La force tranquille du morceau repose justement sur ce paradoxe : être là sans s’effacer, soutenir sans se noyer. Et c’est bouleversant.
Tourné dans les conditions mêmes de l’enregistrement, le clip réalisé par Chris Rasmussen appuie cette idée d’authenticité radicale. Pas de décor surfait, juste la musique, les regards, et une tension palpable dans l’air.
Avec Stand By You, Riah ne se contente pas de publier un single : elle livre un manifeste sur l’amour adulte, celui qui ne cherche ni à réparer ni à fuir. Un tournant à la fois sonore et narratif qui laisse présager un album, The Fourth Wall, à l’ambition bien plus grande qu’une simple rupture pop. C’est un morceau pour ceux qui restent. Pas par faiblesse, mais par choix.
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juin 18, 2025Il y a des voix qui nous sont familières sans qu’on sache pourquoi. Celle de Lo van Gorp appartient à cette étrange catégorie : douce comme une confidence à minuit, précise comme une flèche tirée dans l’ombre. Choriste de l’ombre pour Chaka Khan, Jacob Collier ou Paul Carrack, saxophoniste caméléon pour Metropole Orkest, Lo revient aujourd’hui en pleine lumière avec The Works, son deuxième album solo — et probablement le plus ambitieux.
Si True Friends sonnait comme un hommage assumé à la sophistication West Coast de Steely Dan, The Works creuse plus profondément dans les galeries du soi. Il ne s’agit plus simplement de briller en technicien aguerri, mais de sonder ce qui, en soi, tremble, doute, évolue. Co-produit avec le fidèle Patrick Drabe, ce disque explore le poids des choix — les siens, ceux des ancêtres, des absents, des figures tutélaires — à travers des compositions sculptées comme des fresques à la main.
Chaque titre porte le nom d’un archétype (inspiré, entre autres, des travaux de Jung) : The Magician, The Soulmate, The Brother, The King… autant de reflets d’un Lo van Gorp multiple, épars mais cohérent. C’est du Yacht Rock cérébral, du R&B blanc transcendé par l’héritage jazz, de la pop qui n’a pas peur d’être lettrée — un disque à l’élégance analogue dans un monde compressé.
Mention spéciale pour Firebird, qui ouvre le bal sur une envolée d’harmonies veloutées dignes des Eagles époque Hotel California, suivi de Honey, petite sucrerie soul à la groove douce-amère. Equinox joue avec les contrastes, équilibre fragile entre deuil et lumière. Electricity vibre d’une énergie presque Steely Dan-ienne, tandis que Supernova clôt l’album dans un éclat de cuivres et de piano Rhodes, suspendu quelque part entre la terre et les étoiles.
Plus qu’un simple disque, The Works est un miroir tendu vers l’intérieur, un carnet de bord existentiel porté par des arrangements ciselés et une voix qui n’a jamais aussi bien porté son propre nom. Pour les amateurs de Joni Mitchell, d’AOR luxueux, de confessions jazz-funk et de balades cosmiques : ce disque est pour vous.
Lo van Gorp ne cherche pas à plaire au plus grand nombre — il cherche à dire quelque chose de vrai. Et c’est pour ça qu’on l’écoute.
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juin 18, 2025Dans l’univers brumeux d’Antistar, même les souvenirs ont des pixels. Avec Pyrotexnima, littéralement « feu d’artifice » en grec, l’artiste trace un sillage incandescent dans le ciel d’un rap alternatif méditatif, mutant et spectral. On ne sait jamais vraiment où l’on est — sur une plage à minuit ou dans le cloud d’une mémoire virtuelle. Et c’est précisément ça qui bouleverse.
Antistar ne chante pas, il incante. Sa voix flotte, hésite, se faufile entre les silences, dérape parfois, comme si elle cherchait une connexion Wi-Fi avec une âme. C’est beau, triste, un peu glitché — comme une caresse interrompue par une mise à jour système. Le producteur Tedis pose derrière lui un décor sonore minimaliste et cinématographique : nappes synthétiques en apesanteur, battements qui font écho à un cœur qui se souvient trop, et une tension électrique qui n’explose jamais vraiment — elle crépite.
Le texte, entièrement en grec, s’écoute comme un poème murmuré à travers un miroir noir. Des images à la fois intimes et cosmiques s’y répondent : solitude planétaire, puzzle affectif, étoiles suivies à l’aveugle. Et cette chute finale : « Ανάβω, και σαν πυροτέχνημα σκάω » — je m’enflamme, et comme un feu d’artifice j’éclate. Douloureusement beau.
Il y a du IAM dans l’écriture, du Woodkid dans la grandiloquence contenue, du Sevdaliza dans le corps-à-corps entre voix et silence. Mais Antistar reste Antistar : un météore grec tombé dans le rap post-urbain, nourri d’existentialisme, de solitude 4G et d’une mélancolie antique revisitée au vocodeur.
Pyrotexnima ne se contente pas d’être une chanson. C’est une fiction émotionnelle, une confession en hologramme, un cri doux dans le vide numérique. Une œuvre pour ceux qui aiment danser les yeux fermés avec leurs fantômes.
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juin 18, 2025Il arrive parfois que les albums les plus courts soient ceux qui marquent le plus profondément. Equinox, nouvel EP de Common Saints, en à peine plus de 14 minutes, bouleverse avec une grâce suspendue, comme un rêve que l’on croit avoir inventé au réveil. Charlie J Perry, longtemps artisan de l’ombre pour d’autres (Jorja Smith, BTS, Olivia Dean), livre ici son manifeste personnel. Un disque comme un seuil franchi, une mue sonore où les éléments se réconcilient : la nuit et l’aurore, la perte et la plénitude, le spirituel et la chair.
Les cinq titres de l’EP tracent une ascension intérieure. Firebird, en ouverture, a des ailes de phénix et la chaleur d’un groove solaire. C’est une cavalcade légère, irradiée de synthés qui scintillent comme des braises en suspension. Vient ensuite Honey, douceur en clair-obscur, où la voix de Perry semble flotter dans un bain d’âme 70’s, sensuelle mais pudique, à la frontière de l’extase et de la fragilité.
Le titre éponyme Equinox est le cœur battant du projet. Une méditation en apesanteur, oscillant entre spleen et apaisement, comme si Air s’était laissé guider par les fantômes de Nick Drake. Electricity bouscule l’atmosphère avec son énergie saccadée, presque funky, où les machines semblent respirer. Puis vient Supernova, final cosmique, flamboyant, où tout explose dans un ralenti céleste, une transe douce et fiévreuse.
Il y a ici quelque chose de profondément organique malgré les textures électroniques. Perry y sculpte le deuil comme on peindrait un vitrail : en laissant passer la lumière à travers les blessures. Loin d’un repli mélancolique, Equinox est un disque qui embrasse l’impermanence. Qui dit : « voici ce que je perds, voici ce que je deviens ».
Et si Common Saints n’était pas seulement un pseudonyme mais une proposition d’écoute : celle de trouver, dans les silences partagés et les harmonies suspendues, une forme de rédemption.
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juin 16, 2025Imaginez une nuit sans rideaux. La lumière urbaine lèche les murs d’une chambre encombrée de machines, de câbles, de souvenirs. Au centre, quelqu’un improvise une prière électronique. Ce n’est pas une chanson. Ce n’est pas une performance. C’est Milovat Teba, et ce quelqu’un, c’est Mars_999 — nouvelle mue de Juraj Péč, qui signe ici l’acte de naissance d’un solo écrit comme on vide un trop-plein : doucement, mais sans retour.
La voix n’arrive pas tout de suite. Elle attend. Comme s’il fallait d’abord apprivoiser les synthés modulaires, ces organismes vivants qu’il manipule dans l’ombre. La rythmique s’installe, parcimonieuse, presque hésitante, comme les premiers mots d’une lettre qu’on n’a pas encore décidé d’envoyer. Il n’y a rien de démonstratif ici, ni d’ostentatoire. Juste un besoin d’exister, quelque part entre les pulsations, entre deux versions d’un même soi.
Deux versions, justement : l’une, brute, capturée en solo dans sa chambre slovaque ; l’autre, réarrangée à Prague avec le producteur australien Rohin Brown et augmentée d’un piano hanté par l’Islandais Jakob Gunnarsson. Deux manières de dire je t’aime, ou peut-être de dire je t’ai aimé, mais sans jamais oser conjuguer au passé.
Il y a dans cette pièce une douceur coupante, une lumière d’aube qui n’a pas encore décidé si elle allait rester. C’est du minimalisme sentimental qui ne cherche pas à convaincre, mais à traduire l’indicible. On pense à Grouper, aux balbutiements de James Blake, à la tension silencieuse d’un film de Tarkovski — mais avec l’intimité d’un message vocal jamais envoyé.
Milovat Teba, c’est ce moment précis où un homme seul, entouré de machines, choisit d’aimer encore. À sa façon. Dans sa langue. À bas volume.Outils
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juin 16, 2025Il y a des chansons qui collent à la peau comme le sel d’une baignade nocturne, et Sound of Bloom en fait partie. Max Barskih, longtemps perçu comme un sculpteur de pop mélancolique, troque ici l’introspection romantique pour une extase lumineuse — mais sans renier les ombres qui l’habitent. Troisième éclat d’un album anglophone à venir, ce single flirte avec l’afrohouse comme un amant de passage, urgent mais inoubliable.
Dès les premières secondes, une pulsation chaude, presque organique, nous emporte. C’est une boucle rythmique qui respire, comme un cœur au bord de l’explosion. Barskih n’y cherche pas le climax, il y cherche la floraison — lente, sensorielle, presque mystique. Le son, ici, est matière : il s’étale, s’évapore, grésille sous la lumière comme un cliché surexposé d’un été trop réel. On pense à la moiteur d’un club à ciel ouvert, à la solitude radieuse d’une danse improvisée sous les néons, à l’idée même de fuir.
Mais sous cette légèreté trompeuse affleure un propos plus aigu. Sound of Bloom, c’est aussi l’affirmation d’un corps et d’un esprit qui refusent la torpeur, la guerre, le renoncement. À travers cette esthétique bubble-gum assumée — que certains qualifieront de frivole — Max Barskih injecte une forme de résistance douce, presque imperceptible. Résister, ici, c’est danser quand le monde chancelle. Faire éclore une saison intérieure quand tout s’effondre autour.
Ce single, comme suspendu entre joie sincère et mélancolie subliminale, évoque le geste d’un styliste de l’émotion : chaque motif, chaque texture sonore, chaque inflexion de voix semble taillée sur-mesure pour faire éclore une sensation. Rien n’est laissé au hasard, tout est livré avec la désinvolture étudiée d’un artiste qui connaît trop bien les creux du silence.
Max Barskih nous propose une échappée. Une floraison intime, sous tension, qui transforme la pop en refuge. On y entre comme on entrerait dans une serre tropicale, aveuglé par l’excès de lumière, désorienté, mais étrangement apaisé. Sound of Bloom nous invite à sentir. À danser, peut-être, mais surtout à respirer — enfin.
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juin 16, 2025Oubliez la techno fonctionnelle, les structures club en 4/4, la narration linéaire. Avec body.404, DARYNKA livre une œuvre aussi insaisissable que son propre parcours, fragmentée comme un rêve digital où l’on navigue à tâtons, entre les pixels d’une chair fantôme. Loin des stéréotypes de l’électro mainstream, la productrice ukrainienne explore une zone floue entre art sonore, fiction émotionnelle et architecture sensorielle. Un manifeste de l’ère post-humaine, écrit à même la peau glitchée de notre époque.
Chaque piste de cet EP est une variation sur le même fantôme : le corps, ou plutôt ses résidus, ses échos, ses tentatives d’exister dans un monde sans friction, sans contact. Uploaded Body ouvre le bal dans un souffle froid, comme si une mémoire tentait de se reconstituer après un crash. C’est fragile, traversé de silences, saturé de textures abrasives qui frôlent le noise sans jamais y plonger totalement. Une sorte de Berghain sous perfusion d’ambient industrielle.
Vient ensuite Sensual Body, faux morceau sensuel, vrai labyrinthe tactile où la voix de DARYNKA — intime, susurrée, parfois presque effacée — fait corps avec des beats cassés, des pads liquides, des respirations suspendues. Extended Body joue la distorsion douce, mêlant errance synthétique et tension diffuse, comme un appel à une extase impossible. Enfin, Real Body clôt ce rituel numérique dans un calme presque religieux, mais toujours hanté : la mélodie y est ténue, presque absente, remplacée par des sensations pures, des scintillements, une beauté clinique.
C’est une topographie émotionnelle. Une tentative d’écrire avec des sons ce que le langage ne sait plus dire. Une œuvre pensée comme une installation sonore autant qu’un EP, à mi-chemin entre l’avant-garde de PAN, la sensibilité radicale d’Arca, et la brutalité affective d’un Aïsha Devi.
Avec body.404, DARYNKA ne cherche pas à séduire. Elle déplie, dissèque, suggère. Elle parle aux solitudes connectées, aux corps absents, aux âmes à la dérive dans l’infra-monde digital. Une artiste en mouvement perpétuel, comme sa musique : insaisissable, viscérale, indispensable.
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juin 16, 2025Et si la classe se cachait dans la dissonance ? Dans The Out Cats, nouveau single aussi imprévisible que précis, Marc Soucy — compositeur caméléon et artisan des textures mentales — joue les équilibristes sur une corde tendue entre jazz affranchi et rock progressif sauvage. Oubliez la rigueur froide des académismes. Ici, ça swingue en diagonale, ça cogne avec tact, et surtout, ça prend la tangente dès que l’on croit avoir saisi le motif.
En une poignée de minutes, Soucy lâche la bride à une ménagerie sonore où chaque instrument semble s’émanciper de son rôle attendu. Les lignes de basse, sinueuses et groovy, rappellent celles de Jaco Pastorius ou Tony Levin, tandis que la batterie improvise des respirations syncopées à la Mahavishnu Orchestra. Les claviers flirtent avec l’absurde, injectant des couleurs art rock qui évoquent les errances les plus ludiques de Frank Zappa ou Gentle Giant.
Mais plus qu’un clin d’œil vintage à une époque bénie des dieux du contretemps, The Out Cats affirme une personnalité contemporaine, hybride, urbaine — quelque part entre un club de jazz brumeux et un laboratoire modulaire en orbite. Marc Soucy ne réinvente pas la roue, il la fait tourner sur une surface instable, la regarde vibrer, puis décide qu’elle fera mieux suspendue dans le vide.
Ce morceau, à la fois érudit et décontracté, prouve que le compositeur de Boston, connu pour sa série cinématographique STIR, n’a rien perdu de sa capacité à surprendre là où on ne l’attend pas. Avec The Out Cats, il signe une jam électronique et féline, élégamment insoumise, qui redonne au mot “fusion” ses lettres d’excentricité.
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juin 16, 2025On ne s’attendait pas à être autant chaviré par trois titres. Et pourtant. Blue, premier EP du duo MiRET&OCHOA, ne ressemble pas à une carte de visite : c’est une offrande. Une déclaration d’intention qui, sans hausser la voix, touche à une forme d’épure rare. L’un vient de la scène électronique downtempo, héritier discret des nuits de Barcelone. L’autre façonne des paysages intérieurs avec un piano préparé qui bruisse, grince, respire presque. Ensemble, ils ne fusionnent pas : ils dialoguent. Avec patience. Avec soin.
Il suffit d’un battement de cœur ralenti pour entrer dans Mellow, morceau d’ouverture aussi contemplatif qu’un lever de soleil au ralenti. Tout y est suspendu, flottant, comme si chaque note hésitait à exister trop fort. Puis The Blue Arp déploie ses nappes ondulantes, synthétiques mais jamais froides, à la manière d’un Stimming sous morphine, pendant qu’Ochoa convoque les fantômes d’un Erik Satie modernisé. C’est à la fois organique et cérébral, tactile et distant.
Mais c’est Broken qui renverse le jeu. À contre-pied, le morceau embrasse un breakbeat discret à 120 BPM qui donne du corps sans briser l’élan contemplatif. Le piano y devient une rivière nerveuse, tandis que les textures analogiques déversent une nostalgie brumeuse. On pense à Aphex Twin en cure zen, à la bande-son d’un amour impossible dans un film de Wim Wenders.
Avec Blue, MiRET et Ochoa signent une œuvre en apesanteur, entre musique de chambre et club secret à l’aube. Une forme d’ambient qui assume ses racines méditerranéennes tout en murmurant à l’oreille de Brian Eno. Ce n’est pas un disque à écouter, c’est un disque à habiter.
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juin 9, 2025Sur « Ayamase », Zinoleesky n’invite pas simplement Ms Banks à rapper un couplet, il l’invite à dîner — mais sur un beat. Et ce n’est pas un date classique : on est à Lagos, dans un quartier vibrant, entouré de regards, d’attentes, de traditions. Ce qu’ils nous servent, c’est une joute douce-amère, une chorégraphie verbale où amour, appétit et pouvoir se jaugent comme des plats bien relevés.
Le titre, extrait du très remarqué Gen Z, premier album de Zinoleesky (déjà fort de 100 millions de streams et d’un Top 10 Billboard), puise son nom dans un plat yoruba au piment redoutable. Mais ici, ce n’est pas seulement la cuisine qui pique : c’est la tension entre les corps, les mots, les silences. Zinoleesky, dans son registre mélodique tendre et désabusé, chante la loyauté, l’attente, le fantasme d’une relation qui tient tête au chaos. Ms Banks répond du tac au tac, avec une assurance tranchante : pas question d’être le « plat d’accompagnement ».
Tourné à Lagos par Mediakid, le clip prolonge cette métaphore culinaire en affront stylisé. Deux crews se défient sans violence mais avec une intensité quasi mythologique. Les gestes sont lents, les regards brûlants. Il y a du Spike Lee dans la composition, du Nollywood dans l’énergie, et une Lagos éternelle dans chaque recoin de l’image.
Mais ce qui fait de Ayamase bien plus qu’un featuring soigné, c’est son équilibre : ni Zinoleesky ni Ms Banks ne prennent le dessus. Chacun.e incarne une force, une vérité, une culture. L’un, enfant de la rue et poète générationnel ; l’autre, reine du grime londonien, symbole d’empowerment. Ensemble, ils cuisinent un slow-banger aussi sensuel que revendicatif.
Plus qu’un titre de plus sur Gen Z, Ayamase en est l’âme culinaire et émotionnelle. Un slow fight aux saveurs d’Afrique, un morceau qui parle d’amour comme on parlerait de stratégie, avec piquant et tendresse.
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juin 9, 2025Pas besoin de sucre glace quand Tee Peters te balance un dessert auditif aussi moelleux que Victoria Sponge. Ce nouveau single, à la croisée du Jersey Club et du Hip-Hop, déborde d’une joie contagieuse sans jamais sombrer dans la niaiserie. Loin d’un gâteau trop sucré, ce morceau est un concentré de spontanéité et d’énergie maîtrisée. L’ingrédient secret ? Un vocal sample tombé du ciel, catalyseur d’un banger qui groove avec le sourire en coin.
Dès les premières secondes, la production de D’larm impose un rythme claquant et élastique, un beat rebondissant comme une basket sur bitume chaud. Les kicks typiques du Jersey Club trépignent et se multiplient, mais la magie opère dans l’équilibre : rien n’est gratuit, chaque boucle sert la narration.
Tee Peters rappe comme on respire un après-midi de juillet — naturel, joueur, lucide, les pieds dans le sable et le regard tourné vers les étoiles. Entre introspection douce et vibes solaires, Victoria Sponge ne choisit pas : il juxtapose, superpose, et assume ses contrastes. Une ode à ces moments suspendus où l’on savoure la compagnie des autres, le présent, sans trop se poser de questions.
C’est un track qui célèbre sans crier, qui danse sans prouver, qui sourit sans poser. Un hymne pour celles et ceux qui cherchent la lumière dans le détail, le groove dans les interstices. Tee Peters confirme ici qu’il a l’art d’écrire des morceaux comme on fait un clin d’œil complice à la vie : légers en surface, profonds dans le fond. À déguster sans modération.
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juin 9, 2025Dans un paysage musical britannique en quête d’émotions vraies, KiLLOWEN trace sa route avec une constance aussi rare qu’électrisante. All 2 U, son nouveau single, incarne cette trajectoire ascendante comme une capsule d’été distillée dans une boîte à rythmes 2-step. Le morceau samplé de My Boo des Ghost Town DJ’s n’est pas juste un clin d’œil générationnel : c’est une déclaration. KiLLOWEN convoque ici les fantômes des slow jams de son enfance, les mix CD gravés, les amours adolescentes à la tombée du jour.
Mais cette douceur old-school est contrebalancée par une urgence contemporaine. L’artiste ne s’enferme pas dans le rétro : il réinvente. Avec sa voix mi-narrative, mi-crooneuse, il insuffle un spleen moderne dans les beats sucrés. La nostalgie, chez lui, ne pleure pas — elle danse. All 2 U est à la fois confession intime et banger de festival, pensé autant pour les écouteurs solitaires que pour les foules en liesse.
On y retrouve tout ce qui fait la force du « garage-rap » made in KiLLOWEN : des prods qui font glisser, des lignes mélodiques accrocheuses, et surtout ce phrasé élastique, à la croisée de Mike Skinner et Brent Faiyaz. Mais au-delà du son, il y a l’histoire : celle d’un kid de Hayes devenu chroniqueur mélancolique du quotidien britannique. Sa force, c’est de rendre le banal poétique. De transformer un appel manqué en refrain générationnel.
Avec All 2 U, KiLLOWEN confirme qu’il est bien plus qu’un phénomène viral ou un énième revival UKG. Il est devenu la bande-son de ceux qui rêvent, doutent et dansent entre deux stations de métro. Un conteur d’époque, les deux pieds dans la rave, le cœur dans la poésie.
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juin 9, 2025Christopha n’est pas là pour collectionner des Rolex. Avec Millionaire, l’artiste britannique taille dans la masse du rap moderne une fresque introspective, tendue entre ambition, conscience sociale et détachement matérialiste. Ici, le million ne se compte pas en chiffres mais en idées. En audace. En liberté intérieure.
Véritable électron libre du hip-hop UK, Christopha construit depuis plusieurs années un répertoire cohérent et affûté, mêlant le storytelling à la réflexion existentielle, dans une langue qui découpe, éclaire et refuse les clichés. Millionaire ne fait pas exception. Derrière le titre clinquant se cache un morceau en équilibre instable entre affirmation de soi et remise en question, entre feu sacré et contrôle froid du verbe.
Le beat, sobre mais entêtant, repose sur une boucle minimaliste, presque hypnotique, qui laisse toute la place aux mots. On pense aux premières heures de Little Simz, à la retenue nerveuse d’un Loyle Carner ou à la sagesse brutale de Dave. Mais Christopha trace sa propre ligne. Sa diction est précise, son timbre posé, sa présence magnétique. Il ne cherche pas à en faire trop. Il parle, et on l’écoute.
À l’heure où le rap britannique alterne entre bangers drill et egotrips grandiloquents, Christopha ose la nuance, la densité, la lente montée en tension. Millionaire n’est pas un tube, c’est une déclaration — d’intention, de foi, d’indépendance. Un morceau qui s’adresse à celles et ceux qui savent que la vraie richesse ne s’étale pas sur un feed Instagram, mais se construit en silence, à coups de lucidité et de courage.
Pas besoin de signer chez une major pour briller. Pas besoin de hurler pour marquer. Millionaire est un rappel élégant : dans un monde où tout va trop vite, penser encore, c’est déjà être riche.
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juin 9, 2025Imagine un été sans fin dans un café de bord de mer à Sidmouth, un Rhodes en fond, une trompette qui caresse l’air salin, et un beat tranquille qui flotte entre deux époques. Lampin’, le dernier album de Synthonic, n’est pas seulement un hommage à l’Acid Jazz des 90’s — c’est une passerelle subtile entre nostalgie analogique et production digitale contemporaine, un disque pour les diggers autant que pour les rêveurs modernes.
Kieron Garrett, alias Synthonic, fait ici bien plus que revisiter un genre : il le remixe de l’intérieur, avec des textures précises, des harmonies sophistiquées, et une science du groove qu’on pensait oubliée dans les rayons poussiéreux des compiles Talkin’ Loud. Mais Lampin’, c’est tout sauf une reconstitution. Les cuivres (Vasilis Xenopoulos au sax ténor, Jack Birchwood à la trompette), les lignes de basse bondissantes de Valere Speranza, les touches de guitare fluide de Jeremy Dunning : tout ici respire la fluidité, la complicité, la passion du son bien fait.
Il y a dans All Day, Every Day et Lampin’, les deux morceaux phares, une maîtrise des arrangements qui frôle le raffinement orchestral, sans jamais perdre l’instinct du funk. Le souffle live y est palpable, mais dompté par une production maison qui joue habilement avec le temps — samples, VSTs, vrais synthés, Rhodes inversé, sidechain discret… On est loin du lofi de salon : ici, chaque détail est calibré pour maximiser la détente, l’élégance et la classe.
Avec Lampin’, Synthonic confirme qu’il est possible de faire du jazz cool et dansant en 2025 sans tomber dans le pastiche ni l’auto-caricature. C’est chill, oui. Mais aussi dense, riche, ciselé. Et si Jamiroquai avait grandi à Sidmouth avec une MPC et un abonnement à Bandcamp, il aurait sans doute signé un disque comme celui-là.
Un album à écouter casque vissé et yeux mi-clos, quelque part entre un club de jazz imaginaire et un rooftop au coucher du soleil.
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juin 9, 2025Il y a des morceaux qui ne s’écoutent pas frontalement. On les surprend. On s’y glisse comme on ouvrirait un vieux carnet dans une maison silencieuse, alors que dehors, la pluie parle un dialecte qu’on n’a jamais vraiment appris à traduire. C’est exactement ce que provoque The Rain Spoke in Paper Sky, le dernier bijou de KB-S, artiste de l’ombre qui trace depuis Minneapolis un sillon aussi discret que singulier, entre hip-hop spectral, ambient artisanale et rêverie lo-fi à la dérive.
Sans beat tapageur ni hook accrocheur, le morceau se déplie avec la lenteur d’une lettre oubliée. Un sample fragile semble fondre entre les gouttes, une basse douce s’efface à mesure qu’elle apparaît, et les textures s’enlacent comme un souffle sous cellophane. C’est une musique d’instants suspendus, de pensées qui se forment sans se dire, de mélancolies non identifiées. La patine lo-fi est réelle, mais jamais décorative — elle agit ici comme un voile volontairement flou, une mise à distance poétique.
KB-S ne cherche pas à briller, il cherche à faire résonner. Deux décennies à produire sans chercher le devant de la scène, des voyages multiples comme autant de sédiments sonores dans ses boucles… Il ne revendique rien, et c’est précisément là que sa musique touche. Le morceau ne prétend pas inventer une nouvelle esthétique, mais il en révèle une variation intime, inattendue, subtilement hybride.
Dans The Rain Spoke in Paper Sky, le hip-hop n’est plus une fondation, mais une lointaine mémoire. Ce qui compte, c’est le climat, l’espace intérieur que le titre ouvre — un paysage mental d’eau, de papier, et de ciel. Une pièce minimaliste, peut-être, mais où chaque détail murmure une vie entière.
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juin 9, 2025Dans un monde saturé de playlists interchangeables et de collaborations TikTok-friendly, Africa Express nous rappelle ce que veut dire faire de la musique ensemble. À l’ancienne, à l’instinct, à l’âme. Et si le nouvel album Bahidorá promet d’être un festin de 21 pistes incandescentes, ce sont ses deux premiers éclaireurs, “Mi Lado” et “Kuduro”, qui donnent déjà le vertige.
Mi Lado, c’est un battement de cœur qui pulse entre le Mexique, la Caraïbe et l’Europe. Sur une base reggaeton charnelle, presque moite, Mare Advertencia pose son flow rageur avec une précision chirurgicale. Militante féministe zapatiste et poétesse urbaine, elle porte le morceau comme un manifeste intime et politique, tandis que Poté (électron libre passé par le label de Bonobo) injecte une sensibilité insulaire, à la fois mélancolique et solaire. Le beat, signé Alansito Vega, est une marée lente qui vient lécher les pieds, puis engloutir les certitudes. Pas une chanson : un mirage amoureux qui a le goût du sel, de la sueur, et de l’au revoir.
À l’opposé du spectre émotionnel, Kuduro déboule comme une tornade. Fatoumata Diawara et Moonchild Sanelly, reines indomptées de leurs continents respectifs, s’y renvoient la balle dans un ping-pong vocal aussi hypnotique que brutal. Le beat — signé Tom Excell — est un coup de marteau rythmique qui fait trembler les murs. Ici, l’afro-futurisme rencontre le gqom, le punk, et une forme de techno primitive, comme si le morceau avait été composé dans un bunker en fusion. Et les paroles ? À peine audibles, mais tellement viscérales qu’on les sent vibrer dans les os. Ce n’est plus de la musique, c’est de la possession.
Avec ces deux titres, Africa Express ne fait pas que livrer des singles : il orchestre une collision frontale entre continents, esthétiques et états d’âme. Mi Lado est une prière sensuelle ; Kuduro, un exorcisme. Ensemble, ils posent les bases d’un projet qui regarde l’avenir droit dans les yeux, sans baisser le volume.
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juin 4, 2025On l’écoute les yeux fermés, comme on lit une lettre qu’on n’aurait jamais osé écrire. Stand, la nouvelle offrande musicale de Once Mary, n’est pas une chanson au sens traditionnel du terme. C’est une incantation douce, presque murmurée, qui étreint l’auditeur là où ça fait mal, et là où ça soigne. Car il y a dans la voix de Mary Ann Foreman une manière de faire vibrer le silence. De faire de l’immobilité un acte d’amour.
Issue d’un parcours aussi vaste que son souffle — née à Okinawa, façonnée au Moyen-Orient, enracinée aux États-Unis — Once Mary écrit comme on marche dans une mémoire : chaque mot est chargé, chaque image suspendue entre l’intime et l’universel. Stand est un poème mis en musique, ou peut-être une prière habillée de soul ambient, de spoken word et de silences choisis. Rien n’est là par hasard. Chaque souffle est un geste. Chaque ligne semble avoir été écrite pour celui ou celle qui n’avait plus de mots pour dire « je suis là ».
L’instrumentation se fait caresse : nappes discrètes, rythme lent, tension douce. C’est la bande-son d’un moment que l’on attend, d’un amour qui ne force rien, qui ne fuit pas, qui reste. Un amour qui entend les peurs de l’autre et y répond par la présence. Le genre d’amour qui ne s’exhibe pas, mais qui construit en secret un refuge. “Just stand still and I’ll take care of everything else”, dit-elle. Et l’on y croit, comme à une promesse ancienne.
Avec Stand, Once Mary ne cherche pas à plaire : elle cherche à toucher. Elle trace un sillon rare, entre poésie mise à nu et soul méditative, quelque part entre Arlo Parks et Lianne La Havas, mais avec cette singularité propre à celles qui ont trop vécu pour se contenter de jolis refrains.
Stand est une réponse à l’éparpillement du monde. Une voix qui murmure : “Reste, je te couvre.”
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juin 4, 2025Un carnet, un piano, un monde. Fiona Ross n’a jamais fait les choses comme les autres – ni en jazz, ni dans l’industrie musicale, ni dans la vie. Avec Moments in My Notebook, son nouveau double album de 21 morceaux, elle atteint un cap symbolique : 100 chansons originales composées et enregistrées. Mais ici, pas de rétrospective ni de compilation opportuniste – c’est un disque vivant, mouvant, enraciné dans le présent, traversé de souvenirs, de colère, de poésie et de joie.
Chaque titre est une scène, un instant noté à la volée dans ses fameux carnets. « Running Into Your Arms » ouvre la marche comme on entre dans un roman – intimiste et vibrant. Puis viennent « Let Your Soul Shine », écrite d’un seul jet après un flash dans un marché londonien, et « I Don’t Want Money », cri lucide des musicien·nes qui refusent que l’art se plie à la loi du capital. Il y a de la Nina Simone dans l’approche : émotion brute, engagement doux, virtuosité sans esbroufe.
Ross multiplie les registres : la saudade de « Pirates in Paris », la confession dans « Sometimes I Feel So Alone », la satire feutrée de « Not My Kind of People », et l’ironie vibrante de « No More Hypocrisy ». Mais aussi des moments de pure grâce, comme « When I Think Of You » et « You Make The Rain Go Away », ballades aux arrangements feuilletés, portés par un groupe de musiciens d’élite — dont Gibbi Bettini à la guitare, Marley Drummond à la batterie et Loren Hignell aux bois.
« China Told Me: The Live Session » est un moment de grâce féminine et générationnelle, réunissant Mary Sho et les jeunes musiciennes de J Steps. Rarement un titre jazz aura incarné avec autant de naturel la transmission et la sororité. Autre bijou de cette collection : « Voices Unheard », où Ross rend hommage aux figures invisibilisées comme Melba Liston ou Ida B. Wells, dans un spoken-word déchirant et organique.
Mais c’est « 100 Songs » qui scelle l’œuvre avec une pudeur bouleversante : Fiona y parle à ses parents absents, aux absents tout court, à ceux qu’elle aime sans toujours pouvoir leur dire. Le piano y est nu, la voix fragile, et l’héritage en filigrane.
Enregistré entre plusieurs studios avec une équipe généreuse et inspirée, Moments in My Notebook n’est pas une simple étape : c’est une carte de voyage, une archive d’émotions, un manifeste discret d’indépendance artistique. Et Fiona Ross, quelque part entre Betty Carter, Laurie Anderson et une voix qu’on n’avait jamais encore entendue, signe là un des grands albums jazz de l’année.
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juin 4, 2025Il faut le voir, Raydeo, sortir de l’ombre comme un protagoniste d’animé au regard fendu d’espoir, une cicatrice invisible au coin du flow. Le rappeur new-yorkais, révélé par un album de spleen sous-marin (I Be Sad Too), revient avec “Plus Ultra” — une claque sobre, lucide, qui fait danser les névroses avec panache. On a vu passer mille tentatives de renaissance dans le rap underground de la côte Est, mais rarement une aussi précise, aussi instinctive, aussi débarrassée du clinquant pour retrouver l’épure du mouvement.
Le titre, qui pique son ADN à My Hero Academia, devient sous ses doigts autre chose qu’un hommage geek. Ce n’est pas un déguisement mais un prolongement naturel de son état d’esprit : pousser, encore, jusqu’à fissurer la roche. Sur un beat signé 4most, aussi souple qu’une hanche de soul, Raydeo balance une prose truffée de références, comme s’il avait passé sa vie à digérer la mémoire collective pour mieux la restituer à sa sauce. Il y a du MF DOOM dans le raffinement, du Joey Bada$$ dans l’aspérité, du Kendrick dans l’élan intérieur. Surtout, il y a Raydeo, désormais sûr de son lexique, de ses élans, de ses silences.
Loin de toute pose nostalgique, “Plus Ultra” agit comme un polaroid en pleine course. Un instantané vibrant d’un gamin du Bronx qui a compris que les victoires discrètes valent mieux que les trophées vides. Il ne cherche pas l’approbation, il offre une vision. Un hip-hop sans effet de manche mais cousu d’exigence, de sueur et de lectures digérées.
Et si le futur du rap de New York n’était pas dans le passé glorifié, mais dans cet entre-deux fragile que Raydeo est en train de redessiner à voix haute ?
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juin 4, 2025Un flow venu du bitume, des percussions gorgées de soleil et une alliance inattendue : Light & Love ne se contente pas d’être un morceau, c’est une déclaration. Le genre de titre qui rassemble autour du feu sacré, là où les frontières s’effacent dans la pulsation commune.
A!MS, enfant du monde et architecte du genre “Global Street”, réussit un coup de maître en convoquant Julian Marley – fils de légende, voix de sagesse – le producteur Grammy winner Antaeus, et le binôme Hypertone pour façonner un hymne hybride. Un pied dans le reggae, un autre dans le dancehall numérique, et la tête en pleine vision futuriste.
Ici, la rue rencontre le monde. L’esprit hip-hop se marie aux racines afro-caribéennes, les riddims chaloupés prennent la forme d’une prière urbaine. Pas de prêche : juste une énergie, une évidence. Light & Love, c’est une invitation à construire plutôt que diviser, danser plutôt que fuir. La voix de Marley est apaisante comme une onde chaude au creux de l’orage, et A!MS y répond avec la nervosité élégante de ceux qui ont vu les coins sombres mais choisissent la lumière.
Sous ses airs de track feel-good, c’est un manifeste en pleine lumière – la bande-son d’un été qui n’oublie ni ses douleurs ni ses rêves. Et ce n’est qu’un prélude : avec un album à venir et une série de Wave Fests à Ayia Napa, A!MS trace une route entre les scènes, entre les genres, entre les mondes.
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juin 4, 2025Elle arrive comme une silhouette floutée dans la pénombre d’un club moite, La plus belle du cartel ne demande pas qu’on l’écoute : elle exige qu’on la ressente. C’est une traînée de sueur sur une tempe, une boucle de basse qui colle au bassin, une chanson qui s’infiltre et ne ressort plus.
SOLAMOUR, dans un mélange charnel de beats indie dance et de tension quasi cinématographique, signe ici un morceau qui évoque à la fois les nuits à courir après quelque chose et les matins où tout semble déjà trop tard. Ce n’est pas de l’électro qui tabasse. C’est une caresse lente, presque sadique. Une montée d’adrénaline sans climax.
La voix — désinvolte, un peu lasse, un peu hautaine — te murmure dans le creux du cou. Comme si Sébastien Tellier s’était perdu dans un club berlinois un soir de pleine lune, et qu’il avait laissé ses lunettes dans les toilettes. Comme si Clara Luciani avait trop fumé et décidait de ne plus articuler. C’est flou, c’est sexy, c’est trouble. Et c’est volontaire.
Il y a quelque chose d’à la fois très français et très vénéneux dans ce titre. On pense à Sexy Sushi pour l’insolence, à Rebeka Warrior pour la moiteur, à L’Impératrice pour l’élégance poisseuse des basses. Le refrain tourne comme une obsession, et la ligne mélodique, simple mais entêtante, fonctionne comme une fragrance qu’on reconnaît immédiatement sans pouvoir la nommer.
La plus belle du cartel, c’est une héroïne qu’on ne rencontre qu’une fois. Celle qui met le feu au comptoir, puis disparaît avant qu’on ait pu lui dire au revoir. Et le morceau, comme elle, s’évapore. Mais laisse une empreinte, quelque part entre l’ombre et la lumière.
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juin 4, 2025Tu ne captes pas tout de suite. Nightshade se déploie comme une brume : élégante, vénéneuse, impalpable. À la première écoute, tu hoches la tête – beat boom bap soyeux, grooves feutrés, un flow souple qui t’attrape par la manche sans crier gare. Puis les couches s’accumulent. Et là, tu comprends : ce n’est pas un simple track. C’est un sortilège.
St.Bedlam ne rappe pas, iel incante. Chaque phrase claque comme un murmure tordu au bord d’un abîme urbain. Les images se télescopent – poésie noire, introspection écorchée, spiritualité fêlée. C’est l’ego death remixé façon fumigène sensuel. “We made it sexy” annonce-t-iel, et c’est vrai : la mort du moi n’a jamais aussi bien sonné.
Le pont harmonique vient caresser ce chaos avec une douceur insoupçonnée. Une respiration, une lumière trouble au fond du tunnel. Comme si le spleen avait trouvé son slow jam. Et derrière, le beat ne lâche rien. Il pulse comme un cœur qui a trop vu, trop perdu, mais qui continue à pomper du groove.
On pense à MIKE, à L’Rain, à des scènes en 4:3 filmées sur VHS dans une chambre remplie d’encens et de peintures abstraites. Le genre de morceau qu’on envoie à un·e inconnu·e à 3h du matin avec juste un “écoute ça, c’est nous.”
Nightshade est une offrande rare, une potion de mots et de sons où l’intime devient mythologie urbaine. C’est étrange, c’est doux, c’est brillant. Et comme toutes les plantes toxiques, ça attire irrésistiblement.
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juin 4, 2025Il y a dans Sad Circus un parfum de crépuscule sur le dancefloor, une lumière stroboscopique qui n’éclaire plus les corps mais les pensées. Rae, muse trouble des nuits qui finissent mal, signe ici un hymne aux cœurs cabossés qui dansent pour oublier — ou se souvenir. Entre dance pop aux teintes fluo et deep house à la mélancolie raffinée, elle tisse une boucle hypnotique où l’émotion pulse à chaque kick.
Le morceau porte bien son nom : c’est une parade de faux sourires, une fête à peine voilée de solitude. Mais dans ce cirque triste, Rae tient le rôle principal avec une élégance désarmante. Sa voix, aérienne, semble suspendue dans un nuage de delays et de synthés brumeux, oscillant entre confession intime et mantra club. On pense à Robyn, à Grimes, à Jessie Ware, mais avec une détresse plus nue, moins stylisée — presque brutale dans sa vérité.
Les beats sont là pour porter, pas pour masquer. La production, toute en subtilité, laisse la place aux silences, aux failles, aux respirations douloureuses. Sad Circus n’est pas une track pour s’ambiancer, c’est une track pour se noyer, ensemble, dans l’euphorie douce-amère du déni.
Et pourtant, ça tape. Ça tape juste. Parce que Rae ne chante pas la tristesse : elle la danse. Et nous avec.
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juin 4, 2025Dans Reflection, PSYCHIC FEVER from EXILE TRIBE transforme la surface glacée d’un miroir en une boule à facettes. Le reflet n’est plus passif : il danse, il interroge, il explose en lumière. Le collectif japonais, héritier direct de la puissance scénique d’EXILE TRIBE, livre ici un titre à la croisée des sensibilités R&B, pop urbaine et dancefloor irradié d’émotions.
Dès les premières secondes, on sent le vernis brillant d’un hit calibré mais jamais lisse. Les nappes synthétiques flirtent avec une basse bondissante, les beats claquent comme des portes qu’on hésite à franchir, et les voix — à la fois suaves et précises — tracent le portrait d’une introspection qui a du rythme. Reflection, c’est l’instant où l’on se regarde vraiment. Pas dans les yeux de l’autre, mais dans sa propre lumière, parfois crue, parfois douce, toujours nécessaire.
Là où certains projets R&B tombent dans la redite ou la surenchère, PSYCHIC FEVER affine le propos avec une conscience chorégraphique du son. Chaque break, chaque montée, chaque chorus semble pensé pour un mouvement, un regard caméra, un geste de trop ou d’amour. Le résultat est une track profondément visuelle, presque cinématographique dans son agencement. On pense à The Weeknd pour le vernis eighties en arrière-plan, à BTS pour la précision pop, mais l’identité de PSYCHIC FEVER reste intacte : énergique, affirmée, délicatement japonaise dans son élégance contenue.
Avec Reflection, le boys band ne fait pas que proposer un banger dansant : il nous tend un miroir. Et si on osait y plonger les yeux, nous aussi ?
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juin 4, 2025Il ne s’excuse pas. Il bouscule, tord, caresse, déconstruit, puis reconstruit. Frankie Alpha, producteur énigmatique basé au Royaume-Uni, fait son entrée fracassante dans le game électronique avec « Bludgeoning On the Dancefloor », un premier extrait aussi technique que taquin, qui sert de mise en bouche à un EP attendu comme un manifeste de sa singularité.
À mi-chemin entre IDM rêveur, house déconstruite, techno soyeuse et ambient post-soul, ce morceau est un laboratoire où les textures s’embrassent et s’entrechoquent. Un groove provocateur sous-tend le tout, comme un fil rouge invisible mais irrésistible. Alpha, ancien batteur, injecte un sens du rythme d’orfèvre, précis sans jamais être rigide, organique sans tomber dans l’aléatoire.
Il y a dans Bludgeoning On the Dancefloor une dramaturgie : une montée en apesanteur, presque candide, portée par des nappes vaporeuses et des harmonies vocales expérimentales, puis un basculement vers une basse liquéfiée et sensuelle, cachée jusque-là dans les interstices du morceau. Le virage est net, jouissif. L’auditeur vacille, mais retombe toujours sur ses pieds. C’est là tout l’art de Frankie Alpha : brouiller les repères sans perdre la main.
Cette alchimie étrange entre synthés flottants, basses “clunky” comme il dit – une collision de beurre de cacahuète et de verre – et une sensualité presque glitchée, évoque autant les pirouettes d’Aphex Twin que la tendresse de Bonobo ou les pulsations de Bicep. Pourtant, aucune référence ne vient vraiment contenir Alpha. Il trace, dès ce premier single, une ligne de fuite sonore qui lui appartient.
Le titre porte bien son nom. Il cogne, mais avec panache. Il n’est pas question ici d’un simple banger de club, mais d’un morceau à double vitesse, qui évolue avec ses auditeurs, que vous soyez dans un open field sous les strobes ou seul, casque vissé dans le train.
Frankie Alpha ne fait pas que lancer un morceau : il ouvre une brèche. Et « Bludgeoning On the Dancefloor », c’est l’appel d’air d’un producteur qui ne vous demandera jamais de danser à sa manière — mais vous fera bouger autrement.
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juin 4, 2025Pas besoin de beat hyper-produit ni de topline surchargée pour faire trembler les corps et éveiller les esprits. Avec “Everyday”, Luna Grey déploie une énergie charnelle et affirmée sur une base minimaliste, presque organique. Guitare acoustique, souffle de percussions discrètes, groove subtilement dosé : le morceau respire, transpire, s’insinue. C’est du pop-hip-hop en équilibre, entre caresse et affirmation, sensualité et lucidité.
Luna Grey n’est pas de celles qui hurlent leur indépendance — elle la murmure avec confiance. Sa voix, douce mais décidée, tisse des harmonies qui planent au-dessus du rythme avec une aisance rare. Chaque mot semble pesé, chaque ligne d’abord chantée, puis rappée, glisse dans un flow souple et hypnotique. Elle parle de désir, oui, mais aussi de constance, de choix, de puissance personnelle. “Everyday”, c’est l’envie d’être désirée sans s’effacer, d’être aimée sans se diluer.
Ce qui frappe, au-delà de la production volontairement épurée, c’est la sincérité. On sent que Luna Grey ne joue pas un rôle. Elle fait de la musique pour s’ancrer, pour inspirer — une prêtresse contemporaine à la croisée du R&B conscient, du spoken word et de la pop solaire. Loin des clichés, elle construit un territoire singulier, quelque part entre les vibrations acoustiques de Lauryn Hill et l’introspection mystique de FKA twigs, version unplugged.
“Everyday” est un appel à vivre avec intensité et intégrité. Un chant de soi pour celles et ceux qui avancent chaque jour avec intention, même les lundis gris.
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juin 4, 2025Oubliez les hits calibrés, les refrains filtrés, les corps photoshopés. “Bear Soup” est une claque électro-pop qui déborde de sueur, de chaleur, de chair et de rire. Né d’une question simple et terriblement urgente – “Pourquoi n’existe-t-il pas encore d’hymne twerk pour les bears ?” – ce morceau est tout sauf un gag. C’est un banger queer assumé, hilarant et fièrement excessif, porté par deux artistes qui n’ont plus besoin de permission pour être démesurés, brillants et impudiques.
Tom Goss, troubadour des amours modernes au parcours improbable (lutteur, séminariste, puis poète pop polyamoureux), et Chris Conde, rappeur texan férocement punk et ouvertement queer, unissent ici leurs forces pour célébrer les corps qui ne rentrent pas dans les cases. Bear Soup, c’est un maelström de basses trap, de synthés sautillants et de punchlines en sueur, où l’on twerke au bord de la piscine avec fierté, vergetures et poils inclus. Loin des clips Instagram lissés à outrance, ici, l’énergie est brute, comique, sensuelle, décomplexée.
Mais derrière l’humour assumé du titre se cache aussi une vérité politique : revendiquer la fête comme un espace de libération pour toutes les morphologies, tous les désirs, toutes les peaux. Le message est clair : la joie queer est un acte radical, et danser peut être un cri d’amour à soi-même.
“Bear Soup” n’est pas un morceau de plus dans la playlist LGBTQIA+ du mois de juin. C’est un hymne estival militant, charnel, absurde et nécessaire — un uppercut pop pour celles et ceux qui refusent encore de voir la beauté au-delà des standards normés. Et surtout, c’est foutrement dansant. Alors baisse le regard, plie les genoux, et entre dans la soupe.Outils
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juin 4, 2025Ça ne se décide pas, un morceau comme “Peu à Peu”. Ça se rêve, ça se murmure, ça se traverse comme un souvenir qui refuse de se taire. Daklaoma, alchimiste de la nuance, livre ici un titre qui ne suit aucun plan de vol prévisible. C’est un croisement suspendu entre l’Afrofusion, le rap francophone murmuré dans la gorge, et une sensibilité orchestrale d’un autre temps. Imaginez un beat à la Burna Boy qu’on aurait fait passer par une salle de concert baroque.
La voix de Daklaoma — un timbre fragile mais habité, comme frotté aux silences — vient s’y poser non pas pour dominer, mais pour révéler. Elle dit sans appuyer, évoque sans expliquer, elle suggère une ascension lente, un “peu à peu” qui n’est ni résignation ni attente, mais mouvement intérieur. Comme si l’on marchait sur le fil tendu entre ce qu’on a dû taire et ce qu’on choisit enfin d’incarner.
Les orchestrations s’invitent sans prévenir : nappes de cordes dramatiques, touches de piano impressionnistes, souffle choral presque sacré. On entend l’enfance classique, la rigueur du conservatoire, le flamenco tatoué dans le cœur. Mais Daklaoma ne tombe jamais dans l’ostentatoire. Chaque élément semble posé avec une pudeur chirurgicale, comme si tout excès risquait de faire éclater l’émotion contenue.
Et c’est peut-être là que “Peu à Peu” trouve sa force : dans sa capacité à sublimer la lutte sans la travestir. Le texte s’inscrit dans cette esthétique du fragment, de la reconstruction lente après la chute — pas celle qui cherche l’applaudissement, mais celle qui écoute la voix revenir, contre toute attente, contre tout diagnostic.
C’est une musique de seuils et d’équilibres. Une respiration dans un monde trop rapide. Une invitation à avancer, doucement, mais avec tout ce qu’on a.
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juin 4, 2025Imagine une boule disco solitaire, suspendue au plafond d’un club vide, dont les reflets colorés balaient lentement des souvenirs flous. C’est dans cet entre-deux que s’épanouit “Looking for Love” de Ciel Prince : un hymne dansant aux allures de cœur brisé, pulsé par une production électro-pop aux larmes synthétiques et des éclats R&B qui glissent sur la peau comme un souffle chaud.
Il y a chez Ciel Prince quelque chose d’immédiatement attachant, une vulnérabilité assumée qui ne cherche pas à plaire mais qui touche juste. Sa voix — posée avec une fausse désinvolture sur des nappes mélodiques qui évoquent aussi bien The Weeknd que Troye Sivan — s’ouvre sur un vide doux-amer : celui de la quête amoureuse dans un monde ultra-connecté où l’on se frôle sans jamais vraiment se rencontrer. Chaque mot semble à la fois intime et universel, murmuré pour soi mais hurlé dans l’espace numérique.
La force du morceau ne réside pas dans son originalité formelle — le beat électro-pop/R&B est calibré, les transitions efficaces, la structure limpide — mais dans son authenticité émotionnelle. Ciel Prince parle d’amour avec une franchise qui désarme, sans poser de filtre. Il y a quelque chose d’adolescent et d’éternel dans cette recherche, comme si “Looking for Love” condensait à lui seul une nuit entière à scroller, espérer, danser seul dans sa chambre.
Ce n’est pas un banger pour les clubs, mais plutôt une bande-son pour ceux qui rentrent seuls après, le cœur plein d’espoir et d’échos numériques. Ciel Prince ne réinvente pas la pop, il lui rend sa candeur. Et dans ce geste simple, presque naïf, il trouve une forme de vérité.
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juin 3, 2025Il existe des morceaux qui ne se contentent pas de s’écouter ; ils hantent. “Dead Residents”, extrait de l’album Elysenya, est de ceux-là. Une brume sonore qui s’élève doucement du bitume, portée par un beat en clair-obscur, à la fois classique et spectral. Thought Provokah y marche à pas feutrés, comme dans une ville éteinte, peuplée d’ombres qui parlent bas.
Ce n’est pas seulement du hip-hop, c’est un rite de passage, une chronique intérieure gravée dans la craie, un récit murmuré depuis les marges. Avec la voix grave d’un témoin lucide, Thought Provokah scrute les ruines vivantes de l’Amérique invisible : ces corps debout dont l’esprit est ailleurs, ces regards vides qui racontent mille silences. Les “dead residents”, ce ne sont pas des métaphores creuses — ce sont nos voisins, nos frères, nos propres souvenirs.
La production signée Talen Ted, tout en nappes érodées et textures poussiéreuses, évoque les heures perdues, les ruelles désertées, les immeubles qui grincent sous le poids du passé. On est entre le Lo-fi, le Boom Bap et la soul mélancolique, quelque part entre Mobb Deep et L’Orange, avec une teinte de cinéma post-industriel. Chaque sample semble exhaler une mémoire.
Thought Provokah n’est pas là pour flatter les egos ou inventer des refrains faciles. Il déterre. Il confronte. Il soigne sans anesthésie. Sa voix, posée avec lenteur, laisse chaque mot faire son chemin. Pas d’esbroufe. Juste la vérité, nue, posée comme une main sur l’épaule.
“Dead Residents” est un morceau de l’après — après l’abandon, après les promesses, après la lumière. C’est une offrande aux âmes restées en suspens. Un appel à regarder enfin ce que l’on préfère oublier.
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juin 3, 2025Il ne chante pas. Il respire. Il laisse couler les mots comme on relâche la pression d’une saison trop longue, trop grise, trop chargée de silence. London Summers, c’est ce souffle chaud et inattendu, cette percée lumineuse au milieu du béton fatigué. Ce n’est pas un tube de l’été. C’est un instant suspendu. Une carte postale sonique envoyée d’un Londres qui ne dure jamais assez longtemps.
Odeal ne fait pas de la musique pour distraire. Il construit des atmosphères. Son timbre, toujours à mi-chemin entre la confidence R&B et la prière Alte, danse ici sur une prod veloutée signée Shae Jacobs et Jack Dine, qui capte le spleen discret d’une ville qui s’éveille tard, mais intensément. London Summers, c’est l’hymne des retours de soirée où la lumière bleue du matin lave les excès. C’est un souvenir déjà nostalgique d’un bonheur trop fragile.
Il y a quelque chose de solaire et mélancolique dans cette façon de poser sa voix. Une gravité douce, forgée dans les cicatrices de son histoire personnelle. Ce n’est pas juste un autre morceau d’un artiste en ascension — c’est une page d’un journal intime, celui d’un survivant, d’un poète moderne, d’un être multiple dont les racines s’entrelacent entre Lagos, Madrid, Londres et un lit d’hôpital.
Odeal ne force jamais les choses. Il propose, il suggère, il incarne. Et dans London Summers, il offre plus qu’une chanson : une sensation. Celle que tout peut encore basculer. Que la ville peut guérir. Que nos corps aussi. À condition d’écouter, très fort, et de croire, même brièvement, que la lumière peut gagner.
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juin 3, 2025Parfois, t’entends un son et t’as plus besoin d’endroit, plus besoin d’heure. Pull Up, le nouveau missile club signé Viv Castle, ne vient pas frapper à la porte du dancefloor — il l’explose. On ne parle pas ici d’un simple track de House bien produit, mais d’un vortex rythmique pensé pour retourner un set à 2h37 du matin, quand les corps sont en transe et que les esprits flottent au-dessus des stroboscopes.
Viv Castle, c’est l’artisan du coup de rein syncopé. Il sait construire la tension, puis l’étirer comme un élastique trop tendu, jusqu’à ce drop qui te fait tout oublier sauf ce qui pulse. Sur Pull Up, il pousse ses textures à la limite : charleys coupants, bassline carnivore, breaks calculés au millimètre pour te suspendre dans le vide juste avant l’impact. C’est chirurgical et sauvage à la fois — comme si une rave et une horloge suisse avaient fusionné dans un warehouse moite de Birmingham.
Et pourtant, il y a du style. Cette élégance froide héritée d’Eli Brown, ce goût de la structure façon Toolroom, cette énergie club anglaise mâtinée de la noirceur technoïde berlinoise. Viv Castle ne court pas après les gimmicks TikTok. Il fait parler la matière. Il sculpte dans le kick. Il transforme le BPM en architecture.
Avec Pull Up, il impose une vision : un son old school transmuté en futur immédiat. Le genre de track qui ne raconte pas une histoire, mais qui te fait la vivre. Pieds collés au sol, tête dans les lasers, cœur qui vrille sur la ligne de basse. Un rappel que la House, quand elle est entre de bonnes mains, reste une religion de la présence. Et Viv Castle, c’est déjà un prêtre dans ce temple.
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juin 3, 2025C’est une chanson qui ne s’écrit pas : elle s’exhale. Comme un soupir coincé entre deux langues, In My Way s’ouvre sur ce silence qui précède toujours l’implosion. Gracie Convert n’a jamais chanté, elle chuchote des vérités trop grandes pour le format couplet-refrain, et son nouveau morceau est une mise à nu à peine maquillée, une confession bilingue où le cœur parle d’abord en anglais, puis saigne doucement en français.
Il ne s’agit pas ici de rupture brutale, de cris ou de drame. Non. In My Way parle de cette lente érosion de soi que provoque un amour mal aligné, un amour où chaque compromis laisse une ecchymose invisible, un angle émoussé de ta personnalité. C’est la dissonance cognitive mise en musique, le moment précis où tu te demandes si aimer quelqu’un signifie cesser de t’aimer toi-même.
La production minimaliste — nourrie par les vibrations chaudes du R&B des années 2000 — laisse toute la place à la voix, à peine rehaussée par des nappes électroniques et des accords en apesanteur. Jack Seagal est aux manettes, mais c’est Gracie qui touche le nerf. Chaque note semble suspendue, comme si elle hésitait à tomber, par peur de ce qu’elle révélerait.
In My Way est un mémo vocal oublié, une confidence envoyée à minuit trente et jamais relue. Elle fait mal parce qu’elle est vraie. Elle console parce qu’elle est partagée. Dans un monde qui te pousse à t’adapter, Gracie Convert choisit l’honnêteté brutale : aimer, parfois, c’est se perdre. Et il faut bien plus qu’une chanson pour s’en remettre — mais celle-ci est un bon début.
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juin 3, 2025Un rideau de velours rouge, un néon qui grésille, une silhouette au ralenti dans une brume artificielle — Maraschino Cherries pourrait s’ouvrir comme un plan de cinéma. Mais ce n’est pas une scène : c’est une sensation. Celle d’un amour frelaté, sucré jusqu’à l’écœurement, accroché au palais comme une cerise trempée dans l’alcool bon marché d’une passion qu’on n’a jamais su boire à petites gorgées.
Summer Nixon ne raconte pas une histoire, elle plante un climat. Avec ce titre aux allures de confession en clair-obscur, elle navigue entre l’addiction affective et la sensualité déliquescente. On pense à ces amours qu’on confond avec la douleur, ces fixations qui brillent trop fort pour être saines. Le morceau enrobe cette tension d’un écrin alt-R&B brumeux, flirtant avec le lo-fi et les textures synthétiques. Les arrangements sont luxueux sans excès, dramatiques sans emphase — une retenue qui fait mal, juste ce qu’il faut.
Les références cinématographiques, de Blade à Sin City, ne sont pas un décor gratuit : elles prolongent ce flou entre fantasme et mémoire. Ce que Nixon réussit ici, c’est cette délicate alchimie entre forme et fond, où la voix, les paroles et la production racontent la même chose — mais chacune avec son propre langage.
Maraschino Cherries, c’est une nuit blanche dans un verre de cristal. Une caresse qui laisse une trace. Une chanson qui n’a pas besoin de crier pour hanter.
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juin 3, 2025Il y a chez Mightyyout — qu’on prononce “Mighty Yute” comme on invoquerait une force tranquille — quelque chose de magnétique, un halo d’émotion sous la surface des beats. Avec Paradise, le chanteur nigérian, désormais soutenu par Davido Music Worldwide, ne se contente pas de dérouler une balade ensoleillée de plus : il invoque un ailleurs sensoriel, moite et charnel, où les souvenirs d’amour se fondent dans la chaleur de la peau et des percussions.
Paradise n’est pas un titre qui cherche à épater par l’esbroufe ou la complexité technique. Sa force est ailleurs : dans cette simplicité habile qui fait appel à des instincts archaïques — danser, désirer, appartenir. Le groove est chaloupé, entre dancehall suave et afrobeat alangui, porté par une voix qui ne force jamais, mais qui sait caresser et crisper. Mightyyout chante comme on chuchote un aveu au creux de la nuit.
Ce qui frappe ici, c’est la sincérité du geste. On sent dans Paradise le poids des départs et des retrouvailles, le goût du sel et de la sueur, cette nostalgie brûlante que les amours laissent derrière elles. Et dans cette nostalgie, Mightyyout trouve la douceur. Ce n’est pas une chanson triste, c’est une chanson de désir lucide.
En trois minutes à peine, il confirme ce que ses projets précédents (notamment FEEL ou I’m With You) laissaient présager : un artiste à fleur de peau, capable de transformer les moindres battements du cœur en matière dansante. Paradise n’est pas seulement un single, c’est une promesse. Celle que Mightyyout n’a pas fini de faire vibrer nos paysages intérieurs.
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juin 3, 2025Pas besoin de hurler pour créer le chaos. Chez XTHALIA, le tumulte est feutré, spectral, presque sensuel. DISTRESSS n’est pas une chanson à écouter, c’est une sensation à traverser — une rêverie moite, instable, logée entre deux battements d’anxiété existentielle. Quelque part entre le Bronx et le subconscient, XTHALIA déplie ses pensées comme des draps encore humides, collés aux tempes d’une génération qui a trop donné pour trop peu de reconnaissance.
Le morceau est un bain tiède de dream pop et de R&B altéré, nappé de textures électroniques instables et d’harmonies brumeuses. Ça flotte, ça dérive, ça saigne parfois. Les synthés sont cotonneux, mais jamais confortables. Chaque élément semble sur le point de se dissoudre — comme la foi en soi, comme la patience face à la lenteur de la réussite, comme l’éclat d’une jeunesse qu’on regarde fuir dans le rétroviseur avec un sourire figé.
Et puis, il y a cette voix. Celle de XTHALIA, d’abord. Fragile mais magnétique, distordue à l’extrême ou laissée nue comme une confession post-minuit. Puis, en creux, celle d’un Dieu intérieur, imaginaire ou réel, qui répond à la détresse comme on répond à une lettre jamais envoyée. Non pas pour consoler, mais pour inviter à rester. À croire. À continuer.
DISTRESSS n’a rien d’un single calibré. C’est un uppercut en slow motion, une boucle mentale, une offrande païenne posée aux pieds de l’échec pour mieux le transformer. Une œuvre mineure dans sa forme, mais précieuse dans ce qu’elle révèle : une vulnérabilité frontale, radicale, presque sacrée.
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juin 3, 2025Il y a des morceaux qui claquent, et d’autres qui creusent. HOMEGROWN ne cherche pas à séduire d’entrée, il s’enracine. Il respire la terre retournée, les cendres encore chaudes, les regards en coin d’un quartier qui a tout vu sans jamais perdre la foi. Max Dena et Westside Boogie posent sur la prod comme on dépose des mots sur une plaque commémorative : avec gravité, mais sans victimisation. Parce qu’ici, les cicatrices sont autant de blasons.
Le beat, signé J.D. Piper, est une masterclass de sobriété. Tout dans cette rythmique sent le vieux cuir, les ruelles pleines de poussière et le goudron qui transpire l’été. Un boom bap épuré mais habité, qui laisse la place aux silences, aux soupirs, aux regards qui précèdent les mots. Et quand la voix arrive, elle ne s’impose pas – elle s’enroule autour de toi comme un souvenir qu’on croyait oublié.
Il est question de tensions internes, de soulagements furtifs, de cette nécessité de trouver une issue dans un monde où la rue est à la fois matrice et menace. HOMEGROWN, c’est l’instant de répit après l’incendie, l’exhale brûlante qui précède le mot “espoir”. Pas de refrain sucré, pas de gimmicks : juste du réel mis en forme, et des mots qui tiennent droit.
Ce n’est pas un hymne. C’est un témoignage. Une capsule sonore qui donne corps à la fatigue collective, à cette envie féroce de paix intérieure dans des décors qui refusent de l’accorder. Et s’il fallait une preuve que le rap peut encore panser sans édulcorer, la voilà.
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juin 3, 2025Ça commence comme une tension qu’on n’identifie pas. Quelque chose entre la mâchoire qui serre et la lumière qui palpite dans un coin d’œil. Le sol n’est plus un sol, c’est un tapis de basses sourdes, de fréquences grasses qui n’ont pas d’âge. Oscillate ne prévient pas. Il rampe. Il obsède.
SHADED et Harvard Bass n’ont pas conçu un morceau : ils ont sculpté un tempo intérieur. Un battement venu d’un endroit où le langage n’existe plus, où tout se réduit au frottement des textures, à l’usure du loop, à ce groove déshumanisé qui finit pourtant par réveiller la bête en nous. C’est ça, Oscillate : le genre de track qui te fait bouger avant même que tu comprennes pourquoi.
Il y a dans ce son une moiteur industrielle, une lente suffocation volontaire. On pense à une danse dans un parking désert, aux néons d’un club qui n’existe pas sur Google Maps, à une transe à peine entamée mais déjà irréversible. Tout y est minimal, mais chaque élément agit comme un catalyseur. La basse, elle, ne danse pas : elle rampe, se déploie, prend toute la place sans jamais hausser le ton.
Les textures ? Des fantômes qui parlent en stéréo. Les percus ? Des lames. Et au centre, cette impression d’être happé. D’un coup, tu réalises : tu n’as pas cligné des yeux depuis deux minutes.
Oscillate, ce n’est pas un banger. C’est un piège. Un mantra électronique pour nuits blêmes et corps en veille prolongée. Une pulsation qui n’a pas besoin de lumière pour exister.
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juin 3, 2025Il n’évoque pas la nuit, il l’incarne. Dans La Vida Loca, Dumomi The Jig ne cherche pas à raconter l’excès : il l’habite, le traverse, le transforme en refrain entêtant. Ce morceau, c’est le cri du corps quand il oublie le reste, quand il danse plus fort que les pensées, quand le groove devient seul maître à bord.
Sur une prod moite et bondissante, entre rythmes afrobeats contagieux et lignes de synthé pop qui claquent comme des stroboscopes, Dumomi joue avec les styles comme il joue avec la nuit : sans limites. La voix est posée, presque insolente, balançant un rap mélodique qui épouse la cadence d’un BPM qui ne connaît pas le sommeil. C’est charnel, c’est solaire, c’est déglingué avec classe.
La Vida Loca, ce n’est pas juste une ode à la fête. C’est une immersion dans une forme de liberté qui frôle parfois l’abîme, cette exaltation urgente où l’on cherche à brûler les heures avant qu’elles ne nous rattrapent. L’extravagance n’est pas feinte, elle est assumée — un lifestyle flamboyant, entre décibels et décadence, dans lequel Dumomi se meut avec la grâce d’un survivant qui a appris à transformer ses cicatrices en paillettes.
Il y a du Lagos et du Londres dans cette piste, de l’hybride incandescent, du globalisé organique. Un banger pour les nuits sans fin, les néons troubles et les matins flous. La Vida Loca, c’est la bande-son de ceux qui vivent vite, brillent fort, et dansent comme si l’apocalypse était prévue pour demain matin.
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juin 3, 2025Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à t’apprendre quelque chose. Ils ne jouent pas les profs de morale, ils ne cherchent pas de happy end. Ils t’attrapent doucement par le col, te regardent dans les yeux et disent : “Moi aussi, j’y suis passé.” Lost In You de Y.V., c’est ça. Un titre né d’une rupture, mais qui évite tous les pièges du pathos. C’est un murmure de douleur mis en boucle, une confession chuchotée sur un coussin de soul délavée.
Entre néo-soul, R&B brumeux et lo-fi rap, Y.V. construit une ambiance qui ne veut pas briller — juste être vraie. La prod est volontairement minimale : quelques nappes crépusculaires, une basse ronde qui tremble un peu, des percussions étouffées comme les battements d’un cœur qu’on ne veut plus trop écouter. Et sa voix, posée là, fragile mais décidée, comme quelqu’un qui parle pour la première fois après un long silence.
Lost In You n’est pas juste une chanson de rupture. C’est une autopsie. Celle d’un amour qu’on a laissé grignoter trop de soi, jusqu’à ne plus savoir où s’arrête l’autre et où l’on commence. Y.V. ne dramatise pas, il expose. Il tend ses cicatrices, pas pour faire pitié, mais pour qu’on y reconnaisse les nôtres.
Ce n’est pas un morceau à danser, ni même à pleurer. C’est un morceau à écouter seul, dans une chambre un peu trop grande, un peu trop vide. Parce que parfois, laisser partir, c’est le seul moyen de se retrouver. Et Y.V., dans cet entre-deux suspendu, trouve la note juste.
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juin 3, 2025Avec “Big Mouth”, focus track de leur dernier album duh., NADUH revient plus insolent, plus cosmique et plus affûté que jamais. C’est un morceau qui ne demande pas la permission pour exister — il débarque, met les pieds sur la table et fait taire tous les “grands parleurs, petites actions” qui polluent l’énergie d’un bon moment.
Le titre démarre en douceur, sur un intro mélodique presque charmeur — mais ne vous laissez pas berner. Très vite, la vibe bascule dans une afroRnb groovy et mordante, où chaque ligne est une claque élégamment lancée. “Big Mouth” a des allures de diss track, mais dans le style NADUH : sensuelle, espiègle, et diablement empowerée. C’est une chanson pour celles et ceux qui en ont marre des personnes qui monopolisent l’espace, tuent les vibes et parlent pour ne rien dire.
Fidèle à leur ADN mêlant R&B, hip-hop, et astrologie décomplexée, le collectif venu tout droit de Vénus (selon leurs dires) continue de bousculer les codes terriens avec humour, groove et assurance. Chaque morceau de NADUH est une célébration du pouvoir féminin, du lâcher-prise et de l’intuition, et “Big Mouth” en est le parfait exemple : c’est fun, audacieux, mais toujours précis.
Avec cette nouvelle sortie, NADUH confirme qu’elles ne sont pas là pour jouer à la bonne élève. Elles prennent de la place — et elles le font avec style. “Big Mouth” est à ajouter direct à vos playlists afropop, rap-pop et confidence boost. Un son pour marcher dans la rue comme si c’était un runway, en silence… pendant que d’autres parlent trop.
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juin 3, 2025Pas besoin de détours avec Sweets — il dit les choses comme elles sont. Avec “GREEN LIGHTS”, sorti via Soul Kitchen / EMI North, l’artiste geordie continue de tracer sa route avec ce mélange de vulnérabilité frontale et de résilience sans chichis qui fait sa marque. Fini les silences pesants et les vérités maquillées : ici, tout est dit, cru, direct. “Give it to me straight”, c’est plus qu’un mantra. C’est une ligne de conduite.
Sur une instru aussi limpide qu’émotive, Sweets raconte la désillusion, la claque sentimentale, mais aussi ce moment rare où la douleur devient moteur. Né d’une relation chaotique et du choc brutal des émotions refoulées, “GREEN LIGHTS” parle d’un virage. Celui où l’on arrête de faire semblant. Celui où, même en boitant, on avance. Ce n’est pas une complainte, c’est une acceptation. Un feu vert pour soi-même.
L’univers de Sweets, c’est le spoken word qui devient mélodie, la punchline qui vient du fond de la gorge. Et ça se sent dans tout ce qu’il fait — jusque dans ses visuels. Sa série de monologues auto-réalisés, en écho à la sortie du morceau, ajoute une couche supplémentaire à son art brut et poétique. Une sorte de thérapie exposée, mais toujours maîtrisée.
Après le succès de “HOCKEY PUCK” et une série de soutiens solides (BBC Radio 1, 6 Music, NME, Clash…), Sweets ne fait que grimper. Et sur scène, il explose : invité par Anthony Szmierek, il a aussi ouvert pour GANS, Everyone You Know et BBY, posant une présence à vif, sincère, inoubliable.
Avec son EP ‘GIVE IT TO ME STRAIGHT!’ en ligne de mire, Sweets confirme qu’il est bien plus qu’un rappeur ou un poète. Il est une voix. Une de celles qu’on n’entend pas assez fort, mais qui parlent pour beaucoup. “GREEN LIGHTS” est un signal clair : il est temps d’être honnête. D’oser. Et de guérir, peu importe ce que ça coûte.
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juin 3, 2025Dès les premières mesures de “PRIORITIES”, on sent que ce n’est pas un morceau comme les autres. C’est une zone grise, magnétique, où les émotions flottent entre ombre et lumière, portée par une prod élégamment sombre signée Guy Moses, et la voix mi-chantée, mi-rapée de Shaked Miller, qui livre sa vérité sans détour.
Cette première collaboration entre les deux artistes fonctionne comme une alchimie inattendue : Miller injecte dans le morceau une vulnérabilité brute, presque désarmante, pendant que Moses tisse un paysage sonore dense, où les synthés glacés s’entrechoquent avec des basses lourdes et des rythmiques suspendues. On est quelque part entre The Weeknd, 070 Shake et James Blake, dans un territoire sonore où l’introspection devient terrain de jeu.
“PRIORITIES”, quatrième extrait du très attendu LP de Guy Moses, explore les tiraillements internes : choix, regrets, ambitions qui se frottent à la réalité émotionnelle. Ce n’est pas juste un morceau “conscient”, c’est un aveu mis en musique — une confession emballée dans un écrin de dark pop scintillante.
Le morceau ne cherche pas à plaire à tout prix. Il dérange autant qu’il séduit, avec ses refrains hantés et son flow nonchalant qui cache mal une tension intérieure. Et c’est précisément ce qui rend “PRIORITIES” si addictif : ce mélange entre retenue et intensité, entre esthétique léchée et fêlure à peine dissimulée.
Guy Moses et Shaked Miller viennent de poser une pierre angulaire à un univers sonore qui promet d’être aussi sombrement beau que résolument moderne. À suivre de près, très près.
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juin 3, 2025Si vous ne connaissiez pas encore Lagos In Paris, préparez-vous à entendre parler d’eux partout. Le mystérieux trio ouest-africain d’alternative electronic music revient avec “Sinatanale”, un troisième single à la fois viscéral et spirituel, ancré dans leur ADN musical si singulier qu’ils ont eux-mêmes baptisé Afraw. Plus qu’un son, une philosophie. Plus qu’un morceau, une direction.
Après avoir secoué la scène avec “Mali Spirit” et “Afro G Western” — deux pépites qui leur ont valu les louanges de Rolling Stone, COLORS, et BBC 1Xtra — “Sinatanale” arrive comme un virage électronique assumé, sans rien sacrifier à l’essence organique et nomade du collectif. Des percussions brutes, un hook choral envoûtant, une basse vibrante et des textures électroniques qui hypnotisent. C’est à la fois ancestral et futuriste, brut et raffiné. Et au centre de tout ça, un message limpide : se recentrer, s’écouter, et avancer sans se laisser happer par le vacarme du monde.
La voix du Ghanéen TSIE, captée lors d’une session spontanée entre Sénégal, Côte d’Ivoire et Ghana, injecte à “Sinatanale” une dimension profondément humaine. Rien n’est calculé, tout est ressenti. C’est une musique née sur la route, dans l’instant, et ça s’entend.
Le clip, en noir et blanc, prolonge cette tension entre chaos et quête intérieure. On y suit un personnage fuyant le bruit de la ville pour se reconnecter à lui-même — un écho visuel puissant au thème du morceau. “Peace of mind first comes from the inside”, répète le groupe. Et cette paix, Lagos In Paris nous la propose à leur manière : à coups de beats incisifs, d’ambiances mystiques, et d’une esthétique DIY radicalement libre.
“Sinatanale” figurera sur leur premier EP, prévu pour cet été — un projet déjà attendu comme une révolution dans le paysage des musiques électroniques africaines. En fusionnant house, amapiano, techno, afrobeat, reggae et funk, Lagos In Paris ne suit aucune route toute tracée. Iels la tracent eux-mêmes. À suivre de très, très près.
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juin 3, 2025Quand un vétéran du mic revient avec une vérité en bouche et du vécu dans la plume, il ne rappe pas — il transmet. Avec “Sour”, Spek signe un retour à la fois amer et lumineux, comme un vieux vin qu’on ouvre après des années de silence. Ce n’est pas juste un morceau, c’est un fragment de mémoire, une confession flottante sur fond de boom-bap vaporeux, d’arrangements organiques et d’une mélancolie qui serre doucement.
Né à Montréal, façonné à Londres, reconstruit à Dubaï, ressuscité à New York — le parcours de Spek ressemble à un roman d’aventure version hip-hop. Mais là où beaucoup se seraient contentés de cocher les cases du comeback, lui revient avec “Sour”, un titre qui ose l’auto-examen sans fard. Les drums sont poussiéreux comme un sampler oublié dans un grenier, les guitares acoustiques tissent un spleen doux-amer, et sa voix… sa voix sonne comme celle d’un sage qui a mordu la vie, recraché l’amertume, et décidé d’en faire une chanson.
“Before Dream Warriors, I was Spek the Voo Doo Kid” — et ce retour aux sources, on le sent dans chaque recoin de “Sour”. C’est du golden age réimaginé à travers le prisme d’un mec qui a vu le game sous toutes ses coutures : les plateaux de Jools Holland, les backstages avec Jamiroquai, les charts de MTV UK, et même les bureaux de l’industrie à Dubaï et Manhattan. Mais malgré les succès, malgré la transformation, Spek garde cette étincelle indéfectible : celle d’un lyriciste qui n’a jamais cessé de chercher la vérité sous les couches.
Avec Voo Doo Kid, son projet actuel, il crée une passerelle entre hier et demain, entre jazz-rap et indie soul, entre Radiohead et De La Soul. Et “Sour” ? C’est le morceau qui dit : j’ai survécu, j’ai grandi, et je n’ai pas oublié d’où je viens. Un bijou introspectif, à savourer avec écoute lente et cœur ouvert.
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juin 3, 2025Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à enjoliver la réalité — ils la balancent crue, frontale, avec cette touche d’ironie qui masque à peine les cicatrices. “Hallelujah” d’AnaYor entre dans cette catégorie : un titre aussi personnel que percutant, où l’artiste pose sa lutte contre l’addiction au jeu sur un beat qui groove tout en cognant.
Ici, pas de morale, pas de pathos. Juste un vécu transformé en rimes, en lucidité amère, en renaissance bancale. “Wasted so much of my life, but now I sing Hallelujah / Still chasing that mula” — un couplet qui résume tout : l’ombre, la rechute possible, mais aussi ce second souffle qu’on saisit sans faire semblant d’être guéri. C’est brut, c’est honnête, et c’est là toute la force du morceau.
Musicalement, AnaYor flirte avec les codes de l’alternative hip-hop : prod minimaliste mais texturée, tempo ralenti qui laisse respirer les mots, ambiance presque introspective. Pas besoin d’un banger pour frapper fort — ici, c’est la sincérité qui fait tout le poids.
Avec “Hallelujah”, AnaYor se livre sans filtre, et ça fait du bien. Il transforme ses failles en matière première artistique, avec un sens de l’autodérision qui évite le misérabilisme. C’est un titre qui parle autant aux cœurs cabossés qu’aux têtes lucides. Un témoignage déguisé en refrain, un cri transformé en mantra.
En résumé ? Un morceau à écouter les yeux fermés, mais les tripes bien ouvertes. Hallelujah.
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juin 3, 2025Il n’a besoin ni d’artifices ni de grands effets pour marquer les esprits. Juste une voix, un micro, et cette intensité tranquille qui fait trembler les silences. Avec sa performance de “ONE” sur la scène épurée de COLORS, Black Sherif frappe droit au cœur. Pas d’arrangements superflus, juste la vérité mise à nu — et un artiste qui, encore une fois, prouve qu’il n’a rien à prouver.
Extrait de son deuxième album déjà culte, IRON BOY, “ONE” est tout sauf une simple ballade. C’est un souffle d’âme, une prière murmurée à voix haute. Blacko y parle de foi, de persévérance, de cette force invisible qui pousse à continuer même quand le chemin s’effondre sous les pas. Et sur le fond jaune emblématique de COLORS, il ne joue pas un rôle — il est simplement lui, brut, sincère, et profondément habité.
À 22 ans, Black Sherif n’est plus une étoile montante. Il est déjà au firmament, et il y reste parce qu’il sait pourquoi il chante. Du Ghana aux scènes internationales, il avance sans tricher, avec une intensité rare. Sa tournée triomphale aux États-Unis et en Europe, sa nomination aux BET Awards, et son retour très attendu à Londres et Birmingham cet été ne font que confirmer ce que ses fans savaient déjà : Sherif est un messager, pas juste un musicien.
Avec IRON BOY, il mêle afrobeats, highlife et hip-hop sans jamais perdre de vue l’essentiel : l’émotion, la vérité, la lutte. Des titres comme “So It Goes” en featuring avec Fireboy DML démontrent l’amplitude de son univers, entre introspection et ambition. Mais c’est dans des moments comme “ONE” qu’il touche au sublime.
Black Sherif ne suit pas la vague — il la crée. Et “ONE”, dans sa simplicité désarmante, en est la preuve éclatante.
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juin 3, 2025Si vous pensiez que Lusaint allait ralentir après le succès fulgurant de Neon Lights et une tournée UK sold-out, détrompez-vous. L’artiste originaire de Manchester revient plus affûtée que jamais avec Joking, un nouveau single aussi doux qu’amer, prélude à son très attendu EP The Apothecary, prévu pour ce printemps.
Joking, c’est cette sensation familière, presque sourde, de rester dans une histoire d’amour qui ne vibre plus, mais dont on n’arrive pas à se détacher. Lusaint chante les silences lourds, les doutes qui s’installent, et cette forme d’aveuglement lucide qu’on adopte pour ne pas affronter la fin. « C’est à propos des choses qu’on ne dit pas, des moments de flou… On reste parce que c’est plus simple que de partir », confie-t-elle. Et ce malaise feutré, elle le traduit avec brio à travers une pop délicate, portée par sa voix miel qui caresse autant qu’elle bouscule.
Guitares épurées, rythmique discrètement entêtante, et cette touche soul qu’on ne lui enlèvera jamais : Joking est un morceau de pop moderne, mais avec l’âme d’un classique. Car Lusaint, c’est aussi ça — un pied dans le rétro (Ella Fitzgerald, Nina Simone en fond de scène), l’autre fermement ancré dans une génération qui cherche à comprendre ses émotions.
Depuis son explosion virale en 2019 avec Don’t Let Go — le morceau le plus Shazamé du Royaume-Uni en une journée — Lusaint n’a cessé de franchir les étapes : 80 millions de streams, des millions de vues, une tournée européenne, des festivals majeurs, et même des premières parties pour Raye ou Jess Glynne. À l’automne 2024, elle sortait son premier EP Self Sabotage qui, fidèle à son titre, explorait déjà les paradoxes de l’amour moderne avec une sincérité désarmante.
Avec Joking, Lusaint ne fait que confirmer ce que beaucoup savaient déjà : elle est en train de tracer, lentement mais sûrement, une trajectoire brillante dans le paysage pop britannique. Et au vu de ce qu’elle nous prépare — entre concerts avec JP Cooper et Michael Kiwanuka, et une date magique au Parco Archeologico di Paestum — on ne peut qu’avoir hâte d’en voir (et d’en entendre) plus.
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juin 3, 2025Parfois, une chanson agit comme une madeleine de Proust jetée dans une rave. Avec « Born Before the Internet », le duo bruxellois TWIN TOES ne signe pas simplement un morceau, mais un manifeste doux-amer, une ode déglinguée aux enfances analogiques, aux amours pré-WiFi, et aux souvenirs rayés comme un vieux CD-R.
Exit les complexités arty du premier album, ici Nico et Antoine vont droit au but — trois minutes tout pile pour faire danser la mélancolie sur un groove disco-minimaliste qui flirte avec la candeur hyperpop. Une ligne de basse qui marche pieds nus sur un sol en lino, des claviers qui sonnent comme des Game Boy en veille, et ce refrain qui vous colle au cortex comme un vieux jingle de M6. C’est simple, c’est brillant, c’est foutrement humain.
Et puis il y a ce chant : ni tout à fait chanté, ni parlé — une incantation un brin absurde, un brin magique, comme si Beck, Metronomy et un professeur de techno nostalgique avaient monté un groupe dans un grenier d’Ixelles. Les paroles, elles, claquent comme des punchlines désarmées : « We had time, we had space, we had phones with a face. » Poésie post-moderne pour génération trop connectée.
Le clip, avec ses faux airs de pastiche à la Michel Gondry, pousse encore plus loin le concept : un petit bijou de carton-pâte et d’ingéniosité artisanale, entre VHS et glitchs 8-bits. Le tout signé chez Capitane Records, qui semble abriter un vivier d’ovnis sonores décidément fascinants.
En un morceau, TWIN TOES réussit l’exploit de faire danser le passé sans jamais verser dans la nostalgie facile. « Born Before the Internet » n’est pas une complainte sur le monde d’avant — c’est une célébration désinvolte du décalage, une respiration salutaire dans un monde saturé. Un tube lo-fi pour ceux qui se souviennent du bruit du modem comme d’une berceuse.
À écouter au casque, en balade ou en bug existentiel, peu importe : vous aurez envie d’y revenir. Encore. Et encore.
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juin 3, 2025Parfois, une chanson arrive comme une faille. Une ouverture dans l’ordinaire, un passage secret vers un univers parallèle tissé de textures synthétiques et d’états d’âme lézardés. bad ambition, premier extrait du projet conceptuel de typ.o en collaboration avec amstill, fait exactement cela — une descente lente et obsédante dans l’ombre de Mope, entité fictionnelle mais viscéralement humaine, condensé de nos émotions les plus lourdes.
Dès les premières secondes, le morceau impose son ambiance : nappes cotonneuses, rythme suspendu, voix qui flottent entre spoken word sous Xanax et chant R&B spectral. C’est une langueur parfaitement maîtrisée, presque vénéneuse, comme si Frank Ocean avait décidé d’écrire un dialogue intérieur sous acide. On entre dans un labyrinthe où chaque mot hésite, trébuche, rebondit sur les parois d’un esprit rongé par la dépendance affective.
Ce qui intrigue dans bad ambition, c’est cette dualité narrative entre Mope, protagoniste incarnant les pensées noires, et un narrateur anonyme, témoin impuissant ou conscience ironique — à la fois complice et juge. Le dialogue qui s’installe entre eux donne au morceau une dramaturgie discrète mais puissante, comme un théâtre mental où l’égo et le mal-être dansent un slow toxique.
Production minimaliste, mais riche en micro-détails. Chaque silence pèse. Chaque effet sonore semble venir de l’intérieur, comme un écho de pensées trop longtemps murmurées. Et puis vient l’interjection finale du narrateur, un bris net dans la boucle hypnotique : rappel que le voyage ne fait que commencer, et que ce n’est qu’une première escale dans l’univers trouble de l’album à venir.
Avec bad ambition, typ.o signe une entrée en matière aussi étrange qu’envoutante, un prologue troublé d’un projet qui promet d’être à la fois conceptuel et profondément émotionnel. Si Mope est l’ombre, typ.o est la lumière tamisée qu’on allume pour l’écouter pleurer.
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juin 2, 2025Ce n’est pas un retour, c’est une reconquête. MonaVeli, la voix qui mord et murmure à la fois, balance “HOME” comme un cri d’alarme devenu chant de victoire. Une boucle qui commence dans les cendres d’un amour vicié et s’achève dans l’affirmation crue d’une identité retrouvée. Ce n’est pas un morceau, c’est un exorcisme – avec 808 en guise de marteau et plume acérée comme dague.
Sur ce track hybride, aux interstices de l’indie R&B et du hip-hop alternatif, la production se plie aux humeurs de l’artiste : aérienne et sinistre, tendue comme un cœur sur le point de craquer, puis brutalement syncopée, comme un sursaut de lucidité. Il y a quelque chose de viscéral dans cette musique, un refus de faire joli. Et tant mieux. “HOME” n’est pas là pour panser. Il est là pour gratter, saigner, puis guérir.
MonaVeli, poétesse devenue rappeuse, injecte dans chaque ligne la rage douce des êtres qui ont trop encaissé. Sa voix flotte, puis frappe, passe de l’éther au bitume sans prévenir. Une sœur d’âme de Sailorr, une cousine rebelle de Beyoncé époque Lemonade, elle trace sa propre lignée : celle des femmes qui refusent de se taire, même quand ça fait mal. Surtout quand ça fait mal.
“HOME” est peut-être le titre, mais le vrai sujet, c’est l’absence : celle d’un lieu sûr dans un amour toxique, celle d’une version de soi qu’on croyait perdue. Et c’est dans cet espace vacant que MonaVeli bâtit. Pas une maison, non. Un royaume. Le sien.
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juin 2, 2025Il y a des morceaux qui arrivent comme un ralenti dans le tumulte. “here” de G-SALIH en fait partie. Pas une énième production à punchlines creuses, mais un souffle lucide. Une déclaration intime au moment présent, ce territoire qu’on traverse trop souvent en mode fantôme. G-SALIH, lui, y plante un drapeau, avec pudeur et intensité.
Le titre ne crie pas. Il parle. Il prend le temps, celui qu’on oublie de vivre quand on court après le futur ou qu’on rumine l’avant. L’artiste né en Virginie, héritier d’une histoire tissée entre le Soudan et les États-Unis, convoque ici plus que ses racines : il convoque un état d’être. Le beat, volontairement discret, presque méditatif, crée une bulle — une onde lo-fi qui laisse toute la place à la voix, posée, consciente, ancrée.
Il n’y a rien d’ostentatoire dans “here”, mais une sincérité brute, de celles qu’on n’habille pas. G-SALIH ne cherche pas à convaincre, il confie. À travers ses mots, il nous tend un miroir, non pas pour s’y regarder, mais pour y disparaître un instant. Parce qu’être “ici”, c’est aussi cesser de se raconter sans cesse pour enfin ressentir.
À une époque où tout s’archive, s’anticipe, se performe, ce morceau agit comme une parenthèse salutaire. Une pause qui ne fige pas mais recentre. “here” est un rappel essentiel : la vie ne se construit pas plus tard, elle se ressent maintenant. G-SALIH en fait de la poésie à hauteur d’homme. Un poème qui ne s’écrit qu’en respirant.
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juin 2, 2025Il y a des morceaux qui s’écoutent comme on entrouvre une fenêtre sur soi, à l’heure où la ville dort et où les émotions, elles, veillent. “Lavender Moon” de Kora Lei est de cette étoffe rare, cousue dans une nuit violette, douce et électrique, où chaque note semble suspendue dans le souffle du renouveau.
Kora Lei ne cherche pas à briller. Elle luit. D’un éclat sourd, magnétique, un peu brumeux. Son R&B n’a rien de clinquant : c’est une caresse aux contours indie, une matière vivante qui hésite entre rêve éveillé et confession murmurée. Il y a dans ce morceau quelque chose de cérémoniel, presque mystique — comme une pleine lune colorée de lavande, cette rareté céleste qui, dit-on, porte les promesses d’un commencement, d’un effacement des douleurs anciennes.
La production, minimaliste mais vibrante, navigue entre la sensualité satinée d’une Jhené Aiko et l’élégance onirique d’une FKA Twigs en pleine phase lunaire. Les textures électroniques glissent comme de l’eau sur la peau, tandis que la voix de Kora Lei, éthérée mais habitée, se pose comme une incantation de minuit. C’est une chanson qui ne supplie pas, elle enveloppe. Elle fait de la vulnérabilité un refuge, du silence une pulsation.
“Lavender Moon” n’est pas une balade de rupture, ni une prière d’amour — c’est un espace sacré entre les deux. C’est l’instant précis où l’on se regarde, nu·e·s d’attentes, prêt·e·s à redevenir. Kora Lei ne chante pas pour plaire, elle chante pour s’aligner. Et dans cette quête d’équilibre, elle touche à l’universel.
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mai 30, 2025Il faut imaginer une boucle. Le sillon d’un vinyle qu’on pose avec soin. Le souffle du passé, d’abord en mono, puis une bascule lente et ample vers la stéréo. Voilà comment commence The Horizon de Larry Karpenko. Non pas comme un morceau électro parmi tant d’autres, mais comme une proposition esthétique, presque philosophique : un va-et-vient entre hier et demain, entre mémoire collective et conscience individuelle.
À la croisée du spoken word et de l’électronica contemplative, Larry Karpenko signe ici un single aussi habité que réfléchi. L’influence de Moby est palpable, mais filtrée par une approche personnelle, quasi spirituelle. Là où d’autres se contenteraient d’échantillonner des voix pour faire joli, Karpenko convoque la gravité d’un discours historique – celui de Lyndon B. Johnson lors de la signature du Civil Rights Act – et la fait dialoguer avec une voix d’aujourd’hui, celle de Nesco Lettsome, son ami et complice, dont le timbre profond évoque les sermons des églises noires américaines. La transmission, ici, n’est pas une simple citation : c’est une réactivation politique.
Mais The Horizon ne prêche pas. Il interroge. Il invite. Il fait du choix – notion centrale de la réflexion portée par Lettsome dans le morceau – une matière musicale. Les beats évolutifs, les nappes éthérées, la saturation subtile du synthé analogique Korg MOSS… tout semble guidé par une forme d’urgence douce, celle de faire entendre un espoir qui ne serait pas naïf, mais construit. Celle de tisser une œuvre qui rend hommage à la fois aux luttes d’hier et aux hésitations d’aujourd’hui.
Le morceau se termine comme il a commencé : retour au silence, retour au vinyle, retour à soi. Comme une méditation sur ce qu’il reste après le discours, après la musique, après les grandes idées : notre pouvoir d’agir. Individuellement. Collectivement.
Avec The Horizon, Larry Karpenko ne signe pas une simple track électro. Il propose un espace de réflexion sonore, un manifeste qui ne crie pas mais qui résonne, profondément.
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mai 30, 2025Un beat moite, une voix passée au vocoder comme un coup de fil en garde à vue, et cette sensation étrange de n’avoir jamais quitté les murs tagués d’un quartier du sud de Rome ou de Naples, même si le refrain finit par atterrir sur Instagram. Avec La Street, GeneraleKingGN7 livre un premier uppercut en forme d’autoportrait sans filtre, sans pardon, mais avec juste assez de mélancolie pour faire tanguer les basses et les certitudes.
Pas question ici de singer le grime britannique ou d’emprunter aux codes trop bien peignés de la pop urbaine française. Ce que propose La Street, c’est un tunnel de récits granuleux, alignés au rythme d’une vie découpée en stories, en regards dans le rétro, en souvenirs rugueux. Ce n’est pas tant la rue qui est chantée ici que la rue qui parle, avec ses mots directs, son argot local, ses vœux de fraternité scandés entre les lignes d’un passé qui ne veut pas se taire.
GeneraleKingGN7, derrière ses refrains aux accents RnB liquides, se montre habile conteur. Sa plume tisse la réalité d’un homme debout dans un décor effrité, entre loyauté de quartier et volonté de s’en extraire. S’il clame s’éloigner du bitume, les sept téléphones et les deux borsoni restent à portée de main – métaphores explicites d’un quotidien où chaque choix est une bifurcation potentielle. On pense à certains titres de Ghali ou de Lazza, mais La Street avance avec une rudesse plus artisanale, une urgence encore brute, presque désespérée dans ses élans les plus vulnérables.
Le morceau frappe par sa sincérité. Ce n’est pas une odyssée dorée, c’est un saut dans le vide, un CV sonore d’un garçon que la rue n’a pas seulement vu grandir, mais qu’elle a griffé, parfois trahi, souvent porté. La prod oscille entre afrotrap et drill tempérée, assez souple pour laisser les mots respirer, assez tendue pour ne jamais oublier l’enjeu : c’est sa vie qu’il rappe, pas une fiction Netflix.
Avec La Street, GeneraleKingGN7 ne cherche pas à séduire, il expose. Son flow, souvent habité, s’agrippe aux contours d’une mémoire vive. Une voix neuve sur la scène italienne, entre introspection et affirmation de soi, entre business et besoin de rédemption. Il ne signe pas juste une chanson, il grave un pacte. Celui de ne jamais oublier d’où il vient. Même si la rue, parfois, ne répond plus.
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mai 30, 2025Ça commence comme un rite. Une wah-wah rampante, sale comme un souvenir de guerre dans les marécages. Puis le feu prend. Blood Divine, deuxième éclat arraché à l’odyssée solo A Cosmic Year, est le genre de titre qui invoque les fantômes des seventies et les fait danser torse nu sous une boule à facettes rouillée. Avec ce single, Matt C. White ne cherche pas à flatter l’époque — il la transperce à coups de riffs hirsutes, de pulsations tribales et de visions psychotropes où se croisent Santana, Soundgarden, Ty Segall et une pincée de doom vaudou.
Fuzz saturée, chant incantatoire, batterie martiale : Blood Divine s’écoute comme on entre en transe. Pas besoin de rituel compliqué. Il suffit de lâcher prise, de suivre la basse comme un fil d’Ariane dans une jungle sonore où chaque détour peut cacher un solo vorace ou une nappe de synthé venue d’un autre plan astral. White ne pastiche pas, il canalise. Il convoque le sang comme élément fondateur, matière première des guerres anciennes et des quêtes modernes, énergie brute qu’on se vole, qu’on partage ou qu’on sanctifie.
En filigrane, l’artiste texan exilé à Brooklyn livre une méditation lourde de sens sur les conflits primordiaux : survivre, dévorer, transmettre. Comme si la musique devenait langage archaïque, transmission organique de la rage ancestrale et du besoin d’évasion.
Blood Divine est à la fois trip et uppercut, groove et grondement. C’est du stoner qui pense, de la poésie qui hurle. Et si ce n’est que le deuxième morceau de l’album à venir, A Cosmic Year s’annonce déjà comme une carte du ciel déglinguée, dessinée à l’encre noire et aux larsens.
À écouter fort, à jeun ou pas, mais toujours avec l’âme prête à saigner.
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mai 30, 2025Il existe des morceaux qui ne se contentent pas de résonner dans les oreilles. Ils s’attardent, se déposent, glissent jusqu’aux souvenirs que l’on croyait enfouis. Home version Rushkeys, c’est exactement ça : un point de jonction entre deux histoires, deux sensibilités, deux géographies musicales. Et un même besoin viscéral de trouver refuge – par le son, par le corps, par la mémoire.
Ablozé, compositeur exilé de Damas et aujourd’hui installé en France, avait déjà insufflé à la version originale un souffle profondément intime, entre rythmes électroniques nés au Caire et mélodies égrenées comme un fil d’Ariane entre deux continents. Une œuvre pleine de rémanence, écrite comme on tient un journal à la lueur d’un écran d’aéroport, la gorge serrée.
Rushkeys, lui, vient du Nord. Vilnius, plus précisément. Là où les hivers sont longs et le silence parfois assourdissant. Il transforme Home sans le dénaturer. Il l’écoute d’abord, le respecte, puis l’habille de ses textures organiques, d’Aerophones suspendus comme des prières dans l’air, de field recordings en sourdine, d’un beat presque chuchoté. Rien ne déborde. Tout vibre. À peine. Juste ce qu’il faut pour donner au morceau cette impression troublante d’apesanteur mélancolique.
Le remix ne cherche pas l’effet, il creuse. Il invite à la contemplation, au ralentissement. C’est un morceau pour les départs à l’aube, les trajets silencieux, les retrouvailles attendues ou manquées. À la manière de Bonobo ou Parra for Cuva, Rushkeys ne produit pas une “track” mais un lieu. Un refuge fragile, éphémère, mais absolument réel.
En cette époque saturée d’images, Home (Remix) agit comme un contretemps nécessaire. Il ne raconte pas l’exil, il l’incarne. Il ne crie pas la douleur, il la murmure. Et dans ce murmure, il laisse à chacun la place pour y projeter ses propres errances.
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mai 30, 2025Dans un monde où le rap se contente trop souvent de refléter le miroir fissuré du système, Beaugé casse la glace à coups de machette symbolique. Avec son single “I’m No Good But I No Evil”, produit par le légendaire Kount Koal Harrison, l’artiste canado-haïtien délivre un cri d’éveil, une sorte d’incantation consciente qui refuse à la fois le confort de la victimisation et l’illusion du manichéisme.
Le titre, en lui-même, sonne comme un paradoxe sacré : on n’est peut-être pas bon, mais on a reconnu le mal — et c’est là que le combat commence. Chez Beaugé, la lucidité n’est pas un fardeau, c’est une arme. Une arme forgée dans la mémoire de ses ancêtres haïtiens, dans les récits spirituels d’Ayiti, dans cette capacité à survivre au chaos sans jamais se renier.
Portée par une rythmique sombre, rampante, presque chamanique, la voix de Beaugé serpente, frappe, contredit, se fait mantra et menace. Pas de refrains sucrés, pas de mélodies faciles : ici, le flow est l’épine dorsale du propos, et chaque ligne est pesée comme un vers de poète en colère. Ce n’est pas une punchline qui amuse, c’est une révélation qui dérange.
“I’m No Good But I No Evil” s’inscrit dans un moment charnière pour Beaugé, entre la série d’événements LEGGO BRICKS, ses passages brûlants au Cranium Festival et une présence scénique qui fait trembler les fondations. Il n’y a pas de posture ici, seulement un engagement viscéral, ancré dans une trajectoire artistique rare, exigeante, presque initiatique.
Beaugé ne cherche pas à séduire les playlists, il veut réveiller les esprits. Et à l’écoute de ce morceau, on comprend qu’il a peut-être déjà commencé.
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mai 30, 2025Ari Joshua ne sort pas un morceau, il déclenche un phénomène. Avec “Reversible Submersible”, il convoque deux esprits libres parmi les plus influents du groove expérimental américain : John Medeski et Billy Martin. Cette rencontre rare et précieuse, capturée en studio, a tout du rituel chamanique sous acide. Ici, les codes explosent, les genres s’effacent, et la musique devient un courant invisible, à la fois dense et liquide.
Il y a quelque chose d’aquatique dans cette composition, comme si chaque note remontait lentement des abysses. La guitare d’Ari Joshua, tantôt rêveuse, tantôt tranchante, se frotte aux nappes d’orgue hallucinées de Medeski, pendant que les polyrythmies organiques de Martin s’impriment sous la peau, comme le ressac d’une mer étrange. La basse de Jason Fraticelli, ligne de flottaison subtile, maintient ce vaisseau sonore dans un équilibre instable mais enivrant.
Enregistré entre Applehead Studios et London Bridge Studios, puis magnifié par le mastering de Joe Lambert, le morceau ne choisit jamais entre jazz, funk, rock psyché ou bande-son imaginaire. Il prend tout, digère tout, et en ressort un paysage sonore qui évoque autant les virées de Khruangbin que les éclats lunaires de Bill Frisell ou les spirales cosmiques de The Comet Is Coming.
Reversible Submersible n’a rien d’un single anecdotique. C’est une plongée en eau profonde, où les silences sont des cavernes, les claviers des méduses électriques, et la guitare une torche guidant vers l’inconnu. On en ressort troublé, un peu hagard, mais étrangement apaisé.
Un ovni musical à écouter seul, la nuit, casque vissé aux oreilles, prêt à se laisser aspirer par les courants secrets.
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mai 27, 2025Ce n’est pas un cri, c’est un flottement. Pas un règlement de comptes, mais une dérive élégante, presque clinique. Avec STRANGERS, Jade Fields n’essaie pas de recoller les morceaux du cœur : il les observe, un à un, à la loupe. Et dans cet entre-deux brûlant — ni rupture, ni réconciliation — il érige un titre d’une finesse rare, à la croisée du R&B alternatif, de la pop rap introspective et d’un romantisme spectral qui ne croit plus vraiment à sa propre magie.
Le morceau débute sans urgence, comme un dialogue intérieur qu’on surprendrait par hasard. La production, tout en subtilité, mêle nappes synthétiques cotonneuses, beats discrets mais nerveux, et harmonies vocales qui se superposent avec une précision chirurgicale. C’est à la fois brumeux et tranchant, fragile et déterminé. Jade Fields ne joue pas les écorchés vifs — il prend le temps de détailler l’absurde d’une relation qui s’efface sans bruit. Comment devient-on étranger à celui ou celle qu’on a aimé dans les moindres détails ? STRANGERS ne répond pas. Il regarde. Il ressent. Il laisse l’angoisse faire son œuvre, sans maquillage.
Et c’est là que réside la force du morceau : dans cette capacité à contenir la douleur dans une esthétique millimétrée, à rendre audible ce point de bascule où la tendresse tourne à vide. Pas besoin de hurler. Les harmonies font le travail, le pont s’insinue comme un regret qu’on fredonne sans s’en rendre compte, et la production retient tout ce que les mots ne peuvent plus dire.
Avec STRANGERS, Jade Fields confirme ce qu’on pressentait déjà depuis Blue Yaris : sa musique ne cherche pas à impressionner, mais à exposer. Il travaille la mélancolie comme une matière sonore, manipule les genres avec une aisance déconcertante, et fait de chaque chanson une exploration émotionnelle à fleur de peau. Ce n’est pas juste une chanson de rupture. C’est une élégie moderne pour ceux qui continuent d’aimer en silence.
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mai 27, 2025Imagine un morceau qui ne commence pas vraiment, mais qui lévite. Qui ne cherche pas à impressionner, mais à s’infiltrer. Avec FLOAT, Michel Yang signe une ode à la suspension, au trouble doux, au lâcher-prise maîtrisé. Né en Corée du Sud, façonné par l’Amérique latine, bercé autant par Radiohead que par Reggaeton, ce jeune producteur et rappeur livre un titre qui n’obéit à rien — ni aux tendances, ni aux formats, ni aux frontières. Il flotte, tout simplement. Entre les genres, entre les langues, entre les états de conscience.
La première écoute déroute : pas de drop attendu, pas de punchline racoleuse, juste une atmosphère moelleuse, presque liquide. La voix se fait instrument, les textures s’imbriquent comme des souvenirs flous. Michel n’a pas besoin de surjouer. Son flow est souple, feutré, comme une pensée qu’on se murmure à soi-même. Il ne rappe pas pour convaincre, il propose un espace mental, un cocon sonore où l’on se sent temporairement à l’abri.
À l’image de son parcours — du jazz à la trap, de Séoul à Bogotá —, FLOAT est une carte postale musicale venue d’un ailleurs intime, un patchwork sans prétention mais d’une cohérence étonnante. Quelques touches latines traînent en arrière-plan, les échos d’une basse rappellent Pharrell époque In My Mind, et l’on sent l’amour de l’artisanat sonore à chaque virage de la production.
Ce qui frappe surtout, c’est la sincérité. Pas celle qui s’exhibe — celle qui transparaît. Dans ce morceau en apesanteur, Michel Yang se livre sans poser de questions, ni sur sa place, ni sur son style. Il fait. Il assemble. Il superpose. Et ce mélange improbable devient une évidence : FLOAT n’a pas besoin de gravité pour toucher terre.
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mai 27, 2025Ce n’est pas une chanson que l’on découvre. C’est une pièce dans laquelle on entre à pas feutrés, comme dans l’appartement d’un inconnu dont on reconnaîtrait pourtant les livres, les parfums, les échos. Quelque chose y flotte dans l’air : un peu de lavande fanée, un silence ancien, un piano qui aurait pleuré toute la nuit. Lilac, le nouveau morceau de Mon Rayon, ne commence pas. Il est déjà là, en boucle dans un coin du cerveau qu’on avait oublié.
On ne sait jamais très bien d’où vient la douleur dans ce titre — est-ce l’ombre des cordes ? le timbre à peine éraflé des voix ? ou simplement cette impression que tout est déjà fini avant même d’avoir commencé ? Ce qui est certain, c’est que Mon Rayon continue d’écrire dans la marge du temps. Après leur EP Post Romantic Stress Disorder, bijou de pop baroque salué par la presse suédoise, ils reviennent avec une proposition encore plus dense, plus cinématographique, où chaque arrangement semble répondre à une émotion qui ne veut pas se nommer.
Les cordes de Julia Nilsson et Daniel Migdal ne soutiennent pas : elles racontent. Et Simon Nordberg, en équilibriste du mix, capte l’évanescence avec une précision qui frôle la disparition. Il y a dans cette production une obsession du détail qui rappelle les ballets de chambre, les films qui se passent en un seul plan fixe, les lettres qu’on n’envoie jamais.
Mais Lilac ne se regarde pas le nombril. Ce n’est pas un exercice de style — c’est une faille ouverte avec élégance. Loin du pathos, Josef et Christoffer déroulent un fil de souvenirs gênants, tendres, un peu ridicules, comme si l’on relisait de vieux messages à 3h du matin, entre ironie douce et lucidité cruelle. La chanson parle de ça : du moment précis où l’on devient le clown de son propre passé — et de la beauté étrange que cela peut avoir.
En somme, Mon Rayon signe ici une chanson pour ceux qui savent que la honte et la tendresse font parfois bon ménage. Une errance douce dans les méandres d’une mémoire trop vivante. Un rêve lucide où chaque image, même floue, finit par faire sens.
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mai 24, 2025Parfois, une voix surgit comme un souvenir d’enfance qu’on croyait enfoui : chaleureux, fluide, instinctivement familier. Lele Black ne débarque pas, il réapparaît, comme s’il avait toujours été là — dans l’air moite des rues de Port-au-Prince, dans les rires d’une plage dominicaine, dans les battements d’un cœur exilé à New York. Niña Simpática est un souffle chaud venu de loin, un baiser volé sur un dancefloor qui ne dort jamais.
Ce morceau n’a pas été conçu pour les playlists fades ou les écoutes distraites : il a été tissé à la main, dans la matière même des diasporas, entre l’afrobeat, le reggaeton et la tendresse trap. Lele Black chante comme on respire dans plusieurs langues à la fois. Il ne s’agit pas de prouesse vocale, mais d’une fluidité identitaire : chaque mesure est une mémoire, chaque synthé un clin d’œil, chaque basse un battement de tambour ancestral.
Le morceau pulse, oui, mais il murmure aussi. Il joue à cache-cache entre le charnel et l’élégant. C’est une chanson d’amour, bien sûr — mais pas seulement. C’est un hymne à la beauté métissée, à la douceur affirmée, à cette force invisible qui lie les corps en mouvement.
Avec Niña Simpática, Lele Black ne cherche pas à sonner “moderne” : il sonne vrai. Il ne séduit pas, il enchante. Il fait danser, mais surtout, il nous rappelle qu’on a toujours dansé.
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mai 23, 2025Il ne s’agit plus de promesses, ni même d’ambitions à demi-confiées entre deux refrains. Jay Prince ne cherche plus à convaincre, il incarne. Avec Shine, son tout premier album studio, le prodige de l’Est londonien revient armé de lumière, de groove, et d’un carnet de bord long de huit ans. Et US, en duo avec l’incontournable Yussef Dayes et la légende Chief Adjuah, se révèle comme le manifeste central de ce disque lumineux : une fusion libre entre jazz, hip-hop, spiritualité, et héritage afro-diasporique.
Ce titre, à lui seul, condense l’audace tranquille de Jay Prince. La batterie de Dayes, d’une élégance tellurique, dialogue avec les cuivres mystiques de Chief Adjuah — et au cœur de cette alchimie, la voix de Jay flotte comme un mantra. On ne sait plus très bien si l’on danse, médite, ou se réveille enfin à soi-même. US ne prêche pas, US relie. Il tisse les liens invisibles entre les peuples, les douleurs, les combats, les transcendances. Et il le fait sans fioritures, mais avec une justesse rare.
Ce moment de grâce s’inscrit dans un disque plus vaste, plus personnel que tout ce qu’a pu livrer Jay jusqu’ici. Shine, c’est l’album d’un homme qui a vécu, douté, traversé des continents et des deuils intimes, pour mieux revenir à l’essentiel : la lumière qu’on porte en soi. Entouré d’un casting étincelant — Estelle, Oddisee, anaiis, Sam Wise, Elujay, House Gospel Choir — Jay tisse un récit de rédemption et de fierté, entre soul radieuse, funk digitalisé et jazz spirituel. Une odyssée sincère, modelée entre Los Angeles et Kinshasa, où chaque titre est un éclat de ce feu intérieur retrouvé.
Jay Prince ne sort pas simplement un disque, il rend justice à sa trajectoire, à ses silences, à ses absences. Shine n’est pas une réapparition, c’est une réaffirmation. Et US, avec sa profondeur organique et ses harmonies célestes, pourrait bien devenir l’un des morceaux fondateurs d’une ère nouvelle pour le hip-hop conscient, hybride et incarné. La révolution ne sera peut-être pas télévisée, mais elle vibrera sur scène cet été à KOKO ou à Love Supreme — et elle commence ici, dans ce souffle de cuivre et de foi.
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mai 23, 2025Ce n’est pas une chanson. C’est un soupir qui s’étire entre deux silences. Un mot qu’on chuchote à demi, les yeux encore embués de lumière. Avec Midada, Mattiu prouve qu’il n’a pas besoin d’en faire trop pour toucher juste. Il suffit d’un murmure, d’un timbre suspendu dans le vide, pour que le temps s’incline — et que nous, on écoute. Pas pour comprendre, mais pour ressentir.
Dans la constellation indie pop suisse, Mattiu scintille à part. Lui, le gamin des Grisons qui chante dans la langue des anciens, le rhéto-roman, avec l’aisance d’un conteur moderne. Sa voix n’est pas seulement un outil, c’est une maison. Elle a ce quelque chose de patiné, de tendre et rugueux à la fois, qui donne aux mots une densité nouvelle, même pour ceux qui ne parlent pas sa langue. Et Midada ? C’est ce petit mot mystérieux qui contient une galaxie d’émotions — l’amour, peut-être, ou cette chaleur indéfinissable qu’on appelle chez soi.
Musicalement, Mattiu reste fidèle à cette folk-pop dépouillée mais magnétique : quelques arpèges délicats, une rythmique discrète, et des arrangements qui respirent l’air pur. On sent dans Midada cette volonté de ne pas trahir l’intime, de laisser l’espace pour que l’auditeur s’y glisse à son tour. Ce n’est pas de la démonstration, c’est de la présence.
Dans un monde saturé de bruit, Mattiu choisit la simplicité, l’authenticité, le battement sincère. Midada ne cherche pas à séduire — elle enveloppe, comme une écharpe douce un soir de mai trop frais. Et c’est peut-être ça, la magie : quand la musique ne crie pas, mais qu’elle vous murmure à l’oreille que vous êtes exactement là où vous deviez être.
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mai 23, 2025Il y a ce moment précis où le beat tombe comme une déclaration de guerre douce, un 808 qui vibre sous la peau comme un rappel de nos colères rentrées. No Estoy Broke, le nouveau missile de Pretty Dealer, c’est exactement ça : une réponse glaciale à un monde qui te regarde de haut, un doigt tendu vers ceux qui confondent manque d’argent et manque de valeur.
Sur fond de trap minimaliste, le morceau s’installe lentement, presque paresseusement, comme un chat qu’on croit endormi mais prêt à bondir. L’autotune, ici, n’est pas un gadget mais une arme. Elle déforme la voix comme un masque de carnaval triste, accentue chaque syllabe comme si elle pesait son poids en douleur contenue et en fierté mordante. Pretty Dealer ne raconte pas : il déverse, il exorcise, il exalte.
Le refrain claque comme une punchline qui n’a pas besoin de majuscules : ce n’est pas l’argent qui définit l’abondance, c’est la manière dont tu portes ta survie. La pauvreté matérielle n’est pas un naufrage, c’est une position de tir. Et dans cette trap qui respire les ruelles, les regrets stylés et l’insolence maîtrisée, il y a tout un art de se tenir debout dans le chaos.
Avec No Estoy Broke, Pretty Dealer ne signe pas un simple banger. Il dessine les contours d’un manifeste générationnel pour les marginaux magnifiques, les esthétiques cassées, les solitaires flamboyants. C’est laid, c’est beau, c’est vivant. Comme un cri murmuré dans l’oreille d’un monde sourd.
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mai 23, 2025Il n’y a pas d’armure ici. Aucun maquillage sonore. Juste une voix, frontale, qui refuse le mensonge et la compromission. ON MY OWN, c’est ce moment précis où l’on arrête de mendier l’amour — où l’on se choisit, non pas comme un refuge, mais comme un manifeste.
Avec ce morceau, softie impose son nom en minuscules et son cœur en majuscules. La texture de sa voix est celle des grandes, quelque part entre la tendresse satinée de Cleo Sol et la rage retenue de Sevdaliza. Mais c’est surtout cette manière qu’a softie de frôler les nerfs — sans jamais les anesthésier — qui rend ce titre inoubliable.
Les drums claquent comme un verdict, la basse vibre sous la peau, lente, grasse, presque douloureuse. Et pourtant, ce n’est jamais pesant. Il y a de la lumière dans les interstices, une forme de grâce dans la solitude revendiquée. ON MY OWN ne supplie pas. Il ne cherche pas à plaire. Il avance, droit, comme une marche funèbre qui deviendrait catharsis.
Le morceau est court, mais laisse une trace longue. C’est le genre de chanson qu’on écoute à 2h47 du matin, quand l’orgueil dort enfin, et que les vrais contours du soi apparaissent. Une chanson pour celles et ceux qui n’ont plus peur d’être seul·e·s. Ou peut-être juste assez pour que ça fasse de la musique.
softie signe ici un premier cri, un premier poème, un premier pas vers quelque chose de radicalement vrai. Et c’est exactement ce dont on avait besoin.
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mai 23, 2025Les morceaux mythiques ne meurent jamais. Ils dorment. Ils s’imprègnent de silence, de temps, de vécu. Puis ils reviennent, plus puissants, plus profonds. Millennium (DZL Remix) n’est pas juste une réédition nostalgique : c’est une invocation. Une boucle temporelle entre les brumes moites de la Bay Area de 1998 et les pulsations brûlantes du dancehall jamaïcain.
Née à Alameda, dans un studio mythique qui résonne encore des pas de 2Pac ou des cuivres de Tower of Power, la version originale de Millennium avait déjà le goût du mystère et du cuir : basse ronde, groove lascif, voix qui caressait puis griffait. C’était un morceau pour cruiser la nuit, fenêtres baissées et cœur ouvert.
Mais voilà que Sheba88, en sorcière de la mémoire sonore, décide d’y insuffler une nouvelle vie. Elle s’entoure du maestro jamaïcain Dale Virgo à la production et de Charly B pour les vibes caribéennes, et ensemble ils transforment Millennium en une messe dub. C’est nu, sensuel, presque chamanique. La ligne de basse est un battement de cœur, les échos s’étirent comme des souvenirs qu’on n’ose pas effacer. Et la voix de Sheba88 ? Elle glisse, elle plane, elle mord. Elle fait l’amour à l’espace entre les notes.
Ce remix n’est pas un clin d’œil vintage, c’est une déclaration. Une manière de dire que l’intimité n’a pas d’époque, que la chaleur ne vieillit pas, et que certaines chansons trouvent leur véritable peau bien après leur naissance.
Millennium (DZL Remix) est une leçon de réinvention. Une offrande aux sound systems, aux corps en sueur, aux cœurs qui battent encore pour ce qu’on croyait oublié. Et Sheba88 ? Elle ne suit pas la vague. Elle la crée.
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mai 23, 2025Parfois, c’est dans un terminal bondé, entre deux contrôles frontaliers et une traversée de nuit que naît un moment de grâce. C’est dans ce genre d’épiphanie crasse et lunaire que MarMar, producteur franco-américain au spleen cristallin, a esquissé Walking On Water, le morceau le plus bouleversant de son nouvel EP The Other Side. Et le plus beau ? Il ne le cherchait pas. Il le fuyait presque.
On connaît la propension de MarMar à mixer fragilité atmosphérique et puissance mélodique. Mais ici, avec la voix magnétique de SMOORIBA en contrepoint, il atteint un sommet d’émotion contenue. Pas d’effets superflus, juste des nappes qui montent doucement, comme la mer dans l’obscurité, et un battement de cœur régulier comme les vagues sur la coque d’un ferry. C’est doux, c’est trouble, et c’est terriblement humain.
L’EP dans son ensemble est une renaissance. Une mue sonore, mais surtout mentale. Libéré de ses attaches industrielles et d’un cycle toxique d’attentes, MarMar compose ici pour la joie de composer. Cloud World, England, ou encore Shadrach, l’interlude cinématographique, témoignent tous de ce retour à l’instinct, à la création spontanée. On entend un homme qui respire à nouveau.
Mais c’est Walking On Water qui reste. Une chanson de clair-obscur, née entre les falaises blanches de Douvres et un ferry-cafétéria à une heure du matin. Un hymne à la beauté qui surgit quand on s’y attend le moins. À la confiance qu’on peut ressentir, même dans la tempête. C’est simple. C’est suspendu. Et c’est exactement ce qu’on attendait sans le savoir.
MarMar ne signe pas juste un EP, il signe un retour à soi, tout en douceur, en introspection, et en silences lumineux. Un disque à écouter seul, la nuit, ou en regardant l’eau danser sous la lune.
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mai 23, 2025Il n’y a pas de frontières dans la musique d’Aleeta. Elle glisse entre les genres comme elle a traversé les continents : l’Éthiopie, l’Allemagne, la Virginie, Los Angeles. De ce nomadisme naît un groove en apesanteur, un souffle neuf sur l’Afrobeats et le R&B, comme si Tems avait dansé sur un sample de TLC à Addis Abeba. Son nouveau morceau Endless Cycle en est la preuve : une boucle amoureuse entêtante, où le désir, la déception et l’extase tournent sans fin, mais toujours en rythme.
Le morceau ne cherche pas à séduire de force. Il charme, presque à voix basse. Un beat soyeux, des basses qui chaloupent sans lourdeur, et cette voix, chaude comme un coucher de soleil à Debre Zeit. Aleeta chante l’amour comme on fredonne un secret qu’on n’a jamais osé confier. Derrière la mélodie accrocheuse, il y a l’obsession douce-amère d’un lien qu’on n’arrive pas à rompre — un “endless cycle” qui brise autant qu’il réconforte.
Co-produit par un ingénieur de haut vol, le morceau garde pourtant la fragilité d’une confession chuchotée sur l’oreiller. On y sent l’influence des grands : la sensualité d’un Rema, l’élégance mélodique d’une Tems, mais surtout une patte personnelle, un savoir-faire à fleur de peau.
Aleeta ne cherche pas à entrer dans une case. Elle en crée une nouvelle, à l’intersection des diasporas et des souvenirs, des rythmes africains et des pulsations R&B, du corps et de l’âme. Endless Cycle, c’est la promesse d’une artiste qui fait de sa multiplicité un art. Et si le monde a encore besoin de preuves que la pop africaine est l’avenir, il suffit d’écouter ce morceau — en boucle.
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mai 23, 2025Il y a des morceaux qui cognent, d’autres qui élèvent. Et puis il y a Let Yourself Go de Christopha, un entre-deux délicieusement suspendu entre la rue et le ciel, le cœur et la raison. Avec ce onzième épisode de son marathon musical 26 Miles and Running, le rappeur du nord-est londonien continue de tracer son sillon, deux titres par mois, sans fanfare inutile, mais avec une constance qui force le respect et des récits aussi soignés que des confidences d’ami sous un porche pluvieux.
Sur un beat au groove néo-soul presque liquide, tout en Rhodes satinés et percussions feutrées, Christopha déplie un conte moral : celui d’une IT girl qui, après avoir joué les divas invincibles, voit le boomerang du karma revenir lui embrasser la nuque. Mais ici, pas de jugement à l’emporte-pièce, pas de leçon de morale en majuscule. Plutôt une observation fine, à hauteur d’homme, où la voix de Christopha glisse comme une plume lestée de vérité.
Il rappe sans hausser le ton, parce qu’il n’a pas besoin de crier pour frapper. Il suffit de l’écouter respirer entre les lignes pour sentir les années de doute, la pression d’un quotidien partagé entre rêves fauchés et responsabilités familiales. Un vécu qui donne à chaque vers une patine rare : celle de l’expérience, de la vraie.
Là où beaucoup se contentent de livrer des morceaux, Christopha offre des chapitres. Let Yourself Go, c’est un moment de bascule dans cette odyssée musicale qu’est 26 Miles and Running. Un virage plus introspectif, plus posé, sans rien céder à la profondeur du propos. Il est encore tôt dans l’année, mais ce titre pourrait bien être l’un des plus élégants du projet.
Le hip-hop UK a besoin de conteurs. Christopha, lui, a compris qu’on peut dire beaucoup en en faisant moins. Et c’est peut-être ça, le vrai style.
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mai 21, 2025Pas de ruban, pas de nœud, pas de papier brillant — juste une vérité nue qui s’étale comme une clope consumée trop vite sous la pluie. Avec “There’s No Time For Presents”, The Burbs ne livrent pas une chanson, mais un désaveu, un coup de poing au ventre de ceux qui s’attendaient à des fleurs. Et ça fait du bien. Ça réveille.
Venus du sable et du vent salé de Bells Beach, les trois furieux australiens (Danny Valitutti, Peri Brown et Brook Mckeon) confirment, avec ce quatrième single, qu’ils ne jouent pas dans la cour des groupes sages. Enregistré avec Aaron Dobos aux commandes (le type qui a bossé avec The Avalanches et Ceres), le morceau est un concentré de rock nerveux et introspectif, où les refrains catchy ne masquent pas la tempête émotionnelle qui couve en sourdine. La rythmique tape comme une porte qu’on claque pour de bon, la basse suinte la rancune, et le solo de guitare qui surgit en embuscade vient achever l’auditeur là où il pensait être en sécurité.
Mais c’est la voix de Mckeon qui fout vraiment les frissons. Une confession presque chuchotée, une lame douce dans les entrailles, jusqu’à ce que le refrain explose dans une catharsis poignante. Ce n’est pas du rock pour les soirées TikTok, c’est du rock pour les silences trop longs entre deux phrases qu’on n’a jamais osé dire.
“There’s No Time For Presents” s’écoute comme un journal intime écrit à l’encre noire, entre deux joints et un chagrin qu’on n’a pas encore su nommer. Après Ladder to the Moon et Skin and Bones, The Burbs prouvent qu’ils ne flirtent pas avec la scène indé australienne — ils la bousculent, la griffent, la recousent à leur manière.
Et si vous pensiez qu’on avait déjà tout entendu de la part d’un trio guitare-basse-batterie, détrompez-vous. The Burbs arrivent avec leurs plaies, leur poésie désenchantée, et un sens du songwriting qui fait mal là où c’est trop souvent lisse. Ils n’ont pas le temps pour les cadeaux. Mais ils ont une chanson pour vous briser, et ça, c’est plus précieux qu’un paquet sous le sapin.
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mai 20, 2025Il existe des morceaux qui ne cherchent pas à vous séduire. Ils vous enveloppent, doucement, sans prévenir. LD Hypnotic, premier sortilège signé The 112 Groove, ne s’impose pas — il s’installe. Comme un parfum discret dans l’habitacle d’une voiture lancée sur l’asphalte nocturne, quelque part entre Johannesburg et Londres, entre la pulsation du log drum et la langueur d’un clavier rhodes.
À 112 BPM, cette pulsation tranquille, presque méditative, agit comme une fréquence secrète, celle qui active les souvenirs enfouis de fêtes lentes, de corps en suspens, de routes sans destination. L’Amapiano, dans sa version la plus élégante, épouse ici la sensualité diaphane du Deep House. Pas de surenchère, pas de drops spectaculaires. Juste un groove à peine murmurant, des pads planants, et cette voix d’homme — grave, anglaise, distante mais présente — qui flotte au-dessus comme une brume chaude.
Il y a dans LD Hypnotic quelque chose de cinématographique. C’est la bande-son idéale pour un film imaginaire, tourné de nuit, en plan-séquence, dans une ville où personne ne dort vraiment. Ce n’est pas une piste de club — c’est celle que l’on met après, quand tout le monde est parti, quand il ne reste plus que les confidences, les restes de lumière, et le silence des choses inavouées.
The 112 Groove signe ici un manifeste du minimalisme émotionnel, où chaque son compte. Une promesse d’élégance future. Un premier pas vers une discographie qu’on espère aussi subtile que ce LD Hypnotic, véritable talisman sonore pour amateurs de beauté nocturne et de groove intérieur.
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mai 20, 2025Il y a des morceaux qui frappent comme un uppercut en pleine rave, d’autres qui grincent doucement sous la surface. Fine Wine fait les deux. Lachy Hamill, jeune pousse insaisissable de la scène UK Hip-Hop, trempe ici sa plume acide dans un bain d’EDM saturé pour livrer un titre aussi arrogant qu’irrésistiblement dansant. Le cocktail est détonant : Grime en sueur, Phonk sous stéroïdes, house qui claque des semelles, et toujours cette verve britannique mi-rappeuse mi-stand-up.
Dès les premières mesures, la production – nerveuse, métallique, volontairement survoltée – annonce la couleur : Fine Wine n’est pas là pour caresser l’auditeur, mais pour le provoquer. Le beat cogne sec, les hi-hats tournent en rafale et les basses grondent comme un V8 sous amphét’. Le flow de Lachy est chirurgical, débordant d’ironie, flirtant constamment avec le grotesque sans jamais tomber dedans. Une sorte de satire du flex, un hommage déguisé au mauvais goût assumé des bangers d’after sur TikTok.
Mais là où Fine Wine tire son épingle du jeu, c’est dans sa capacité à se jouer des codes pour mieux les tordre : Hamill se met en scène comme une parodie de rappeur superstar, jonglant entre second degré et ego-trip avec une aisance désarmante. Résultat ? Un tube qui s’écoute autant en soirée déglinguée qu’au casque dans le métro, avec ce petit sourire coupable aux lèvres.
Fine Wine, c’est cette bouteille que t’aurais juré détester mais que tu vides jusqu’à la dernière goutte. Un coup de bluff musical qui sonne comme un coup de maître.
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mai 20, 2025Pas besoin d’attendre que l’été sonne officiellement l’alerte au déhanchement : Superkoloritas l’a déjà distillé dans une fiole en technicolor, prête à exploser sous la peau. Avec Širdie, le duo lituanien fait tomber les murs entre le disco cosmique et les tambours afrobeat, entre la nostalgie baltique et l’élan primal de la transe. Résultat : un morceau qui ne vous demande pas la permission de vibrer. Il le fait pour vous.
Plus qu’un single, Širdie – “Oh, cœur” en lituanien – est une injonction douce à se recentrer, une question jetée dans le tempo : es-tu encore là, vivant dans ton propre corps, ou juste spectateur d’une partition écrite par d’autres ? C’est cette volonté de secouer la torpeur moderne qui donne à ce morceau sa morsure rythmique, sa pulpe viscérale. Et c’est ce qui rend Superkoloritas aussi singuliers : leur groove est joyeux, mais il a une mémoire. Celle d’un âge d’or pop oublié, celle des mélodies lituaniennes des sixties à peine déterrées des vinyles poussiéreux.
Giedrė et Adomas ne font pas de revival : ils remettent du sel, du vent marin et du fluo dans le paysage, sans jamais trahir l’âme des mélodies d’antan. Les synthés scintillent comme des reflets sur l’eau, les percussions galopent dans le sable, les voix s’embrassent entre douceur folk et chaleur tropicale. Et cette vidéo, dans laquelle des danseurs venus d’horizons divers improvisent à l’écoute du morceau pour la première fois, capte parfaitement la liberté organique de ce projet.
Širdie n’est que le prélude à Ritmo!, EP annoncé comme une cartographie de la joie en suspension. Si ce premier extrait est un avant-goût, alors on est prêts à larguer les amarres — lunettes sur le nez et cœur dans les hanches.
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mai 20, 2025L’heure n’est plus aux conjectures. Sur Psychic, Nasty C ne prédit pas, il constate. Et ce qu’il voit dans le rétroviseur, c’est une trajectoire fulgurante, rageuse, consciente, gravée à la sueur et au feu sacré. Premier single officiel sous son propre label Tall Racks Records, Psychic sonne comme une cérémonie d’autocouronnement : pas d’artifice, juste l’assurance tranquille de celui qui a transformé les coups bas en capital, l’adversité en essence.
Dès l’ouverture, une basse qui grince, une trompette qui perfore l’atmosphère, puis ce flow velouté, presque désabusé mais toujours affûté. La voix de Nasty C, reconnaissable entre mille, se pose comme un mantra. Pas besoin de verser dans le banger démonstratif : Psychic séduit par sa densité émotionnelle, son économie de moyens, sa justesse. C’est du rap introspectif sans pathos, de la fierté sans fanfare. Le morceau ne cherche pas l’explosivité : il creuse en profondeur.
Ce n’est plus le gamin qui voulait prouver. C’est le patron qui construit. Le businessman, le visionnaire, l’artiste total. En s’émancipant des structures classiques pour lancer son propre navire, Nasty C donne une leçon d’autodétermination à l’industrie musicale sud-africaine et bien au-delà.
Et si Psychic est un message à son lui d’hier, c’est aussi une claque fraternelle à tous ceux qui doutent encore : oui, tu peux tout perdre sauf ta foi en toi. Oui, tu peux prédire ton futur sans boule de cristal, si tu t’écoutes vraiment.
Nasty C ne signe pas ici une simple sortie. Il inscrit un moment. Et ce moment, c’est celui où la réussite cesse d’être une prophétie pour devenir une évidence.
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mai 20, 2025Il y a dans Wifey-In-The-Making ce quelque chose de trouble et délicieux, comme un message vocal laissé à 2h47 du matin, que Kaieo aurait hésité à envoyer, puis finalement balancé, la gorge nouée et le cœur en roue libre. C’est une ballade en velours néo-soul, cousue de silences gênés et de refrains trop sincères. Une chanson qui ne joue pas les gangsters du love, mais plutôt les naufragés d’un attachement trop rapide, trop intense, trop mal adressé.
Le morceau groove comme un vieux souvenir d’Usher qui aurait été remixé par un producteur fan de Drake et de Smino. La prod est simple, propre, humide – nappes R&B, touches de trap discrètes, ligne de basse qui glisse entre les draps. Mais c’est la voix de Kaieo, douce, légèrement éraillée par le doute, qui tient tout : elle épouse les doutes, les accélérations de cœur, les chutes d’orgueil. Il chante comme on se parle à soi-même, entre lucidité cruelle et fantasmes collants.
Wifey-In-The-Making n’est pas un hymne à l’amour, c’est un slow toxique. Une ode aux emballements mal maîtrisés, aux illusions bienveillantes, aux scénarios qu’on s’écrit seul dans sa tête. Et Kaieo ne cherche pas à se sauver. Il s’écoute tomber, comme nous tous parfois. C’est séduisant, un peu triste, diablement humain.
Un track parfait pour les fins de soirées moites, quand on danse seul, téléphone à la main, à deux doigts d’envoyer un dernier « tu dors ? » à la mauvaise personne.
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mai 20, 2025On dirait une prière chuchotée dans un taxi Uber à 3h du matin, entre les souvenirs d’hier et l’angoisse douce de demain. Counting My Blessings, c’est ce moment de bascule où deux voix – J Nuller et Really M.E. – se croisent, se confient, se relèvent. Pas de banger tapageur ici, mais une ritournelle humble, presque discrète, qui transforme l’introspection en groove tamisé.
Le beat est feutré, presque lo-fi, avec cette mélancolie sucrée que certains producteurs savent convoquer quand ils flirtent avec les frontières du RnB, du cloud rap et du gospel numérique. Une prod qui respire, qui donne de l’espace aux voix pour raconter sans surjouer. Car le texte ici n’est pas une performance, c’est une main tendue. La gratitude devient muscle, et le flow une manière de méditer debout.
J Nuller déroule avec lucidité les courbes d’un parcours cabossé mais digne, sans pathos. Really M.E., en contrepoint, injecte une chaleur vulnérable, presque maternelle. Ensemble, ils fabriquent une chanson qui pourrait servir de bande-son à ce que certains appellent la “healing era” du hip-hop : moins de bling, plus de vérité. Moins de figures, plus d’humains.
Counting My Blessings est un petit poème de survie, à écouter en regardant les lampadaires défiler, casque vissé et cœur ouvert. Un titre qui ne prétend rien révolutionner mais qui, dans son humilité lumineuse, touche juste. Parce que parfois, c’est dans le simple fait de continuer qu’on trouve la grâce.
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mai 20, 2025Il y a des morceaux qui ne s’écoutent pas tant qu’ils se traversent, comme une clairière entre deux forêts ou un souffle retenu à la frontière du sommeil. Solstice, du vétéran bruxellois LEXX (BE), est de cette trempe-là. Ce n’est ni un track de club à proprement parler, ni une simple rêverie ambient : c’est un point d’équilibre, un moment précis entre la lumière et l’obscurité, entre le tribal de la terre et l’abstraction des astres. Une faille temporelle posée entre deux platines, au milieu d’un set où le corps et l’esprit s’accordent enfin.
Sous ses allures minimalistes, la production cache une richesse organique : pads aériens, groove patiemment ciselé, pulsation presque archaïque. On pense à Kiasmos, à Ripperton, à ces artisans du frisson techno qui n’ont pas peur du silence. LEXX ne produit pas une track pour enflammer le dancefloor, il ouvre un corridor cosmique. Quelque chose qu’on joue à 5h du matin, au moment précis où le ciel hésite encore entre nuit et jour.
Mais Solstice n’est pas que contemplation. C’est aussi un souvenir. Celui d’un set joué dans un désert ou sur une plage, à Burning Man ou Voodoo Village, quand la foule s’efface pour laisser place à une transe douce, presque chamanique. On ferme les yeux, on se sent ailleurs, et pourtant ancré — au présent, à soi.
Avec Solstice, LEXX (BE) prouve qu’après vingt ans derrière les platines, on peut encore surprendre. Pas en hurlant, mais en murmurant là où tout le monde crie.
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mai 20, 2025Il y a dans Before You Say Goodbye un souffle chaud, presque trop. Comme un dernier regard jeté par la fenêtre d’un taxi avant que le feu passe au vert. U.See, qu’on connaissait pour ses élans R&B d’inspiration afro-soul, s’associe ici à CHALE pour livrer un slow burn d’une intensité moite, un Afrobeats taillé pour les soirs sans fin, entre promesses murmurées et départ inévitable.
Le morceau s’ouvre comme une caresse en suspens. Quelques notes suspendues, une rythmique chaloupée, un beat délicatement syncopé — et puis cette voix. U.See n’en fait jamais trop. Il ne cherche pas à conquérir, il invite. Il suggère. Il laisse l’oreille glisser lentement sur le satin d’une mélodie à mi-chemin entre Lagos et Atlanta, entre la nostalgie d’un amour à bout de souffle et l’urgence de retenir ce qui peut encore l’être.
CHALE, en invité, complète le tableau avec justesse. Son flow fluide, sa diction nonchalante, viennent renforcer cette impression d’un dialogue intime entre deux amants qui n’ont plus de temps, mais encore quelques battements de cœur à partager.
Dans Before You Say Goodbye, la fusion des genres est organique, évidente. Le R&B s’enlace à l’Afrofusion sans chercher à séduire l’algorithme. Il y a du Burna Boy dans l’élan, du Wizkid dans l’ombre portée, mais surtout cette sincérité brute qui caractérise U.See : celle d’un artiste qui préfère la sensualité à l’esbroufe, l’émotion à la démonstration.
Ce n’est pas juste un morceau d’Afrobeats. C’est une confession sous la lune, un au revoir en slow motion, un baiser suspendu dans l’air lourd de fin d’été. Une chanson à écouter le cœur entrouvert, dans les instants où tout peut encore basculer — avant qu’il ne soit trop tard.
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mai 20, 2025Ce morceau a l’air de sourire, mais à l’intérieur, ça hurle doucement. Lost In Thought, fruit de la collaboration entre Transverse et AROB, ne choisit pas entre légèreté synthétique et douleur romantique : il enveloppe les deux dans une étreinte moelleuse de trap sucrée, d’émotions adolescentes et de pop vaporeuse. Le tout dans une production qui cherche non pas à frapper, mais à flotter.
AROB chante comme s’il avait le cœur à l’envers et la tête pleine de papillons carnivores. Il écrit sur ce moment précis où aimer devient obsessionnel, où le manque dévore la concentration, où chaque pensée revient toujours à la même personne — celle qui rend fou et heureux à la fois. Rien de nouveau sur le papier, peut-être, mais dans l’exécution, une fraîcheur certaine : Lost In Thought évite le pathos lourd pour préférer l’intensité lumineuse. On est dans l’emo 3.0, où la mélancolie danse sur des beats colorés.
Transverse, de son côté, offre un décor sonore soyeux mais sinueux. L’instrumental glisse d’un mood chillwave à des accents future bass, en passant par des touches soft rock enfouies dans les nappes. Une hybridation qui ne cherche pas l’effet de style, mais l’hybridation émotionnelle. Chaque son semble avoir été choisi pour dire quelque chose sans en faire trop : une mélodie comme une caresse nerveuse, un beat à la fois lancinant et caressant.
Ce qui fait la force de ce titre, c’est son refus de trancher. Il assume l’ambiguïté : la joie d’aimer, la panique d’aimer trop, la beauté d’être vulnérable, l’effroi de perdre pied. On pense à Glaive, à iann dior, à certains vieux morceaux de Lil Peep qui auraient pris une douche et un smoothie. C’est un slow émotionnel pour les esprits hyperactifs.
Lost In Thought est un morceau pour ceux qui tombent amoureux comme on saute d’une falaise, la tête pleine de rimes douces et les mains tremblantes d’espoir. Un moment suspendu, entre le chaos et le calme.
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mai 20, 2025Ça commence comme un souvenir qu’on n’a jamais vécu. Une sorte de flottement lumineux. La matière est synthétique, presque anodine, mais il y a dans la façon dont elle s’étire quelque chose de troublant, de presque tendre. EIGHTIES, dernier titre des insaisissables classicism kids, est un morceau sans paroles, mais avec tout ce qu’il faut pour faire chavirer un cœur fatigué.
Ils ne disent rien, donc. Pas un mot. Juste une tension douce, entre pulsation et apesanteur. Une batterie qui frappe à la porte, une guitare qui ne veut pas trop déranger, et ce synthé, toujours là, comme un pansement sur un genou jamais vraiment guéri. La musique s’épaissit par endroits, respire ailleurs, s’efface comme un message laissé trop longtemps sur un répondeur. Il ne se passe rien, et pourtant tout s’élève.
On pense à un adolescent figé sous une pluie artificielle, à une autoroute déserte traversée par une chanson qu’on ne reconnaît pas mais qui nous connaît déjà. EIGHTIES n’est pas nostalgique. Il ne reconstruit pas le passé, il l’invente. Ce n’est pas un hommage à une décennie, c’est un poème sans ponctuation, une lettre oubliée dans une poche de jean.
classicism kids ne cherchent pas l’évidence. Ils s’autorisent l’ombre, le creux, le presque rien. Et c’est précisément dans cette absence de démonstration que le morceau devient beau. Comme une chambre mal rangée baignée par la lumière de la fin du jour. Comme un regard de travers dans le métro qui change tout sans qu’on sache pourquoi.
Il faut l’écouter seul. De préférence entre deux silences.
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mai 20, 2025On aurait pu croire que le message s’était déjà noyé sous les slogans. Que “Legalize It”, titre emblématique de Peter Tosh, était devenu une formule creuse, un t-shirt en vente libre. Mais Blindman, avec son feu, son deuil, et cette version pleine de larmes contenues et de rage lucide, remet les pendules à l’heure et la conscience au centre.
Ce n’est pas un remake. C’est une veillée. Une révolte. Une offrande. Et c’est surtout une chanson née du drame : la mort brutale de Jawara Tosh, fils de Peter, emprisonné et battu pour une possession de cannabis dans le New Jersey. Une histoire qui, dans l’Amérique de la légalisation à deux vitesses, sonne comme une gifle. Un rappel cruel que l’hypocrisie des lois a parfois des allures de meurtre déguisé.
Blindman, artiste au croisement du reggae, du rock, et d’un spoken word empreint de soul, ne pleure pas, il dénonce. Avec lui, une équipe légendaire : Donald Kinsey, guitariste historique de Tosh et Marley, Aston Barrett Jr., et des membres des Wailers. Le mix, signé Josh Gannet (Wu-Tang Clan, Redman), apporte une rugosité maîtrisée, une épaisseur sonore qui colle au message comme la cendre à la peau.
Mais ce n’est pas seulement un chant de justice. C’est un morceau habité. Blindman fait de sa voix un tambour cérémoniel, une incantation tendue entre mémoire et avenir. Ce “Legalize It” version 2025 n’est pas une demande, c’est un constat : le combat continue, les cicatrices parlent encore, et les fantômes n’ont pas fini de danser.
Blindman prouve ici qu’on peut mêler ferveur militante, héritage rasta et modernité sonore sans trahir l’un ni l’autre. Il ne reprend pas Peter Tosh, il lui répond. Il l’accompagne. Il le prolonge. Et ce cri, aujourd’hui, fait plus que jamais écho.
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mai 20, 2025Une chanson peut aussi être une porte qu’on laisse entrouverte. C’est ce que semble faire Time Down Here, premier titre du duo Statues, venu de Portland avec dans ses valises des années d’ombres, de silences, de non-dits qui finissent par éclater en lumière tamisée. Rien ici ne crie, ne séduit à coups d’effets faciles : tout est affaire de tension retenue, de respiration lente, de boucle qui tourne jusqu’à vous faire basculer.
Deux amis, une amitié en filigrane, un studio bricolé sous terre. On croirait presque à un scénario de Gus Van Sant, version synthé : mélancolie sourde, pluie dehors, lumière bleue, souvenirs en super 8. Leur projet a mis vingt ans à prendre forme, et cela s’entend. Time Down Here n’est pas une chanson fraîchement éclose : c’est une archéologie des émotions, un polaroïd sonore d’un moment qui a mis toute une vie à se formuler.
La structure du morceau évite l’accroche immédiate. Elle préfère le trouble, le glissement progressif vers quelque chose de plus ample, de plus dansant aussi. D’abord quelques synthés distendus comme des filaments de rêve, puis une voix filtrée, presque effacée, comme chantée du fond d’un souvenir. Et peu à peu, tout s’ouvre. Une pulsation, des nappes qui gonflent, des harmonies qui se frôlent. Une sorte de Beach House sous Lexomil, de French 79 les yeux fermés, avec une douceur presque dangereuse.
Mais la force du morceau, c’est justement son refus d’aller vite. Il installe. Il attend. Il nous prend par la main et nous fait traverser cette zone floue entre passé et futur, cette chambre de transition qu’est le deuil, le changement, ou simplement l’acceptation.
Time Down Here est une chanson seuil. Elle ne promet rien, elle ne conclut rien. Elle dit juste : c’est le moment. Maintenant. On est là. Enfin.
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mai 20, 2025Personne n’aurait parié dessus. Un gosse de la rue, né dans les entrailles chaotiques de la Colombie, trimant dans les décharges, jonglant entre violence et précarité — et pourtant, le voilà, Mike Coner. Le flow lustré, le regard incandescent, une voix qui a le goût du sang séché et du sucre chaud. Il débarque en Europe avec Aho Ahoa, une bombe reggaetón d’une sensualité nerveuse, où chaque syllabe est un battement de hanche et chaque silence un frisson tendu.
Ce n’est pas un single, c’est une scène. Une nuit moite. Une rencontre. Deux corps en orbite, entre tentation et danger. Aho Ahoa, c’est ce moment suspendu entre l’envie et la perte de contrôle. Mike ne raconte pas, il incarne. Il fait de son vécu brut une matière sonore, polymorphe, entre reggaetón, bachata, hip-hop et dancehall. Loin du cliché du lover en boucle FM, il injecte dans chaque note sa rage d’exister, sa faim d’être entendu, son romantisme impitoyable.
La prod tape comme un cœur d’après-minuit. Un beat reggaetón sobre, presque militaire, mais avec des textures tactiles, sensuelles, qui ondulent comme des draps froissés. Et au-dessus de tout, cette voix : claire, tranchante, qui glisse et s’impose à la fois. Mike Coner ne surjoue jamais. Il est là, pleinement, entre douceur et détermination. Il te regarde dans les yeux et te dit : Aho Ahoa, c’est moi. C’est maintenant. Et tu ne l’oublieras pas.
Ce morceau, c’est aussi une revanche. Une manière de dire que le romantisme peut venir des ruelles, que la pop peut être une arme, que danser peut être une manière de survivre. Il y a chez lui une sincérité qui déborde des codes : pas une pose, mais une présence. Et c’est ce qui électrise Aho Ahoa — cette tension entre le désir et la douleur, entre la scène et la poussière.
Mike Coner ne conquiert pas le monde. Il l’embrase. À sa manière. Et Aho Ahoa est la mèche.
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mai 19, 2025Ce n’est pas une chanson, c’est un délire sensoriel sous LSD analogique. Une sirène disco qui hurle dans les marécages du capitalocène. Un appel à danser pendant que tout brûle — mais avec style. Avec U Can’t Sing!, le troisième extrait de leur prochain album, Analog Dog dégaine une odyssée psyché-funk irradiée par les vapeurs de la fin du monde. Et c’est glorieux.
Le morceau s’ouvre sur une basse qui coule comme du pétrole chaud dans les veines, un beat tribal qui aurait pu sortir d’une session entre George Clinton et Kevin Parker, et une envolée vocale qui plane quelque part entre Grace Jones et un prêche cosmique sur fond de jungle urbaine. Puis viennent les synthés, scintillants comme des reflets sur une mer polluée. Le tout grogne, vibre, explose. Une église en transe, une rave dans une serre tropicale, une prière sous stroboscope.
Mais sous les couches de groove, U Can’t Sing! cache une colère froide. Le titre lui-même, provocateur et ironique, balance une gifle aux fuyards, aux climatosceptiques en club, à ceux qui continuent de danser les yeux fermés. Ce n’est pas une injonction à se taire. C’est une métaphore de notre incapacité collective à chanter juste, à accorder nos voix au désastre qui approche. Et pourtant, Analog Dog ne cède jamais au pathos. Ils transforment le chaos en extase. L’effondrement devient catharsis.
Enregistré live sur bande, le morceau respire, transpire, et surtout, vit. Pas de fioriture numérique. Juste la moiteur des machines vintage, les échos d’une époque qui vacille. C’est Studio 54 qui croise Greta Thunberg en trance. C’est Donna Summer en exil climatique.
Là où d’autres font du rétro pour flatter les playlists, Analog Dog creuse le psychédélisme pour réveiller les consciences. U Can’t Sing! n’est pas une capsule nostalgique. C’est un miroir à facettes braqué sur l’avenir. Un disque qui groove avec les dents. Qui danse, oui — mais qui mord.
Si leur album à venir suit cette même veine, il y a fort à parier qu’Analog Dog ne soit plus seulement un projet culte. Ils seront prophètes d’un genre nouveau : la funk-fiction écologique. Et si vous vous demandez ce que ça fait de méditer sur l’effondrement tout en transpirant sur le dancefloor, appuyez sur play. Fermez les yeux. Et laissez le feu entrer.
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mai 19, 2025On croyait connaître Alan Dweck. Auteur londonien à la voix caressante, caméléon des genres, sculpteur d’émotions au couteau fin… Et puis voilà Just Another Step, un morceau qui surgit comme un soupir, à peine audible, avant de s’embraser sous les beats hypnotiques de Stimpy. Deux versions d’un même cœur battant : l’une intime, l’autre possédée. Deux faces d’un artiste qui refuse obstinément de rester là où on l’attend.
Dans sa version originale, Just Another Step est une balade à l’épure désarmante. Guitares veloutées, ambiance cinématique, tempo qui marche lentement, comme quelqu’un qui n’est pas sûr de vouloir arriver. Le texte, lui, dit tout : la fatigue du combat, l’élégance du renoncement, la dignité dans le doute. On pense à Mark Knopfler, à Chris Rea, à ces voix d’hommes cabossés mais jamais cyniques. La mélodie s’infiltre. Elle ne tape pas à la porte. Elle passe par la fenêtre, doucement, et vous serre un peu plus fort à chaque écoute.
Et puis vient le twist. Stimpy, producteur deep house révéré des scènes de Dubaï à Ibiza, prend ce fragment d’introspection et le propulse dans l’après-minuit. Les remixes, en particulier le Dub, transforment Just Another Step en prière extatique. Ça vibre, ça glisse, ça vous attrape la nuque au milieu de la piste et ne vous lâche plus. Les nappes se superposent, la basse respire, la voix d’Alan devient spectrale, presque chuchotée, mais toujours centrale. Un grand écart parfaitement maîtrisé entre l’intime et l’universel.
Ce n’est plus une chanson : c’est un voyage intérieur balancé à fond dans un club où tout le monde danse pour oublier quelqu’un. Et les DJs ne s’y trompent pas : Claude VonStroke, Benny Benassi, Pete Tong… tous valident. L’underground l’adopte, sans que le morceau n’ait à trahir son essence. Peu d’artistes peuvent faire ça.
Alan Dweck ne cherche pas le spotlight. Il cherche la note juste, celle qui fait chavirer l’intérieur. Just Another Step, malgré son titre modeste, marque une étape majeure dans sa trajectoire : un pied dans le songwriting pur, l’autre dans la sueur électronique. Une chanson double, miroir inversé, qui reflète un homme en constante mutation. Et si ce n’était pas juste un autre pas ? Peut-être est-ce, justement, le vrai départ.
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mai 19, 2025Ce n’est pas vraiment une chanson. C’est une nuit. Celle qui débute en sourires nerveux et finit en messages qu’on aurait dû s’abstenir d’envoyer. Avec Pour Me Another, Sleeping Together signe un single qui sent le gin tiède, la nostalgie préméditée, et ce moment suspendu entre désir et dérive. Après The Essentials, le groupe de Sheffield affine encore son spleen élégant, quelque part entre les premières heures des Libertines et la désinvolture romantique des Arctic Monkeys — mais en gardant leur propre voix, plus vulnérable, plus franche, moins costume de scène.
Le morceau s’ouvre comme un regard lancé en coin dans un bar trop bruyant, avec cette mélodie aiguisée, presque dansante, qui cache mal le nœud au fond du ventre. Alexander Lloyd-Jones y traîne sa voix comme on traîne un souvenir gênant, accompagné par les guitares de Michael Corry, à la fois nerveuses et lumineuses, et la batterie ciselée d’Amber Hughes, qui pulse comme une conversation en sous-texte. Daniel Turton, à la basse, installe cette tension sourde, ce “quelque chose ne tourne pas rond” qui donne à la chanson sa profondeur.
Enregistré une fois de plus avec Andrea Cozzaglio (Inhaler, Wet Leg) au Narcissus Studio de Londres, Pour Me Another incarne cette mélancolie énergique propre à une certaine génération : celle qui enchaîne les faux départs, les coups d’un soir à moitié sincères, et les regrets chantés sur des beats qu’on pourrait presque danser. C’est précis, efficace, mais jamais cynique. Un hymne pour ceux qui tombent amoureux à l’heure de la dernière tournée.
Le refrain claque comme un aveu : “Pour me another / Just one more night I’ll blame on you.” Ce n’est pas qu’une histoire d’alcool. C’est l’envie de retarder la chute, de danser encore un peu au bord du précipice. Un titre calibré pour les festivals à venir — Truck, Wilderness, Isle of Wight, Focus Wales — où il résonnera sans doute comme un miroir tendu à tous ceux qui noient leurs émotions dans la fosse, bière à la main, cœur en vrac.
Sleeping Together n’a pas peur des erreurs. Mieux : ils les chantent avec élégance. Pour Me Another est la bande-son d’un moment qu’on ne vit qu’à moitié, mais qu’on se repasse en boucle. Parce qu’au fond, on le sait tous : c’est souvent dans les mauvaises décisions que se cachent nos meilleures chansons.
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mai 19, 2025Marseille, ville-soleil aux mille langages, a trouvé son messager du funk : Manu Chevalier. Avec Planet Groove from Marseille, son tout premier album, l’auteur-compositeur-producteur-batteur-saxophoniste arrangeur vocal (et accessoirement source inépuisable d’énergie festive) s’affirme comme une véritable machine à groove, made in France mais câblée pour les dancefloors de toute la planète. Une odyssée disco-funk en onze titres qui sent la sueur élégante, les rollers sur le bitume, les refrains qui claquent et les basses qui grondent sous les boules à facettes.
Manu fait tout – ou presque. Piano, sax, backing vocals, prod, mix, mastering. Mais ce n’est pas un album en solitaire : c’est un album en orbite. Chaque titre invite des chanteurs triés sur le groove (comme Mason Blu, BSKI, Nida, Ejay Rook, Michael Washington…), tous portés par une direction musicale chirurgicale mais joyeusement organique. Le résultat ? Une matière sonore luxuriante, pensée pour danser, pour flirter, pour vibrer.
L’épopée commence pied au plancher avec Get on the Dance Floor (feat. BSKI), un appel direct au mouvement, funk cuivré et irrésistible à la Timberlake, ou encore Pharell Williams. Puis vient I Belong to You (feat. Michael Washington), dans sa version originale et son Eddie Valdez Mix, qui balance une sensualité moelleuse aux accents brésiliens. Get Down and Dance (feat. Ejay Rook) donne dans le clin d’œil old-school, tandis que Let’s Dance Let’s Sing (feat. Riki Buckingham) assume une vibe plus pop, presque hymnique qui va vous rappeler la singularité accrocheuse de Jamiroquai. We Should Be Dancing, quant à lui, réveille les heures les plus groovy de Bee Gees avec une joie contagieuse.
Au centre du disque, le single Before the Magic Has Gone (feat. Mason Blu) s’impose comme la pièce maîtresse : un groove disco stellaire, traversé de nappes synthétiques et d’une mélodie poignante, pensée autant pour les clubs que pour les trajets nocturnes à la fenêtre ouverte. C’est la dernière danse avant que la fête ne s’éteigne. S’en suivent One More Dance (feat. Nida), romantisme dansant en slow-burn élégant, et le très poignant The World is Falling Down (feat. Nimiwari), qui ralentit le tempo pour laisser place à une gravité émotive rare dans ce genre, comme une pluie chaude tombée sur un monde en feu.
Le disque se boucle sur deux versions d’If You Could Hear What I Say, dont la radio edit a déjà conquis les ondes suisses. Une boucle bouclée, mais jamais refermée, car Planet Groove from Marseille ne s’arrête pas – il rebondit, infuse, s’exporte. Manu Chevalier, ancien enfant du jazz et disciple du sax à la Stan Getz, transforme ici ses influences en un langage universel : Stevie Wonder, Jamiroquai, Bruno Mars, Michael Jackson… tout ça s’entend, mais ne s’imite jamais. Ce n’est pas un pastiche : c’est une déclaration d’amour.
Mentoré par Shelly Poole, Ricky Wilde, Jeff Franzel ou encore Morris Pleasure (Earth Wind and Fire), Manu prouve avec cet album qu’il est bien plus qu’un musicien talentueux : c’est un alchimiste du groove, un chef d’orchestre solitaire mais pas isolé, un artisan pop à l’ancienne, avec les outils d’aujourd’hui.
Avec Planet Groove from Marseille, Manu Chevalier ne signe pas seulement son premier album : il offre une bande-son pour ceux qui refusent de se résigner, qui dansent pour exister, qui transforment chaque refrain en promesse. Marseille, désormais, groove en orbite.
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mai 19, 2025Une voix suspendue dans le vide, un accord de guitare effleuré comme une question qu’on n’ose pas poser. Puis le sol se dérobe. OMEN, le nouveau single de Shy Puma, ne se contente pas d’être beau — il convoque. À mi-chemin entre prière intérieure et hallucination sonore, ce morceau est un écho déchirant à nos moments de doute, quand le silence résonne plus fort que n’importe quelle réponse.
Toujours en équilibre entre le sensible et l’éthéré, Shy Puma poursuit l’écriture d’un répertoire qui ne cherche pas à impressionner, mais à toucher juste. Après un Don’t Rush Me acclamé pour sa vulnérabilité aérienne, OMEN annonce un virage plus dense, plus cinématographique. La production, signée avec Alessandro La Barbera, ajoute une épaisseur quasi-visuelle à ce morceau qui se vit comme un rituel : intro acoustique intime, puis une montée en tension où les basses grondent, les batteries cognent comme des tambours sacrés, et les textures s’enroulent autour de la voix comme un manteau de fumée.
“Tell me it won’t be long / Tell me I will be wrong” : ce refrain devient incantation, mantra anxieux scandé jusqu’à la transe. Au cœur de cette tempête, la structure se brise volontairement : un pont psyché, des voix en spirale, des échos noyés dans la reverb… tout y est pour créer une impression de vertige doux, d’abandon nécessaire.
Ce que Shy Puma réussit ici, c’est à rendre palpable l’espace flou entre foi et panique, entre croyance et lucidité. L’“omen” dont elle parle n’est ni bon ni mauvais — c’est une sensation, une vibration que l’on pressent plus qu’on ne la comprend. Le morceau se termine comme il a commencé : dénudé, presque fragile, mais chargé de tout ce qu’on a traversé.
Avec OMEN, Shy Puma s’impose comme une cartographe de l’intime cosmique, de ces zones où les émotions humaines prennent des proportions célestes. C’est une musique qui parle bas, mais qui hurle à l’intérieur. Une offrande à écouter en pleine nuit, le cœur ouvert, en quête de quelque chose d’indéfinissable — peut-être un signe, peut-être rien. Mais toujours, une sensation.
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mai 19, 2025Les premières notes de A Little More Time semblent flotter dans l’air, comme une pensée qui se dérobe avant d’être pleinement formulée. Al Kenizo, avec une simplicité déconcertante, nous invite à un voyage sonore où chaque seconde compte, où chaque silence devient une déclaration. Ce n’est pas un morceau que l’on écoute, c’est un morceau que l’on vit. Comme si le temps lui-même s’étirait, se contractait, se glissait dans l’âme et ne nous laissait que cette sensation étrange d’être à la fois spectateur et acteur de notre propre existence.
L’artiste, en toute discrétion, nous plonge dans un univers où l’intimité et l’introspection se croisent dans une danse fragile. A Little More Time est né d’une blessure, d’une absence qui, bien que vécue par Al Kenizo, semble résonner en chacun de nous. Cette perte n’est pas qu’un événement personnel ; c’est un miroir, un reflet de cette humanité qui court après l’impossible. Le morceau, né dans l’isolement de sa salle de bain – oui, c’est là, dans cet espace clos, que tout a pris forme – devient un exutoire. Un endroit de réflexion pure où chaque note, chaque vibration, devient un cri silencieux. Un cri que l’on entend parce qu’il est subtil, presque imperceptible.
Là où d’autres auraient cherché à sublimer la douleur, Al Kenizo choisit de la rendre brute, sans fioriture. Et pourtant, ce n’est pas une musique brute. Non, c’est un chant en demi-teinte, un murmure qui se love autour de l’âme comme une caresse. Les accords se jouent doucement, avec la délicatesse d’un souffle, mais derrière chaque geste musical, une tension invisible, presque insupportable. Le temps devient ici une contrainte et une alliée. On le ressent comme un compagnon qui nous accompagne dans cette quête intime, celui qui nous échappe tout en restant omniprésent.
À chaque instant, Al Kenizo semble défier la gravité du quotidien, transformant sa douleur en une mélodie qui flirte avec la légèreté tout en étant d’une profondeur abyssale. A Little More Time n’est pas un morceau à consommer, mais un morceau à apprivoiser. Un peu plus de temps. Juste un peu plus de temps pour comprendre, pour ressentir, pour accepter que, parfois, la beauté réside dans l’imperfection du moment présent.
Ce single ne fait pas que naviguer entre les ombres et la lumière. Il les fusionne, les entrelace, les rend nécessaires l’une à l’autre. Comme un souffle qui se perd dans l’espace, il nous laisse là, suspendus, à l’attente d’un autre instant, peut-être encore plus éphémère que le précédent. Mais est-ce vraiment une tragédie ? Après tout, la beauté du temps réside peut-être dans sa fuite même.
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mai 19, 2025D’un côté, Trinix, duo lyonnais passé maître dans l’art d’habiller les émotions de textures électroniques accessibles, hédonistes, presque candides. De l’autre, Mari Froes, voix veloutée du Brésil nouvelle génération, dont la douceur semble toujours flotter entre deux notes de Bossa Nova. Ensemble, ils signent Vaitimbora, une bulle d’évasion qui se respire autant qu’elle s’écoute.
Le titre ? Une contraction de « Vai-te embora », une injonction douce-amère à « t’en aller », mais avec grâce. Et c’est bien ça : une rupture dansante, une mélancolie en sourdine portée par des percussions chaloupées et une voix qui caresse sans jamais vraiment consoler. Trinix délaisse ici ses penchants euro-dance pour se fondre dans la sensualité rythmique du Brésil. Exit les beats martelés : place aux nappes vaporeuses, aux syncopes discrètes, à cette fusion d’éléments organiques et digitaux qui évoque les nuits chaudes à Recife aussi bien que les sunsets filtrés sur Instagram.
La magie du morceau tient dans son équilibre : Vaitimbora n’est ni un pastiche tropical ni un tube EDM opportuniste. C’est une vraie rencontre. Celle de deux sensibilités que tout oppose mais qui, ici, se répondent à l’unisson. Et à l’heure où les réseaux sociaux digèrent tout en dix secondes, ce morceau-là résiste. Il s’installe. Il vibre encore quand le silence revient.
Si l’on cherchait un hymne solaire pour débuter l’été 2025, il est peut-être là, dans cette poignée de secondes suspendues entre Rio et Lyon.
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mai 10, 2025Il y a des débuts qu’on devine tremblants, et d’autres qui claquent comme une porte qu’on enfonce. Chapter I de SonicMotion appartient clairement à la seconde catégorie. Premier coup de semonce d’un projet techno encore anonyme mais déjà rageur, ce titre incarne l’envie brute de faire parler les machines, de raviver les dancefloors avec des textures brutes, une pulsation presque viscérale et cette énergie sans détour propre aux pionniers du genre.
Avec un pied lourd comme un marteau-pilon berlinois, Chapter I déroule ses nappes sombres et ses effets spiralés sur un tempo qui ne cherche pas à séduire, mais à posséder. Entre Tech House mordante et boucles hypnotiques façon early Detroit, SonicMotion évite la redite en injectant une tension progressive et une construction millimétrée. Pas de drop tape-à-l’œil ici, mais une montée en intensité quasi cinématographique. Le son, fidèle à l’esprit old-school, est abrasif mais précis, rugueux mais calibré, comme un hommage aux sets de warehouse sans compromis.
Si Chapter I est vraiment le début d’un récit, on est curieux de savoir dans quelles ténèbres SonicMotion compte nous entraîner. Mais une chose est sûre : ce prologue est une invitation à couper les lumières, monter le son, et laisser le corps répondre à l’appel.
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mai 10, 2025Ce n’est pas une chanson, c’est une carte postale oubliée dans une boîte à chaussures, un souvenir sonore qui sent le soleil en déclin et les draps encore humides de sieste. Avec Slightly Out of Focus, jilsky, le multi-instrumentiste polonais exilé volontaire dans la quiétude rurale, livre un morceau qui ressemble à son propre parcours : mouvant, insaisissable, un brin fêlé mais résolument vivant.
On sent dans les premières secondes le sel de l’Atlantique accroché à ses guitares floues, l’écho des ruelles désertes de l’Alentejo dans les silences entre deux boucles de batterie. Loin de la scène berlinoise qu’il a désertée, jilsky compose ici un fantasme d’ailleurs, un délire doux qui tremble entre bedroom pop et néo-soul artisanale. Ce morceau, c’est comme si Mac DeMarco s’était perdu sur la côte portugaise avec un sampler et un micro cassé.
La production, volontairement brumeuse, installe une atmosphère en suspension, presque liquide, où chaque élément semble arriver légèrement en retard, comme un souvenir qui peine à revenir net. Le groove est là, mais alangui. Les voix sont empilées comme des nuages en fin de journée, les paroles planent entre réalité floue et désir d’oubli. On navigue à vue, et c’est ça qui est beau.
Il y a chez jilsky cette grâce des musiciens de l’ombre : ceux qui ne cherchent pas à conquérir, mais à capturer. Un état. Un lieu. Une humeur. Slightly Out of Focus n’a pas besoin d’être parfait, il préfère être vrai. C’est une rêverie texturée, quelque part entre la saudade et le lo-fi. Un morceau qu’on écoute avec les paupières mi-closes, en s’imaginant dériver, lentement, vers rien. Et c’est peut-être ça, justement, la définition du luxe aujourd’hui.
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mai 10, 2025Elles auraient pu l’écrire au bord d’une piscine abandonnée, dans la touffeur d’un mois d’août désuet, quelque part entre la Côte d’Azur et la Scandinavie fantasmée. Mais Summer Kissin’, nouveau single de Pom Femme, est né dans le froid crasse d’un studio sans chauffage à Stockholm, un matin de novembre où même le lait d’avoine décide de vous trahir. C’est là, dans cette misère douce, que Michelle Amkoff et Philippa Magnusson ont chanté à l’horizon : “Toulon, don’t make me wait too long.”
Et voilà : une mélodie douce comme une caresse d’iode, un groove discret qui suinte la soul des sixties et un refrain à fredonner les pieds dans le sable — même si ce n’est qu’un parquet usé dans un appartement de banlieue. On pense à la nonchalance pastel d’une Françoise Hardy qui aurait découvert l’auto-tune, ou à une réincarnation de Jojje Wadenius sur un yacht qui tangue entre prog suédois et Motown fatiguée.
Il y a chez Pom Femme une science rare de la mélancolie solaire. Pas besoin de grand soleil : elles savent en faire jaillir dans chaque recoin d’arrangement. Les synthés sont feutrés, les chœurs sont vaporeux, tout sent la fuite. Ce n’est pas la joie naïve d’un tube estival : c’est le spleen d’un été rêvé, jamais vraiment vécu.
Summer Kissin’ est une illusion délicieuse, une carte postale vintage jamais envoyée. Pom Femme signe ici l’un des baisers les plus doux et les plus nostalgiques de ce printemps — avec en fond, toujours, cette envie tenace de partir, même si ce n’est que dans une chanson.
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mai 10, 2025Il y a des morceaux qui claquent comme une gifle, et d’autres qui glissent doucement sous la peau, avec la tendresse d’une main posée sur l’épaule. Make You Happy, dixième relâche de Christopha dans son marathon créatif 26 Miles and Running Part 2, fait indéniablement partie de la seconde catégorie. Un feel good track ? Oui, mais pas à la sauce édulcorée ou algorithmique. Ici, c’est le groove qui soigne, la voix qui réconforte, et les clins d’œil culturels qui connectent Londres, Lagos et les Caraïbes sur la même fréquence.
L’instrumentale est une fête contenue : percussions afrobeats bondissantes, basse ronde et syncopée, touches de soca parsemées dans les couplets, le tout baigné d’une énergie solaire. Mais Christopha ne se contente pas d’épouser le rythme : il y injecte une intention. Son flow, limpide et sincère, trace un fil rouge à travers les orages émotionnels. Il ne promet pas des miracles, juste d’être là, de transformer la tristesse en chaleur, la lourdeur du quotidien en danse discrète.
La seconde partie du morceau s’ouvre sur des inflexions caribéennes plus marquées, comme si le beat avait pris l’avion pour Port of Spain. Christopha y déroule un hommage implicite à ses racines, sans jamais quitter le terrain du rap, qu’il module à sa manière – humble, affirmée, profondément humaine.
Make You Happy est peut-être l’un des titres les plus accessibles de son projet, mais c’est aussi l’un des plus aboutis dans son hybridité. À l’heure où le rap UK flirte de plus en plus avec l’afro-fusion, Christopha prouve qu’on peut le faire sans perdre sa plume ni son authenticité.
La route est encore longue d’ici la 26e sortie, mais si chaque étape est aussi chaleureusement taillée que celle-ci, alors le voyage vaudra chaque foulée.
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mai 10, 2025Certains morceaux ne se contentent pas de raconter une histoire : ils portent la trace d’une métamorphose. “Scars”, le dernier titre d’Optimiztiq, s’inscrit dans cette lignée. Écrit dans la foulée d’un séjour de huit jours en Amazonie péruvienne, auprès des guérisseurs Shipibo, ce titre s’apparente davantage à un rite de passage qu’à une simple confession rap. Il en résulte un morceau brut, viscéral, mais structuré autour d’un flow précis et d’une architecture sonore qui reste fidèle à l’école conscious hip-hop — quelque part entre la franchise de Brother Ali et les élans introspectifs d’Earl Sweatshirt.
Optimiztiq n’a jamais caché son ambition de faire de la musique un vecteur de guérison. Ici, le pari est tenu. Sur une instrumentation sobre, quasi méditative, il évoque sans détour les méandres de l’anxiété, les cicatrices de l’abus, les stratagèmes du moi blessé pour survivre. Mais ce qui frappe, au-delà de la lucidité clinique du propos, c’est la place laissée à la lumière. “Scars” ne se vautre pas dans l’ombre : il y cherche des issues, des espaces de renaissance, que l’ayahuasca — non comme solution miracle, mais comme catalyseur d’introspection — vient activer avec justesse.
Si le texte touche par sa sincérité, c’est aussi sa forme qui convainc. Optimiztiq maîtrise le verbe, et ce même lorsqu’il frôle le dérapage thérapeutique. Son phrasé rapide mais posé ne noie jamais le propos, et son usage d’images frappantes — parfois à la limite du spoken word — rappelle que l’art du récit est d’abord une question de rythme intérieur.
“Scars” est un morceau rare : il documente un effondrement, mais ne cède jamais au pathos. En cela, il mérite l’attention, bien au-delà de la seule scène underground. C’est l’un de ces titres qui laissent des traces — et comme les siennes, celles-ci ont valeur de réparation.
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mai 8, 2025Avec “Morphée”, la chanteuse française TENNIN poursuit sa trajectoire en clair-obscur, dans ce sillon où la soul s’embrume de trip-hop et où l’introspection devient une forme de résistance. À mi-chemin entre R&B contemporain et spoken word spectral, ce nouveau titre ne cherche pas tant à séduire qu’à révéler. Il en émane une densité sourde, un murmure têtu qui refuse la transparence des choses lisses.
Composée avec Boucle d’Or, la production épouse parfaitement le propos : minimaliste, grave, presque en apnée. Une pulsation électronique mate, des nappes synthétiques comme des halos de pensées. TENNIN y livre un texte personnel, sans lyrisme superflu, évoquant ses luttes intérieures, les nuits longues comme des absences, les douleurs muettes qu’aucun mot ne console. Loin des figures imposées du R&B à l’américaine, elle travaille dans l’économie du geste, refusant les effets vocaux pour privilégier le timbre brut, ce fil fragile qui relie l’auditrice à l’artiste.
Née d’un métissage culturel riche : franco-sénégalo, polonais et slovaque, TENNIN a toujours revendiqué une altérité musicale. Elle ne cherche pas l’efficacité d’un refrain radiophonique mais l’empreinte d’un instant juste. Dans “Morphée”, elle atteint une forme de plénitude dans le dépouillement : celui où la musique ne console pas tout à fait, mais accompagne avec pudeur.
Une œuvre modeste en apparence, mais profondément nécessaire.
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mai 8, 2025Il y a des morceaux qui ne demandent ni explication ni permission — juste un espace libre et des hanches prêtes à vriller. Avec “Baila Baila Baila”, la chanteuse colombienne Zury enflamme l’instant avec une proposition aussi simple que viscérale : danser pour exister, danser pour guérir, danser pour jouir.
Sur un canevas tropical à la croisée du reggaetón, de l’afro-house et du dancehall, Zury injecte toute la vitalité de ses racines afro-colombiennes et sa rage joyeuse d’exister en rythme. La production claque comme un battement de cœur fiévreux, avec ses percussions vives, ses nappes estivales et une voix solaire qui refuse le statisme.
Mais ne vous y trompez pas : “Baila Baila Baila” n’est pas qu’un tube pour TikTok ou un appel au bootyshake — c’est aussi un manifeste de corps libérés, de femmes en mouvement, d’identités qui refusent de se faire enfermer. Zury ne chante pas pour plaire, elle chante depuis un feu intérieur, celui qui anime les marges et les transformes en centre.
À l’heure où les productions urbaines se noient souvent dans des recettes interchangeables, Zury injecte de la chaleur humaine et de la personnalité. Elle danse comme elle chante : avec détermination, précision et rage douce. C’est brut, c’est organique, c’est contagieux.
“Baila Baila Baila” n’est pas seulement une promesse de fiesta. C’est un acte de présence radical. Et Zury, avec ce titre, affirme une voix qu’on n’a pas fini d’entendre résonner bien au-delà des clubs.
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mai 8, 2025Il y a dans « Undercover » quelque chose d’une révérence silencieuse — comme un dernier regard vers ce qui fut. Troisième et dernier chapitre de la trilogie visuelle initiée par ZHURBA, ce titre marque non pas une fin brutale, mais un dépouillement. Ici, l’artiste ukrainienne désormais installée à Berlin ne cherche plus à retenir ni à réparer : elle documente le moment exact où l’on comprend que lâcher prise, c’est aussi se retrouver.
Sur une production élégamment épurée entre indie pop, néo soul et adult contemporary, ZHURBA pose une voix qui n’appelle plus de réponse. On est loin des envolées mélodramatiques — « Undercover » choisit la sobriété et la tension retenue. Les synthés créent un cocon mélancolique où chaque silence semble pesé, chaque note une épiphanie intime.
La réalisation du clip par ZHURBA elle-même renforce cette sensation de boucle refermée : une performance sobre, presque désarmante, où la vulnérabilité devient une forme de puissance. Plus qu’une rupture, « Undercover » célèbre le mouvement, l’élan vers l’après. Ce n’est pas un cri de colère ni une lamentation : c’est le calme qui suit la tempête, le souffle qu’on retient avant de franchir une porte et ne plus jamais revenir.
ZHURBA prouve ici qu’elle n’est pas simplement une chanteuse pop de plus, mais une conteuse de textures émotionnelles, une sculptrice de demi-teintes. Si son premier album à venir suit la densité émotionnelle de ce morceau, alors on tient là une voix rare, subtile, essentielle. « Undercover » n’est pas qu’un adieu : c’est un manifeste doux-amer pour celles et ceux qui apprennent à vivre avec les fantômes.
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mai 8, 2025Dans “Round and Round”, OG Talent Kash livre un morceau à la fois lancinant et viscéral, traversé par cette énergie texane si particulière : une douleur chantée avec fierté, une mélodie lourde de sens, et une voix nappée d’autotune qui touche à vif. On pense à Mo3, bien sûr – cette filiation revendiquée de la trap émotionnelle du Sud, où chaque ligne semble avoir été vécue avant d’être écrite.
Le titre tourne comme une spirale mentale, un refrain obsédant sur les cercles vicieux du quotidien : les cycles de trahison, de survie, de retour aux mêmes erreurs. La prod est sombre mais mélodique, avec des nappes mineures, un 808 qui tape comme un battement de cœur en alerte, et un piano discret qui ajoute une dimension introspective. Ce n’est pas juste un morceau de plus dans la trap actuelle, c’est une confession codée, un journal intime passé au filtre de la rue.
Ce que propose OG Talent Kash ici, c’est une sorte de blues moderne, où l’autotune devient un masque fragile posé sur la voix d’un survivant. Il ne cherche pas à séduire avec des refrains sucrés ou des punchlines vides. Il raconte ce qu’il connaît : la rue, les traumas, l’ambition, la méfiance, et cette douleur qui revient encore et encore, “round and round”.
En à peine quelques minutes, Kash prouve qu’il n’a pas besoin d’en faire trop pour être impactant. C’est cru, c’est sincère, c’est brut. Un morceau pour ceux qui savent que certaines vérités ne sont pas jolies à entendre, mais nécessaires à dire.
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mai 8, 2025Dans “Moniou Yarr”, Zakira Insa transforme l’Afrobeats en prière dansante, en offrande sonore qui dépasse les simples contours du plaisir pour toucher quelque chose de plus sacré. La voix de Zakira n’est pas qu’un instrument : c’est un canal, une incantation, une lumière. Sur une production rythmée et lumineuse, qui emprunte aux codes de l’afro-fusion sans jamais s’y enfermer, la chanteuse sénégalaise mêle ferveur et groove dans une même pulsation.
Le morceau ne se contente pas d’être agréable à l’oreille : il soulève, émeut, touche à quelque chose d’universel. Zakira, fidèle à son parcours de chanteuse religieuse, fait ici le pari rare d’une musique de foi qui reste profondément ancrée dans son époque. “Moniou Yarr” (littéralement “n’avons-nous pas peur” en wolof), est une interrogation spirituelle mise en musique, un appel au recentrage dans un monde déboussolé.
Mais ne vous méprenez pas : il ne s’agit pas d’un chant austère. La rythmique est généreuse, presque festive. Les percussions légères et la mélodie enjouée invitent à la danse, même lorsque les paroles, elles, ramènent à la méditation. Cette tension entre corps et âme est précisément ce qui fait la force du morceau. C’est un chant qui remue autant qu’il apaise, un titre à écouter les yeux fermés — ou en mouvement, peu importe, tant que l’intention est pure.
Avec “Moniou Yarr”, Zakira Insa réussit un tour de force rare : faire de la musique religieuse un territoire d’expérimentation artistique moderne et accessible, sans jamais en diluer la puissance ni la portée.
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mai 8, 2025New York, sueur douce et néons qui s’éteignent lentement sur un dernier refrain. “Yoga”, le nouveau single d’Asha Maclean, n’est pas qu’un clin d’œil à une posture bien tenue : c’est un hymne aux relations qui demandent autant de souplesse que de force, un moment de grâce tendue, où chaque battement de cœur devient un mouvement de bassin.
Avec sa voix qui coule comme du miel infusé au satin des années 90, la native de NYC flirte ici avec l’héritage sensuel du R&B millésimé — les soupirs de Brandy, les syncopes de Aaliyah — tout en y injectant une énergie pop solaire à la Britney première époque. Les beats dansent, les synthés ondulent, mais c’est surtout Asha qui capte l’attention : une voix à la fois souple et tranchante, magnétique comme un regard qu’on évite mais qu’on n’oublie pas.
Là où tant d’artistes hésitent entre nostalgie et nouveauté, elle opte pour la fusion. Et ça fonctionne. “Yoga” est une tension maîtrisée entre attraction et recul, entre euphorie et chute libre, comme si l’on écrivait un poème dans la vapeur d’une salle de danse. Il y a du Janet dans la posture, du Queen dans le panache, et surtout cette volonté d’incarner jusqu’au bout chaque pulsation, chaque rupture de rythme.
Produite avec une précision qui fait penser aux grandes heures de LaFace Records, cette piste pourrait tourner en boucle dans une session de fin de soirée ou se glisser dans une setlist de club sans jamais perdre son mystère. Asha Maclean ne se contente pas d’interpréter : elle chorégraphie le chaos amoureux avec la précision d’une grande. Une entrée en scène pleine d’assurance pour une artiste qui, clairement, ne vient pas faire de la figuration.
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mai 8, 2025Quand deux vétérans du terrain de jeu Grime – Footsie à l’Est, Strategy au Nord – décident de fusionner leurs ADN musicaux, le résultat ne peut être qu’un terrain miné de punchlines, de beats massifs et d’énergie brute. Theatre of Dreams, leur album commun fraîchement débarqué, sonne comme une collision d’univers. D’un côté, l’influence historique du Newham General et producteur Footsie, de l’autre, la rage lucide du MC mancunien Strategy. Ensemble, ils signent une œuvre qui ne regarde jamais dans le rétro mais avance à toute berzingue, les crampons plantés dans l’asphalte brûlant de l’underground UK.
Le single Standard, clippé avec soin entre Londres et Manchester, annonce la couleur : noir et blanc comme les clips de Strategy, incisif comme les lyrics de Footsie, chirurgical comme une passe de De Bruyne. Les deux MCs se renvoient la balle comme dans un sparring lyrique, chacun essayant de faire plier l’autre sans jamais tomber dans la caricature. Ce n’est pas un duel, c’est une danse — nerveuse, tendue, mais parfaitement rythmée.
La production, assurée entre autres par Toddla T, Sir Spyro, Metrodome et Footsie lui-même, navigue avec audace entre grime, hip-hop, dub et bass music. Mention spéciale à Kwik Wontoo, déjà adoubé par la FIFA, hymne hybride aux percussions bondissantes et refrains ultra-efficaces qui traverse les frontières du Grime comme Marcus Rashford un flanc gauche défensif.
Mais Theatre of Dreams ne s’arrête pas à l’effort. Il creuse, évoque les années de galère, les désillusions, la fraternité musicale forgée dans les salles de répet et les raves. C’est aussi une leçon de transmission : Strategy y défend son Nord trop souvent sous-estimé, pendant que Footsie rappelle à tous pourquoi il est une pierre angulaire du game.
Avec ce projet, les deux artistes nous livrent un disque à la fois rugueux et généreux, parfois introspectif, souvent explosif, toujours vrai. Loin du marketing creux ou des featurings opportunistes, Theatre of Dreams est un hommage aux scènes locales, aux parcours cabossés, et à cette langue inventée par les kids de Tottenham, Bow et Salford.
Ce n’est pas juste un album. C’est une mixtape générationnelle qui se faufile entre les mailles des playlists aseptisées. Et s’il y avait encore des doutes sur la vivacité du Grime en 2025, Footsie et Strategy les atomisent en 13 titres. Théâtre de rêve, certes. Mais aussi de guerre. Et ils en sortent vainqueurs.
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mai 8, 2025Il y a des chansons qui ressemblent à un murmure dans la nuit, à une trace de pas dans la neige qui ne fond jamais. Quand je partirai, premier souffle d’AENKA, duo énigmatique formé par Anouk et Alexis, s’inscrit dans cette lignée fragile et bouleversante. Une chanson comme une lettre non envoyée, un adieu au monde tel qu’il est, ou peut-être au soi qu’on n’a jamais su habiter.
Sur un piano qui sonne comme s’il avait été enregistré à la lisière d’un rêve, Aenka déploie une mélodie aussi diaphane qu’obsédante. La voix d’Anouk, proche du micro comme une confidence, tremble et soupire entre les silences, comme si chaque mot pesait une vie entière. La production, elle, épouse cette pudeur : une basse tapie dans l’ombre, une boîte à rythme vintage qui bat comme un cœur ralenti, et surtout… des respirations. Beaucoup de respirations. Car Quand je partirai est aussi un morceau qui laisse la place — au vide, à l’écoute, au trouble.
La force du morceau tient autant dans ce qu’il dit que dans ce qu’il ne dit pas. Le départ dont il est question n’est ni spectaculaire ni tragique ; il est feutré, presque désincarné. Et c’est dans cette retenue que réside sa beauté : AENKA ne cherche pas l’effet, mais l’impact. Celui qui reste longtemps après la dernière note, comme une chambre qu’on vient de quitter.
À l’heure où la pop urbaine flirte souvent avec l’excès, AENKA choisit la soustraction, la retenue, l’intime. On pense à Billie Eilish pour la tension contenue, à Tamino pour la gravité, à The Do pour cette manière d’inventer son propre langage sonore. Mais surtout, on entend une voix qui ne ressemble à aucune autre, un univers déjà pleinement formé, à peine né mais déjà inoubliable.
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mai 8, 2025Il y a, dans Slipping Away, quelque chose de suspendu. Un morceau comme un point de bascule, où chaque mot semble retenir un monde entier sur le fil. Dré Six, l’enfant de Londres qu’on surnomme déjà Trap Sheeran, prête sa voix nue et blessée à un récit qui flirte avec la chute, tandis que Kenzo Str8Drop injecte à la track cette urgence propre aux récits de Manchester — brute, sans détour. Entre eux, une vérité commune : même avec la réussite en vue, le passé ne vous lâche pas si facilement.
Le titre, produit par les Berlinois KITSCHKRIEG, s’ouvre comme une brume qui s’installe. Minimaliste, presque spectral, le beat laisse respirer chaque syllabe, chaque hésitation, chaque aveu. Les textures froides, taillées à la lame, dessinent un écrin clinique et élégant, typique du collectif allemand. Et pourtant, Slipping Away palpite d’un feu tout britannique — celui des dilemmes moraux, des promesses à tenir, de l’impossible extraction d’un monde qui vous tient toujours en joue.
Ce qui frappe ici, c’est l’équilibre rare entre la confession et la maîtrise. Dré ne surjoue pas l’émotion — il la murmure. “I wanna make it, but I’m scared to leave the road behind” semble dire la voix, dans une apesanteur mélodique qui évoque autant Sampha que Dave. Kenzo, en contrepoint, ancre le morceau au sol, comme pour rappeler que le bitume est toujours là, à portée de chute.
Plus qu’un simple extrait de l’album London’s Calling, Slipping Away en incarne la ligne de faille. Celle où l’on vacille entre loyauté et ascension, entre mémoire et avenir. Une collaboration rare, taillée dans le réel, qui mêle les brumes de Berlin aux néons de Londres sans jamais trahir leur langage commun : celui de la survie.
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mai 8, 2025Il arrive que certains titres fassent plus que simplement taper dans les enceintes : ils incarnent un moment. Avec RUN IT UP, Jeffery (anciennement JFRXSHH) livre un banger à la fois percutant et introspectif, digne héritier d’une école de rap qui préfère l’impact à l’esbroufe. Entre Montréal et son propre monde intérieur, le rappeur déroule un flow net et déterminé, porté par une production épurée qui laisse toute la place à sa voix, son verbe, son feu.
Ce morceau, loin de n’être qu’un hymne à la gagne facile, creuse plus profondément. Il s’agit de s’élever, pas simplement de s’enrichir. On entend en filigrane l’héritage des figures tutélaires — Jay-Z, Mac Miller, J. Cole — dans la manière de jongler entre affirmation de soi et conscience du chemin. Car si RUN IT UP parle de course, ce n’est pas celle d’un sprinteur opportuniste, mais celle d’un coureur de fond, fidèle à sa vision, concentré sur son ascension.
Comme souvent dans l’univers visuel de Jeffery, les papillons ne sont jamais loin. Symbole de transformation et d’élévation, ils rappellent que rien ne se fige, que tout peut encore éclore. L’imagerie n’est pas un gadget : elle est l’écho d’un processus personnel, d’une foi dans le changement, la résilience, la beauté après la lutte.
RUN IT UP n’est pas juste un morceau à ajouter à sa playlist gym ou hustle. C’est une mue en musique. Une poussée vers le haut, d’autant plus crédible qu’elle reste enracinée dans le réel.
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mai 8, 2025Il y a des morceaux qui ne s’écrivent pas. Ils s’exhalent, comme une pensée nocturne qui s’échappe avant de se figer. “IT’S FINE / SOJU ON THE MOON”, double face hypnotique et terminale de l’EP SUNDER de JVLY, n’a pas été composé — il a été soufflé, freestylé, livré tel quel, brut et imparfait. Et c’est précisément ce qui le rend si magnétique.
Dans It’s Fine, la voix de JVLY est presque absente d’elle-même. Elle flotte, s’accroche au bord d’un souffle, comme un mensonge qu’on se murmure pour tenir debout. “It’s fine” : ces deux mots n’ont jamais autant signifié l’inverse. Porté par une instrumentation minimale, presque fantomatique, ce premier mouvement est un exercice de retenue émotionnelle. L’écho d’un esprit qui s’auto-sabote avec grâce.
Puis vient Soju on the Moon, et tout bascule. La frontière entre rêve et désillusion se dissout. Les nappes se font moites, les textures s’effilochent. Le spoken word, enregistré sur le vif, n’a rien d’un artifice. C’est une pensée nue, balancée comme une bouteille à la mer sur un fond de beats brumeux. Le titre se dilate dans une mélancolie liquide, cosmique, presque ivre.
À l’image du Soju qu’il évoque, ce morceau en deux temps agit comme un alcool lent : d’abord doux, ensuite ravageur. On titube, on s’abandonne. Mais dans cette dérive, JVLY ne cherche pas à nous perdre. Il propose un miroir. “IT’S FINE / SOJU ON THE MOON” est une faille ouverte dans la routine mentale, un espace-temps parallèle où l’on peut enfin dire que non, ce n’est pas “fine”, et que c’est OK.
Un morceau qui touche sans appuyer, qui hante sans s’imposer. À écouter seul, dans le noir, casque vissé, avec ou sans soju.
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mai 8, 2025À Tampa, les palmiers se balancent comme les aiguilles d’une montre en feu. Et quelque part entre les mirages du mainstream et les cendres encore chaudes des cyphers oubliés, TaReef KnockOut fait entendre un souffle. Il ne rappe pas pour plaire. Il rappe pour rester debout. Pour survivre à Babylon, ce mot chargé d’Histoire et de colère, devenu ici le titre d’un morceau-coup de poing, brûlant de lucidité et d’espoir.
La production, d’abord feutrée, s’ouvre comme une brèche : boom bap en clair-obscur, nappes soul-fumée, un écho de drumlines floridiennes sous valium. C’est le genre d’instru qui laisse la place au verbe. Et ça tombe bien : TaReef a des choses à dire.
Inspiré par le discours de Doechii aux Grammys, qui appelait les labels à regarder Tampa avec plus d’attention, KnockOut a transformé une simple phrase en manifeste personnel. “BABYLON” devient alors l’endroit et l’ennemi. Une métaphore de l’industrie, du système, des regards qui glissent sur lui sans le voir. Il ne s’agit pas d’une plainte. Il s’agit d’un rappel à l’ordre du monde, livré avec la voix grave et la diction précise de ceux qui ont grandi à l’ombre des superstars mais jamais dans leur silence.
TaReef KnockOut ne cherche pas à flatter. Il cherche à durer. Comme Nipsey. Comme Lupe. Comme un prophète discret, venu poser sa pierre dans le temple du rap conscient. “BABYLON” n’est pas une prière. C’est une promesse.
Une promesse faite à sa ville. À lui-même. Et peut-être à nous tous.
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mai 8, 2025Il y a des morceaux qui sonnent comme des pardons que l’on s’adresse à soi-même. “Truth Hurts” de Swanny Ivy ne cherche pas à enjoliver la douleur : il l’étale comme une nappe froissée sur l’autel de ses contradictions. Premier extrait d’un album à venir au nom aussi biblique que brutal – VAINGLORY – ce titre est une traversée à nu, une épiphanie lucide sur fond de funk spectral et de R&B introspectif.
Tout commence dans une sorte de torpeur rythmique. Une ligne de basse serpente comme une intuition qu’on n’a pas encore osé formuler. Les percussions, minimalistes mais pleines, évoquent les battements d’un cœur qui hésite entre l’amour et la fuite. La voix de Swanny, douce et rugueuse à la fois, flotte comme une prière païenne, caresse les silences et tranche les illusions : “The mirror don’t lie, but I’ve been duckin’ it.”
San Antonio n’avait peut-être pas vu naître un tel mélange de soul et de révélation personnelle depuis… jamais ? Swanny Ivy réussit ici le pari de faire danser l’introspection, de mettre un groove sur l’éveil spirituel. On pense à D’Angelo pour la texture, à Kendrick Lamar pour les confessions existentielles, à Frank Ocean pour la tension non résolue.
“Truth Hurts” n’est pas une chanson. C’est un seuil. Un moment où l’on comprend que l’eau était trop tiède, que la foi n’est pas une zone de confort, mais un champ de bataille. Et Swanny Ivy ne se bat pas pour plaire, il se bat pour dire vrai — avec style.
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mai 8, 2025Il fallait oser. Oser écrire une chanson d’amour post-mortem où la défunte revient te hanter, non pas dans un miroir fêlé ou sous forme de corbeau gothique, mais… via un Slinky. Oui, ce jouet à ressort de notre enfance, en plastique coloré ou en métal spiralé, dont les ondulations grotesques sur les marches d’escalier ont quelque chose de ridicule et pourtant, ici, d’étrangement poétique.
The Corrupted Hearts, trio indie-rock né des cendres de l’Ohio, convoque les spectres de la vie conjugale et de l’au-delà avec une désinvolture loufoque qui frôle la beauté. Sur « Broken Slinky », le chanteur-guitariste Bradley Schultz raconte cette possession surnaturelle comme un cauchemar doux-amer : l’ombre d’un amour perdu revient, non pour hanter, mais pour faire sourire. Car ce Slinky, avec ses mouvements erratiques, capricieux et cycliques, c’était déjà elle — imprévisible, un peu cassée, mais toujours attachante.
Musicalement, on est quelque part entre les Pixies en moins crade, les Strokes en plus tendres, et Eels période Electro-Shock Blues. Un riff qui rampe et s’étire comme un ressort désaccordé, une section rythmique carrée mais nonchalante, et ce chant à demi-parlé qui joue avec l’absurde sans jamais sombrer dans la parodie.
C’est le genre de morceau qui naît dans un garage à Columbus mais qui aurait pu éclore dans le cerveau de Michel Gondry : un délire pop-rock, un hommage à l’absurde des sentiments, une ballade hantée où l’on rit, où l’on pleure, et où l’on se dit qu’il y a peut-être pire que d’être possédé par une ex… être oublié par elle.
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mai 8, 2025Derrière ses lunettes teintées et sa nonchalance d’enfant du soleil, AY Lawson lâche une incantation dansante avec Hipz Don’t Lie, un morceau qui ne demande pas la permission pour prendre possession du corps. C’est une phrase-choc, un clin d’œil assumé à la pop culture globale, mais aussi une vérité musicale : il y a des rythmes qu’on ne peut pas nier, et des vérités que seuls les hanches savent dire.
Dans la moiteur d’un club imaginaire où l’Amapiano rencontre l’Afrobeats sur un lit de percussions qui serpentent, AY Lawson propose une fusion irrésistible. La ligne de basse est souple et ondulante comme un souffle sur la peau, les log drums claquent avec cette sensualité sèche propre au genre sud-africain. Mais ici, l’amapiano se fait plus tendre, plus solaire. Il glisse dans un afro-pop romantique et mystérieux, une sorte de sérénade postmoderne envoyée en DM à minuit passé.
Il n’y a rien d’ostentatoire dans la manière de Lawson de poser sa voix : juste assez de retenue pour attiser, juste assez de groove pour ne pas laisser l’auditeur tranquille. Il ne chante pas, il susurre dans l’oreille des basses, il fait mine de s’effacer, mais revient toujours dans le creux du beat. Son flow, presque paresseux, épouse les interstices du rythme pour mieux les tordre. Le morceau pourrait être une bande-son de virée nocturne à Lagos ou Accra, entre les phares, la sueur et les promesses floues de l’aube.
Hipz Don’t Lie n’est pas qu’un titre : c’est un état, une pulsation, un pacte avec le mouvement. AY Lawson signe ici une proposition sensuelle et élégante, qui danse à la frontière entre l’organique et le digital, entre la séduction pure et la transe lente. Un slow brûlant déguisé en banger. Et les hanches, elles, ne mentent jamais.
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mai 8, 2025Il y a dans Jeju Organic Green Tea quelque chose d’aussi inattendu que de trouver de la grâce dans un sachet de thé industriel. Le morceau débute comme un clin d’œil à une époque révolue — celle des salons moquettés, des cartouches Game Boy et des boîtes en plastique pleines de cassettes. Mais très vite, Munan renverse le souvenir en le froissant contre un breakbeat acéré, avec la nervosité rêveuse des meilleures séquences de Jet Set Radio ou de Tony Hawk Pro Skater 2.
On y entend une jungle liquide, saturée d’échos et de basses bondissantes, parcourue de jazz chords mélancoliques comme une pluie tiède sur un quai de métro tokyoïte. Il ne s’agit pas seulement d’un hommage aux textures DnB et breakbeat des années 90-2000. C’est une reconstitution sensible et précise d’un imaginaire adolescent, où chaque séquence rythmique semble tapisser les murs mentaux d’une nostalgie dont on ne sait plus si elle est vécue ou fantasmée.
Le titre du morceau, trouvé sur un banal sachet de thé dans un supermarché coréen, aurait pu rester une anecdote. Mais chez Munan, tout devient matière à poésie glitchée. L’industriel devient organique, le packaging devient mythe, et le tempo effréné cache en filigrane un désir de ralentir, de se perdre dans le souvenir d’un monde analogique.
On sent dans Jeju Organic Green Tea l’empreinte d’un artiste qui ne se contente pas d’évoquer des sons du passé, mais les réinterprète comme un patchwork affectif. La jungle n’est pas ici seulement un genre musical : c’est un refuge numérique, une échappée belle dans le labyrinthe des souvenirs et des textures.
Un avant-goût puissant et délicieusement déroutant de son EP Everything in Between, prévu pour le 28 mai. Et si ce thé ne vous réveille pas, c’est que vous ne rêviez plus.
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mai 8, 2025Il y a chez Alvin Amaïzo ce quelque chose d’insaisissable, ce fil tendu entre douceur et douleur, comme un sourire qui ne parvient pas tout à fait à cacher ce qui l’habite. Son nouveau titre, “autre gars”, incarne parfaitement cette tension : une balade R&B en clair-obscur, où la lumière chaude du groove vient lécher les ombres longues d’un texte au goût de manque.
Sur une production aux allures de jam estivale — percussions légères, nappes souples, basse qui chaloupe — le morceau avance, comme en roue libre. Mais derrière cette nonchalance apparente, se cache un refrain à double fond : “tu veux un autre gars / quelqu’un de moins bancal.” C’est toute la tragédie du titre : sous le groove fluide, l’évidence d’un amour qui glisse, et l’impossible compétition avec ce quelqu’un d’autre qu’on invente pour fuir.
La voix d’Amaïzo, travaillée en transparence, glisse sur l’instru avec un contrôle impressionnant. Pas de démonstration vocale inutile ici — tout est au service de l’émotion. Il y a du Frank Ocean dans cette pudeur, du Tayc dans le phrasé, du D’Angelo dans les silences. Ce “autre gars” pourrait n’être qu’un tube chill, mais il devient un miroir : celui de notre inévitable besoin d’être choisi pour ce qu’on est, pas pour ce qu’on pourrait devenir.
Alvin Amaïzo continue de creuser son sillon, quelque part entre la soul moderne, le R&B francophone et la pop de chambre. Et il le fait avec ce mélange rare de sincérité et d’élégance. “autre gars” n’est pas un hit tapageur. C’est un petit poison doux, à diffusion lente. Et il risque de rester longtemps en vous.
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mai 8, 2025La saison est lancée. Robin Schulz débarque en fanfare avec “Freaking You Out”, une collaboration explosive avec les incontournables NERVO et sa mystérieuse nouvelle identité, KOPPY. Ce titre house vibrant, taillé pour faire trembler les murs de Pacha Ibiza, marque un tournant sonore pour Schulz : plus club, plus brut, plus organique. Un départ canon pour sa résidence estivale à Ibiza, dont l’inauguration aura lieu le 10 mai.
Sorti sur Warner Music, “Freaking You Out” s’impose comme un concentré d’énergie euphorique. Entre la voix sensuelle qui flotte sur une ligne de basse quatre temps et les synthés qui ondulent comme des lasers sur le dancefloor, tout est pensé pour transformer la tension en pure extase. On reconnaît la signature mélodique de Robin, mais ici, il s’efface pour laisser parler la pulsation. La vibe est plus proche de la sueur des clubs que des charts, et c’est précisément ce qui la rend irrésistible.
NERVO, les sœurs prodiges de la scène EDM mondiale, livrent une performance à la hauteur de leur statut. À la fois flamboyantes et précises, elles injectent dans le morceau leur flair imparable pour les refrains qui collent à la peau. “Nous avons toujours su qu’un jour, ça allait se faire avec Robin” confient-elles — “ce track est une évidence, une alchimie née d’années d’amitié et de scènes partagées.”
Quant à KOPPY, l’alter ego fraîchement dévoilé de Robin Schulz, il s’impose ici comme une facette plus libre, plus rave-ready, qui promet d’explorer des recoins plus sombres et plus sensoriels du spectre house. Une direction excitante qui donne au morceau cette intensité immédiate, presque instinctive.
Avec des chiffres de carrière vertigineux — 20 milliards de streams, des tournées sold-out sur tous les continents et des classiques comme “Prayer In C” ou “Sugar” devenus anthologiques — Robin Schulz n’a plus rien à prouver. Et pourtant, avec “Freaking You Out”, il prouve qu’il peut encore surprendre, évoluer, se réinventer… et surtout faire danser, encore et toujours.
À ne pas manquer : le 31 mai, Robin Schulz et NERVO partageront la scène du Pacha pour une soirée où “Freaking You Out” prendra toute sa dimension live. L’occasion parfaite pour vivre cette collaboration inédite comme elle a été pensée : les yeux fermés, les bras en l’air, sous les étoiles d’Ibiza.
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mai 8, 2025Ce n’est pas une chanson. C’est une montée. Une claque sensorielle entre euphorie fatiguée et groove psyché, comme un éclat de rire qu’on ne contrôle plus dans une cuisine à moitié éteinte. Avec “Fried”, VoodooV revient en pleine forme — et totalement en vrille — pour annoncer la couleur de leur second album à venir. Le ton est donné : trippy, désinvolte, mais redoutablement maîtrisé.
La basse claque avec cette nervosité organique typique des 90s, quelque part entre Red Hot Chili Peppers période One Hot Minute et les grooves lunaires d’un Beck sous LSD léger. Les guitares, elles, planent en arrière-plan, nappées d’échos et de delays qui brouillent les repères sans jamais perdre le tempo. Le chant, décalé, mi-cynique, mi-cosmique, donne à l’ensemble une patine de fin de nuit : celle où l’on ne sait plus très bien si on est encore en train de danser ou déjà en train de flotter.
Produit par le groupe avec Raphael Neikes (Spiral Drive, Mother’s Cake), “Fried” ne cherche pas à rentrer dans une case. Il les fait toutes fondre dans un bain de funk-rock alternatif dopé aux vapeurs de néo-psychédélisme. Une explosion de textures et de syncopes, conçue autant pour secouer les hanches que pour tapoter les neurones.
Ce single marque une étape : celle d’un groupe qui a digéré le succès underground de Jamgem, et qui revient non pas plus sage, mais plus libre. VoodooV ne fait pas que mélanger les genres, ils les draguent, les trahissent, les rejouent avec insolence. “Fried”, c’est l’hymne des insomnieux lucides, des âmes électriques, de ceux qui cherchent encore la sortie… mais préfèrent danser un peu avant.
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mai 8, 2025Yiriba ne se contente pas de faire bouger les corps — il parle à l’âme. Dans ce morceau incandescent, David 6D puise au plus profond de ses racines maliennes pour offrir un track à la fois spirituel et furieusement dansant. À la croisée de l’amapiano, de l’afrobeat et des mélodies mandingues, Yiriba réunit le meilleur des mondes : les pulsations du Sud, les chants du cœur, la voix d’un peuple résilient.
Né à San, au Mali, David 6D (de son vrai nom Daouda Denon) connaît la dureté du réel. Orphelin de père, nourri de colère rentrée et de rêves jamais éteints, il transforme aujourd’hui chaque beat en acte de foi. Avec Yiriba — littéralement “le grand arbre” en bambara — il rend hommage à la force intérieure, à la sagesse des anciens, et à ce souffle vital qui pousse à rester debout malgré les vents contraires.
La production est taillée pour les pistes de danse mais conserve une élégance tribale : les lignes de basse amapiano glissent sous des percussions organiques, tandis que les harmonies vocales flirtent avec les tonalités ancestrales du griotisme mandingue. C’est une musique d’hier et de demain, une transe digitale portée par des siècles de transmission orale.
David 6D ne propose pas simplement un son — il incarne une vision. Celle d’une jeunesse africaine consciente, créative, fière de ses origines mais ouverte au monde. Yiriba est un hymne à l’espoir, un appel vibrant à croire en soi, même quand le sol se dérobe.
Plus qu’un single, Yiriba est une offrande. Un morceau qui soigne, qui exalte, qui rappelle que la tradition n’est pas une cage mais une base pour s’élever. David 6D, avec sa signature unique entre AMADING et AMAPENTA, s’impose comme une voix singulière de l’afrofusion moderne — enracinée, audacieuse, inimitable.
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mai 8, 2025Certains morceaux n’explosent pas. Ils planent, ils enveloppent. Et “Особый вайб” (“Special Vibe”) de FiNt fait exactement ça : il t’attrape doucement, comme une brume électrique qui se faufile sous la peau. C’est un track qui flirte avec le cloud hop, fond dans la trap électronique, et distille une vibe pop-rap à fleur de cœur. Pas un banger, non — une confession. Un slow dans un monde trop bruyant.
Ici, les opposés s’attirent mais ne s’annulent pas. Ils s’entrechoquent, ils s’entrelacent. “Особый вайб” raconte l’histoire d’un couple improbable, deux âmes venues de planètes opposées — feu et glace, chaos et calme — et qui, contre toute attente, se trouvent un point de gravité commun. Ce n’est pas un amour idéalisé. C’est une tension, une vérité, une acceptation. La beauté qui naît quand deux mondes refusent de se comprendre et choisissent de coexister.
La prod est cotonneuse, aérienne, presque onirique. Des nappes mélancoliques qui rappellent l’emo-rap de Lil Peep ou le spleen distant de Juice WRLD, mais avec une patte plus orientale, une énergie en suspens, comme si chaque beat hésitait à tomber. La voix de FiNt est autotunée juste ce qu’il faut : assez pour flouter les contours, pas trop pour que l’émotion disparaisse. Il rappe comme on écrit une lettre à minuit — sans filtre, sans fard.
“Особый вайб”, ce n’est pas juste une chanson d’amour. C’est un manifeste pour les âmes dissonantes, un rappel que l’intensité ne naît pas de la ressemblance, mais du frottement. C’est une célébration de la friction douce, de la faille qui devient lien.
Avec ce morceau, FiNt prouve que la scène post-trap russo-européenne peut encore surprendre, toucher, et créer des ponts là où on pensait qu’il n’y avait que des fossés. Une vibe spéciale, oui — mais surtout un langage émotionnel universel.
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mai 8, 2025K.R.A. TheGreat ne demande pas l’autorisation. Il débarque, allume le feu, et laisse les cendres parler à sa place. Avec “Hott”, le rappeur ivoiro-français signe un missile trap infusé d’afrofusion, tendu comme un sprint dans les rues de Berlin et de France, rythmé par l’urgence d’un parcours qui refuse l’oubli. Ici, pas de posture : juste du vécu brut, une rythmique qui cogne et une énergie de survie élevée au rang d’art.
Le beat est nerveux, gras, presque toxique — une trap moite, bourdonnante, qui claque avec une précision clinique. Mais K.R.A. injecte autre chose : une chaleur organique, venue du sud, de l’enfance, d’Abidjan. Une afro-vibration qui insuffle au morceau ce supplément d’âme, ce truc inclassable entre la rue et la danse, entre le coup de poing et le déhanché.
Sa voix, rugueuse et vive, ne triche pas. Elle balance des vers tranchants, raconte les obstacles, les soifs de revanche, l’ambition qui ronge et qui sauve. “Hott”, c’est une déclaration : celle d’un rappeur qui ne se contente plus d’exister entre les lignes, mais qui brûle de réécrire le récit. Une voix francophone qui claque dans un paysage trap souvent saturé, avec une sincérité brute et un feu intérieur qui fait tout fondre.
Signé chez le label berlinois Shree Records, K.R.A. TheGreat incarne cette nouvelle génération d’artistes diasporiques qui brouillent les frontières entre les genres, les langues et les codes. Avec “Hott”, il ne propose pas seulement un son : il impose une température. Et dans ce magma sonore, une certitude : le futur du rap se parle aussi en français, avec accent, avec flair, avec feu.
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mai 8, 2025Ce n’est pas une chanson d’amour. C’est un bras de fer. Un jeu d’équilibre entre envie et distance, où les regards brûlent plus que les gestes. Avec “Monalisa”, Beniikay signe une proposition audacieuse, sinueuse, où la voix serpente autour d’un récit de désir contrarié : celui d’une femme mûre, affirmée, face à un homme plus jeune, tenté mais terrifié par ce qu’elle représente. Ce n’est pas une romance — c’est un duel.
La prod, elle, joue les funambules. Un pied dans l’afrobeats, un autre dans l’amapiano, les hanches doucement guidées par des kicks moelleux et des percussions fines. Le beat claque sans brusquer, la ligne de basse s’étire comme une tension sexuelle non résolue. Beniikay s’amuse à ralentir le tempo quand le propos s’intensifie, à suspendre les mots quand l’émotion grimpe. Une maîtrise remarquable dans l’art de suggérer plus que de montrer.
Sa voix, tantôt suave, tantôt presque accusatrice, incarne Monalisa avec une justesse troublante. Ce personnage de femme sûre d’elle, fatale sans être caricaturale, devient le miroir d’un désir féminin souvent invisibilisé dans les récits pop. Ici, elle parle, elle réclame, elle s’impose. Et face à elle, le silence du jeune homme devient une narration en creux, une fuite qui dit tout.
Beniikay ne se contente pas d’empiler les styles — il les fusionne en un langage propre. On entend les pulsations dancehall dans les contretemps, l’élan afropop dans les refrains, l’élasticité amapiano dans l’espace laissé entre les notes. Tout respire, tout vibre, tout attend l’étincelle qui ne viendra peut-être jamais.
“Monalisa” est un morceau de tension douce, une scène de théâtre en clair-obscur, un groove retenu qui dit bien plus que ce qu’il laisse entendre. Beniikay y explore les jeux de pouvoir, les frontières du désir, la frustration comme moteur narratif. Et dans ce flou émotionnel parfaitement calibré, il touche à quelque chose de rare : une sensualité qui pense, une musique qui résiste à ses propres tentations.
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mai 8, 2025Pas besoin d’explosions pour dire qu’on en a marre. Avec “FOMF”, Chizlonies the Lord signe un bijou d’alternative hip-hop qui grince comme une chaise de bureau à la fin d’une journée trop longue. C’est un morceau qui rumine, qui digère, qui dit “fuck off” sans hausser la voix, mais avec cette tension sourde, presque élégante, qu’ont les meilleures colères rentrées. La frustration ici n’est pas un pic d’émotion, c’est un fond d’écran quotidien — et c’est ce qui rend le morceau si saisissant.
L’instru est un rêve lo-fi : percussions effacées, basse ronde et lancinante, touches jazzy en pointillés, le tout enveloppé dans une brume sonore qui laisse la voix au premier plan. Et quelle voix. Chizlonies n’essaie pas d’impressionner, il confesse. Il raconte l’épuisement, la micro-violence du monde pro, les moments où tout ce que tu veux, c’est claquer la porte — en silence. Il rappe comme on pense : par bouffées, par lucidité, par besoin de s’extérioriser sans spectacle.
Dave B., en featuring, ne détonne pas. Au contraire, il surfe sur le même fil tendu : cool mais tranchant, léger mais précis. Sa performance est un rappel que le rap peut encore être une conversation entre amis fatigués, une prise de position douce mais ferme. À deux, ils construisent une narration cohérente, un groove introspectif mais qui t’attrape dès la première écoute.
“FOMF” n’est pas une revendication révolutionnaire. C’est un cri du cœur feutré, une bulle intime née d’un trop-plein quotidien. Chizlonies the Lord transforme ici une journée de trop en œuvre d’art lente et viscérale, où chaque mot pèse comme un mail non lu et chaque silence dit plus que mille punchlines.
Le hip-hop alternatif trouve là une nouvelle voix, mature, réfléchie, enracinée dans la vie réelle. Pas besoin d’être spectaculaire quand on sait être vrai.
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mai 8, 2025Il ne crie pas sa peine. Il la chante. Et D. Green le fait avec une élégance désarmante, presque lumineuse. “Long Gone”, c’est l’histoire vieille comme le monde d’un amour qui ne tenait plus qu’à un fil — mais ici, ce n’est pas la douleur qui prend le micro, c’est la libération. Porté par une production néo-soul feutrée, entre nappes moelleuses et instrumentation minimaliste, le morceau explore cette étrange paix qui suit les adieux trop longtemps repoussés.
D. Green ne joue pas à l’homme blessé, il incarne la mue. Sa voix chaude, texturée, tremble parfois, mais avance toujours. Elle raconte sans accuser, comme un journal intime mis en musique, un témoignage en clair-obscur. Les influences sont là — une pincée de D’Angelo pour la sensualité, un soupçon d’Anderson .Paak pour le groove discret, une touche de Leon Thomas pour la vulnérabilité moderne. Mais l’univers est bien le sien : un néo-R&B introspectif, économe, précis.
“Long Gone” pulse doucement, comme un cœur qui a enfin trouvé son propre rythme après s’être trop longtemps calqué sur celui des autres. Il y a quelque chose de profondément apaisant dans cette façon de transformer la perte en puissance, la douleur en direction. Un morceau qui ne cherche ni vengeance, ni apitoiement — juste à tourner la page avec beauté.
D. Green poursuit ici son chemin à contre-courant du tumulte. Avec une écriture fine et des prods léchées, il s’impose comme un conteur discret mais essentiel de l’intime. “Long Gone” n’est pas une rupture — c’est une renaissance en clair, un groove de l’après, pour tous ceux qui ont enfin choisi de s’aimer mieux.
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mai 8, 2025On croirait d’abord une carte postale oubliée de Memphis ou Détroit. Et pourtant, “Make It Better” vient du froid, précisément d’Oslo, où le groupe Sūn Byrd semble avoir capté l’âme chaude des ballades soul des années 60 et 70 pour la faire renaître sous un ciel nordique. Deuxième extrait de leur très attendu album In Paradiso, ce morceau ne crie pas. Il cajole, il murmure, il enlace.
Il y a d’abord cette section cuivres qui déborde de grâce sans en faire trop, comme un sourire triste dans un slow de fin de soirée. La voix, quant à elle, glisse avec une douceur presque fragile, comme si elle avait quelque chose d’important à dire, mais préférait le faire dans un souffle. Le tout repose sur une rythmique souple, organique, qui invite à fermer les yeux plutôt qu’à frapper du pied.
Sūn Byrd ne cherche pas à faire revivre la soul d’antan — il l’habite, la fait sienne, la recode depuis l’Europe du Nord. Si l’on pense à Leon Bridges ou Thee Sacred Souls, c’est parce qu’ils partagent ce même goût pour les textures soyeuses, les émotions feutrées, la mélancolie lumineuse. Mais ici, quelque chose d’autre s’infiltre : une manière scandinave d’aborder la nostalgie avec pudeur, sans posture, avec une sincérité brute.
“Make It Better”, c’est une caresse pour les jours un peu gris, un morceau pour quand on n’a pas les mots mais qu’on veut quand même croire à quelque chose de doux. Et s’il est question de “rendre les choses meilleures”, alors le pari est tenu : cette chanson réchauffe, répare, et donne envie de tendre la main.
Avec leur nomination aux Spellemann Awards en poche et un album en ligne de mire, Sūn Byrd prouve qu’Oslo peut vibrer au rythme d’une soul profondément humaine, loin des clichés vintage, et pourtant si fidèle à l’essence du genre. Une élégance rare, jouée live, à six cœurs battants. Le futur de la soul a décidément des accents nordiques.
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mai 8, 2025On pensait tout connaître de ce hit culte de 1992. Et pourtant, “My Lovin’ (You’re Never Gonna Get It)” renaît à Toronto, dopé à la fièvre disco-house, par deux artistes qui ont compris que le passé n’a de sens que s’il groove dans le présent. Slater Manzo et Leila Dey signent ici une reprise qui ne rejoue pas — elle réinvente, elle électrise, elle rafraîchit l’icône R&B comme un cocktail qui pétille sous stroboscopes.
Dès l’intro, on sent le clin d’œil respectueux, mais surtout cette envie furieuse de faire danser autrement. Slater Manzo injecte dans la production une vitalité presque euphorique : kicks ronds, hi-hats affûtés, basslines rétro mais jamais nostalgiques. Le morceau se transforme en véritable roller disco, où chaque beat invite à lâcher prise, à rejouer les 90s avec les lumières de 2025.
En face, Leila Dey ne se contente pas d’imiter les divas d’En Vogue. Elle incarne. Sa voix, à la fois pleine de contrôle et de caractère, trace une ligne directe entre hommage et affirmation. Le “you’re never gonna get it” qu’elle balance a ce quelque chose de jubilatoire, de libérateur, presque militant. On entend à la fois le respect pour l’héritage vocal d’origine et une volonté de s’en affranchir pour mieux en faire un cri actuel, féminin, fier, et fun.
“My Lovin’” version Manzo/Dey est bien plus qu’une simple cover. C’est un coup de projecteur sur ce que la scène house nu-disco sait faire de mieux : raviver, réinterpréter, faire vibrer les classiques sans les figer. C’est une soirée bouillante dans un club imaginaire où En Vogue, Purple Disco Machine et Kaytranada partageraient le même booth.
Cette première collaboration torontoise sent la sueur heureuse, le groove bienveillant et l’envie d’embrasser les corps en rythme. Si c’est une promesse, elle est tenue haut la main. Et si c’est un début, on a hâte d’entendre la suite.
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mai 8, 2025Pas besoin de lever le rideau, “Linda” entre comme une évidence. Dès les premières secondes, le tempo s’empare des reins, les percussions chaloupées effleurent la peau, et la voix de Faydon trace une ligne claire entre le désir et la douceur. Ce premier single, c’est une carte de visite qui s’écoute le corps penché vers l’avant, dans l’attente d’un refrain qui caresse et embrase à la fois.
Avec “Linda”, Faydon n’imite personne. Il convoque l’afrobeat comme une base, un battement ancestral, et l’infuse d’R&B moelleux, de vapeurs dancehall et de touches trap bien dosées. La production vibre sans excès, laisse l’espace pour que les mots respirent. On n’est pas dans l’urgence de séduire, mais dans l’élégance d’un groove qui prend son temps — et qui finit par conquérir sans prévenir.
Linda, dans cette chanson, n’est pas qu’un prénom. C’est une muse, une chimère, une métaphore de l’attraction magnétique. Faydon, avec sa voix souple et posée, ne clame pas l’amour, il l’insinue, il le distille. Le morceau se fait caresse dansante, promesse de fin d’après-midi dorée, ou bande-son d’un slow improvisé sur le bitume chaud.
Ce qui frappe surtout, c’est la maîtrise. Rare chez un artiste aussi jeune sur la scène, cette capacité à créer une vibe immédiatement identifiable, à marier les traditions sonores africaines à une modernité urbaine fluide. Faydon ne copie pas les codes de Burna Boy ou Wizkid, il les digère, les recode, les réécrit depuis sa propre sensibilité.
“Linda” est bien plus qu’un coup d’essai : c’est une invitation à entrer dans un univers où les émotions s’habillent de beats dansants, où la langue du cœur parle en syncopes et en hooks. Et si l’afro-fusion a aujourd’hui mille visages, celui de Faydon a déjà quelque chose de singulier : une intensité calme, un feu qui danse plutôt que de brûler.
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mai 8, 2025Sur le papier, c’est une reprise. En réalité, c’est une métamorphose. Avec “I Am Not Who I Was”, Natheless et Jan Skuba réinjectent du mouvement dans une confession statique, dynamitent la douce mélancolie folk de Chance Peña et la transfigurent en une odyssée house futuriste, coupée, samplée, réassemblée avec le soin d’un chirurgien du BPM. Le résultat ? Une tempête élégante, un vertige digital, une onde de choc émotionnelle taillée pour les heures troubles du dancefloor.
Ce qu’on entend d’abord, ce sont les glitchs — ces béances sonores qui hachent la voix comme pour mieux montrer ses cicatrices. La stutter house, dans sa forme la plus brute, devient ici un langage du doute, une manière de dire qu’on n’est plus tout à fait soi sans jamais le crier. Chaque syllabe qui saute, chaque souffle qui se répète, scande une mue silencieuse : celle d’une identité qui s’efface, se cherche, se redessine.
Natheless, fidèle à sa vision de la musique électronique comme vecteur d’émotion et de réflexion, livre avec ce titre un manifeste en mouvement. Jan Skuba, en contrepoint, injecte la précision chirurgicale d’une production house au cordeau : basslines rampantes, montées progressives, nappes synthétiques qui frôlent le trance mais refusent le kitsch. Ensemble, ils créent un espace à la fois dansant et méditatif — un lieu où l’on peut perdre pied sans tomber.
Ce remix n’est pas un simple exercice de style. C’est une relecture sensible d’un morceau déjà intime, devenu ici un hymne à la réinvention dans l’ombre stroboscopique du club. “I Am Not Who I Was” devient ainsi l’écho d’une génération en perpétuelle redéfinition, coincée entre avatars numériques et souvenirs tangibles.
À l’heure où la house music se contente trop souvent de recycler ses propres formules, Natheless et Jan Skuba prouvent qu’il est encore possible d’en faire un terrain d’expérimentation sensible. Une danse qui pense. Un cri qui pulse. Une faille dans la boucle.
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mai 7, 2025Quand Tamera King chante, elle ne crie jamais. Elle murmure des certitudes trop lourdes, elle effleure les vérités qu’on tait trop longtemps. “Second Chances”, son dernier titre, est une ballade R&B à fleur de peau, une prière étouffée dans l’oreiller tiède de la nostalgie. C’est le genre de morceau qu’on écoute la tête contre la vitre, les lumières de la ville floues comme des souvenirs trop regardés.
Ici, pas de fausse promesse ni de grand final. Juste une réalité familière : celle d’un amour déjà parti, mais dont le fantôme traîne encore dans les draps. Tamera tisse sa mélodie comme une confidence retenue, sur une prod minimaliste, délicatement satinée, qui laisse toute la place aux silences — ces respirations où l’émotion surgit sans prévenir.
La voix de Tamera ne cherche pas à éblouir, elle vise juste. Elle vibre avec une sincérité désarmante, à la croisée d’une SZA plus terre à terre et d’une H.E.R. plus vulnérable. Chaque mot pèse, chaque note tremble d’un équilibre fragile entre résignation et espoir. “Second Chances” parle d’un lien qui ne tient plus qu’à un fil… et de la lucidité cruelle qu’il est temps de lâcher prise.
Originaire de Boston, Tamera King incarne cette nouvelle génération de chanteuses R&B qui refusent les artifices pour mieux mettre à nu l’intime. Elle ne prétend pas guérir, elle raconte. Avec élégance, avec retenue, et une précision émotionnelle qui fend l’âme.
“Second Chances”, c’est une slow jam du réel, une ballade de rupture pour celles et ceux qui n’ont plus besoin de hurler pour exister. Une preuve que le R&B contemporain peut encore être à la fois doux, tranchant, et infiniment humain.
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mai 7, 2025Certaines chansons sont comme des cocktails parfaitement dosés : un peu de soleil, un soupçon d’ironie, beaucoup de charme. Avec “Good Conversation”, la Zambienne de naissance et Chicagoane de cœur THISISSHEBA nous glisse dans un monde où le flirt est une danse légère, la sensualité un sourire, et la profondeur un clin d’œil complice. Pas besoin de grand discours, ici, une bonne conversation suffit — et si elle est mise en musique comme ça, autant ne plus rien dire.
Produit par Cam Be, le morceau s’appuie sur un riddim reggae tout en souplesse, qui laisse l’espace nécessaire à la voix chaude et nuancée de SHEBA pour se déployer avec une élégance désarmante. On y retrouve l’ADN des grandes — Lauryn Hill, évidemment, pour la sagesse tranquille et l’humour à peine masqué, mais aussi un soupçon de TLC dans le groove, et même une douceur à la Corinne Bailey Rae dans la façon de ne jamais forcer l’émotion.
“Good Conversation” n’essaie pas d’impressionner. Il séduit sans stratégie, avec cette nonchalance assumée qui rend ses refrains aussi addictifs qu’un après-midi sans obligation. C’est une chanson de fin de journée d’été, quand la chaleur retombe et que le monde semble soudain respirer au même rythme que nous. C’est aussi un rappel, subtil mais puissant, que le plaisir peut être simple, tant qu’il est vrai.
THISISSHEBA signe ici une ode à l’intimité sans enjeux, aux petits riens qui comptent, à cette lumière intérieure qui apparaît quand quelqu’un vous écoute vraiment. Et si ça, ce n’est pas la définition même du cool… alors on ne sait plus.
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mai 7, 2025Il y a des morceaux qui semblent avoir été composés en lévitation, entre la Terre et une autre dimension — Supermoon de PRYZ.M appartient à cette catégorie rare. Née sous l’influence d’une vraie super lune survenue au-dessus de Los Angeles en 2024, cette track hybride oscille entre la nostalgie synthpop des 80s, la pulsation moelleuse d’une house old-school et l’élan lumineux d’une indie dance assumée. Ce n’est pas une chanson, c’est un satellite qui gravite autour de vos émotions.
Dès les premières mesures, Supermoon pose un décor : nappes éthérées, basses rondes, groove souple, comme une promenade nocturne sur un boulevard désert de Venice Beach, casque vissé sur les oreilles, les étoiles en fond de scène. La production est précise mais jamais rigide — elle respire, comme si chaque beat était calqué sur un souffle, celui de quelqu’un qui observe le ciel et se laisse traverser.
Il y a dans ce morceau une énergie particulière, celle d’un collectif — PRYZ.M — qui n’a pas peur de brouiller les pistes entre les genres, les influences, les statuts. Le chant flotte sans surjouer, comme une confidence chuchotée à l’univers. Et c’est là toute la réussite du titre : faire danser sans provoquer, faire rêver sans fuir, convoquer une joie douce et spatiale qui ne cherche pas à conquérir, mais à connecter.
Supermoon est une célébration de ce que l’on peut encore ressentir dans la musique de nuit : la liberté, la contemplation, la chaleur du rythme comme boussole dans l’obscurité. Une ode subtile à ceux qui brillent sans bruit, un hommage vibrant à ce que la musique électronique a de plus cosmique quand elle se rappelle qu’elle est avant tout une histoire de cœur.
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mai 7, 2025Il y a des morceaux qui débarquent sans fanfare et qui pourtant laissent une empreinte tenace. DefSeed de HISTORY OF TIME est de ceux-là. C’est un titre qui refuse les raccourcis, un rap aux contours alternatifs porté par la voix ciselée de DefSeed, rappeur aux racines ancrées entre Washington D.C. et Seattle, et dont le flow est aussi précis qu’un scalpel dans une salle d’anatomie sociale.
Pas de bling, pas d’ego trip dégoulinant ici. Ce que propose DefSeed, c’est une cartographie intérieure : celle d’un jeune homme noir éduqué, lucide, qui porte son vécu avec la gravité de ceux qui n’ont jamais eu le luxe d’ignorer le monde autour. On pense parfois à Common, parfois à Kendrick Lamar, mais avec une rugosité mélodique bien à lui, héritée d’un passé punk et rock qui affleure dans les détails – dans les textures, dans les silences, dans les montées.
Les productions, signées par le trio qui compose HISTORY OF TIME, balancent entre beats organiques, guitares fantomatiques et spoken word nerveux. C’est du rap de chambre d’étudiant, dans le meilleur sens du terme : érudit, à fleur de peau, jamais hautain. Le morceau parle de la vague – celle de l’identité, de l’ascension, des contradictions, de l’Amérique qu’on ne montre pas toujours dans les clips.
HISTORY OF TIME ne cherche pas à plaire aux algorithmes. DefSeed est une offrande à ceux qui écoutent avec le cœur ouvert, qui cherchent dans le hip-hop non pas une pose, mais une vérité. Le genre de chanson qui s’écoute seul, tard, quand tout dort, et qu’on se demande encore ce que ça veut dire, “réussir”.
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mai 7, 2025Il n’y a pas de frime inutile dans Go Getta, juste une ligne de basse sinueuse et une tension maîtrisée. Avec ce nouveau single, San Pacho, figure montante de la tech house croisée aux sonorités deep, s’associe à la voix caméléon de Nevve pour livrer un morceau parfaitement taillé pour les clubs — mais aussi pour ceux qui préfèrent observer depuis le mur du fond, les yeux dans la lumière stroboscopique.
Dès les premières secondes, Go Getta s’installe dans une esthétique minimale, presque clinique, avec des percussions sèches et un kick d’une propreté chirurgicale. Mais c’est là que Nevve entre en scène, injectant à cette rigueur rythmique une sensualité à fleur de peau. Sa voix, à la fois lointaine et précise, flotte au-dessus du beat comme un mirage nocturne : elle ne caresse pas, elle capture.
La magie de Go Getta, c’est son équilibre entre la froideur mécanique d’un set Berlinois et une pop vocale ultra moderne, façon LA ou Londres. On pense aux productions de Chris Lake ou Gorgon City, mais avec une touche plus nerveuse, moins aimable — un truc qui pousse à se mettre en mouvement, mais sans jamais perdre la maîtrise. C’est une house pour les esprits tactiques, les danseurs stratèges, les chasseurs discrets.
San Pacho, en s’alliant à Nevve, prouve qu’il sait jouer sur plusieurs tableaux : efficacité club, élégance dans la production, et une vraie vision de l’instant. Go Getta n’a rien de clinquant, mais tout dans sa construction donne envie de l’écouter en boucle, sur autoroute ou sur le dancefloor. C’est le genre de track qui ne cherche pas à séduire — il sait que tôt ou tard, c’est vous qui viendrez.
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mai 7, 2025Il existe des morceaux qui ne cherchent pas à impressionner par leur complexité, mais qui vous attrapent doucement, avec une sincérité presque silencieuse. Motion, le nouveau single de Panama, appartient à cette catégorie rare. Porté par une grâce discrète mais saisissante, ce titre incarne à merveille ce qui fait la force de l’auteur-producteur australien : une capacité unique à fusionner organique et électronique dans un souffle aussi intime qu’universel.
Dès les premières secondes, Motion se love dans un cocon de textures fines — nappes synthétiques brumeuses, piano flottant et rythme downtempo au groove introspectif. On y sent l’héritage des grandes heures de l’indietronica, de Moby à Bonobo, mais avec ce supplément d’âme propre à Panama : un chant presque chuchoté, gorgé d’émotion contenue, comme si les mots eux-mêmes hésitaient à rompre le silence.
Ici, rien ne dépasse. Chaque élément est pesé, ajusté, sculpté pour servir l’ensemble. On se laisse bercer par cette impression de mouvement lent, d’oscillation intérieure, où l’on perçoit l’écho d’un souvenir, d’une fuite douce, d’un départ nécessaire mais sans amertume. Motion n’a rien de spectaculaire, et c’est justement ce qui le rend puissant.
Panama signe avec ce titre un retour à l’essence de son art : raconter l’intime par le détail sonore, faire vibrer l’invisible. En trois minutes trente, il réussit à nous faire danser sur nos propres états d’âme. Et dans un monde qui hurle souvent pour exister, cette pudeur électronique est une respiration bienvenue.
Un bijou de délicatesse.
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mai 7, 2025On connaît Giga Beat pour ses instrumentaux léchés et sa capacité à fusionner les styles caribéens avec une touche cosmopolite. Après avoir enflammé les charts avec “Así (Reggae Remix)”, le producteur dominicain revient deux mois plus tard avec Mi Favorita, une collaboration suave avec le chanteur porto-ricain Don Chino. Et cette fois, il ne s’agit pas de faire danser en boîte, mais de faire fondre les cœurs sous les palmiers.
Mi Favorita est un reggaeton slow jam à l’élégance désarmante. Le rythme est chaloupé, précis, avec un beat sensuel qui refuse l’agitation, préférant l’intensité mesurée à l’exubérance. Giga Beat mise ici sur la retenue : une prod minimaliste mais texturée, où les basses rondes caressent les oreilles et les mélodies se déploient comme une brise chaude sur la peau. Pas de surproduction, juste ce qu’il faut d’écho et de chaleur.
Face à cette toile musicale, Don Chino impose une voix posée, mature, pleine de nuances. Celui qu’on a vu avec Baby Bash ou Wyclef Jean livre ici un flow mélodique presque nostalgique, rappelant les grandes heures du reggaeton romantique, à mi-chemin entre R.K.M & Ken-Y et le Daddy Yankee de “Llamado de emergencia”. Il chante l’obsession douce, la tendresse assumée, cette façon de désigner l’autre comme “la favorite” — non pas parmi mille, mais la seule.
Sans chercher le tube d’été artificiel, Giga Beat et Don Chino signent ici une pièce qui joue la carte du long terme. Mi Favorita est une chanson de fin de soirée, de trajets nocturnes et de regards échangés sans parler. Le genre de morceau qui ne crie pas pour se faire entendre, mais qui s’inscrit dans la mémoire par sa douceur entêtante.
Un hit discret mais redoutable, pour ceux qui savent que l’intensité se joue parfois en demi-teinte.
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mai 7, 2025Pas de refrains mielleux ni de storytelling grandiloquent ici : Another Chicago Girl de Pavy est une capsule brute, sans vernis, de ce que ça signifie d’aimer une ville qui ne vous aime pas toujours en retour. Et quoi de plus parlant, de plus cruel, que de filer cette métaphore à travers le prisme d’une relation amoureuse ? Sur une instru boom-bap nostalgique, organique, presque poussiéreuse, Pavy pose une prose limpide, désabusée mais jamais cynique.
Le morceau n’a pas la prétention de régler les comptes ou de faire pleurer dans les chaumières. Il constate. Il déroule. Il soupire. Le rappeur du South Side de Chicago n’en fait jamais trop, mais tout est juste : le grain de sa voix légèrement fatigué, le flow qui suit les battements d’un cœur pas tout à fait remis, les silences qui en disent long. L’amour qu’il décrit est celui qu’on a pour un endroit qu’on connaît trop bien — avec ses angles morts, ses travers, ses souvenirs qu’on traîne comme des chaînes.
“Another Chicago Girl” n’est pas un banger, c’est une confidence laissée sur le répondeur d’une ville-personnage, où chaque coin de rue réveille un sentiment, un souvenir, une blessure. Pavy rappe avec une pudeur rare dans le paysage actuel, sans jamais sacrifier la musicalité. En moins de trois minutes, il construit une œuvre compacte et touchante, qui rappelle que certains artistes savent toujours faire du rap un espace d’intimité lucide.
Un titre pour ceux qui aiment leur ville comme on aime une ex impossible : avec mélancolie, tendresse, et une pointe d’amertume.
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mai 7, 2025Pas besoin de hurler pour qu’un cri du cœur résonne. Sur Told You About My Dreams, Stefon Eustache fait le choix de la nuance pour évoquer un sujet aussi vieux que les premières rimes : le doute des autres face à un rêve qu’ils ne comprennent pas. Originaire de Dallas, l’artiste mêle pop rock feutré et touches de R&B avec une élégance désarmante, dans un morceau à la fois introspectif et universel.
Ce n’est pas un hymne triomphaliste à la gloire d’une réussite éclatante, mais plutôt une confession en suspens, comme ces discussions nocturnes qu’on a avec soi-même. Le refrain, entêtant sans être clinquant, sert de mantra à ceux qui avancent seuls dans la brume, portés par une foi fragile mais tenace. La voix de Stefon, chaleureuse et légèrement voilée, fait passer le message sans détour : oui, il a des rêves, et non, il n’a pas besoin qu’on y croie à sa place.
Ce qui rend ce titre particulièrement touchant, c’est qu’il ne s’adresse pas seulement aux autres — ceux qui jugent, qui doutent, qui attendent la chute — mais aussi à l’artiste lui-même, en proie à ses propres contradictions. Un morceau qui regarde le succès en face, sans fard ni filtre, avec la lucidité d’un survivant de l’ombre et l’espoir d’un feu qui ne s’éteint pas.
Told You About My Dreams est à ranger aux côtés de ces chansons douces-amères qu’on écoute un soir de doute, mais qui finissent par redonner envie de continuer.
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mai 7, 2025On ne s’attendait pas à ce que What You Need devienne si vite un petit classique en devenir, et pourtant. À peine quelques jours après sa sortie, ce duo entre Jimmie Bishop et le très respecté Mick Jenkins s’est immiscé dans près de mille playlists, porté uniquement par un bouche-à-oreille sincère et une émotion brute. Mais ce succès discret cache un morceau à fleur de peau, qui parle moins d’amour que de ce qu’il coûte : le doute, l’introspection, la peur de ne pas être assez.
Jimmie Bishop ne joue pas les héros — il pose ses failles sur une prod boom-bap au groove feutré, entre jazz discret et rythmiques qui cognent juste ce qu’il faut. Son flow, précis mais vulnérable, serpente entre espoir et crainte. Il y a ce moment suspendu où l’on ne sait plus si l’autre nous aime pour ce qu’on est ou pour ce qu’on prétend être. C’est là que Mick Jenkins entre, avec son calme habituel et son art du mot juste, comme un miroir lucide qui ne ment jamais. Leur alchimie est évidente, comme si les deux artistes écrivaient depuis le même endroit — quelque part entre Chicago et un cœur qui cogne trop fort.
Plus qu’une simple collaboration, ce morceau est un passage de témoin, un symbole. Jimmie Bishop, fan devenu pair, ne cherche pas à impressionner mais à comprendre. Et dans cette quête, What You Need touche juste — comme une lettre qu’on n’ose pas envoyer, mais qu’on garde près du cœur.
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mai 7, 2025On ne l’attendait pas là, et pourtant ça tape juste. « W.W.S. » de THC Pat, c’est le genre de morceau qu’on lance par curiosité et qu’on relance parce qu’on y reconnaît une émotion familière, comme un reflet trouble dans la vitre d’un train en marche. Derrière l’acronyme mystérieux se cache un titre hybride, à mi-chemin entre trap mélancolique et emo-hop sous perfusion de souvenirs douloureux.
Sur une prod flottante, presque cotonneuse, THC Pat déballe sans posture les nœuds invisibles qu’on traîne sans les dire : trauma, solitude, mais aussi l’envie féroce de se lever chaque jour, de transformer les chutes en propulsion. Il rappe avec cette voix fatiguée mais droite, comme quelqu’un qui a beaucoup pleuré et qui recommence à parler. Pas pour briller, juste pour rester debout. Il ne vend pas de solution miracle, il tend la main, en rythme.
Originaire de Key West, il a le soleil dans le décor mais les ombres en fond de texte. « W.W.S. » confirme que THC Pat a compris quelque chose que beaucoup ratent : que la douleur, quand elle est bien digérée, peut devenir un carburant doux-amer, un moteur pour ceux qui n’ont pas les bons mots, mais qui ont des rêves bien réels.
Ce n’est pas une banger. Ce n’est pas une ballade. C’est une capsule de vérité, une pause dans le vacarme, un son à écouter casque vissé, yeux fermés, quand on se demande si on continue encore un peu. Oui. On continue.
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mai 7, 2025Pas besoin d’un ciel d’été pour ressentir la chaleur de Butterfly. Le nouveau morceau de Dan Whitlam, porté par le souffle chaud du sax de Quinn Oulton, atterrit comme une caresse dans le vacarme du quotidien. Ce n’est pas une chanson qui cherche l’effet, c’est un murmure qui s’impose, une dérive douce entre jazz-hop et spoken word — l’équivalent musical d’une fenêtre entrouverte sur la nuit, le thé encore fumant et les pensées qui dansent.
Dan Whitlam continue de creuser un sillon singulier dans le paysage de la chill-hop britannique : celui d’un rappeur-poète qui préfère le velours à la fureur. Son phrasé, nonchalant mais ciselé, flotte au-dessus d’une production minimaliste où chaque note est choisie, pas empilée. Butterfly est tout en retenue, en textures feutrées, en groove discret. Il y a dans son flow quelque chose d’élégantement désabusé, à mi-chemin entre l’introspection lucide et la tendresse désarmante.
Quinn Oulton, en invité de luxe, ne joue pas du sax, il parle à l’oreille. Ses interventions semblent improvisées au creux d’un canapé, entre deux confidences. Le duo fonctionne à merveille : là où Whitlam raconte, Oulton prolonge. Ensemble, ils dessinent une parenthèse — pas hors du temps, mais juste à côté, là où on respire enfin.
Butterfly n’a rien de spectaculaire, et c’est précisément ce qui le rend précieux. C’est un track qui ne cherche pas à briller plus fort que les autres, mais à durer un peu plus longtemps dans la mémoire. Une musique qui, comme son titre, frôle plus qu’elle ne percute — mais ne laisse personne indifférent. À écouter au casque, tard le soir, quand les mots pèsent plus lourd et que le silence devient complice.
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mai 7, 2025Elle pourrait chanter un adieu sur un dancefloor désert, ou dans une voiture filant à toute allure sous les néons d’une ville endormie. Avec i know (it’s over now), elsaaa ne signe pas une énième ballade post-rupture : elle transforme la fin d’une histoire en une pulsation électro douce-amère, un souffle tropical sur les cendres encore tièdes d’un amour éteint.
Portée par une production subtilement deep house, avec des pointes de chill trance et une esthétique dance pop lumineuse, la track joue sur une contradiction délicieuse : faire danser les corps pendant que les cœurs pansent leurs plaies. Les synthés flottent comme un souvenir tenace, les percussions sont moelleuses, jamais envahissantes, et la voix d’elsaaa — presque murmurée — glisse avec une grâce désabusée entre nostalgie et libération.
Pas de grandes démonstrations, ici. Juste une lucidité douce, presque réconfortante : l’aveu que “c’est fini” n’est pas toujours une catastrophe, parfois c’est même une délivrance. C’est dans ce clair-obscur émotionnel que réside la force de ce morceau. Le genre de titre qu’on pourrait retrouver dans la playlist d’un after mélancolique ou à la fin d’un set de rooftop quand les premiers rayons de l’aube pointent.
elsaaa confirme avec ce single une identité singulière, quelque part entre la pop de confession et les nappes électroniques enveloppantes. i know (it’s over now) est un slow pour ceux qui ne s’arrêtent jamais vraiment de danser, même quand le cœur vacille.
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mai 6, 2025On dirait une nappe de lumière, une vapeur qui monte doucement des platines. Une émotion qui groove. « ComeAround », le nouveau single du producteur britannique Consequential, est tout ce que le liquid drum & bass peut offrir de plus délicat, d’introspectif, de dansant. Une caresse de breakbeats sur le sternum, un appel à venir flotter entre ciel moite et sol vibrant.
Enregistré à même le lit, peau contre housse de couette, avant d’être peaufiné entre deux plantes du jardin et un fond de vaisselle tiède, le morceau respire le fait main, le vrai. Mais ici, le bricolage n’est pas un défaut — c’est un manifeste. La fluidité, chez Consequential, est une question de mouvement intérieur. Les basses sinueuses se faufilent sous des nappes aériennes, les rythmiques s’installent sans forcer, et chaque petit son semble avoir été déposé là avec une tendresse clinique. C’est une science des micro-détails, pensée pour faire vibrer autant le casque du promeneur que le caisson d’un soundsystem de plein air.
Pas de banger formaté ici. « ComeAround » n’est pas là pour casser la ligne, mais pour l’étirer, la rendre poreuse, presque émotive. On pense à Calibre pour l’intimité, à LSB pour la clarté, et à cette école britannique du DnB sensible, pas tapageur, qui cherche moins le drop que l’élévation.
C’est la sixième sortie de Consequential cette année, mais peut-être la plus marquante. Parce qu’elle ne force rien, parce qu’elle invite, elle glisse. Elle se faufile dans les interstices de l’instant, et s’y installe. Comme ces amitiés d’été qu’on n’attendait pas. Comme une main tendue dans la chaleur d’un soir où l’on avait juste besoin de revenir.
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mai 5, 2025Ce n’est pas tous les jours qu’une ligne de basse funky de 1980 reçoit une seconde jeunesse sans perdre une once de son ADN. Et pourtant, c’est exactement ce que réussit Kon, orfèvre du remix vinyle et digger de génie, avec cette relecture lumineuse de Chillin’ Out du mythique Fatback Band, pour le projet Spring Revisited. Sorti le 25 avril via Cosmos Music, ce remix fait danser les fantômes du passé sous une boule à facettes bien actuelle.
Il y a dans cette version une tension douce, une nonchalance maîtrisée. Le beat est minimal mais sensuel, la basse rebondit avec une clarté nouvelle, les cuivres brillent comme s’ils avaient été dépoussiérés au coton imbibé de funk liquide. Kon ne cherche pas à moderniser pour le plaisir — il réorchestre avec respect. Il écoute le morceau originel, il l’aime, il le laisse respirer. Résultat ? Une pépite de deep-funk qui pourrait passer aussi bien dans un set de Louie Vega que dans une boiler room de Moodymann.
Le remix de Kon réactive aussi tout un pan de l’histoire musicale afro-américaine, en mettant en lumière ce que des labels comme Spring Records ont représenté : une fabrique de sons viscéraux, de lignes de basse contagieuses, d’hymnes de piste de danse qui n’avaient besoin de personne pour exister, sauf du groove. Et ça, Chillin’ Out (Remix) en est le manifeste.
Un track à presser sur vinyle, à glisser entre Patrice Rushen et Leroy Burgess dans une sélection chic et moite. Le genre de morceau qui ne vieillit pas, mais mûrit comme un bon cognac.
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mai 5, 2025Il n’y a pas de crescendo ici, pas d’explosion cathartique, pas de climax hollywoodien. Floors, le nouveau single du duo texan Bronze Whale, n’est pas un hymne à la victoire. C’est un murmure pour les jours gris, un morceau qui ne crie jamais mais qui dit tout, à voix basse.
Dans ce titre aussi discret que désarmant, Bronze Whale abandonne les vernis électroniques pour revenir à l’os : guitare filante, textures nappées comme du brouillard et une voix nue, presque cassée, qui n’a pas peur de vaciller. Il y a chez eux quelque chose d’Odesza si celui-ci arrêtait de vouloir soulever des foules, un écho au spleen de Rüfüs Du Sol, mais sans la grandiloquence. Ici, tout est retenue. L’émotion palpite dans le silence entre les mots, dans le souffle entre les notes.
Floors n’essaie pas de nous faire danser. Il nous propose de nous allonger à côté de lui. C’est une chanson qui parle aux battus, aux fatigués, à ceux qui connaissent par cœur le motif du carrelage. Une chanson qui ne nous promet pas qu’on ira mieux, mais qui dit : « Moi aussi, j’ai rampé. »
Il y a quelque chose de beau dans cette fragilité exposée sans artifice. Bronze Whale signe ici l’un de ses morceaux les plus intimes, presque acoustique, comme un carnet retrouvé après un incendie. Un titre qui n’a pas peur d’avoir mal, ni de le montrer. Un morceau pour ceux qui savent que parfois, se relever, c’est déjà toute une révolution.
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mai 5, 2025Elle marche sans bruit, mais le sol tremble sous ses pas. Dans Omo Mandela, ErocBoy ne compose pas un simple morceau, il sculpte un hommage — vibrant, sensuel, respectueux — à une femme qui incarne la grâce tranquille et la force intérieure. Une femme à la hauteur d’un nom qui résonne comme un héritage universel : Mandela.
Ici, l’afrofusion ne sert pas à séduire les algorithmes ou à flatter les tendances. Elle est matière noble, tissée de percussions envoûtantes, de guitares diaphanes et d’harmonies chaudes qui enveloppent l’auditeur comme un pagne protecteur. ErocBoy ne crie pas son admiration — il la chuchote avec un respect profond, presque cérémoniel, transformant sa voix en offrande.
Ce n’est pas un titre de club, c’est une vénération rythmée, une célébration de la féminité dans sa version la plus noble : celle qui unit beauté, dignité, résilience. Elle est « fille de Mandela » non parce qu’elle le dit, mais parce qu’elle le vit — dans le silence, dans le regard, dans la façon de ne jamais plier, même dans l’ombre.
On pense à Burna Boy pour le souffle, à Asa pour la profondeur, mais ErocBoy trace ici son propre sillon — entre ballade amoureuse et chant d’élévation. Omo Mandela touche, non pas par l’exubérance, mais par cette retenue sublime qui dit tout sans en faire trop.
Dans un monde musical où tout est souvent trop fort, trop rapide, trop marketé, cette chanson est un instant suspendu. Une preuve que parfois, le plus puissant des cris est celui qui ressemble à une prière murmurée.
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mai 5, 2025On l’attendait depuis trop longtemps, ce retour du groove qui sue, qui provoque, qui embrasse les marges et les exubérances. X&ND n’a pas seulement ramené le funk à la surface ; iel l’a réinjecté dans les veines du dancefloor avec FREAK, une bombe disco-soul aussi libératrice que sulfureuse.
Sur un beat souple mais imparable, une basse qui serpente comme une envie inavouée et des cuivres insolents, X&ND déploie toute la puissance de son esthétique queer, effervescente et frontale. Le refrain claque comme une gifle satinée dans une backroom moite : ici, pas de pudeur, pas de tiédeur – juste une invitation à la démesure, au lâcher-prise total, à l’extase d’être trop.
Là où d’autres miment l’attitude, X&ND l’incarne. Sa voix ondule entre James Brown et Janelle Monáe, flirtant avec la luxure tout en gardant une précision pop qui transforme chaque instant en catharsis dansante. Ce n’est pas juste une chanson. C’est une déclaration d’indépendance pour toutes les âmes freaky.
Triple J ne s’y est pas trompé en qualifiant FREAK de “funkiest track heard in a long time”. Et c’est vrai : dans un paysage musical souvent trop sage, ce morceau rugit avec style et sueur, comme un Prince post-pandémique né dans un cabaret queer de Brooklyn.
X&ND ne veut pas plaire à tout le monde. Iel veut que tu te mettes à nu. Et ce morceau est la meilleure excuse pour le faire.
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mai 5, 2025Il a le sens du timing, Manga. Le genre de mec à balancer un pavé dans la mare pendant que tout le monde regarde ailleurs. Sans teaser ni tambour, il lâche “140 WORLD PROBLEMS”, un brûlot de trois minutes qui remet les pendules à l’heure grime et fait l’effet d’un uppercut stylé dans un ring en feu.
Produit par le redoutable Freeza Chin, le morceau est un condensé de frustrations modernes, balancées avec l’aisance d’un vétéran qui n’a plus rien à prouver mais tout à dire. Manga passe les sujets au scalpel : les trolls en ligne, les masculinismes toxiques, les egos XXL du game — tout y passe. Avec cette écriture chirurgicale, précise, presque journalistique, il découpe l’époque en 140 problèmes et autant de raisons de garder le grime vivant. La prod, nerveuse et électronique, évoque autant les grandes heures de Roll Deep que l’urgence contemporaine des MCs d’aujourd’hui.
Ce n’est pas un retour, car Manga ne s’en est jamais allé. Depuis Everything Is Under Control, son album phare de 2023, il n’a cessé de multiplier les coups d’éclat : une version deluxe multi-genre, un retour remarqué de Roll Deep, des sets DIY en mode puriste sur YouTube, et des incursions dans la culture DJ pour mieux irriguer la scène d’en bas. Il est partout, mais jamais là où on l’attend.
“140 WORLD PROBLEMS” est une déclaration d’amour à une culture qu’il incarne depuis vingt ans, un rappel que le grime, quand il est entre de bonnes mains, reste l’un des meilleurs vecteurs de vérité. Manga rappe comme il respire : avec une lucidité féroce et un feu sacré qui ne faiblit jamais.
Tu veux savoir où en est le grime en 2025 ? Écoute Manga.
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mai 5, 2025À l’heure où le trip-hop semble avoir glissé dans les marges du souvenir, Frizzy P & Mr Cole ramènent le genre à la lumière avec OUTRE TOMBE, le single le plus profond — et le plus viscéral — de leur nouvel EP Ladi Dadi III, à paraître le 25 avril. Ici, pas de nostalgie fade ni de pastiche : on parle d’un son brut, organique, résolument vivant. Un cœur qui bat au ralenti, mais qui cogne fort.
OUTRE TOMBE est une errance intérieure, portée par une production boom-bap délicatement spectrale, signature de Mr Cole, et la voix de Frizzy P, aussi grave que fragile, qui murmure des vérités trop souvent étouffées. C’est un chant de mue : celui d’un corps qui s’arrache aux injonctions, d’une mémoire féminine qui digère ses traumas pour en faire matière à devenir. Rien de solennel ici, juste un témoignage nu, en équilibre entre poésie et confession.
La magie de ce duo franco-britannique, c’est ce mélange de textures analogiques et de douleur filtrée à la nébuleuse. Une esthétique proche de Portishead, certes, mais sans la distance glaciale — ici tout est trempé dans l’intime, dans le réel. L’EP Ladi Dadi III, troisième volet d’une trilogie devenue culte dans les cercles alternatifs, oscille entre alt-pop éthérée, jazz minimaliste et expérimentations sonores qui repoussent les murs du genre.
Frizzy P & Mr Cole ne cherchent pas à séduire : ils creusent. Ils fouillent dans les silences, les ombres, et en tirent des bijoux ternes et brillants à la fois. OUTRE TOMBE est l’un d’eux. Une offrande pour celles et ceux qui savent que la guérison est une œuvre artisanale, un groove spectral à danser les yeux fermés.
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mai 1, 2025On entre dans “Expand” comme on glisserait dans une eau noire et tiède à deux heures du matin. Lentement. Surtout ne pas faire de vagues. Hekatė, ou l’art délicat de frôler l’extase sans jamais la nommer. Sa musique ne frappe pas, elle infuse. Elle ne vous saisit pas par surprise, elle vous enveloppe, vous berce, vous aspire comme un souvenir revenu du fond du ventre.
Il n’y a pas de couplet, pas de refrain, pas d’accroche. Rien pour flatter l’oreille distraite. Tout ici est texture, lenteur, émergence. On croit d’abord flotter dans un silence amniotique, mais très vite surgissent ces nappes brillantes, ce pad lumineux comme un souffle d’aube sur une peau nue. Puis ce bassage organique, presque salé, qui pulse sous la surface. Les plucks rythmiques ? Des gouttes de pluie sur une vitre entrebâillée. Rien de plus.
Ce qui bouleverse, c’est l’absence de mots et pourtant la sensation d’avoir tout compris. La voix d’Hekatė, d’abord morcelée, vient doucement poser ses éclats dans notre poitrine. Elle ne cherche pas à convaincre. Elle se contente d’être là, présente, vibrante, comme une silhouette entrevue dans la brume. Et dans cette lente montée — ce mouvement de marée qui va du silence au souffle — on assiste à quelque chose de rare : un morceau qui ne se contente pas de se faire entendre, mais qui parvient à modifier notre température intérieure.
Hekatė compose des transes domestiques, des sortilèges sonores, des pistes de danse pour les âmes blessées. “Expand” est moins un titre qu’un état. Celui de ceux qui, doucement, ont décidé de revenir à eux. Et il faut bien plus qu’un beat pour en avoir le courage.
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mai 1, 2025On croit d’abord que Power of the People est un clin d’œil, un hommage poli à une époque révolue — l’âge d’or du groove conscient, des riffs revendicatifs, des claviers cosmiques. Mais ZOOLOOK ne cite pas, il ressuscite. À la manière d’un Herbie Hancock possédé par l’âme de Curtis Mayfield, il tricote des nappes synthétiques dignes d’un Jean-Michel Jarre urbain, les plaque sur des lignes de basse héritées de Bernard Edwards, puis leur insuffle une parole vivante, habitée, et surtout profondément actuelle.
C’est une chanson à message, oui, mais qui danse. Une ritournelle soul-funk qui aurait pu naître dans un studio de Detroit ou dans un rêve de George Clinton, mais qui choisit le présent comme seule vraie patrie. Ici, le slogan devient mantrique : “the power of the people is greater than the people in power”. Déclaration ? Incantation ? Peu importe — ZOOLOOK a compris que la musique ne sert à rien si elle ne sert pas à quelque chose.
Sa voix, chaude et déterminée, traverse les décennies pour faire le lien entre la désillusion d’hier et la lucidité d’aujourd’hui. Ce n’est pas un appel aux armes, c’est une prise de terre, un ancrage collectif dans un groove qui soigne autant qu’il secoue. On pense à Gil Scott-Heron, à la rage élégante de Prince, à la spiritualité synthétique d’un Kitaro en version soul futuriste.
Et derrière ce son léché, il y a un geste rare : ZOOLOOK ne fait pas juste de la musique. Il construit un langage. Chaque arrangement, chaque delay, chaque break de basse raconte l’histoire d’un monde en feu qui cherche encore sa mélodie de guérison.
Avec Power of the People, il signe un manifeste électro-organique pour les corps éveillés et les esprits debout. Une bande-son pour marcher dans la rue, lever le poing ou simplement se rappeler que danser, parfois, c’est déjà résister.
Et toi, tu l’entends, ce pouvoir-là ?
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mai 1, 2025Pas de coucher de soleil romantique ici, ni de synthés pastel pour dire au revoir à la lumière. Sun Is Going Down, le nouveau single de Toby TomTom, n’a rien d’une escapade apaisante : c’est un crash au ralenti, un regard droit dans les yeux de l’effondrement, un beat qui cogne comme un rappel à l’ordre, une voix qui vous murmure que tout ce qu’on croyait savoir vacille.
Dans ce morceau hybride et viscéral, TomTom manie la matière sonore comme un scalpel. L’EDM est là, mais à nu, tendue, presque minimale. Elle pulse comme un cœur qui refuse d’abdiquer. Le hip-hop, lui, n’adopte aucun flow convenu : il est brut, parlé, crié, récité — un commentaire social sans vernis ni effet. La présence glaçante de l’acteur Daniel Danielson, avec sa ligne “They say give peace a chance… yeah, sound like a lie, like a TV romance”, donne à la chanson l’allure d’un prêche dystopique. C’est la fin d’un monde, ou peut-être juste la lucidité qui s’allume enfin.
“Die in the fields where you lay” : la violence ici n’est pas spectaculaire, elle est lente, mentale, quotidienne. Mais derrière l’amertume et la colère, on sent aussi la volonté de ne pas sombrer. De danser, peut-être, pas pour oublier, mais pour tenir debout.
Toby TomTom signe, seul, un morceau total. Il compose, produit, joue, sculpte chaque son comme on taille une pierre noire. Le résultat ? Une œuvre trouble et magnétique, qui vibre au rythme des veines ouvertes d’un monde saturé.
Sun Is Going Down n’est pas un tube, c’est un signal. Un cri bas, presque inaudible, mais qui continue de résonner longtemps après que les enceintes se soient tues.
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mai 1, 2025Kivi, en finnois, signifie « pierre ». Mais sous les doigts de Rushkeys, ce mot s’effrite doucement pour devenir vibration. Le producteur lituanien signe un remix aussi tactile qu’aérien du morceau de Korora, artiste berlinoise dont l’électronique aime déjà les angles polis, les silences habités, les creux où l’on se perd. Ici, il ne s’agit pas de casser la roche, mais de l’écouter respirer, lentement, avec grâce.
Rushkeys ne trahit pas l’original, il l’explore. Il ne surligne pas la mélancolie de “Kivi”, il l’étire. Ce remix ressemble à une lente ascension : au départ, on avance à tâtons dans un brouillard harmonique où les nappes synthétiques flottent comme des brumes matinales. Puis, imperceptiblement, tout s’éclaire. Une basse texturée au Korg MS-20 Mini donne de l’ancrage, la lumière passe par la fissure. Et soudain, la Roland Aerophone — sorte de saxophone cyber-organique — fend le morceau comme un rayon traverse une faille.
Il y a du Kiasmos dans cette montée, ce goût pour les tensions qui ne cherchent pas l’explosion mais la résolution. On reste dans le registre de l’émotion subtile, celle qui s’installe, se répand, sans jamais crier. Ce remix n’est pas une refonte. C’est une translation, un glissement d’état. “Kivi” devient ici non plus un bloc, mais une matière mouvante, presque liquide.
Un remix qui ne frappe pas. Il glisse. Et laisse sur la peau un frisson minéral.
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mai 1, 2025Ce n’est pas vraiment un disque. Pas seulement. C’est un vertige. Un journal de bord codé. Une chambre noire où les émotions interdites s’impriment à l’envers. Completed Disillusionment, le nouvel EP du producteur hongrois Sabw, est un sablier sonore retourné à contretemps, un objet mental taillé dans le verre brisé des illusions modernes. Quatre morceaux, quatre chapitres — et derrière chacun, une vision. Un geste. Une résistance.
Le disque s’ouvre avec Elephant (in the middle of the room), et d’emblée, Sabw nomme ce que l’on tait. Le morceau, lourd comme un secret de famille, déconstruit l’évidence avec une lenteur funambule. Des nappes étouffées, des pulsations feutrées, des ombres vocales qui ne disent pas leur nom : l’éléphant est là, bien là, mais toujours flou, toujours évité. Il pèse, il attend, il observe.
Vient ensuite You Can’t Take This Away From Me (Reclaiming Back the Right). Le titre sonne comme un mantra. La musique, elle, ressemble à une veillée d’armes. Sabw y recycle ses propres fragments de mémoire sonore : beats déchirés, mélodies en lambeaux, textures croisées — un patchwork de ruines qui se relève malgré tout. C’est une déclaration de survie artistique, un cri étouffé mais ferme : vous ne me volerez pas ma voix.
Delayed Sleep Phase Disorder bascule dans l’hypnose. On y entend l’insomnie, l’errance, cette étrangeté de vivre à contre-temps du monde. Le morceau est presque spectral, avec ses motifs circulaires qui s’effacent à mesure qu’ils se dessinent. Sabw compose ici pour les éveillés de la nuit, ceux qui marchent seuls quand tout le monde dort, ceux pour qui l’aube ne signifie pas repos, mais relance du désordre.
Et puis, le chef-d’œuvre : Dream Deferral, un requiem ambient de quatorze minutes, conçu comme une pièce de deuil pour les rêves différés, suspendus, avortés. L’inspiration revendiquée — Mark Bradford, 1961 — se ressent dans la matière du son lui-même : frottée, ralentie, presque peinte. On y plonge comme dans une mer sans fond, lentement avalé par les sédiments du renoncement. C’est beau, c’est désespérant, c’est nécessaire.
Avec Completed Disillusionment, Sabw ne fait pas que produire un EP. Il trace une cartographie émotionnelle des désenchantements contemporains. Une œuvre politique dans le sens le plus intime du terme : celle qui se joue dans les replis du cœur, dans les interstices du silence. Là où l’art ne guérit pas, mais révèle.
À écouter seul, en boucle, jusqu’à ce que la dissonance fasse sens. Sabw ne promet pas de réponse. Il offre mieux : un miroir.
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mai 1, 2025On entre dans Sleep of Reason comme dans une crypte aux murs tendus de cordes frémissantes, un théâtre de la nuit où le réel dérape doucement, morceau après morceau. Mark Springer ne compose pas ici un album à écouter distraitement en fond sonore : il bâtit une architecture d’ombres et de nerfs, un triptyque instrumental qui traverse la solitude du piano, les fièvres du quatuor et le surgissement de la voix — celle, incandescente, de Neil Tennant. Treize pièces, comme autant de stations d’un chemin de croix contemporain.
https://subrosalabel.bandcamp.com/album/sleep-of-reason
Phantoms and Monsters ouvre le bal avec un frisson. C’est une déclaration d’intention, tout en tension rentrée : une marche de funambule sur un fil barbelé, entre classicisme désossé et menace électronique sourde. On y sent déjà la main de Goya — celle qui dessine l’invisible. Springer y cisèle une esthétique du trouble : la peur y est feutrée, contenue, presque élégante.
A Witch and a Devil prend la suite comme un tableau de Jérôme Bosch où les figures grotesques valsent sur une mélodie brinquebalante. Le piano devient alors grinçant, presque joueur, mais jamais apaisé. Il y a dans cette pièce une ironie noire, presque carnavalesque — comme si la sorcière et le diable n’étaient rien d’autre que les avatars d’un monde trop rationnel.
Truth is for Losers est une gifle. Une pièce courte mais acérée, aux dissonances nettes, presque sarcastiques. On entend ici la critique frontale, celle d’un monde où la vérité devient accessoire, un luxe pour naïfs. Springer claque ses accords comme des slogans vides, et le silence qui suit est encore plus brutal.
Schmutzig, en moins d’une minute, condense une ambiance de fin de rave dans une ruelle humide. Le titre (“sale” en allemand) évoque ce qu’on ne veut pas nommer. C’est un interlude étrange, comme un battement d’aile dans un grenier abandonné.
My Friend the Monster est la pièce centrale du premier volet. Elle s’étire sur près de sept minutes comme une confidence en pleine nuit. Ici, le piano dialogue avec les cordes comme deux ex-amants qui se retrouvent après l’apocalypse. C’est une valse amère, mais d’une beauté poignante, une déclaration d’amitié à ce que l’on fuit habituellement en soi : la monstruosité intime.
The Madness of the Summer arrive comme une hallucination. Les harmoniques s’échauffent, les structures s’effritent. On pense aux étés trop longs, aux nuits qui n’en finissent plus, aux émeutes en sourdine. La musique avance en spirale, jusqu’à la suffocation.
Le triptyque Morn, Noon, Night dessine un cycle journalier fantasmé, presque cosmique. Morn évoque un lever de jour inquiet, tout en frottements et tensions retenues. Noon est une pièce solaire mais instable, où les motifs se répètent jusqu’à l’hypnose. Night, en revanche, est une cathédrale gothique de onze minutes, où les ombres s’étirent, se mêlent, s’effacent. C’est la pièce la plus ambitieuse, la plus désespérée aussi. On y entend presque des hurlements étouffés dans les pizzicati.
Puis viennent Break, Flight, Dark et Moon — l’ultime cycle du disque, où la voix de Neil Tennant apparaît comme un spectre qui viendrait commenter les ruines. Sur Break, il entame un chant spectral, à mi-chemin entre le spoken word et l’oratorio, tandis que les cordes s’effilochent dans une tension qui ne se résout jamais.
Flight est un sommet : 20 minutes de vertige, de crescendo et de dérive. C’est là que Springer atteint une forme de folie orchestrale, un chaos organisé d’une puissance cinématographique. On pense à Ligeti, à Max Richter, mais aussi à l’opéra industriel d’un monde post-effondrement. Tennant, discret mais omniprésent, injecte une humanité tremblante dans cet espace en décomposition.
Dark est une chute lente. Une marche funèbre, mais sans cercueil. Les sons se délitent, les harmonies se cassent. C’est le silence qui gagne du terrain.
Et puis vient Moon. Treize minutes suspendues. C’est l’épilogue lunaire, la berceuse de l’après-cauchemar. La lumière revient, mais elle est bleue, voilée, mélancolique. Tennant y chante comme on récite un poème d’adieu.
Sleep of Reason est une fable contemporaine, noire et lyrique, sur un monde qui court à sa perte avec élégance et absurdité. Springer, en architecte de l’inconscient collectif, offre ici un chef-d’œuvre inclassable — entre musique de chambre, manifeste politique, et journal intime. Un disque rare, nécessaire, qui ne laisse aucune raison dormir tranquille.
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avril 26, 2025Il y a des artistes qui effleurent les frontières de la singularité créative. Noctæra, elle, les pulvérise. Avec « Absensoriel« , elle signe un projet hybride, insaisissable, éclaté en quatre versions dont deux premières révélées en images : « Absensoriel | ALT 1 (Electro Rap & Spoken Word) » et « Absensoriel | ALT 3 (Post-Punk & Indie Rock) ». Deux éclats d’un même noyau brûlant, où les genres musicaux deviennent des terrains de jeu, et où l’écriture reste la seule véritable boussole.
À l’origine, un vertige : celui d’aimer sans toucher, de parler sans être entendu, d’exister dans un monde ultra-connecté mais débranché de toute sensation réelle. « Absensoriel » est cette danse numérique fantomatique entre des êtres disjoints, où les mots remplacent les peaux, où les émotions se traduisent en flux de données. Noctæra transforme cette dystopie quotidienne en matière sonore, en paysages fragmentés d’électrons et de souvenirs.
Dans l’ALT 1, l’atmosphère est clinique, rythmée par des pulsations synthétiques nerveuses, des textures abrasives, et un spoken word qui dissèque la perte sensorielle avec précision chirurgicale. Puis, l’ALT 3 renverse tout : guitares tranchantes, basse grondante, battements secs d’un post-punk réinventé, un chant intérieur de révolte contre l’effacement progressif de nos liens organiques.
Graphiste de formation, perfectionniste obsessionnelle, Noctæra fabrique tout elle-même : musiques, textes, storyboards de clips. Sa méthode ? Fusionner l’organique et l’artificiel à travers Adobe Audition, After Effects, ou encore l’IA; et surtout, une plume ciselée qui agit comme une lame douce. Chaque titre devient un monde en soi, un court-métrage sonore où l’humanité tente de survivre dans les fissures du numérique.
« Absensoriel » est moins un EP qu’une expérience sensorielle inversée. Un concept où la perte devient une matière brute à sculpter, où l’absence même se fait tangible. Noctæra ose aborder les relations hybrides : humain/humain, humain/robot, humain/IA, comme autant de tentatives désespérées d’atteindre l’autre à travers les murs invisibles de nos interfaces.
Avec « Absensoriel », Noctæra crée une faille, un endroit où la déconnexion devient poésie. Et dans ce monde dématérialisé, elle rappelle que parfois, il faut quitter son champ, son soleil et son confort, pour retrouver un langage qui brûle encore.
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avril 24, 2025Imagine un instant : une cave humide dans une vieille ferme du Massachusetts, quelques micros poussiéreux, pas de retouches, ni d’artifices de studio. Juste trois musiciens en pleine communion électrique, jouant comme si demain ne devait jamais arriver. Cette scène brute et romantique est exactement ce que Marc Soucy fait revivre aujourd’hui avec « Charlie Backwards », un inédit enregistré en 1983 et miraculeusement ressuscité en 2025.
Le morceau, quelque part entre le rock progressif halluciné et le jazz-rock fusion dansant, est une capsule temporelle intacte : une prise unique, sans overdubs, qui transpire d’une urgence artistique rare. Au clavier, Marc Soucy – virtuose discret aux doigts nerveux – dialogue intensément avec la basse vibrante de Jeff Carano et la batterie explosive de Ray Lavigne. Le trio joue vite, joue fort, avec une spontanéité que seul un espace comme cette cave en pierre de Dracut pouvait capturer.
Clin d’œil amusé à Vince Guaraldi et à son célèbre thème de Charlie Brown, « Charlie Backwards » s’en inspire tout en renversant subtilement ses codes, comme si la mélodie du cartoon culte s’était retrouvée prise dans une tempête cosmique et inversée par magie. Soucy s’amuse à déconstruire ce thème imaginaire, créant ainsi une sorte de jeu auditif jouissif pour l’auditeur averti.
Le plus fascinant dans ce single tardif, c’est cette énergie intacte : on y entend toute l’insolence, la fraîcheur, la fièvre créative d’un jeune compositeur qui croyait alors déjà fermement à la musique comme art majeur. Marc Soucy, qui s’est depuis appliqué à restaurer minutieusement cette archive sonore, nous offre un cadeau précieux, presque sacré : la possibilité d’entrer dans un moment intime où le temps, la virtuosité et l’audace se sont parfaitement alignés.
42 ans après son enregistrement, « Charlie Backwards » ne sonne pas seulement incroyablement actuel ; il pourrait bien être l’une des plus belles découvertes musicales de l’année. Une pépite jazz-rock exhumée d’une cave du passé, prête à conquérir les playlists d’aujourd’hui.
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avril 22, 2025Certains morceaux ne cherchent pas à séduire : ils veulent simplement sauver. “HeartBeat”, dernier uppercut sonore signé Glory of Deliverance, n’est pas une chanson que l’on fredonne, mais un témoignage viscéral, chargé d’ombre et de lumière, qui transperce les chairs avant de s’infiltrer dans l’âme.
Au croisement de la trap industrielle, du spoken word brut et d’un rock saturé d’électricité redemptrice, le morceau puise dans l’expérience d’un survivant. C’est un son qui a les nerfs à vif, une cadence cardiaque qui bat au rythme de souvenirs enfouis — ceux d’une enfance marquée par l’abus, mais surtout d’un chemin vers la libération spirituelle. La musique ici n’est pas décorative. Elle claque, elle cogne, elle convoque un chaos maîtrisé où les textures distordues d’un carillon d’enfant deviennent métaphore sonore de l’innocence fracassée.
Le flow n’a rien de l’ego-trip : Glory of Deliverance ne s’adresse pas à une scène mais à un auditeur seul, peut-être recroquevillé dans sa propre nuit. Le verbe est tranchant mais jamais gratuit. On sent dans chaque mot l’authenticité d’une trajectoire, une résilience qui ne prêche pas, mais raconte, honnêtement, jusqu’au moment de bascule. Là où la peur cède sa place à une force bien plus grande. Là où le silence intérieur est remplacé par un battement, celui du cœur régénéré.
“HeartBeat” est de ces titres qui ne laissent pas intact. Il ne propose pas des réponses, mais pose un genou dans la poussière avec toi, le temps d’un morceau. Et parfois, c’est tout ce qu’on attend d’un artiste.
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avril 22, 2025Parfois, il faut laisser la poésie à l’urgence du corps. Et MONDAII l’a bien compris. Avec SWET, la rappeuse au flow incandescent livre un manifeste incandescent pour corps fatigués et âmes en surcharge. Ce n’est pas une chanson, c’est une pulsation. Une transe douce-amère qui commence dans les tripes et finit dans les pores.
Dès les premières mesures, la production — entre dance pop euphorique et rap ultra-sculpté — fait vibrer les hanches avant même que le cerveau comprenne. MONDAII ne propose pas de fuir la douleur, elle propose de la danser. De la transpirer. De l’aimer, même. Sa voix, à la fois féline et frontale, martèle un mantra de résilience joyeuse : tu veux survivre ? Alors danse. Danse jusqu’à l’oubli, jusqu’à l’acceptation, jusqu’à ce que ce monde ne puisse plus t’atteindre.
Il y a dans SWET quelque chose d’animal, de tribal, presque sacré. Comme si chaque goutte de sueur devenait offrande, chaque mouvement une révolte intime. On pense à Missy Elliott, à Doja Cat, à Peaches. Mais MONDAII ne copie pas — elle canalise, elle transcende. Elle est de ces artistes qui transforment le sol en scène et la scène en autel.
Ce qui frappe, c’est cette manière de mêler revendication et plaisir, rage et groove. SWET n’est pas qu’un hymne à la liberté corporelle, c’est un exorcisme dansant contre les injonctions et les angoisses. On sue comme on respire, on transpire comme on respire mieux.
Et si danser était politique ? MONDAII répond oui, sans hésiter. Elle nous tend la main, nous invite dans son monde, un monde où suer n’est pas une faiblesse, mais une force. Où chaque battement devient une victoire.
SWET est un cri de guerre en talons, un slow pour guerrier·es urbain·es. Et dans ce vacarme pop qui déborde, MONDAII nous rappelle que parfois, pour guérir, il suffit juste de bouger.
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avril 19, 2025Pas de retour fracassant, pas de grand tapage. Juste une pulsation. Un battement de cœur comme un rappel que certaines voix ne quittent jamais vraiment le paysage, même quand elles se taisent. Trois ans de silence, et puis cette lumière : “Wale Wale”, un hymne de réapparition aussi intime que solaire. TRESOR, en duo avec la magnétique Sofiya Nzau, ne signe pas une simple chanson. Il dépose une offrande. Quelque chose de précieux, façonné entre les plis de l’absence et la certitude d’un ailleurs possible.
La production respire. Chaque note est une marche vers le haut, vers une idée de liberté qui ne se proclame pas, mais qui se vit. On reconnaît dans les nappes électroniques une chaleur qui ne vient pas des machines. C’est de la peau, du souffle, de la terre. Sofiya Nzau, qui avait déjà touché au sublime avec “Mwaki”, entre ici dans une nouvelle dimension. Sa voix, mi-voile mi-éclair, vient compléter celle de TRESOR avec une tendresse souveraine. Ensemble, ils construisent un pont entre les corps et les rêves.
“Wale Wale” est une prière dansante. Un chant de réconfort pour ceux qui espèrent encore, un appel vibrant à ne pas s’endormir sur ce que l’on désire. TRESOR n’a rien perdu de sa science des mélodies universelles, mais il semble avoir gagné en gravité, en verticalité. Ce morceau touche l’âme autant qu’il caresse les pieds.
On ne parle pas ici de come-back, mais d’un nouvel alignement des planètes. Un point de bascule vers un futur où l’Afrique s’écrit en lettres électro-pop, mystiques et vivantes. “Wale Wale” n’est pas un tube. C’est un souffle ancien, revenu pour nous réveiller doucement.
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avril 18, 2025Il y a ce moment suspendu, ce battement entre deux décisions. Ce n’est pas encore le départ, mais ce n’est déjà plus l’attente. Tanya Winch plante son décor là, précisément là — dans cet entre-deux étouffant où l’on guette un feu vert symbolique qui tarde à venir. « Waiting on the Green » n’est pas une chanson d’amour. C’est une chanson sur ce qui empêche l’amour de se vivre. Sur le frein à main qu’on laisse trop longtemps tiré.
Le morceau déroule un jazz-folk soyeux comme une étoffe ancienne. Un motif discret de guitare acoustique, des harmonies de velours, une production limpide qui laisse toute la place à l’émotion. C’est dans cette économie de moyens que Tanya trouve sa force : elle ne surjoue rien, elle observe, elle évoque, elle murmure ce que d’autres crieraient.
Et puis il y a sa voix. Plus rauque que d’habitude, plus posée aussi. Une voix qui connaît l’épaisseur des silences, qui ne cherche pas à séduire mais à dire vrai. Tanya chante avec la fatigue douce des gens lucides. C’est là, dans ce grain un peu fêlé, que réside la beauté du morceau : ce n’est pas une complainte, c’est un constat. Celui du gâchis. Des rendez-vous manqués. De la lente érosion du possible.
Avec « Waiting on the Green », Tanya Winch signe une chanson d’une élégance désarmante, un titre qui parlera à tous ceux qui ont connu ces années suspendues, où l’on vit en pointillés en attendant quelque chose — ou quelqu’un — pour démarrer vraiment.
Et si finalement, la vie, ce n’était pas d’attendre le feu vert, mais d’oser traverser quand même ?
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avril 16, 2025Certains morceaux qui cherchent le corps, d’autres qui cherchent le cœur. « You’re My One » fait les deux à la fois, et plutôt brillamment. Portée par la finesse mélodique de MarMar et l’intensité délicate d’arn ii, cette nouvelle release fusionne les textures dansantes de la UKG, la lumière pulsée du future house, et un songwriting aux airs de confidence à minuit passé.
Ce n’est pas juste un banger taillé pour les festivals d’été, c’est un mini-scénario. Le genre de narration qui, sans qu’on s’en rende compte, glisse des paroles dans nos veines au rythme du BPM. D’abord, une jeune femme raconte à ses ami·es : après des histoires ratées, elle croit avoir trouvé « le bon ». Et puis, dans un basculement presque cinématographique, c’est à lui qu’elle s’adresse, la voix d’arn ii devenant caresse, incantation, presque prière.
La production de MarMar, elle, joue entre force contenue et effusion de groove. Les vocal chops surgissent comme des souvenirs flous, des flashbacks numériques d’une version de l’amour qui pourrait bien être la bonne. Rien ne déborde, mais tout est là : basses rondes, percus nerveuses, nappes feutrées qui montent en intensité sans jamais perdre leur sensualité. Le mix est limpide, millimétré, et pourtant profondément humain.
Avec « You’re My One », MarMar prouve qu’il sait marier la pulsation des dancefloors à l’émotion brute des récits intimes. Ce n’est pas seulement une track qui s’écoute, c’est une sensation qui s’infiltre — entre deux battements, entre deux silences. Un single qui confirme que l’euphorie peut être vulnérable, et que les confessions les plus intimes peuvent aussi se danser.
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